Un an après les affrontements de Sainte-Soline, 10.000 personnes sont attendues ce mardi
Pierre de Vilno revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, avec Romain Auzanneau, Président des Jeunes agriculteurs des Deux-Sèvres, et Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe, ils reviennent sur le rassemblement qui se déroule aujourd'hui à Sainte-Soline, un an après les affrontements qui ont eu lieu sur le site.
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00:000 1 80 20 39 21 je vous signale que l'appel est non surtaxé d'ailleurs c'est Europe 1 qui vous rappelle
00:05comme ça vous êtes sûr de ne pas payer la consommation j'allais dire
00:09la communication
00:11téléphonique
00:12alexandre mar lui il vit dans un autre siècle donc il me comprend oui oui bah moi je suis encore au bibap
00:17vous êtes au bibap je pensais que vous étiez encore à l'opératrice qu'on appelait je voudrais
00:20ah oui non non c'est la semaine dernière ça mais là maintenant j'ai un peu évolué
00:23mirabeau 12 15 non c'est ça exactement mais là si tout va bien d'ici deux semaines je passe au téléphone portable
00:28d'accord très bien mais ça marche encore votre bibap
00:30oui oui je connais quelques antennes encore dans paris je vous donnerai les adresses
00:34vous pouvez appeler trois numéros je crois avec ça
00:36bon alexandre est là il vous accueille c'est le standard d'europe 1 cédric aussi véronique verdin toute l'équipe est là
00:42et on va parler de sainte-solyne puisque un an après les affrontements
00:46c'était en mars 2023 10 000 personnes sont en effet attendus aujourd'hui un millier de personnes extrêmement violentes dit le ministre de l'intérieur
00:54qui a fait
00:56accourir des
00:58policiers et des gendarmes 3000 personnes une dizaine de drones également et des
01:01hélicoptères c'est une situation louis de ragnel vous me disiez éminemment politique cette affaire de sainte-solyne
01:07c'est très politique parce que un des collectifs
01:10qui est organisateur de ces de ces manifestations violentes
01:15c'est les soulèvements de la terre que gérald de darmanin avait essayé de dissoudre
01:19il y a quelques mois et bon le dossier juridiquement était un peu mal ficelé mais bref
01:24le conseil d'état n'a pas validé la dissolution des soulèvements de la terre
01:28donc les soulèvements de la terre c'est une partie de la base militante
01:31écologiste on en parlait tout ça voilà est très politique et si je peux simplement faire une toute petite focale locale politique
01:39sainte-solyne la députée de sainte-solyne c'est delphine bateau qui a commencé par écologiste
01:46mais alors c'est très intéressant il ya une très forte percée du rn au premier tour
01:50finalement à la faveur du barrage républicain
01:52delphine bateau a gagné avec 59,2 % des voix et delphine bateau donc écologiste vous l'avez rappelé a commencé par être très favorable
02:01à la création de ses bassines et maintenant elle demande un moratoire
02:05ah oui effectivement c'est une information de taille bonjour romain ozono
02:10vous êtes président des jeunes agriculteurs des deux sèvres alors comment est ce que vous
02:15vous accueillez ou vous redoutez cette journée qui s'annonce tendue
02:21Nous pour le moment
02:23on reste en dehors de ça
02:27on a fait
02:28des communiqués de presse en appelant au calme nos adhérents donc on n'allons pas à l'affrontement avec
02:34les manifestants et donc rester sur nos exploitations à surveiller nos exploitations pour éviter toute dégradation
02:42concrètement vous vous avez peur qu'on envahisse vos exploitations et que
02:46ça tourne au vinaigre
02:48c'est une crainte qu'on a sur le terrain après on n'a pas on sait pas s'il passera quelque chose du pas on s'y prépare pour
02:56qu'il y ait le moins possible de dégradation
02:58et du coup pour le coup vous vous avez un dispositif vous vous êtes muni de
03:04vous avez fait appel aux gendarmes qu'est ce que vous avez fait exactement
03:07les forces de l'ordre sont sur le terrain
03:11On a eu des rendez-vous avec les gendarmes pour voir ce qui allait se passer
03:17les infos qu'ils avaient, nous on sait qu'on reste
03:21à l'écart de ça c'est les forces de l'ordre qui vont qui vont gérer les manifestants et c'est pas
03:26c'est pas nous qui allons aller à l'affrontement avec des gens comme ça.
03:31Même si vous êtes attaqué directement vous n'allez pas aller à l'affrontement ?
03:35On n'a aucun intérêt à faire ça.
03:37Merci beaucoup Romain Osano d'avoir participé et d'avoir témoigné président des jeunes agriculteurs des Deux-Sèvres, nous sommes maintenant avec Christophe Chappé
03:45bonjour Christophe Chappé
03:47Oui bonjour.
03:48On parle de Saint-Sauvent dans la Vienne c'est juste à côté de Sainte-Sauline, comment est-ce que vous vous attendez ou vous redoutez cette journée ?
03:55Après on prendra les événements tels qu'ils arrivent, c'est pas parce qu'on a peur que ça va nous protéger mieux, nous on attend
04:04que le pique-nique s'organise donc nous tout ce qu'on sait
04:08avec les événements qu'on a
04:11c'est qu'un pique-nique s'organise dans la forêt de Saint-Sauvent, donc elle s'appelle la forêt de Saint-Sauvent
04:16parce qu'elle est située majoritairement sur la forêt de Saint-Sauvent mais elle couvre cinq communes donc
04:21ils peuvent s'installer où ils veulent donc pour l'instant il n'y a pas de déclaration officielle auprès de la préfecture
04:27même par rapport à ce qu'on voit passer on ne sait pas où ils vont pique-niquer dans la forêt de Saint-Sauvent
04:32et puis après il prévoit un convoi de l'eau donc on ne sait pas dans quelle direction
04:37voir quel site, quel itinéraire
04:40Mais c'est inquiétant ce défaut d'information ?
04:44Inquiétant
04:46que je vous dise, suivant ce qu'on regarde comme événement
04:50je me répète à chaque fois mais quand on a regardé, quand on a vu le convoi de l'eau
04:54oui
04:55je ne veux pas dire qu'il n'y avait rien d'inquiétant, c'était un
04:59un convoi bon enfant, des familles à la bicyclette qui manifestaient et qui avaient des mots d'ordre
05:07ça s'est très bien passé
05:09après quand on voit ce qui se passe à Sainte-Solide
05:11on a toujours lieu d'être inquiet
05:15Ces trois mille policiers et gendarmes mobilisés vous les avez vus passer, vous les avez vus s'installer déjà dans la zone ?
05:22Oui on les voit régulièrement, ceux qui sont en uniforme on les voit passer, ceux qui sont en civil on les repère moins mais
05:28voilà oui, on voit qu'il y a du passage
05:32Donc ça veut dire qu'ils patrouillent, ils ne sont pas placés à un point fixe si je comprends bien
05:38Non, combien même ils le seraient je ne vous le dirai pas mais déjà je ne le sais pas
05:46Forcément les mesures
05:48sont tenues je suppose secrètes et confidentielles par la préfecture et les forces de gendarmerie
05:54Mais bon, on est mis au courant par la préfecture des mesures à prendre
06:01des itinéraires à interdire éventuellement mais
06:05tout est géré directement par la préfecture et la gendarmerie
06:09Louis de Ragnel vous qui êtes le chef du service également police justice d'Europe 1, comment ça se passe dans ces cas là, ces trois mille policiers et gendarmes
06:16mobilisés, il y a des
06:19des consignes et des consignes justement de discrétion avant ce genre d'affrontement encore une fois hypothétique possible ?
06:26Alors il y a plusieurs types de parmi les trois mille effectifs dont vous parlez déjà c'est
06:30quasiment exclusivement des gendarmes
06:33puisque c'est dans une zone gendarmerie et puis la gendarmerie a une vraie spécificité, une vraie capacité
06:37à intervenir dans ces milieux là, d'ailleurs c'était eux qui sont intervenus à Sainte-Sauline
06:41encore une fois c'était les gendarmes à Notre-Dame-des-Landes lors des multiples tentatives d'évacuation de la ZAD
06:48bref tout ça pour dire que c'est vraiment une compétence et un territoire de la gendarmerie
06:52donc il y a beaucoup d'effectifs de ce qu'on appelle les gendarmes mobiles, c'est les gendarmes qu'on voit notamment pendant les manifestations
06:58et c'est vrai que la gendarmerie a cette capacité à intervenir à la fois dans le milieu urbain pour le maintien de l'ordre
07:03mais aussi dans le milieu rural, on l'a vu je vous donne simplement un détail, à Sainte-Sauline il y avait les colonnes de quad qui
07:09passaient à travers champ avec un équipement qui était vraiment adapté à cet environnement là. Ensuite comment ça fonctionne ? La première phase
07:18de l'opération, de la manœuvre, parce que c'est une manœuvre militaire en fait qui est montée par la gendarmerie
07:24consiste à faire... Rappelons que les gendarmes sont des militaires. Exactement donc c'est un travail de collecte et de renseignement
07:29et là en fonction du degré de menace
07:32soit la gendarmerie utilise les capteurs locaux donc les gendarmes départementaux
07:37et les gendarmes qui sont affectés au service central du service maintenant national pardon, du renseignement territorial
07:43qui vont échanger avec les organisateurs, les parties prenantes pour essayer d'anticiper une configuration à la fois
07:49par rapport au nombre de personnes, par rapport à l'intensité éventuelle des débordements et de la violence
07:56et puis ils vont essayer aussi d'identifier un certain nombre de meneurs
08:01ça c'est capital, c'est très important. Et ça c'est avec le renseignement ? Voilà, avec le renseignement territorial
08:05sachant que quand il s'agit des collectifs d'ultra gauche c'est toujours plus difficile d'identifier les meneurs
08:11c'est la grande différence d'ailleurs avec l'ultra droite, parce qu'à l'ultra gauche il n'y a pas cette culture du chef, il n'y a pas cette hiérarchie
08:18et donc souvent ça fonctionne à travers des collectifs
08:20et c'est pas évident, ça prend beaucoup de temps, voilà c'est un travail d'infiltration qui est très long
08:25et ça c'est fait depuis plusieurs semaines, plusieurs mois par les services de la gendarmerie. Si
08:30ils détectent des menaces vraiment importantes, à ce moment-là ils peuvent passer
08:34ça peut passer carrément à un service plus important, plus compétent, la DGSI si par exemple il y a des atteintes, des craintes
08:41d'attentats, d'attaques
08:43avec de l'armement létal, et à ce moment-là ça peut être la DGSI, donc le renseignement intérieur qui entre dans le jeu
08:50à Sainte-Solide, la DGSI, à la fin de l'opération, juste avant vraiment le
08:56moment où c'était le plus compliqué, la DGSI est entrée un peu dans le jeu, parce qu'il y a aussi tout un volet
09:01d'anticipation, il y a des gens qui viennent par exemple de l'étranger
09:05et donc on cherche à savoir quel est le profil de ces personnes-là.
09:08À Notre-Dame-des-Landes, je vous prends simplement un exemple, il y avait des gens qui avaient combattu par exemple en Irak et en Syrie
09:14Après Notre-Dame-des-Landes, ça s'était étendu sur plusieurs mois, plusieurs années, mais donc il y a des mesures ensuite qui sont prises
09:20d'interdiction de présence sur le territoire français
09:23en fait il faut vraiment imaginer que ce qui se passe à Sainte-Solide a des répercussions partout, a des répercussions dans les aéroports
09:28puisqu'il y a un certain nombre de personnes qui vont se voir notifier des interdictions de présence sur le territoire français, il y a des gens
09:34qui vont se voir notifier des interdictions de présence dans les Deux-Sèvres
09:37voilà donc il y a énormément de services qui sont mobilisés et si, et je termine simplement avec une toute petite anecdote, si réellement
09:44il y a besoin de déployer des moyens techniques très conséquents avec de l'infiltration des gens qui
09:49travaillent sous couverture, à ce moment-là le GIGN dispose d'une unité de renseignements
09:54et qui sont capables par exemple de se cacher dans une forêt
09:58dans un trou pendant trois semaines
10:00et de regarder, d'observer de manière vraiment militaire comme il le ferait en opération extérieure
10:05le mouvement des contestataires.
10:07Merci beaucoup de ces informations très précieuses du chef du service police justice d'Europe 1, Louis Doragnal, Christophe Chappé, maire de Saint-Sauvent.
10:14Est-ce que les personnes, les gens, les habitants
10:18de votre commune sont
10:21et dégagent une forme d'inquiétude ? Est-ce que certains vous disent monsieur le maire qu'est-ce qui va se passer ou
10:25ou est-ce que la vie continue de façon tout à fait normale ?
10:29Par rapport aux habitants, je n'ai pas pour l'instant beaucoup de questionnements
10:34ils savent qu'ils se tramblent quelque chose donc je suppose qu'ils font confiance aux autorités pour
10:39maintenir la paix et la sérénité.
10:43Moi j'en appelle aussi aux manifestants, le droit de manifester, il n'y a pas de problème, on peut avoir des opinions.
10:51Après c'est le fait de saccager les choses
10:55que ce soit dans les collectivités ou les champs, c'est ce qu'on a entendu avec Romain Ozanno, président des jeunes agriculteurs.
11:02À l'époque j'ai dit ma phrase, les collectivités ou chez les particuliers, les agriculteurs, des outils de travail
11:09voilà, les agriculteurs
11:11ils sont aussi
11:13ils font partie d'une chaîne et donc c'est peut-être pas la peine de stigmatiser ou de focaliser tous les malheurs
11:19du monde sur les agriculteurs. Il y a des gens au-dessus, il y a des gens en dessous, il y a des clients, il y a des
11:25gens qui les incitent à utiliser des produits
11:28voilà
11:30et à l'agriculteur en général quand tu produis des choses, c'est pas pour les consommer pour lui, c'est parce qu'il est sûr de les vendre.
11:36C'est le vivier, c'est le
11:38comme on dirait, c'est le grenier de la France aussi les agriculteurs, on a besoin d'eux et on le sait et on leur donne très
11:44très souvent la parole. Merci beaucoup monsieur le maire de Saint-Sauvent, Christophe Chappé, d'avoir été avec nous en direct
11:51sur Europe 1, on vous souhaite une très bonne journée en espérant que tout se passe bien à Sainte-Soline.
11:57Vous écoutez Europe 1 et vous jusqu'à 13h sur Europe 1. Dans un instant Pierre Devineau recevra Franck Delvaux, le président de l'union des métiers
12:04et de l'industrie de l'hôtellerie. Vous pouvez bien sûr réagir au 01 820 39 21, c'est un numéro non surtaxé, à tout de suite sur Europe 1.
12:12Et vous entendez Marc Sérone, Marc Sérone, on aimerait bien qu'il vienne dans l'émission.
12:18On a besoin de Marc Sérone parce qu'il va faire un grand show lors de la cérémonie des JO et
12:23voilà c'est un sample qu'on adore Benoît et moi. On se l'écoute assez régulièrement au bureau.
12:30Il faut aller assez loin dans la chanson Love in C minor et puis on trouve ça, ces petites pépites. A tout de suite sur Europe 1.