Un policier attaqué au couteau sur les Champs-Elysées, que sait-on de l’assaillant ?

Sud Radio

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Transcript

00:00Mais d'abord, Sud Radio s'est allé à une nouvelle attaque au couteau contre un policier hier soir à Paris.

00:09Un homme a poignardé un agent sur les Champs-Elysées, l'assaillant a été abattu, le policier, lui, a été gravement blessé.

00:16Linda Kebab, bonjour.

00:17Bonjour.

00:18Et merci d'être avec nous ce matin, vous êtes déléguée nationale du syndicat de police Unité.

00:22Linda Kebab, déjà, quelles sont les nouvelles que vous avez concernant votre collègue ?

00:27Son état de santé est-il rassurant ce matin ?

00:30Oui, je pense qu'on va dire que l'état de santé est rassurant.

00:34J'ai eu l'occasion d'échanger avec lui dans la nuit par message et c'est vrai que la blessure est quand même impressionnante.

00:43On rappelle qu'il a été ciblé au niveau de la tête, du cou et de la nuque.

00:47Donc, clairement, le souhait de l'assassiner, voire de l'égorger était évident.

00:53Mais heureusement, c'est l'oreille, essentiellement, qui a été blessée.

00:59Que vous a-t-il dit, concrètement, Linda Kebab, dans ces échanges de messages ?

01:07Il était dans quel état ? Traumatisé encore, j'imagine ?

01:10Écoutez, vous doutez bien que je ne vais pas rentrer dans les détails des échanges que je peux avoir appris en collègue.

01:16Mais l'essentiel, pour moi, était de lui rappeler qu'il fallait qu'il prenne soin de lui

01:22et dire à quel point l'ensemble de la corporation policière de France est à ses côtés et soutient.

01:28Parce que, malheureusement, ce policier est victime de ce que nous connaissons bien trop souvent sur notre territoire,

01:35des attaques contre les policiers.

01:37Nous interpellons, nous luttons contre les personnes violentes,

01:41nous participons à faire en sorte d'endiguer l'insécurité dans le pays.

01:45Mais malheureusement, c'est toujours sans cesse.

01:47Et ce que j'ai envie de dire, surtout, c'est que j'ai peur, sincèrement,

01:51de devoir, à nouveau, un jour, échanger avec un collègue

01:54et lui dire tout mon soutien, ce que j'aimerais ne plus avoir à faire, malheureusement, avec les JO qui approchent.

01:59Je crains, avec les JO qui approchent, que ce ne soit que le début.

02:02On va y revenir, bien sûr, dans un instant.

02:04Linda Kebab, déjà un mot sur ce qui s'est passé.

02:07Précisément, que savez-vous, ce matin, de cette attaque qui a eu lieu hier soir ?

02:12Alors, sans trahir le moindre secret de l'instruction, puisque les données sont publiques,

02:15les collègues ont été interpellés, en tout cas, ont été requis par l'agent de sécurité

02:21d'un grand magasin des Champs-Élysées,

02:23pour une personne, justement, perturbateur, comme on dit vulgairement dans notre jargon.

02:29Et puis, cette personne ne s'est pas laissée contrôler, évidemment,

02:32a tenté de fuir avant de prendre un couteau et d'asséner un coup,

02:35sans maudire à un des collègues de la patrouille.

02:39C'est un très jeune policier, sorti d'école il y a depuis une semaine environ,

02:44qui a riposté et, heureusement, réussi à neutraliser l'assaillant.

02:48L'assaillant qui a été abattu.

02:50Quel est son profil, Linda Kebab ?

02:52On parle d'un étranger en situation régulière, c'est ça ?

02:56Oui, alors, évidemment, a priori, pas de profil particulièrement suivi.

03:02Néanmoins, vous doutez bien, parce que j'ai des remontées de terrain,

03:06je ne vais pas pouvoir en donner plus que ça.

03:08Nous, tout ce qui importe, c'est de savoir que tout profil peut être amené à devenir violent.

03:12On a souvent le cas des personnes qui sont fichées S,

03:15dont on anticipe, du coup, l'idée qu'ils puissent passer à l'acte violent.

03:18Et puis, il y a tous ceux qui ne le sont pas,

03:20qui ne sont pas particulièrement connus des services de renseignement,

03:23de la documentation renseignement,

03:24et qui, à ce moment-là, peuvent aussi passer à la violence.

03:27Franchement, dans le profil, on a envie de vous dire

03:31que, malheureusement, ça ressemble un petit peu trop à ce qu'on a l'habitude de traiter au quotidien,

03:35c'est-à-dire des personnes violentes, armées de couteaux, voire plus parfois,

03:38et qui, malheureusement, sont en liberté.

03:40Parce que, je tiens à le dire, je sais que ça peut paraître assez effrayant,

03:42mais dans les rues de Paris, dans les rues de grandes villes en France,

03:45ou d'autres lieux en France,

03:46eh bien, il y a bien trop souvent des personnes qui n'ont rien à faire dans les rues, en liberté,

03:50sans suivi psy ou sans suivi judiciaire,

03:52et qui sont, malheureusement, armées dans les rues.

03:54Vous pensez notamment à l'assaillant de la gare de l'Est ?

03:57Parce que c'est quand même le deuxième policier,

04:00alors c'était un militaire lundi soir,

04:02poignardé en trois jours, quoi.

04:05Oui, et ça fait beaucoup.

04:06On a le sentiment qu'il y a...

04:08Alors, est-ce que c'est la préjugé ou est-ce que c'est la période estivale

04:10dont on sait que, malheureusement,

04:13la psychiatrie étant parent pauvre de l'hôpital,

04:15a tendance un petit peu à, on va dire, fermer des lits,

04:19parce qu'on rentre dans une période de congé ?

04:21On ne sait pas, en fait.

04:22Ça, c'est les enquêtes qui le diront,

04:23mais ce qu'on sait, en tout cas, c'est qu'en France, il y a un vrai problème de fond.

04:26Il y a un problème de fond sur le traitement, le suivi,

04:29la prise en charge des personnes potentiellement dangereuses, qui sont armées.

04:32Encore une fois, ça peut être un suivi judiciaire avec l'enfermement,

04:34avec la réinsertion, mais ça peut être aussi avec le suivi psychiatrique.

04:38Ça, ce sont les enquêtes qui le diront,

04:40mais néanmoins, il y a un sujet en France,

04:41il y a un vrai problème avec une liberté donnée à des personnes,

04:44des individus qui sont totalement dangereux et qui sont armés

04:48et qui, bien sûr, s'en prennent d'abord aux policiers.

04:50Je tiens à rappeler que les agents des uniformes,

04:53à commencer par les policiers,

04:55sont les premières personnes ciblées par les attaques au couteau.

04:58Concernant l'assaillant hier soir,

05:01j'ai lu qu'il était impliqué dans une autre affaire de meurtre le même jour.

05:05Est-ce que vous pouvez en parler ou pas, Linda Kebab ?

05:08Alors, c'est encore le début.

05:10Vous vous doutez bien et je n'interviens jamais pour commenter les faits divers

05:13et uniquement pour faire passer des messages forts,

05:15notamment lorsque mes collègues sont concernés.

05:18Néanmoins, oui, on a eu des remontées de terrain.

05:20Je ne trahis pas de secret en disant que potentiellement,

05:23il y aurait un lien fait avec un homicide survenu quelques heures auparavant.

05:28On va suivre bien, évidemment, l'enquête.

05:30Vous l'avez dit, les Jeux Olympiques arrivent.

05:31C'est dans une semaine la cérémonie d'ouverture.

05:34Dans quel état d'esprit sont aujourd'hui les forces de l'ordre, Linda Kebab ?

05:37Eh bien, je pense que je tiens à les saluer

05:39parce qu'il y a un très, très fort engagement des policiers.

05:41Je pense que beaucoup, notamment sur les sites,

05:43en particulier à Paris, ont remarqué la présence des policiers.

05:46La plupart viennent de toutes les villes de France.

05:50Il y a un véritable engagement des policiers.

05:52Moi, je pense que le patriotisme, il se mesure aussi à cette volonté

05:55de pouvoir participer en ayant renié sur ses congés,

05:58en renonçant à sa qualité de vie, en renonçant à avoir sa famille,

06:02à participer à faire rayonner notre pays à l'échelle internationale

06:05et les policiers en première ligne pour la sécurité.

06:08Puisque la sécurité, c'est le début de la liberté et donc la liberté de jouer.

06:11Merci beaucoup, Linda Kebab, déléguée nationale du syndicat de Police Unité.

06:15Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

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