A l’occasion des élections législatives, CNEWS vous propose un nouveau rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.
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00:00:00Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews 100% politique, week-end, nous sommes
00:00:05ensemble jusqu'à minuit, si vous revenez du travail, si vous revenez de la plage vous
00:00:09êtes au bon endroit pour connaître toutes les dernières actualités politiques, vous
00:00:13aurez les analyses pendant cette première heure de Yohann Usaï qui est avec nous, bonsoir
00:00:18mon cher Yohann, journaliste politique CNews, Marc Baudrier est également avec nous pour
00:00:22cette première heure, bonsoir mon cher Marc, bonsoir Olivier, et pour démarrer je vous
00:00:26propose et bien que nous parlions du seul groupe de députés qui n'a pas encore nommé
00:00:30son président, le groupe Renaissance, mais pas véritablement de surprise attendue puisqu'un
00:00:35seul candidat est en lice et pas de signe d'un changement annoncé d'ailleurs puisqu'il
00:00:40s'agit du Premier Ministre Gabriel Attal, les précisions de Mathieu Devese, Olivier
00:00:44Gangloff, l'analyse à suivre de Yohann Usaï et Marc Baudrier.
00:00:50La bataille s'annonçait féroce, elle n'aura finalement pas lieu, un temps pressentit
00:00:55Olivier Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ne sont finalement pas candidats à la présidence
00:00:59du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale, Gabriel Attal est donc le seul en lice.
00:01:04C'est quelqu'un qui a un leadership qui est fort, un sens du management qui est aigu,
00:01:08qui est très apprécié des députés et je suis convaincu qu'il fera un très beau
00:01:12travail à la tête de notre groupe et qu'il arrivera non seulement à préserver l'unité
00:01:17de notre groupe mais à mener des négociations qui vont être intenses et difficiles dans
00:01:21les semaines et dans les mois qui viennent, c'est la meilleure personne au bon endroit
00:01:24et donc moi je me réjouis qu'il soit candidat bien sûr, je souhaite qu'il soit élu et
00:01:27nous serons à ses côtés.
00:01:29A gauche, le député insoumis Antoine Léaumant y voit une nouvelle défaite pour Emmanuel Macron.
00:01:34Décidément, M.Macron n'arrête pas de perdre puisqu'il a perdu les élections
00:01:38législatives et que maintenant il a perdu les élections à l'intérieur même de son
00:01:41groupe vu que lui voulait pousser M.Darmanin, donc clairement il a perdu un rapport de
00:01:46force interne, c'est M.Attal qui a réussi à s'imposer, M.Attal qui était lui opposé
00:01:49à la dissolution donc je crois qu'il commence à y avoir beaucoup de tensions et de crispations
00:01:54à l'intérieur du groupe Renaissance.
00:01:55Dans un message adressé aux députés Renaissance, Gérald Darmanin peine à masquer les dissensions
00:02:01au sein du parti.
00:02:02Les élections au sein du groupe ne règlent en aucun cas les deux problèmes majeurs qui
00:02:06sont les nôtres, notre ligne politique, notre projet pour les français et l'examen critique
00:02:11de notre action, de notre méthode et de notre bilan.
00:02:14Le groupe Renaissance élit son président demain par vote électronique entre 9h et midi.
00:02:20Nous allons nous intéresser dans un instant à cette stratégie de lutter contre les extrêmes.
00:02:25Alors au lendemain du premier tour c'était contre le Rassemblement National, aujourd'hui
00:02:29c'est tout sauf LFI, on va s'y intéresser mais avant on a vu Yohann Usaï quand même,
00:02:33un Gérald Darmanin, un tantinet agacé tout de même aujourd'hui.
00:02:36Oui, d'abord il renonce à braguer la présidence du groupe parce qu'il a bien compris qu'il
00:02:41n'avait aucune chance de l'emporter face à Gabriel Attal qui est très apprécié,
00:02:44il faut le dire des députés, qu'il a beaucoup soutenu dans cette campagne express des élections
00:02:48législatives, qui s'est opposé à Emmanuel Macron concernant la dissolution, tout cela
00:02:52est soutenu par les députés donc Gabriel Attal se serait imposé quoi qu'il arrive
00:02:56mais on sent bien quand même dans les mots critiques d'ores et déjà d'Emmanuel Macron
00:03:01à la fois envers Gabriel Attal mais aussi envers Emmanuel Macron quelque part, que
00:03:05le ministre de l'Intérieur qu'il est encore, le moment où il ne le sera plus justement,
00:03:11il va vraiment s'émanciper de tout cela, prendre ses distances avec la Macronie tout
00:03:15en restant dans le groupe naturellement mais prendre ses distances et commencer réellement
00:03:19à s'émanciper, à dire ce qu'il pense, à dire ses vérités dans la perspective
00:03:24de 2027.
00:03:25Et peut-être répondre à Emmanuel Macron puisque Emmanuel Macron c'était dans la
00:03:29presse aujourd'hui, on l'a appris, a dit l'image que nous avons donnée ces derniers
00:03:33jours est désastreuse donc forcément on le voit à l'antenne Emmanuel Macron qui
00:03:37vise aussi ses équipes Marc Baudrillet ces dernières heures.
00:03:40Oui mais enfin il a quand même du culot parce que qui a dit sous l'Assemblée c'est
00:03:45quand même lui qui a pris cette décision entre 2017 et aujourd'hui son groupe politique
00:03:52a perdu 200 députés, on est passé de 360 à 160 grosso modo donc évidemment qu'il
00:03:58a mis son groupe dans une situation de vacances au sens propre d'une terme qui est terrible
00:04:06donc là en l'occurrence ça a libéré toutes les ambitions qui aujourd'hui se rangent
00:04:13derrière Gabriel Attal qui a réussi à faire consensus et parce qu'il reste encore
00:04:16trois ans a priori sauf des missions précipitées mais encore trois ans avant les prochaines
00:04:21élections présidentielles mais toutes ces ambitions elles existent et elles ne vont
00:04:25pas disparaître comme ça.
00:04:26Cette stratégie de renaissance, je le disais, tout sauf le RN c'était au lendemain du
00:04:31premier tour, aujourd'hui c'est tout sauf LFI, on va écouter Karl-Oliv qui s'exprimait
00:04:36ce matin sur notre antenne et puis on en parle ensuite.
00:04:37Il faut quelqu'un qui rassemble et quelqu'un qui soit apte à trouver le plus large compromis,
00:04:48en tout cas ce que je peux vous dire, ça ne peut pas être un membre de la France Insoumise,
00:04:52c'est pas possible, je ne parle même pas de personne et pourtant je les combats, vous
00:04:55le savez, mais moi si c'est pour désarmer la police puisque ça fait partie du programme
00:05:00des LFI du Front Populaire, si c'est pour créer des impôts nouveaux, là on a 3000
00:05:03milliards de dettes, si c'est pour tout de suite injoindre le fait de faire le SMIC
00:05:08à 1600 euros, si en claquement de doigts vous dites c'est 1600 euros le SMIC, je peux
00:05:12vous dire, il n'y en a plus des trois quarts qui vont être très très mal pour discuter
00:05:16avec des chefs d'entreprise, de petites et moyennes entreprises, dans ma circonscription,
00:05:20on sait que c'est très mal parti, donc ça, certainement pas.
00:05:22Tout sauf LFI, martelé également par Gérald Darmanin ce matin, on l'écoute.
00:05:31Si nous avons une majorité des socialistes jusqu'au LR pour être d'accord pour une
00:05:37politique pro-entreprise, pour donner davantage de moyens aux ouvriers, pour continuer le
00:05:42nucléaire, pour soutenir nos armées, pour respecter les forces de l'ordre, moi je soutiendrai
00:05:46un gouvernement qui peut-être serait un peu nouveau par rapport à notre habitude électorale.
00:05:52Pour l'instant, je constate que le parti socialiste est toujours attaché à la France
00:05:56insoumise, je m'en désole, nous pourrions tout à fait travailler avec les leaders socialistes
00:06:01s'ils rompaient fondamentalement avec le programme délirant de la France insoumise.
00:06:06Je ne peux pas m'empêcher, Yoann Usail, de repenser à cette interview de Gabriel Attal
00:06:12chez nos confrères de France Inter, au lendemain du premier tour, où il disait « tout sauf
00:06:18les RN, quitte à glisser un bulletin de la France insoumise, aujourd'hui, ça semble
00:06:22complètement périmé, c'est tout sauf LFI ». On l'entend bien.
00:06:25Oui, c'est vrai qu'on comprenait bien la stratégie qui consistait à faire barrage
00:06:31au RN, quitte à voter LFI.
00:06:33Seulement, la contrepartie de tout cela, c'est que ça se paye extrêmement cher, parce qu'ils
00:06:38ont contribué à faire entrer à l'Assemblée nationale des députés qui ont pour certains
00:06:44eu des propos négationnistes, antisémites, on a affiché ce qui est désormais à l'Assemblée,
00:06:49et maintenant, le risque, c'est de voir arriver ces gens-là au gouvernement.
00:06:54C'est un risque qui semble s'éloigner, mais néanmoins, c'est un risque qui existe,
00:06:59et je trouve que ça n'est pas responsable, en l'occurrence, de la part de membres de
00:07:03gouvernement, de personnes qui représentent l'autorité de l'État, qui sont garantes,
00:07:10en réalité, de nos valeurs républicaines et démocratiques, d'avoir contribué à
00:07:15les faire entrer à l'Assemblée nationale, parce qu'ils représentent, me semble-t-il,
00:07:19un danger.
00:07:20Alors, maintenant, je suis heureux qu'effectivement, tous disent, en cas de présence de membres
00:07:25de la France insoumise dans un gouvernement, nous censurerons ce gouvernement, je suis
00:07:29heureux d'entendre cela, néanmoins, il eût été préférable que moins de députés
00:07:34de la France insoumise fassent leur entrée au Parlement.
00:07:37C'est l'un des enseignements de cette campagne, aussi le Bloc central, qui s'appuie éventuellement
00:07:42sur LFI pour faire barrage au RN, quitte à s'asseoir sur des valeurs, des valeurs
00:07:47qu'il répète aujourd'hui, mais on peut le souligner une nouvelle fois ce soir, Marc.
00:07:51Oui, mais quels jésuites, franchement, ils ont pris les voix, on veut bien de vos voix,
00:07:56mais on ne veut plus de vous, une fois qu'on est élu, c'est ça le message, c'est quand
00:08:00même extraordinaire, je veux dire, LFI, ils se sont mobilisés pour, dans un certain
00:08:06nombre de circonscriptions, très nombreuses circonscriptions, pour faire élire le Bloc
00:08:11central.
00:08:12Le Bloc central, maintenant, le met de côté, mais bon, je veux dire, c'est trop tard, c'est
00:08:16compliqué, il y a une contradiction majeure, et évidemment que le Bloc de gauche est furieux,
00:08:22mais je veux dire…
00:08:23Regardez Marc, ce tweet de Marine Le Pen qui fait écho à votre démonstration, en regardant
00:08:27les débats depuis dimanche, on oublierait presque qu'il y a une semaine, les candidats
00:08:30LR, Renaissance et leurs supplétifs se sont désistés pour faire élire des députés
00:08:34LFI, écologistes, communistes, cyniques ou irresponsables, ou les deux, interroge-t-elle,
00:08:40et au fond, c'est une réalité, c'est bien ce que l'on a vu.
00:08:43Ben oui, c'est un double discours, c'est un double discours successif, on a eu un premier
00:08:48discours qui consistait à dire « ne votez pas pour nous, on va faire barrage au RN »,
00:08:52et puis une fois qu'on a fait barrage au RN, eh bien on met de côté, on essaie de
00:08:58faire semblant de trier pour élire les LFI, etc.
00:09:01Alors, pour l'instant, ça ne marche absolument pas, puisque le Parti socialiste refuse toute
00:09:07alliance et tient bon sur le Bloc NFP, alors après ça, est-ce que c'est une manœuvre
00:09:13pour montrer aux électeurs qu'ils tiennent un certain temps et qu'ils ne lâcheront pas
00:09:17si facilement, c'est possible ? Est-ce qu'ils tiendront sur la longueur dans ce refus de
00:09:23la main tendue du groupe central ? Là, la question est ouverte.
00:09:28Alors justement, qui, à gauche, pour rassembler au nouveau Front populaire ? Les négociations
00:09:34se poursuivent entre les quatre forces, le Parti socialiste, lui, pousse toujours le
00:09:38nom d'Olivier Faure, mais la France insoumise ne veut pas céder à cette seule proposition
00:09:43il y a un nom que nous entendons, c'est Huguette Belot, je ne sais pas si vous la connaissiez
00:09:49avant aujourd'hui.
00:09:50Belot, Huguette Belot.
00:09:51Alors vous voyez, vous avez la réponse.
00:09:53On va regarder ce sujet, puisqu'il y a aussi les dissidents qu'on a vu aujourd'hui, qu'on
00:09:58a entendu aujourd'hui.
00:09:59On va regarder ce sujet de solenne boulant et puis on va revenir un petit peu sur la
00:10:04galaxie NFP dans un instant.
00:10:05Des députés insoumis déchus qui entendent désormais se consacrer à l'après.
00:10:15Ils en ont même fait leur nouveau nom de mouvement politique, eux qui ne siégeront
00:10:19plus au sein du groupe LFI à l'Assemblée.
00:10:22Parmi ces dissidents figurent Clémentine Autain, Alexis Corbière, Daniel Simonnet
00:10:27ou encore Raquel Garrido.
00:10:29Nous, les insurgés si on peut dire, avons décidé de prendre en main les choses et
00:10:35de contribuer de toutes nos forces à ce que le rassemblement des gauches et des écologistes,
00:10:40le nouveau Front Populaire, puisse grandir et gagner dans le pays.
00:10:44C'est notre obsession, nous voulons cimenter le nouveau Front Populaire.
00:10:48Alexis Corbière, réélu en Seine-Saint-Denis, l'assure.
00:10:51Nous n'avons aucune rancœur, aucun sectarisme, aucun, nous ne cherchons à exclure personne.
00:10:57Quand je parle d'unité, c'est toutes les composantes aujourd'hui de la gauche et des écologistes.
00:11:02Aucune rancœur, mais des pics déjà lancés sur les réseaux sociaux.
00:11:05Dans un tweet, Adrien Quatennens reproche aux dissidents d'avoir monté leur association
00:11:11avant les législatives.
00:11:12Date de déclaration, 21 mai.
00:11:14L'après, c'était déjà avant.
00:11:16Raquel Garrido de répondre.
00:11:18Parmi le tas de très bonnes raisons d'adhérer à l'après, ce sera un lieu ouvert et bienveillant,
00:11:23loin des pratiques toxiques et des abus de pouvoir.
00:11:26Vous n'y croiserez pas Adrien Quatennens.
00:11:28Un frondeur manque néanmoins à l'appel, François Ruffin, qui n'a pour l'instant
00:11:31pas rejoint cette nouvelle formation.
00:11:36On le comprend bien, mon cher Johan, entre les frondeurs que nous venons d'entendre,
00:11:40entre une gauche qui va de Raphaël Arnaud, LFiste, à François Hollande, ancien président
00:11:46socialiste, ancien président de la République.
00:11:48On voit bien que cette unité, elle est impossible.
00:11:50C'est une réalité, non ?
00:11:52D'abord, il y a de très grandes différences programmatiques.
00:11:55Le programme de la France insoumise n'a rien à voir avec la politique qu'a appliquée
00:12:00François Hollande, par exemple, durant son quinquennat.
00:12:02La politique de la France insoumise n'a rien à voir avec la politique qu'appliquerait
00:12:07la social-démocratie du Parti socialiste, par exemple, s'il devait revenir à la
00:12:12vie seule aux affaires.
00:12:13Leurs programmes sont évidemment très différents, y compris le programme des
00:12:16écologistes, par exemple, qui sont profondément anti-nucléaire, ce qui n'est
00:12:20pas le cas du Parti socialiste.
00:12:22Il y a des grandes divergences sur les programmes.
00:12:24Et ensuite, se mettre d'accord sur le nom d'un Premier ministre.
00:12:27Déjà, leur rappeler qu'un Premier ministre n'est pas autodésigné ou n'est pas
00:12:31désigné par des partis politiques.
00:12:33Il est appelé par le chef de l'État.
00:12:34Ça, c'est la Constitution, parce que tout le monde semble l'oublier en ce
00:12:37moment, surtout le Nouveau Front populaire.
00:12:39Mais les choses se passent comme ça en Ve République.
00:12:42Ensuite, ils ont du mal à se mettre d'accord.
00:12:44Oui, c'est évident, parce que la France insoumise ne veut pas laisser le Parti
00:12:48socialiste aller à Matignon et le Parti socialiste ne veut pas laisser la France
00:12:52insoumise aller à Matignon.
00:12:54Pourquoi est-ce que Jean-Luc Mélenchon ne veut pas Olivier Faure à Matignon, par
00:12:58exemple ? Parce qu'il considère que les électeurs de la France insoumise ne
00:13:02leur pardonneraient pas de voir appliquer une politique sociale démocrate.
00:13:08Je vous coupe. L'après, le mouvement des purgés de LFI, ce qu'on voit à
00:13:11l'antenne, est-ce que ça peut changer la donne, justement, dans ce que vous
00:13:14êtes en train de nous décrire ?
00:13:16Non, ça ne changera absolument rien.
00:13:17C'est quelque chose de tout à fait marginal dans ce qui est en train de se
00:13:21jouer à l'Assemblée nationale.
00:13:22Et au-delà de ça, dans les couloirs des différents lieux de pouvoir, ce nouveau
00:13:27groupe ne comptera que très peu, en réalité.
00:13:31Oui, donc il n'y a pas effectivement...
00:13:33Il n'y a pas d'enjeu particulier, si ce n'est éventuellement qu'il pourrait
00:13:41peut-être venir en appui dans certains votes concernant quelques textes ici et
00:13:46là. Encore bien qu'on ne voit pas trop, à part des textes sociétaux, à quel
00:13:51moment est-ce qu'il pourrait venir en appui d'une coalition qui irait du
00:13:55Parti socialiste au Républicain ?
00:13:56Et encore, oui, je ne suis même pas sûr.
00:13:59Avant de vous entendre, mon cher Marc, on va écouter Manuel Bompard, justement,
00:14:02sur cette personne qui incarnerait ce nouveau front populaire.
00:14:06Pour lui, rien ne coince.
00:14:08Il y a des discussions qui se poursuivent en ce moment même.
00:14:11On l'écoute.
00:14:15Rien ne coince.
00:14:16Rien ne coince.
00:14:17On discute, on avance, on parle.
00:14:19Vous savez aussi que le temps joue un peu contre vous.
00:14:23Oui, mais je vous ai dit tout à l'heure à quel point je pense que les gens peuvent
00:14:27comprendre que quatre jours, cinq jours, ce n'est pas non plus excessif pour
00:14:31discuter d'une architecture gouvernementale.
00:14:32Je vous dis les choses franchement, je préfère prendre un peu plus de temps et
00:14:35sortir avec un dispositif qui soit un dispositif solide.
00:14:38Je rappelle qu'on parle de gouverner la France quand même, plutôt que de faire
00:14:42les choses à la hâte.
00:14:45Marc Baudrier, les discussions se poursuivent.
00:14:49Je nous dis, Manuel Bompard, on comprend en tout cas qu'il est très compliqué de
00:14:54trouver une figure qui représentait ce nouveau front populaire.
00:14:56Il y a un an, je l'évoquais tout à l'heure, Huguette Bellot qui sort ces dernières
00:15:01heures. Un avis, un décryptage peut-être.
00:15:04Oui, alors d'abord, retour sur ce que dit Emmanuel Bompard.
00:15:11Le cap des 20 heures dimanche était à peine passé, avec cinq ou dix minutes
00:15:16maximum, que Jean-Luc Mélenchon réclamait déjà qu'Emmanuel Macron vienne en
00:15:22chemise et à la corde au cou lui apporter les clés de Matignon.
00:15:27Mais on s'aperçoit une semaine plus tard qu'en fait, il n'y avait personne à mettre à
00:15:31Matignon. C'est quand même assez étrange cette histoire.
00:15:34Ni même les voies nécessaires, en tout cas au sein de l'EFI, les sièges nécessaires.
00:15:38Voilà, ça révèle bien l'espèce de montage avec l'aveugle guidant le
00:15:43paralytique dans cette coalition qui ne représente, il faut le dire, que 27% des
00:15:48votes. Il faut le rappeler, c'est 27% des suffrages, le nouveau Front populaire.
00:15:54Le Rassemblement national avec Seul, c'était 37%.
00:15:59Donc, bon, il faut voir qu'on parle là d'un mouvement qui s'est
00:16:05voulu gouverner la France immédiatement après l'échéance et qui, en fait, est ultra
00:16:09minoritaire. Alors maintenant, cette candidate qu'ils ont sortie de leur
00:16:13chapeau, c'est quand même extrêmement étrange parce qu'elle vient de la France
00:16:16de la France gauche de ce nouveau Front populaire.
00:16:20Elle était communiste, affiliée au Parti communiste jusqu'en 2012.
00:16:24Et depuis, elle a monté son propre parti, ce qui l'a fait prendre un peu de distance sur
00:16:28le papier. Mais en réalité, elle est restée aussi très proche de Mélenchon.
00:16:32Et donc, c'est assez curieux, si vous voulez, de voir cette entreprise
00:16:37de crédibilisation de cette femme qui est poussée en avant et qui, en fait,
00:16:42vient de la... qui est proposée par les communistes, donc, et qui vient donc de la
00:16:47France complètement à gauche.
00:16:48Comment voulez-vous rassembler très largement en proposant quelqu'un qui vient de la
00:16:51France gauche ? C'est curieux.
00:16:53On constate encore peut-être une nouvelle fois, mon cher Johan, que c'est la France
00:16:56insoumise qui tente de chapeauter tout cela, finalement, au sein du nouveau Front
00:17:00populaire.
00:17:00Oui, seulement ce soir, ce nom, en réalité, ne tient plus la corde.
00:17:03Déjà, il ne tient plus la corde parce que Mme Bellot est jugée effectivement
00:17:07trop radicale, à la fois dans ses prises de position, mais aussi dans sa méthode, dans
00:17:11ses méthodes, dans la méthode qu'elle a de diriger, de gouverner, ou en l'occurrence,
00:17:16la région qu'elle préside, notamment.
00:17:19Donc, elle n'est pas jugée suffisamment rassembleuse, précisément, notamment...
00:17:23Donc, ça aura duré quelques heures.
00:17:24Voilà, pas par les socialistes, en l'occurrence.
00:17:27Donc, ce nom est déjà enterré, en réalité, et ce soir, ils sont déjà passés à autre
00:17:32chose. Ils tentent de se mettre d'accord sur un autre nom.
00:17:35Et on verra bien qui sort du chapeau.
00:17:37Alors, est-ce que le nouveau Front populaire prend énormément de temps ?
00:17:41Bien non. Pour Marine Tondelier, les négociations avancent.
00:17:45Et ce n'est pas si long que ça, selon elle.
00:17:47Écoutez.
00:17:53Je dois dire aussi qu'on avance dans une atmosphère très constructive.
00:17:56C'est sérieux, c'est concentré.
00:17:58Tout le monde a envie d'aboutir, mais je suis désolée de vous annoncer que c'est
00:18:01normal que ça prenne un peu de temps parce qu'on est dans une situation qui est très
00:18:04atypique. On est en train de construire une coalition dans une culture institutionnelle
00:18:09française qui n'a jamais fonctionné comme ça.
00:18:11Et donc, c'est normal que les choses prennent du temps.
00:18:13En Allemagne, ils ont mis plus de deux mois.
00:18:14En Espagne, quatre mois.
00:18:16Et aux Pays-Bas, ils ont mis 222 jours.
00:18:18La Belgique, si je me rappelle bien, c'était 564 jours.
00:18:20Je pense qu'on peut ne pas battre le record.
00:18:22Mais nous, ça fait quatre jours.
00:18:26Alors, je voulais juste ce tweet de Yann Brossat, qui parle de Huguette
00:18:30Bellot, une femme de caractère et d'expérience, élue nationale, élue locale
00:18:34d'outre-mer, qui incarne le meilleur de la République.
00:18:36Oui, il y a urgence à proposer une première ministre issue du nouveau Front
00:18:39Populaire et Huguette Bellot assumerait cette responsabilité avec brio.
00:18:44Oui, mais Yann Brossat est communiste et Mme Bellot est communiste dans l'âme.
00:18:47Et elle a été communiste.
00:18:49Elle a été adhérente du Parti communiste.
00:18:50Elle est restée communiste dans l'âme.
00:18:52Donc, évidemment, M.
00:18:53Brossat se réjouit que ce nom soit sorti du chapeau.
00:18:56Seulement, comme je vous le dis ce soir, ce nom ne tient plus la corde.
00:18:59En tout cas, il y a un avocat.
00:19:01Le nouveau Front Populaire s'est trouvé un avocat depuis hier soir.
00:19:04Avocat un peu étonnant.
00:19:06Depuis le 7 octobre, même, en réalité.
00:19:08Et bien, je vais vous le dire, Dominique Deville, absolument, on l'écoute et on en parle ensuite.
00:19:16Le nouveau Front Populaire, il a été élu par des électeurs.
00:19:20Il a été choisi et on ne trahit pas l'électeur comme ça, avec un esprit de combinaison.
00:19:26Donc, respectons, on verra ce qui se passe.
00:19:29Mais ce que je dis, c'est que si vous procédez étape par étape,
00:19:32vous avez de plus en plus d'opportunités.
00:19:34Vous avez une créativité politique qui s'accroît.
00:19:37Si vous procédez dans le désordre, vous inhibez tout le monde, vous écartez tout le monde.
00:19:41J'entends un certain nombre de responsables politiques qui lancent des oukazes, des anathèmes.
00:19:46C'est l'inverse de ce qu'il faut faire aujourd'hui.
00:19:48Aujourd'hui, il faut ouvrir le jeu.
00:19:50Il faut apaiser, cicatriser les plaies.
00:19:54Notons que dans l'entre-deux-tours, la position à droite était davantage le nili.
00:19:58Marc Baudrier, Dominique Deville-Pin, avait, lui, appelé à voter pour la gauche.
00:20:03Comment est-ce que vous décryptez ?
00:20:04Yohann Usa, il le disait à juste titre, depuis le 7 octobre,
00:20:07Dominique Deville-Pin enchaîne les clins d'œil à la gauche, si je puis dire.
00:20:11Pour qui roule Dominique Deville-Pin ?
00:20:13C'est la question de fond, bien évidemment.
00:20:14C'est la vraie question de fond.
00:20:16C'est extrêmement étrange.
00:20:17C'était vraiment un homme de droite qui a fait toute sa carrière à droite,
00:20:21qui a eu incarné, d'ailleurs, pendant un moment,
00:20:24un certain brio français dans les affaires étrangères.
00:20:27On se souvient de ses interventions dans des organismes internationaux
00:20:31qui étaient extrêmement brillantes et qui avaient du panache.
00:20:34Là, depuis quelques années, on a le sentiment qu'il est au service de puissances étrangères
00:20:40et que son raisonnement tourne complètement à vide et complètement faux.
00:20:44C'est assez désastreux, franchement.
00:20:46Yohann Usa, il vous soulignait tout à l'heure, avec justesse, le 7 octobre,
00:20:50on se souvient de ses propos de Dominique Deville-Pin.
00:20:52Pour qui roule Dominique Deville-Pin ?
00:20:54Je vous pose la question, mise sur la table.
00:20:58Je vais avoir du mal à y répondre.
00:20:59Ce qui est en cause, ce sont ses liens avec le Qatar.
00:21:03Notamment, c'est cela qu'il lui est souvent reproché.
00:21:06C'est pour cela qu'on s'interroge.
00:21:07Il faut toujours savoir d'où l'on parle, d'où parle Dominique Deville-Pin.
00:21:10Ses liens avec le Qatar interrogent.
00:21:12Je ne dis pas qu'il est sous influence.
00:21:14Je dis qu'on peut légitimement, au moins, se poser la question
00:21:18parce qu'il a des liens étroits avec le Qatar.
00:21:20Il reçoit des rémunérations, d'ailleurs,
00:21:22pour le travail qu'il fait à destination du Qatar.
00:21:26C'est une question qui est posée.
00:21:27Je n'ai pas de réponse à y apporter.
00:21:29Néanmoins...
00:21:30Il vient sur le...
00:21:32Oui, néanmoins, il est évident, à mon sens,
00:21:36que Dominique Deville-Pin a perdu tout crédit
00:21:39depuis ses déclarations absolument lamentables après le 7 octobre.
00:21:46Au fur et à mesure de ses prises de parole,
00:21:48plus il parle, plus il est décevant, en réalité.
00:21:51Maintenant, il veut offrir les clés de Matignon à la France insoumise
00:21:55quand on sait ce qu'est en réalité ce parti qui l'abrite
00:21:59de la part d'un ancien secrétaire général de l'Élysée
00:22:01qui a travaillé avec Jacques Chirac, d'un ancien premier ministre de droite.
00:22:05Écoutez, je crois qu'on ne comprend pas.
00:22:08On ne comprend pas.
00:22:09En tout cas, c'est à minima décevant, au pire déshonorant.
00:22:16On va écouter, réécouter Dominique Deville-Pin
00:22:18pour qui Emmanuel Macron, finalement, s'est terminé.
00:22:20Il est mort. Écoutez.
00:22:21Et l'intérêt du président de la République,
00:22:29c'est d'être le moment venu en situation d'être le guide,
00:22:34le garant et l'arbitre.
00:22:36Or, plus il met les mains dans l'huile, plus il passe ses nuits
00:22:41à écrire des lettres, non pas aux Français, mais aux partis politiques,
00:22:46plus il s'éloigne de ces positions qui sont notre meilleur atout
00:22:51dans les crises qui s'annoncent, dans les difficultés qui s'annoncent.
00:22:54Il n'aurait pas dû exprimer de préférence.
00:22:56Mais pas du tout.
00:22:57Il doit être l'arbitre d'une procédure qui prend en compte
00:23:02les intérêts généraux du pays, la continuité institutionnelle
00:23:06et qui prenne en compte la tradition républicaine.
00:23:09Le président doit être au-dessus de ce jeu-là.
00:23:12Jupiter est mort et Jupiter a été battu dans les urnes.
00:23:18Est-ce que Dominique Deville-Pin
00:23:19enterre Emmanuel Macron un peu trop rapidement ?
00:23:21Marc Baudrier, selon vous ?
00:23:23Non, je ne crois pas.
00:23:24Là, je pense que sur ce point précis, il a tout à fait raison.
00:23:28Je ne vois vraiment pas.
00:23:29On a l'habitude de dire qu'en politique, on n'est jamais mort.
00:23:31C'est là aussi l'exemple de François Mitterrand
00:23:34après l'affaire de l'Observatoire, qui était complètement écarté du jeu,
00:23:38condamné, etc.
00:23:40et qui a remonté de la façon qu'on connaît avec De Septena.
00:23:44Il y a plein d'exemples, notamment celui de Jacques Chirac aussi,
00:23:47de sa campagne avec la France pour tous.
00:23:50Mais il ne s'était pas au pouvoir.
00:23:52C'est une chose de remonter, de faire une remontada comme ça,
00:23:55en partant des profondeurs des sondages pour remonter vers le pouvoir.
00:24:00Et une autre, d'être au pouvoir, d'avoir déçu les Français
00:24:04et d'essayer de se remettre en selle.
00:24:06Ça, c'est beaucoup plus difficile.
00:24:07Ce qu'essaye peut-être François Hollande.
00:24:09Il n'a pas réussi.
00:24:10Il est en train d'essayer, peut-être.
00:24:11Réessayer, qui sait ?
00:24:12Peut-être, mais je ne vois pas sur quoi il peut s'appuyer pour ça.
00:24:15Il est complètement démonétisé parmi les électeurs français
00:24:21et même dans son propre camp.
00:24:23Les divisions, on en a parlé il y a quelques minutes,
00:24:26les divisions sont incroyables et personne n'y croit plus.
00:24:29Et il a, à force de laisser le terrain vide,
00:24:32avec autant dans les sondages que parmi ses élus,
00:24:37à force de laisser le terrain vide, il a aiguisé les ambitions.
00:24:41Et aujourd'hui, c'est la guerre dans son camp.
00:24:44Je vous propose à présent de nous intéresser aux syndicats.
00:24:49Dans ce contexte-là, à revers de plus d'un siècle
00:24:51de traditions ségétistes sans consigne électorale,
00:24:54rappelons-le, Sophie Binet fait désormais pression sur l'Élysée
00:24:59pour un nouveau gouvernement du Front populaire.
00:25:02Elle avait appelé d'ailleurs à voter pour le programme du NFP.
00:25:05Et ce n'était qu'un début puisque, sans aucun doute,
00:25:09elle continue le combat.
00:25:10On voit les précisions de Florian Doré.
00:25:12Vos analyses ensuite.
00:25:17La CGT met la pression sur l'Élysée.
00:25:20Ce jeudi, les cheminots de l'organisation syndicale
00:25:22ont appelé à se rassembler devant les préfectures
00:25:25et à proximité de l'Assemblée nationale le 18 juillet prochain
00:25:28afin d'exiger la mise en place d'un gouvernement
00:25:31issu du nouveau Front populaire.
00:25:33Alors qu'un nouveau Premier ministre n'a pas encore été désigné,
00:25:36Sophie Binet cible directement le chef de l'État.
00:25:39Il faut qu'il sorte du déni.
00:25:41Il a perdu. Il a perdu les élections.
00:25:43S'il ne respecte pas le résultat des urnes,
00:25:46il risque encore une fois de plonger le pays dans le chaos.
00:25:49Si la CGT cheminot a invité d'autres organisations syndicales
00:25:53à se rassembler, cet appel ne fait pas l'unanimité.
00:25:56La seule politique que nous menons, c'est la politique syndicale.
00:25:59Ce n'est pas les organisations syndicales
00:26:01qui ont le choix du Premier ministre.
00:26:04Il y a 48 ans, enfin il y a 76 ans,
00:26:07quand nous avons créé les forces ouvrières,
00:26:09c'était pour arrêter d'être la courroie de transmission
00:26:11d'un parti politique.
00:26:13Et aujourd'hui, la seule politique que nous menons,
00:26:15c'est la politique syndicale.
00:26:16Donc, il n'y a pas de raison.
00:26:19Laissons faire les parlementaires.
00:26:21De son côté, la France insoumise a annoncé
00:26:23qu'elle participerait à ce mouvement social.
00:26:29Alors, Johan, c'est vrai que la CGT,
00:26:31qui appelle à descendre dans la rue,
00:26:32mais pas seulement, elle appelle aussi à mettre
00:26:34l'Assemblée nationale sous,
00:26:38je veux dire, arriver sous surveillance.
00:26:39On voit bien qu'il y a eu une offensive de la CGT
00:26:42depuis quelques jours, ça ne l'a peut-être même pas dit hier,
00:26:45on l'a bien senti,
00:26:47qui a totalement oublié, finalement, son rôle principal.
00:26:50Aujourd'hui, la CGT s'est dangereusement mélanchonisée,
00:26:55si je puis dire.
00:26:56Oui, la CGT qui, là, prend des positions
00:26:59qui sont tout à fait antidémocratiques
00:27:01et même antirépublicaines.
00:27:03Il faut bien faire attention aux termes qui sont utilisés.
00:27:07Madame Binet exige, elle exige que le président de la République
00:27:11nomme un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire.
00:27:14Mais à quel titre ?
00:27:15Pardon, à quel titre est-ce qu'elle exige
00:27:16quoi que ce soit du président de la République ?
00:27:19Non, mais il faudrait lui poser la question.
00:27:22De quel droit ?
00:27:23Comment se sent-elle autorisée à exiger quelque chose
00:27:25du chef de l'État ?
00:27:26Ça revient à s'asseoir complètement sur la Constitution
00:27:28parce qu'elle dit qu'il a perdu les élections.
00:27:30C'est vrai qu'Emmanuel Macron a perdu les élections,
00:27:33mais si le Nouveau Front Populaire
00:27:34ne les a pas complètement perdues,
00:27:35il ne les a pas gagnées non plus.
00:27:37Ça, ça ne semble pas effleurer l'esprit brillant de Madame Binet.
00:27:40Pardon, mais le Nouveau Front Populaire
00:27:43n'a pas obtenu 289 députés.
00:27:45Donc rien n'oblige le chef de l'État à nommer
00:27:48un Premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire.
00:27:51Mais à titre personnel, je vais aller plus loin.
00:27:54Le président de la République est garant des institutions.
00:27:57Il est garant de notre système démocratique et républicain.
00:28:00Il est garant de l'unité des Français, ou en tout cas
00:28:03de ce qui reste encore de l'unité des Français.
00:28:07Et à ce titre, il ne doit pas.
00:28:09Il ne doit pas nommer dans un quelconque gouvernement
00:28:12un membre de la France insoumise qui est un parti
00:28:16qui ne correspond en rien aux valeurs qui sont les nôtres
00:28:19et qui doivent rester les nôtres.
00:28:20Regardez les menaces que nous voyons à l'antenne.
00:28:23Ce sont des menaces, finalement, très clairement.
00:28:25Marc Baudrier, s'il ne respecte pas les résultats des urnes,
00:28:28donc en s'adressant à Emmanuel Macron,
00:28:30il risque encore une fois de plonger le pays dans le chaos,
00:28:32puisqu'on voit bien, ce n'est plus la négo à la CGT,
00:28:35c'est le chaos aujourd'hui.
00:28:37C'est ça, on menace le pays de chaos en mobilisant les salariés.
00:28:42C'est quand même assez étonnant parce que c'est un retour en arrière.
00:28:45Assez incroyable, cette histoire, parce que la CGT a très longtemps
00:28:49été soumise, comme on sait, au Parti communiste français,
00:28:52qui lui-même était soumis à Moscou, aux ordres de Moscou.
00:28:55Et la CGT a mis assez longtemps à se dégager de l'emprise
00:28:59du Parti communiste français.
00:29:00Ça a été une longue marche.
00:29:02On peut le dire. Et elle avait réussi quand même à acquérir
00:29:06une certaine autonomie par rapport à l'extrême gauche française.
00:29:10Or, là, elle rentre complètement dans le moule.
00:29:13Elle revient complètement dans le sillage,
00:29:15dans la charrette des partis politiques.
00:29:17Et elle a un rôle complètement à 100% politique.
00:29:20On ne voit pas ce qu'il y a de syndical dans la démarche qu'elle entreprend.
00:29:24Donc, c'est assez surprenant.
00:29:25Et c'est vraiment un retour en arrière qu'elle paiera sans doute assez cher
00:29:28parce qu'on ne se met pas à la remorque d'un parti politique,
00:29:32surtout la France insoumise,
00:29:34et de manière impunément, comme ça, sans conséquence.
00:29:37Et sachant qu'à la CGT, très certainement,
00:29:40certains adhérents votent aussi pour le Rassemblement national.
00:29:43On peut le rappeler.
00:29:45Même beaucoup, me semble-t-il.
00:29:47Beaucoup d'adhérents de la CGT, qui sont principalement des ouvriers,
00:29:50votent pour le Rassemblement national.
00:29:52C'est une réalité.
00:29:53Mais Mme Binet est une alliée de M. Mélenchon.
00:29:56Elle a fait campagne pour M. Mélenchon.
00:29:59Donc, qu'elle adopte les méthodes de Jean-Luc Mélenchon
00:30:02n'a pas de quoi nous surprendre.
00:30:04En réalité, Jean-Luc Mélenchon,
00:30:07je vous rappelle qu'Adrien Quatennens, a appelé à marcher vers Matignon, par exemple.
00:30:12Donc, que Mme Binet appelle à marcher en direction de l'Assemblée nationale,
00:30:15elle adopte les méthodes factieuses de la France insoumise, en réalité.
00:30:19Je vous propose d'écouter Léon Desfontaines du Parti communiste.
00:30:23Il était sur Europe 1 cet après-midi chez Éliott Deval.
00:30:26Éliott Deval, qu'il a justement interrogé
00:30:29sur cette notion de surveillance de l'Assemblée nationale.
00:30:32Écoutez.
00:30:36Mettre sous surveillance l'Assemblée nationale, vous condamnez ou pas ?
00:30:39Non, je ne condamne pas.
00:30:40Mais la question, c'est qu'est-ce qu'il y a derrière ?
00:30:43Ce qu'il y a derrière, c'est très simple.
00:30:44Moi, ce que je dis, c'est que la démocratie,
00:30:45il y a bien sûr la démocratie qui s'exprime à l'Assemblée nationale et dans nos institutions.
00:30:48C'est normal de mettre sous surveillance l'Assemblée nationale ?
00:30:50Il y a aussi la démocratie sociale.
00:30:52Mais ça veut dire quoi ?
00:30:53Ce que ça veut dire, c'est qu'il faut aussi que les forces syndicales,
00:30:55les forces sociales puissent aussi exprimer la remondication légitime des travailleurs
00:31:00et que oui, on aura besoin, je le dis aussi,
00:31:02on aura besoin en effet d'avoir le soutien des syndicats
00:31:05si nous voulons pouvoir mettre en place certaines mesures.
00:31:08Vous voulez mettre l'Assemblée nationale sous surveillance, M. Desfontaines ?
00:31:11Prenons l'exemple de la réforme des retraites.
00:31:13Mais non, mais attendez, c'est deux choses différentes.
00:31:14Est-ce que vous voulez, oui ou non, mettre l'Assemblée nationale sous surveillance ?
00:31:18Elle est sous surveillance.
00:31:20Elle est filmée H24, l'Assemblée nationale, tous les débats sont publics.
00:31:22Ne nous prenez pas pour des imbéciles, M. Desfontaines.
00:31:24Mais je vais vous dire, ce qu'il y a derrière, je pense, derrière la lunette.
00:31:26Ce qu'il y a derrière, c'est qu'il y en a un syndicaliste qui met la pression sur des députés élus par la nation.
00:31:30Comme lors de la réforme des retraites.
00:31:31Et si pendant la réforme des retraites, les syndicats n'étaient pas descendus dans la rue
00:31:34pour mettre la pression auprès des...
00:31:35C'est ça votre position de la démocratie ?
00:31:36Ah ben moi, je pense que oui, on a besoin des forces syndicales.
00:31:38C'est ça votre vision ? Il faut mettre sous surveillance l'Assemblée nationale ?
00:31:42Bien sûr, il faut surveiller le vote des députés.
00:31:43Moi, je l'ai toujours dit, j'ai dit un des grands mâles français aujourd'hui,
00:31:46c'est de ne pas connaître les débats à l'Assemblée nationale.
00:31:48De ne pas savoir que les 88 députés du Rassemblement national, par exemple,
00:31:52ils ont voté contre l'augmentation des pensions de retraite.
00:31:54Ça, les Français, ils sont bien en droit de le savoir.
00:31:58C'est quand même grave ce qu'on entend.
00:32:01Le mâle français, pour reprendre l'expression qu'utilise M. Desfontaines,
00:32:06le mâle français, c'est l'extrême gauche.
00:32:08C'est le mâle qui nous menace directement et qui menace depuis le 7 octobre notamment
00:32:13nos quelques 500 000 à 600 000 compatriotes de confession juive
00:32:17qui en subissent pleinement les conséquences et qui vous diront effectivement
00:32:20que l'extrême gauche est le mâle qui est en train de ronger notre pays en réalité.
00:32:24Mme Binet, M. Katniss et M. Mélenchon en sont la parfaite illustration.
00:32:30Mais que M. Desfontaines, le niveau du débat politique,
00:32:34il a été tête de liste du Parti communiste aux élections européennes,
00:32:37il en est aujourd'hui le porte-parole.
00:32:39Il nous dit que l'Assemblée nationale est sous surveillance
00:32:42parce qu'elle est filmée en permanence.
00:32:43Non, mais est-ce que vous vous rendez compte du niveau d'absurdité,
00:32:47de la non-argumentation de ces gens-là qui, encore une fois,
00:32:50me semblent-ils, sont profondément dangereux ?
00:32:53Quand je dis qu'ils représentent un danger pour notre pays,
00:32:56des responsables politiques qui appellent à surveiller le vote des députés,
00:33:00des députés qui ont été élus par les Français,
00:33:03qui votent en toute connaissance de cause, librement et en fonction
00:33:07de leur appartenance politique, de leur idéologie,
00:33:09mais en aucun cas sous la surveillance de qui que ce soit.
00:33:12C'est comme Mme Binet qui exige que le Président de la République
00:33:15nomme le Premier ministre qu'elle-même souhaiterait voir arriver à Matignon.
00:33:18Mais c'est complètement ahurissant, c'est délirant et, encore une fois, dangereux.
00:33:23On va marquer une très courte pause.
00:33:25Peut-être un mot, Marie Baudrier, puisque ce chantage au chaos,
00:33:29ces menaces à la surveillance de l'Assemblée nationale,
00:33:31effectivement, ce sont des méthodes qui sont insupportables,
00:33:35que les Français, en tout cas, ne supportent pas.
00:33:37Il y a vraiment un parfum factieux derrière ces mots,
00:33:41un parfum de renversement.
00:33:43On a l'impression d'entendre parler des Ligues, vous savez, d'autrefois,
00:33:46qui voulaient secouer le pouvoir, renverser, etc.
00:33:49Ils ne le disent pas, ils ne vont pas jusque-là,
00:33:51mais ça évoque cet univers-là et c'est d'autant plus surprenant
00:33:56que tous ces gens donnent des leçons de morale et de démocratie
00:33:59du matin au soir et du soir au matin à l'ensemble du spectre politique.
00:34:03C'est vraiment assez extraordinaire.
00:34:07Allez, nous allons marquer une pause.
00:34:08On va revenir sur la question du port de La Baya,
00:34:10puisque du côté de la France insoumise,
00:34:12cette perspective de lever cette interdiction a été évoquée cette semaine.
00:34:16Un sondage CNews Europe 1, le JDD, nous dit que 8 Français sur 10
00:34:20se disent contre le port de La Baya à l'école.
00:34:22Et puis, vous le voyez actuellement au bandeau,
00:34:25cette alerte allèvement à une fiette de 6 ans portée disparue en Seine-Maritime.
00:34:29Le plan alerte enlèvement a été déclenché par la Gendarmerie nationale.
00:34:34Vous voyez toutes les informations en bas de l'écran.
00:34:38N'hésitez pas, bien évidemment, si vous êtes dans la région,
00:34:40si vous avez des indices, à contacter la gendarmerie.
00:34:44Restez avec nous, 100% Politique revient dans un instant sur CNews.
00:34:52Et de retour sur le plateau de 100% Politique.
00:34:55Week-end, bienvenue si vous nous rejoignez.
00:34:56Johan Usaï, Marc Baudrier, décrypte, analyse
00:34:59toute l'actualité politique de ces dernières heures.
00:35:01On va revenir dans un instant sur ce programme économique du Front populaire
00:35:05avec notamment ses 1600 euros net, cette augmentation du SMIC.
00:35:09Alors, c'est vrai que c'est une proposition alléchante.
00:35:10On le comprend, beaucoup de Français souhaitent avoir 1600 euros
00:35:14après avoir travaillé difficilement.
00:35:16Mais malheureusement, tout cela semble un mirage.
00:35:18On va y revenir dans un instant.
00:35:20Nous serons notamment avec l'économiste Nicolas Bouzou,
00:35:22qui nous expliquera en quoi tout cela ressemble à un mirage.
00:35:27Mais avant, peut-être ce sondage pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:35:308 Français sur 10 se disent contre le port de la Baya à l'école.
00:35:35Il y a un an, me direz-vous, son interdiction a été prononcée
00:35:38par Gabriel Attal, qui était alors ministre de l'Éducation.
00:35:42Sauf que la situation politique pourrait bien rebattre les cartes.
00:35:47Cette interdiction pourrait prendre fin si une personnalité
00:35:50issue du nouveau Front populaire arrive à Matignon.
00:35:53En tout cas, c'est ce qu'a dit Rodrigo Arenas.
00:35:55Il est député insoumis, réélu dans la 10e circonscription de Paris.
00:35:59Et il a assuré cette semaine qu'il supprimerait ce texte.
00:36:02Or, on le voit bien, mon cher Johan, le sondage nous le montre.
00:36:05Les Français ne veulent pas revenir sur l'interdiction du port de la Baya
00:36:08à l'école, mais la gauche remet une pièce.
00:36:11Cette gauche autrefois tant attachée à la laïcité.
00:36:13Vous me direz, ce n'est pas étonnant, venant de la France insoumise.
00:36:17Alors, il faut quand même préciser que cette proposition ne figure pas
00:36:20dans le programme du nouveau Front populaire.
00:36:22C'est une proposition qui a été faite par un membre de la France insoumise.
00:36:26Mais la France insoumise s'était opposée à cette circulaire
00:36:29sur l'interdiction du port de la Baya dans les établissements scolaires.
00:36:34Donc, c'est une proposition qui, en réalité, n'est pas tellement étonnante.
00:36:38La Baya à l'école, c'est quoi ?
00:36:40C'est de l'entrisme.
00:36:42C'est de l'entrisme islamiste.
00:36:44En prenant cette circulaire, Gabriel Attal avait envoyé un message.
00:36:49Avait envoyé un message à ceux qui testent les limites de la République,
00:36:53à ceux qui testent notre laïcité.
00:36:55Les salafistes, les frères musulmans, qui sont notamment très actifs
00:36:57auprès des jeunes sur les réseaux sociaux, on le sait,
00:37:00il leur avait dit, nous ne céderons pas face à vos tentatives d'entrisme.
00:37:03Nous ne lâcherons rien, nous ne reculerons pas.
00:37:05Cette circulaire en était un symbole et elle était d'une efficacité
00:37:09et d'une aide, en tout cas, pour les proviseurs, les directeurs d'établissements
00:37:12qui étaient bien souvent laissés seuls face à ces problèmes
00:37:16et qui étaient heureux de cette circulaire, qu'ils sont toujours, me semble-t-il.
00:37:19Si vous supprimez cette circulaire, mais c'est une manière de dire aux islamistes,
00:37:23mais allez-y, venez, venez dans vos établissements,
00:37:26habillez-vous comme vous voulez, faites de l'entrisme,
00:37:28naturellement, testez les limites de la République.
00:37:31Il n'y a plus de limites.
00:37:32Si vous enlevez cette circulaire, ça veut dire qu'il n'y a plus de limites.
00:37:34Ça veut dire, venez, vous êtes comme à la maison, faites à l'école
00:37:38comme vous faites à la maison, il n'y a plus de règles.
00:37:41Laïcité, c'est le vivre ensemble, vous savez.
00:37:43Eh bien, si vous enlevez ces règles-là, si vous vous asseyez sur la laïcité,
00:37:47eh bien, c'est le vivre ensemble qui va reculer, c'est le communautarisme qui va gagner
00:37:51et c'est l'islamisme qui va encore un peu plus gangréner certains plans de la société.
00:37:55Alors, il est vrai que nous parlions tout à l'heure de l'unité impossible
00:37:58au sein du Nouveau Front Populaire.
00:37:59Ce qui est intéressant dans ce sondage, c'est que 48% des sondés
00:38:05qui se déclarent proches de la France insoumise se disent pour le port de la Baïa.
00:38:0948%, c'est 86% des personnes interrogées en faveur du Parti socialiste
00:38:14qui, eux, sont totalement opposés au port de la Baïa.
00:38:17On voit bien, là aussi, sur cette question-là, Marc Baudrier,
00:38:20cette question de la laïcité, qu'il y a des dissensions au sein même du Nouveau Front Populaire.
00:38:25Oui, mais ce Nouveau Front Populaire est vraiment un conglomérat de familles
00:38:29complètement distinctes et qui en ont, finalement, pour solciment,
00:38:33que leur extrême faiblesse, chacune, elle pèse 10%, 10, 15% chacune des votes.
00:38:41Et donc, c'est tout à fait artificiel, finalement, cette coalition.
00:38:46Mais ce qui est plus grave, c'est qu'avec cette histoire de la Baïa,
00:38:49on a besoin de donner à ces Français tentés par le port de la Baïa
00:38:56des mesures fermes, des voies fermes qui soient claires, nettes, définitives.
00:39:01Et qui rassurent les enseignants aussi.
00:39:03Qui rassurent les enseignants, qui rassurent les Français, qui rassurent tout le monde.
00:39:06Gabriel Attal avait été très clair, justement, et ça l'avait beaucoup porté dans les sondages.
00:39:11Mais la LFI est une formation essentiellement clientéliste.
00:39:16On sait que dans les quartiers dits populaires, qui sont en fait des quartiers d'immigration,
00:39:21ils ont obtenu entre 50, 60, 70, parfois jusqu'à 90% des voix
00:39:27entre le premier et le deuxième tour.
00:39:28Et donc, ils savent qu'ils ont encore du potentiel dans ces quartiers.
00:39:32Et avec ce type de polémiques et de mesures, ils essaient, évidemment, de ratisser des voix.
00:39:38Nouveau Front Populaire, toujours.
00:39:39Mais cette fois, nous allons nous intéresser à la question économique.
00:39:42Celle du pouvoir d'achat, le Nouveau Front Populaire qui l'a bien compris,
00:39:46avec une mesure alléchante, celle du SMIC à 1 600 euros net.
00:39:50Sauf qu'une hausse de plus de 14%, c'est 14% du salaire minimum,
00:39:55effraie fortement les chefs d'entreprise, notamment les plus petites.
00:39:59Les parties de la mesure, eux, défendent le gain de pouvoir d'achat pour les salariés,
00:40:04à l'image de Sandrine Rousseau, Europe Écologie Les Verts,
00:40:07qui défendait cette mesure hier sur Europe.
00:40:09Je dis de 1 398 euros actuellement à 1 600 euros.
00:40:17Que ces 1 600 euros, de toute façon, seraient atteints par les calculs normaux
00:40:23d'augmentation du SMIC dans les deux années.
00:40:27Donc, en fait, c'est une accélération de l'augmentation.
00:40:30Et nous avons prévu, sur les 3-4 ans, c'est une accélération.
00:40:37Ce n'est pas non plus une révolution.
00:40:39Nous avons prévu un fonds d'aide au TPE et PME,
00:40:43parce qu'en effet, la charge est lourde pour les petites et moyennes entreprises.
00:40:47Ce qui fait qu'en fait, l'État prendrait en charge,
00:40:50pour les petites et moyennes entreprises, l'augmentation de ce SMIC.
00:40:55Sandrine Rousseau qui s'exprimait ce matin sur Europe.
00:40:57Nicolas Bouzou est en liaison avec nous.
00:41:00Bonjour Nicolas, économiste.
00:41:02Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:41:04Nous entendions donc Sandrine Rousseau défendre ce SMIC à 1 600 euros net.
00:41:09Est-ce que, très honnêtement, c'est un mirage cette proposition ?
00:41:13Alors, je dirais surtout qu'elle est dangereuse.
00:41:15D'ailleurs, si elle n'était pas dangereuse, on l'aurait déjà fait,
00:41:17parce qu'il n'y a aucune raison de ne pas augmenter le SMIC autant qu'on peut le faire.
00:41:20Donc, si on n'a pas mis le SMIC à 1 600 euros, c'est bien qu'il y a des raisons.
00:41:24Alors déjà, ce que je voudrais dire, c'est que cette mesure,
00:41:26elle ne concerne que les petites entreprises.
00:41:28Elle ne concerne pas les grandes entreprises,
00:41:30parce que si vous prenez les entreprises des sociétés du CAC 40, par exemple,
00:41:34vous n'avez quasiment personne qui est payé au SMIC dans ces entreprises.
00:41:37Je veux dire, chez Michelin, chez LVMH, chez Air France,
00:41:40vous n'avez pas de besoin de SMIC.
00:41:41Donc, en réalité, ça ne concerne que les toutes petites entreprises.
00:41:45Et les toutes petites entreprises, si vous augmentez le SMIC brutalement,
00:41:49eh bien, ce qui va se passer, tout simplement,
00:41:51c'est que vous allez augmenter leurs coûts de production,
00:41:53vous allez diminuer leur rentabilité, voire les mettre dans le rouge,
00:41:57et donc elles vont licencier.
00:41:58Donc, le principal danger d'une hausse aussi rapide du SMIC,
00:42:02c'est que, certes, vous allez augmenter le pouvoir d'achat de quelques salariés,
00:42:06mais vous allez, en même temps, détruire des emplois et faire remonter le chômage.
00:42:11Et d'ailleurs, quand Sandrine Rousseau dit
00:42:14« on va mettre en place un fonds d'aide au TPE »,
00:42:17alors d'une part, c'est bien l'aveu que c'est une mesure dangereuse,
00:42:21mais en plus, je voudrais quand même bien que nos téléspectateurs
00:42:25comprennent bien l'absurdité du mécanisme.
00:42:27C'est-à-dire qu'en gros, on dit aux entreprises « on va vous mettre en difficulté »,
00:42:32c'est l'État qui va compenser, et donc la dette publique,
00:42:35vu la situation de notre pays.
00:42:36Donc, en fait, on va faire payer la hausse du SMIC
00:42:39en étant conscient de mettre les TPE et les PME en difficulté,
00:42:43et en mettant ça dans la hausse de la dette publique.
00:42:45Pardonnez-moi, mais j'ai du mal à imaginer,
00:42:48même avec les meilleurs efforts du monde, un système qui soit plus absurde.
00:42:51En tout cas, ce qui est très intéressant, c'est que vous avez été très clair,
00:42:54on a tout compris, mais est-ce que cette mesure-là,
00:42:56finalement, elle est à l'image du programme,
00:42:59de tout le programme économique du Nouveau Front Populaire ?
00:43:01Est-ce que vous avez d'autres exemples absurdes,
00:43:03comme ce SMIC à 1 600 euros ?
00:43:05Et on l'a très bien compris avec vous,
00:43:07pourquoi c'est effectivement non pas seulement absurde, mais dangereux.
00:43:11Oui, alors d'ailleurs, je vais vous donner un ou deux autres exemples,
00:43:13mais je voudrais vous dire que ce programme du Nouveau Front Populaire,
00:43:16c'est le programme de la France insoumise.
00:43:17Il faut quand même bien avoir ça en tête.
00:43:19Ce n'est pas du tout un programme du Parti socialiste,
00:43:22c'est vraiment le programme de Jean-Luc Mélenchon de 2022,
00:43:25qui a été à la va-vite, comme ça,
00:43:27transformé en programme du Nouveau Front Populaire.
00:43:29Mais je vais vous donner un deuxième exemple.
00:43:30Le Nouveau Front Populaire nous dit qu'on va bloquer les prix.
00:43:33Or, on a eu justement aujourd'hui un indice de prix dans la grande distribution,
00:43:37et en fait, il s'avère que, et fort heureusement,
00:43:39parce qu'il y avait eu beaucoup d'inflation ces dernières années,
00:43:41mais les prix commencent à baisser.
00:43:43Donc, on va bloquer les prix,
00:43:45alors que justement, on est arrivé au sommet de la courbe des prix,
00:43:48et les prix sont en train de baisser.
00:43:49Et puis, ce qui est sans doute de plus absurde
00:43:52dans le programme du Nouveau Front Populaire,
00:43:54c'est tout ce qui concerne la fiscalité.
00:43:56Et là encore, je vais vous donner un exemple très concret,
00:43:58pour bien me faire comprendre, de celles et ceux qui nous écoutent.
00:44:01Le Nouveau Front Populaire, dans une partie de son programme,
00:44:04qui est très curieusement d'ailleurs appelée
00:44:07« mettre fin aux privilèges des milliardaires »,
00:44:10propose de rendre la CSG progressive.
00:44:13Vous savez que la CSG, aujourd'hui, le taux est à peu près le même
00:44:16pour tout le monde, à quelques exceptions près.
00:44:19Alors, je ne savais pas qu'il n'y avait que les milliardaires qui payaient la CSG,
00:44:22je crois au contraire que tous nos concitoyens la payent.
00:44:25Mais donc, ça veut dire que vous allez alourdir très fortement
00:44:28la charge fiscale des classes moyennes,
00:44:32et plus encore pour ceux que le Nouveau Front Populaire
00:44:35considère comme étant riches,
00:44:36et c'est-à-dire, et ça a été dit par les parlementaires
00:44:39du Nouveau Front Populaire eux-mêmes,
00:44:41à partir de 4 000 euros net à peu près.
00:44:44Donc, vous voyez que vous avez…
00:44:45C'est-à-dire que pour les téléspectateurs qui nous regardent,
00:44:47pardonnez-moi Nicolas, pour les téléspectateurs qui nous regardent,
00:44:50en gros, si vous êtes de la classe moyenne,
00:44:52que vous avez un revenu de 4 000 euros par mois
00:44:54avec le programme économique du Nouveau Front Populaire,
00:44:57eh bien, vous allez payer énormément d'impôts
00:44:59et finalement, vous serez déclassé socialement, pour être très clair.
00:45:03Alors, écoutez, c'est même pire que ça en fait.
00:45:05Moi, je vois ça vraiment comme un programme de désespérance sociale
00:45:09parce que l'idée qui consiste à dire,
00:45:10à partir de 4 000 euros net, on vous braque fiscalement,
00:45:15c'est-à-dire on augmente très fortement la fiscalité.
00:45:18En fait, ça veut dire qu'on envoie à nos concitoyens un message
00:45:21qui est de dire, surtout ne réussissez pas,
00:45:24surtout n'ayez pas pour ambition dans la vie
00:45:26de gagner plus de 4 000 euros par mois
00:45:28parce que ce n'est pas le modèle qu'on veut.
00:45:29Au-dessus, on prendra énormément d'argent.
00:45:32Donc, surtout ne vous formez pas, ne travaillez pas,
00:45:35surtout n'essayez pas de vous élever socialement
00:45:37parce que notre projet de société, c'est de faire l'inverse.
00:45:40Moi, je vous le dis comme je le pense,
00:45:41non seulement c'est dangereux,
00:45:43mais du point de vue intellectuel, je ne veux pas de ça pour mon pays.
00:45:46Effectivement, c'est intéressant, Yohann Usaï,
00:45:47parce qu'il y a toute une idéologie derrière
00:45:50qui se transforme économiquement.
00:45:51C'est ce qu'on entend dans la voix de Nicolas Bouzou.
00:45:53Non, mais il faut surtout bien écouter ce que dit Sandrine Rousseau.
00:45:56On l'a entendu il y a quelques minutes.
00:45:58Elle dit les 1 600 euros du SMIC, c'est une accélération.
00:46:03C'est-à-dire que 1 600 euros, de toute façon,
00:46:05on y sera dans deux ans avec l'augmentation annuelle du SMIC.
00:46:08On y sera dans deux ans, donc c'est une accélération.
00:46:11Et puis, elle est reprise et on lui dit mais bon,
00:46:14dans deux ans, vous aurez augmenté le SMIC de 15 %.
00:46:17Elle dit peut-être pas dans deux ans, mais disons dans quatre ans.
00:46:20C'est-à-dire qu'elle n'en sait rien.
00:46:21Non, mais elle n'en sait rien.
00:46:22Donc, ça montre quand même l'impréparation,
00:46:25l'impréparation des membres du Nouveau Front populaire.
00:46:28L'impréparation et ça montre que ce programme, en fait,
00:46:31c'est un programme aux doigts mouillés.
00:46:32Ça n'en a pas.
00:46:33Non, mais c'est un programme aux doigts mouillés.
00:46:35Il a été écrit sur un coin de table.
00:46:37Ça me rappelle l'affaire des 35 heures.
00:46:39En réalité, la gauche, prise au dépourvu avec les élections
00:46:43législatives anticipées de 97, écrit un programme sur un coin de table.
00:46:48Il met les 35 heures et puis les 35 heures, il gagne.
00:46:51Les 35 heures sont appliquées et c'est un véritable désastre pour la France.
00:46:54Mais ça rejoint ce que dit Nicolas Bouzou.
00:46:56Les 35 heures, c'est quoi ?
00:46:56C'est dire aux Français, vous travaillez trop, on va vous faire travailler moins.
00:46:59Là, c'est un peu ça.
00:47:00C'est pareil.
00:47:01Mais je vous rappelle que Sandrine Rousseau a estimé que les Français
00:47:03avaient un droit à la paresse.
00:47:04Donc, il est évident que quand on veut créer de la richesse,
00:47:07il ne faut manifestement pas se tourner vers le Nouveau Front populaire.
00:47:10Et Nicolas Bouzou, peut-être le mot de la fin.
00:47:12Effectivement, aujourd'hui, beaucoup de Français souhaitent travailler plus.
00:47:16Effectivement, pour avoir plus d'argent à la fin du mois,
00:47:18ce n'est pas du tout dans la logique, finalement, du programme du Nouveau Front populaire.
00:47:22Mais vous avez mille fois raison.
00:47:24Et vous savez, quand on parle aux Français,
00:47:27les Français, ils demandent des salaires en plus.
00:47:30Ils veulent du pouvoir d'achat en plus.
00:47:32Ils veulent s'élever socialement.
00:47:33C'est ça, en fait, ce que veut la grande majorité de nos concitoyens.
00:47:37Ils veulent éviter le matraquage fiscal.
00:47:39Ils veulent aussi un État qui soit plus efficace.
00:47:41Et donc, il n'est pas du tout étonnant, au fond,
00:47:43que d'après les sondages que j'ai vus passer, vous avez vu les mêmes,
00:47:46vous avez entre 70 et 80% de nos concitoyens
00:47:48qui ne veulent pas d'un gouvernement du Nouveau Front populaire.
00:47:51C'est parce qu'ils voient bien que ce ne serait pas bon pour leur situation.
00:47:55Merci beaucoup, Nicolas Bouzou, pour vos éclairages.
00:47:58C'est absolument très clair.
00:48:00On a tout compris avec vous.
00:48:01On a compris le danger du programme du Nouveau Front populaire.
00:48:06Un mot, parce qu'on ne doit pas dépasser pour la publicité.
00:48:09Marc Baudrier, je voyais que vous souhaitiez réagir.
00:48:11Oui, juste en six secondes.
00:48:12Toute cette affaire du Nouveau Front populaire coûte 160 milliards d'euros
00:48:17selon l'IFRAP et l'Institut Montaigne à fixer
00:48:21à peu près dans les mêmes eaux de chiffrage.
00:48:24160 milliards d'euros par an.
00:48:27Et c'était le chiffre qui nous manquait pour être complet, cher Marc.
00:48:31Merci beaucoup. Très courte pause.
00:48:33Nous revenons dans un instant.
00:48:35Nous allons revenir sur les questions d'insécurité.
00:48:37On parle beaucoup de politique, mais effectivement,
00:48:39pendant ce temps-là, l'insécurité, elle progresse.
00:48:42Alors certains, effectivement, pensent que la question de la sécurité
00:48:45doit être dans le pacte républicain, pacte législatif, pardonnez-moi, évoqué.
00:48:50On y revient dans un instant.
00:48:51Restez avec nous sur CNews.
00:48:58De retour sur le plateau de 100% politique.
00:49:00Week-end, bienvenue.
00:49:01Si vous nous rejoignez sur CNews, le décryptage,
00:49:04l'analyse de toute l'actualité politique de cette journée,
00:49:07de ces derniers jours, pour vous accompagner jusqu'à minuit
00:49:10autour de ce plateau.
00:49:11Yoann Usail est toujours avec nous, journaliste politique CNews.
00:49:14Marc Baudrier également nous accompagne.
00:49:16Raphaël Stainville nous a rejoint.
00:49:17Mon cher Raphaël, bonsoir.
00:49:19Bonsoir Olivier.
00:49:19Bernard Vivier est également avec nous.
00:49:21Bonsoir, puisque nous allons revenir largement dans un instant
00:49:26sur la posture de Sophie Binet de la CGT.
00:49:29On va s'intéresser à la tradition syndicale
00:49:32et à ce qui se passe en ce moment,
00:49:35notamment avec la CGT qui fait pression sur le gouvernement
00:49:39pour mettre le nouveau front populaire aux manettes.
00:49:42Mais est-ce que c'est le rôle d'un syndicat ?
00:49:44Vous nous expliquerez tout dans un instant.
00:49:46Mais il est 22h passé de une minute.
00:49:48Simon Guillain est également avec nous.
00:49:49On fait un point sur les toutes dernières actualités.
00:49:51Mon cher Simon, c'est à vous.
00:49:53Bonsoir, cher Olivier.
00:49:54Et bonsoir à tous.
00:49:54Deux joueurs de l'équipe de France de rugby
00:49:56ont été mis en examen pour viol aggravé en Argentine.
00:49:59Hugo Radeau et Oscar Gégou en courent jusqu'à 20 ans de prison.
00:50:02Les deux joueurs qui restent pour le moment placés en détention provisoire.
00:50:06L'avocat des deux rugbymen assure que ses clients sont calmes
00:50:08parce qu'ils savent qu'ils sont innocents dans cette affaire.
00:50:12Près de 700 000 candidats ont été reçus au baccalauréat.
00:50:15Les derniers résultats ont été publiés aujourd'hui,
00:50:16après la session de rattrapage.
00:50:18Alors cette année, le taux de réussite s'élève à 91,4%,
00:50:22soit une hausse de 0,4% par rapport à l'année dernière.
00:50:26Et puis, pour renforcer la sécurité pendant les JO
00:50:28des policiers en Provence du Qatar sont arrivés à Paris
00:50:30pour épauler la police française.
00:50:32Cette délégation est composée d'équipes cynotechniques
00:50:34en recherche d'explosifs et de policiers qui patrouilleront à l'aéroport.
00:50:38Voici Charles de Gaulle, cher Olivier.
00:50:40Merci beaucoup.
00:50:41Nous allons y revenir d'ailleurs sur cette présence policière des Qataris
00:50:44qui a interpellé, notamment aujourd'hui.
00:50:46Et puis on vous le rappelle, cette alerte enlèvement,
00:50:48cette fillette de six ans portée disparue en Seine-Maritime.
00:50:50Le plan alerte enlèvement, vous le voyez, a été déclenché.
00:50:55Toutes les informations actuellement à l'antenne.
00:50:57Il s'agit de la petite Célia.
00:50:59Elle a six ans de type européen, cheveux châtains foncés,
00:51:02millions d'yeux marrons.
00:51:03Elle porte une robe licorne de couleur noire.
00:51:06Elle mesure 1,10 m et elle a disparu de son domicile de Saint-Martin-de-Lyf.
00:51:11Aujourd'hui, donc peu avant 18 heures,
00:51:13elle est susceptible d'avoir été enlevée par le compagnon de sa mère,
00:51:17qui est un homme âgé de 42 ans, 1,80 m,
00:51:19corpulence maigre, cheveux châtains, yeux bleus.
00:51:22Il circule à bord d'une Golfe Bleu Marine.
00:51:25L'immatriculation, vous le voyez, 7189 WM76.
00:51:30N'intervenez pas vous-même si vous localisez l'enfant,
00:51:33mais appelez la gendarmerie.
00:51:34Vous avez le numéro qui s'affiche donc actuellement à l'antenne.
00:51:39100% politique se poursuit donc.
00:51:41Intéressons-nous à présent à la posture de la CGT,
00:51:45puisque à revers de plus d'un siècle de tradition cégétiste,
00:51:48finalement sans consigne électorale,
00:51:51Sophie Binet fait pression sur l'Elysée
00:51:53pour un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
00:51:55Elle avait appelé d'ailleurs à voter pour le NFP entre les deux tours.
00:51:59Ce n'est qu'un début visiblement.
00:52:01Le combat pour elle semble continuer.
00:52:03On voit les précisions tout de suite de Florian Doré
00:52:06et puis nous en parlons avec notre invité dans un instant,
00:52:09Bernard Vivier, expert des questions sociales et syndicales,
00:52:11président de l'Institut Supérieur du Travail.
00:52:14On regarde le sujet, on en parle ensuite.
00:52:18La CGT met la pression sur l'Elysée.
00:52:21Ce jeudi, les cheminots de l'organisation syndicale
00:52:24ont appelé à se rassembler devant les préfectures
00:52:26et à proximité de l'Assemblée nationale le 18 juillet prochain
00:52:30afin d'exiger la mise en place d'un gouvernement
00:52:33issu du Nouveau Front Populaire.
00:52:35Alors qu'un nouveau Premier ministre n'a pas encore été désigné,
00:52:38Sophie Binet cible directement le chef de l'État.
00:52:41Il faut qu'il sorte du déni.
00:52:42Il a perdu, il a perdu les élections.
00:52:45S'il ne respecte pas le résultat des urnes,
00:52:47il risque encore une fois de plonger le pays dans le chaos.
00:52:51Si la CGT cheminot a invité d'autres organisations syndicales
00:52:54à se rassembler, cet appel ne fait pas l'unanimité.
00:52:57La seule politique que nous menons, c'est la politique syndicale.
00:53:01Ce ne sont pas les organisations syndicales
00:53:03qui ont le choix du Premier ministre.
00:53:06Il y a 48 ans, enfin il y a 76 ans,
00:53:09quand nous avons créé les forces ouvrières,
00:53:11c'était pour arrêter d'être la courroie de transmission
00:53:13d'un parti politique.
00:53:14Et aujourd'hui, la seule politique que nous menons,
00:53:16c'est la politique syndicale.
00:53:18Donc, il n'y a pas de raison, laissons faire les parlementaires.
00:53:23De son côté, la France insoumise a annoncé
00:53:25qu'elle participerait à ce mouvement social.
00:53:30Avant de vous entendre Bernard Vivier,
00:53:31on va peut-être revoir cette citation également de Sophie Binet.
00:53:35La CGT des cheminots a décidé d'appeler à des rassemblements
00:53:37le 18 juillet pour mettre l'Assemblée nationale
00:53:40sous surveillance.
00:53:41Propos qui interpellent.
00:53:43Il faut une pression populaire et citoyenne
00:53:45pour que le résultat des élections soit respecté.
00:53:48À quoi est-ce que nous assistons là, Bernard Vivier ?
00:53:50Est-ce que c'est un tournant, finalement,
00:53:52dans l'histoire des syndicats en France ?
00:53:55Non, ce n'est surtout pas un tournant.
00:53:57Le paysage syndical aujourd'hui,
00:53:59par rapport à ces événements politiques,
00:54:01peut être observé sur trois blocs.
00:54:03Vous avez un premier bloc,
00:54:05incarné par Frédéric Souillaud,
00:54:07de la CGT force ouvrière.
00:54:08Le titre complet de force ouvrière, c'est CGT force ouvrière.
00:54:11On va expliquer pourquoi.
00:54:12La CFTC, Confédération française des travailleurs chrétiens,
00:54:15et la CFECGC,
00:54:16qui disent, comme l'a dit Frédéric Souillaud,
00:54:18les syndicats s'intéressent aux salariés.
00:54:21Bien évidemment, les salariés sont aussi des citoyens.
00:54:24Mais en tant que syndicats,
00:54:26nous, disent-ils,
00:54:27nous ne nous intéressons qu'aux salariés,
00:54:29aux contrats de travail, aux conditions de travail,
00:54:31aux rémunérations, à l'emploi, à la formation.
00:54:34Et ça occupe bien nos journées.
00:54:36Dit autrement, le syndicat reste le syndicat.
00:54:38Il n'a pas ce mêlé d'expressions politiques.
00:54:42Deuxième famille, deuxième bloc syndical,
00:54:45c'est la CFDT, avec l'UNSA aussi,
00:54:47qui a dit, attention,
00:54:49l'extrême droite arrive aux portes du pouvoir,
00:54:52il faut tout faire pour lui barrer la route,
00:54:54sans pour autant donner de consignes de vote,
00:54:57même si la sympathie de la CFDT et de l'UNSA
00:55:00est assez forte pour le camp social-démocrate,
00:55:03c'est-à-dire le Parti socialiste.
00:55:05Puis, troisième bloc, c'est la CGT,
00:55:07avec deux alliés, la FSU, dans l'éducation nationale,
00:55:10et puis Sud, qui dit,
00:55:12il faut aller plus loin que ce que dit la CFDT,
00:55:15il faut faire un front populaire,
00:55:17vieil vieux rappel du front populaire en 1936,
00:55:21et battre le rassemblement national
00:55:25sur le plan électoral.
00:55:27Cette position de la CGT
00:55:29renvoie à toute l'histoire de la CGT
00:55:32depuis sa création en 1895.
00:55:34Il y avait trois tendances,
00:55:35une tendance réformiste,
00:55:36incarnée aujourd'hui par Force ouvrière,
00:55:38une tendance anarchiste,
00:55:40qui était très forte à la naissance de la CGT,
00:55:42et puis une tendance guédiste,
00:55:44reprise par les communistes,
00:55:46lesquelles ont réussi à coloniser la CGT,
00:55:49et en 1947, les non-communistes,
00:55:52c'est-à-dire quelques anarchistes ou trotskistes,
00:55:54et les réformistes ont dit,
00:55:56on n'est plus chez nous,
00:55:57on quitte la CGT,
00:55:58et on va continuer la CGT
00:56:00dans ce qui s'est appelé en 1948,
00:56:03Frédéric Souillaud l'a rappelé,
00:56:04la CGT Force ouvrière.
00:56:06D'accord.
00:56:07Et aujourd'hui, nous avons une CGT
00:56:09qui a perdu son logiciel,
00:56:11la clé USB qui lui parvenait de Moscou est tombée,
00:56:15ce n'est pas la CGT qui s'est démise
00:56:17du Parti communiste.
00:56:18Donc elle vient d'où cette clé USB aujourd'hui,
00:56:19puisqu'on voit une mélenchonisation
00:56:21de Sophie Binet, en tout cas.
00:56:22Exactement.
00:56:23Que s'est-il passé ?
00:56:24En 1992, Louis Vianney
00:56:27prend la direction de la CGT,
00:56:29il comprend bien que le Parti communiste
00:56:31ne va plus pouvoir contrôler l'appareil,
00:56:33il est un peu orphelin
00:56:34des ordres venus de Moscou,
00:56:37et il est temps qu'une évolution,
00:56:39Bernard Thibault, 1999-2013,
00:56:42essaye de conjuguer contestation et négociation.
00:56:44Pendant tout ce temps, la CGT s'affaisse,
00:56:47Sophie Binet arrive après Philippe Martinez,
00:56:50qui n'a pas fait grand-chose
00:56:51pour rénover le logiciel,
00:56:53et la CGT aujourd'hui est toujours en recherche
00:56:56d'une doctrine, d'un positionnement.
00:56:58Elle n'a pas fait son évolution
00:57:00vers le réformisme.
00:57:02Et aujourd'hui, elle trouve dans les rangs
00:57:04de la France insoumise,
00:57:05cette espèce de retour de culture,
00:57:08de la rupture, de la barricade,
00:57:10de la contestation et non pas de la revendication.
00:57:12Du chaos et non de la négo.
00:57:14Exactement.
00:57:15Yohann Uzay.
00:57:15Non, pardon, mais quand même,
00:57:17moi, je n'avais jusqu'ici
00:57:18jamais entendu un syndicat exiger, exiger.
00:57:22C'est le terme qu'il faut quand même bien préciser.
00:57:24Madame Binet exige du chef de l'État
00:57:27qu'il nomme un représentant
00:57:28du Nouveau Front populaire à Matignon.
00:57:30Ça, ça me semble quand même être un tournant.
00:57:32Je n'avais jamais jusqu'ici
00:57:33entendu un leader de la CGT
00:57:37expliquer qu'il fallait mettre
00:57:39les députés sous surveillance.
00:57:40Ça a un sens.
00:57:41Pardon, les mots, encore une fois,
00:57:42sont bien choisis.
00:57:43Mettre les députés sous surveillance
00:57:45et donc, en gros, faire le siège
00:57:46de l'Assemblée nationale.
00:57:48Vous dites que Madame Binet
00:57:49se mélenchonise.
00:57:50Naturellement, mais elle s'est mélenchonisée
00:57:51il y a longtemps.
00:57:52Madame Binet est en soutien
00:57:53de Jean-Luc Mélenchon.
00:57:54Donc, en réalité, elle applique
00:57:56les méthodes de Jean-Luc Mélenchon,
00:57:57qui ne sont rien d'autre
00:57:58que des méthodes factieuses.
00:57:59Parce que quand vous appelez
00:58:00à faire le siège de l'Assemblée nationale,
00:58:02excusez-moi, mais le terme factieux
00:58:04me semble approprié à la situation.
00:58:06Mais c'est particulièrement inquiétant.
00:58:08C'est particulièrement inquiétant
00:58:09parce que ça revient à s'asseoir
00:58:11sur les institutions
00:58:12et sur la Constitution.
00:58:14À quel titre Madame Binet exige
00:58:16quoi que ce soit du président de la République ?
00:58:18Parce que Madame Binet dit
00:58:19la chose suivante,
00:58:20elle dit Emmanuel Macron
00:58:21n'a pas gagné les élections.
00:58:22Bien sûr, Emmanuel Macron
00:58:23n'a pas gagné les élections.
00:58:25C'est vrai.
00:58:25Mais si le Nouveau Front populaire
00:58:27ne les a pas perdus,
00:58:28il ne les a pas gagnés non plus
00:58:29parce qu'ils sont quand même très loin
00:58:30d'avoir obtenu la majorité absolue.
00:58:32Donc, Madame Binet devrait
00:58:34se renseigner davantage,
00:58:35me semble-t-il, et savoir
00:58:37que rien n'oblige le président
00:58:38de la République à appeler
00:58:40un Premier ministre de gauche à Matignon.
00:58:42Bernard Vivier, effectivement,
00:58:43s'il ne respecte pas
00:58:44le résultat des urnes,
00:58:45elle parle d'Emmanuel Macron.
00:58:47Il risque encore une fois
00:58:48de plonger le pays dans le chaos.
00:58:50Il y a effectivement ce chantage au chaos.
00:58:52Il y a effectivement
00:58:54cette volonté factieuse
00:58:55des termes très forts,
00:58:56l'Assemblée nationale sous surveillance
00:58:58des termes ces dernières heures
00:58:59qui ont particulièrement choqué
00:59:00beaucoup de citoyens français,
00:59:02de journalistes également.
00:59:03Nous l'entendions à l'instant
00:59:04dans la voix de Yohann Unay.
00:59:06Des syndicats également.
00:59:07Avant de vous entendre,
00:59:08vous parliez de la CFTC.
00:59:09Justement, Cyril Chabanier
00:59:10réagissait tout à l'heure.
00:59:11On l'écoute et je vous donne
00:59:12la parole ensuite.
00:59:16Non, on n'appelle pas les Français
00:59:17à descendre dans la rue
00:59:18pour faire pression.
00:59:20Nous, nous sommes très attachés
00:59:21à la CFTC.
00:59:21Nous sommes un syndicat libre
00:59:23et indépendant de tout parti politique
00:59:25depuis plus de 100 ans.
00:59:26Et donc, on se refuse toujours
00:59:28à commenter et encore moins,
00:59:30j'allais dire, à juger
00:59:32les choix des électeurs
00:59:34et donc les choix de nos concitoyens.
00:59:36Nous, on ne franchira jamais ce cap
00:59:38de faire de la politique.
00:59:41Certains sont limite.
00:59:42Je suis peut-être même gentil
00:59:44en disant ça.
00:59:45La loi, dans les sept critères
00:59:47de représentativité,
00:59:48indique qu'il doit y avoir
00:59:50l'obligation d'indépendance politique.
00:59:52Après, chacun a sa vision
00:59:53de la démocratie.
00:59:54Encore une fois, nous,
00:59:55on ne juge pas les électeurs.
00:59:58Le gouvernement n'a pas encore
00:59:59été mis en place.
01:00:01Il n'est pas question pour la CFTC
01:00:02de dire qui doit être Premier ministre.
01:00:05Il n'est pas question de marcher
01:00:07sur Matignon, comme j'ai pu l'entendre.
01:00:11Bernard Vivier, on entend donc la CFTC
01:00:13définir le rôle d'un syndicat
01:00:14qui n'est pas du tout
01:00:16la même vision de la CGT.
01:00:18Est-ce qu'on peut parler de la CGT
01:00:19aujourd'hui comme un syndicat
01:00:20où c'est davantage une officine politique,
01:00:22un parti politique finalement ?
01:00:24Ce n'est pas un parti politique,
01:00:25c'est quand même une organisation syndicale
01:00:27avec une présence sur le terrain.
01:00:29Et d'une certaine façon,
01:00:30considérons que l'affaissement de la CGT,
01:00:33qui la renvoie vers des comportements
01:00:36et des discours extrêmes,
01:00:37d'extrême gauche, de violence,
01:00:40de non-respect des lois de la République,
01:00:43c'est quelque chose qui peut
01:00:45se retourner contre elle,
01:00:46qui peut continuer à l'affaiblir.
01:00:48Pourquoi ?
01:00:48Parce que la base de la CGT
01:00:50n'est pas du tout à l'unisson,
01:00:52à 100% de ce qu'affirme Sophie Binet.
01:00:56Au moment des élections européennes,
01:00:57et un sondage a été fait,
01:00:58à RIS Interactif, à EF Info,
01:01:00qui a posé la question
01:01:03aux électeurs qui venaient de voter,
01:01:05vous êtes adhérent à FO, CFDT, CFTC, CGT ?
01:01:08Oui, très bien.
01:01:09Pour qui avez-vous voté ?
01:01:10Résultat, 25% des sympathisants de la CGT
01:01:15ont voté le Nouveau Front Populaire,
01:01:18ou plus exactement Mélenchon,
01:01:19la France Insoumise.
01:01:2125% des cégétistes donc ?
01:01:22Bien sûr.
01:01:23Et 24% avaient voté Rassemblement National,
01:01:26ajoutons 1% de Reconquête,
01:01:28ça fait 25%.
01:01:30Cette présence, cette audience
01:01:32du Rassemblement National
01:01:33au sein des organisations syndicales
01:01:35est très forte.
01:01:36La CFDT, 22%.
01:01:37La FSU, l'UNSA, qui sont très présentes
01:01:40dans l'éducation nationale,
01:01:41c'est le phénomène Samuel Paty,
01:01:43fort malheureusement.
01:01:45C'est presque, c'est 17-18%.
01:01:47Donc la présence du Rassemblement National
01:01:50dans les rangs des organisations syndicales
01:01:53est un peu moins que dans l'ensemble
01:01:56des électeurs, des citoyens,
01:01:57mais très présente.
01:01:59Pour gérer cela, il y a deux façons.
01:02:01Ou bien les syndicats,
01:02:03les directions des syndicats disent
01:02:05on condamne ces adhérents et ces militants,
01:02:07c'est le cas de la CGT,
01:02:08et aussi de la CFDT,
01:02:10ou bien ce n'est pas notre affaire,
01:02:12c'est ce que dit Frédéric Souillaud,
01:02:13c'est ce que dit à sa façon
01:02:15Cyril Chabanier,
01:02:16et en disant, chacun son métier,
01:02:19on a le droit d'avoir des opinions
01:02:21quelles qu'elles soient,
01:02:22quand on est citoyen,
01:02:23nous syndicats, on fait du syndicalisme,
01:02:24on ne fait pas de la politique.
01:02:25Quelle est la force de la CGT aujourd'hui ?
01:02:27Qu'est-ce qui peut se casser ?
01:02:28Quelles conséquences de cette pression
01:02:30de Sophie Binet ces dernières heures ?
01:02:33Est-ce que ça peut effectivement jouer
01:02:34sur l'atmosphère politique du pays ou pas ?
01:02:36Oui, en voyant une CGT dérivée
01:02:40de son rôle de syndicat,
01:02:42à un rôle d'appui à une force politique,
01:02:44c'est-à-dire les retrouvailles
01:02:46avec ce qu'elle a été
01:02:48sous la domination communiste entre 1947
01:02:51et la chute du mur de Berlin en 89
01:02:53ou la fin de l'Union soviétique en 91.
01:02:55Et donc, le risque est réel.
01:02:57La CGT aujourd'hui n'est plus tenue
01:02:59de l'extérieur par un appareil politique.
01:03:02C'est un bonheur.
01:03:04Elle n'a pas saisi depuis 1991-92
01:03:09l'opportunité de redevenir une force syndicale
01:03:13et elle peut le payer, elle l'a déjà payé.
01:03:15La CFDT est passée devant elle en audience
01:03:17et aujourd'hui, elle est dans une situation d'affaiblissement.
01:03:19Marc Baudrier, vous souhaitez réagir ?
01:03:21Oui, non, je vous pose une question simplement.
01:03:23Quel est le risque pour la CGT,
01:03:25pour Sophie Binet, dans cette initiative ?
01:03:29Est-ce qu'elle risque de perdre 25% de ses adhérents ?
01:03:31Exactement.
01:03:33Non, pas tout à fait.
01:03:34Parce que les adhérents au sein de la CGT
01:03:38disent très bien, la patronne, entre guillemets,
01:03:40enfin la secrétaire générale, prend ses positions.
01:03:43Nous, on ne dit rien et on continue notre métier,
01:03:45notre job, notre travail de syndicat.
01:03:48Mais ces militants ne se font pas plus impressionnés.
01:03:51Vous savez, hier...
01:03:521 sur 4 du Rassemblement national.
01:03:53Pardonnez-moi, je vous coupe, ça fait beaucoup.
01:03:55Oui, ça fait beaucoup.
01:03:56Hier, je discutais avec une ancienne dirigeante de la CGT,
01:03:58du bureau confédéral, qui m'a dit, pendant les élections,
01:04:01là, on n'était pas dans les ateliers, dans les bureaux,
01:04:04on faisait du porte-à-porte pour appeler à voter
01:04:07pour la France insoumise.
01:04:08Bien, et elle était dans le nord de la France.
01:04:11Elle m'a dit, moi, je me suis fait retoquer mon ouvrier.
01:04:16Ce n'est pas la peine, madame, de discuter.
01:04:18De toute façon, notre choix est fait.
01:04:19Pour une raison simple, l'électorat ouvrier,
01:04:22jadis et naguère, votait pour le Parti communiste,
01:04:25il vote aujourd'hui pour le Rassemblement national.
01:04:26Johan, nous allons parler de la coordination rurale.
01:04:29Autre syndicat, des agriculteurs, cette fois.
01:04:31Johan, vous vouliez intervenir.
01:04:32Oui, vous dites, monsieur, que la CGT n'est plus tenue
01:04:34par un parti politique.
01:04:35Très bien, mais je constate quand même que depuis l'arrivée
01:04:38de madame Binet à la tête de la CGT,
01:04:40la CGT est devenue un syndicat allié de la France insoumise.
01:04:45Et avec à la tête de la CGT madame Binet,
01:04:48la CGT est devenue un syndicat factieux,
01:04:51allié d'un parti qui a des méthodes factieuses,
01:04:53la France insoumise.
01:04:54C'est vrai qu'on fait tous ce constat, Bernard.
01:04:57Le terme factieux est violent.
01:05:00Sophie Binet a une sympathie.
01:05:01Elle est née dans l'action collective au sein de l'UNEF,
01:05:05syndicat étudiant, en 2006, la lutte anti-contrats, CPE.
01:05:13Elle est aujourd'hui très proche de François Ruffin,
01:05:15plus d'ailleurs que de Jean-Luc Mélenchon.
01:05:18Elle incarne un syndicalisme de rupture radicale,
01:05:22de contestation.
01:05:23Ça, c'est une vieille tradition.
01:05:25Je serais un peu méchant, je dirais,
01:05:26elle ne sait faire que cela.
01:05:27La CFDT a eu sa période agitée,
01:05:33ce qu'on appelait à l'époque les années turbulentes de la CFDT,
01:05:36séquestration de cadres, contestation de l'économie de marché,
01:05:40négation du rôle de l'actionnaire dans l'entreprise.
01:05:43Elle a fait son recentrage avec notamment Nicole Nota.
01:05:47Aujourd'hui, elle est réellement réformiste du haut en bas.
01:05:51Ce qui n'empêche pas qu'à l'intérieur de la CFDT,
01:05:55il y en a des qui votent Mélenchon,
01:05:57il y en a des qui votent Rassemblement national,
01:06:00il y en a des qui votent Républicain ou Ensemble.
01:06:03Oui, mais la politisation de la CGT,
01:06:05elle ne date pas de l'élection de Sophie Binet.
01:06:08Combien de fois a-t-on entendu des syndicats,
01:06:12à commencer par la CGT,
01:06:13appeler à faire barrage contre le Rassemblement national,
01:06:16sortant de sa manière des clous
01:06:20à lesquels nous sommes en droit d'attendre d'un syndicat ?
01:06:23Oui, nous avons en France un syndicalisme singulier
01:06:28sur l'ensemble des pays industrialisés
01:06:30où le syndicat a une conception de son rôle,
01:06:34rattaché, relié, subordonné à une action politique.
01:06:38Ça remonte, si on reprend l'histoire sociale,
01:06:42à Jules Guedde, à Blanqui, c'est-à-dire à Lénine.
01:06:46Évidemment, c'est aussi par la suite,
01:06:48c'est-à-dire l'idée selon laquelle le progrès social
01:06:51ne peut venir que de la grève, de la barricade,
01:06:54de la lutte, de la séquestration,
01:06:55et non pas, comme le font les réformistes partout en Europe
01:06:59et quelques-uns en France, de la négociation,
01:07:01de la concertation, de la recherche du compromis,
01:07:04de l'équilibre durable.
01:07:05Le mot « compromis » en France, c'est encore un gros mot.
01:07:09Laurent Berger vient de sortir un livre sur le compromis.
01:07:13Il est dans une démarche réformiste.
01:07:14Laurent Berger, ex-secrétaire général de la CFDT.
01:07:17Mais si Sophie Binet se permet, s'autorise ce genre de menace,
01:07:22est-ce que ce n'est pas parce que le discours politique,
01:07:24le récit médiatique, politico-médiatique
01:07:26qui s'est imposé serait que, justement,
01:07:29Jean-Luc Mélenchon, le nouveau Front populaire,
01:07:32l'aurait emporté au soir du premier tour ?
01:07:34Et donc, face aux réticences du président
01:07:39à aller nommer un Premier ministre issu de ce bloc-là,
01:07:44ils mettent la pression.
01:07:45Mais c'est pousser un avantage sur un récit qui est très largement…
01:07:49La CGT désinhibée, finalement, après le coup de com' de Jean-Luc Mélenchon.
01:07:53Ce qui se passe à la CGT est très simple.
01:07:55La CGT, pendant des années, a obéi au Parti communiste.
01:07:59Elle est orpheline d'un parti qui lui donne des directives.
01:08:03Mais c'est la France insoumise, aujourd'hui.
01:08:04Elle a gardé la culture de la rupture.
01:08:07Alors, elle porte aujourd'hui cette culture de la rupture au service,
01:08:11non pas du nouveau Front populaire, mais de la France insoumise.
01:08:14Et elle retrouve, j'allais dire, des frissons des temps anciens
01:08:19qui sont les temps de l'espérance révolutionnaire.
01:08:22C'est une religion, une religion terrestre, évidemment.
01:08:26Yoann Usail.
01:08:27Oui, parce que vous dites que le fait de qualifier Mme Binet, la CGT,
01:08:33de factieux est quelque chose de violent.
01:08:36Alors, excusez-moi, mais je crois que ce qui est violent,
01:08:39c'est d'appeler à aller faire le siège de l'Assemblée nationale
01:08:43et à mettre les députés sous surveillance.
01:08:45Parce que, excusez-moi, mais on est tellement habitué
01:08:47aux déclarations absolument incroyables de Jean-Luc Mélenchon.
01:08:51On est tellement habitué au fait que le leader de la France insoumise
01:08:57soit en permanence dans la violence verbale et politique
01:09:01qu'on s'est finalement habitué à ce genre de déclarations.
01:09:04Mais je voudrais qu'on s'arrête deux minutes
01:09:06pour quand même bien réaliser ce que ça signifie.
01:09:08La vraie violence, c'est de dire qu'on va surveiller les députés
01:09:13et faire le siège de l'Assemblée nationale.
01:09:15Parce que ça veut dire, en quelque sorte,
01:09:16qu'on va tordre les bras des députés,
01:09:18qu'on va les contraindre à bien voter.
01:09:20Donc, le peuple n'est plus souverain.
01:09:22Celui qui devient souverain à ce moment-là, c'est la CGT.
01:09:25C'est Mme Binet qui veut imposer la loi de personnes minoritaires
01:09:28à la très grande majorité des Français.
01:09:30Elle fait la même chose quand elle dit
01:09:32« j'exige du président de la République ».
01:09:34J'exige qu'il nomme un Premier ministre de gauche.
01:09:39Elle cherche à tordre le bras du président de la République.
01:09:42Encore une fois, pardon, la vraie violence,
01:09:44elle est de ce côté-là, me semble-t-il.
01:09:46Bernard Vivier, pour clore ce chapitre,
01:09:49il nous reste un peu plus d'une minute.
01:09:50Vous avez le temps pour répondre à Yohann Usaï, mon cher Bernard.
01:09:53Oui, la CGT obéissait au parti communiste salignin.
01:09:58Aujourd'hui, elle est toujours dans la culture communiste,
01:10:00version trotskiste, version insoumise.
01:10:03Le terme de « insoumis » est, lui, très violent.
01:10:06Le refus, ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue.
01:10:10Je l'ai lu sur une pancarte dans une manifestation du 1er mai.
01:10:14Bon, il y a des photos.
01:10:16Ce que l'on n'a pas eu par les urnes, on l'aura par la rue.
01:10:18Mais c'est un peu le logiciel de Jean-Luc Mélenchon.
01:10:20Mais exactement.
01:10:21Et les Black Blocs également.
01:10:23Et des députés de la France insoumise qui, à l'Assemblée nationale,
01:10:28disent « dans la rue » quand ils voient que la réforme des retraites,
01:10:32par un artifice non illégal, tout à fait légal,
01:10:36la réforme des retraites est adoptée.
01:10:38Ils sortent des pancartes en disant « maintenant dans la rue ».
01:10:40C'est là qu'est la faction, l'esprit factieux.
01:10:44La CGT ne peut pas être traitée pour autant de factieuse.
01:10:49La direction de la CGT, oui, va dans cette direction.
01:10:52Mais la CGT, vous savez, comme toute organisation syndicale,
01:10:54c'est un appareil.
01:10:56Un appareil à revendiquer.
01:10:58Et les militants CGT, qu'ils soient d'ailleurs,
01:11:01qu'ils votent dans une érection ou dans une autre,
01:11:03quand on les renvoie devant les réalités d'entreprise,
01:11:06ils retrouvent le chemin syndical.
01:11:08Un chiffre.
01:11:09Dans les entreprises, la CGT, là où elle est présente,
01:11:13signe 84% des accords qui lui sont présentés.
01:11:17Autrement dit, les militants confrontés à une réalité,
01:11:21signent les accords.
01:11:22La négociation, c'est le naturel du syndicalisme.
01:11:26La révolte, c'est le contraire du syndicalisme.
01:11:29La contestation n'est pas le syndicalisme.
01:11:31C'est la négociation, c'est la réforme, c'est le compromis.
01:11:34D'où cette interrogation.
01:11:35Est-ce que la CGT est encore un syndicat ?
01:11:37Le débat est ouvert.
01:11:38Nous aurons l'occasion d'en reparler, bien évidemment.
01:11:40Un grand merci à vous, Bernard Vivier,
01:11:42d'avoir accepté notre invitation.
01:11:43Je l'appelle expert des questions sociales et syndicales.
01:11:46Et président de l'Institut supérieur du travail.
01:11:49On va marquer une très courte pause.
01:11:52Dans un instant, nous allons nous intéresser à l'aspect sécuritaire.
01:11:55Puisque, effectivement, c'est l'actualité politique qui prime.
01:11:58Et dans le même temps, les violences, elles,
01:12:00sur le territoire français, elles augmentent.
01:12:03Alors, comment y faire face ?
01:12:04Même avec une coalition, c'est certain que souligne,
01:12:06il faut une coalition pour faire face aux questions d'insécurité,
01:12:10notamment du côté de Renaissance.
01:12:11On en parle dans un instant.
01:12:12Restez avec nous sur CNews 100% politique.
01:12:15Week-end revient dans un instant.
01:12:21Il est 22h31.
01:12:22Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews 100% politique.
01:12:25Week-end pour vous accompagner jusqu'à minuit.
01:12:27Autour de ce plateau, Johan Usai, Raphaël Stainville,
01:12:30Marc Baudrier est toujours avec nous.
01:12:33Et nous accueillons Alexandre Touzé,
01:12:35vice-président du conseil départemental de l'Essonne.
01:12:38Bonsoir.
01:12:39Vous êtes également en charge de la sécurité.
01:12:42C'est notamment à ce titre que nous vous avons invité ce soir.
01:12:45Pourquoi ?
01:12:46Puisque c'est vrai que l'actualité politique,
01:12:50c'est l'actualité politique qui prime avec toutes ces incertitudes
01:12:52ces dernières heures.
01:12:54Mais la réalité des Français, elle, bien évidemment, ne bouge pas.
01:12:58Cannes, Meudon, Paris ou encore Marseille,
01:13:01si vous avez suivi l'actualité ces derniers jours,
01:13:03vous avez vu ces agressions d'une violence inouïe qui ont eu lieu.
01:13:06Et l'augmentation de ces violences, ce n'est pas qu'un sentiment.
01:13:09Pour preuve, les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:13:12Ils ont été publiés hier.
01:13:14Les précisions avec Célia Barotte.
01:13:19Au cours de l'année 2023, les services de police et de gendarmerie
01:13:22ont enregistré plus de 205 000 victimes de violences physiques,
01:13:26de nature criminelle ou délictuelle,
01:13:28commises en dehors de tout contexte familial ou conjugal,
01:13:32soit plus de 500 victimes par jour.
01:13:34Alors, qui sont les plus touchés ?
01:13:36Et bien, comme en 2022, il s'agit des hommes, des hommes majeurs.
01:13:39Ils représentent plus de la moitié des victimes.
01:13:42Plus de 15 000 femmes et près de 30 000 hommes étaient mineurs au moment des faits.
01:13:47Les mises en cause, quant à eux, sont principalement des hommes français.
01:13:50Ils sont très jeunes, un tiers à moins de 20 ans
01:13:53et plus de la moitié à moins de 30 ans.
01:13:56Dans la plupart des cas, l'auteur est inconnu de la victime
01:13:59et les violences sont survenues dans la rue,
01:14:01dans des lieux ouverts au public
01:14:03ou encore lors d'activités de loisirs ou professionnelles.
01:14:06Enfin, les départements les plus concernés sont Paris,
01:14:09la Seine-Saint-Denis, le Pas-de-Calais et les départements d'Outre-mer.
01:14:14Alors, nous le savons, la question de l'insécurité,
01:14:17les questions de sécurité, une priorité des Français.
01:14:20Et quel que soit le nouveau gouvernement qui va se former,
01:14:23eh bien, les attentes, on le comprend, elles sont très grandes.
01:14:26Le député Renaissance, Charles Rodwell,
01:14:29était l'invité de notre antenne ce matin, sur notre antenne ce matin.
01:14:32Il dit en avoir conscience,
01:14:34seule une coalition, selon lui, pourrait répondre justement aux citoyens
01:14:37en matière de sécurité. On l'écoute.
01:14:42La question, elle est simple.
01:14:43Soit nous formons une coalition ensemble sur un pacte législatif,
01:14:47à savoir sur trois, quatre, peut-être cinq propositions.
01:14:51J'en ai fait cette semaine sur l'insécurité physique,
01:14:54l'insécurité culturelle des Français.
01:14:57Soit nous choisissons de nous diviser.
01:14:58Et dans ce cas-là, c'est le nouveau Front populaire
01:15:00qui proposera un Premier ministre à ce pays.
01:15:03Et croyez-moi, c'est clairement une chose que nous voulons éviter tous en responsabilité.
01:15:08Comprendre derrière que si le nouveau Front populaire arrive aux manettes,
01:15:12Alexandre Touzé, les questions d'insécurité passeraient en second plan.
01:15:16Est-ce que, déjà, pour démarrer,
01:15:18c'est effectivement une perspective que vous rejoignez ?
01:15:22Oui, on voit dans les élections, cette question a été assez centrale.
01:15:25Et d'ailleurs, dans la décomposition du vote Rassemblement national
01:15:28et dans l'évolution du vote Rassemblement national, qu'est-ce qu'on voit ?
01:15:30On voit une montée du vote féminin et une montée du vote des retraités,
01:15:35qui était un vrai élément de différenciation des votes
01:15:38entre le vote ARN et les autres votes.
01:15:40Et cette élévation du vote féminin et des retraités,
01:15:43c'est bien, à mon avis, une réaction par rapport aux problèmes de sécurité.
01:15:47Et c'est vrai que si on parle aujourd'hui d'un gouvernement LFI,
01:15:51à quelques jours des Jeux olympiques qui vont être un enjeu particulièrement difficile,
01:15:56même si les policiers et les gendarmes ont préparé cet événement depuis bien longtemps,
01:16:00on sait notamment que la cérémonie d'ouverture est un enjeu hautement sécuritaire
01:16:04et que tous les JO, il y a un risque terroriste affirmé.
01:16:08Il est vrai qu'avec un gouvernement LFI qui, en cinq jours,
01:16:11n'arrive pas à nommer un Premier ministre,
01:16:13on imagine avoir quelques difficultés à prendre une décision.
01:16:15Alors, c'est ce que dit Charles Rodwell, effectivement.
01:16:18Et pour lui, l'idée, c'est trois ou quatre textes forts,
01:16:21notamment un texte fort sur la question de la sécurité.
01:16:25Bon, l'intention, on l'a rejoint tous, effectivement,
01:16:27mais le chantier est énorme aujourd'hui sur la question de la sécurité.
01:16:30L'insécurité a plusieurs causes également en France.
01:16:33On imagine que c'est ce que vous constatez, vous, dans votre département.
01:16:36Oui, alors, je pense qu'il y a des points législatifs où on peut avancer.
01:16:40Je pense notamment au texte qui a été proposé par David Lissetin et Alexandre Amartin
01:16:44sur la responsabilité pénale des mineurs.
01:16:48C'est un point, mais je pense que le vrai problème en France, c'est l'exécution.
01:16:51On a beaucoup, beaucoup, beaucoup de textes.
01:16:54Le problème, c'est qu'on n'exécute pas ces textes.
01:16:57On voit bien qu'il y a une embolie de la justice qui n'arrive pas à traiter toutes les affaires,
01:17:02qu'on a des stocks dans les commissariats et un petit peu dans le journalisme,
01:17:06mais surtout dans les commissariats, un stock d'affaires qui ne sont pas jugés
01:17:10parce qu'on a une procédure pénale qui est extrêmement lourde.
01:17:13Et donc, au lieu d'empiler les textes, je pense qu'il faut qu'on simplifie la procédure pénale
01:17:17pour qu'on ait des jugements qui soient très rapides.
01:17:21Je pense notamment aux mineurs parce qu'on attend très longtemps avant d'avoir une condamnation.
01:17:26Et donc, on autorise les mineurs de s'insérer dans un parcours délinquant
01:17:29qu'il faut, à mon avis, stopper beaucoup plus rapidement, très, très rapidement,
01:17:34pour que, justement, on n'ait pas une accumulation de faits et un parcours délinquant.
01:17:38Donc, l'insécurité, elle se règle aujourd'hui avec la justice,
01:17:41avec, finalement, des condamnations plus rapides, avec des peines très lourdes.
01:17:45Vous disiez, vous parliez d'un manque de moyens au niveau de la justice.
01:17:48Effectivement, c'est un constat.
01:17:49Il y a aussi eu l'aspect idéologique, on le sait, au sein de la magistrature.
01:17:55Quel que soit le gouvernement, faut-il encore que les magistrats appliquent les lois,
01:17:59les mesures proposées ?
01:18:01Est-ce que, là encore, c'est un problème ou, finalement, ça vous semble minoritaire ?
01:18:04Alors, si, c'est un problème, puisqu'on voit, selon les parquets,
01:18:07qu'on a des cantons de peine en Ile-de-France, en fonction du tribunal,
01:18:11qui peut être de 25 à 30 % sur le même typologie d'affaires.
01:18:15Donc, on voit bien que, selon qu'on est jugé par un juge d'appartement syndical
01:18:19de la magistrature ou un autre, le canton de peine ne va pas être le même.
01:18:23Et c'est vrai que certains s'intéressent plus à l'accusé qu'à la victime.
01:18:28Ça, c'est... Effectivement, on peut le voir.
01:18:31Mais derrière, il y a un vrai problème de stock d'affaires
01:18:34dans les commissariats et dans les gendarmeries,
01:18:37beaucoup dans les commissariats, d'ailleurs, qu'on n'arrive pas à résoudre
01:18:40parce qu'on a une procédure pénale qui est extrêmement complexe.
01:18:44Et le gouvernement sortant en a rajouté.
01:18:47Et plus on complexifie la procédure pénale, moins on judiciarise les affaires.
01:18:51Yoann Usail ?
01:18:52Ce que vous soulignez est quand même un vrai problème,
01:18:55parce qu'il est évident qu'aucun texte de loi
01:18:58ne viendra modifier l'idéologie de certains magistrats
01:19:01et la manière de penser et de rendre la justice.
01:19:04Il est évident que certains magistrats considèrent que les coupables
01:19:08sont en réalité les victimes.
01:19:10Ils sont devenus coupables, ils sont devenus délinquants ou criminels
01:19:14parce que la société ne s'est pas bien occupée d'eux.
01:19:17Parce que c'est un peu l'idéologie de certains magistrats
01:19:20qui ont donc tendance à appliquer des peines qui sont parfois dérisoires
01:19:24ou parfois loin d'être suffisantes en réalité.
01:19:28Donc il me semble que l'une des solutions d'abord serait d'appliquer des peines planchées,
01:19:33de modifier la Constitution pour que cela soit possible.
01:19:37Parce que sans cela, il est évident qu'on ne pourra pas contraindre
01:19:40certains magistrats à appliquer un quantum de peines
01:19:43qui correspondent quand même à ce qu'ont vécu les victimes
01:19:48et à ce qui est en droit d'attendre la société
01:19:51pour faire diminuer la délinquance et la criminalité.
01:19:54Ça, c'est déjà quelque chose d'important parce que depuis ces temps,
01:19:58si vous voulez, la délinquance n'a fait que progresser dans le pays.
01:20:02Et on l'a vu avec les derniers chiffres publiés hier.
01:20:04Exactement.
01:20:06Donc on voit bien qu'Emmanuel Macron a été incapable d'enrayer
01:20:09la montée de l'insécurité dans ce pays.
01:20:12On se demande comment est-ce qu'il pourrait y arriver dans les trois prochaines années,
01:20:16sauf si éventuellement les Républicains,
01:20:19qui sont les seuls en réalité à pouvoir avoir une influence positive
01:20:23compte tenu de ce qu'est leur programme sur ces solutions-là.
01:20:26Mais si c'était effectivement un gouvernement du Nouveau Front populaire
01:20:29qui arrivait au pouvoir, on aurait de quoi s'inquiéter sur ces questions.
01:20:33Puisque je vous rappelle que le Nouveau Front populaire veut en partie désarmer la police.
01:20:39Et Jean-Luc Mélenchon considère par exemple que si la police est moins armée,
01:20:44ça apaisera en quelque sorte les délinquants qui se sentent de fait agressés
01:20:49par les armes des policiers.
01:20:50Parce que vous comprenez ce que je suis en train de vous dire.
01:20:52Il dit que si les policiers sont moins armés,
01:20:55alors ça fera baisser mécaniquement la délinquance.
01:20:57C'est complètement surréaliste comme raisonnement.
01:20:59Vous qui êtes, Alexandre Touzé, proche de vous administrer
01:21:03dans le département de l'Essonne sur les questions de la sécurité,
01:21:06je vais vous poser la question dans un instant.
01:21:09Cette question que je pose d'abord à Raphaël Stainville.
01:21:11Effectivement, on le sait, on en parle depuis des jours,
01:21:13cette situation politique instable, chaotique et dans le même temps,
01:21:18la réalité des Français qui se poursuit notamment sur les questions d'insécurité.
01:21:22Ces derniers jours, je le disais tout à l'heure,
01:21:24il y a eu des agressions absolument, d'une violence absolument inouïe.
01:21:27On pense à Cannes avec cet homme égorgé notamment.
01:21:31Est-ce que cette situation politique instable,
01:21:33elle pourrait très concrètement avoir des conséquences sur le terrain ?
01:21:36C'est-à-dire avec une hausse de l'insécurité ?
01:21:39Si effectivement, il y a encore un flou politique
01:21:41où au fond, ça ne changerait pas grand-chose puisque cela fait des années que ça dure ?
01:21:45Avant de répondre à votre question,
01:21:46j'aimerais rebondir sur ce que disait Yoann.
01:21:48J'ai peur que finalement, on ne parle dans le vide.
01:21:51C'est-à-dire que lorsque l'on évoque la possibilité de peine planchée
01:21:55et donc d'une réforme de la Constitution,
01:21:58compte tenu du chaos politique et de ces trois blocs qui existent,
01:22:04ça rend quasiment impossible toute réforme de la Constitution.
01:22:09Et posant cette question et ce préalable,
01:22:12ça veut dire qu'on a préféré un certain nombre de politiques,
01:22:16de responsables politiques,
01:22:17ont préféré finalement constituer, faire barrage,
01:22:20constituer un front républicain
01:22:22plutôt que de faire un front républicain contre l'insécurité, contre l'immigration.
01:22:25Et en fait, c'est ça un peu le paradoxe.
01:22:27Et vous le disiez très bien, tout le monde a bien conscience,
01:22:30à commencer par ceux qui aujourd'hui se tournent vers le Rassemblement national,
01:22:35qu'il s'agisse de ces nouveaux électeurs parmi les femmes,
01:22:38parmi les retraités qui subissent aujourd'hui peut-être plus
01:22:42qu'hier cette insécurité comme insupportable.
01:22:48Mais on a préféré, pour des raisons politiciennes,
01:22:52privilégier ce barrage,
01:22:54rendant impossible finalement un certain nombre de mesures sécuritaires.
01:22:58Parce que si on fait un pacte législatif en s'entendant sur un certain nombre de mesures phares,
01:23:03notamment en s'agissant des questions sécuritaires,
01:23:06est-ce qu'on exclut une nouvelle fois les 143 députés du Rassemblement national
01:23:11où on essaye de constituer avec le Bloc central et quelques députés de droite
01:23:15une sorte de pacte législatif qui sera finalement assez raisonnable
01:23:20mais probablement qui ne changera pas radicalement les choses ?
01:23:23C'est vrai qu'Alexandre Touzé, c'est une certitude.
01:23:25Les premiers à partir de cette situation politique, ce sont les Français, les citoyens français.
01:23:30Et on pense particulièrement à ces citoyens dans les zones difficiles
01:23:33qui doivent traverser finalement des barrages de dealers dans certaines zones.
01:23:37Ça existe, c'est la réalité.
01:23:38Ou alors qui changent le trottoir ou qui ne sortent plus
01:23:40parce qu'ils ont peur, notamment ces jeunes femmes, de sortir la nuit.
01:23:44Est-ce que cette situation politique chaotique,
01:23:46elle va encore plus finalement impacter le quotidien des Français, selon vous ?
01:23:52Je pense qu'il y a deux risques.
01:23:53Le premier risque, vous en avez parlé sur l'heure précédente,
01:23:58c'est effectivement le caractère émeutier de certaines forces politiques ou syndicales
01:24:01qui pourraient profiter de l'été s'ils n'obtiennent pas par les élections de le faire par la rue.
01:24:08Et je pense que cette tendance émeutière,
01:24:11et on l'a vu comment la France insoumise avait soufflé sur les braises l'été dernier.
01:24:18Et je me souviens de cette citation de Jean-Luc Mélenchon en disant
01:24:20on ne détruit pas les écoles, mais sous-entendu le reste, vous pouvez y aller.
01:24:25Lors des émeutes urbaines de l'année dernière,
01:24:26il n'y a eu aucun mot pour dire aux jeunes rentrez chez vous.
01:24:30Et on a admis que les élus, les policiers municipaux,
01:24:34les pompiers, les gendarmes, les policiers se fassent taper dessus.
01:24:37Et on n'a rien entendu de la France insoumise.
01:24:40Je me souviens il y a encore quelques semaines
01:24:43où on avait des députés de la France insoumise et des Verts
01:24:46qui manifestaient sous les couleurs d'Adama,
01:24:48qui pourtant a été innocenté par un jugement et par un arrêt de cours d'appel.
01:24:54Donc c'est des gens qui veulent l'émeute et qui veulent le désordre.
01:24:57Le clan Traoré, effectivement.
01:24:58Voilà.
01:25:00Et puis le deuxième aspect, c'est vrai que c'est tout le stress,
01:25:06j'allais dire, qui traverse aujourd'hui la population française.
01:25:09Moi, je le sens en Essonne.
01:25:13Je pense qu'on n'est pas dans une période d'apaisement.
01:25:15Et on a aussi des citoyens ordinaires qui peuvent...
01:25:20On se rend compte quand on est maire et sur le terrain,
01:25:22parfois des citoyens ordinaires qui sont d'habitude adorables,
01:25:27mais qui, dans une situation de stress,
01:25:29sur des querelles de voisinage, etc., peuvent aller très loin.
01:25:32Puisque vous êtes maire de Saint-Yons, on le rappelle également.
01:25:35Ma question, plus précisément, est-ce qu'une coalition pourrait entendre,
01:25:38finalement, la demande de ces citoyens français ?
01:25:40Beaucoup se sont tournés vers le Rassemblement national
01:25:43pour des questions de sécurité.
01:25:44C'est une certitude.
01:25:46Donc effectivement, lorsque nous entendons Charles Rodwell
01:25:49parler d'une mesure, d'un pacte législatif sur la question de la sécurité,
01:25:53est-ce que ça tient la route ?
01:25:54Alors, on a besoin de passer quelques textes.
01:25:56Là, je citais la proposition d'Alain David-Schnitzler sur les mineurs.
01:26:00On a quelques problèmes sur...
01:26:02Mais on a beaucoup de problèmes d'exécution, encore une fois.
01:26:04Quand on voit le nombre de QTF qui ont des problèmes psychiatriques
01:26:09et qu'on laisse en France, on peut se poser des questions.
01:26:14Et là, c'est une question d'exécution.
01:26:16Et je pense que c'est le vrai problème des ministres de l'Intérieur
01:26:19qui se sont succédés, c'est qu'on parle, on parle,
01:26:22on fait des lois, on empile, comme sur beaucoup de sujets.
01:26:24Mais l'exécution des décisions, c'est central.
01:26:28Comme la sanction, on a déjà des lois.
01:26:30Et moi, je suis d'accord pour faire effectivement des seuils,
01:26:34pour contraindre de temps en temps les juges, etc.
01:26:36Mais déjà, appliquons déjà les textes.
01:26:39Et on a un vrai problème avec les ministres de l'Intérieur qui se sont succédés,
01:26:42qui nous ont fait des déclarations, effectivement, parfois vattent en guerre,
01:26:46sur simplement, on applique la loi.
01:26:49Mais Marc Baudrier, cela fait combien de temps que nous avons ces échanges,
01:26:52ces débats autour de ces plateaux ?
01:26:55Là aussi, les citoyens en ont ras-le-bol un moment d'entendre toujours la même chose
01:26:58et de ne voir aucune, finalement, mesure s'appliquer très concrètement sur le terrain.
01:27:03Mais oui, c'est le drame de cette période.
01:27:05C'est qu'on parle de tout, de combinaisons politiques, de leaders,
01:27:09présents, pas présents, etc., qui ont leur chance ou pas leur chance.
01:27:12Et tout ça dépasse les Français, ça ne les intéresse pas.
01:27:15La plupart de ces leaders, ils ne les connaissent pas, d'ailleurs.
01:27:18Moi, j'ai été frappé, on a fait un reportage en banlieue
01:27:21qui vote tous France Insoumise comme un seul homme
01:27:24et que ce n'est aucun des leaders de France Insoumise en dehors de Jean-Luc Mélenchon.
01:27:28Donc, on est dans un monde qui est complètement ailleurs
01:27:32et les Français, ils attendent, tous les sondages le disent,
01:27:35le vote Rassemblement national le dit,
01:27:37le programme, le changement d'orientation de LR le dit,
01:27:43les Français veulent de la sécurité, ils veulent la maîtrise de l'immigration
01:27:47parce que les deux sujets sont liés, ils veulent l'exécution des peines,
01:27:51on en a parlé et tout ça est complètement en dehors du débat.
01:27:54Et ce n'est pas prêt de rentrer puisque avant qu'on ait un pouvoir stable
01:27:59et qu'il soit capable de prendre des vraies décisions sur ces sujets,
01:28:04eh bien, il va se passer beaucoup de temps.
01:28:06C'est le drame du cordon sanitaire qu'on a vu, là, réapparaître.
01:28:09Alexandre Touzé, je vous propose de rester avec nous
01:28:11puisque dans un instant, nous continuons de parler de sécurité,
01:28:15mais avec un convoi qui a provoqué beaucoup de réactions
01:28:18aujourd'hui dans les rues de la capitale.
01:28:20Mais avant, peut-être pour clore ce chapitre sur les questions de la sécurité
01:28:24et des conséquences sur l'insécurité de cette situation politique,
01:28:29Yohann, peut-être un moment ?
01:28:30Quand on parle de sécurité, on a tendance immédiatement
01:28:33à penser à la police ou à la gendarmerie.
01:28:36Moi, je crois que les policiers et les gendarmes dans ce pays
01:28:37font très bien leur travail, qu'ils sont très efficaces,
01:28:40mais que c'est la suite, c'est la suite judiciaire qui est donnée,
01:28:44qui pêche souvent.
01:28:46Vous l'avez dit, les peines prononcées parfois ne sont pas à la hauteur.
01:28:51L'exécution des peines est parfois très compliquée.
01:28:54Alors, ça provient aussi des moyens de la justice, naturellement.
01:28:56La justice, on le sait, le budget qui est alloué à la justice a augmenté.
01:29:00C'est vrai que Dupont-Moretti a au moins obtenu cela.
01:29:03Il a permis d'augmenter de manière assez importante le budget de la justice.
01:29:07Néanmoins, les moyens de la justice restent toujours très largement insuffisants.
01:29:11Donc, ça pose problème pour l'exécution des peines.
01:29:13Mais les peines prononcées elles-mêmes sont aussi un problème.
01:29:16Et d'ailleurs, les policiers et les gendarmes se plaignent souvent
01:29:19des peines qui sont prononcées à l'encontre des délinquants qu'ils arrêtent, notamment.
01:29:23Mais on pourrait aussi envisager à certains moments de demander des comptes au magistrat.
01:29:28Parce qu'aujourd'hui, si vous êtes magistrat,
01:29:30vous êtes la seule profession qui ne rend jamais de comptes à personne.
01:29:33Vous êtes magistrat et durant toute votre vie,
01:29:36vous ne rendrez jamais de comptes à qui que ce soit.
01:29:39On ne peut absolument rien demander à un magistrat.
01:29:41On ne peut pas toucher à un magistrat. C'est absolument impossible.
01:29:45Ça interroge et ça doit nous amener à nous demander si on ne devrait pas changer ce système-là.
01:29:51En tout cas, ouvrir le débat, effectivement.
01:29:53Je vous le disais, dans les rues de Paris, un convoi qui a provoqué beaucoup de réactions aujourd'hui.
01:30:00Alors, à nos amis qui ne sont pas à Paris, mais en province.
01:30:06Et bien, qu'est-ce qu'on a vu aujourd'hui ?
01:30:08Des véhicules de forces de police.
01:30:10Vous les voyez au fond, sur le périphérique.
01:30:12Des forces de police du Qatari avec une mitrailleuse sur le toit.
01:30:16Vous le voyez, une présence, alors justifiée,
01:30:19puisque c'est une présence dans le cadre de la coopération pour les Jeux olympiques.
01:30:22Vous voyez encore sur ces images, ces quatre-quatre blindés.
01:30:27Mais une démonstration de force, donc, dans les rues de Paris qui ont interpellé tout au long de la journée.
01:30:33On va écouter peut-être, avant de rejoindre Axel Ronde, qui est policier à la CFTC, qui est avec nous, peut-être écouter Claude Moniquet.
01:30:40Je ne sais pas si on a un son spécialiste des questions de renseignements et de terrorisme
01:30:45qui expliquait la présence de ces véhicules aujourd'hui.
01:30:51Il y a une dizaine de pays extra-européens qui ont envoyé des forces de police.
01:30:57Et ça, je pense que c'est essentiellement une première.
01:30:59Nous assistons à une opération de relations publiques du Qatar,
01:31:02qui n'a pas toujours une bonne image en France,
01:31:06qui a été mêlée, comme on le sait, à des scandales de corruption au Parlement européen.
01:31:09Donc là, c'est un peu une manière de redorer le blason pour les Qataris.
01:31:13Pour la France, ça souligne effectivement la difficulté manifeste,
01:31:17comme nous avons déjà souligné à plusieurs reprises, d'assurer la sécurisation des Jeux olympiques.
01:31:25Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police, est en liaison avec nous.
01:31:30Axel Ronde, bonsoir. Merci d'avoir accepté notre invitation pour revenir sur ces convois qui ont impressionné,
01:31:37on peut le dire, aujourd'hui, dans les rues de la capitale.
01:31:39On a compris le contexte rappelé par Claude Moniquet à l'instant.
01:31:43Néanmoins, certains s'interrogeaient.
01:31:45La France n'est pas capable, aujourd'hui, d'assurer seule sa protection.
01:31:51On est uniquement, ou alors il faut comprendre que nous sommes uniquement dans une opération diplomatique, finalement.
01:31:57Alors, c'est un peu tout ça.
01:31:59Mais il ne faut pas oublier que nous sommes dans une situation terroriste internationale assez importante.
01:32:05Donc, nous avons besoin d'une coopération internationale.
01:32:09Ça, ce n'est pas le problème.
01:32:10D'ailleurs, je rappelle qu'il y a eu, lors de la Coupe du Monde au Qatar de football,
01:32:16220 policiers et gendarmes qui ont été déployés à Doha en soutien des forces de police locales.
01:32:23On a une grande coopération avec le Qatar en termes de sécurité.
01:32:28On envoie souvent des policiers formés, les policiers qataris sur place.
01:32:34Beaucoup de mes collègues, que ce soit des compagnies d'intervention, de la COTEP et des forces du RAID,
01:32:41vont souvent sur place entraîner ces policiers.
01:32:44Donc, nous les connaissons très bien.
01:32:46Maintenant, nous avons effectivement besoin surtout de cynotechniques,
01:32:52des chiens spécialistes en explo qui seront déployés avec ces spécialistes,
01:32:59mais pas que du Qatar, puisqu'il va y avoir à peu près 43 États qui vont nous fournir des policiers.
01:33:04Il va y avoir 1 800 policiers et militaires en renfort sur des spécialités où nous manquons,
01:33:10parce qu'effectivement, nous avons plusieurs zones à couvrir,
01:33:14que ce soit sur les explosifs, mais ce soit aussi sur les drones.
01:33:17Nous allons avoir besoin de démineurs aussi, parce qu'il ne va pas falloir évacuer les sites olympiques,
01:33:22comme on a pu le voir ces derniers mois où il y a eu une déstabilisation sur les collèges, les lycées et au château de Versailles.
01:33:33Donc, on a besoin effectivement de pouvoir faire les levées de doute immédiatement,
01:33:38d'avoir des équipes cynophiles.
01:33:41Il va y avoir 500 chiens apparemment qui vont être aussi déployés par certains pays.
01:33:46Donc non, il n'y a rien d'exceptionnel.
01:33:48C'est vrai que ce n'est pas courant.
01:33:51D'ailleurs, ils ont des beaux véhicules par rapport aux ceux de la police nationale française.
01:33:55C'est cette démonstration de force qui a un peu interpellé dans les rues de la capitale,
01:34:00de voir ces 4x4 blindés avec ces mitraillettes.
01:34:03Est-ce que c'était nécessaire selon vous ? Je m'adresse aux policiers français.
01:34:07Je ne suis pas sûr qu'il y avait les mitrailleuses.
01:34:09Effectivement, ce sont des véhicules blindés.
01:34:12Là, on n'en voit pas, c'est vrai.
01:34:13Ils ont décidé de mettre une tourelle, mais je ne pense pas qu'elles étaient dessus.
01:34:16Mais c'est le support qu'on peut voir.
01:34:18Ah, c'est le support, d'accord.
01:34:20Oui, c'est le support.
01:34:22De toute façon, ils ne pourront pas utiliser ce type de calibre.
01:34:26Ils auront le droit uniquement d'avoir une arme de poing
01:34:29et ils seront de toute façon encadrés par des policiers français.
01:34:33Ils travailleront en binôme.
01:34:34Ils sont là aussi pour rassurer et aider leurs compatriotes qui seront sur place
01:34:41si jamais ils étaient victimes d'actes de l'élinquence.
01:34:44Mais ça, c'est depuis de nombreuses années que nous envoyons…
01:34:48que des pays étrangers nous envoient des policiers tout le long de l'été,
01:34:53que ce soit des Espagnols, des Allemands, des Anglais, des Roumains.
01:34:56Il y a souvent cette coopération qui se déroule dans notre pays.
01:35:01Alors, il est vrai, Axel Ronde, que cette coopération européenne,
01:35:07européenne, on la connaît, notamment dans la lutte contre le hooliganisme.
01:35:11C'est quelque chose de fréquent, peut-être moins fréquent,
01:35:14de voir des 4x4 blindés du Qatari dans les rues de la capitale.
01:35:17Comment est-ce que c'est pris au sein des forces de l'ordre,
01:35:21au sein de vos collègues policiers ?
01:35:24Alors, c'est vrai qu'ils n'étaient peut-être pas obligés de déployer ces véhicules.
01:35:29Ils auraient pu prendre des véhicules de la police française
01:35:33avec un chauffeur de la préfecture de police, par exemple.
01:35:37Donc, c'est vrai que c'était peut-être pas très opportun.
01:35:40Maintenant, peut-être que nous manquons aussi de véhicules
01:35:42au vu des nombreuses délégations qu'il va y avoir, que nous devons accueillir.
01:35:47Tous ces chefs d'État que nous allons devoir sécuriser.
01:35:50Donc, j'imagine que ces véhicules vont servir aussi
01:35:52à la protection rapprochée de l'émirat du Qatar.
01:35:56Maintenant, comme je vous ai dit, nous avons l'habitude de travailler avec eux.
01:36:01Et je vous rappelle aussi qu'il y a des militaires français.
01:36:04On a des bases dans la région et on partage une base avec les Américains à Doha.
01:36:09Donc, il est normal aussi qu'ils puissent aussi venir
01:36:14et rendre un petit peu l'appareil quand on a besoin.
01:36:16Ça fait partie de la coopération, c'est à double sens.
01:36:19D'ailleurs, on vend des kits, si vous voulez, de coopération.
01:36:23C'est la DCSIS, Direction de la Coopération Internationale de Sécurité,
01:36:30qui finalement ont des agents dans les ambassades
01:36:34pour pouvoir former des policiers de type CRS locaux
01:36:42pour pouvoir montrer notre savoir-faire.
01:36:44Ça aussi, ça rapporte de l'argent à la France.
01:36:47Et on vend du matériel aussi à ces pays-là.
01:36:50Donc, c'est un échange de bons procédés, on va dire.
01:36:53Merci beaucoup, cher Axel Ronde, porte-parole du syndicat de police CFTC,
01:36:57d'avoir accepté notre invitation.
01:36:58Alexandre Touzey, il était important d'éclairer les téléspectateurs,
01:37:02d'éclairer les Parisiens plus précisément,
01:37:04puisque ces images, elles ont interpellé, elles ont étonné.
01:37:07Et la première réaction a été,
01:37:09alors peut-être que certains se sont dit un coup d'État au secours,
01:37:11parce qu'on n'avait pas, ça c'est pour l'humour,
01:37:14on n'a pas l'habitude de voir de tels véhicules dans les rues parisiennes.
01:37:17En tout cas, certains se sont dit peut-être que la France
01:37:19n'a pas suffisamment les moyens pour assurer la sécurité des citoyens
01:37:24aujourd'hui pendant les Jeux Olympiques, ce qui n'est pas le cas.
01:37:26On l'a compris pour différentes raisons, à la fois diplomatiques, sécuritaires.
01:37:31Voilà, c'est aussi ça qu'il faut retenir.
01:37:32Tout d'abord, je pense qu'il faut saluer l'engagement de nos policiers
01:37:35et de nos gendarmes qui, pendant plus de deux mois,
01:37:37ne vont pas avoir de vie de famille ni de vacances.
01:37:39Et je tiens à le saluer parce que c'est un véritable engagement.
01:37:41Et je crois qu'ils ont eu, depuis 2015, entre le terrorisme,
01:37:45les Gilets jaunes, la Covid, les JO,
01:37:49ils traversent des séquences extrêmement difficiles.
01:37:52Et je voulais saluer à la fois les policiers et les gendarmes.
01:37:55On a un contexte sécuritaire à travers le JO qui est extrêmement compliqué,
01:37:59au lien avec des pays étrangers qui nous veulent du mal
01:38:02et qui vont nous attaquer sur le plan cyber,
01:38:04en tout cas, notamment sur le plan cyber.
01:38:07On a un contexte social qui est très bouillon, on l'a vu.
01:38:12On a la Nouvelle-Calédonie qui n'est toujours pas stabilisée et loin de là.
01:38:18Et il faut qu'on ne découvre pas le reste du territoire,
01:38:21puisqu'il y a beaucoup de maires et dont je suis,
01:38:23où on va avoir des gendarmes qui vont être mobilisés
01:38:26pour assurer la sécurité à Paris et ses territoires.
01:38:29Vous êtes inquiet, justement, pour votre département ?
01:38:31Alors, je pense que j'étais plus inquiet sur la période juin et septembre,
01:38:36parce que le fait qu'ils soient tous mobilisés,
01:38:39je pense qu'on aura un peu plus de gendarmes que d'habitude en vacances.
01:38:42Mais c'est vrai que la période de juin ou septembre,
01:38:45où ils vont prendre leurs vacances,
01:38:46parce que c'est normal qu'ils en prennent à un moment,
01:38:49là, effectivement, il faudra faire attention.
01:38:53Après, et le policier le dit très justement,
01:38:56je réservie le citoyen de la gendarmerie,
01:38:58j'ai eu l'occasion de voir quelques écoles,
01:39:00notamment l'école des officiers à Melun ou Saint-Astier,
01:39:04qui fait du maintien de l'ordre.
01:39:05Ils reçoivent des policiers, des gendarmes de tous les pays.
01:39:08Et je veux dire, c'est une habitude de coopération et qui est saine,
01:39:12parce que je pense que dans les doctrines d'emploi,
01:39:14c'est-à-dire comment on fait du maintien de l'ordre,
01:39:16comment on fait de la police scientifique, etc.,
01:39:18on s'enrichit de cette coopération.
01:39:20Et ces grands événements sont aussi l'occasion d'enrichir nos compétences.
01:39:24Donc, au-delà des images qui peuvent marquer,
01:39:28je pense que c'est un bon point pour notre pays
01:39:29d'accueillir des forces de police et d'assurer la sécurité de nos concitoyens.
01:39:32Donc, finalement, Marc Baudrier, ce n'est pas un désaveu
01:39:36pour les forces de l'ordre et pour les organisateurs français ?
01:39:39Peut-être pas, parce que j'ai entendu des explications.
01:39:42Ça n'empêche que pour les Français, pour les Parisiens
01:39:44et pour tous ceux qui regardent cette scène,
01:39:47c'est quand même assez désagréable.
01:39:49Le Qatar est un petit pays qui n'a rien de démocratique.
01:39:52Nous sommes un grand pays.
01:39:54Et voir dans nos rues défiler des véhicules blindés d'un pays étranger,
01:40:01ça arrive le 14 juillet, mais c'est autre chose.
01:40:03Parce que là, c'est de la parade.
01:40:05Là, ce n'est pas de la parade.
01:40:07Là, ils viennent nous passer un coup de main.
01:40:09Et donc, pour un grand pays comme la France,
01:40:11c'est quand même assez humiliant.
01:40:13Et par ailleurs, les liens du Qatar à ces troubles,
01:40:17à la fois avec la France et avec les organisations islamistes,
01:40:22laissent un goût un petit peu amer derrière cette opération.
01:40:27Effectivement, cette question-là a été soulignée.
01:40:30Oui, et les liens du Qatar...
01:40:32On vous laisse bien évidemment vos propos ce soir, mais ça a été vu.
01:40:37Les liens du Qatar avec les islamistes ne sont même pas troubles.
01:40:40Ils sont même clairement avérés.
01:40:43C'est quelque chose, c'est une réalité.
01:40:45Et la France compose avec cela.
01:40:46La France a besoin du Qatar.
01:40:48Donc, la France compose avec cela.
01:40:50Mais c'est vrai qu'il y a effectivement de quoi s'interroger, naturellement.
01:40:54Et comme ça a été le cas de beaucoup de Français aujourd'hui,
01:40:58Marc Baudrier, Alexandre Touzé, on va vous remercier infiniment.
01:41:02Merci beaucoup d'avoir été sur le plateau de 100% politique
01:41:06pour analyser l'actualité.
01:41:08Il est 23h.
01:41:10Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews.
01:41:12Dans un instant, on va faire un point sur les toutes dernières informations.
01:41:17Nous allons accueillir d'autres invités.
01:41:19Bien évidemment, Simon Guillin qui va arriver parce qu'il est 23h.
01:41:25Voilà, il faut meubler.
01:41:27Le moment que vous attendez tous, le moment Simon Guillin.
01:41:30Le moment Simon Guillin, nous vous attendions.
01:41:32Vous avez exactement 23 secondes de retard.
01:41:34Je suis désolé, ça n'arrive jamais.
01:41:36Ça n'arrive absolument pas.
01:41:38C'est, je crois, la première fois.
01:41:40En tout cas, dites-nous, puisque nous attendons les toutes dernières informations.
01:41:45Allez, le flash info, Simon Guillin.
01:41:47Le plan alerte enlèvement a été déclenché ce soir
01:41:49puisque une petite fille de 6 ans est portée disparue en Seine-Maritime.
01:41:53Je vous propose donc d'écouter toutes les précisions
01:41:55pour tenter de la retrouver le plus vite possible.
01:42:25...
01:42:43Trois mineurs ont été mis en examen pour l'agression de Prisca Thévenot
01:42:46et de son équipe à Meudon.
01:42:47Deux d'entre eux, nés en 2007, ne sont pas connus de la justice.
01:42:51Ils ont donc été placés sous contrôle judiciaire
01:42:53et le troisième suspect est lui déjà jugé
01:42:55pour usage illicite de produits stupéfiants.
01:42:57Il a donc été placé en détention provisoire avec mandat de dépôt.
01:43:01Et puis, un mot de sport dans ce rappel des titres,
01:43:03puisqu'on connaît l'affiche de la finale de Wimbledon.
01:43:04Un remake de la finale de l'année dernière
01:43:06entre Novak Djokovic et Carlos Alcalaz.
01:43:08L'Espagnol qui a pris le dessus sur le Russe Danil Medvedev,
01:43:11un match en 4-7.
01:43:13Ça a été plus facile pour Novak Djokovic cet après-midi
01:43:15qui a dominé l'Italien Lorezo Mussetti.
01:43:18La finale aura lieu ce dimanche 14 juillet
01:43:20sur le cours central de Wimbledon.
01:43:22C'est ça mon cher Olivier.
01:43:26Et nous apprécions ce magnifique point.
01:43:30Balle de match.
01:43:31Balle de match, voilà, Novak Djokovic.
01:43:33Merci, merci mon cher Simon.
01:43:37Voilà, on va revoir la prochaine fois nos commentaires
01:43:40sur les matchs de tennis.
01:43:41On n'était pas tellement au point, on peut l'avouer.
01:43:44Moi ça m'énerve.
01:43:46Allez, merci beaucoup mon cher Simon Goulet.
01:43:47On vous retrouve à minuit, l'édition de la nuit
01:43:49sur toute l'actualité de la journée.
01:43:51Ce sera avec vous à minuit.
01:43:53Mon cher Simon Segnouz, 100% politique.
01:43:55Bienvenue si vous nous rejoignez autour de ce plateau
01:43:58pour vous accompagner jusqu'à minuit.
01:44:00Noël Lenoir, bonsoir.
01:44:02Bonsoir.
01:44:02Avocate, ancienne ministre, Judith Vintroub
01:44:04est également avec nous.
01:44:05Bonsoir Marie-Judith, grand reporter.
01:44:08A vos côtés Raphaël Stainville qui est toujours avec nous
01:44:10et Yohann Usaï, journaliste politique.
01:44:13Segnouz, je vous propose de revenir à présent
01:44:16sur le seul groupe de députés qui n'a pas encore nommé
01:44:19son président, le groupe Renaissance.
01:44:21Mais pas véritablement de surprise attendue finalement
01:44:24puisqu'un seul candidat est en lice.
01:44:26Il s'agit du Premier ministre Gabriel Attal.
01:44:28Les précisions de Mathieu Devez-Ollier,
01:44:30Olivier Gangoloff et nous en parlons ensuite.
01:44:36La bataille s'annonçait féroce.
01:44:38Elle n'aura finalement pas lieu.
01:44:39Un temps pressenti, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin
01:44:42ne sont finalement pas candidats à la présidence
01:44:44du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
01:44:47Gabriel Attal est donc le seul en lice.
01:44:50C'est quelqu'un qui a un leadership qui est fort,
01:44:51un sens du management qui est aigu,
01:44:53qui est très apprécié des députés.
01:44:56Je suis convaincu qu'il fera un très beau travail
01:44:58à la tête de notre groupe et qu'il arrivera
01:45:01non seulement à préserver l'unité de notre groupe
01:45:03mais à mener des négociations qui vont être intenses
01:45:05et difficiles dans les semaines et dans les mois qui viennent.
01:45:07C'est la meilleure personne au bon endroit
01:45:09et je me réjouis qu'il soit candidat bien sûr.
01:45:11Je souhaite qu'il soit élu et nous serons à ses côtés.
01:45:14A gauche, le député insoumis Antoine Léaumont
01:45:16y voit une nouvelle défaite pour Emmanuel Macron.
01:45:19Décidément, M. Macron n'arrête pas de perdre
01:45:22puisqu'il a perdu les élections législatives
01:45:23et que maintenant il a perdu les élections
01:45:25à l'intérieur même de son groupe
01:45:26vu que lui voulait pousser M. Darmanin.
01:45:29Donc clairement, il a perdu un rapport de force interne.
01:45:31C'est M. Attal qui a réussi à s'imposer.
01:45:33M. Attal qui était lui opposé à la dissolution.
01:45:35Donc je crois qu'il commence à y avoir beaucoup de tensions
01:45:38et de crispations à l'intérieur du groupe Renaissance.
01:45:40Dans un message adressé aux députés Renaissance,
01:45:43Gérald Darmanin peine à masquer les dissensions au sein du parti.
01:45:47Les élections au sein du groupe ne règlent en aucun cas
01:45:50les deux problèmes majeurs qui sont les nôtres,
01:45:52notre ligne politique, notre projet pour les Français
01:45:55et l'examen critique de notre action,
01:45:57de notre méthode et de notre bilan.
01:45:59Le groupe Renaissance élit son président demain
01:46:01par vote électronique entre 9h et midi.
01:46:06Gabriel Attal confirmé, donc ma chère Judith Vintraud.
01:46:08Et on l'entendait, Gérald Darmanin,
01:46:10quelque peu agacé finalement après cette séquence.
01:46:14Oui, il a tout à fait raison de dire que la candidature
01:46:17Gabriel Attal et donc son élection probable,
01:46:19puisque c'est le candidat, ne règle absolument
01:46:23aucune des questions lourdes qui se posent aux macronistes.
01:46:28J'ai lu la profession de foi qu'a écrite Gabriel Attal
01:46:32pour sa candidature à la présidence du groupe.
01:46:36Elle est complètement creuse.
01:46:38Le vide sidéral, il y a une phrase, simplement,
01:46:42le rejet des extrêmes au pluriel, les extrêmes au pluriel.
01:46:45Mais c'est la seule indication stratégique.
01:46:49Sinon, il vaut mieux être unis et aller de l'avant
01:46:53que désunis et faire marche arrière.
01:46:55Voilà, je vous la fais courte.
01:46:57Finalement, on va y revenir.
01:46:58Noël Lenoir, il y a eu cette dissolution avec grand fracas.
01:47:02Et aujourd'hui, on a le sentiment, c'est qu'il fallait tout changer
01:47:06pour qu'aujourd'hui, rien ne change.
01:47:07En tout cas, au sein de la Macronie, au sein de Renaissance,
01:47:10avec Gabriel Attal qui reste à la tête.
01:47:13Oui, enfin, moi, je trouve que c'est déjà pas mal
01:47:15qu'il y ait un candidat.
01:47:18C'est un jeune quand même assez prometteur.
01:47:21On est quand même au stade un peu de House of Cards,
01:47:25c'est-à-dire qu'on voit les ambitions à nu.
01:47:29Et c'est un peu lamentable.
01:47:33Je pense que ce groupe est déjà très divisé
01:47:38puisqu'il y avait une partie gauche qui est partie.
01:47:40Et puis, il y a le modem, lui, qui aimerait plutôt flirter
01:47:44avec la gauche également.
01:47:47Je pense que Gabriel Attal, c'est le plus petit dénominateur commun.
01:47:52Je pense que c'est un type pas mal.
01:47:53Mais de toute façon, ça va être un peu le chaos.
01:47:57Alors, un peu le chaos.
01:47:57Nous allons y revenir.
01:47:59Je vous donne la parole, Raphaël Stainville, dans un instant,
01:48:00mais je vous propose d'écouter Karl Olive.
01:48:02Pourquoi ? Puisque Julie de Vintraub l'a souligné il y a un instant.
01:48:06La profession de foi de Gabriel Attal, c'est finalement
01:48:09faire tout, tout sauf le RN, tout sauf LFI.
01:48:13On écoute Karl Olive.
01:48:15Il faut quelqu'un qui, évidemment, qui rassemble
01:48:21et quelqu'un qui soit apte à trouver le plus large compromis.
01:48:25En tout cas, ce que je peux vous dire,
01:48:27ça ne peut pas être un membre de la France insoumise.
01:48:29C'est pas possible.
01:48:30Mais je ne parle même pas de personne et pourtant, je les combats.
01:48:32Vous le savez.
01:48:33Mais moi, si c'est pour désarmer la police,
01:48:35puisque ça fait partie du programme des LFI, du Front populaire,
01:48:38si c'est pour créer des impôts nouveaux, là, on a 3000 milliards de dettes.
01:48:41Si c'est pour tout de suite
01:48:44injoindre le fait de faire le SMIC à 1600 euros.
01:48:47Si, en claquement de doigts, vous dites c'est 1600 euros le SMIC,
01:48:49je peux vous dire, il n'y en a plus des trois quarts qui vont être très, très mal.
01:48:52Pour discuter avec des chefs d'entreprise,
01:48:54de petites et moyennes entreprises dans ma circonscription,
01:48:57on sait que c'est très mal parti. Donc ça, certainement pas.
01:49:00Alors, tout sauf LFI, on l'a bien compris.
01:49:02On peut se souvenir tout de même, Raphaël Stainville,
01:49:04de ses propos de Gabriel Attal.
01:49:05C'était sur France Inter où il disait entre les deux tours
01:49:09tout sauf le Rassemblement national, quitte à mettre un bulletin
01:49:13la France insoumise.
01:49:15C'est important de le rappeler au moment où, justement,
01:49:18les actuels ministres et ceux qui,
01:49:21qui aujourd'hui, tentent de créer de nouvelles coalitions,
01:49:25cherchent à tout prix à faire oublier qu'ils ont participé à l'élection
01:49:28d'un certain nombre de députés de la France insoumise.
01:49:30Mais pas seulement de la France insoumise, des écologistes
01:49:33qui s'étaient compromis notamment dans les violences de Sainte-Seline.
01:49:38Tout ça, aujourd'hui, c'est important de pouvoir le souvenir.
01:49:42Mais j'aimerais...
01:49:42C'est un peu ce que rappelle Marine Le Pen.
01:49:43On va peut-être voir, d'ailleurs, ce qu'elle a dit aujourd'hui dans un tweet.
01:49:46Allez-y.
01:49:47J'aimerais quand même terminer parce qu'il y a quand même
01:49:49une incongruité institutionnelle de voir aujourd'hui Gabriel Attal
01:49:52candidaté pour la présidence de ce groupe,
01:49:54alors même qu'il est toujours Premier ministre,
01:49:56qu'il n'est pas Premier ministre démissionnaire.
01:49:59Honnêtement, on est dans une sorte d'improvisation
01:50:02où j'ai l'impression qu'il va falloir s'habituer jour après jour
01:50:05à ces nouveautés.
01:50:07On apprend finalement en marchant cercle, mais c'est assez inédit quand même
01:50:12de voir même 17 ministres qui ont été élus députés,
01:50:16qui sont aujourd'hui dans une sorte d'entre-deux.
01:50:20On compose avec ça, mais ce n'est pas dans l'esprit des institutions.
01:50:24L'image que nous avons donnée ces derniers jours est désastreuse, Yoann Usail.
01:50:28Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Emmanuel Macron.
01:50:30On l'a vu, effectivement.
01:50:31Mais peut-être que nous pourrions rappeler au président de la République
01:50:34que cette situation, elle découle directement aussi de la dissolution
01:50:38que lui-même a voulue.
01:50:39Oui, alors c'est vrai, j'entends beaucoup les responsables politiques,
01:50:42notamment reprocher au président d'avoir plongé la France
01:50:46dans ce chaos politique et institutionnel.
01:50:49Mais encore une fois, beaucoup de responsables politiques
01:50:53appellent depuis longtemps et appelaient Emmanuel Macron
01:50:55à dissoudre l'Assemblée nationale.
01:50:57Jordan Bardella, au soir des élections européennes, à 20h05,
01:51:01il demande au président de dissoudre l'Assemblée nationale.
01:51:04C'est Jordan Bardella, patron du BRN, qui demande à Emmanuel Macron
01:51:07de dissoudre.
01:51:08Il lui donne satisfaction à 21h.
01:51:11Donc, ils ne peuvent pas lui reprocher d'avoir fait cela.
01:51:14La France insoumise a déposé moult motions de censure
01:51:17pour faire tomber le gouvernement et donc provoquer une dissolution.
01:51:20C'est donc qu'ils appelaient de leur vœu cette dissolution également.
01:51:24Donc, reprocher à Emmanuel Macron d'avoir dissout l'Assemblée nationale
01:51:27alors même que cette dissolution était souhaitée et demandée
01:51:30par bon nombre de responsables politiques,
01:51:32ça ne me semble pas tout à fait honnête intellectuellement.
01:51:35Judith Vintraud.
01:51:36C'est vrai que ce n'est pas très honnête.
01:51:37C'est le jeu politique et vous êtes de trop fin analyse
01:51:40pour ne pas savoir que si tous ces gens-là demandaient une dissolution,
01:51:43c'est qu'ils étaient persuadés de ne pas l'obtenir.
01:51:46Certes, mais c'était une demande quand même.
01:51:49Prêt à leur propre piège.
01:51:50Non, moi, ce que je trouve très étonnant dans le coup de colère
01:51:54qui nous a été rapporté d'Emmanuel Macron,
01:51:56c'est qu'il a l'air de considérer que c'est aux députés
01:52:01de désigner un Premier ministre et de former un gouvernement.
01:52:04Alors là, pour le coup, ce n'est pas du tout dans la Constitution.
01:52:10Tout ce qu'ont à faire les députés, c'est de se faire élire,
01:52:13de préférence sur un programme.
01:52:14Là, ça n'a pas été le cas puisque ça a été le festival
01:52:17des castors faisons barrière A, donc il n'y a pas de programme.
01:52:22Et éventuellement, de faire des coalitions s'ils veulent,
01:52:25mais en aucun cas de trouver une solution à la crise de régime
01:52:31dans laquelle Emmanuel Macron a plongé la France.
01:52:34C'est à lui de se débrouiller.
01:52:35Et c'est bon de le rappeler effectivement, Noël le soir.
01:52:38Et ça vaut pour la droite aussi.
01:52:39Et ça vaut pour la droite et ça vaut pour tout le monde.
01:52:40Mais effectivement, puisque c'est ce que nous avons rappelé
01:52:43lorsque Jean-Luc Mélenchon abrandit sa victoire au lendemain,
01:52:46même le soir même du deuxième tour des législatives.
01:52:50Et bien beaucoup lui ont dit oui, mais c'est Emmanuel Macron
01:52:52qui doit nommer le Premier ministre.
01:52:54Et Judith Vintraube le rappelle également dans un autre contexte.
01:52:56Et c'est important.
01:52:57Alors moi, je pense qu'on n'est pas en régime parlementaire
01:53:01et il appartient quand même au gouvernement qui existe encore
01:53:05et surtout à son chef, pas du gouvernement, mais de l'État,
01:53:09de clarifier la situation puisque M.
01:53:11Macron veut clarifier la situation.
01:53:14Premièrement, l'article 23 de la Constitution indique
01:53:19qu'on ne peut pas être parlementaire et ministre à la fois.
01:53:21Donc, dès que s'ouvre la séance plénière,
01:53:26évidemment, les ministres doivent choisir
01:53:31puisqu'ils ne pourront pas, à mon sens, participer à la démission.
01:53:34Ce sera fait, puisqu'Emmanuel Macron va accepter la démission
01:53:37de Gabriel Atta et du gouvernement.
01:53:39Voilà, donc il faudrait quand même, il faudrait quand même...
01:53:42Ça a l'air de me chagriner beaucoup,
01:53:43mais je trouve que ce n'est pas le plus gros problème de la France.
01:53:46Oui, mais il faudrait quand même qu'il explique
01:53:50que ces ministres vont redevenir parlementaires.
01:53:53Je ne suis pas persuadée, sauf les téléspectateurs ce soir,
01:53:56qu'on sache qu'on est dans un régime qui a été créé
01:54:00par le général De Gaulle contre les partis.
01:54:02Et ça n'est pas, comme le dit Judith,
01:54:05les partis qui vont décider de la configuration du gouvernement.
01:54:09Et d'ailleurs, les partis eux-mêmes ne savent même pas
01:54:11dans quel groupe ils vont être pour certains d'entre eux.
01:54:14Et donc, il faut quand même indiquer que c'est le président qui est l'arbitre.
01:54:19C'est la constitution de la Ve, on peut la critiquer.
01:54:22Et je trouve un peu étrange qu'il ait l'air de laisser comme ça,
01:54:28un peu flottant, les élus, les parlementaires décider et faire des coalitions,
01:54:34alors que ça n'a pas du tout, du tout, du tout, se passer comme ça.
01:54:38Oui, effectivement. Pourquoi est-ce qu'il laisse cette atmosphère
01:54:40un peu flottante, pour reprendre les mots nouveaux ?
01:54:43Parce que quand il n'a pas de solution,
01:54:45c'est quand même plus facile de refiler le casse-tête
01:54:49pour rester poli aux parlementaires, aux députés, à l'Assemblée nationale,
01:54:54plutôt que d'essayer, lui, de sortir de l'impasse.
01:54:58En tout cas, on le sait, le Bloc central sera,
01:55:02la Renaissance sera désormais gérée par Gabriel Attal,
01:55:08qui, à gauche, pour le Nouveau Front populaire,
01:55:10les négociations qui se poursuivent donc entre les quatre forces du Nouveau Front populaire.
01:55:16Le Parti socialiste pousse toujours le nom d'Olivier Faure.
01:55:19La France insoumise ne veut pas céder à sa proposition.
01:55:21Il y a un nom qui revient depuis quelques heures.
01:55:25Un nom, d'ailleurs, appuyé par Jean-Luc Mélenchon ce soir,
01:55:28c'est celui d'Huguette Bellot au poste de Premier ministre.
01:55:33On voyait, Johan, vous êtes ferme, ce ne sera pas elle.
01:55:37Je ne crois pas.
01:55:38En tout cas, elle est poussée par la France insoumise depuis quelques heures.
01:55:41Yann Brossat, Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon, il y a quelques minutes.
01:55:45Voilà, c'est un nom qui revient, qu'on découvre aussi, peut-être.
01:55:47J'entends bien, mais Clémence Guettet était aussi poussée par la France insoumise.
01:55:51Jean-Luc Mélenchon était poussée par M. Bonpart.
01:55:54Mathilde Panot était poussée par Jean-Luc Mélenchon.
01:55:57Et manifestement, ils ne sont pas sortis du chapeau.
01:56:00Donc, je ne crois pas effectivement que ce choix sera effectivement le choix du Nouveau Front populaire.
01:56:07Parce que d'abord, le Parti socialiste considère qu'elle est beaucoup radicale,
01:56:11beaucoup trop radicale dans ses positions.
01:56:13Effectivement, elle soutient davantage le programme de la France insoumise.
01:56:17Même si le programme de la France insoumise est à peu de choses près celui du Nouveau Front populaire.
01:56:21C'est un copier-coller, en quelque sorte.
01:56:23Mais qu'elle est très radicale et très excessive dans la manière qu'elle a de gérer les choses,
01:56:31dans l'approche qu'elle a des choses et la manière dont elle gère sa région.
01:56:36Et puis, le Parti socialiste lui fait le reproche,
01:56:39surtout de s'être abstenu lors du vote sur le mariage pour tous.
01:56:44Et ça, c'est quelque chose qui bloque beaucoup du côté du Parti socialiste.
01:56:48Huguette Bellot, oui.
01:56:49Voilà, exactement.
01:56:50Vous la connaissiez, Huguette Bellot, Noëlle Lenoir, ou pas ?
01:56:52Absolument pas.
01:56:53Et d'ailleurs, elle n'a jamais exprimé quoi que ce soit, même maintenant.
01:56:59D'ailleurs, je ne sais pas si elle s'est prononcée en dehors de dire qu'elle était prête.
01:57:02Il y a à peu près plus d'une dizaine de candidats.
01:57:07Peut-être qu'autour de cette table, un de vous va se présenter, non ?
01:57:11J'y réfléchis, écoutez, moi j'y réfléchis.
01:57:14Je vais souffler mon nom à Jean-Luc Mélenchon éventuellement.
01:57:17Je ne la connaissais pas non plus, mais je me suis renseignée depuis que son nom circule.
01:57:22Elle a aussi et surtout voté contre la loi d'interdiction des signes ostentatoires religieux.
01:57:30D'accord, j'ignorais.
01:57:31Bahia.
01:57:32À l'école, en 2004.
01:57:33Pas la Bahia seulement.
01:57:34Bahia, c'était une circulaire, mais la loi de 2004 sur l'interdiction des signes ostentatoires.
01:57:38C'est la France insoumise.
01:57:39Elle a voté contre.
01:57:41Je crois qu'en fait, bon, eux s'amusent, on amuse la galerie en passant en revue les
01:57:47candidats, connus ou inconnus, au poste de Premier ministre de la France insoumise.
01:57:51À mon avis, le danger n'est plus là.
01:57:54Il y a un point commun qui émerge dans cette assemblée nouvelle, c'est qu'il y a une
01:58:00majorité, tous partis confondus, pour refuser que s'installe à Mastignon quelqu'un de
01:58:07la France insoumise.
01:58:08Il y a deux autres dangers, à mon avis.
01:58:10Un danger de la rue, de l'extérieur.
01:58:13On va peut-être en parler, mais quand je vois Sophie Binet, la patronne de la CGT,
01:58:19épouser la ligne jusqu'à demander, jusqu'à exiger, non pas qu'elle n'assoumise, mais
01:58:25à tout le moins qu'un représentant de la NUPES-BIS soit nommé à Mastignon, dire qu'elle
01:58:30va faire pression sur Mastignon.
01:58:32Mettre sous surveillance l'Assemblée.
01:58:34Mettre sous surveillance l'Assemblée nationale.
01:58:36Franchement, je trouve que c'est un premier danger.
01:58:40Deuxième danger, très vite, c'est qu'un ersatz d'assoumis soit, sinon à Mastignon,
01:58:51du moins dans l'espèce de bricolage gouvernemental qu'essaye quand même de monter Emmanuel
01:58:56Macron en parlant, vous savez, de cette coalition républicaine qui irait de la droite au centre-gauche.
01:59:06Parce que, ne nous y méprenons pas, chez les écolos et chez les socialistes, il y
01:59:12a des gens qui partagent absolument les idées des insoumis et quand ils ne les partagent
01:59:19pas, qu'ils ont été élus grâce à eux et qu'ils leur ont fait complètement allégeance.
01:59:23Et je pense notamment à Olivier Faure, Premier secrétaire du PS.
01:59:26En tout cas, il y en a un autre qui, finalement, semble être l'avocat ces dernières heures
01:59:33du Nouveau Front Populaire et c'est un soutien assez étonnant, c'est Dominique
01:59:38de Villepin.
01:59:39Dominique de Villepin qui s'est exprimée hier.
01:59:41C'est pas très étonnant.
01:59:42C'est pas très étonnant.
01:59:43Le 7 octobre, c'est pas très étonnant.
01:59:45Mais depuis, effectivement, si, voilà.
01:59:48Mais justement, vous allez nous expliquer pourquoi dans un instant, on va le réécouter.
01:59:51Dominique de Villepin.
01:59:54Le Nouveau Front Populaire, il a été élu par des électeurs.
01:59:59Il a été choisi.
02:00:00Et on ne trahit pas les électeurs comme ça, avec un esprit de combinaison.
02:00:05Donc, respectons.
02:00:06On verra ce qui se passe.
02:00:08Mais ce que je dis, c'est que si vous procédez étape par étape, vous avez de plus en plus
02:00:12d'opportunités.
02:00:13Vous avez une créativité politique qui s'accroît.
02:00:16Si vous procédez dans le désordre, vous inhibez tout le monde, vous écartez tout
02:00:20le monde.
02:00:21J'entends un certain nombre de responsables politiques qui lancent des oukazes, des anathèmes.
02:00:25C'est l'inverse de ce qu'il faut faire aujourd'hui.
02:00:28Aujourd'hui, il faut ouvrir le jeu.
02:00:30Il faut apaiser, cicatriser les plaies.
02:00:34Il faut apaiser.
02:00:35C'est donc le Nouveau Front Populaire qui doit être aux manettes aujourd'hui, Noël
02:00:38le Noir.
02:00:39Comment est-ce que vous comprenez, analysez cette posture de Dominique de Villepin ?
02:00:41J'ai été ministre des Affaires Européennes lorsque Dominique de Villepin était aux
02:00:45Affaires étrangères.
02:00:46Alors voilà, vous êtes la personne loin de ce froid qu'on nous décrivait.
02:00:48Je ne vais pas révéler des secrets, mais chacun sait qu'il est très proche des pays
02:00:56arabes.
02:00:58Qu'il a toujours été très proche de la gauche.
02:01:01Il a été un emblème pour la gauche.
02:01:04La façon dont il a fait son discours, que je trouve pour moi un petit peu dérisoire
02:01:10sur le pays des droits de l'homme, etc., est quelque chose qui a beaucoup, beaucoup
02:01:15marqué le monde démocratique.
02:01:18Je dirais le monde libre, puisqu'il l'a fait quand même tout à fait sur une tonalité
02:01:24très anti-occidentale, sans prévenir ce qui se fait d'habitude, le ministre des
02:01:29Affaires étrangères, le secrétaire d'État américain de l'époque, qui de ce fait
02:01:34s'est trouvé un peu dévalorisé.
02:01:36Il a toujours été très proche de Libération, dans le journal dans lequel il faisait passer
02:01:41des informations.
02:01:42Et je ne suis pas du tout, du tout étonnée de cette position.
02:01:48On peut être très à droite et très à gauche.
02:01:52C'est-à-dire que quand on a ces positions telles que les siennes, on voit que l'extrême
02:02:03droite c'est quelque chose qui peut être à la fois à la gauche et à la droite.
02:02:06Et je crois qu'il incarne cela.
02:02:07Il l'a toujours incarné.
02:02:10Il n'aime pas beaucoup la démocratie, disons banale, celle des compromis, celle des compromissions.
02:02:18Il préfère quelque chose de beaucoup plus radicalisé.
02:02:22Et Yohann, c'est vrai que les positions de Dominique Develpin qui ont été révélées
02:02:26aussi après le 7 octobre, on peut le souligner également.
02:02:29Oui, pour moi, il a perdu tout crédit de toute façon depuis le 7 octobre.
02:02:32Il dit quand même quelque chose qui est quand même très surprenant.
02:02:38Il dit, voici venu le moment d'apaiser la France.
02:02:42Et pour apaiser la France, on va nommer la France insoumise dans un gouvernement au sein
02:02:47du Nouveau Front Populaire.
02:02:49Pour apaiser la France, effectivement, tournons-nous vers la France insoumise.
02:02:51Je pense que c'est la bonne solution.
02:02:53Il n'y a pas de doute.
02:02:54Les choses iront beaucoup mieux.
02:02:55Les Français seront beaucoup plus unis.
02:02:57Non, mais c'est une vaste blague.
02:02:58Et puis Dominique Develpin, pardon, mais il connaît quand même bien la Constitution.
02:03:01Je veux dire, il a été Premier ministre, il a été secrétaire général de l'Élysée.
02:03:05Il n'ignore pas qu'avec moins de 200 députés, rien ne contraint le chef de l'État à se
02:03:11tourner vers le Nouveau Front Populaire pour nommer un Premier ministre.
02:03:15C'est comme Sophie Binet qui dit « j'exige, j'exige » du chef de l'État qu'il nomme
02:03:21un Premier ministre du Nouveau Front Populaire.
02:03:23Non, pardon, ça ne se passe pas comme ça.
02:03:25Relisez la Constitution si vous voulez.
02:03:27Dominique Develpin peut la relire, je n'en sais rien, mais ça ne fonctionne pas comme ça.
02:03:31« J'exige ».
02:03:32Oui, oui, « j'exige ».
02:03:33On va y revenir dans un instant, mais Judith Zintrou sera intéressante également d'entendre
02:03:36votre avis.
02:03:37Justement, au-delà de ce que disait Noël Lenoir, qui est tout à fait juste sur le
02:03:41côté à la fois autoritaire, romantique, amoureux des régimes forts, donc plutôt
02:03:46de droite, si on peut dire, et de gauche, de Dominique Develpin, il fait aussi partie
02:03:54de ces hommes politiques qui sont en général retirés et qui vont chercher des brevets
02:04:01de respectabilité, des bons points à gauche.
02:04:06Je pense à Jacques Toubon, par exemple, qui est devenu complètement de gauche à gauche
02:04:15de la gauche.
02:04:16Qui a débuté à droite de la droite, mais charmant, lui, c'est un tempérament très
02:04:22différent, mais il a un problème, je ne sais pas lequel, mais…
02:04:27Et en fait, ces gens-là, que ce soit Villepin ou que ce soit Toubon, sont des idoles.
02:04:32La France Insoumise ne tarie pas des loges.
02:04:35Je me souviens de déclarations enflammées de Daniel Simonnet, amoureuse de Jacques Toubon.
02:04:41Vraiment, il était formidable, il fallait lui éréger les statuts.
02:04:45Dominique Develpin, c'est pareil, il fait un tabac à la France Insoumise, c'est une
02:04:50bonne carrière.
02:04:51C'est là qu'il faut commencer à se poser des questions.
02:04:52Quand il faut devenir très populaire au sein de la France Insoumise, ça doit vous
02:04:55interroger quand même.
02:04:56La vraie droite républicaine, a dit Olivier Faure, d'ailleurs.
02:04:58C'est assez fascinant, d'ailleurs, le crédit dont bénéficie encore aujourd'hui
02:05:01Dominique Develpin.
02:05:02C'était quand même l'homme de la dissolution ratée de 97, c'était l'un des acteurs
02:05:08clés de Clearstream.
02:05:09Alors certes, il y a eu le discours à l'ONU, on s'en souvient tous, mais d'un point
02:05:14de vue politique, il est allé d'échec en barbouzerie qui, de certaine manière, aurait
02:05:21déjà dû le disqualifier de commenter la vie politique française.
02:05:25Donc, moi, je suis toujours un petit peu fasciné de voir à quel point certains médias continuent
02:05:30à lui dérouler le tapis rouge comme s'il était un vieux sage, alors que moi, je me
02:05:34souviens...
02:05:35Quand on critique sa famille d'origine, on a toujours table ouverte dans certains médias.
02:05:41Je me souviens de François Anacabana qui avait écrit un livre sur Dominique Develpin, c'était
02:05:45La Diagonale du Fou, je crois, et il me semble que tout était dit dans cette espèce d'homme
02:05:50de feu, mais qui souvent déborde de partout.
02:05:54Je rajouterais à cela les liens qu'il entretient avec le Qatar.
02:05:57Alors, quels liens précisément entretient-il ? Je ne vais pas trop m'avancer, mais ce
02:06:02sont des liens qui sont de nature à nous interroger.
02:06:05Et vous savez, on dit toujours qu'il faut savoir d'où l'on parle.
02:06:09Je voudrais bien savoir d'où parle Dominique Develpin ? C'est une question que j'aimerais
02:06:13bien lui poser, effectivement.
02:06:14Il n'a pas répondu à Madame de Malherbe.
02:06:18Cette question lui avait été posée.
02:06:20Il ne répondra pas.
02:06:22Je vous propose que nous nous arrêtions à présent sur une autre attente forte des Français,
02:06:26la question du pouvoir d'achat, bien sûr, et le Nouveau Front Populaire, ça, il l'a
02:06:31bien compris, avec une mesure alléchante, un SMIC à 1 600 euros net, une hausse de
02:06:36plus de 14% du salaire minimum.
02:06:39Alors, cela est frais et on le comprend énormément les chefs d'entreprise, mais les petites
02:06:44entreprises, les partisans de la mesure, eux, défendent sans doute le gain du pouvoir d'achat
02:06:49pour les salariés.
02:06:51Sandrine Rousseau, vous allez voir, ce n'est pas forcément très clair non plus.
02:06:55Cela a été peut-être posé sur un point de table, mais de là à ce que ce soit très
02:06:58réfléchi, nous allons nous interroger.
02:07:01On écoute Sandrine Rousseau.
02:07:04Je dis de 1 398 euros actuellement à 1 600 euros, que ces 1 600 euros de toute façon
02:07:10seraient atteints par les calculs normaux d'augmentation du SMIC dans les deux années.
02:07:19Donc, en fait, c'est une accélération de l'augmentation et nous avons prévu, sur les
02:07:263-4 ans, c'est une accélération, ce n'est pas non plus une révolution.
02:07:30Nous avons prévu un fonds d'aide au TPE et PME parce qu'en effet, la charge est lourde
02:07:36pour les petites et moyennes entreprises, ce qui fait qu'en fait, l'État prendrait
02:07:40en charge pour les petites et moyennes entreprises, l'augmentation de ce SMIC.
02:07:46Alors, avant de vous entendre, on va écouter Nicolas Boujoux, il est économiste et il
02:07:50intervenait tout à l'heure sur notre antenne.
02:07:52Écoutez-le.
02:07:55Le principal danger d'une hausse aussi rapide du SMIC, c'est que, certes, vous allez augmenter
02:08:01le pouvoir d'achat de quelques salariés, mais vous allez en même temps détruire des
02:08:05emplois et faire remonter le chômage.
02:08:07Et d'ailleurs, quand Sandrine Rousseau dit on va mettre en place un fonds d'aide au TPE,
02:08:15d'une part, c'est bien l'aveu que c'est une mesure dangereuse, mais en plus, je voudrais
02:08:19quand même bien que nos téléspectateurs comprennent bien l'absurdité du mécanisme.
02:08:24On va faire payer la hausse du SMIC en étant conscient de mettre les TPE et les PME en
02:08:29difficulté et en mettant ça dans la hausse de la dette publique.
02:08:33Et Nicolas Boujoux qui ajoutait, et c'était intéressant, que les grandes entreprises
02:08:37finalement ne payaient pas leurs salariés au SMIC, ils étaient tous plus ou moins payés.
02:08:41Donc ce seront, j'ai eu l'intro, les TPE, quoi qu'il arrive, qui vont être pénalisés.
02:08:45Bien sûr, et l'argument de Sandrine Rousseau est tout à fait étonnant, elle dit ce n'est
02:08:48qu'une accélération d'une augmentation qui sera intervenue de toute façon, puisque
02:08:52le SMIC est plus ou moins indexé sur l'inflation.
02:08:56Mais alors dans deux ans, qu'est-ce qui se passerait si on augmentait aujourd'hui
02:09:01le SMIC de 15% ? On dirait dans deux ou trois ans, ah ben non, on a fait l'augmentation
02:09:07donc on ne bouge plus.
02:09:08Ça ne tient pas debout.
02:09:09Deuxième problème, on sait très bien quand on augmente le SMIC, les gens qui sont un
02:09:14peu au-dessus, il va falloir les augmenter aussi, sinon vous avez un phénomène d'écrasement
02:09:20qui est déjà très patent en France, qui explique ce qu'on appelle la smicardisation
02:09:26de la société française, où il n'y a pas de possibilité d'avoir des salaires
02:09:34plus élevés.
02:09:35Tout est une médiane écrasée autour du SMIC et dans le cas de ce que dit Sandrine
02:09:42Rousseau, en plus absolument pas financée, si ce n'est en aggravant encore la dette
02:09:49et les déficits publics.
02:09:51Impossible à mettre en œuvre, donc Yoann Uzei, on l'a bien compris, on a beau effectivement
02:09:55analyser dans tous les coins et les recoins, voilà, un constat, in fine, ce n'est pas
02:10:01applicable.
02:10:02Mais au-delà de ça, ce qui est très révélateur de ce que dit Sandrine Rousseau, c'est que
02:10:06ce programme a été fait au doigt mouillé en fait, parce qu'elle nous dit, on va augmenter
02:10:11le SMIC, mais Judith l'a dit, c'est une accélération, c'est-à-dire que dans deux
02:10:15ans on serait parvenu, quoi qu'il arrive, à cette augmentation, donc ça revient à
02:10:18augmenter le SMIC quand même de 7% chaque année, ce qui n'est absolument jamais arrivé.
02:10:23Et donc elle est reprise, on lui dit, ah bon, mais vous augmentez le SMIC de 15% en deux
02:10:27ans ? Et elle dit, oui, on fera en deux ans, peut-être trois ou quatre ans, on verra.
02:10:31Donc elle n'en sait absolument rien, ça veut dire que cette mesure n'a pas du tout
02:10:34été préparée, elle n'a aucune idée de comment la mettre en œuvre.
02:10:37C'est-à-dire que c'est un programme qui a été fait sur un coin de table en réalité.
02:10:41Ça me rappelle un peu l'histoire des 35 heures.
02:10:43On est dans le cadre d'une dissolution législative anticipée, la gauche sur un coin de table
02:10:48écrit son programme, elle y met les 35 heures, et ça a contribué à ruiner et à affaiblir
02:10:52la France en réalité, eh bien, on serait un peu dans le même cas de figure avec cette
02:10:57mesure-là.
02:10:58Mais ce qui est terrible de Noël Lenoir, c'est que ça suscite de l'espoir pour
02:11:02certains travailleurs, pour certains Français qui se disent, mais oui, peut-être que c'est
02:11:05possible.
02:11:06Et ce n'est pas le cas, en tout cas, pas comme ça.
02:11:08Non, mais moi, ce que je trouve fascinant, parce que cette dame est quand même professeure
02:11:11d'université, c'est ce programme, c'est professeur d'économie, c'est qu'en fait,
02:11:19ils ne font pas du tout d'économie le programme du nouveau front populaire, parce que moi,
02:11:25je le mets dans le même sac, les socialistes et LFI, parce que c'est LFI qui donne le
02:11:30ton, qui donne le la, qui les domine, qui les a manipulés en quelque sorte, qui leur
02:11:34a fait signer n'importe quoi.
02:11:35Ce programme, il est fascinant ce programme, il n'y a pas une fois le mot économie au
02:11:40sens de activité économique, il n'y a que des aides, l'aide d'État, l'aide pour
02:11:47le droit d'asile, l'aide de l'augmentation des salaires, le recrutement, etc. et faire
02:11:53payer les riches.
02:11:55Sauf qu'on est quand même dans un monde global et que faire payer les riches, on sait
02:11:59très bien qu'en fait, les riches, ils ne vont pas payer parce qu'ils ne seront plus
02:12:04là.
02:12:05Donc en réalité, je trouve qu'avoir autant de députés à l'Assemblée nationale qui
02:12:10font semblant ou qui sont complètement ignorants d'une donne qui est qu'un pays, c'est
02:12:16comme une famille, ça se gère, on ne peut pas avoir un panier percé sans arrêt parce
02:12:21que ça ne fonctionne pas et qui trompe les gens, moi je trouve que c'est de la tromperie,
02:12:26comme il y a des pratiques commerciales trompeuses, ce sont des pratiques politiciennes trompeuses
02:12:31et je trouve ça extrêmement grave pour un pays comme la France qui a quand même un
02:12:34certain rang à tenir, qui a un passé, une histoire et qui est confrontée à une crise
02:12:42très grave, non seulement culturelle et politique, mais également économique et financière
02:12:46avec une dette qui n'a jamais été aussi élevée dans l'histoire de la République,
02:12:51et donc moi j'avoue que je suis inquiète de voir que cette place politique qui sera
02:12:59confrontée aux réalités peut faire encore beaucoup de casse.
02:13:02Vous savez que Jean-Luc Mélenchon est au courant que le gouvernement français va être
02:13:09convoqué à Bruxelles en septembre et se met de présenter un plan d'économie, alors
02:13:14il compte sur ces fameux 230 milliards de cadeaux aux entreprises qu'il veut supprimer,
02:13:21c'est aussi dans le programme.
02:13:23Alors Clémence Guettet, qui est une des rédactrices des programmes, la rédactrice principale
02:13:28des programmes de la France Insoumise, a été interrogée à ce sujet-là, alors d'abord
02:13:33elle ne se rappelait plus bien si 230 milliards c'était sur un an ou plusieurs années,
02:13:38finalement c'était plusieurs années, finalement ce n'étaient pas des cadeaux, c'étaient
02:13:44des aides, donc ce n'était pas sur-sûr-sûr qu'il fallait les supprimer, bref, l'amateurisme
02:13:52régnait et en fait derrière l'amateurisme, qu'est-ce qu'on trouve ? Comme d'habitude,
02:13:57la démagogie.
02:13:58C'est vrai que c'est terrible Raphaël, peut-être pour conclure, on va revenir sur
02:14:04la CGT, on va rester dans cet univers du travail, vous vouliez y ajouter juste un mot ?
02:14:09Pour reprendre les propos que l'on a prêtés à Emmanuel Macron lorsqu'il était secrétaire
02:14:13général adjoint de l'Elysée et qu'il parlait du programme économique de François
02:14:17Hollande, il disait « c'est Cuba sans le soleil », la vérité c'est que le programme
02:14:22économique de la France Insoumise et du nouveau Front Populaire, c'est exactement ça en
02:14:27pire.
02:14:28En tout cas, allons désormais dans la galaxie des syndicats, puisqu'à revers de plus
02:14:33d'un siècle de tradition CGT sans consigne électorale, rappelons-le, Sophie Binet fait
02:14:39désormais pression très offensive sur l'Elysée pour qu'un gouvernement du nouveau Front
02:14:45Populaire soit mis en place.
02:14:46Regardez ce qu'elle dit Sophie Binet, « la CGT des cheminots a décidé d'appeler à
02:14:49des rassemblements le 18 juillet pour mettre l'Assemblée Nationale sous surveillance ».
02:14:55Ce n'est pas rien, il faut une pression populaire et citoyenne pour que le résultat
02:14:59des élections soit respecté.
02:15:01Voilà ce que dit Sophie Binet, alors dans la galaxie des syndicats, les propos de Sophie
02:15:08Binet ne sont pas réjoints, je vous propose d'écouter justement un autre syndicaliste
02:15:12qui réagissait sur notre antenne, il s'agit de Cyril Chabanier de l'ACFTC, écoutez.
02:15:17Non, on n'appelle pas les Français à descendre dans la rue pour faire pression, nous sommes
02:15:24très attachés à l'ACFTC, nous sommes un syndicat libre et indépendant de tout parti
02:15:29politique depuis plus de 100 ans et donc on se refuse toujours à commenter et encore
02:15:34moins j'allais dire à juger les choix des électeurs et donc les choix de nos concitoyens.
02:15:40On ne franchira jamais ce cap de faire de la politique, certains sont limites, je suis
02:15:47peut-être même gentil en disant ça, la loi dans les sept critères de représentativité
02:15:52indique qu'il doit y avoir l'obligation d'indépendance politique, après chacun
02:15:57a sa vision de la démocratie, encore une fois nous on ne juge pas les électeurs, le
02:16:02gouvernement n'a pas encore été mis en place, il n'est pas question pour l'ACFTC
02:16:07de dire qui doit être Premier ministre, il n'est pas question de marcher sur Matignon
02:16:12comme j'ai pu l'entendre.
02:16:14Noël Lenoir, est-ce que vous parleriez d'un tournant pour l'ACGT avec les propos, les
02:16:20propos très forts, très inquiétants même on peut le dire, de Sophie Binet ces derniers
02:16:23jours ?
02:16:24D'abord ce qui me frappe, on sait que l'ACGT est un peu menacée par Sud ou par les syndicats
02:16:31notamment la SNCF etc. donc ils courent un peu les uns après les autres dans la radicalité,
02:16:38dans la culture, le multiculturalisme etc. c'est toujours une certaine clientèle qu'ils
02:16:46visent.
02:16:47En dehors de cela, je pense qu'on vit un tournant en gros depuis la France Insoumise,
02:16:52c'est-à-dire que les démocraties vivent sur la menace qui ne vient pas de l'extrême
02:16:56droite mais qui vient de l'extrême gauche, ça a été vrai en Angleterre, c'est vrai
02:17:01chez nous.
02:17:02Nous sommes menacés parce qu'il y a eu des élections, bon on en tient compte, on
02:17:08les aime, on ne les aime pas mais on en tient compte et on essaye de sortir une solution.
02:17:12Ce n'est pas ça qui les intéresse, ce qui les intéresse c'est de faire peur.
02:17:15Le chaos ?
02:17:16C'est de faire peur, de menacer.
02:17:18Alors je vais faire une comparaison qui paraît très audacieuse et je ne voudrais pas qu'on
02:17:23fasse penser qu'on est dans la même situation.
02:17:25Mais quand la chambre qui a élu comme présidente du conseil, Léon Blum, à la veille de la
02:17:33guerre a élu Pétain en masse avec à peu près le même nombre que ceux qui avaient…
02:17:41c'est parce qu'ils avaient peur, il y avait des menaces et moi ce que je crains
02:17:45beaucoup c'est qu'on vive sous la menace perpétuelle de ces gens-là, c'est-à-dire
02:17:51avec une osmose totale, une fongibilité totale entre certains syndicats et certains parties
02:17:58radicalisées.
02:17:59Et je trouve que ça, si nous ne réagissons pas, nous allons connaître des temps extrêmement
02:18:05difficiles parce que les gens ont peur.
02:18:06Alors justement, on va écouter Bernard Vivier, Bernard Vivier il était avec nous tout à
02:18:09l'heure, il est expert des questions sociales et syndicales, président de l'institut supérieur
02:18:13du travail et justement il faisait, il partageait ce point de vue, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
02:18:19il y a une porosité finalement entre la France insoumise et la CGT, écoutez-le.
02:18:24La CGT aujourd'hui est toujours en recherche d'une doctrine, d'un positionnement, elle
02:18:31n'a pas fait son évolution vers le réformisme et aujourd'hui elle trouve dans les rangs
02:18:37de la France insoumise cette espèce de retour de culture, de la rupture, de la barricade,
02:18:43de la contestation et non pas de la revendication.
02:18:46Yoann, vous avez un tournant donc.
02:18:48Ne le dites pas.
02:18:49Ecoutez, d'abord on n'est jamais déçus par la CGT, c'est vrai que là ils nous ont
02:18:55habitués mais on savait que la CGT était sectaire, on sait maintenant qu'ils sont
02:19:02factieux parce qu'appeler à faire le siège de l'Assemblée nationale, quand on dit on
02:19:07va mettre les députés sous surveillance, ça revient à faire le siège de l'Assemblée
02:19:11nationale.
02:19:12Donc c'est une proposition qui est une proposition factieuse en réalité, je crois que c'est
02:19:16le terme qui convient bien mais ça ne surprend pas en réalité de Mme Binet parce que Mme
02:19:20Binet est une alliée politique et idéologique de Jean-Luc Mélenchon, donc elle adopte les
02:19:26méthodes de Jean-Luc Mélenchon, la CGT est devenue un syndicat factieux allié d'un
02:19:32parti qui a aussi des positions factieuses, je vous renvoie au tweet d'Adrien Quatennens
02:19:37qui appelle à marcher en direction de Matignon, donc après avoir soutenu l'idéologie de
02:19:44Jean-Luc Mélenchon, Mme Binet en adopte les méthodes, voilà c'est la suite logique.
02:19:48On va écouter d'ailleurs Léon Desfontaines qui était l'invité d'Europe cet après-midi
02:19:52chez Eliott Deval, alors Eliott Deval lui dit mais est-ce que vous soutenez cette phrase
02:19:55de nous allons mettre l'Assemblée nationale sous surveillance, on va écouter sa réponse.
02:20:01Mettre sous surveillance l'Assemblée nationale, vous condamnez ou pas ?
02:20:06Non je ne condamne pas, mais la question c'est qu'est-ce qu'il y a derrière le mettre sous surveillance.
02:20:10Ce que je dis c'est que la démocratie, il y a bien sûr la démocratie qui s'exprime à l'Assemblée
02:20:14nationale et dans nos institutions, mais il y a aussi la démocratie sociale et ce qui ça veut
02:20:21dire c'est qu'il faut aussi que les forces syndicales, les forces sociales puissent aussi
02:20:24exprimer la remondication légitime des travailleurs et que oui on aura besoin, je le dis aussi,
02:20:29on aura besoin en effet d'avoir le soutien des syndicats si nous voulons pouvoir mettre en place
02:20:34certaines mesures. Vous voulez mettre l'Assemblée nationale sous surveillance M.Defontaine ?
02:20:38Prenons l'exemple de la réforme des retraites. Mais non mais attendez, c'est deux choses différentes.
02:20:41Est-ce que vous voulez, oui ou non, mettre l'Assemblée nationale sous surveillance ?
02:20:45Elle est sous surveillance, elle est filmée H24, l'Assemblée nationale, tous les débats sont publics.
02:20:49Non mais arrêtez, ne nous prenez pas pour des imbéciles M.Defontaine.
02:20:51Mais je vais vous dire ce qu'il y a derrière. Ce qu'il y a derrière c'est qu'il y en a une syndicaliste
02:20:54qui met la pression sur des députés élus par la nation.
02:20:57Comme lors de la réforme des retraites. Et si, pendant la réforme des retraites,
02:21:00les syndicats n'étaient pas descendus dans la rue pour mettre la pression...
02:21:02C'est ça votre notion de la démocratie ?
02:21:04Ah ben moi je pense que oui, on a besoin...
02:21:05C'est ça votre vision, il faut mettre sous surveillance l'Assemblée nationale ?
02:21:09Bien sûr, il faut surveiller le vote des députés. Moi je l'ai toujours dit.
02:21:12J'ai dit, un des grands mâles français aujourd'hui, c'est de ne pas connaître les débats à l'Assemblée nationale.
02:21:15De ne pas savoir que les 88 députés du Rassemblement national, par exemple,
02:21:19ils ont voté contre l'augmentation des pensions de retraite.
02:21:21Ça, les Français, ils sont bien en droit de le savoir.
02:21:24Voilà, il faut surveiller le vote des députés.
02:21:27Julie Vintraud nous dit, Léon Desfontaines, tout cela est quand même inquiétant.
02:21:30C'est pour ça que je disais tout à l'heure que le danger n'est pas la nomination d'un Premier ministre LFI,
02:21:37mais les réseaux autour, la rue, l'agitation, le noyautage et l'appel à la violence.
02:21:47Parce que vraiment, c'est une description des rapports civiques, des rapports politiques,
02:21:54complètement ahurissante de violence.
02:21:57Et le patron de la CFTC, que vous interrogiez, a parfaitement raison de faire ce rappel à la loi.
02:22:05Madame Binet trahit son mandat.
02:22:09Elle trahit ses adhérents qui ne l'ont pas élue pour être à la remorque,
02:22:15ni à l'avant-garde d'un parti politique, d'une formation politique.
02:22:21Et nous avons bien compris donc effectivement que la CGT avait des méthodes dangereuses.
02:22:25Et pourtant, je ne sais pas si vous avez souligné cela, dans la presse ces dernières heures,
02:22:29c'est l'agence France Presse notamment qui a fait une dépêche.
02:22:32Pour les téléspectateurs, le principe est le suivant.
02:22:34Souvent, ces dépêches sont récupérées par la presse.
02:22:37Alors, il y avait une dépêche sur la CGT et cette dépêche disait que, voilà, on le voit,
02:22:45la coordination, la dépêche concernant Sophie Binet, après sa lettre aux Français,
02:22:50Binet demande à Macron de sortir du déni.
02:22:53Voilà, donc tout un message assez sympathique.
02:22:56En revanche, la coordination orale sortira les fourches si écologistes ou insoumis entrent au gouvernement.
02:23:03On voit bien là le deux poids deux mesures de ces articles.
02:23:06Mais est-ce que ça vous surprend ?
02:23:07Ça ne me surprend pas.
02:23:08Mais on va écouter, avant de vous entendre, on va écouter Serge Bousquet-Cassagne,
02:23:11l'un des leaders du mouvement hivernal de la colère agricole.
02:23:14Il est justement revenu sur cette menace de sortir les fourches si la gauche arrive.
02:23:19Écoutez.
02:23:23Si on a par exemple Marine Tendelier au gouvernement, comme ministre de l'agriculture ou de l'écologie,
02:23:31nous serons obligés de ressortir et peut-être de sortir nos fourches.
02:23:37Alors je parlais bien évidemment des fourches, des télescopiques qui sont au bout de notre acteur
02:23:44et non pas des fourches où on mettrait, attention à mes propos, des têtes coupées pour faire la révolution.
02:23:54Bon voilà, effectivement, Noël Le Noir.
02:23:55L'explication toujours est-il qu'il y a quand même un deux poids deux mesures de l'agence France Presse d'un côté,
02:23:59alors que la patronne de la CGT, Sophie Binet, appelle à des marches, appelle à faire pression,
02:24:03appelle à surveiller l'Assemblée Nationale.
02:24:05Là, on a vu cette dépêche plutôt sympathique qui relève cette actualité.
02:24:09Puis de l'autre, nous avons, on l'a entendu, la coordination rurale qui, elle, y fait part de son énervement.
02:24:18Mais la dépêche qui est rédigée, c'est sortira les fourches chez Ecologistes.
02:24:24Si on y entre au gouvernement, comme si la coordination rurale, aujourd'hui, était le danger révolutionnaire en France,
02:24:28ce qui n'est bien évidemment pas le cas.
02:24:30Alors, si la question porte sur l'AFP, vous n'êtes pas très étonné de leur position.
02:24:35Non.
02:24:36Puisqu'ils avaient refusé de qualifier de terroristes le Hamas, alors que c'est une organisation terroriste,
02:24:43au moins en Europe et aux Etats-Unis et dans d'autres démocraties.
02:24:47Ils n'utilisent pas…
02:24:48Donc en réalité, en réalité, on marche sur la tête.
02:24:51C'est-à-dire que les syndicats veulent jouer les politiques.
02:24:55Les politiques, alors qu'on est en régime qui n'est pas vraiment parlementaire, veulent imposer.
02:25:02Et ils proclament avoir gagné les élections.
02:25:05Mais ils n'ont pas gagné les élections.
02:25:07Il y a toujours un parti socialiste, d'ailleurs, qui n'est pas totalement aligné sur LFI.
02:25:11Et LFI n'a pas augmenté le nombre de ses députés.
02:25:13Donc, en réalité, on marche sur la tête.
02:25:16Et je crois que…
02:25:18Moi, j'ai toujours été pour qu'il y ait beaucoup plus de transparence sur les syndicats, les ONG, etc.
02:25:23Je crois qu'il faut mettre tout ça à plat.
02:25:26C'est-à-dire que les syndicats nous disent ce qu'ils font.
02:25:29Pour qui ils roulent.
02:25:31Parce qu'on ne sait pas vraiment.
02:25:32Plus de transparence.
02:25:33C'est très curieux.
02:25:34On le devine.
02:25:35On le devine facilement.
02:25:36On savait que la CGT était assez proche du Parti communiste.
02:25:38Maintenant, ils sont proches de LFI.
02:25:40Parce que le Parti communiste n'existe plus ou presque plus.
02:25:43Mais moi, je suis pour une certaine transparence.
02:25:45Parce que les citoyens ont le droit de savoir qui est derrière cette action politique de certains syndicats.
02:25:53Et singulièrement, la CGT.
02:25:55On a le droit de savoir.
02:25:56Moi, je me pose des questions.
02:25:58Je n'ai pas les réponses.
02:25:59Je me pose des questions.
02:26:00Et je pense qu'il faut beaucoup, beaucoup plus de transparence dans le financement d'un certain nombre d'organisations.
02:26:06Et peut-être que ça va être dans le programme du prochain Premier ministre.
02:26:09Julie de Ventrebain.
02:26:10Je vais vous décevoir.
02:26:12Je ne suis pas choquée.
02:26:13Je ne suis pas choquée.
02:26:14D'abord, parce que comme Noël Lenoir le dit, il y a eu bien, bien pire de la part de l'AFP.
02:26:19En plus, c'est factuel.
02:26:20Là, le représentant de la coordination rurale qui nous explique que ces fourches ne sont pas vraiment des fourches.
02:26:27Bon.
02:26:28Non, c'est-à-dire qu'on a…
02:26:29Voilà.
02:26:30Voilà.
02:26:31Pas non plus nous prendre pour des perdants de l'année.
02:26:33C'est très bien ce qu'il disait.
02:26:35Il voulait que le message porte.
02:26:37Il y a eu beaucoup plus choquante de la part de l'AFP.
02:26:39Par exemple, dans toutes les dépêches de l'AFP, il est question de l'extrême droite à propos du Rassemblement national et jamais de l'extrême gauche.
02:26:48Parce qu'ils vous diront que le Conseil d'État considère…
02:26:50Exactement.
02:26:51Parce que le Conseil d'État a épousé, légitimé cette vision avec des arguments qui me paraissent tout à fait contestables,
02:27:01mais qui ouvrent la voie à ce genre de traitements partiaux.
02:27:06Et peut-être pour conclure, nous pouvons souligner tout de même que lorsqu'il y a eu cette colère du monde agricole, la coordination rurale est descendue.
02:27:13On peut souligner néanmoins qu'il n'y a pas eu de violences.
02:27:16Violences envers les forces de l'ordre, de violences, si je puis dire, révolutionnaires.
02:27:20Et ce n'a pas été le cas quand, effectivement, la CGT est descendue dans la rue avec derrière, à côté, les Black Blocs.
02:27:26Et là, on l'a vu.
02:27:27Pour conclure, Raphaël Sainvi des violences.
02:27:29C'était ça aussi que nous pouvions…
02:27:31Mais d'ailleurs, ce n'est pas très étonnant que la FP se plaise à surligner, finalement, les propos malheureux du patron.
02:27:41Oui, voilà, c'est ça. Ils ont été surlignés.
02:27:43Mais pourquoi ils le font ? Parce qu'il y a toujours cette idée que la coordination rurale serait une émanation du rassemblement national,
02:27:52malgré tous les démentis qui ont été faits, malgré tout ce que ces syndicalistes agricoles ont pu apporter comme démentis.
02:28:00Et comme indépendance.
02:28:02L'idée même que la coordination rurale marcherait main dans la main avec le RN et que l'on puisse mettre en exergue un faux pas,
02:28:11et quasiment factieux, c'est d'une certaine manière accuser, par ricochet, le Front National d'être, à son tour, factieux.
02:28:18Et c'est avec vous, mon cher Raphaël, que nous terminons.
02:28:21Nous concluons cette émission.
02:28:22Un grand merci à tous les quatre.
02:28:23Merci à vous, chers amis et spectateurs, de nous avoir suivis.
02:28:26La promesse a été respectée, me semble-t-il.
02:28:28100% politique pendant trois heures.
02:28:30Un grand merci à Martin Mazur d'avoir préparé cette émission, à toutes les équipes techniques également.
02:28:36L'actualité qui continue, bien sûr, sur CNews.
02:28:39Simon Guillin, dans un instant, avec l'édition de la nuit.
02:28:42Excellente nuit sur notre antenne.