Pour la période des Jeux olympiques, 155 personnes font l'objet d'une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas). Une mesure qui limite les déplacements et oblige notamment à pointer quotidiennement au commissariat pendant toute la période des Jeux à Paris. Ces personnes sont considérées comme "potentiellement dangereuses". Amine, étudiant de 21 ans, en fait partie. Il dénonce une injustice. Son avocat, Vincent Brengarth, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.
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00:00Alors, votre avocat est avec nous, Maître Vincent Bregard, bonsoir.
00:04Amine est victime d'une injustice.
00:07Très clairement, il est victime d'une injustice.
00:09C'est un cas emblématique des mesures illégales qui ont pu être ordonnées par le ministère de l'Intérieur
00:14parce que vous avez, à l'évidence, une méprise dans l'appréciation qui a été faite par les services de renseignement
00:20parce que vous avez aujourd'hui une personne à laquelle on vient reprocher des propos qui feraient l'apogée du terrorisme
00:25ou des propos, en tout cas, qui justifieraient le fait qu'il soit aujourd'hui assigné à résidence
00:30alors même qu'il établit la démonstration du fait qu'il n'est non seulement pas l'auteur
00:35mais que le compte continue d'être toujours actif au moment, il l'a dit, où il avait été placé en garde à vue
00:41et encore aujourd'hui.
00:42C'est-à-dire que vous avez toujours une personne qui utilise ce compte et qui usurpe ses photographies
00:47pour poster du contenu avec lequel il n'a strictement aucun rapport.
00:50Moi, je suis assez surpris, si vous voulez, de son cas parce que, en dépit de l'ensemble des éléments
00:56que nous avons aujourd'hui produits auprès du ministère de l'Intérieur pour que ça permette une prise de conscience
01:01de l'erreur d'appréciation qui a été faite, on se rend compte qu'il n'y a pas forcément d'investigation
01:05qui sont menées sur le détenteur effectif et réel du compte qu'on reproche aujourd'hui à Amines pour justifier cette mesure.
01:11Sauf que les policiers avaient reconnu qu'ils s'étaient trompés.
01:14Alors, c'est quoi ? C'est un défaut de transmission d'informations entre administrations ?
01:19En tout cas, ce qui interroge, c'est véritablement le dialogue qui peut intervenir entre l'autorité judiciaire
01:24et le ministère de l'Intérieur parce que vous avez aujourd'hui quelqu'un qui a été placé en garde à vue,
01:29qui n'a pas fait l'objet de poursuite, qui a encore moins été condamné et pour autant,
01:33on va retenir les mêmes éléments à son encontre dans le cadre d'une mesure qui, certes, est administrative
01:39mais qui, finalement, a quasiment les effets d'une mène parce que c'est comparable à une mesure de détention à domicile
01:44parce qu'aujourd'hui, Amine ne peut pas sortir de chez lui.
01:48Il ne peut pas sortir de sa commune. Il doit aller pointer.
01:51Il ne peut pas sortir de sa ville. Il doit pointer tous les jours.
01:53Il ne peut pas sortir de sa ville.
01:54Il peut sortir quand même pour faire des courses.
01:56Éventuellement, pour faire des courses, mais en tout cas, il ne peut pas sortir de sa ville en dehors d'une autorisation
02:00obtenue et délivrée par les autorités compétentes.
02:03Donc, c'est dire si c'est extrêmement coercitif, surtout qu'en plus, Amine travaille.
02:07Donc, ça veut dire qu'il a dû obtenir cette autorisation spécifique et dérogatoire pour pouvoir sortir du territoire de sa commune.
02:12Il a des proches qui sont aujourd'hui en dehors de sa commune qu'il ne peut pas voir.
02:17Et de la même manière, il ne peut pas mener une vie privée et familiale normale dans ses prochaines semaines
02:21et notamment dans la perspective éventuelle de vacances qu'il souhaitait prendre en août.