Touristes étrangers absents pour les JO : l'image de la France écornée ?

  • il y a 2 mois
Avec Stephen Clarke, journaliste et écrivain britannique, auteur du roman “God save la France” publié aux éditions Pocket.

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##JO_VUS_D_AILLEURS-2024-07-16##

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00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Thierry Guerrier, Joseph Ruiz.
00:07Et vous le savez, nous essayons de vous tenir au plus près de l'information, de l'actualité des Jeux Olympiques,
00:14la réalité sportive, les événements, les faits d'hiver, et puis bien sûr les coulisses avec Joseph Ruiz.
00:20Et alors, dans cette actualité, il y a évidemment hier, vous allez me dire que ce n'est pas les Jeux au Bassy quand même,
00:25il y a dans Paris, Gare de l'Est, ce personnage qui agresse, qui attaque un des soldats de Deux Sentinelles
00:33et qu'il lui lance un coup de couteau à l'épaule.
00:37Alors pourquoi j'en parle ? Parce que ça fait partie tout de même de ces événements dont on parle déjà dans les médias d'Afrocontinue,
00:43ailleurs, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Italie, dans le reste de l'Europe,
00:48et ça peut peut-être dissuader, donner une mauvaise image de la France déjà et de Paris.
00:52Alors ça, c'est un des sujets, une des rubriques de cette émission, les JO dans tous leurs états sur Sud Radio, Joseph Ruiz.
00:58Vous vouliez qu'on en parle ce matin absolument, et avec un regard qui n'est pas un regard francophone.
01:03Le regard d'un journaliste et écrivain britannique qui est avec nous, Stephen Clark. Bonjour Stephen.
01:09Bonjour.
01:10Bonjour, et donc vous êtes auteur d'un roman qui s'appelle God Save la France.
01:14Alors, dites-nous, est-ce que l'image de la France, en ce moment, elle est écornée, vue de l'étranger ?
01:21Oui, c'est vrai qu'en ce moment, on regarde un peu avec un œil humoristique la France,
01:27parce que, vous savez, nous, on a eu des élections, et genre 20 minutes plus tard, il y avait un premier ministre,
01:32et puis un cabinet de, disons, déjà dix ministres, et là, ça fait quand même un certain bout de temps, et vous n'avez personne.
01:40Donc ça, ça confirme tous les vieux clichés sur la France et une certaine inefficacité,
01:46ce que, moi, je trouvais complètement injustifié, mais là, en politique, on trouve ça un peu amusant.
01:52Beaucoup de visiteurs ont été très découragés par les prix des logements qu'il y a à un certain moment.
02:02Apparemment, il y en a plein qui sont vides, parce que les Anglais ont vu des prix, mais incroyable pour Louis.
02:07C'est la première raison pour laquelle les Anglais sont moins venus à Paris ?
02:12Oui, oui, parce que c'est tellement cher, et puis l'économie britannique ne va pas très bien en ce moment,
02:18et donc, pour les Anglais, ça compte énormément, donc je pense que ça décourage les gens.
02:24Apparemment, les prix vont baisser, mais les transports aussi, ça coûte une fortune.
02:28Oui, après, il faut pouvoir en plus s'organiser. Donc, vous nous avez parlé d'une situation politique, d'une situation si financière.
02:36Est-ce que ce dont Thierry Garrier vient de parler, c'est-à-dire cette attaque, notamment d'un militaire Gare de l'Est hier, rentre aussi en hausse ?
02:45La sécurité, ça vous inquiète ?
02:46Est-ce que ça inquiète, vu de l'extérieur ?
02:48Oui, c'est vrai que chaque fois que... Moi, j'habite à Paris.
02:52Vous savez, donc, chaque fois qu'une voiture est brûlée dans la grande banlieue nord de Paris,
02:57mes amis disent « Oh là là, oh là là, comment ça va chez toi ? »
03:01Oui, je dis, mais c'est loin.
03:02Ou même quand il y a des grandes manifestations, à Paris, on sait que les manifestations ont une route, un chemin.
03:09Et donc, il y a des émeutes à la fin, d'habitude.
03:12Mais c'est très localisé.
03:14Mais c'est vrai qu'à Paris, il n'y a pas une très bonne réputation parce que dans la presse étrangère,
03:20tout ce qui se passe comme ça, c'est comme si tout le pays était en flamme.
03:25Et cette mauvaise réputation, Stéphane Clark, est-ce qu'elle est finalement assez récente ?
03:30Elle date de cette année ou est-ce qu'il faut remonter un peu plus loin ?
03:33Est-ce qu'en gros, l'image de la France est en train de s'écorner ou on a toujours imaginé ça ?
03:36Une France où il y a des émeutes ?
03:38Vous savez, ça date un peu de 1789.
03:43Vous n'avez pas beaucoup la tête des rois, vous.
03:45Il y a eu quelques troubles cette année-là.
03:49C'est vrai que depuis mai 68 et tout ça, et surtout depuis quelques années avec les Gilets jaunes,
04:00on n'a vu un peu que ça dans la presse étrangère, les émeutes et tout ça.
04:07Et c'est vrai que chez nous, les manifestations sont plus ou moins paisibles et un peu festives.
04:14Et il y a très rarement des émeutes à la fin.
04:18Il nous arrive d'avoir des super graves émeutes, mais on semble les oublier plus vite que la France.
04:23Mais c'est vrai que, vous savez, la vision de l'arc de triomphe avec la gazolique lacrymogène tout autour,
04:32c'est très photogénique.
04:33Donc forcément, ça passe sur Internet absolument partout et ça donne une mauvaise impression de Paris.
04:40Les Anglais et les Britanniques notamment ont organisé les Jeux de Londres.
04:45Les Jeux à Paris vont avoir lieu.
04:48Est-ce qu'on a l'impression que les Français organisent normalement et bien ces Jeux ?
04:53Oui, on sait que, par exemple, les Anglais ont été super impressionnés par la rapidité
04:58avec laquelle vous avez construit le Stade de France.
05:02Parce que nous, on a démoli Wembley, notre grand stade, et il nous a fallu 10 ans pour remplacer ça.
05:08Pendant un certain temps, l'équipe d'Angleterre jouait au Pays des Galles au lieu de jouer en Angleterre.
05:15Ça date de 1998, on le rappelle, la construction du Stade de France.
05:19Ça a été réalisé évidemment pour la Coupe du Monde.
05:21La France est capable de construire des beaux bâtiments, d'organiser des grands événements.
05:26Mais il faut dire que la finale de la Champions League où les fans de Liverpool ont été maltraités,
05:32c'était quand ce qu'il y a deux ans ?
05:34La finale de la Ligue des Champions, c'était il y a un an et demi.
05:37Un an et demi, oui. Ça, ça a fait une très mauvaise réputation parce que ces fans de Liverpool de nos jours,
05:43c'est des familles entières qui ont voyagé à Paris pour voir cette finale.
05:49Certains, on le rappelle, ont eu peur de mourir en étant devant ce Stade de France.
05:54Les supporters anglais qui ont été mal reçus en France.
05:57Oui, et ça a donné un peu une mauvaise impression.
06:01C'est pas digéré, ça, en Grande-Bretagne ?
06:04Moi, j'ai parlé assez récemment avec un fan de Liverpool en Angleterre et à propos de rien,
06:09il me disait, oh là là, à Paris, j'ai des copains qui ont beaucoup souffert,
06:14qui n'ont même pas vu le match et ils avaient dépensé une fortune.
06:17Donc oui, ça n'a pas été digéré encore.
06:20Pour vous dire la vérité, Stéphane Clark, j'avais eu le privilège,
06:24parce que je considère que c'est un privilège, de pouvoir aller assister au début des JO à Londres
06:29et notamment dans le grand stade, d'assister à la cérémonie d'ouverture,
06:34dont je dois dire qu'elle m'avait dit, qu'est-ce que je les aime, c'est mes cousins,
06:38ils sont trop forts, la musique, leur culture, l'humour, la capacité à mettre en scène la reine.
06:44On a vraiment réconcilié la France et la Grande-Bretagne.
06:47J'ai dit, j'ai envie d'être anglais, d'être britannique.
06:50Cela dit, l'idée, c'est de s'inspirer de ce que vous avez réussi à faire.
06:55L'accueil, c'était formidablement souriant, d'ailleurs, à Londres.
06:58De ce que vous avez réussi à faire à Londres pour Paris.
07:01Et on se dit, on espère au fond, si on est un peu patriote ou en tout cas un petit peu chauvin,
07:05on se dit, on espère qu'il n'y aura pas trop d'eau et qu'on pourra faire sur la scène,
07:09parce que ça risque d'être magnifique quand même, cette cérémonie sur la scène.
07:14Oui, et c'est vrai que de nos jours, moi j'ai même des amis anglais qui viennent à Paris,
07:21et ils disent, oh là là, à chaque fois que j'essaie de pratiquer mon français,
07:24on me répond en anglais.
07:25Il y a toute une génération de français maintenant qui sont super capables d'accueillir des touristes partout.
07:31Et je pense que l'accueil des Parisiens, de ceux qui travaillent au jeu, c'est sûr que ça va être super.
07:37Je ne pense pas que les gens en doutent de ce qu'ils ont...
07:40Donc on est moins vu comme des râleurs, alors ?
07:43On est moins vu comme des râleurs ?
07:45Ah, mais malheureusement, ça gâche votre réputation.
07:47Je sais que vous êtes fiers des râleurs, mais il suffit...
07:51Faut pas que ça change, toi.
07:53Oui, une bonne manifestation lors de la nomination du premier ministre,
07:58et ça rétablira votre réputation.
08:01Ne vous inquiétez pas.
08:04Effectivement.
08:05Stéphane Clark, on rappelle que vous êtes journaliste et écrivain britannique.
08:08Vous venez en France, à Paris, vous êtes auteur du romain God Save la France.
08:12On imagine que dans votre vision, vous l'avez dit et redit,
08:15on est admiré, on est idéalisé, on est rêvé.
08:18Est-ce que quand même, vous dites aux Français, aux personnels politiques,
08:22attention à ne pas non plus faire n'importe quoi,
08:26cette image de la France et de Paris, elle n'est pas non plus éternelle ?
08:31Ah, non, si. Je pense que l'image de Paris est éternelle.
08:34Ça fait complètement fantômer absolument partout dans le monde.
08:38L'idée de...
08:39Voilà, il y a un Anglais qui vote Hidalgo, dis donc. Je rigole.
08:42Non, non, c'est vrai.
08:44Non, j'ai marqué partout où je suis allé dans le monde pour parler de mes livres,
08:49où je parle de Paris parce que j'habite ici,
08:52les gens sont tous fascinés par la France.
08:55Ils en rêvent tous de savoir comment on est dans un instant français,
08:59de s'habiller comme des Français.
09:01Ça, il n'y a pas de problème.
09:04Non, ça, c'est éternel.
09:06Mais le problème, je pense que c'est plus côté...
09:10C'est vrai qu'il y a côté politique, il y a très souvent des émeutes,
09:13mais je pense que les politiciens de n'importe quel pays sont pareils.
09:18Ils pensent à eux-mêmes à être élus, et c'est tout.
09:20On a juste une question avec Joseph Ruse à vous poser.
09:22On se demandait tout à l'heure, en en discutant,
09:24est-ce qu'au fond de lui-même, s'il est honnête,
09:26juste en quelques mots, pour conclure,
09:28Stephen Clarke, est-ce que quand il a ses cousins, ses copains de Londres au téléphone,
09:32il leur dit, allez venez, ça va être formidable les Jeux.
09:35Vous leur dites de venir ou pas ?
09:36Ou vous leur dites, ah non, fais gaffe, reste à la maison.
09:38Soyez sympa. Dites-nous les vérités.
09:41La vérité, c'est que je suis anglais, mais je suis aussi parisien,
09:44donc je suis le pire râleur de la planète.
09:47Moi je suis en train de dire, il y aura trop de monde dans le métro,
09:51et puis on ne pourra pas circuler et tout ça.
09:54Et donc, pour tout avouer, demain matin, je pars pour Londres.
10:00Voilà, c'est sympa.
10:02Stephen Clarke, qui est journaliste et écrivain britannique,
10:06auteur du roman God Save La France,
10:08mais qui est un parisien qui va filer quelques jours se reposer à Londres.
10:12C'est dommage, il aurait pu rester avec nous.
10:14Non, non, je plaisante avec Stéphane Ruiz.
10:16Merci, on se retrouve demain pour Légio dans tous leurs états,
10:20notre nouveau rendez-vous dans ce 10-13 sur les grands débats de l'été.
10:24Je voudrais remercier Djamal Abdelhak, Thibaut Stadler,
10:27qui ont réalisé cette émission ce matin,
10:29et puis Amélie Béguin et Joseph Ruiz, qui l'ont préparée avec moi.
10:32On est ravis de vous avoir avec nous.
10:35Restez avec nous sur Sud Radio,
10:37on va dans un instant revenir sur les clés d'une vie.
10:40Ce sera une jolie surprise, à tout de suite.
10:42Restez avec nous.

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