100% Politique Week-End (Émission du 13/07/2024)

  • il y a 3 mois
A l’occasion des élections législatives, CNEWS vous propose un nouveau rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.

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00:00:00Bonsoir à tous, soyez les bienvenus dans Soir Info, merci beaucoup de nous accompagner
00:00:06jusqu'à minuit.
00:00:07Au sommaire de cette émission, on reviendra sur ces projets d'attentats déjoués.
00:00:11Cinq personnes, dont quatre mineurs, ont été mises en examen.
00:00:14Elles sont soupçonnées, entre autres, d'avoir évoqué une action violente contre un lycée.
00:00:19À Angers, un autre mineur est lui suspecté d'avoir voulu s'attaquer aux festivités
00:00:23du 14 juillet.
00:00:24Daniel Rémy, expert en terrorisme et sécurité, sera avec nous pour en parler.
00:00:29Qui sera le candidat du nouveau Front populaire au poste de Premier ministre ?
00:00:33La France insoumise et les communistes sont sur la même longueur d'onde.
00:00:36Huguette Bellot, présidente du Conseil régional de la Réunion, est leur favorite.
00:00:40Mais là encore, l'Union à gauche reste fragile.
00:00:42Les socialistes veulent imposer leur patron, Olivier Faure.
00:00:46Et puis du côté du camp présidentiel et de la droite, personne ne semble vouloir s'aider également.
00:00:51Rachida Dati appelle la droite républicaine à une coalition.
00:00:54Laurent Wauquiez, président du groupe à l'Assemblée nationale, n'en veut pas.
00:00:57Là aussi, qui aura le dernier mot ? On en débat dans SoinInfo.
00:01:01Et puis enfin, on évoquera également la prise de parole d'Emmanuel Macron depuis le ministère des Armées.
00:01:06Le meurtre de la petite Célia près de Rouen.
00:01:09Un psychiatre nous parlera du profil du principal suspect.
00:01:12Son beau-père, consommateur de drogue, est connu pour des troubles psychiatriques.
00:01:15Et puis enfin, on reviendra sur les fêtes de Bayonne.
00:01:17Un homme est toujours entre la vie et la mort après avoir été agressé.
00:01:20Alessandro Lavarda, secrétaire régional sud-ouest du syndicat Alternative Police,
00:01:25sera notre invité pour en parler.
00:01:29Et pour tout débriefer, tout commenter de cette actualité chargée avec moi ce soir,
00:01:33Noémie Alioa, journaliste et essayiste.
00:01:36Bonsoir Noémie.
00:01:36Bonsoir.
00:01:37Lucas Jakubowicz également, journaliste politique.
00:01:40Bonsoir Lucas.
00:01:42Avec moi à ma droite aussi, Raphaël Stainville, journaliste.
00:01:45Bonsoir Raphaël.
00:01:46Bonsoir Michael.
00:01:46Et puis Jean-Baptiste Souffron, avocat.
00:01:49Bonsoir.
00:01:49Actualité chargée, vous l'avez vu, mais juste avant, un petit point sur l'info,
00:01:53c'est avec Sandra Tchombo.
00:01:55Les forces de l'ordre
00:02:01Bonsoir à tous.
00:02:02A la une de l'actualité, le dispositif important des forces de l'ordre prévue ce 14 juillet.
00:02:07Quelques 130 000 policiers et gendarmes sont mobilisés ce week-end en France.
00:02:1111 000 à Paris, précise le ministre de l'Intérieur sur X, Gérald Darmanin,
00:02:15mais également en garde les personnes tentées de semer le trouble et appel à la cohésion nationale.
00:02:21Si les vacances ont démarré pour certains étudiants,
00:02:23d'autres attendent une proposition d'affectation dans l'enseignement supérieur pour la rentrée.
00:02:28Plus de 85 000 candidats n'ont pas reçu d'offre via parcoursup.
00:02:32Le ministère de l'Enseignement supérieur souligne une hausse de 2,5 %
00:02:36du nombre de lycéens inscrits sur la plateforme par rapport à 2023.
00:02:40Et puis, nous pouvons oublier certaines erreurs.
00:02:43Ce sont les mots de Volodymyr Zelensky.
00:02:44Il a évoqué la gaffe de Joe Biden jeudi au sommet de l'OTAN à Washington.
00:02:49Le chef d'État américain avait annoncé le président Poutine
00:02:52alors qu'il accueillait le président ukrainien.
00:02:54Ce dernier a évoqué une erreur et salue l'aide des États-Unis pour son pays.
00:02:58Merci beaucoup, Sandra Accombo.
00:03:00Sandra, qu'on retrouvera tout à l'heure pour l'édition de la nuit.
00:03:03Ça sera bien évidemment à minuit.
00:03:05En attendant, on va commencer cette émission Soir Info avec ces nouveaux projets d'attentats déjoués.
00:03:11Un jeune adulte de 20 ans et quatre adolescents,
00:03:14dont le plus jeune a 14 ans, ont été mis en examen entre mai et juin.
00:03:18Quatre d'entre eux ont d'ailleurs été placés en détention provisoire.
00:03:21Ces individus sont soupçonnés d'avoir envisagé de rejoindre une organisation terroriste
00:03:26ou d'avoir évoqué aussi des actions violentes, notamment contre un lycée.
00:03:30Les détails, tous les détails avec Marie-Victoire Diodonné et puis on en reparle juste après.
00:03:36Ils ont 20, 17, 16 et 14 ans.
00:03:39Suspectés de projets terroristes, ces cinq jeunes ont été mis en examen.
00:03:43Selon le parquet national antiterroriste,
00:03:46les participants à ce groupe partageaient une même idéologie pro-jihadiste
00:03:50et envisageaient de rejoindre une organisation terroriste.
00:03:54Un fait marquant à leur âge, pourtant peu étonnant pour Claude Moniquet.
00:03:57Plus l'esprit est jeune, plus l'être humain est facile à manipuler.
00:04:02Il y a une propagande de l'État islamique, entre autres sur TikTok,
00:04:05qui est essentiellement dirigée vers ces jeunes,
00:04:08qui parlent à ces jeunes dans un langage qu'ils comprennent.
00:04:11Les services de renseignement auraient été alertés par le biais des échanges
00:04:14sur des groupes de discussion, un accélérateur de radicalisation.
00:04:18On a constaté depuis quelques années qu'il y a un phénomène
00:04:23dans certains cas de conversion express,
00:04:26mais également de radicalisation express,
00:04:29qui peuvent se passer en quelques jours ou en quelques semaines,
00:04:32là où dans le temps, à l'époque d'Al-Qaïda, il y a 25 ans,
00:04:35il fallait des années pour qu'un islamiste radical
00:04:40arrive à sa phase jihadiste.
00:04:43Quatre jeunes ont été placés en détention provisoire.
00:04:47La jeune fille, âgée de 14 ans, est sous contrôle judiciaire.
00:04:52Et voilà, preuve que la menace terroriste est toujours là.
00:04:55Pas de quoi rassurer les Français à moins de deux semaines
00:04:59maintenant des Jeux olympiques.
00:05:02Oui, cette menace, elle est plus présente que jamais.
00:05:06Il y a quelques semaines, quelques mois, on rencontrait Gérald Darmanin
00:05:10entouré des plus hauts dignitaires du renseignement français Place Beauvau.
00:05:17C'était Céline Berton, la patronne de la DGSI,
00:05:19qui expliquait que la moitié des objectifs
00:05:22que suivait le renseignement intérieur étaient des mineurs.
00:05:25On en voit la manifestation à travers ces cinq mises en examen,
00:05:31plus cette tentative d'attentat déjoué aujourd'hui à Angers.
00:05:38Oui, aujourd'hui, la radicalisation de ces jeunes.
00:05:44Candida au djihad se fait essentiellement sur Internet
00:05:49et un certain nombre de plateformes avec une autoradicalisation
00:05:53qui est alimentée par tous les flux sur les messageries cryptées.
00:05:59Et on constate encore une fois ce soir.
00:06:01D'ailleurs, Daesh, l'État islamique, n'hésite pas à utiliser,
00:06:05vous le disiez d'ailleurs, les réseaux sociaux et notamment TikTok
00:06:07pour faire sa propagande, voire recruter certains jeunes Français.
00:06:11On écoute à ce propos Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignement.
00:06:16Il y a une propagande de l'État islamique, entre autres sur TikTok,
00:06:19qui est essentiellement dirigée vers ces jeunes,
00:06:22qui parle à ces jeunes dans un langage qu'ils comprennent
00:06:25et qui peut avoir d'autant plus d'impact sur leur cerveau
00:06:28que ce cerveau, comme je l'ai déjà répété à plusieurs fois sur cette antenne,
00:06:31est encore en phase de formation, entre autres sur tout ce qui touche
00:06:34le rapport aux autres, l'affectivité et les émotions
00:06:40quand on est un très jeune adolescent.
00:06:42Alors, à qui la faute ?
00:06:44Les réseaux sociaux, les parents, l'éducation nationale ?
00:06:47Qui est responsable ?
00:06:48Écoutez, évidemment, c'est toujours différent en différents facteurs.
00:06:51On sait qu'il y a une jeunesse qui est perméable à cette idéologie.
00:06:54On sait que l'État islamique a été défait sur le terrain,
00:06:57mais que l'idéologie islamiste continue de progresser dans notre pays.
00:07:02Ce qui est inquiétant, c'est que nous vivons en ce moment,
00:07:03on le sait, une sorte d'imbroglio politico-politique.
00:07:07On vit dans une situation très instable d'un point de vue politique.
00:07:10On cherche un gouvernement, on cherche un Premier ministre.
00:07:12On en parle très largement.
00:07:13Et c'est dans ce contexte-là, si vous voulez, qu'on en vient parfois
00:07:16à oublier les vraies menaces qui pèsent sur notre pays.
00:07:19Et plus grave que ça encore, cette instabilité-là pourrait être
00:07:23instrumentalisée contre notre pays.
00:07:25Je rappelle qu'en Israël, pendant le 7 octobre,
00:07:27le Hamas a décidé d'attaquer l'État d'Israël parce qu'il savait
00:07:31que le pays était extrêmement divisé.
00:07:33Il y avait, on le rappelle, des révoltes sur une constitution judiciaire
00:07:37qui devait être ou non modifiée.
00:07:39Et donc, dans un pays extrêmement fracturé, extrêmement divisé,
00:07:42les menaces ont beaucoup plus de pouvoir et elles peuvent se servir
00:07:45de cette instabilité-là.
00:07:46Donc, évidemment, c'est une menace qui existe, qui continue
00:07:50d'être très présente sur notre sol et elle pourrait se servir
00:07:53de nos failles finalement.
00:07:56Lucas ?
00:07:57Sur TikTok et la radicalisation des jeunes sur TikTok,
00:08:00vous savez, il y a plusieurs spécialistes, des universitaires
00:08:02qui sont spécialisés dans la mise en place de coups d'État
00:08:05ou de renversement de régime.
00:08:06Effectivement, ces gens-là, ces universitaires s'intéressent
00:08:09énormément à TikTok comme levier de déstabilisation.
00:08:13Et d'ailleurs, pour les personnes qui peuvent être intéressées
00:08:15par la vulgarisation de la révolution sur TikTok,
00:08:18je les incite à lire le dernier livre de Jean-Christophe Ruffin
00:08:21qui s'appelle D'or et de jungle.
00:08:23On voit comment, grâce aux réseaux sociaux, il est possible
00:08:25de renverser un régime.
00:08:27En l'occurrence, dans le livre, c'est le sultanat de Brunei.
00:08:29Mais ça peut aussi être des démocraties en règle générale,
00:08:33puisque les démocraties sont les plus fragiles,
00:08:35parce que c'est là où l'accès à l'information est le plus réaliste.
00:08:39Oui, c'est vrai, on le sait, les jeunes aujourd'hui n'hésitent pas
00:08:41à aller sur les réseaux sociaux, que ce soit TikTok, TikTok X
00:08:45ou autre, ou Instagram, pour Snapchat aussi,
00:08:47pour ne pas le citer, pour se renseigner, pour s'informer.
00:08:50C'est l'une des premières sources d'informations et donc,
00:08:52forcément, ça influence aussi notre jeunesse.
00:08:54Raphaël Stainville ?
00:08:55Oui, en fait, il est toujours assez tentant d'essayer de désigner
00:09:01un bouc émissaire, qu'il s'agisse de l'éducation nationale,
00:09:04les politiques.
00:09:05On a parlé notamment d'un certain nombre de partis
00:09:08d'extrême gauche qui, aujourd'hui, prospèrent sur un antisémitisme
00:09:14presque assumé.
00:09:16Pour autant, je pense qu'il y a aussi une question
00:09:18qui est assez fondamentale, qui est celle de la jeunesse
00:09:21de manière très générale.
00:09:22La jeunesse, elle aspire à l'absolu.
00:09:26Et aujourd'hui, face finalement à des sociétés occidentales
00:09:30où l'idéologie, c'est l'idéologie du rien,
00:09:34ou très liquide, très vaporeux, avec finalement un consumérisme
00:09:40qui s'impose comme une sorte de nouveau dieu pour beaucoup.
00:09:45L'islam, aujourd'hui, dans sa version la plus radicale,
00:09:48propose finalement une sorte d'absolu qui séduit
00:09:52de plus en plus.
00:09:52Mais parce qu'aussi, il faut pouvoir réfléchir sur les failles,
00:09:57les béances de nos sociétés occidentales où, finalement,
00:10:01on ne propose plus grand-chose, plus de transcendance,
00:10:04plus de verticalité.
00:10:07Et je pense que c'est aussi ce qui explique cette fascination
00:10:13que la jeunesse peut avoir pour le djihadisme
00:10:16et cette aventure mortifère.
00:10:18Jean-Baptiste Souffron, je vous vois faire la moue,
00:10:20visiblement, on n'est pas tout à fait d'accord.
00:10:21Je pense qu'il ne faut pas non plus se flageller, justement.
00:10:23Déjà, la bonne nouvelle, c'est qu'ils ont été arrêtés.
00:10:25Oui, déjà, ça, c'est quelque chose.
00:10:27Et quand on parle de TikTok, des réseaux sociaux, etc.
00:10:29Certes, mais comment voulez-vous que les jeunes,
00:10:31aujourd'hui, organisent des produits terroristes
00:10:32pour ceux qui ont des vérités terroristes,
00:10:33autrement que par les réseaux sociaux et par des messageries ?
00:10:36Bien sûr qu'ils utilisent des moyens modernes.
00:10:38Sauf que, précisément, ces moyens modernes,
00:10:39eh bien, en fait, on a largement, longuement travaillé
00:10:43pour les infiltrer, pour réussir à les comprendre.
00:10:45Là, ce qui est décrit, c'est qu'en fait,
00:10:47l'un des jeunes avait un compte Telegram.
00:10:49Une fois qu'il a été arrêté, on a pu exploiter sa messagerie cryptée.
00:10:53Et c'est là qu'on a commencé à remonter et à trouver ces comparses.
00:10:57Donc, vous voyez, à la fois, c'est un outil qui facilite
00:11:00la préparation des projets, mais c'est également un outil
00:11:03qui aurait été faciliter aussi la réponse quand on s'y intéresse
00:11:06et quand on met les moyens pour le faire.
00:11:08Et la France, depuis plusieurs années,
00:11:10eh bien, s'efforce, justement, de mettre ses moyens.
00:11:13On a connu des attentats qui ont été des traumatismes nationaux.
00:11:16Et aujourd'hui, je pense qu'il y a vraiment un changement d'échelle
00:11:23dans la prise en compte de ce qui se passe.
00:11:25Pour le reste, l'islamisme a toujours été,
00:11:29dans son travail de propagande, très travaillé.
00:11:31C'est une des seules choses qu'ils font.
00:11:33On rencontre rarement des terroristes de 60 ans, si vous voulez.
00:11:36Le terroriste, c'est quelqu'un de jeune, d'influençable,
00:11:38et vers qui on envoie une propagande précise et bien faite.
00:11:42Mais il y a un terrain vulnérable.
00:11:43Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:11:45Si la propagande se propageait sur les réseaux sociaux de façon intensive,
00:11:49mais qu'on avait une jeunesse qui n'était pas du tout perméable,
00:11:52ça ne fonctionnerait pas.
00:11:53Et c'est en ça que je rejoins Raphaël.
00:11:55C'est que la jeunesse aussi a besoin d'autre chose que de consommer.
00:11:57Elle recherche peut-être une force supérieure
00:12:00ou elle recherche, en tout cas, une forme d'autorité qui la dépasserait.
00:12:03Et elle y trouve, dans l'islamisme parfois,
00:12:06des réponses à des questions qu'elle se pose.
00:12:08Simplement, un élément à ajouter à ce qui a été dit.
00:12:11Parmi ces cinq jeunes, il y a une jeune femme.
00:12:13Et c'est vrai qu'on oublie souvent que les femmes aussi participent
00:12:16au djihadisme et au terrorisme de façon très active.
00:12:19Souvent, on a l'impression, si vous voulez, que le mâle a un sexe.
00:12:21C'est le sexe masculin.
00:12:23Mais les femmes sont très actives aussi dans l'idéologie féministe.
00:12:26Elles ont été très actives dans Daesh.
00:12:27Et aujourd'hui, il y a une jeune femme parmi ces cinq jeunes
00:12:31qui projetait des choses contre notre pays.
00:12:34Et autre information aussi, un lycée était visé par l'un de ces individus.
00:12:39Individu de 17 ans qui voulait s'attaquer à son lycée.
00:12:42Là, encore une fois, ça relance aussi le débat sur la sécurisation des lycées.
00:12:45On en avait souvent parlé ces derniers mois.
00:12:48Gabriel Attal en avait parlé.
00:12:49Il avait évoqué différentes pistes pour sécuriser les établissements de l'intérieur,
00:12:52mais aussi aux abords.
00:12:54Là aussi, forcément, ça nous rappelle des affaires tragiques.
00:12:58Samuel Paty, Dominique Bernard aussi à Arras, ça relance aussi cette question.
00:13:02Parmi les derniers attentats qui ont frappé la France,
00:13:04il y a malheureusement des attaques contre les établissements scolaires.
00:13:07Et ça montre bien d'ailleurs que, attention,
00:13:09ce n'est pas parce qu'on travaille pour les empêcher
00:13:11qu'on y arrive à 100%.
00:13:12Il y a toujours aujourd'hui des failles, des problèmes.
00:13:15Donc là, ça a marché.
00:13:17Il faut s'en réjouir.
00:13:18Quant à l'attitude de la jeunesse,
00:13:20moi, ce que je constate aussi, c'est que la jeunesse,
00:13:21elle n'est pas si perdue que ça.
00:13:23On vient d'avoir une élection législative
00:13:24dans laquelle la participation a été massive, si vous voulez.
00:13:27Donc, il y a une recherche de transcendance qui existe déjà aujourd'hui
00:13:31et qui est déjà présente.
00:13:32Peut-être aussi qu'il faut aller la travailler,
00:13:33et pas seulement répondre de façon uniquement autoritaire.
00:13:36Alors avec nous, Daniel Rimi, expert sécurité et terrorisme.
00:13:40Bonsoir, Monsieur Rimi.
00:13:44Vous avez écouté, j'imagine, les débats sur ce plateau
00:13:47concernant effectivement ces arrestations.
00:13:49Cinq personnes, dont quatre mineurs,
00:13:52le plus jeune âgé de 14 ans, mis en examen aussi,
00:13:56qui avaient des projets d'attentats en tête,
00:13:58notamment contre un lycée.
00:14:01Est-ce que les réseaux sociaux, on en a parlé ces dernières minutes,
00:14:04est-ce que les réseaux sociaux sont finalement une agence de recrutement
00:14:08pour ces terroristes ?
00:14:10Bien sûr, oui, c'est vrai.
00:14:13Ce sont les réseaux sociaux,
00:14:14ce sont les images que l'on voit en permanence et en boucle à la télévision,
00:14:18sur toutes les chaînes, et notamment les chaînes d'information, bien entendu,
00:14:22où on relaie des attentats avec des drames épouvantables, atroces,
00:14:27le dernier étant celui du 7 octobre.
00:14:30Mais, vous savez, je crois que je suis un vieux de la vieille,
00:14:33un peu comme Claude Moniquet, on se connaît depuis assez longtemps.
00:14:36Qu'on salue.
00:14:38Pardon ?
00:14:39Qu'on salue, je disais, qu'on salue Claude Moniquet.
00:14:41Oui, absolument.
00:14:42Donc, si vous voulez, nous, on a traversé quand même pas mal d'époques.
00:14:47Donc, en 68, les jeunes, bien sûr, qui cherchent à se raccrocher à quelque chose,
00:14:51et c'est vrai qu'il y a un côté toujours un peu lié aux rêves,
00:14:56à une espèce d'idée de recherche d'absolu.
00:14:59Moi, je vous souviens, moi, j'ai démissionné de l'enseignement en 68,
00:15:02ce n'est pas le hasard, à l'époque, il n'y avait pas TikTok,
00:15:05mais c'est le manuel scolaire qui était le plus lu,
00:15:07c'était le petit livre rouge chez certains,
00:15:09je parle chez une minorité de jeunes, c'était Che Guevara, c'était la révolution.
00:15:14Puis ensuite, on a eu Action Directe.
00:15:16Donc, si vous voulez, je crois quand même qu'il faut arrêter de parler de radicalisation
00:15:21quand on a affaire à des mômes, je suis désolé de parler de cette manière,
00:15:24des mômes de 14 ans avec un cerveau qui n'est absolument pas formé du tout.
00:15:30Donc, ce que disait d'ailleurs très justement Claude Moniquet,
00:15:33ce que j'ai déjà dit sur votre antenne et sur d'autres à plusieurs reprises,
00:15:37comment peut-on parler de radicalisation chez des mineurs, des enfants
00:15:41qui ne savent même pas ce que c'est que le terrorisme,
00:15:43qui ne savent pas ce que c'est que l'islamisme,
00:15:45qui ne savent pas ce que c'est que le judoïsme,
00:15:47qui ne connaissent rien à la politique et encore moins de choses en économie.
00:15:50Bon, parce que je veux bien qu'on parle du consumérisme, mais quand même,
00:15:54attendez que je sache, l'immense majorité de la jeunesse s'accommode très bien du consumérisme
00:16:01et pour autant sont très très loin et sont très éloignés des idées qui sont véhiculées par…
00:16:07Daniel Rémy, pardonnez-moi quand même, malgré tout, mais parmi ces jeunes,
00:16:10on a des jeunes, certains d'entre eux en tout cas avaient pour projet de faire le djihad, de partir.
00:16:16Donc, ils semblaient quand même assez déterminés, assez sûrs d'eux finalement.
00:16:20Vous nous dites effectivement qu'ils sont jeunes, ils sont encore manipulables,
00:16:24influençables, mais ils avaient en tout cas l'air d'être sûrs d'eux,
00:16:27sûrs de leur fait de vouloir quitter la France pour défendre l'État islamique.
00:16:32Il y en a eu à l'époque énormément qui sont partis des jeunes pas de 14 ans.
00:16:36Ils avaient entre 20 et 25 ans, voire peut-être davantage.
00:16:40Ils venaient pour beaucoup des banlieues difficiles et compliquées
00:16:43où les frères musulmans d'un côté et les trafiquants de stupes se partageaient le territoire.
00:16:49Donc, non non, je crois qu'il faut garder raison.
00:16:53Là, les jeunes dont on parle, vous savez qu'en avril de cette année, donc en 2024,
00:16:59en Suisse et en Allemagne, il y a des mineurs également qui ont été arrêtés,
00:17:02qui préparaient des attentats, qui contre des églises, qui contre des policiers,
00:17:07mais avec des moyens extrêmement dérisoires.
00:17:09C'était des couteaux, c'était des cocktails Molotov.
00:17:12Donc, si vous voulez, on est loin des tueries de masse que nous avons connues.
00:17:15Je pense aux attentats de 2015 en France avec éventuellement des commandos,
00:17:20évidemment eux parfaitement aguerris, avec des véhicules piégés, des ceintures d'explosifs.
00:17:24On en est quand même très, très loin.
00:17:26Mais comment les dissuader ? Comment leur donner finalement de l'espoir ?
00:17:31Ils ont l'air un peu perdus, ces jeunes.
00:17:33Comment les convaincre de ne pas passer à l'acte finalement ?
00:17:37Écoutez, je vais vous dire, c'est à la fois très simple et très compliqué.
00:17:39Parce que certains d'entre eux sont prêts même à s'attaquer à leur propre lycée,
00:17:42c'est-à-dire à leurs camarades, à leurs professeurs.
00:17:45Oui, mais justement, les lycées, mais même des fois l'école maternelle,
00:17:49dès l'école maternelle, ils foutent le faux aux écoles maternelles.
00:17:52Donc, pourquoi ? Parce que quelque part, c'est un signal qu'ils envoient en disant
00:17:55qu'ils rendent responsables l'État, l'éducation nationale de leur échec.
00:18:00Ce qui évidemment est une erreur, c'est absurde.
00:18:03Mais donc, si on veut s'en sortir, je dis c'est à la fois simple et compliqué.
00:18:06Pourquoi ? Parce qu'il faut bien commencer un jour.
00:18:08Mais ça commence par l'éducation nationale.
00:18:10Quand vous avez à l'intérieur de l'éducation nationale,
00:18:13des enseignants qui souscrivent à ces thèses, à ces théories absurdes,
00:18:17qui considèrent que le capitalisme, c'est la pire des choses,
00:18:21alors que le socialisme, la différence entre les deux, comme disait Coluche,
00:18:25mais qu'il l'a emprunté à d'autres,
00:18:26que le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme,
00:18:29et le socialisme, c'est exactement le contraire.
00:18:30Donc, quand on aura donné des leçons, déjà, de savoir vivre,
00:18:34d'éducation, de vie et d'économie à toute notre jeunesse,
00:18:38pour l'expliquer que non, l'argent, ce n'est pas sale,
00:18:40que le mérite, c'est important.
00:18:42Donc là, on arrivera effectivement à s'en sortir,
00:18:45mais il faut arrêter de faire dans le misérabilisme.
00:18:47Raphaël Stavide, qui est avec nous, a une question pour vous.
00:18:50Oui, vous semblez dire que les attendants de masse ont disparu.
00:18:54Je ferais remarquer que la Russie, qui est pourtant un État sécuritaire,
00:18:59depuis 2015, mais la vérité, c'est que ça se traduit aussi
00:19:02à un affaiblissement, certes, de l'État islamique,
00:19:05mais aussi à un changement de stratégie,
00:19:07où ils font avec leurs propres moyens.
00:19:08Et on est passé, finalement, à un djihadisme low cost,
00:19:11où, avec un couteau, on parvient malgré tout à semer la terreur
00:19:15et à faire des morts.
00:19:17Donc, ça ne discule pas la charge qui pèse
00:19:23sur ceux qui commettent ce genre d'attentat.
00:19:26C'est peut-être moins spectaculaire,
00:19:28c'est peut-être moins traumatisant pour un pays tout entier.
00:19:32Le fait est que cette menace terroriste, elle est bien réelle
00:19:35et elle continue à bas bruit à semer des morts.
00:19:40Non, mais moi, monsieur, je l'observe tous les jours.
00:19:42C'est mon métier et je continue jusqu'à la fin de mes jours.
00:19:45D'ailleurs, je continuerai à analyser ces phénomènes.
00:19:47Mais, attendez, quand vous regardez ces plus jeunes,
00:19:51certes, ça fait des victimes, bien sûr.
00:19:55Souvent, ces victimes, les agresseurs en question,
00:19:57d'ailleurs, sont rapidement maîtrisés par le public lui-même,
00:20:02si je puis dire, avant même l'intervention des forces de l'ordre.
00:20:05Et puis, vous avez ceux qui sont plus âgés.
00:20:07Quand j'analyse tous les attentats au couteau,
00:20:09enfin, attentats, il ne faudrait même pas parler d'attentats,
00:20:12les agressions au couteau qui ont été perpétrées
00:20:15durant les dix dernières années,
00:20:18quand vous relevez le nombre d'hommes,
00:20:21parce que là, il ne s'agit plus vraiment de mineurs,
00:20:22on a des gens de 25 à 30 ans, 35 ans,
00:20:25ce sont des gens qui relèvent de l'asile psychiatrique.
00:20:28Pourquoi pourrait-il ne pas parler d'attentats,
00:20:30alors même qu'ils ont fait allégeance, pour l'essentiel, à l'État islamique ?
00:20:35Mais pas tous, parce que j'ai tous les cas, tous, un par un.
00:20:40Mais on fait bien la distinction entre des attentats
00:20:42et des agressions au couteau, on sait faire la distinction,
00:20:48mais le fait est que ces attentats au couteau existent aussi.
00:20:52Non, mais personne ne dit, et pas moi…
00:20:56Vous dites qu'il ne faut pas parler d'attentats au couteau.
00:20:58Non, je ne dis pas qu'il ne faut pas en parler,
00:21:00la preuve, c'est que j'en parle, et que nous en parlons.
00:21:02Je dis qu'il faut arrêter de nous dire que ce sont des tueries de masse
00:21:07et qui créent une espèce de panique, mais pas du tout.
00:21:09Écoutez, moi, toute ma vie, j'ai eu affaire en face de moi
00:21:12avec des gens qui étaient armés de couteaux, de barres de fer,
00:21:14tout ce que vous voudrez, y compris d'armes de guerre.
00:21:16Pas d'armes de guerre, en tout cas d'armes de gros calibre.
00:21:19Donc ce qu'ils voulaient…
00:21:20Non, il faut arrêter, il faut faire le distinguo quand même entre ces jeunes
00:21:25qui sont loin d'être radicalisés,
00:21:27puisqu'ils n'ont même pas le début du commencement
00:21:30d'une formation au niveau de leur cerveau et de leur intellect.
00:21:33Bon, ensuite, tous ceux qui relèvent de la psychiatrie,
00:21:36et croyez-moi, ils sont beaucoup plus nombreux que vous ne l'imaginez,
00:21:39d'ailleurs, c'est extrêmement facile de recruter parmi ces gens-là
00:21:41puisqu'ils n'ont aucune culture.
00:21:43Aucune culture, ils ne se raccrochent à rien.
00:21:45Voilà.
00:21:45Donc, ça ne veut pas dire, bien entendu, qu'il n'y aura pas d'autres attentats,
00:21:50mais on est très, très loin des attentats organisés par des États très structurés
00:21:56et qui, là, étaient destinés à faire d'énormes dégâts.
00:21:59Ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas d'autres.
00:22:01Non, mais vous semblez penser…
00:22:01Alors, une dernière petite question.
00:22:02Il y a Noémie qui veut vous poser une question, madame Daniel-Rémy.
00:22:04Vous semblez penser qu'il faut être un intellectuel de l'islam,
00:22:07de l'islamisme, pour pouvoir être un terroriste.
00:22:09Mais vous avez des jeunes qui sont effectivement décérébrés,
00:22:12qui ont été biberonnés à des vidéos sur Internet
00:22:14et qui vont, malgré tout, être responsables d'actes terroristes.
00:22:19On ne peut pas les déresponsabiliser parce qu'ils sont jeunes, si vous voulez.
00:22:22L'âge n'est pas un facteur, si vous voulez, qui doit déresponsabiliser ces jeunes.
00:22:27Ce n'est pas parce qu'ils ont 14 ans que ce qu'ils font est moins grave
00:22:30que s'ils en avaient 16 ou 17 ou 18.
00:22:33Il y a un moment donné aussi où il faut se responsabiliser,
00:22:35surtout dans des situations pareilles où on menace un pays,
00:22:38où on menace des autres personnes.
00:22:39Et puis les Français, si je peux me permettre,
00:22:40les Français ne veulent plus entendre ça, ne veulent plus entendre
00:22:42« il a des troubles psychiatriques », « malheureusement, il est né dans une mauvaise famille »,
00:22:46« il vit dans un quartier défavorisé ».
00:22:48Les Français ne veulent plus entendre ça, je pense.
00:22:49Et on est adultes, en plus, beaucoup plus tôt maintenant.
00:22:52Dans notre génération, à 14 ans, ils savent ce qu'ils font.
00:22:55Ils savent ce qu'ils font.
00:22:56Daniel-Rémy, restez avec nous parce qu'on a encore quelques questions à vous poser.
00:22:59On va juste marquer une courte page de pub
00:23:00et puis on parlera d'un autre projet d'attentat à déjouer.
00:23:04C'était pour demain, c'était pour le 14 juillet.
00:23:06C'était du côté d'Angers.
00:23:07A tout de suite.
00:23:11De retour dans Soir Info.
00:23:12Merci beaucoup d'être avec nous et soyez les bienvenus
00:23:15si vous venez de nous rejoindre juste avant la pause.
00:23:17On évoquait ces arrestations.
00:23:20Cinq personnes, dont quatre mineurs, interpellés, qui projetaient un attentat,
00:23:25notamment contre un lycée.
00:23:27Quelques minutes après, autre info du même acabit, si je peux me permettre.
00:23:31Ça a été annoncé par Gérald Darmanin sur le réseau social X, le ministre de l'Intérieur,
00:23:35qui a donc annoncé que les services de renseignement du ministère de l'Intérieur
00:23:40ont interpellé un mineur également,
00:23:41soupçonné de préparer un projet d'action violente à l'occasion des festivités.
00:23:46C'était du côté d'Angers.
00:23:48Vous êtes toujours avec nous, Daniel-Rémy, expert sécurité et terrorisme.
00:23:52Une petite réaction sur cette autre information
00:23:54qui, finalement, rejoint un peu celle qu'on abordait juste avant la pause.
00:24:00Oui, écoutez, que dire de plus que ce que j'ai déjà dit,
00:24:04à savoir que des mineurs de plus en plus jeunes,
00:24:07peut-être de d'autres, on en a vu quelques-uns, je crois qu'il y avait 12 ans d'ailleurs,
00:24:10c'est quand même phénoménal.
00:24:11Mais bon, donc malheureusement...
00:24:13Mais là aussi, on s'attaque à des symboles de la France, finalement, à ces valeurs,
00:24:17c'est-à-dire, tout à l'heure, on parlait d'un projet contre un lycée,
00:24:19là, c'est le 14 juillet, finalement, on s'attaque aux valeurs françaises.
00:24:24Oui, les valeurs, j'ai envie de dire, tous les symboles,
00:24:28on siffle les hymnes aussi dans les stades,
00:24:32on a des cris de singes dans les stades, voilà.
00:24:35Ce n'est pas exactement pareil qu'un projet terroriste.
00:24:37Ah non, mais je vous remercie de le souligner,
00:24:40parce que je n'avais pas remarqué, figurez-vous,
00:24:42parce que j'ai aussi travaillé sur ces questions.
00:24:44Mais vous savez, tout ceci relève de la même problématique,
00:24:48c'est l'éducation.
00:24:50Tant qu'on n'aura pas réglé ce problème à la base, on ne s'en sortira jamais.
00:24:54Et j'ai déjà eu l'occasion de le dire, je ne le répéterai jamais assez,
00:24:57jusqu'à mon dernier souffle,
00:24:58tant qu'on ne sortira pas des jeunes qui sont en situation de fragilité sociale,
00:25:04intellectuelle, qu'on ne les sortira pas de leur milieu
00:25:07pour les mettre d'abord dans des internats.
00:25:11Puis, si effectivement les choses étaient arrivées à un stade,
00:25:14non pas irréversible, il n'y a jamais de stade irréversible et compliqué,
00:25:18les mettre dans des centres d'éducation fermés,
00:25:20je vous garantis qu'on en récupérerait déjà énormément.
00:25:23Et puis aussi le travail des enseignants.
00:25:25Donc c'est quand même capital que dès le plus jeune âge,
00:25:29on explique, alors c'est redevenu à la mode maintenant,
00:25:32avec M. Darmanin et les autres,
00:25:34parce qu'effectivement le Rassemblement National a poussé un peu à la manœuvre
00:25:38et qu'ils ont bien compris, dans la droite dite républicaine et traditionnelle,
00:25:42qu'il y avait quand même de sacrés lacunes à combler.
00:25:46Donc on parle aujourd'hui d'uniformes,
00:25:48ce n'est sûrement pas en mettant des uniformes dans les écoles
00:25:50qu'on va régler le problème.
00:25:51Non, en revanche, respecter les professeurs,
00:25:54se lever quand le professeur pénètre dans la classe,
00:25:57éviter le tutoiement,
00:25:58ça commence par là.
00:26:00Mais si vous commencez par là, chère madame,
00:26:02vous n'arriverez jamais à rien.
00:26:03Et responsabiliser aussi peut-être les parents.
00:26:05On parle souvent de la responsabilité des parents,
00:26:06mais effectivement, il y a aussi une question d'éducation de ce côté-là.
00:26:10Merci en tout coup.
00:26:11Merci beaucoup Daniel Rémy, expert sécurité et terrorisme,
00:26:15d'avoir été avec nous en direct sur ces news.
00:26:18Et puis nous, on va poursuivre,
00:26:19puisque bien sûr on a d'autres thèmes à aborder,
00:26:21notamment la prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:26:24puisque le président s'est exprimé à 19 heures
00:26:27depuis le ministère des Armées.
00:26:28Le chef de l'État a évoqué également la sécurité,
00:26:31sécurité européenne,
00:26:33sans oublier aussi les différents conflits internationaux,
00:26:36notamment celui qui oppose la Russie et l'Ukraine.
00:26:39Je vous propose de l'écouter.
00:26:41Vous qui savez ce que le rapport de force signifie,
00:26:43ce que la force d'âme impose,
00:26:46vous mesurez notre résolution à ne pas laisser la Russie gagner la guerre.
00:26:52Pour cela, nous continuerons de soutenir l'Ukraine.
00:26:57Avec l'extrême détermination qui caractérise la France
00:27:02depuis les premières heures de février 2022,
00:27:06avec la force de nos valeurs,
00:27:08sans céder aux intimidations et à la peur qui pousse au repli sur soi
00:27:12et à l'abandon,
00:27:13avec l'ambiguïté stratégique nécessaire face à un agresseur
00:27:17qui n'affiche aucune limite,
00:27:19la France continuera de prendre ses responsabilités,
00:27:23sans rechercher l'escalade,
00:27:26sans être en guerre contre la Russie,
00:27:28car nous ne l'avons jamais été.
00:27:30Voilà Emmanuel Macron qui continue de soutenir l'Ukraine,
00:27:34sans rechercher l'escalade
00:27:36et sans entrer en guerre contre la Russie.
00:27:38On a la sensation, Lucas Jakubowicz,
00:27:40que le président de la République essaye de calmer le jeu.
00:27:43On se souvient, il y a un temps,
00:27:45il évoquait la possibilité d'envoyer des troupes au sol.
00:27:47Je ne sais pas s'il essaie de calmer le jeu ou pas dans sa prise de parole.
00:27:50En tout cas, ce qui est clair, c'est que c'est un discours
00:27:52qui s'adresse à deux publics différents.
00:27:54Ça s'adresse à la fois aux partenaires internationaux.
00:27:57Les partenaires internationaux, notamment ceux de l'OTAN,
00:28:00sont inquiets par ce qui se passe en France aujourd'hui.
00:28:02Ils se disent, est-ce que la France va garder son cap ?
00:28:05Est-ce qu'elle va tenir ses engagements ?
00:28:07Là, clairement, le président de la République leur dit,
00:28:09peu importe le prochain gouvernement,
00:28:11on va rester sur la même ligne.
00:28:13C'est un discours à l'intention de l'international.
00:28:16C'est aussi un discours à l'intention des Français,
00:28:19en disant qu'on va entrer de facto soit dans une cohabitation,
00:28:22soit dans un gouvernement de l'Union nationale.
00:28:27Est-ce que c'est moi le chef à l'international ?
00:28:30C'est un peu ce que nous dit Emmanuel Macron.
00:28:31C'est moi le chef à l'international et c'est aussi...
00:28:33Même si c'est Huguet de Bélot la première ministre,
00:28:34on en parlera plus tard.
00:28:35C'est ça, le message qui est donné aux Français, c'est de se dire,
00:28:38même si je n'aurai plus les mains libres ou totalement libres
00:28:42sur la politique intérieure, sur les retraites, sur l'économie, etc.,
00:28:46je reste quand même en surplomb, je reste quand même le président.
00:28:49Et tout ce qui touche au régalien, c'est la chasse gardée.
00:28:52Régalien, prestige, symbole, ce sera toujours la chasse gardée du président.
00:28:55Noemia Allioua ?
00:28:56Et puis on peut reconnaître aussi, pour une fois,
00:28:58une forme de cohérence de la part d'Emmanuel Macron.
00:29:00On sait que sur un certain nombre de sujets internationaux,
00:29:02il a beaucoup varié, sur Israël notamment, sur l'Ukraine.
00:29:06Depuis le début, il reste sur sa ligne.
00:29:08La France soutient l'Ukraine.
00:29:09La France n'entre pas en guerre contre la Russie.
00:29:11C'est la ligne qu'il tient depuis le début.
00:29:13Il la conserve quelque part.
00:29:14Enfin, il y a eu quand même des moments de haute tension entre la Russie et la France.
00:29:17Oui, bien sûr.
00:29:17Il a toujours dit que la France soutenait l'Ukraine,
00:29:19quoi qu'il arrive, dans sa capacité à se défendre.
00:29:22Et c'est ce que fait la France, c'est ce que fait l'Europe,
00:29:23c'est ce que fait les États-Unis aussi.
00:29:25Petite réaction à ce sujet, sur les propos d'Emmanuel Macron ?
00:29:28Il est dans son rôle actuel, car pour l'instant,
00:29:31c'est toujours lui qui exerce les pouvoirs normaux
00:29:34d'un président qui n'est pas encore en cohabitation.
00:29:37Donc bon, il a un discours à faire, il donne son point de vue, etc.
00:29:40Maintenant, la difficulté, c'est est-ce que ce qu'il dit est engageant ?
00:29:44Si ça se trouve, d'ici une semaine, quinze jours, trois semaines,
00:29:47il est possible qu'il soit dans une position avec...
00:29:51Contraint de rétro-pédaler, peut-être ?
00:29:53Pas lui, mais peut-être qu'il aura un Premier ministre
00:29:55qui ne partagera pas son point de vue
00:29:57et avec lequel il devra partager cette compétence,
00:29:59car elle ne lui appartient pas en propre à 100% du tout.
00:30:03Et dans ces conditions, voilà, il marque son point maintenant.
00:30:08Mais j'ai envie de dire, parce que pour l'instant, il n'y a pas de cohabitation.
00:30:10Elle n'a pas commencé et elle n'est peut-être même pas prête de commencer.
00:30:13Ce que là, le Président évoque le soutien à l'Ukraine,
00:30:16même si c'est un Premier ministre du Nouveau Front Populaire.
00:30:18C'est aussi une façon de rassurer.
00:30:19Mais sur le Proche-Orient, on sait qu'il peut y avoir de véritables différences.
00:30:22C'est aussi une façon de rassurer.
00:30:23Et ça, pour le coup, c'est une bonne chose quand le Président s'exprime là.
00:30:26Et on voit bien son discours qui est assez prudent, mesuré.
00:30:28Et voilà, c'est la République qui parle là
00:30:30et qui montre qu'elle est dans la continuité
00:30:32et qu'il n'y a pas de trous dans le fonctionnement de l'État, de l'administration.
00:30:36On est peut-être dans une situation actuellement
00:30:38où on est en train de changer de régime de gouvernement.
00:30:41Mais peu importe, les choses continuent.
00:30:45On n'est pas tout à fait dans les affaires courantes.
00:30:47Mais il ne faut pas s'inquiéter.
00:30:48Ce qui a été fait est fait pour l'instant et on continue d'exécuter.
00:30:51Sachant que sur le dossier ukrainien,
00:30:54la classe politique française est globalement à peu près unanime.
00:30:59Dans l'échec des politiques, on n'a pas de faucons.
00:31:00On n'a pas de votes en guerre.
00:31:02D'ailleurs, en Occident, il y en a très peu.
00:31:04Et on n'a pas non plus de personnes qui refusent d'aider l'Ukraine.
00:31:07Vous avez peut-être Alafie,
00:31:09mais qui sera minoritaire dans un gouvernement,
00:31:11six ans dans un gouvernement.
00:31:12Donc, quel que soit le futur Premier ministre,
00:31:15la future composition des partis au pouvoir,
00:31:18je pense que de toute façon, la politique française vis-à-vis de l'Ukraine
00:31:21restera toujours la même.
00:31:23Elle ne va pas changer.
00:31:24Alors, lors de cette conférence de presse,
00:31:25Emmanuel Macron a également évoqué le budget des armées.
00:31:28Je vous propose de l'écouter.
00:31:31Nous aurons en tout cas, à l'issue de ces deux lois de programmation,
00:31:35doublé le budget de nos armées.
00:31:39Le Proche-Orient connaît également des bouleversements historiques.
00:31:43La France agit pour combattre le risque d'embrasement avec le drame
00:31:46de Gaza, les risques qui pèsent sur le Liban ami et les différentes
00:31:51zones de crise.
00:31:53Nous savons quelles sont les forces à l'oeuvre.
00:31:56Avec nos alliés et nos partenaires de la région,
00:31:59nous veillerons à ce qu'aucune puissance,
00:32:00d'elle-même ou par ses supplétifs, déclenche l'embrasement redouté.
00:32:06Là aussi, pas de surprise, un budget des armées doublé d'ici 2030.
00:32:11Voilà le président de la République qui veut protéger la France
00:32:14plus que jamais, au vu des différentes tensions à l'international,
00:32:19on va dire.
00:32:19Mais là, encore une fois, la question de la défense et des budgets
00:32:23des défenses n'est pas forcément liée aux petites luttes politiques.
00:32:27C'est-à-dire que c'est des budgets qui sont budgétés sur 5 ans
00:32:30à chaque fois.
00:32:31Là, la première tranche a été avancée.
00:32:32La prochaine loi de programmation militaire sera votée, je crois,
00:32:35ça date de 2024, 2029.
00:32:40Il n'y a pas d'inquiétude à avoir sur le budget de l'armée,
00:32:42même si c'est le Nouveau Front populaire ou bien,
00:32:45je ne sais pas, le Rassemblement national qui arrive aux affaires
00:32:48dans les deux prochaines années.
00:32:49Il semble quand même vouloir envoyer un message aux Français.
00:32:51Je vous protège, c'est un peu l'idée.
00:32:53Oui, mais après, le budget militaire de la France,
00:32:56il est en augmentation constante depuis 2015.
00:32:59C'est France Hollande qui a initié le réarmement de la France.
00:33:02Et ça traverse les gouvernements.
00:33:04Je suis moins sûr que ça parce que la démission du général de Villiers
00:33:08s'est faite précisément sur des questions budgétaires
00:33:11parce que le budget des armées n'était pas suffisant
00:33:15déjà du temps de François Hollande.
00:33:17Et il ne l'était pas davantage lors du premier,
00:33:20lorsque Emmanuel Macron a pris ses fonctions.
00:33:23Et c'est sur des questions budgétaires que s'est faite cette rupture
00:33:27et cette démission qu'on a allègrement commenté.
00:33:30Autant on peut se réjouir que le budget des armées est doublé
00:33:36et le sera d'ici 2030.
00:33:37Tout le monde ne sera pas de cet avis-là.
00:33:40Certains vous diront qu'il faut investir dans l'hôpital public,
00:33:42l'éducation et d'autres secteurs.
00:33:44Compte tenu des urgences, compte tenu des tensions dans le monde,
00:33:49il n'est pas un pays qui ne procède pas à une réévaluation
00:33:53de ses budgets de défense.
00:33:55Pour autant, et ça les militaires le disent aussi,
00:33:59on rattrape un retard qui a été pris.
00:34:02Pour autant, on n'est pas encore au niveau que devrait être notre armée
00:34:06si on voulait pouvoir être engagé, comme on le souhaite,
00:34:08sur un certain nombre de théâtres et d'opérations.
00:34:10Donc il faudrait investir plus ?
00:34:12Oui, probablement.
00:34:13Mais après, vous avez raison, ce sont des choix.
00:34:16Entre l'hôpital qui a besoin également d'argent,
00:34:19entre la magistrature, et on en parle aussi allègrement,
00:34:24qui a besoin d'argent.
00:34:26Ce sont des choix budgétaires à faire.
00:34:28Mais ce qui est certain, c'est que l'armée,
00:34:30en tout cas de l'avis des professionnels,
00:34:33devrait pouvoir...
00:34:34La gauche, je dirais, non.
00:34:35Ah, alors...
00:34:37Alors, Évain, je m'étais amusé à analyser les programmes défense
00:34:41des différents candidats en 2022.
00:34:43Alors, effectivement, du côté du Parti socialiste,
00:34:45il y avait très peu de programmes de défense.
00:34:47Par exemple, quand on regardait le programme
00:34:49de l'Avenir en commun, donc de Mélenchon,
00:34:51il n'y avait pas de volonté de baisser le budget de l'armée.
00:34:54On voulait ventiler les budgets autrement,
00:34:57mais il y avait toujours l'idée d'augmenter
00:34:59le budget de défense de la France.
00:35:00Là, là-dessus, sur ce sujet,
00:35:01toute la classe politique est globalement unanime.
00:35:04Donc, plutôt d'accord. Tout le monde est plutôt d'accord.
00:35:06On va continuer à parler de sécurité, si vous le voulez bien,
00:35:08parce que là aussi, c'est un nouveau tweet de Gérald Darmanin,
00:35:12qui, visiblement, était très actif aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
00:35:15Tweet sur le réseau social X.
00:35:17Alors, il a parlé des Jeux olympiques.
00:35:18Ça ne vous aura pas échappé.
00:35:20C'est maintenant dans moins de deux semaines,
00:35:22le début de compétition.
00:35:23Alors, il a révélé que 3 570 personnes,
00:35:27dont 130 fichés S, 16 fichés F, S, P, R, T.
00:35:32Voilà, c'est le fichier de traitement des signalements
00:35:33pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
00:35:36C'est un peu long, mais aussi des dizaines d'individus radicaux
00:35:38proches des milieux islamistes, d'ultra-gauche et d'ultra-droite,
00:35:41ont été tout simplement écartés.
00:35:43Écartés, ça veut dire pas d'accréditation pour les Jeux olympiques.
00:35:47Alors, il y a des athlètes, il y a des journalistes,
00:35:50des volontaires ou encore des membres
00:35:52de certaines délégations étrangères.
00:35:54Alors, est-ce que vous êtes surpris ou finalement,
00:35:56c'est monnaie courante ?
00:35:57Ça peut surprendre comme information.
00:35:58Ça peut surprendre.
00:35:59C'est très, très drastique et très, très sévère d'écarter des fichés S
00:36:03qui veulent être bénévoles aux Jeux olympiques,
00:36:04puisqu'on peut être fiché S à l'Assemblée nationale.
00:36:07Non, ce qui peut surprendre, c'est qu'on y retrouve dans cette liste
00:36:09des athlètes, des délégations étrangères.
00:36:11Là, ça peut paraître surprenant pour les Français qui nous écoutent.
00:36:14Il y a quelque chose d'un peu fou, là, dans le tweet que vous venez de lire.
00:36:17Ils mélangent islamiste, ultra-gauche, ultra-droite.
00:36:19C'est pas de ma faute.
00:36:20Non, non, bien sûr, mais du coup, c'est pas moi qui ai écrit le tweet.
00:36:23Bien sûr, mais il y a un problème, si vous voulez,
00:36:25dans l'idée de mettre tout ça sur le même pied d'égalité,
00:36:28parce qu'il y a des menaces qui sont plus graves que d'autres, si vous voulez.
00:36:31La menace islamiste, c'est le risque de se retrouver
00:36:34avec un professeur égorgé dans une école.
00:36:37La menace d'ultra-gauche, c'est le risque de se retrouver avec des rues
00:36:41qui vont être complètement massacrées après des manifestations.
00:36:44C'est des choses qui arrivent régulièrement, malheureusement.
00:36:46Les menaces d'ultra-droite, bon, la vraie menace d'ultra-droite en France,
00:36:52elle reste très minoritaire, elle reste épisodique.
00:36:56Ce n'est pas la grande menace aujourd'hui qui tue nos compatriotes.
00:36:59Donc, si vous voulez mettre tout ça sur le même pied d'égalité, c'est problématique.
00:37:04Oui, moi, je suis quand même très préoccupé.
00:37:06En fait, on est sur une logique de fichage administratif.
00:37:10Très clairement, on ne sait pas quels sont les critères exacts.
00:37:14C'est-à-dire que moi, ce que je comprends dans ce tweet,
00:37:15c'est qu'en réalité, on est incapable de comprendre les règles
00:37:18qui ont décidé qu'on écarte ou qu'on n'écarte pas quelqu'un.
00:37:21Vous êtes assez d'accord, c'est assez flou, finalement.
00:37:23Ce n'est pas que c'est flou, c'est que c'est dangereux, le flou, justement.
00:37:25Quand c'est flou, il y a un loup.
00:37:26Et on a tous vu qu'il y a des gens qui auraient dû avoir une accréditation
00:37:29et qui n'en ont pas. Alors, qu'est-ce qu'ils vont faire ?
00:37:31Ils vont commencer à se manifester, etc.
00:37:33Peut-être que ce sera corrigé en temps et en heure.
00:37:35Mais je trouve que cette logique, si vous voulez, de fichage et de contrôle,
00:37:38a priori, est extrêmement dangereuse,
00:37:41surtout quand elle commence à toucher autant de monde.
00:37:43Autant de monde. Alors là, on le fait pour les eaux olympiques.
00:37:46Mais est-ce qu'on va le développer petit à petit pour de plus en plus de choses ?
00:37:49Est-ce que demain, ça sera la même chose pour accéder à un stade de foot ?
00:37:52Est-ce que ça sera la même chose pour accéder peut-être à une autoroute
00:37:55ou pour se déplacer en France ?
00:37:56Vous voyez, on peut imaginer que ça soit une méthode,
00:38:00une façon de fonctionner qui se développe au fur et à mesure du temps.
00:38:03Et donc, moi, j'y suis opposé.
00:38:04Je considère que ça n'aurait pas dû être fait de cette façon.
00:38:07Ce fichier, ça veut dire beaucoup de choses, il faut le dire.
00:38:09Mais c'est complètement au-delà du fichier S.
00:38:12Il y a deux façons d'interpréter ça.
00:38:13Il y a 3570 personnes qui sont écartées, dont seulement 130 fichiers S.
00:38:17C'est-à-dire, c'est quoi les 3400 autres personnes ?
00:38:20Mais c'est ça, qu'est-ce qu'ils ont fait en fait ?
00:38:22Pourquoi on les écarte ?
00:38:23Parce que qu'il y ait 130 fichiers S, à la rigueur,
00:38:26l'administration, il faut les reconnaître, le droit, bien sûr,
00:38:28de contrôler ce qui se passe, de vérifier, d'interdire à des gens
00:38:31peut-être de venir, enfin, sous le contrôle du juge.
00:38:34Mais là, ça veut dire qu'il y a 3400 personnes.
00:38:37On ne sait pas pourquoi ils sont écartés.
00:38:39Il y a deux façons d'interpréter, si vous voulez,
00:38:41cette augmentation des fichages.
00:38:43Soit la menace est plus importante.
00:38:44Dans ce cas-là, il faut ficher plus de gens.
00:38:47Soit, effectivement, c'est liberticide et on va avoir tendance à ficher
00:38:50des personnes qui, a priori, ne mettraient pas en danger
00:38:52notre sécurité nationale.
00:38:53Mais il y a aussi, dans cette liste, je vous le disais,
00:38:55il y a aussi des volontaires.
00:38:55Ça veut dire que les gens qui se sont proposés pour les Jeux olympiques,
00:39:00pour aider en tout cas à l'organisation des Jeux olympiques,
00:39:02qui potentiellement étaient des dangers.
00:39:04Ça peut paraître pas très rassurant.
00:39:07En tout cas, même si le travail a été effectué, visiblement.
00:39:09Alors, j'allais y venir, c'est qu'on peut lire que 770 000 enquêtes
00:39:15ont déjà été effectuées.
00:39:17Je crois que c'était 900 000 enquêtes qui devaient être menées
00:39:20avant l'ouverture des JO, notamment pour cribler les volontaires,
00:39:25les entreprises qui, de près ou de loin, participent
00:39:30et font partie de l'organisation.
00:39:32Ce criblage concernait également l'ensemble des forces de police
00:39:38amenées à intervenir pendant les JO.
00:39:41Donc, ce travail, il est colossal.
00:39:43Mais ça veut dire qu'il reste encore 170 000 personnes à cribler
00:39:47avant l'ouverture des JO.
00:39:49Et compte tenu du temps que cela prend, cela signifie aussi
00:39:53qu'un certain nombre de dangers ne sont pas forcément écartés.
00:39:57Et après, dans la lecture qui est faite, effectivement,
00:40:00il y avait 3 570 personnes qui ont été écartées,
00:40:04alors même qu'ils n'étaient pas fichés S ou au fichier FSPRT.
00:40:09Ça, c'est pour les coups, on est sur de l'islamisme radical
00:40:13très dangereux.
00:40:18Ça signifie que ces presque 4 000 personnes mériteraient peut-être
00:40:25d'être fichées, d'apparaître comme étant fichées S.
00:40:28En parallèle, il y a une autre information,
00:40:30autre image même, si je peux me permettre,
00:40:32qui a fait beaucoup parler, qui concerne aussi les JO.
00:40:35Alors, vous les avez peut-être croisés chez vous
00:40:37ou même ici sur ce plateau.
00:40:38C'est ces véhicules de la police du Qatar.
00:40:42Des blindés assez impressionnants qui ont circulé dans les rues
00:40:46de la capitale, dans les rues de Paris.
00:40:48Alors, ils viennent renforcer les effectifs de police français
00:40:51en vue des JO.
00:40:53On va écouter à ce propos Claude Moniquet,
00:40:55qui est spécialiste terrorisme et renseignement.
00:40:58Et puis, on commentera bien sûr avec vous sur ce plateau
00:41:00ces images assez impressionnantes.
00:41:02C'est des très beaux véhicules.
00:41:05Il est évident que nous assistons à une opération
00:41:07de relations publiques du Qatar, qui n'a pas toujours
00:41:11une bonne image en France, qui a été mêlée,
00:41:13comme on le sait, à des scandales de corruption
00:41:14au Parlement européen.
00:41:15Donc là, c'est un peu une manière de redorer le blason
00:41:18pour les Qataris.
00:41:19Pour la France, ça souligne effectivement
00:41:21la difficulté manifeste, que nous avons déjà soulignée
00:41:25à plusieurs reprises, d'assurer la sécurisation
00:41:28des Jeux olympiques.
00:41:30Il est certain que, par exemple, en matière d'antiterrorisme,
00:41:32les Qataris ont une grande expérience.
00:41:35Il est certain aussi qu'ils peuvent repérer, peut-être,
00:41:37des comportements suspects qui échapperaient
00:41:40à des policiers français.
00:41:42Mais ça reste effectivement une expérience
00:41:44et on verra ce qu'elle va donner.
00:41:46Et le Qatar, qui n'est pas le seul pays à aider la France,
00:41:49puisqu'au total, ce sont 43 pays qui vont aider
00:41:51les forces de police françaises.
00:41:53Est-ce que ça vous rassure de voir ces blindés du Qatar
00:41:57ou, à l'inverse, est-ce que ça vous dérange ?
00:41:59On sait que, parfois, le Qatar a un peu mauvaise presse en France.
00:42:03Pour moi, c'est un terrible aveu d'impuissance.
00:42:05Ces images sont catastrophiques pour l'image de notre pays.
00:42:07L'idée qu'on ait besoin de faire appel à une monarchie du Golfe...
00:42:09On la voit, cette image, d'ailleurs, des blindés
00:42:11au pied de l'arc de Triomphe.
00:42:12Vous avez dit qu'il y avait d'autres pays,
00:42:13mais surtout, lorsqu'il s'agit de pays européens,
00:42:15c'est déjà un peu plus cohérent.
00:42:17Faire appel à une monarchie du Golfe pour nous protéger,
00:42:19je trouve que, quand même, c'est un aveu d'impuissance terrible.
00:42:23Et puis, le Qatar, ce n'est pas non plus un pays
00:42:24qui est complètement innocent.
00:42:25On sait que c'est un pays qui joue double jeu
00:42:27sur la question du terrorisme,
00:42:29qui a offert Villégiature à un certain nombre
00:42:31de grands responsables du terrorisme islamiste dans le monde.
00:42:34Il y a du jeu trouble aussi dans le financement du terrorisme.
00:42:37Le Qatar n'est pas un pays innocent.
00:42:39Je trouve que ces images sont catastrophiques pour notre pays.
00:42:43Lucas Jacquemin, globalement, oui,
00:42:45ce ne sont pas dix véhicules qui vont permettre
00:42:47de déjouer des actes terroristes.
00:42:49C'est effectivement une opération d'image publique pour le Qatar.
00:42:52C'est de la com ?
00:42:53C'est de la com.
00:42:54C'est peut-être dommageable pour l'image de la France.
00:42:56J'imagine que si la France fait ça,
00:42:58c'est aussi que derrière, elle attend des contreparties
00:43:00sur des contrats d'armement, des contrats commerciaux.
00:43:03C'est peut-être pour ça que certaines têtes pensantes se disent
00:43:06que si on met 10 4 4 Qataris sur les Champs-Elysées
00:43:09et que derrière, on a des contrats d'armement
00:43:10de plusieurs milliards d'euros, ça peut valoir le coup aussi.
00:43:13Ça, c'est aussi le Qatar.
00:43:14On le sait, le Qatar qui est quand même assez bien implanté en France.
00:43:17On peut parler du football, du Paris Saint-Germain,
00:43:20d'hôtels bien sûr prestigieux.
00:43:23Peut-être qu'en termes de monnaie et d'espèces sonantes et trébuchantes,
00:43:26c'est un marché gagnant-gagnant.
00:43:27Après, pour l'image de la France, oui, je suis d'accord,
00:43:29c'est assez dommageable.
00:43:30On en sait rien s'il y a des contrats.
00:43:32Oui, mais ça, ça prend un instant.
00:43:33C'est de la pure spéculation.
00:43:34Mais bien sûr, ce que dit Noemi est juste sur les liens troubles
00:43:39entre le Qatar et un certain nombre d'organisations terroristes.
00:43:42Mais pour autant, qu'il s'agisse de cette délégation du Qatar,
00:43:45vous avez énombré le nombre de forces étrangères
00:43:52qui viendront suppléer et renforcer le dispositif sécuritaire.
00:43:56Ça souligne quand même le degré de la menace qui pèse sur ces Jeux.
00:44:01Et d'une certaine manière, on peut le regretter.
00:44:02Mais il vaut mieux avoir un maximum de force.
00:44:06Quand même, ça souligne finalement la perte de souveraineté,
00:44:10la faiblesse de notre État.
00:44:13Mais quand on voit que, je l'évoquais déjà tout à l'heure, que la Russie...
00:44:17C'est le cas pour tous les autres pays qui ont organisé les Jeux olympiques.
00:44:19La Russie a été frappée il y a quelques mois,
00:44:24alors qu'on pensait que les questions de sécurité intérieure
00:44:29étaient plus que réglées sous le régime de Poutine.
00:44:34Personne n'est à l'abri, et encore moins la France, compte tenu de la faiblesse.
00:44:38Sachant que les effectifs de police et de gendarmerie
00:44:41qui sont mobilisés pour les JO,
00:44:43elles sont déjà sous pression depuis de très longs mois.
00:44:46Je pense que c'est un mal pour un bien,
00:44:51parce que nos forces sont trop faibles aujourd'hui
00:44:55pour pouvoir sécuriser à elles seules ces Jeux olympiques.
00:44:59On peut faire le lien aussi avec les sujets qu'on a évoqués tout à l'heure.
00:45:01Effectivement, ces projets d'attentat déjoués,
00:45:04on le sait, la menace terroriste forcement pèse sur la France.
00:45:07Certains vont être rassurés de voir ces blindés Qataris dans la capitale,
00:45:11d'autres, un peu moins.
00:45:13Non, mais moi, je ne suis pas du tout choqué, je ne vois pas le problème.
00:45:16Il va y avoir 1750 policiers internationaux qui viennent en France,
00:45:20venant de plus de 40 pays,
00:45:21sur un effectif policier français de 30 à 40 000 personnes.
00:45:25Donc, on est sur un pourcentage, on n'est pas sur quelque chose de massif.
00:45:28Ils viennent surtout parce que, comme c'est un événement international,
00:45:31comme souvent les événements internationaux, y compris la France,
00:45:34envoient des policiers à l'étranger pour aider à sécuriser l'événement local,
00:45:38parce qu'il va y avoir des besoins concrets que des policiers locaux soient là.
00:45:42Alors là, bon, ils viennent avec des blindés,
00:45:44ils en profitent pour faire un petit peu le show.
00:45:47On a l'impression qu'il y a quand même une sorte de parade.
00:45:49Ils sont moins discrets que ceux des autres pays, ça c'est sûr.
00:45:52On aurait préféré un peu plus de discrétion.
00:45:54C'est-à-dire que bon, d'habitude...
00:45:55Il y a ce camouflage un peu qui ne passe pas inaperçu sur les véhicules.
00:45:57C'est un petit peu ça et on a l'impression qu'il y a un côté
00:46:00show ou commercial dans cette opération.
00:46:03Mais sur le fond, ça n'est pas choquant.
00:46:07À la rigueur, c'est peut-être le côté, justement,
00:46:09communicationnel qui peut choquer, qui peut poser question.
00:46:12Sinon, c'est quelque chose de traditionnel.
00:46:14La France fait pareil dans les événements internationaux.
00:46:16Juste, nous, effectivement, on n'en va pas déblinder du GIGN
00:46:19avec des peintures bleues, blancs, rouges pour défiler.
00:46:22Peut-être que ça va devenir une tradition de tous les pays.
00:46:25Et voilà, peut-être.
00:46:26Allez, pour conclure sur les JO, je voulais vous faire réagir
00:46:28sur cette petite séquence qui en a amusé certains,
00:46:32parce qu'on l'a vue glisser un peu au moment de son plongeon.
00:46:36C'est Amélie Oudéa Castera, ministre des Sports,
00:46:38qui s'est baignée aujourd'hui dans la Seine.
00:46:40C'est un projet rendu possible pour les Jeux olympiques
00:46:44grâce à un financement quand même assez important,
00:46:47plus d'un milliard d'euros pour rendre la Seine baignable.
00:46:52Sans mauvais jeu de mots, est-ce que les Jeux en valent la chandelle,
00:46:56en l'occurrence ?
00:46:57Parce que c'est quand même un gros investissement.
00:46:59Et surtout, on avait parlé de la baignade de la maire de Paris,
00:47:04Anne Hidalgo.
00:47:05Est-ce qu'elle ne s'est pas un peu fait voler la vedette ?
00:47:07C'est une petite faute éthique, puisqu'elle repousse la date
00:47:10généralement depuis plusieurs semaines.
00:47:12Vous imaginez le général de Gaulle avec son bonnet de bain
00:47:14en train de faire un plongeon dans la Seine ?
00:47:16Moi, je trouve cette image assez difficile, assez compliquée,
00:47:19assez catholique.
00:47:20Elle vous dérange ?
00:47:20Ah oui, elle me dérange, bien sûr.
00:47:22Et puis, vous avez vu les images d'après.
00:47:23Lorsqu'elle sort de la Seine, elle est très heureuse
00:47:25et puis elle ne maîtrise pas ses émotions.
00:47:28On dirait une petite fille de 12 ans
00:47:30qui vient de sortir d'un parc d'attractions.
00:47:32Non, je pense qu'un ministre devrait avoir un petit peu plus de tenue.
00:47:35Elle profite peut-être aussi de ses derniers jours en tant que ministre.
00:47:38Justement, elle devrait encore plus montrer une certaine retenue
00:47:42dans la façon dont elle se présente en public, en tant que ministre.
00:47:45En fait, on n'est pas tellement dans le plongeon
00:47:49ou dans grande démonstration aquatique.
00:47:50On est un peu plutôt dans la glissade et la petite baignade.
00:47:53Moi, ce qui me choque, ce qui me dérange un peu,
00:47:56c'est qu'à quoi ça sert ?
00:47:57Ça sert à communiquer sur la France et la ville de Paris.
00:48:00Or, je suis désolé pour la ministre, mais les images sont très moches.
00:48:03Ce n'est pas joli.
00:48:04À de sa faute si la météo non plus.
00:48:06Non, mais ce n'est pas ça.
00:48:07Mais c'est quand même un événement qu'elle a organisé,
00:48:09qu'elle a structuré, qu'elle a pensé.
00:48:11Elle a choisi le lieu où elle voulait le faire et c'est raté.
00:48:14Les images ne sont pas réussies.
00:48:16Ça ne donne pas une impression intéressante.
00:48:19Après, on est content de savoir que la Seine est suffisamment nettoyée
00:48:23pour que les gens puissent s'y baigner.
00:48:24Parce que les Parisiens vont en profiter aussi, peut-être,
00:48:26après les Jeux olympiques.
00:48:27De ça, c'est une espèce de...
00:48:29Enfin, c'est un truc qui revient tout le temps en politique.
00:48:31C'était quelque chose que promettait Jacques Chirac, etc.
00:48:34Il y a un moment, se baigner dans la Seine pour un politique,
00:48:36c'est un gag.
00:48:37Et si c'est pour faire un gag, ça veut dire que c'est de la communication.
00:48:40Suite à la communication, il faut qu'elle soit bien faite.
00:48:42Là, je suis désolé, les images ne sont pas belles.
00:48:44Ce n'est pas intéressant.
00:48:45À l'international, ça ne donne pas une belle image.
00:48:47Ce n'est pas comme ça qu'il fallait le faire.
00:48:48On rappelle quand même qu'Emmanuel Macron aussi a promis de le faire.
00:48:51On verra si c'est le cas.
00:48:53Mais ce qui dérange le plus, soyons francs et soyons honnêtes,
00:48:56c'est cet investissement.
00:48:57Plus d'un milliard d'euros pour rendre la Seine baignable.
00:48:59Je pense qu'il y a de nombreux Français qui se disent
00:49:01qu'on aurait pu utiliser cet argent différemment.
00:49:04Je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:49:04Vous avez évoqué tout à l'heure les hôpitaux.
00:49:06Effectivement, 1,4 milliard pour rendre baignable la Seine
00:49:12sans qu'on soit assuré qu'elle le soit de manière pérenne.
00:49:19Parce que ça dépend grandement de la météo.
00:49:21Et c'est ça qui est choquant.
00:49:23C'est qu'on voit qu'on est quand même dans une démonstration
00:49:27de dépenses inutiles.
00:49:30Est-ce que ça change la vie d'un Parisien
00:49:32de savoir que la Seine est baignable ou non ?
00:49:34Personne n'a jamais véritablement souhaité
00:49:38pouvoir passer son été au bord de la Seine pour s'y baigner.
00:49:41Paris plage existe.
00:49:41Oui, Paris plage existe.
00:49:43Sans baignade.
00:49:43Non, mais c'est l'homo festibus.
00:49:45Mais est-ce que c'est la vocation de la Seine d'être baignable ?
00:49:48Je n'en suis pas certain.
00:49:51Effectivement, on revoit ce plongeon d'Amélie Boudia Castera,
00:49:55ministre des Sports, qui fait la promotion
00:49:58pour les Jeux olympiques.
00:49:59On sait qu'il y aura des épreuves de triathlon.
00:50:03Des nageurs professionnels pour les Jeux olympiques
00:50:05vont pouvoir nager dans la Seine.
00:50:07Et on attend bien sûr de voir si Anne Hidalgo et Emmanuel Macron,
00:50:09je vous le disais tout à l'heure, vont eux aussi
00:50:11piquer une petite tête du côté de la Seine.
00:50:13Voilà, c'est à Paris.
00:50:15On va ouvrir cette page politique.
00:50:17Je sais que vous l'attendez tous,
00:50:19puisqu'il y a énormément d'informations.
00:50:20Et encore ces dernières minutes, on vous en parlera bien sûr.
00:50:23Il y a des informations qui concernent la gauche.
00:50:27Puisque, vous le savez sûrement, après la victoire
00:50:31du Nouveau Front populaire, certains diront victoire,
00:50:33d'autres non, mais aux législatives,
00:50:34les différents partis qui composent ce Nouveau Front populaire
00:50:37ne sont toujours pas d'accord sur un candidat
00:50:40au poste de Premier ministre.
00:50:41Alors, ces dernières heures, il y a quand même un nom
00:50:43qui semble mettre d'accord, du moins les insoumis
00:50:46et les communistes.
00:50:47C'est celui d'Huguette Bélot, présidente du Conseil régional
00:50:50de la Réunion.
00:50:52Choix qui n'est pas apprécié du côté du Parti socialiste.
00:50:55On va regarder ce sujet de Mathilde Libanese.
00:50:57Et puis juste après, bien sûr, on va commenter,
00:50:59décrypter toutes ces dernières informations politiques.
00:51:03C'est un nom que personne n'avait vu venir.
00:51:06Huguette Bélot, la présidente du Conseil régional de la Réunion,
00:51:10serait la candidate pressentie pour devenir Première ministre.
00:51:14Un nom mis sur la table par Fabien Roussel
00:51:17et soutenu par Jean-Luc Mélenchon.
00:51:19Une proposition qui ferait honneur à tous.
00:51:23D'abord à notre pays.
00:51:25Ensuite aux solutions politiques dont nous pensons
00:51:29qu'elle peut les exprimer et les incarner.
00:51:32La France insoumise a également donné son aval.
00:51:35Le nom d'Huguette Bélot au poste de Première ministre
00:51:37rassemble largement.
00:51:39LFI, EELV et PCF sont d'accord.
00:51:42Maintenant, cher Olivier Faure, tu dois comprendre
00:51:44que ton ambition personnelle ne peut bloquer un pays.
00:51:47Le NFP, c'est une équipe.
00:51:48C'est ensemble qu'on la fera gagner.
00:51:50Huguette Bélot, Première ministre,
00:51:51c'est la France qui retrouve le goût du futur.
00:51:54Présidente de Réunion, féministe, antiraciste,
00:51:57oratrice exceptionnelle,
00:51:58elle saura répondre à la soif de justice
00:52:00et d'égalité du peuple de France.
00:52:02En avant.
00:52:03En revanche, le Conseil national du PS
00:52:05n'a pas validé la candidature d'Huguette Bélot
00:52:08et appelle à poursuivre les discussions
00:52:09avec ses partenaires du nouveau Front populaire.
00:52:12Aucun nom ne fait consensus entre nous à ce stade.
00:52:14Du côté des macronistes,
00:52:16la réunionnaise de 73 ans est appréciée.
00:52:19Gabrielle Attal, alors ministre de l'Éducation nationale,
00:52:21l'avait qualifiée de grande républicaine.
00:52:24Et Aurore Berger, en avril dernier,
00:52:26saluait une combattante de la dignité humaine
00:52:28et des droits des femmes.
00:52:30Et voilà, on vous donnera bien sûr
00:52:32toutes les dernières informations
00:52:33concernant cette candidature d'Huguette Bélot
00:52:36qui ne séduit pas le Parti socialiste.
00:52:38Mais juste avant, un petit point sur l'info
00:52:41avec Sandra Ciombo.
00:52:47Gabrielle Attal a été officiellement élue président
00:52:51du groupe des députés Renaissance.
00:52:53Le Premier ministre était le seul candidat en lice.
00:52:55Il a obtenu 84 voix sur les 98 députés
00:52:58inscrits à ce scrutin interne.
00:52:59Il prendra ses fonctions jeudi prochain
00:53:01à l'ouverture de la 17e législature,
00:53:03marquée également par l'élection
00:53:05à la présidence de l'Assemblée.
00:53:07La mère de Célia évoque un coup de folie
00:53:09suivi d'une extrême violence.
00:53:10Selon ses premières déclarations,
00:53:12après la mort de sa fille de 6 ans,
00:53:13son conjoint, le principal suspect,
00:53:15ne s'était jamais montré violent auparavant avec elle.
00:53:18Il l'aurait claqué brutalement au sol
00:53:20après une dispute de couple ce vendredi.
00:53:22La femme aurait reçu plusieurs coups de couteau
00:53:24en s'interposant.
00:53:25Et puis à l'international, le nouveau bilan.
00:53:27Après une frappe impute à Israël
00:53:29sur un camp du sud de Gaza,
00:53:31le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas
00:53:33annonce 90 Palestiniens tués et 300 blessés.
00:53:37Il dénonce un massacre odieux de l'occupation israélienne.
00:53:39De son côté, Tzahal confirme avoir visé
00:53:41deux dirigeants du Hamas,
00:53:43Mohamed Def et Rafa Salama.
00:53:45Merci beaucoup Sandra Thionbaut pour ce Point Info.
00:53:48Et on évoquera tout à l'heure, bien sûr,
00:53:50le meurtre de cette petite Célia âgée seulement de 6 ans.
00:53:54On sera notamment avec Patrick Courdet,
00:53:56psychiatre, qui nous parlera du profil du beau-père
00:53:59qui est donc le principal suspect dans cette affaire.
00:54:02Mais comme je vous le disais tout à l'heure,
00:54:02on va quand même parler politique
00:54:04puisque l'actualité est chargée.
00:54:06Alors, juste avant de vous donner la parole sur le plateau,
00:54:09je vais vous donner les toutes dernières informations
00:54:11qui sont tombées ces dernières minutes.
00:54:13Alors, le Parti socialiste, le Conseil national du Parti socialiste
00:54:18n'a pas validé la candidature du guette Bello,
00:54:22qui est donc la favorite des insoumis et des communistes.
00:54:26Réaction d'Emmanuel Bompard de la France insoumise
00:54:29qui accuse donc le Parti socialiste de faire blocage.
00:54:33Voilà, ça c'est les toutes dernières informations
00:54:35effectivement qui concernent ce profil du guette Bello.
00:54:40J'allais vous poser comme question,
00:54:41est-ce qu'elle peut unir la gauche du guette Bello ?
00:54:44Visiblement, ce n'est pas le cas.
00:54:45En tout cas, le PS sauve son âme.
00:54:47Le PS sauve son âme en refusant ce nom à Matignon
00:54:50parce que je rappelle qu'elle s'est positionnée
00:54:51de nombreuses fois contre la laïcité.
00:54:53Or, le Parti socialiste, c'est peut-être encore la dernière gauche
00:54:56qui défend ou en tout cas qui annonce défendre la laïcité.
00:54:59Je rappelle deux de ses positionnements.
00:55:02Elle s'est positionnée contre la loi de 2004,
00:55:05contre les signes ostentatoires religieux
00:55:08et elle s'est positionnée contre l'interdiction de la vaïa.
00:55:10Donc, elle a une politique, si vous voulez,
00:55:12par ses positionnements, qui est plutôt identitaire,
00:55:15indigéniste ou en tout cas qui est plutôt communautaire,
00:55:19si vous voulez, et qui va à l'encontre de la laïcité
00:55:22qui est encore défendue par quelques PS qui y tiennent.
00:55:26Et donc, quelque part, ce n'est pas très étonnant
00:55:29qu'il refuse aujourd'hui son nom.
00:55:30Raphaël, s'il t'invite.
00:55:31Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Noemi.
00:55:33Je ne crois pas que le Parti socialiste sauve son âme
00:55:36parce que d'abord, le Parti socialiste s'est compromis
00:55:38dans une stratégie commune et très largement téléguidée
00:55:42et orchestrée de la France insoumise pendant les législatives
00:55:46où ils ont fait campagne sur des propositions
00:55:48et un discours, un souffle que Jean-Luc Mélenchon
00:55:52avait très largement initié.
00:55:53Et je pense que c'est davantage parce que le Parti socialiste
00:55:56aujourd'hui ne désespère pas d'être l'espèce de force pivot
00:56:00qui permettra de pouvoir réaliser la jonction
00:56:04entre LFI et un certain nombre de députés de la gauche
00:56:11venus de la Macronie.
00:56:13Mais je pense que surtout, c'est Olivier Faure
00:56:16qui s'accroche à ce rêve que de pouvoir un jour accéder à Matignon.
00:56:20C'est le candidat des socialistes.
00:56:21C'est le candidat des socialistes aujourd'hui.
00:56:24Mais je pense qu'il ne faut pas oublier malgré tout
00:56:27à quel point le Parti socialiste aujourd'hui
00:56:30est sous la tutelle de LFI.
00:56:34Ils jouent leur jeu.
00:56:35Ils jouent la place pour Matignon aujourd'hui, les socialistes,
00:56:39qu'il s'agisse de Olivier Faure, de Boris Vallaud
00:56:42et de quelques autres.
00:56:44Mais moi, je pense qu'ils se sont très largement compromis
00:56:47ces dernières semaines et derniers mois avec LFI
00:56:50pour que ce soit difficile de leur faire absolument confiance.
00:56:53Mais quand Emmanuel Bompard, pardon, j'allais dire Emmanuel Macron,
00:56:56Emmanuel Bompard reproche au Parti socialiste de tout bloquer,
00:57:01ça montre aussi finalement ce qu'on savait depuis le départ,
00:57:03c'est-à-dire que le Nouveau Front populaire,
00:57:05cette alliance de la gauche est quand même très, très, très fragile.
00:57:09Je n'analyse pas ça comme ça.
00:57:10Je pense que là, on est en train de redécouvrir
00:57:12que Jean-Luc Mélenchon est l'un des meilleurs trolls
00:57:14de la politique française.
00:57:15Et en fait, depuis qu'ils ont commencé à réfléchir
00:57:18à comment s'organiser dans cette période de cohabitation,
00:57:21depuis le début, tout le monde se focalise
00:57:23sur cette histoire de Premier ministre.
00:57:24Mais en fait, ce n'est pas le Premier ministre
00:57:26qu'il faut désigner en premier.
00:57:27En fait, il y a d'abord un président de l'Assemblée nationale
00:57:30à désigner des présidents de commissions.
00:57:31Ensuite, il va falloir faire des deals autour des ministères
00:57:34qui seront puissants parce que les ministères
00:57:36vont vouloir s'assurer.
00:57:37Les ministres ne voudront pas sauter au bout de trois semaines.
00:57:39Vous voyez, il va falloir élargir.
00:57:41Et donc, en fait, le Premier ministre n'est peut-être
00:57:43pas si important que ça.
00:57:45Mais malgré tout, vous avez certaines personnes
00:57:47qui, pour leur égo ou parce qu'ils attendent ce moment
00:57:49depuis longtemps, ne peuvent pas éviter de se dire
00:57:51que ça y est, c'est leur tour, c'est leur heure,
00:57:53qu'ils ne veulent pas lâcher là-dessus.
00:57:55Mais tout le monde, en fait, à gauche comme à droite,
00:57:57est en train de se rendre compte que le Premier ministre,
00:57:59ce n'est pas lui qui va...
00:58:00On ne va pas trouver la personne magique qui, d'un coup,
00:58:02comme ça, dans les quelques jours qui nous séparent
00:58:05maintenant du 18 juillet, va pouvoir faire la synthèse
00:58:08entre tout le monde et rassembler tout le monde d'un coup.
00:58:10Et qu'est-ce qu'ils font ? Ils sortent en noms du chapeau
00:58:12qui fait que personne ne peut trop s'opposer.
00:58:14C'est une présidente de région. Elle a été députée.
00:58:16Elle a, si vous voulez, toutes les cases qui sont bien cochées.
00:58:19C'est difficile de dire que ce n'est pas quelqu'un
00:58:21qui a la stature pour le faire.
00:58:24Alors, ils sont un peu pris au dépourvu
00:58:25et personne ne sait trop quoi dire.
00:58:26Et en même temps, est-ce qu'elle est capable de faire la synthèse ?
00:58:29Bien non, mais en fait, personne ne peut faire la synthèse à ce stade.
00:58:32Et ce que tout le monde est en train de comprendre,
00:58:33c'est qu'on devrait arrêter cette discussion ridicule
00:58:35sur Premier ministre ou pas Premier ministre
00:58:37et commencer à se demander à quoi va ressembler
00:58:39l'Assemblée nationale d'abord.
00:58:40Lucas Jacobovitch, discussion ridicule ou pas ridicule ?
00:58:44Je dirais ridicule parce que quand on connaît un peu
00:58:46le fonctionnement du Parti socialiste,
00:58:48c'était quasiment obligé qu'ils mettent leur veto.
00:58:50Je vous explique.
00:58:51Juste pour préciser votre propos,
00:58:53il y a effectivement Manuel Bompard qui dit
00:58:56que le Parti socialiste s'oppose à toute candidature
00:58:59autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure.
00:59:01Clairement, les jeux sont faits.
00:59:03Le Parti socialiste veut Olivier Faure,
00:59:05les autres, Huguet de Bélaud peut-être.
00:59:06En fait, ce qu'il faut comprendre,
00:59:07c'est que le Parti socialiste avec l'ANUPS a été humilié.
00:59:11Pendant plusieurs années, ils se sont fait écraser
00:59:13et marcher dessus par la France insoumise.
00:59:14Donc c'est l'heure de la vengeance.
00:59:15Ce n'est pas l'heure de la vengeance.
00:59:17Parce que regardez, 30 juin, annonce de la dissolution.
00:59:20Tout le monde pense que là, cette fois-ci,
00:59:22l'ANUPS est morte et enterrée,
00:59:24que le PS va faire route tout seul et va vraiment larguer à la fille.
00:59:27Qu'est-ce qui se passe ?
00:59:28Ils re-signent pour un nouveau Front populaire.
00:59:31L'idée des chefs du PS, c'est de se dire
00:59:33en fait, on va essayer d'être majoritaire à gauche
00:59:35et, entre guillemets, de corneriser à la fille.
00:59:38Et là, ils se retrouvent en fait avec une proposition
00:59:40de Premier ministre qui vient de la fille,
00:59:43qui est soutenue par Jean-Luc Mélenchon,
00:59:45qui utilise des mots, entre guillemets,
00:59:47Nouvelle gauche, du type, elle est racisée, etc.
00:59:50Et en fait, si le PS acceptait Huguet de Bélaud,
00:59:54ça signifie en fait qu'ils sont vraiment à la remorque
00:59:57de la France insoumise et qu'ils auraient trompé
00:59:59des millions d'électeurs sociaux-démocrates.
01:00:01Et ça, c'est quand même un risque qu'ils ne veulent pas prendre.
01:00:04On va écouter Jean-Luc Mélenchon.
01:00:05Vous parliez de ses propos.
01:00:08Jean-Luc Mélenchon, patron des Insoumis, bien sûr.
01:00:11Il parlait de la candidature d'Huguet de Bélaud.
01:00:13Alors pour lui, forcément, c'est un grand oui.
01:00:15Pourquoi ? Écoutez sa réponse.
01:00:18Aujourd'hui, il y a sur la table une proposition
01:00:21qui ferait honneur à tous.
01:00:25D'abord à notre pays.
01:00:26Ensuite aux solutions politiques dont nous pensons
01:00:30qu'elle peut les exprimer et les incarner.
01:00:33C'est le nom de la présidente de la région, la Réunion, Huguet de Bélaud.
01:00:47Huguet concoche de nombreuses cases.
01:00:51Voilà Jean-Luc Mélenchon qui a ajouté effectivement
01:00:54que Huguet de Bélaud est une femme racisée
01:00:57et que la Nouvelle France est racisée.
01:00:59Donc pour lui, cette candidature paraît somme toute logique.
01:01:03Que pensez-vous de cet argumentaire de Jean-Luc Mélenchon ?
01:01:08Petite réaction ?
01:01:08Ça ne vous fait pas rire de dire Jean-Luc Mélenchon, visiblement ?
01:01:11Malheureusement, ça ne nous surprend même plus
01:01:13puisqu'on a bien compris que la France Insoumise,
01:01:15c'était des spécialistes de la coloriométrie.
01:01:17Si vous voulez, c'est en fonction de votre taux de mélanine
01:01:20qu'on va juger de votre taux de légitimité.
01:01:23Malheureusement, là, les arguments qu'il met en avant
01:01:26pour défendre ce non à Matignon,
01:01:28ce sont des arguments qui sont de l'ordre de l'essentialisation.
01:01:31Ce n'est pas pour ce qu'elle fait, c'est pour ce qu'elle est.
01:01:33C'est une femme dite antiraciste, dite féministe, dite racisée.
01:01:37Et c'est donc pour tous ces éléments qu'elle n'a pas choisi,
01:01:40c'est là qu'on est complètement contre le discours d'émancipation
01:01:42qui était censé être celui de la gauche,
01:01:44pour tous ces éléments-là qu'elle a été choisie.
01:01:46C'est en tout cas ce qui a été mis en avant
01:01:48et c'est ce qui est mis en avant de Jean-Luc Mélenchon.
01:01:49Pourtant, elle a un parcours politique,
01:01:50je ne sais pas si on peut voir, effectivement,
01:01:51son parcours politique qui est quand même assez intéressant.
01:01:55Il n'aurait pu, Jean-Luc Mélenchon, mettre ça en avant.
01:01:57Il n'a pas souhaité le faire.
01:01:58Ce n'est pas parce que c'est ce qu'il fait,
01:01:59c'est ce qu'il fait son parti très régulièrement,
01:02:01c'est-à-dire de prendre les gens uniquement pour ce qu'ils sont
01:02:04et non pour ce qu'ils font, malheureusement pour eux.
01:02:06Un peu comme Rima Hassan ?
01:02:08Exactement, mais Rima Hassan, c'est un grand symbole.
01:02:10Ce n'est pas un symbole parce qu'elle se serait adaptée
01:02:13au pays qu'il a accueilli, à savoir la France.
01:02:15Rima Hassan, c'est le symbole du palestinisme militant
01:02:19qui est élu par la France, sous les couleurs de la France,
01:02:22avec aujourd'hui, qui représente notre pays à la Commission européenne
01:02:26et qui, malheureusement, ne se soucie pas du tout
01:02:30des préoccupations des Français.
01:02:31Non, mais il est coutumier du fait.
01:02:33Il avait déjà défendu, c'était quoi ?
01:02:36Rachel Keke, la chienne députée.
01:02:38Donc, elle était attaquée à cause de sa couleur de peau,
01:02:40alors qu'elle était pour les idées.
01:02:41Il avait dit aussi que quand on critique à Médine,
01:02:45on était forcément racistes et islamophobes.
01:02:47Oui, il défend aussi les fichés S de Raphaël Arnault.
01:02:49Oui, mais en fait, quelque part, c'est extrêmement faux-cul
01:02:52parce que quand vous regardez, en fait,
01:02:54quel est l'appareil de la France insoumise
01:02:56qui sont les padawans de Jean-Luc Mélenchon,
01:02:59c'est presque toujours des trentenaires,
01:03:01pour reprendre les mots de Jean-Luc Mélenchon,
01:03:04français de souche, qui sont parachutés
01:03:06dans des circonscriptions avec énormément de racisés.
01:03:08Donc, en fait, c'est quand ça les arrange
01:03:09que les gens sont racisés ou pas.
01:03:11Inversement, d'ailleurs, pour purger Corbière et Garrido,
01:03:15l'appareil de Halafi avait dit qu'en fait,
01:03:17ils ne sont pas racisés, comme l'est leur circonscription.
01:03:20Voilà, on voit effectivement le profil du guet de vélo qui s'affiche.
01:03:2373 ans, président de la région Réunion depuis juillet 2021,
01:03:27député de la Réunion, membre du parti communiste réunionnais
01:03:29de 1974 à 2012, fondatrice à l'Assemblée du GDR
01:03:33et puis institutrice de profession.
01:03:35Elle a marqué son âge, elle a quand même 73 ans.
01:03:3773 ans, effectivement.
01:03:38Selon Jean-Luc Mélenchon et le programme de son parti,
01:03:41elle devrait être à la retraite depuis au moins 13 ans
01:03:44puisque le NFP, je le rappelle, dans son programme,
01:03:46prend une retraite à 60 ans.
01:03:48Effectivement, effectivement.
01:03:48Alors, on parlait de cette pression qui est mise sur le Parti socialiste,
01:03:52effectivement, pour qu'il valide cette candidature
01:03:54au poste de Premier ministre du guet de vélo.
01:03:57Alors, ça s'est passé cet après-midi.
01:03:59Vous allez le voir, certains militants du Nouveau Front populaire
01:04:02et notamment des communistes, voilà, ont collé des affiches,
01:04:07beaucoup d'affiches, voilà.
01:04:08On voit ce message vélo à Matignon.
01:04:10C'est au QG du PS, du Parti socialiste, qui est donc situé à Ivry.
01:04:13C'est en région parisienne.
01:04:15Alors, Fabien Roussel a réagi après, effectivement,
01:04:19les affiches qui ont été publiées.
01:04:21Voilà, Fabien Roussel qui a dit tout simplement que c'est inutile,
01:04:25que c'est contre-productif.
01:04:26Voilà, ces pressions ne servent pas à la cause qu'elles prétendent défendre.
01:04:29Voilà, donc là, la pression, finalement,
01:04:31elle se fait de plus en plus forte sur le Parti socialiste.
01:04:34Sachant que Fabien Roussel avait soutenu l'idée
01:04:39que ce soit le guet de vélo initialement.
01:04:40Simplement, là, il dit attention,
01:04:42ce n'est pas la peine de s'entre-déchirer sur ce sujet.
01:04:46Mais de toute façon, la question qui se pose,
01:04:48elle est beaucoup plus simple que ça.
01:04:49D'abord, moi, j'aimerais bien savoir si guet de vélo a des choses à dire.
01:04:53Parce que pour l'instant, on ne l'entend pas.
01:04:54C'est vraiment une candidate qui, depuis qu'on a annoncé son nom,
01:04:59on ne l'a pas vue déclarer quoi que ce soit, etc.
01:05:01Et la vraie question, c'est est-ce que guet de vélo est capable
01:05:04d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale ?
01:05:07Parce que non, mais au fond, c'est ça le sujet.
01:05:10Est-ce qu'elle veut être Premier ministre ?
01:05:11Est-ce qu'elle veut être Premier ministre ?
01:05:12Et puis, est-ce qu'elle veut avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?
01:05:14Elle avait été surprise, j'ai lu ça dans un papier,
01:05:16mais finalement, elle acceptait la proposition.
01:05:18Et l'autre sujet aussi, c'est est-ce que le Président de la République
01:05:21va accepter cette piste ?
01:05:23Ça, il n'a pas trop le choix.
01:05:24Non, mais qu'Emmanuel Macron accepte et nomme guet de vélo
01:05:28ne change rien à l'affaire.
01:05:29C'est que de toute façon, on rentre dans le règne du provisoire.
01:05:32Les Républicains, le Rassemblement national,
01:05:35une partie de renaissance du Bloc central,
01:05:40ont déjà signifié que si le Premier ministre
01:05:43devait être éléphi ou apparenté,
01:05:46il y aurait une motion de censure immédiate.
01:05:49Donc, on peut se faire plaisir,
01:05:51on peut même s'amuser à se faire peur
01:05:54avec des noms et des profils comme Huguet de Vélo.
01:05:56Donc, on est encore dans la politique fiction.
01:05:58Ça n'arrivera pas, ça n'arrivera pas.
01:06:00Et si ça devait advenir, ça ne durerait pas.
01:06:04Ce qui peut arriver, c'est qu'effectivement, le Parti socialiste,
01:06:06en tout cas, les cadres du Parti socialiste,
01:06:08se rapprochent d'un potentiel Bloc républicain,
01:06:12qu'ils quittent ce nouveau Front populaire déjà.
01:06:14Oui, mais ils ne sauraient plus les pivots tels qu'ils se voient
01:06:17et ils se rêvent encore aujourd'hui.
01:06:20Ça ne serait plus sous leur coupe
01:06:24que se constituerait cette coalition.
01:06:28Et de certaines manières, ça donnerait des armes
01:06:30pour Jean-Luc Mélenchon,
01:06:32pour les accuser demain de traîtrise.
01:06:36C'est presque le scénario rêvé pour Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis
01:06:39que de voir, finalement, ce nouveau Front populaire
01:06:43se fracturer sur une forfaiture du Parti socialiste.
01:06:47Oui, il prendra à nouveau, finalement, la tête de ce nouveau Front populaire,
01:06:50Jean-Luc Mélenchon, même si on le sait qu'il est peut-être déjà
01:06:53à la tête de ce nouveau Front populaire, d'ailleurs.
01:06:54Mais effectivement, c'est un peu ce qui s'est passé avec la Nupes.
01:06:58Voilà, petit à petit, Jean-Luc Mélenchon prend du poids.
01:07:01Oui, enfin, il prend du poids et puis à la fin, il se fait avoir aussi.
01:07:04On est sur une séquence qui est d'une grande fluidité.
01:07:06Mais la difficulté, c'est que le Parti socialiste,
01:07:09s'il se sépare de l'FI et du reste du NFP,
01:07:12de toute façon, n'a pas la majorité non plus avec le Bloc central.
01:07:15Donc, on voit bien qu'on n'est pas sur une question de personnes.
01:07:18Il y a un moment, il va falloir que ces gens se mettent autour d'une table
01:07:20sur la base d'un projet et qu'ils commencent à rayer des bouts du projet,
01:07:23en ajouter d'autres qui viennent dans notre camp
01:07:25et comme ça, échanger les uns avec les autres
01:07:28parce qu'ils n'auront pas le choix pour pouvoir gouverner.
01:07:31Sinon, ce sont des gouvernements qui tiendront combien de temps ?
01:07:3348 heures, trois semaines, un mois et demi.
01:07:35Et ce sera juste ridicule.
01:07:37Et au bout de deux, trois séquences de ce type-là,
01:07:39si vous voulez, on aura des gens qui seront épuisés,
01:07:41des administrations qui seront tordues.
01:07:43Donc, il y a un moment, il faut arrêter ces jeux de personnes.
01:07:46Et puis, on ne pense pas assez aux Français, mais je pense que...
01:07:47Bien sûr.
01:07:48Toutes ces négociations en coulisses, ça fatigue tout le monde.
01:07:52Je pense que tout le monde veut un programme clair, net et précis.
01:07:55C'est-à-dire qu'en fait, le souci,
01:07:57ce n'est pas les négociations qui fatiguent les Français,
01:07:59c'est les négociations qui sont fausses autour de personnes.
01:08:02Le problème des Français, ce n'est pas de savoir si Olivier Faure
01:08:04sera un jour Premier ministre parce qu'il en a envie
01:08:07et que ça fait des années qu'il attend ça.
01:08:08Le problème des Français, c'est de savoir si Olivier Faure
01:08:10ou n'importe qui d'autre a la capacité à compléter un projet
01:08:13et que ce projet aille un peu de LFI, peut-être jusqu'à Ensemble
01:08:17ou peut-être même un peu au-delà.
01:08:18Et comment on arrive à achever ça ?
01:08:21Et pour l'instant, personne n'a proposé de méthode
01:08:23de gouvernement de compétition.
01:08:25Personne, personne.
01:08:26La tripartition de la France, ces trois blocs, rend très compliquée.
01:08:32L'émergence des solutions que vous avancez.
01:08:34Donc la vraie responsabilité, elle n'est pas au niveau des hommes
01:08:39ni d'Olivier Faure, ni même du côté du Bloc central ou d'ailleurs.
01:08:43C'est d'abord la responsabilité d'Emmanuel Macron.
01:08:46Le problème, c'est que notamment dans sa lettre aux Français,
01:08:48il renvoie la responsabilité aux partis et les partis,
01:08:51et on le voit jour après jour, sont dans l'incapacité
01:08:55de produire finalement ce consensus qui serait nécessaire.
01:08:58On revoit cette image effectivement du QG du Parti socialiste à Ivry.
01:09:02Effectivement, avec ces affiches et ce message très clair.
01:09:04Voilà, Huguette Bellot à Matignon, des militants du Nouveau Front populaire,
01:09:09notamment des communistes qui ont posté et affiché en tout cas,
01:09:13le nom d'Huguette Bellot sur ce QG.
01:09:15On peut penser aussi aux électeurs et aux militants du Parti socialiste.
01:09:19Parce que Raphaël Glucksmann, on l'a un peu oublié, Raphaël Glucksmann,
01:09:23mais on pense à lui qui, je pense, a des années-lumières
01:09:25de ces méthodes-là et de ces pressions-là pour imposer un nom.
01:09:28Justement, il faut se rappeler que pendant la négociation au programme
01:09:31du Nouveau Front populaire, Glucksmann avait voulu mettre
01:09:34dans le programme qu'on arrête la brutalisation de la vie politique.
01:09:37On y est.
01:09:38Et là, on y est.
01:09:39C'était dans le programme.
01:09:40Enfin non, c'était dans le programme.
01:09:41Il y a réussi.
01:09:41C'était dans le programme, mais regardez les actes.
01:09:44C'est dans l'ADN de la France insoumise.
01:09:46Mais ce qui est intéressant, si vous voulez, c'est que relativement...
01:09:49Peut-être pas la France insoumise ou en tout cas pas les militants de la France insoumise.
01:09:51Oui, mais enfin, on se doute que, en tout cas, ce n'est pas des partisans du Parti socialiste.
01:09:55Ça, c'est évident.
01:09:57Donc ça peut être sans doute des plus radicaux.
01:09:59Ce qui est intéressant, si vous voulez, c'est que malgré tout,
01:10:01on assiste à une sorte de retour de la culture du compromis
01:10:04qu'on n'a pas dans notre pays depuis déjà très longtemps.
01:10:06Ce sont des termes relativement récents dans la politique française.
01:10:09On parle beaucoup de coalition en ce moment.
01:10:11On sait que ce n'est pas dans l'ADN de la Ve République.
01:10:14C'est dans l'ADN de pays étrangers.
01:10:15Oui, nous, on est habitués à une monarchie présidentielle.
01:10:18On est habitués, si vous voulez, à un souverain qui est fort,
01:10:22qui trace les grandes lignes, à une majorité qui s'impose d'elle-même.
01:10:25Là, on a affaire à autre chose.
01:10:27C'est véritablement notre pays.
01:10:29Notre façon de mener à la politique est en train de changer.
01:10:33Donc, il faut aussi un peu d'adaptation.
01:10:35Et je pense que les pays ne sont pas encore habitués à ça.
01:10:38C'est quelque chose, encore une fois, qui est en train de revenir
01:10:40par cette tripartition de la vie politique qui est relativement récente
01:10:43et qui va faire que cette culture du compromis va sans doute avancer
01:10:47dans les semaines qui viennent.
01:10:48Mais ce n'est pas inné parce qu'on n'est pas habitués à ça.
01:10:50En tout cas, on rappelle que ce soir, le Parti socialiste ne souhaite pas
01:10:54la candidature du Guedbelot.
01:10:57Voilà, c'est ce qui a été, en tout cas, annoncé.
01:10:59Et puis, Emmanuel Bompard, je vous le rappelle,
01:11:00qui, lui, reproche au Parti socialiste de tout bloquer.
01:11:03Donc, c'est encore un peu compliqué du côté du Nouveau Front populaire.
01:11:06On va parler maintenant du camp présidentiel.
01:11:08Ce n'est pas beaucoup plus simple, je ne vais pas vous mentir,
01:11:11qui semble, en tout cas, vouloir plutôt pencher à droite pour une coalition.
01:11:15Rachida Dati, dans les colonnes du Parisien, a notamment appelé
01:11:18la droite républicaine à soutenir une éventuelle coalition.
01:11:22Elle déclare notamment
01:11:23« nos électeurs ne nous pardonneraient pas d'avoir refusé la main tendue d'Emmanuel Macron ».
01:11:28Voilà ce qu'a déclaré la ministre de la Culture.
01:11:31Alors, question simple, est-ce que la droite républicaine,
01:11:34donc les anti-ciotis qui restent des LR, c'est un peu confus parfois,
01:11:38mais effectivement doivent accepter cette main tendue du chef de l'État
01:11:43et du camp présidentiel, surtout ?
01:11:45Tout dépend si ce parti considère qu'il a un avenir,
01:11:49quoi qu'il arrive, si vous voulez.
01:11:50On sait que Rachida Dati, lorsqu'elle dit ça,
01:11:53elle veut sauver le paquebot de la majorité présidentielle,
01:11:57ou en tout cas du camp macroniste.
01:11:58Elle veut essayer de former du mieux possible une sorte de centre mou
01:12:02qui allierait les macronistes, les républicains, avec forcément d'autres partis.
01:12:10Mais si vous voulez, les macronistes, de toute façon,
01:12:14sont en train de perdre du pouvoir, les républicains aussi.
01:12:17Certains considèrent, évoqués notamment, qu'ils auraient un avenir ailleurs
01:12:21et qu'il faudrait faire preuve de patience.
01:12:23Ce sont deux stratégies qui s'opposent,
01:12:24mais on comprend très bien que Rachida Dati veut sauver
01:12:27le paquebot dans lequel elle est actuellement.
01:12:29Mais suite à la victoire du Nouveau Front populaire,
01:12:30je rappelle quand même que certains appelaient à une coalition plutôt à gauche.
01:12:34Et là, visiblement, le camp présidentiel semble plutôt penché à droite.
01:12:37Non mais Rachida Dati a aussi un peu brûlé ses vaisseaux
01:12:40en décidant de rejoindre Emmanuel Macron comme ministre de la Culture
01:12:43pour une courte période, ce qu'elle n'avait sans doute pas elle-même prévu.
01:12:45Elle vise la mairie de Paris de toute façon, Rachida Dati.
01:12:47Voilà, donc là, elle est le lien entre le camp présidentiel et la droite.
01:12:51Mais de toute façon, vous parlez de tripartition,
01:12:53mais moi, je ne suis pas tout à fait d'accord.
01:12:55Ce qui s'est passé lors des élections législatives,
01:12:57c'est que vous avez en réalité une union qui allait de LFI jusqu'aux Républicains
01:13:02pour se désister de façon généralisée.
01:13:05Alors, pas avec les mêmes pourcentages et la même volonté forcément,
01:13:08mais c'était généralisé.
01:13:10En fait, on va se rendre compte tôt ou tard
01:13:12qu'on est plus sur une bipartition qu'une tripartition.
01:13:15Et quand vous avez d'un côté des gens qui sont Républicains
01:13:17et des gens qui le sont moins.
01:13:18Et quand vous êtes Républicain, il faut accepter de travailler avec les uns,
01:13:21avec les autres et peut-être aussi qu'il faut en finir avec l'idée
01:13:23que quand vous êtes élu par 25% ou 20% des électeurs,
01:13:26vous pouvez leur imposer tout votre programme.
01:13:28Ben non, vous êtes élu par 20% des électeurs.
01:13:31Peut-être aussi, vous devez leur imposer des choses.
01:13:32Il y a peut-être des choses que vous devez accepter,
01:13:34que des camps qui sont un peu éloignés de vous réussissent à faire passer
01:13:37parce que vous n'avez pas le choix.
01:13:38En tout cas, c'est forcément ce qui va se passer.
01:13:40Ça va se passer soit en préparant les choses à l'avance,
01:13:43soit ça va être une succession de gouvernements
01:13:44qui vont faire passer des trucs dans un sens, puis dans l'autre,
01:13:47les uns à la suite des autres, avant de se faire renverser.
01:13:49– Lucas Jacubovi.
01:13:50– Moi, encore une fois, sur l'attitude de LR de 2022 à maintenant,
01:13:53ils auraient pu accepter la main tendue d'Emmanuel Macron déjà.
01:13:55Et là, il y aurait eu une majorité absolue.
01:13:57Il y aurait eu moyen de gouverner.
01:13:59Et au final, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
01:14:00Par exemple, ils ont censuré la réforme des retraites
01:14:02qui était pourtant pratiquement la même
01:14:04que ce qui était dans le programme de Valérie Pécresse.
01:14:06Donc non, la droite française n'est pas du tout dans une optique de négociation.
01:14:10Elle veut faire cavalier seul jusqu'au bout,
01:14:13quitte à mourir avec ses idées.
01:14:14Après, pour revenir sur ce que disait Jean-Baptiste sur la tripartition,
01:14:17oui, il y a tripartition,
01:14:19mais ce qu'il faut vraiment avoir à l'idée aussi,
01:14:20c'est que chacun de ces blocs n'est pas du tout homogène.
01:14:23– En plus.
01:14:24– Vous regardez la gauche.
01:14:26La gauche, on l'a dit souvent sur ce plateau,
01:14:27elle n'est d'accord sur rien.
01:14:28Mais à l'intérieur d'ensemble, il y a aussi d'énormes fossés.
01:14:31Là, il y a un groupe qui est en train de se créer de macronistes de gauche
01:14:35qui va être sous l'égide, je crois, de Sacha Houlier,
01:14:37si ça va jusqu'au bout.
01:14:38Est-ce que ces macronistes de gauche, par exemple,
01:14:40accepteront de suivre un gouvernement dans lequel il y aurait des LR ?
01:14:43Ce n'est pas sûr non plus.
01:14:45Donc, en fait, plus qu'une tripartition, c'est plus,
01:14:47c'est pas comment dire, vraiment un régime parlementaire
01:14:50avec plein de petits partis.
01:14:51– Un éclatement, même avec les purgés de la France intéruniste.
01:14:54– Un éclatement, et donc, en fait, des mini-groupes parlementaires
01:14:57pourront avoir un poids énorme dans la future Assemblée.
01:15:00– Et il faut avoir conscience d'une chose,
01:15:02c'est que dans les pays où ça fonctionne de cette façon,
01:15:04en fait, ça prend du temps.
01:15:06C'est-à-dire que, c'est vrai qu'en France, on a une élection législative
01:15:08et puis on a l'habitude d'avoir le Premier ministre
01:15:10qui sort du chapeau quelques jours plus tard.
01:15:12Là, on voit bien que c'est très compliqué.
01:15:14Mais c'est très compliqué parce qu'il n'y a personne
01:15:15qui puisse rassembler, avoir un projet
01:15:17et être capable de tenir plus de trois semaines.
01:15:18Enfin, certaines personnalités à gauche en sont réduites
01:15:21à quasiment supplier les gens de droite
01:15:23de ne pas les censurer s'ils étaient au gouvernement,
01:15:26en disant, mais ne nous censurez pas tout de suite,
01:15:28ça ne serait pas républicain, ça ne serait pas sympa.
01:15:30Enfin, où est-ce qu'on est ?
01:15:32Est-ce qu'on ne peut pas, à un moment, justement,
01:15:34voir comment fonctionnent les autres pays et se dire que,
01:15:36puisque de toute façon, on va devoir faire comme ça
01:15:38pendant au moins un an et probablement un peu plus, jusqu'en 2027.
01:15:41Peut-être qu'on peut regarder comment ça marche,
01:15:43prendre les bonnes méthodes, ne serait-ce qu'au Parlement européen
01:15:45où ils savent très bien faire ça.
01:15:47Et puis, commencer à travailler de cette façon.
01:15:48C'est d'ailleurs ce que...
01:15:49Mais les Français l'ont voulu puisqu'ils l'ont voté.
01:15:52Les Français l'ont totalement voulu.
01:15:54Et par exemple, des gens comme Raphaël Gucksmann
01:15:55ou d'autres savent le faire.
01:15:56Donc, à la rigueur, on peut regarder comment on fait
01:15:58et puis ensuite s'en inspirer.
01:15:59Non, mais moi, je ne suis pas d'accord avec cette analyse
01:16:01parce qu'en fait, précisément, nos institutions
01:16:04ne permettent pas cette culture du compromis.
01:16:07On peut rêver de s'inspirer de nos voisins,
01:16:11de voir comment ça peut fonctionner ailleurs.
01:16:14Mais aujourd'hui, les institutions rendent compliquées,
01:16:17sinon impossibles, ces dispositions,
01:16:21ces espèces de coalitions qui devraient émerger
01:16:24après qu'on ait voté.
01:16:26Donc, peut-être que cette crise politique
01:16:31qui passe de devenir une crise de régime institutionnelle
01:16:35passera par un changement de la Constitution.
01:16:37Mais en l'état, je ne crains que la Constitution
01:16:40ne rende impossible ou en tout cas difficile
01:16:43les évolutions que vous souhaitez.
01:16:46Mais je ne peux pas dire que ça va être simple.
01:16:48Mais il n'empêche que la Constitution,
01:16:50elle a plus de souplesse que ce qu'on croit d'habitude.
01:16:51Non, mais c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on improvise
01:16:53et on tord très largement la Constitution pour essayer...
01:16:56Regardez, l'exemple le plus évident aujourd'hui,
01:17:00c'est qu'on a un gouvernement qui est toujours en exercice,
01:17:02qui n'est pas démissionnaire, avec un Premier ministre
01:17:05qui est à la fois élu président de groupe à l'Assemblée,
01:17:10ce qui est dans la Constitution totalement ubuesque.
01:17:13Et pourtant, on s'en accommode.
01:17:14Oui, bien sûr, le guerrier natal devrait démissionner la semaine prochaine.
01:17:16Oui, mais ce n'est pas l'esprit.
01:17:18Aujourd'hui, on tolère de tort la Constitution
01:17:23parce que les temps compliqués que l'on traverse
01:17:28nous font dire que c'est peut-être la solution la plus préférable
01:17:31plutôt que d'attendre un nouveau gouvernement.
01:17:35Mais la vérité, c'est que ce n'est pas l'esprit ni la lettre de la Constitution.
01:17:39Vous parlez d'un président de groupe, un nouveau président de groupe.
01:17:42On va en écouter un, c'est Laurent Wauquiez,
01:17:44nouveau président du groupe La droite républicaine à l'Assemblée nationale,
01:17:47qui a réagi sur cette fameuse coalition avec le camp présidentiel.
01:17:53Nous ne participerons pas à des coalitions gouvernementales.
01:17:57On voit ces derniers jours beaucoup d'agitation.
01:18:00Pas mal de ces manœuvres reposent sur des fantasmes ou des illusions
01:18:03au vu des résultats des élections.
01:18:06Mais surtout, nous ne croyons pas qu'on peut répondre à la crise d'un pays
01:18:08par une combinaison d'appareils
01:18:11et que la seule bonne façon d'y répondre est par un travail sur le fond
01:18:15permettant de rassembler le maximum de Français
01:18:17en apportant des réponses positives,
01:18:20non pas sur la base d'accords d'appareils,
01:18:23mais sur la base de propositions de fonds sur lesquelles nous allons nous battre.
01:18:27Des négociations qui sont mal parties,
01:18:29visiblement qui s'annoncent difficiles,
01:18:31malgré les propos de Rachida Dati tout à l'heure,
01:18:34qui souhaitait cette coalition avec certains éléments de la droite.
01:18:40On se dirige, et on le sait, vers une véritable impasse politique.
01:18:46Vous disiez effectivement qu'il fallait peut-être changer la Constitution,
01:18:49mais quelle est la solution aujourd'hui pour sortir de cela ?
01:18:54Les Français l'ont voulue, cette situation, effectivement,
01:18:55mais il faut en sortir.
01:18:57La solution évoquée par Laurent Wauquiez,
01:19:00une sorte de pacte législatif où les députés s'entendraient
01:19:05sur cinq grands textes sur une période donnée,
01:19:11elle est envisageable.
01:19:12Mais ce que signifie et souligne Laurent Wauquiez,
01:19:15c'est que finalement, c'est un soutien sans participation.
01:19:18C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les Républicains ne veulent pas se compromettre
01:19:22avec l'ancienne majorité présidentielle ou le Bloc central tel qu'il existe aujourd'hui.
01:19:27Et d'ailleurs, on l'évoquait tout à l'heure,
01:19:29c'est un Bloc central qui est lui-même fracturé
01:19:32avec une grande partie de ces députés qui ont été élus,
01:19:36qui viennent de la gauche et qui sont en passe, finalement, d'y retourner.
01:19:41Est-ce qu'il y aurait aujourd'hui une personnalité qui serait capable
01:19:43de faire le lien, finalement, entre le Parti socialiste,
01:19:48on l'évoquait tout à l'heure, les Républicains,
01:19:50en tout cas cette droite républicaine, le camp présidentiel,
01:19:53qui pourrait réunir tout le monde ?
01:19:55Parce que visiblement, on parlait de Huguette Bellot
01:19:57qui réunit en tout cas les insoumis et les communistes.
01:19:59Est-ce que là encore, pour un éventuel Bloc front républicain,
01:20:04Bloc républicain, est-ce qu'il y a une personnalité comme ça qui vous vient à l'esprit ?
01:20:07En fait, c'est l'inverse.
01:20:08C'est-à-dire que la question n'est pas définir la personnalité.
01:20:10Mais là, Laurent Wauquiez a raison.
01:20:11Ce qu'il dit, c'est qu'il faut arrêter d'essayer de monter des coalitions sur des personnes.
01:20:15Il faut arrêter de faire des espèces de magouilles d'appareils.
01:20:17Oui, mais tout le monde va vouloir proposer son candidat.
01:20:19Non, non.
01:20:20Mais oui, mais le candidat, il vient après.
01:20:22Il faut d'abord définir des projets.
01:20:24Vous avez quelque chose auquel vous tenez.
01:20:25C'est comme ça qu'on fait.
01:20:26Alors, qui pour tenir un éventuel projet ?
01:20:28On ne peut pas savoir tant qu'on ne connaît pas le projet.
01:20:30Voilà, vous décidez projet par projet.
01:20:32Vous savez qui sera ministre de l'Intérieur parce que c'est ça qu'on veut faire.
01:20:35On a Dillais et à côté de ça, ça sera quelqu'un qui sera aux Affaires étrangères
01:20:38parce que c'est un autre projet.
01:20:39Et quelqu'un qui sera à la Santé parce que c'est lui qui est la bonne personne pour la Santé.
01:20:43Et ainsi de suite.
01:20:44Et à la fin, au milieu de tout ça, vous voyez émerger quelqu'un qui fait la colle,
01:20:48mais qui sera beaucoup moins puissant qu'un Premier ministre,
01:20:50comme on l'habitue dans les cohabitations en France,
01:20:52où c'est quasiment un président bis, si vous voulez.
01:20:54C'est quelqu'un, finalement, qui fera le lien.
01:20:56Et les autres personnalités qui seront clés seront, à ce moment-là,
01:20:59les présidents de commissions à l'Assemblée nationale,
01:21:02dont personne n'a l'air de se préoccuper aujourd'hui,
01:21:04mais qui risque d'avoir un rôle bien supérieur à celui des ministres.
01:21:07Parce qu'autant les ministres...
01:21:07Ça peut être un gouvernement technique.
01:21:08On a évoqué cette hypothèse à un moment donné du gouvernement technique
01:21:11qui pourrait potentiellement gouverner ces prochains mois.
01:21:15Ce serait assez contradictoire d'avoir un gouvernement technique,
01:21:17étant donné qu'au législatif, il y a quand même une très forte participation,
01:21:21une très forte soif de politique dans la population.
01:21:23Alors leur dire, en fait, on vous prive de votre voix
01:21:25pour mettre un gouvernement technique, ce ne serait pas forcément la bonne idée.
01:21:28Ce serait aussi, quelque part, donner de la puissance au Rassemblement national.
01:21:33Une des clés, en fait, du succès du Rassemblement national aux élections,
01:21:37c'est le rejet, entre guillemets, des élites, de la technocratie,
01:21:41des dirigeants qui sont déconnectés de la population.
01:21:43Avoir un gouvernement technocratique, ça va donner cette image.
01:21:46Donc c'est du pain béni, en fait, pour le Rassemblement national.
01:21:49De même, d'ailleurs, qu'une large coalition,
01:21:51parce qu'un des mots-clés du Rassemblement national, c'était l'UMPS.
01:21:55Et surtout avec une grande coalition, avec dedans des socialistes, des LR,
01:21:59là, on va voir vraiment le vrai UMPS.
01:22:02Donc là, l'idée, c'est le projet d'abord, et après, on verra pour le prochain.
01:22:05Voilà, mais ce qui va être long, il ne faut pas s'alarmer si ça prend plusieurs semaines.
01:22:09Oui, mais les Français, c'est impatiente.
01:22:11Mais on a l'impression que les Français, c'est impatiente, on n'en sait rien.
01:22:14La place politique, c'est impatiente.
01:22:15Ils sont inquiets, parce qu'on se dit,
01:22:17mais quel va être le futur de la France dans les prochaines semaines,
01:22:19voire les prochains mois ?
01:22:20On n'a toujours pas de gouvernement, on n'a toujours pas de Premier ministre,
01:22:22on n'a toujours pas de programme commun.
01:22:24Si, on a un gouvernement.
01:22:24On a un gouvernement.
01:22:25Un gouvernement qui, a priori, est sortant.
01:22:27Il va sortir.
01:22:28Oui, mais qui sera même démissionnaire, il gérera les affaires.
01:22:31Gabriel Attal quitte ses fonctions.
01:22:32Même démissionnaire, il gérera les affaires courantes jusqu'à temps d'être remplacé.
01:22:36Donc, ça, pour le coup, c'est prévu.
01:22:39Donc, ce n'est pas ça, la grande angoisse.
01:22:42La grande angoisse, c'est face aux urgences du moment,
01:22:45sur un certain nombre de fronts.
01:22:46Le front sécuritaire, le front de l'immigration, sur l'économie.
01:22:51Que la France soit en panne, en panne sèche,
01:22:54et que, plutôt que d'avancer, elle ne fasse que reculer,
01:22:57et que la situation ne cesse de s'aggraver.
01:23:00Il y a quand même quelques dates butoirs, à commencer par le vote du budget.
01:23:04Là, pour le coup, il va falloir que ce gouvernement démissionnaire,
01:23:11qui va durer probablement quelques temps,
01:23:17s'y attelle avec la crainte, malgré tout, d'être censuré par l'Assemblée nationale,
01:23:24dès lors qu'un texte accouchera.
01:23:27Jean-Baptiste Souffry, ça va avoir aussi comme occasion,
01:23:30ça sera l'occasion pour les Français, peut-être aussi,
01:23:32de désacraliser un peu la personne politique en elle-même.
01:23:35C'est-à-dire, justement, qu'on se rend compte qu'en fait,
01:23:38l'administration continue à fonctionner, les tribunaux fonctionnent,
01:23:41les hôpitaux fonctionnent, tout se tourne.
01:23:44Le gouvernement, même réduit aux ackets, va continuer à tourner.
01:23:47Et même au moment du budget, s'il le faut,
01:23:49et s'il ne peut pas être voté par l'Assemblée, dans ce cas,
01:23:51on passera sur un mode reconductible de façon mensuelle.
01:23:54Et puis voilà, on avancera petit à petit.
01:23:57Je reviens sur l'inquiétude des Français,
01:24:00mais on parle des entreprises, des patrons d'entreprises qui sont...
01:24:03Ce qu'ils veulent, c'est de la stabilité.
01:24:05Oui, mais ce qu'ils veulent, c'est de la stabilité.
01:24:07Ils se sont surtout exprimés au cours des dernières élections,
01:24:10au moins de ces deux dernières élections.
01:24:11Ils ont dit une chose,
01:24:13on ne veut plus de la politique d'Emmanuel Macron.
01:24:15Ça, c'est le message qui a été le plus évident
01:24:18après les élections européennes et après les élections législatives.
01:24:22C'est un message qui a été porté par les Français.
01:24:24Je peux vous dire, dans les milieux économiques, c'est plutôt,
01:24:24on ne veut pas du nouveau Front populaire, pour être honnête.
01:24:26Si on regarde la majorité de ce qui a été dit au cours de ces élections,
01:24:30c'est le rejet d'Emmanuel Macron qui est ressorti comme message principal,
01:24:33si vous voulez.
01:24:33Et donc ça, on ne peut pas le mettre sous le tapis.
01:24:35On ne peut pas considérer que ces élections n'ont pas eu lieu,
01:24:37qu'Emmanuel Macron peut continuer avec le camp macroniste
01:24:40de gouverner comme il l'a fait.
01:24:41Ce n'est plus possible.
01:24:42Il faut entendre, il faudra entendre les oppositions.
01:24:44Comme jamais, c'est évident.
01:24:46Allez, on va continuer et on va aborder désormais une actualité tragique,
01:24:52puisque la petite Célia, 6 ans, a été retrouvée morte
01:24:55dans un bois de la commune de Saint-Martin-de-Lyft,
01:24:57c'est près de Rouen, le présumé meurtrier.
01:25:00C'est son beau-père qui a été placé en garde à but.
01:25:03Il l'avait enlevé hier après avoir agressé au couteau la maire de Lafayette.
01:25:07Cet après-midi, il y a le procureur de Rouen qui s'est exprimé.
01:25:10Il a fait un point sur l'enquête.
01:25:12Regardez ce sujet de Solène Boulan, Régine Delfour,
01:25:14Antoine Durand et Tancrede Guillotel.
01:25:16Et puis juste après, on aura avec nous un psychiatre qui va nous parler
01:25:19et nous donner quelques informations aussi concernant le profil.
01:25:23Voilà le profil de ce beau-père qui a été condamné
01:25:26pour des affaires liées aux stupéfiants
01:25:29et qui était aussi victime de troubles psychiatriques.
01:25:34Il est peu après 6 heures ce samedi matin,
01:25:36quand les forces de gendarmerie interpellent dans ce bois de Saint-Martin-de-Lyft,
01:25:40le beau-père de Célia, soupçonné d'avoir enlevé et tué la petite fille.
01:25:44Quelques heures plus tôt seulement, le corps de Célia a été retrouvé à proximité,
01:25:49victime de lésions au crâne et sur l'ensemble du corps.
01:25:52Le médecin légiste dont j'ai requis l'intervention pour la levée de corps
01:25:57a pu procéder à un examen externe qui a mis en évidence l'effet d'une extrême violence.
01:26:03L'intervention directe et traumatique d'un tiers dans le décès de l'enfant
01:26:09est certaine pour le médecin légiste.
01:26:12À l'origine de l'enlèvement, une dispute de couple en fin de journée
01:26:15se vendredi dans la maison familiale.
01:26:17Selon les dires de la mère de Célia,
01:26:19son conjoint a dans un coup de folie plaqué brutalement la petite fille au sol.
01:26:23Il aurait ensuite porté plusieurs coups de couteau à sa compagne
01:26:26avant de prendre la fuite avec l'enfant.
01:26:28Selon elle, il souffrirait de troubles psychiatriques
01:26:31et aurait consommé plusieurs fois de la cocaïne durant la journée.
01:26:34Si le suspect n'est pas connu pour des faits de violence,
01:26:37la consommation de stupéfiants ne serait pas inhabituelle.
01:26:40Sur la personnalité de l'auteur présumé,
01:26:43je peux vous indiquer qu'il est âgé de 42 ans,
01:26:46a été condamné à cinq reprises depuis 2009
01:26:49pour des infractions en lien avec les produits stupéfiants
01:26:53et a déjà été incarcéré pour ce type de faits.
01:26:56Le suspect a été placé en garde à vue pour tentative de meurtre sur conjoint,
01:27:00enlèvement et meurtre sur mineur de moins de 15 ans.
01:27:04Dans quelques minutes, on évoquera effectivement le profil de ce principal suspect,
01:27:09beau-père de la fillette de 6 ans, Célia, consommateur de drogue,
01:27:13trouble psychiatrique, déjà condamné à cinq reprises,
01:27:16incarcéré pour des faits liés aux stupéfiants.
01:27:21On se demande comment cet individu finalement pouvait vivre,
01:27:25pouvait être libre à côté d'une jeune fille de 6 ans.
01:27:29Les faits sont dramatiques.
01:27:30On pense bien évidemment à sa maman qui, elle aussi, a été victime de cet individu.
01:27:35C'est encore une fois une affaire tragique, cette affaire de la petite Célia.
01:27:40Est-ce qu'on sait ce qu'en court, et je fais appel à vous, Jean-Baptiste Souffrond,
01:27:45qui est avocat, est-ce qu'on sait ce que risque le principal suspect ?
01:27:48C'est le maximum, là, ce qui est prévu.
01:27:51Mais surtout, si vous voulez, d'abord, c'est quand même quelque chose de terrible.
01:27:57On a forcément beaucoup de mal à imaginer ce que peut ressentir la mère dans cette situation,
01:28:03d'autant plus qu'on a le sentiment que c'est quelque chose de totalement inarrêtable,
01:28:06si vous voulez. Visiblement...
01:28:09Elle parle de coup de folie.
01:28:10Elle parle de coup de folie. Personne ne s'en doutait.
01:28:12Le dispositif à l'intermègement a été mis en place immédiatement.
01:28:16Et on est dans une situation...
01:28:18Dispositif, si je peux me permettre, qu'on ne doit pas remettre en cause,
01:28:20parce qu'il a plutôt bien fonctionné.
01:28:22Oui, bien sûr. La dernière fois, il avait fonctionné.
01:28:24Et là, malheureusement, le résultat est tragique.
01:28:30Mais si vous voulez, on en reste quoi ?
01:28:33C'est très difficile de commenter quelque chose de ce type,
01:28:36d'autant plus qu'on ne connaît pas le dossier.
01:28:37On ne sait pas quels en sont les ressorts profonds.
01:28:39Donc voilà, évidemment, il risque totalement le maximum.
01:28:42Maintenant, qu'est-ce qui est derrière tout ça ?
01:28:44Est-ce que, par exemple, il était en situation de folie ?
01:28:46Donc, qu'est-ce que ça signifie ?
01:28:47Voilà, c'est ce genre de question que je me pose.
01:28:49Et on va voir ce qui va en ressortir.
01:28:52On va en parler avec Patrick Ourdet, qui est avec nous, psychiatre et criminologue.
01:28:55Bonsoir, Patrick.
01:28:57Ourdet, merci beaucoup d'être avec nous en direct sur CNews.
01:28:59Vous m'entendez bien, Patrick ?
01:29:02Parfaitement bien, toi, bien, oui.
01:29:03En tout cas, d'être avec nous.
01:29:05Alors, je rappelle ce qu'a dit le procureur.
01:29:07Quelques phrases qui ont été prononcées par le procureur cet après-midi.
01:29:10Procureur de Rouen, donc, il a parlé de fait d'une extrême violence.
01:29:14Fracas majeur du crâne de l'enfant à l'arrière de la tête qui a probablement causé son décès.
01:29:20L'individu avait au préalable claqué brutalement au sol la petite Célia.
01:29:24C'est là où, d'ailleurs, sa maman a voulu intervenir et où elle a été poignardée.
01:29:28Sans parler, bien sûr, des lésions sur le corps de la jeune fillette.
01:29:30Comment expliquer un tel passage à l'acte, une telle barbarie ?
01:29:35La compagne, sa compagne parle d'un coup de folie.
01:29:39Alors, je donne un point de vue très personnel.
01:29:43La réalité ou non, je ne sais pas.
01:29:45Ce qui est certain, c'est que dans ce genre de drame,
01:29:51le conjoint, pour punir sa conjointe de quelque chose, quoi que ce soit, va s'en prendre aux enfants.
01:29:59Et en fin de compte, c'est beaucoup plus violent.
01:30:03Et on sait très bien que la mère va souffrir énormément si on s'en prend à ses enfants.
01:30:08Donc, ce monsieur, on peut imaginer qu'il soit sous l'emprise de toxiques,
01:30:14soit passé à l'acte pour punir sa conjointe de façon absolument effrayante.
01:30:19Et en fin de compte, ça fait penser un petit peu, vous savez, au mythe de Médée aussi,
01:30:24où Médée va tuer ses enfants parce que Jason est parti.
01:30:27Et là, on a l'impression que dans une dispute conjugale,
01:30:31ce monsieur, pour punir sa conjointe, va s'en prendre à l'enfant,
01:30:35ce qu'il a fait une première fois manifestement devant sa mère.
01:30:38Et c'est comme ça qu'elle a reçu des coups de couteau.
01:30:40Ensuite, il la prend et il la tue de façon excessivement violente.
01:30:46Parce qu'en fin de compte, on peut imaginer, c'est un point de vue personnel bien entendu,
01:30:50que la souffrance qu'il va infliger à la mère est beaucoup plus terrible
01:30:56que tous les passages qu'il pourra commettre sur elle.
01:31:00Oui, bien sûr, s'attaquer à l'enfant, même si au départ, on parle d'une querelle amoureuse,
01:31:05mais effectivement, s'attaquer à son enfant, c'est une manière aussi de se venger de sa compagne.
01:31:11Consommation de drogue, vous parliez effectivement de cette consommation de drogue.
01:31:15D'après sa compagne, en tout cas, il aurait consommé le jour même de la cocaïne.
01:31:19Est-ce que ça peut avoir un lien avec un tel passage à l'acte
01:31:22ou finalement, c'est ces troubles psychiatriques qui ont repris le dessus ?
01:31:26J'ai toujours considéré, alors ça c'est un point de vue personnel,
01:31:30quand je faisais de la psychiatrie légale,
01:31:34que la personne qui consommait des drogues, quelles qu'elles soient,
01:31:37on va dire des psychotropes, quelles qu'elles soient,
01:31:39que ce soit de l'alcool, de la cocaïne, du cannabis, de l'héroïne, etc.
01:31:46Savait ou connaissait les effets délétères du produit,
01:31:49donc était totalement responsable de ses actes lorsqu'il passe à l'acte.
01:31:54Je sais que l'avocat de la personne qui est mise en cause dans un truc comme ça
01:31:58va crier des grands trucs en disant qu'en fin de compte,
01:32:01il a une abolition du discernement, etc.
01:32:04Moi, j'ai toujours considéré, mais c'est mon point de vue personnel, je le répète,
01:32:08que la personne qui passe à l'acte sous l'emprise d'un psychotrope
01:32:11est totalement responsable de ses actes
01:32:13parce qu'il connaît les effets délétères du produit.
01:32:16Jean-Baptiste Souffrand, je me permets de vous faire réagir là-dessus.
01:32:19Est-ce que le manque de discernement, à ce moment-là,
01:32:21peut jouer en la faveur du principal suspect ?
01:32:23Le manque de discernement, c'est-à-dire ?
01:32:25L'altération.
01:32:26L'altération.
01:32:27Non, en fait, si vous voulez, ce qui va être recherché,
01:32:30c'est s'il est atteint d'un trouble qui a altéré son discernement, d'accord,
01:32:36et qui lui a fait perdre son libre arbitre.
01:32:39C'est ça que requiert le code pénal.
01:32:40Alors, est-ce que la consommation de drogue peut...
01:32:42En fait, depuis 2022, la loi rend beaucoup plus difficile
01:32:47le fait de pouvoir se cacher, en quelque sorte, derrière la consommation de drogue.
01:32:51Et de toute façon, c'est toujours quelque chose de très compliqué.
01:32:54D'autant plus que tout ça, vous savez, va passer par toute une série d'expertises.
01:32:57Est-ce que c'est la drogue qui a fait le passage ?
01:33:00Est-ce que c'était préexistant ?
01:33:01Est-ce que...
01:33:02On ne sait rien pour l'instant, c'est très difficile de commenter.
01:33:05Mais aujourd'hui, normalement, sur ce genre de dossier,
01:33:09d'abord, les magistrats comme les enquêteurs sont bien équipés.
01:33:12Ils vont pouvoir...
01:33:13J'imagine qu'ils doivent avoir commencé à faire des analyses toxicologiques, par exemple.
01:33:17Ils vont avoir un déroulé précis de ce qui s'est passé.
01:33:19Ils vont pouvoir analyser le type de substance.
01:33:21Comme c'est quelqu'un qui a déjà été pluricondamné,
01:33:23ils vont pouvoir avoir son propre historique, vérifier ce qu'il en a été.
01:33:27Vous savez, on prend beaucoup de temps dans ces affaires.
01:33:29Et la justice, là, en plus, il s'agit de la mort d'un enfant.
01:33:33La justice va probablement passer le temps vraiment qu'il faut pour le coup,
01:33:38pour essayer d'aller au bout du sujet et de le comprendre.
01:33:42Le prévenu va bénéficier d'un avocat qui expliquera les conditions,
01:33:46qui fera son travail d'avocat en avocat.
01:33:49Et puis, de toute façon, la mère ou les autres victimes
01:33:51bénéficieront d'un avocat de partie civile pour les défendre
01:33:55et pour pousser à la condamnation ou au moins à ce que la vérité soit bien dite et claire.
01:34:00Mais vraiment, c'est compliqué et c'est difficile de démontrer,
01:34:03même en ayant consommé des substances, si vous voulez,
01:34:06qu'il avait perdu son libre arbitre, ne serait-ce, et c'est souvent ce qui est soulevé,
01:34:10que parce qu'il avait déjà le libre arbitre de ne pas les prendre, ces substances, vous voyez.
01:34:14Est-ce que ce genre d'acte de folie,
01:34:19est-ce que c'est possible de le déceler aujourd'hui, vous qui êtes psychiatre ?
01:34:24Est-ce qu'il y a des moments juste avant le passage à l'acte
01:34:26qui permettent finalement de déceler une telle barbarie ?
01:34:32Il faut dire, je pense que la prise de toxiques peut donner un petit peu,
01:34:36éventuellement, un sentiment de toute puissance,
01:34:39un sentiment de libération des pulsions,
01:34:42qui fait que le risque de passage à l'acte est exacerbé.
01:34:46Une personne qui consomme des produits, et il en a eu l'expérience,
01:34:51parce que cette personne, sans jugement de la part,
01:34:56a été, semble-t-il, condamnée cinq ou six fois pour des problèmes de toxiques,
01:35:02donc c'est très bien, en sachant la prise de toxiques,
01:35:08qu'il peut éventuellement libérer des pulsions,
01:35:11et à ce moment-là, il y a une facilitation du passage à l'acte.
01:35:15Il y a, avec le plateau, Noémie Allouah, qui est journaliste et essayiste,
01:35:18qui veut vous poser une question, mon cher Patrick.
01:35:21Oui, c'est-à-dire que, quand même, avec le peu d'éléments qu'on a du dossier,
01:35:26on sait qu'il y a quand même eu un raisonnement relativement construit
01:35:30de la part du meurtrier, puisqu'on comprend qu'il voulait atteindre la mère,
01:35:34et que pour atteindre la mère, il a atteint l'enfant, d'une certaine façon.
01:35:37Il a d'abord atteint la mère, mais l'enfant beaucoup plus,
01:35:39de façon beaucoup plus violente, pour atteindre la mère.
01:35:41Est-ce qu'on ne peut pas considérer, déjà, qu'on est dans un raisonnement
01:35:44qui est relativement construit, et donc, dans ce cas-là,
01:35:46c'est compliqué de plaider pour un coup de folie pur,
01:35:49et donc une abolition du discernement ?
01:35:50Parce que là, il y a vraiment une pensée qui est construite.
01:35:56Oui, alors, moi, c'est ce que je disais tout à l'heure,
01:35:58c'était un petit peu comme le principe de Jason et de Médée,
01:36:01où Médée tue les enfants de Jason parce qu'il part.
01:36:04Et là, on se pense qu'il y a eu une dispute, qu'il y a eu un conflit, etc.
01:36:08Et cet homme s'en prend à l'enfant parce qu'il sait très bien
01:36:13qu'en se prenant à l'enfant,
01:36:15même avant le passage à l'acte meurtrier, je parle,
01:36:18c'est quelque chose qui va toucher la mère,
01:36:20et à ce moment-là, ça oblige la mère d'être à sa merci.
01:36:24Après, il va beaucoup plus loin, puisqu'il va jusqu'au meurtre de cet enfant,
01:36:28on lui fera casser le crâne,
01:36:29et à ce moment-là, c'est une manière de punir de façon absolument effrayante
01:36:35la mère qui n'a pas accepté, on va dire, un caprice,
01:36:41ou une décision, une demande, etc.
01:36:44Et qui, pour la punir, passe à quelque chose d'absolument effrayant,
01:36:49parce que comme ça, il sait très bien que s'attaquer à son enfant,
01:36:53ça va être la chose la plus terrible qu'elle peut peut-être ressentir dans sa vie.
01:36:57Merci beaucoup, en tout cas, à Patrick Hourdé, psychiatre et criminologue,
01:37:00d'avoir été avec nous en direct sur CNews dans le Soir Info.
01:37:03Et pour conclure cette émission, on va aborder un autre fait divers, malheureusement,
01:37:06celui survenu lors des fêtes de Bayonne.
01:37:08Un homme de 58 ans a été gravement blessé lors d'une bagarre.
01:37:13Le suspect au profil très violent a déjà été interpellé.
01:37:17Le procureur s'est lui exprimé cet après-midi.
01:37:20Je vous propose de regarder ce sujet signé Sarah Fenzary.
01:37:24Et puis, juste après, on sera avec Alessandro Lavarda,
01:37:27qui est du côté du sud-ouest du syndicat Alternative Police,
01:37:32et qui va nous parler un peu de ces fêtes de Bayonne
01:37:34qui deviennent malheureusement un peu problématiques.
01:37:37Les faits se sont déroulés à la gare routière Place des Basses-Cabayonne,
01:37:42jeudi 11 juillet, aux alentours de 21h.
01:37:44La victime de 58 ans a été transportée à l'hôpital où son état s'est dégradé.
01:37:50L'état de la victime demeure gravissime,
01:37:54en dépit de l'intervention chirurgicale qui a pu être pratiquée hier.
01:38:00Lors de cette soirée qui a tourné au drame,
01:38:02le quinquagénaire en état d'ébriété aurait invectivé le mis en cause.
01:38:05Un français guadeloupéen qui évoque des propos à caractère raciste,
01:38:09selon le procureur.
01:38:11Interpellé le lendemain de l'agression,
01:38:12le suspect a un profil plus qu'inquiétant.
01:38:16Nous avons un individu qui a un profil manifestement violent,
01:38:25manifestement violent avec de nombreux antécédents judiciaires.
01:38:30Sorti de prison en avril,
01:38:32il a été condamné 16 fois par le tribunal correctionnel,
01:38:35dont 12 pour violences aggravées.
01:38:37Son casier affiche une peine de 5 ans de prison ferme
01:38:39pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente,
01:38:42et une autre de 3 ans pour des violences intrafamiliales.
01:38:48Si on évoque aujourd'hui cette affaire,
01:38:50c'est qu'on se souvient que lors de l'édition 2023,
01:38:52Patrick Langliès, un homme de 46 ans, avait été tué.
01:38:57Tout simplement, il avait été roué de coups par des fêtards
01:38:59puisqu'il les avait surpris en train d'uriner devant sa porte.
01:39:02Malheureusement, il a perdu la vie.
01:39:04On a avec nous Alessandro Lavarda.
01:39:08Bonsoir Alessandro, merci beaucoup d'être avec nous.
01:39:10Vous êtes secrétaire régional sud-ouest du syndicat Alternative Police.
01:39:14Déjà, dans un premier temps, est-ce qu'on en sait un peu plus sur cette affaire
01:39:17et sur cet homme qui a été roué de coups pendant les fêtes de Bayonne ?
01:39:22Alors, comme vous l'avez dit, Dagiha,
01:39:24je tiens à saluer la rapidité d'intervention de nos collègues,
01:39:29suite à cette RICS, qui sont intervenus très rapidement
01:39:33et ont pu porter les premiers secours à la victime.
01:39:38D'autre part, je tiens aussi à saluer la rapidité
01:39:41avec laquelle l'auteur des faits a été interpellé.
01:39:46Voilà, donc pour l'heure actuelle, ce soir,
01:39:49l'individu devait passer devant le juge de la liberté de la détention
01:39:53pour connaître éventuellement une incarcération ou pas.
01:39:57Donc pour le moment, on est dans l'attente de cette information.
01:40:01Je voulais revenir sur les fêtes de Bayonne elle-même.
01:40:03Est-ce que vous constatez une hausse des faits de délinquance
01:40:07concernant ces fêtes qui, comme leur nom l'indique d'ailleurs,
01:40:10et l'idée, c'est quand même de faire la fête.
01:40:12Et visiblement, on le sait, il y a quand même des problèmes,
01:40:14notamment liés à l'alcool.
01:40:18Alors oui, effectivement, ces fêtes sont connues
01:40:22pour qu'il y ait régulièrement des problèmes dus à l'alcool.
01:40:29Il y a très nombreuses populations aussi qui s'y rendent.
01:40:33C'est pour cela qu'il y a une mobilisation particulière
01:40:36des forces de sécurité.
01:40:38Pour info, il y avait cette année, il y a 900 personnels de sécurité
01:40:44qui sont mobilisés pour cet événement.
01:40:46Donc 4 unités de force mobile, donc 4 CRS,
01:40:493 CRS qui sont mobilisés la nuit et une CRS qui est mobilisée le jour.
01:40:54Donc à cela s'ajoutent 115 caméras de la ville.
01:40:58Et pour la première fois, un drone.
01:40:59Donc pour vous dire que c'est particulièrement surveillé
01:41:03dû à cet événement, mais on ne peut pas mettre non plus
01:41:06un policier derrière chaque personne.
01:41:10Et malheureusement, on a encore constaté cette année
01:41:14quelques incidents et plus particulièrement cet incident très grave.
01:41:19Alessandro Lavarda, j'aurais aimé évoquer un peu plus longuement avec vous,
01:41:22effectivement, ces fêtes de Bayonne et ce fait, bien sûr,
01:41:26avec cet homme qui a été roué de coup et qui est donc entre la vie et la mort.
01:41:30Malheureusement, on manque de temps, mais en tout cas,
01:41:31je vous remercie beaucoup d'avoir été avec nous sur notre antenne
01:41:35et dans Soir Info, bien évidemment.
01:41:36Je vous souhaite une excellente soirée.
01:41:38Et puis, je vais en profiter aussi pour remercier mes invités en plateau.
01:41:41Noemi Alioa, Raphaël Stainville, Jean-Baptiste Souffron et Lucas Jakubowicz
01:41:47d'avoir été avec nous dans Soir Info.
01:41:49Je remercie également Loubna, Sabrina, la régie, le son, bien sûr,
01:41:53tous ceux qui m'ont accompagné pour préparer cette émission dès demain.
01:41:57Bien sûr, vous le savez, c'est le 14 juillet.
01:41:59Cela ne vous a pas échappé.
01:42:00Dès 6h, toutes les équipes de CNews sont mobilisées.
01:42:03Thomas Bonnet, Marine Sabourin à 6h pour la matinale.
01:42:05Thierry Cabane et Shana Lusto, vous les voyez à l'image, à 9h
01:42:08pour une édition spéciale 14 juillet.
01:42:11En attendant, je vous dis à demain et je vous laisse, bien sûr,
01:42:13en compagnie de Sandra Ciombo pour l'édition de la nuit.
01:42:16Bonne soirée à tous.

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