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A l’occasion des élections législatives, CNEWS vous propose un nouveau rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.

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00:00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info, édition spéciale consacrée à la tentative d'assassinat contre Donald Trump.
00:00:08A suivre, on reviendra sur les toutes dernières infos.
00:00:11On sera en direct depuis Milwaukee où se tient la convention républicaine.
00:00:15On sera avec le correspondant aux Etats-Unis, Philip Crowther.
00:00:18On s'interrogera également sur les moyens de protection alloués à l'ex-président américain.
00:00:23Le secret de service a-t-il commis une erreur ?
00:00:26On en parlera avec Pascal Biteau-Panelli, expert en sécurité.
00:00:29Et puis dans le Soir Info, on reviendra forcément sur le profil du tueur Thomas-Mathieu Krug
00:00:34sur cette photo historique de Donald Trump.
00:00:36Point levé, sa communication.
00:00:38Est-ce que le candidat à la présidentielle a déjà marqué des points ?
00:00:42Est-ce qu'il est le grand favori désormais pour ce scrutin du mois de novembre ?
00:00:46On tentera bien sûr d'y répondre avec nos invités.
00:00:48Et puis enfin, on analysera toutes les réactions politiques.
00:00:51La Russie en a profité pour tacler les Etats-Unis.
00:00:54En France, la gauche reste silencieuse, à quelques exceptions près.
00:00:58Vous le verrez.
00:00:59En tout cas, pour en parler, pour tout décrypter, avec moi ce soir autour de la table,
00:01:03Régis Le Sommier, grand reporter, ancien correspondant de Paris Match aux Etats-Unis.
00:01:07Bonsoir Régis.
00:01:08Bonsoir.
00:01:09Elliot Mamann, chroniqueur politique.
00:01:11Bonsoir Elliot.
00:01:12A ma gauche, nous avons Arthur de Vatrigan, journaliste.
00:01:15Bonsoir Arthur.
00:01:16Oleg Koptsev, professeur d'histoire américaine à l'American University of Paris.
00:01:21Bonsoir.
00:01:22Et puis François Constantini, géopolitologue.
00:01:24Bonsoir François.
00:01:25Bonsoir.
00:01:26Voilà, plateau fourni.
00:01:27Et l'actualité, elle est forcément aussi avec cette tentative d'assassinat contre Donald Trump.
00:01:32On va filer immédiatement aux Etats-Unis, du côté de Milwaukee,
00:01:35où nous attend Philip Crowther, correspondant aux Etats-Unis.
00:01:39Alors, vous êtes donc à Milwaukee, où lundi débute cette convention républicaine.
00:01:44Donald Trump va être officiellement choisi comme candidat à la présidentielle.
00:01:48Alors, on peut le dire, c'est désormais confirmé.
00:01:50Donald Trump sera présent à Milwaukee.
00:01:52Est-ce que cette tentative d'assassinat va avoir un impact sur l'organisation de cette convention ?
00:02:02Alors, on n'a pas l'impression en ce moment.
00:02:04Et je vous explique tout de suite le bruit qu'il y a sur place.
00:02:07Ce sont les essais des groupes de musique qui vont être présentés ici, sur place,
00:02:12les prochains jours pendant la convention républicaine.
00:02:15Donc, vous aurez pas mal de bruit pendant cette intervention directe de Milwaukee.
00:02:19On est à l'intérieur de la salle pour cette convention républicaine, qui commence donc demain,
00:02:24avec une arrivée de Donald Trump, de l'ex-président, déjà aujourd'hui, ici, dans cette ville, dans l'état de Wisconsin.
00:02:31On ne sait pas encore s'il sera présent dans cette salle déjà aujourd'hui.
00:02:35Peut-être aussi pour faire des essais sur scène ou juste pour arriver, pour se préparer,
00:02:40pour quatre jours de convention, quatre jours de fête aussi pour les Républicains.
00:02:45Et quatre jours qui vont avoir comme leur point culminant,
00:02:49donc la nomination officielle de Donald Trump comme candidat du Parti républicain.
00:02:54Ce sera jeudi, donc, de cette semaine.
00:02:57Alors, jusqu'ici, on n'a pas vu des changements très importants quant à la sécurité autour de cet événement.
00:03:04C'est un endroit très, très sécurisé, déjà, de toute manière.
00:03:08Mais je crois qu'avec l'arrivée de Donald Trump aujourd'hui ou peut-être demain ou plus tard,
00:03:13cela pourrait changer parce qu'autour de cette personne, autour de l'ex-président
00:03:17et bien sûr autour de tous les ex-présidents du président Joe Biden lui-même,
00:03:21de tous les candidats présidentiels, il y a cette protection du Secret Service,
00:03:26donc des services secrets américains qui ont eu clairement des problèmes hier
00:03:32pour protéger leur candidat, pour protéger Donald Trump.
00:03:35Donc beaucoup de pression sur les services secrets pour montrer qu'ils savent bien protéger un candidat à la présidence.
00:03:41Jusqu'ici, on n'a pas vu de changement en termes de sécurité ici, sur place.
00:03:46On évoquera bien sûr cette question de la sécurité dans quelques minutes.
00:03:50Dans Soir Afo, quel est le sentiment sur place du côté des militants républicains ?
00:03:59Alors, c'est assez fascinant.
00:04:00Je crois qu'on a vraiment vu un changement de temps de la part notamment des élus républicains
00:04:06pendant les dernières heures après cette tentative d'assassinat.
00:04:09D'abord, il y avait pas mal de messages sur les réseaux sociaux de représentants républicains au Congrès
00:04:15qui parlaient tout de suite de Joe Biden comme celui qui était coupable pour la rhétorique violente politique aux États-Unis.
00:04:24Quelque chose qu'on nomme normalement en connexion avec Donald Trump et non pas avec Joe Biden.
00:04:29Mais ce ton a bien changé pendant les dernières heures.
00:04:33Tous les messages de la part de Donald Trump lui-même ont été des appels plutôt à l'unité au sein des États-Unis.
00:04:42Des appels pour que le langage politique soit moins violent dans les prochains jours.
00:04:49C'est vraiment un changement de temps qu'on a vu au plus haut niveau du parti républicain
00:04:54et aussi au niveau des militants républicains sur place.
00:04:58Alors on verra dans les prochains jours quel temps aura cette convention républicaine.
00:05:03On connaît bien le temps, la rhétorique assez violente, assez agressive de la part de Donald Trump, elle va peut-être changer.
00:05:10Tout le temps de cette convention républicaine pourrait changer.
00:05:14Il y aura bien sûr pas seulement Donald Trump sur scène, aussi des membres de sa famille,
00:05:19beaucoup des républicains les plus importants aux États-Unis.
00:05:22C'est à eux maintenant de décider quel temps ils vont adopter pendant leur convention.
00:05:27On entend la musique qui reprend derrière vous, mais on vous entend bien Philippe Creuser.
00:05:32Petite question aussi, est-ce qu'on peut imaginer qu'il y a eu un pacte entre les deux hommes ?
00:05:36On sait qu'ils ont échangé au téléphone pour que la campagne soit moins tendue qu'elle ne l'a été jusqu'à maintenant.
00:05:48Alors ce sera très difficile d'avoir une campagne plus tendue qu'elle ne l'a été jusqu'ici.
00:05:54Normalement, elle devrait être calmée un peu au moins pendant les prochains jours,
00:05:58notamment à cause des appels au calme de la part non seulement de l'ex-président Donald Trump,
00:06:05mais aussi bien sûr de la part du président Joe Biden.
00:06:08Pendant ces interventions, on a eu déjà deux depuis la Maison-Blanche,
00:06:12et maintenant on aura une troisième ce soir depuis le bureau ovale de la Maison-Blanche.
00:06:17Ce sera normalement un troisième appel à l'unité et au calme aux États-Unis.
00:06:23Mais c'est une campagne électorale qui a été très agressive les dernières semaines, les derniers mois,
00:06:30et il paraît très peu envisageable qu'elle change de temps pendant les prochains quatre mois,
00:06:36parce qu'il nous attend encore juste au-dessous des quatre mois de campagne,
00:06:40et quand Donald Trump est impliqué dans une campagne électorale, normalement il n'est pas très calme.
00:06:46Donc on verra dans les prochains jours, pendant cette convention ici, et avec le bruit au fond bien sûr,
00:06:52et on verra aussi pendant les prochaines semaines, pendant les meetings électoraux,
00:06:56pendant les différents événements qu'ont organisé les différentes campagnes ici,
00:07:02ce changement de temps aura vraiment lieu.
00:07:05Question très rapidement, Philippe Crozeur, concernant l'affaire,
00:07:08quelles sont les questions auxquelles il faudra encore répondre du côté de l'enquête ?
00:07:12L'enquête devra déterminer peut-être des éléments nouveaux
00:07:15sur le profil du présumé tireur ?
00:07:22Alors plutôt, encore plus de questions, parce qu'on a eu une conférence de presse de la part du FBI
00:07:28pendant la dernière heure, où il parle toujours d'un manque de motifs.
00:07:33Donc on ne sait toujours pas si cette tentative d'assassinat était motivée politiquement.
00:07:40On le suppose bien sûr, parce qu'il s'agissait bien sûr d'une tentative d'assassinat
00:07:45contre un ex-président des États-Unis, mais un motif n'existe toujours pas.
00:07:51L'FBI nous dit qu'ils n'ont pas encore retrouvé des messages sur les médias sociaux,
00:07:56des traces importantes sur les médias sociaux de la part de ce tueur présumé.
00:08:01Donc encore beaucoup de questions qu'il faut répondre dans les prochains jours.
00:08:05D'autres questions bien sûr autour de la sécurité, ou plutôt le manque de sécurité autour de Donald Trump hier
00:08:13pendant ce meeting électoral en Pennsylvanie.
00:08:16Comment une personne a pu tirer sur un ex-président et candidat à la présidentielle aussi facilement ?
00:08:23D'une certaine manière, comment les services secrets n'ont pas pu protéger Donald Trump
00:08:29alors que c'était leur rôle principal, leur seul rôle pendant cet événement électoral en Pennsylvanie.
00:08:36Ils ont échoué, c'est clair.
00:08:38Donc beaucoup de questions autour de la sécurité ou du manque de sécurité autour de cet événement hier.
00:08:44Merci beaucoup Philippe Crozier d'avoir été en direct avec nous sur CNews depuis Milwaukee.
00:08:51On va se tenir à partir de lundi cette convention républicaine,
00:08:56et où Donald Trump bien sûr est attendu puisqu'il sera officiellement désigné comme le candidat républicain à la présidentielle.
00:09:04On va bien évidemment continuer à commenter les toutes dernières infos concernant cette tentative d'assassinat contre Donald Trump.
00:09:11Mais juste avant, je vous propose un retour sur les faits.
00:09:15C'est signé Sarah Varney.
00:09:19L'oreille ensanglantée.
00:09:21Donald Trump a été évacué en urgence après une tentative d'assassinat lors d'un meeting.
00:09:26Les faits se sont déroulés peu après 18h, heure locale.
00:09:29Le candidat républicain vient de commencer son discours.
00:09:35Lorsqu'il est visé par des tirs depuis une position élevée selon le Secret Service, il est touché à l'oreille.
00:09:41Les agents le mettent immédiatement au sol avant de l'évacuer.
00:09:44Il est depuis en sécurité.
00:09:46Selon le procureur du comté de Butler en Pennsylvanie,
00:09:49l'auteur présumé des tirs se trouvait à l'extérieur de l'enceinte en plein air où se déroulait le rassemblement.
00:09:55Il a été neutralisé par les membres du Secret Service.
00:09:58Dans un communiqué, le FBI indique avoir identifié l'auteur de la tentative d'assassinat
00:10:03comme étant Thomas Matthew Crooks, un homme de 20 ans de Pennsylvanie.
00:10:07Outre le tireur présumé, un spectateur a été tué et deux autres grièvements blessés.
00:10:12Ce meeting en Pensylvanie était le dernier de Donald Trump avant la convention républicaine qui débute lundi,
00:10:18au terme de laquelle il doit être officiellement investi candidat du parti républicain à la présidentielle.
00:10:25Les spectateurs présents à son meeting livrent leurs témoignages.
00:10:29Je me tenais là et tout à coup on aurait dit des pétards qui explosent.
00:10:35Mais ensuite, j'ai entendu les coups de feu et tout d'un coup,
00:10:39quelqu'un crie aller au sol et tout le monde est allé par terre, aussi bas que possible.
00:10:45Ensuite, les services secrets arrivent et disent tout le monde sort, sortez d'ici maintenant et nous ont fait sortir de la zone.
00:10:53Un homme est décédé après avoir été touché à la tête et deux autres ont été blessés.
00:10:58J'ai entendu les coups de feu. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de pétards.
00:11:04Quelqu'un là-bas criait, on lui a tiré dessus, on lui a tiré dessus.
00:11:08Alors je me suis rendu sur place. J'ai dit, je suis médecin urgentiste, laissez-moi vous aider.
00:11:15Le type qui a chancelé était coincé entre les bancs. Il a reçu une balle dans la tête.
00:11:19Il y avait beaucoup de sang et de la matière cérébrale.
00:11:23J'ai réussi à l'attraper et un hélicoptère est venu le chercher.
00:11:29Les gens autour m'ont beaucoup aidé. J'ai pu faire un massage cardiaque, des compressions thoraciques et une brève respiration artificielle.
00:11:37Les partisans de Donald Trump sont sous le choc.
00:11:40C'est horrible. Je veux dire, le coup, les choses étaient de côté pour que les gens fassent ça.
00:11:46Je ne sais pas, c'est juste que c'est stupéfiant. C'est absolument stupéfiant.
00:11:51Ça va juste pousser les gens à être encore plus pour lui. Je veux dire, surtout quand cette photo sort.
00:11:58Une tentative d'assassinat qui révèle les tensions politiques importantes qui traversent la société américaine
00:12:03dans une campagne présidentielle déjà sous haute tension.
00:12:07Et son adversaire, d'ailleurs, dans cette campagne, Joe Biden s'est exprimé tout à l'heure aux alentours de 19h30 heure française.
00:12:14L'actuel président a pris la parole après une réunion avec les chefs du FBI et le service de protection officielle.
00:12:20On l'écoute et puis on en reparle juste après.
00:12:23Il n'y a pas de place en Amérique pour cette violence ni pour aucun type de violence.
00:12:30Une tentative d'assassinat est contraire à tout ce qu'ils font de notre nation.
00:12:35Ce n'est pas qui nous sommes, ce n'est pas l'Amérique et nous ne pouvons pas permettre ce genre de choses d'arriver.
00:12:42L'unité est notre objectif. Rien d'autre n'est important à cet instant.
00:12:48Tout d'abord, M. Trump est un ancien président des Etats-Unis.
00:12:53Il a reçu un niveau de sécurité plus fourni.
00:12:59Nous allons mettre toutes nos capacités à son service pour nous assurer que sa sécurité est assurée.
00:13:05Deuxièmement, j'ai demandé aux responsables des services secrets de revoir toutes les mesures de sécurité mises en oeuvre pour la convention républicaine de demain.
00:13:18Et voilà Joe Biden qui a également déclaré avoir eu un échange bref avec Donald Trump.
00:13:23Il a donc appelé à l'unité.
00:13:25Messieurs, est-ce que c'est suffisant finalement pour calmer les esprits, calmer les tensions,
00:13:29après une campagne qui quand même a été assez violente entre les deux hommes, les deux candidats Joe Biden et Donald Trump ?
00:13:36Allez, Régis Rousseaumier.
00:13:38Écoutez, je pense que la nature des échanges politiques à partir de cet acte a complètement changé.
00:13:47Je pense que jusqu'à présent, les démocrates accusaient Donald Trump régulièrement d'être un danger pour la démocratie.
00:13:54Il est difficile, quand il a été lui-même victime d'un tueur, de dire, de quelqu'un qui voulait supprimer la démocratie,
00:14:03de dire que lui est un danger pour la démocratie.
00:14:06Donc la rhétorique forcément, fatalement va changer.
00:14:09Deuxièmement…
00:14:11Vous pensez qu'il y a pu avoir un pacte entre les deux hommes de non-agression finalement jusqu'à la fin de cette campagne ?
00:14:16Je ne sais pas. Mais en tout cas, une chose est certaine, c'est qu'on était habitués, je dirais, au barnum Trump.
00:14:23C'est-à-dire quand on le voyait en meeting, on retenait quelques phrases, on ne l'écoutait pas vraiment, on l'entendait mais on ne l'écoutait pas.
00:14:30On entendait un bruit de fond.
00:14:31Aujourd'hui, quand il va s'exprimer la prochaine fois, tout le monde va écouter.
00:14:35Et pas simplement les Américains, le monde entier.
00:14:38C'est-à-dire que ça fait 43 ans qu'on n'a pas eu un président aux États-Unis qui a été blessé.
00:14:43C'est une tradition américaine terrible.
00:14:45Il y a eu au XIXe siècle quatre présidents américains qui ont été assassinés.
00:14:49Un tiers d'entre eux ont eu des menaces sur leur vie.
00:14:52Et ça s'est poursuivi au XXe siècle avec Teddy Roosevelt, John Fitzgerald Kennedy évidemment.
00:14:59Ronald Reagan.
00:15:00Ronald Reagan.
00:15:01Et donc là, on arrive avec Donald Trump.
00:15:04Comment ça s'est passé ?
00:15:07C'est-à-dire là, comment Donald Trump, en fait, également, sa réaction va changer les choses.
00:15:17C'est-à-dire qu'on parle de cette photo.
00:15:19Si Donald Trump avait été blessé, avait été exfiltré par le Secret Service, on aurait dit oui, il a été blessé, il y aurait eu tout un émoi.
00:15:30Mais là, il y a ce point tendu.
00:15:32Il y a cette réaction de Trump, le visage ensanglanté qui donne cette photo.
00:15:37Et on commentera tout à l'heure en plus en détail cette photo qui est historique aujourd'hui.
00:15:41Absolument.
00:15:42Historique, mais surtout qui montre que Trump n'a peur de rien.
00:15:45Que Trump est capable de se relever quand il prend une balle.
00:15:49C'est très important.
00:15:50C'est très important pour nous, pour le monde entier.
00:15:52Face à un Joe Biden qui paraît plus affaibli, lui.
00:15:54Mais le contraste est terrible.
00:15:55C'est pour ça que le discours ne peut plus être le même.
00:15:57C'est pour ça que les attaques ne peuvent plus être les mêmes.
00:16:00C'est-à-dire qu'on a quelqu'un.
00:16:02La nature du discours aujourd'hui a changé.
00:16:04La solennité de l'élection est forcément plus accentuée.
00:16:10Et là, évidemment, Trump a pris un avantage incomparable, je dirais,
00:16:15puisqu'il se trouve en plus dans l'état de Pennsylvanie,
00:16:19qui est un des trois états qui lui a donné la victoire dans l'arithmétique électorale américaine compliquée en 2016,
00:16:28que Joe Biden avait repris en 2020.
00:16:31Et là, il est blessé au cœur de cet état, au cœur de cet état de la Pennsylvanie,
00:16:36de ce qu'on appelle un swing state.
00:16:37Donc, c'est le symbole de l'Amérique, du cœur de l'Amérique, de l'Amérique de Trump quelque part.
00:16:42Donc, ses partisans vont être galvanisés.
00:16:44Les partisans de Trump sont démoralisés.
00:16:47Il l'était déjà avant, à la suite du débat.
00:16:49Donc, tout a changé.
00:16:51Tout a changé, effectivement.
00:16:52Alors, on va parler de la sécurité désormais,
00:16:54puisque forcément, c'est un dossier qui intéresse après cette tentative d'assassinat contre Donald Trump.
00:17:00Est-ce qu'il y a eu une faille dans la sécurité ?
00:17:02Est-ce que le Secret Service a commis une erreur lors de la protection de Donald Trump lors de ce meeting ?
00:17:09C'est un sujet très commenté, ultra-atlantique ces dernières heures.
00:17:13Alors, je vous propose de voir déjà l'image où l'on voit la position du tireur.
00:17:17C'est assez important parce qu'effectivement, il est hors du périmètre de sécurité.
00:17:22Il est sur ce toit, mais il est finalement à une centaine de mètres à peu près de Donald Trump.
00:17:28Il est donc très près, finalement, de l'ex-président américain.
00:17:32Certains militants qui étaient présents à ce meeting disent avoir même prévenu les autorités sur place de la présence du tireur.
00:17:39Je vous propose de les écouter.
00:17:43Je me trouvais à la limite de la clôture.
00:17:46J'ai vu l'homme se déplacer d'un toit à l'autre et je l'ai dit à un policier.
00:17:51Le policier est venu voir, je suis retourné à l'endroit où je me trouvais.
00:17:56J'ai entendu dire que quelqu'un pouvait voir l'homme.
00:17:59Je suis donc retourné à l'endroit où il se tenait et j'ai vu la personne.
00:18:04Je suis revenu et j'ai répété à l'officier que s'il se retournait à cet endroit précis, il pourrait voir l'homme.
00:18:12J'ai pensé que l'officier prendrait sa radio.
00:18:15Et quand je me suis retourné pour revenir là où j'étais, c'est là que les coups de feu ont commencé.
00:18:20C'était le chaos et nous sommes tous enfuis en courant.
00:18:24Les témoignages affluent depuis cette tentative d'assassinat.
00:18:28Différents témoignages qui nous disent des Américains qui étaient présents à ce meeting
00:18:33et qui disent avoir vu le tireur, avoir prévenu le secret de service.
00:18:37Mais il a donc tiré ce monsieur.
00:18:41On va en parler avec Pascal Bitto-Panelli qui est expert en sécurité,
00:18:44qui connaît très bien ce domaine et la protection des personnalités.
00:18:49Comment s'organise la protection d'un ancien chef de l'État, candidat à la présidentielle ?
00:18:55Est-ce que le secret de service a agi de la manière adéquate ?
00:19:00Vous savez, quand on entend dans une oreillette, pour avoir fait longtemps ce métier au SPHP,
00:19:07président touché, c'est qu'on a forcément fait une erreur.
00:19:12Quand on vient d'entendre par ailleurs les témoignages que vous venez de citer,
00:19:16les failles sont énormes.
00:19:18Il y a des fautes majeures qui ont créé des failles dans le dispositif global de sécurité
00:19:24et qui nous prouvent qu'il y a eu des erreurs commises avant l'événement,
00:19:30c'est-à-dire dans les examens faits par les équipes de précurseurs
00:19:36ou « advance teams » qu'on appelle aux États-Unis.
00:19:42Et bien sûr, pendant, puisque ce point haut non seulement n'a pas été identifié,
00:19:49il y a eu un problème de transmission et de transversalité opérationnelle entre les services,
00:19:55puisque même des témoins sont allés voir les forces de police
00:19:59pour leur signaler la présence d'un tireur embusqué.
00:20:03Pour autant, les équipes de contre-sniping ne sont intervenues qu'après les coups de feu.
00:20:10Donc au final, c'est plus que des failles, c'est des erreurs majeures.
00:20:14Ces snipers étaient présents aussi sur un toit juste derrière Donald Trump.
00:20:18D'ailleurs, la photo a circulé, la vidéo même,
00:20:20où on voit effectivement ces deux snipers qui ont riposté au tir de Thomas-Mathieu Crookes.
00:20:28Alors, vous savez, dans ce type de configuration,
00:20:33le Secret Service et tous les services d'élite du monde qui font de la protection approchée,
00:20:39ils ne travaillent pas que sur une zone, en l'espèce que sur la zone d'opération de notre jargon,
00:20:46c'est-à-dire l'événement, les tribunes, le lieu où parlait le président.
00:20:51Ils travaillent sur le périmètre, ils travaillent sur la périphérie.
00:20:55On appelle ça la zone d'intérêt, la zone d'influence,
00:20:58et on traite bien sûr les points hauts ou les points d'angle, on les marque.
00:21:04Donc, c'est une très grosse erreur qu'on a devant nous et sur toutes les chaînes du monde.
00:21:12Elle est pour moi assez incompréhensible,
00:21:15parce que c'est un service d'élite, le Secret Service,
00:21:19qui d'habitude ne travaille pas du tout sur ses protocoles.
00:21:23Mais qu'est-ce qui a pu se passer ?
00:21:25Pascal Bittopanelli, est-ce qu'il y a pu avoir un conflit, on le sait,
00:21:29d'organisation entre le Secret Service, le FBI, la police locale,
00:21:33peut-être une mésentente entre ces autorités ?
00:21:37Alors, une chose est certaine,
00:21:39les chefs de sécurité, comme j'ai pu l'être,
00:21:43craignent toujours ce type de manifestation politique de campagne.
00:21:48Pourquoi ? Parce qu'on est plus dans une dynamique de show
00:21:53que dans une dynamique de sécurité.
00:21:56Les candidats veulent que leur protection ne soit pas trop visible,
00:22:01ne veulent pas de vitres pare-balles,
00:22:03acceptent la densité, acceptent beaucoup de flux.
00:22:06Et souvent les organisateurs, je le disais encore cet après-midi sur votre plateau,
00:22:12sont des politiques ou sont des bénévoles
00:22:14et ne sont pas des professionnels de l'événementiel.
00:22:17Et c'est vrai que ça crée souvent des failles,
00:22:20on est obligé de monter le curseur.
00:22:22Maintenant, sans doute, il y a eu pour le moins des problèmes
00:22:27de transmission entre les services, de coopération,
00:22:31parce qu'il n'y a pas que le secret de service qui travaille,
00:22:34il y a aussi les autres forces de police qui font la périmétrie et la périphérie.
00:22:39Le déploiement, le calibrage des effectifs a été très mal fait
00:22:43et très franchement, c'est assez incroyable.
00:22:46Oui, on parle aussi ces dernières heures de l'absence de drones.
00:22:49On le sait, les drones sont de plus en plus utilisés dans ce genre d'événements.
00:22:52Le drone aurait pu permettre peut-être de localiser le tireur ?
00:22:56Alors bien sûr, surtout aux États-Unis.
00:22:58Vous savez, on travaille avec des hommes d'élite
00:23:00et avec du matériel, de la technologie de haut niveau,
00:23:04de la détection laser, micro, les drones, la vidéosurveillance.
00:23:08Bref, les Américains connaissent tout ça par cœur
00:23:12et c'est extrêmement étonnant que toute cette technique humaine et technologique
00:23:20n'ait pas été déployée autour de Donald Trump,
00:23:23à tout le moins qu'elle l'ait été, mais pas dans des protocoles assez rigoureux.
00:23:27Merci beaucoup, Pascal Abito-Panelli, d'avoir été avec nous.
00:23:31Merci à vous.
00:23:32On va continuer, bien évidemment, à parler de cette question de sécurité.
00:23:35Le Secret Service existe depuis des dizaines et des dizaines d'années.
00:23:39Bien sûr, c'est depuis 1901 qu'il protège les présidents américains.
00:23:43D'après mon information, visiblement, vous n'êtes pas…
00:23:46C'est plus vieux encore ça.
00:23:47Le Secret Service existe depuis plus longtemps,
00:23:49mais visiblement, il protège les présidents américains depuis 1901.
00:23:53C'est l'information, en tout cas, que j'ai en ma possession.
00:23:57C'est une faille historique, on peut le dire, aujourd'hui,
00:24:01de la part du Secret Service ?
00:24:03Une de plus, on peut rajouter, puisque vous avez déjà donné la liste
00:24:08de tous les présidents assassinés et puis il y a eu des attentats
00:24:13qui n'ont heureusement pas réussi, comme Gerald Ford, par exemple.
00:24:16Il y a eu deux tentatives contre Gerald Ford
00:24:19et puis probablement toutes les tentatives ratées dont on n'entend pas parler,
00:24:25qui sont peut-être restées secrètes pour des raisons de sécurité.
00:24:29Mais moi, je replace ça dans un autre contexte.
00:24:33Il ne faut pas oublier une statistique extrêmement déplaisante.
00:24:37C'est que pendant deux, trois ans, une période de deux, trois ans,
00:24:43tout récemment, on avait quand même un attentat massif
00:24:48avec des dizaines de morts d'enfants, d'écoliers, dans des écoles américaines.
00:24:53La fréquence de ces attentats, c'était quasiment tous les jours.
00:24:59Donc, quand on va chercher les motivations du tireur,
00:25:08on va évidemment, et il faut chercher des complots éventuellement,
00:25:12des motivations idéologiques, un cap psychiatrique extrême,
00:25:20comme dans le cas de Ronald Reagan, où vraiment c'était un déséquilibré
00:25:24qui n'avait rien à voir avec la politique.
00:25:27Il voulait impressionner.
00:25:28Alors Oleg, on va continuer à parler de cette question de sécurité.
00:25:32On va juste marquer une courte pause.
00:25:35Voilà, page de publicité.
00:25:36On revient juste après, parce que c'est vrai que cette question est primordiale
00:25:39et intéresse forcément tous les Américains.
00:25:41À tout de suite.
00:25:46Il est un peu plus de 22h30.
00:25:49On est dans ce soir Info, édition spéciale consacrée à la tentative d'assassinat
00:25:53contre Donald Trump.
00:25:55Donald Trump qui donc va se diriger dès ce soir à la convention républicaine
00:25:59qui aura lieu à Milwaukee.
00:26:01Il est en ce moment même à l'aéroport.
00:26:04Voilà, Donald Trump qui se dirige vers cette convention
00:26:06où il sera bien sûr, définitivement, même si on le savait déjà,
00:26:09d'effectivement candidat à la présidentielle pour les États-Unis.
00:26:14Lui, l'ex-président américain.
00:26:16Juste avant la pause, on évoquait la question de la sécurité, bien sûr,
00:26:19et cette faille.
00:26:21Est-ce qu'il y a eu une faille dans la sécurité et la protection de Donald Trump ?
00:26:24Et on évoquait cette question avec vous, Oleg Komtsev, professeur d'histoire américaine.
00:26:29Je m'excuse d'avance, bien sûr, de vous avoir coupé juste avant la pause.
00:26:32Mais effectivement, il y a énormément d'actualités
00:26:34et ça continue d'évoluer et de bouger.
00:26:37Donc, selon vous, cette question, je parlais de faille historique.
00:26:41Est-ce que c'est réellement une faille historique ?
00:26:43Je reprends les propos et ça va peut-être vous aider à commenter
00:26:45les propos du sénateur Rick Scott, sénateur de Floride,
00:26:48qui dit que c'est absolument inexcusable, ce qui s'est passé.
00:26:51Bien sûr que c'est inexcusable.
00:26:53Mais j'ai l'idée que c'est malheureusement typique.
00:26:55Ça fait partie de la culture américaine.
00:26:58Toutes ces masses d'excité de la gâchette.
00:27:02On disait que parmi les profils, il peut y avoir un profil politique.
00:27:08Il peut y avoir un fou furieux échappé d'un asile.
00:27:11Comme il y a aussi une masse de tireurs potentiels.
00:27:15Je rappelle les chiffres.
00:27:17Pendant une année, il y avait pratiquement un tir
00:27:21contre des enfants dans les écoles tous les jours en moyenne.
00:27:25Il y a ce public fasciné par les armes.
00:27:30Tout le monde ne devient pas un assassin.
00:27:33Mais il suffit que parmi ceux-là, vous ayez un maniaque,
00:27:38légèrement maniaque, mais avec un profil pervers narcissique
00:27:44qui sera excité, qui ne sera pas nécessairement anti-Biden,
00:27:49mais qui peut être excité par un Trump, par une personnalité
00:27:52d'un autre pervers narcissique comme Trump,
00:27:56en qui ça peut réveiller des instincts comme par exemple la jalousie,
00:28:00se dire finalement c'est moi qui devrais être à sa place
00:28:03ou j'aurais dû être choisi comme ministre ou chef de sa sécurité.
00:28:07Je vais lui donner sa leçon.
00:28:09Vous avez des milliers et des milliers de frustrés
00:28:12qui dans un pays, dans une culture où il y a un culte des armes,
00:28:17on va recruter effectivement.
00:28:20Il y aura tout tard, je crois que ça a été dit plus tôt,
00:28:25ça va arriver tôt ou tard.
00:28:28Ce n'est pas la première fois et il y en aura d'autres.
00:28:32Vous pensez que Donald Trump s'y était préparé ?
00:28:35Alors ça, on ne peut pas dire, on ne sait pas.
00:28:37Il faudra vraiment savoir qui est ce tireur.
00:28:40Est-ce qu'il a été aidé ?
00:28:42Pour l'instant, on ne connaît pas ses motivations pour le moment.
00:28:44Moi, j'expose les profils possibles.
00:28:46Mais parmi tous les profils, il ne faut pas oublier,
00:28:49vous avez une population entière de pervers narcissiques,
00:28:54de gens légèrement déséquilibrés, mais surtout suicidaires,
00:28:58qu'on peut comparer à ces gens qui se font exploser
00:29:01dans un bus d'enfants au Moyen-Orient,
00:29:05prenant sans doute même les idéologies comme alibi.
00:29:10Ils rationalisent leur suicide, ils partent,
00:29:14parce que ce sont des suicidaires,
00:29:16ils savent très bien les risques qu'ils courent,
00:29:18surtout en tirant sur un président.
00:29:20Donc, ils se disent d'avance, ils prévoient un suicide,
00:29:26mais ils le rationalisent et ils le glamourisent
00:29:29en sortant par la grande porte de l'histoire.
00:29:32C'est surtout ça qu'il faut voir,
00:29:34ces pervers narcissiques ont besoin de rester dans les livres d'histoire.
00:29:42L'enquête nous donnera bien sûr d'autres informations
00:29:45sur le profil bien sûr du tireur.
00:29:48L'enquête se poursuit.
00:29:50Ça peut être une combinaison des deux.
00:29:52Il peut y avoir un complot, des motivations politiques,
00:29:56de forces obscures, et on a recruté un pauvre type
00:30:01qui a des idées de grandeur suicidaire.
00:30:04Information qui nous est parvenue il y a quelques minutes aussi,
00:30:08le FBI qui enquête sur un potentiel acte de terrorisme intérieur.
00:30:11Oui, peut-être tout de même l'une des failles
00:30:15les plus importantes du dispositif de sécurité
00:30:18qui a été organisé hier, c'est que le tireur ne se trouvait
00:30:22qu'à 150 mètres du lieu où se tenait Donald Trump,
00:30:26dans un paysage qui naturellement laissait
00:30:28l'ancien président totalement exposé à d'éventuels tirs.
00:30:31Mais hors du périmètre de sécurité, il n'a pas été fouillé.
00:30:34C'est probablement en effet l'étendue de ce périmètre
00:30:37qui n'a pas été suffisamment bien interprétée
00:30:40par les services de sécurité en amont du rassemblement de Trump.
00:30:43Et c'est d'ailleurs ce qui a permis aux FBI de retrouver
00:30:46notamment des engins explosifs dans le véhicule du tireur
00:30:49qui était resté entreposé à proximité du lieu du tir.
00:30:53Par ailleurs, ce qui est impressionnant,
00:30:55c'est que le service secret a tout de même ensuite
00:30:57très clairement repris le dessus, puisque ce qui ressort
00:31:00des premiers comptes rendus des journalistes américains
00:31:04qui ont pu parler avec l'ancien président Trump au téléphone
00:31:07depuis son accident, depuis cette tentative de meurtre,
00:31:11c'est que Donald Trump voulait continuer son discours.
00:31:15D'ailleurs, on l'entend dès lors qu'il se met à terre.
00:31:18Il réclame ses chaussures.
00:31:19Exactement, il réclame ses chaussures.
00:31:21Ce qui témoigne de sa maîtrise de la communication tout de même,
00:31:24puisqu'il savait qu'il ne voulait pas être vu sans ses chaussures
00:31:27en train de boiter, alors même que d'ailleurs,
00:31:29c'est précisément Joe le boiteux.
00:31:31C'est ainsi qu'il surnomme son adversaire
00:31:33au cours de cette campagne présidentielle.
00:31:35Et on reparlera de cette photo tout à l'heure,
00:31:37parce qu'on peut la remontrer bien sûr,
00:31:39à la une d'ailleurs du Time, qui est quand même assez dingue.
00:31:42Voilà, « Attack on Trump ».
00:31:43Avec cette photo, le point levé.
00:31:45On en reparlera tout à l'heure,
00:31:46parce qu'il y a un aspect aussi communication
00:31:48qui est assez important et intéressant d'ailleurs à décrypter.
00:31:51Même dans ces situations-là, il pensait à son image.
00:31:53Il voulait donner une image de force et de fermeté.
00:31:56Et c'est précisément aussi ce qui parle tout particulièrement
00:31:59à ces électeurs qui, naturellement, sont plus ou moins galvanisés
00:32:02par ce qui s'est produit, puisqu'ils voient
00:32:04que Donald Trump a fait preuve d'une résilience
00:32:07tout à fait remarquable, estime-t-il.
00:32:09Et d'ailleurs, Mélania Trump, son épouse,
00:32:12a publié une lettre plutôt dans l'après-midi aux États-Unis
00:32:15où précisément, elle adresse plutôt un message d'unité.
00:32:19Elle réclame l'unité dans la nation
00:32:21et elle aussi fait preuve d'une résilience.
00:32:23Et elle dépeint un profil très élogieux de son mari.
00:32:26En même temps, c'est son mari, j'ai envie de vous dire.
00:32:28Mais voilà un monstre.
00:32:29Alors, elle parle du tireur qui a vu en mon mari
00:32:31une machine politique inhumaine
00:32:32à tenter d'éteindre la passion de Donald.
00:32:34Et elle dépeint aussi, effectivement,
00:32:36elle dit que Donald Trump est bien sûr exceptionnel,
00:32:38qu'il a énormément de qualité.
00:32:40C'est un très long message.
00:32:42Mais effectivement, elle défend son mari.
00:32:43Et on a vu d'ailleurs toute la famille de Donald Trump
00:32:45très rapidement communiquer et défendre aussi,
00:32:49bien sûr, leur père.
00:32:51Ça embellit un peu plus l'image de Donald Trump.
00:32:54Et d'ailleurs, parlons de la campagne.
00:32:56Puisque bien sûr, ça ne vous aura pas échappé,
00:32:58on est quand même en pleine campagne présidentielle américaine.
00:33:00Quel peut être l'impact sur la campagne présidentielle ?
00:33:02Est-ce que ça va booster, Arthur de Vatrigan,
00:33:04un peu la cote de popularité de Donald Trump,
00:33:07encore un peu plus ?
00:33:09Oui, parce que vous n'avez pas échappé
00:33:11que les États-Unis est devenu le pays de la mythologie.
00:33:14Le vieux continent, nous, on l'a été.
00:33:17Ça fait très longtemps qu'on ne l'est plus.
00:33:19Les États-Unis, ça fait un siècle
00:33:21qu'ils construisent leurs images pour se faire voir
00:33:23de l'intérieur et pour se faire voir aussi de l'extérieur
00:33:25sur la mythologie,
00:33:27que ce soit par des photographies,
00:33:29que ce soit par des films,
00:33:30que ce soit par de la musique.
00:33:32Et vous savez plus qu'ailleurs que
00:33:34la photographie peut bouleverser
00:33:36aussi bien le destin d'une nation
00:33:38que la vie d'un homme.
00:33:39Et c'est ce que, d'ailleurs, mettait
00:33:41en ouverture de son film
00:33:43« Mémoire de nos pères » Clint Eastwood,
00:33:45c'est cette phrase-là,
00:33:46en parlant de ce drapeau américain
00:33:48planté sur le mont Suribachi à Iwo Jima.
00:33:51C'est fondamental.
00:33:53Et Donald Trump le sait, tout le monde le sait.
00:33:55Et là, cette photo va entrer dans l'histoire.
00:33:57Elle est sur le Times,
00:33:59elle va être dans tous les journaux
00:34:01en dehors des Etats-Unis.
00:34:03Et donc là, on voit la bascule.
00:34:05Déjà que Biden avait pour beaucoup
00:34:07plus sa place dans un Ehpad
00:34:09que dans une campagne américaine.
00:34:10Là, l'écart est monstrueux.
00:34:12Il se prend une baille, il a l'oreille en sang,
00:34:14il se relève, il se dresse le poing.
00:34:16Biden, il faut qu'il y ait sa femme qui lui dise
00:34:18« Tourne-toi, c'est l'autre côté qui est la Seine. »
00:34:20Donc évidemment, c'est...
00:34:22Et qui confond...
00:34:24Ça, les limonières Zelensky et Vladimir Voutin.
00:34:26Rappelez-vous le débat Biden-Trump.
00:34:28Il balbutiait, il répondait un mot sur deux
00:34:30et à la fin, devant les caméras, sa femme lui dit
00:34:32« Bravo Joe, t'as répondu aux questions. »
00:34:34Comme on disait à un enfant de 5 ans, ce qui est effrayant.
00:34:36Donc la question qui va se poser, c'est évidemment
00:34:38qu'à la dynamique, elle est chez Donald Trump.
00:34:40Et puis en plus, ce côté
00:34:42un peu foutrac, un peu brutal.
00:34:44Là, pour coup, va se transformer en quelque chose
00:34:46d'ultra positif. La question, c'est
00:34:48est-ce que du côté démocrate, ils vont pouvoir se retourner ?
00:34:50Parce que Biden ne supporte plus la comparaison.
00:34:52Donc est-ce qu'ils vont avoir le temps de trouver
00:34:54un remplaçant à Joe Biden ?
00:34:56Le problème, c'est que je ne suis pas certain
00:34:58qu'il y ait un remplaçant qui ait envie d'aller au casse-pipe
00:35:00pour affronter Donald Trump avec la vague
00:35:02qui arrive.
00:35:04Vous pensez que quel que soit le candidat
00:35:06démocrate aujourd'hui, c'est perdu ?
00:35:08Ça sera toujours mieux que Joe Biden
00:35:10pour les démocrates, ça c'est sûr.
00:35:12Mais il faut accepter de prendre l'oreille
00:35:14de se prendre une raclée face à Donald Trump.
00:35:16On ne sait jamais, on peut s'attendre
00:35:18à de nouveaux rebondissements
00:35:20François Constantini. On ne sait jamais
00:35:22dans la politique, et notamment
00:35:24dans la politique américaine.
00:35:26Dans le débat, ils étaient pratiquement à 50-50.
00:35:28L'écart n'était pas, avant le débat,
00:35:30n'était pas si important.
00:35:32Il faut savoir qu'il y a déjà
00:35:34une césure très importante
00:35:36au sein de la population américaine.
00:35:38Il y a vraiment quand même, c'est un pays
00:35:40qui est fragmenté, qui est fractionné aujourd'hui.
00:35:42Et vous avez des gens qui passent,
00:35:44qui pensent d'une façon tout à fait différente
00:35:46d'un Etat à l'autre. Vous avez même des gens
00:35:48aujourd'hui qui se posent la question de la séparation
00:35:50au sein de certains Etats, certains Etats très républicains
00:35:52ne se reconnaissent plus dans le fédéralisme.
00:35:54On ne va pas parler de guerre de sécession,
00:35:56mais il y a une forme de sécession intérieure.
00:35:58C'était Arsure Schlesinger Junior, en 1992,
00:36:00qui avait publié un livre
00:36:02qui s'appelait
00:36:04La bannière étiolée, dans lequel déjà
00:36:06il parlait de la fragmentation. Alors, c'est une fragmentation
00:36:08du fait de l'organisation communautaire,
00:36:10mais également en termes d'options.
00:36:12Aurait-on imaginé aux Etats-Unis, dans les universités
00:36:14comme Columbia, par exemple, les étudiants
00:36:16juifs littéralement pris en chasse,
00:36:18comme ça l'a été ? Ça aurait été quelque chose
00:36:20de tout à fait inimaginable,
00:36:22avec notamment la montée du wokeisme,
00:36:24la montée notamment de l'islamo-gauchisme
00:36:26au sein des universités.
00:36:28Et en effet, moi je pense qu'il y a une chose
00:36:30également à laquelle on n'a pas parlé, c'est qu'il y a quand même
00:36:32un anti-trumpisme
00:36:34d'atmosphère. Comme en France, on parle
00:36:36d'antisémitisme d'atmosphère,
00:36:38il y a quand même un anti-trumpisme d'atmosphère
00:36:40qui vient notamment de l'ultra-gauche,
00:36:42mais également cette ultra-gauche qui est présente dans le Parti
00:36:44démocrate. Il y a des personnes, je pense
00:36:46à la représentante de New York,
00:36:48Alexandra Ocasio-Cortez,
00:36:50voire l'ancienne speaker de la Chambre, Nancy Pelosi,
00:36:52qui sont des gens qu'on qualifie de radicals,
00:36:54c'est-à-dire être radical, c'est être
00:36:56proche notamment des vues de l'extrême-gauche.
00:36:58Et on voit en effet, par cette fragmentation,
00:37:00cette espèce d'anti-trumpisme,
00:37:02notamment l'explosion de la mouvance antifas
00:37:04telle qu'on la voit aux Etats-Unis,
00:37:06qui porte de la violence, parce que
00:37:08cet attentat contre Trump,
00:37:10il ne sort pas de nulle part.
00:37:12Alors on va nous parler d'un cas isolé, d'un fou, etc.
00:37:14Mais vous avez sur les réseaux sociaux
00:37:16des milliers de personnes aujourd'hui
00:37:18qui montrent
00:37:20en effet leur désarroi parce que l'attentat
00:37:22a échoué, notamment des franges
00:37:24de la mouvance radicale d'extrême-gauche aux Etats-Unis.
00:37:26Je crois qu'il faut tenir en compte
00:37:28de ça, et ce anti-trumpisme
00:37:30de l'atmosphère, je crois qu'il va falloir
00:37:32le prendre en compte, en tout cas dans cet
00:37:34entourage, dans cet univers
00:37:36en tout cas médiatique, politique
00:37:38immédiat qui a
00:37:40amené cette tentative d'assassinat.
00:37:42Et on voit les images en direct
00:37:44à proximité de New York
00:37:46l'avion de Donald Trump qui
00:37:48s'apprête à décoller en direction
00:37:50de Milwaukee, bien évidemment.
00:37:52Quand on en parle, il y a un bus
00:37:54qui passe devant cet avion.
00:37:56Donc pour l'instant, vous ne voyez pas l'image, mais
00:37:58on vous la montrera dès que l'avion sera visible,
00:38:00bien sûr, l'avion de Donald Trump
00:38:02qui donc part à destination de Milwaukee
00:38:04où se tient la Convention
00:38:06républicaine.
00:38:08On va cette fois-ci se diriger d'ailleurs
00:38:10vers Milwaukee, puisque
00:38:12la Convention nationale républicaine s'y tient.
00:38:14Et les visiteurs qui sont sur place
00:38:16ont réagi, bien sûr, à cette tentative
00:38:18d'assassinat contre Donald Trump. Regardez,
00:38:20c'est un sujet signé Sarah Varney
00:38:22et puis après on verra aussi si certains
00:38:24Américains peuvent changer d'opinion
00:38:26sur Donald Trump.
00:38:28Après l'annonce de la tentative
00:38:30d'assassinat de Donald Trump
00:38:32lors d'un meeting, les Américains
00:38:34sont atterrés.
00:38:36Eh bien, nous sommes sous le choc. Nous sommes
00:38:38évidemment allés sur Twitter et nous avons
00:38:40vérifié immédiatement et quelqu'un lui avait
00:38:42envoyé un message, parce qu'à ce moment-là,
00:38:44nous ne savions pas quand il disait simplement
00:38:46qu'il avait été abattu. Je n'en connais pas la gravité.
00:38:48Cela me fait penser
00:38:50parce que nous vivons à Washington, au Hilton
00:38:52où Reagan a été abattu et à JFK
00:38:54et je suppose que je n'ai jamais
00:38:56vraiment pensé que nous serions là à nouveau
00:38:58et nous y sommes. Je pense que
00:39:00cela en dit long. Je veux dire, nous ne sommes pas
00:39:02des partisans de Trump. Nous pensons qu'il divise
00:39:04trop et qu'il n'est pas bon pour le pays. Mais nous ne
00:39:06voulons pas que quiconque soit blessé.
00:39:08Pour les Américains,
00:39:10cette tentative d'assassinat illustre bien
00:39:12la crise sociale qui touche le pays.
00:39:16Je pense que cela montre à quel point notre
00:39:18pays est actuellement fracturé.
00:39:20Il n'y a pas de mal à avoir
00:39:22des divergences d'opinion politique.
00:39:24Mais nous nous sommes tournés vers
00:39:26la diabolisation et la ségrégation des groupes
00:39:28et le choix des gens à diaboliser
00:39:30dans ces groupes dans notre pays en ce moment.
00:39:34Et donc, les Etats-Unis
00:39:36ne sont pas très unis en ce moment.
00:39:38Et c'est assez malheureux.
00:39:40Pour les partisans de Donald Trump,
00:39:42cette attaque est une raison de plus de gagner
00:39:44l'élection présidentielle.
00:39:46D'abord, j'étais choquée.
00:39:48Puis, je suis énervée.
00:39:50Et maintenant, nous allons passer à un autre niveau.
00:39:52Comme mon ami l'a dit,
00:39:54à un autre niveau. Et nous allons nous battre.
00:39:56Il va se battre. Il va être élu.
00:39:58Et nous allons l'y amener.
00:40:02L'équipe de campagne de Donald Trump a confirmé
00:40:04samedi soir son intention de se rendre
00:40:06à la convention républicaine qui débute lundi.
00:40:08Mais les conséquences de cet événement
00:40:10sur la campagne ne sont pas encore mesurables.
00:40:14Voilà la réaction des Américains
00:40:16depuis Milwaukee.
00:40:18Milwaukee, où Donald Trump
00:40:20va se déplacer.
00:40:22D'ailleurs, il part en ce moment même.
00:40:24On a des images, chose promis, chose due.
00:40:26Voilà des images de Donald Trump avec son convoi
00:40:28qui a donc pris l'avion
00:40:30et qui va donc se diriger à Milwaukee
00:40:32à la convention nationale républicaine.
00:40:34On évoquait l'impact de cette tentative
00:40:36d'assassinat contre Donald Trump
00:40:38sur la campagne.
00:40:40Alors, il y a aussi des prises de position
00:40:42de la part des Républicains.
00:40:44J'aimerais, messieurs, qu'on puisse les commenter.
00:40:46Alors, il y a cette phrase de Mike Collins,
00:40:48qui est un représentant républicain de Géorgie,
00:40:50qui déclare « Joe Biden a donné les ordres ».
00:40:52C'est assez fort, comme phrase.
00:40:54« Joe Biden a donné des ordres ».
00:40:56Et puis, Jeeves Evans, qui est sénateur de l'Ohio
00:40:58et possible colistier de Donald Trump,
00:41:00« Il ne s'agit pas aujourd'hui d'un simple incident isolé.
00:41:02Le postulat central de la campagne Biden
00:41:04est que le président Donald Trump est un fasciste autoritaire,
00:41:06qu'il faut arrêter à tout prix.
00:41:08Cette rhétorique a conduit directement
00:41:10à la tentative d'assassinat du président Donald Trump. »
00:41:12Alors, on parlait tout à l'heure
00:41:14de pacte de non-agression.
00:41:16Visiblement, ça se tend encore un peu plus
00:41:18au moment de cette campagne.
00:41:20Pour le premier commentaire,
00:41:22je pense qu'il fait référence
00:41:24à ce qu'a révélé Politico
00:41:26sur l'appel de Biden à ses condonnateurs
00:41:28en disant qu'il faut cibler.
00:41:30C'est une expression, quand on cible
00:41:32quelqu'un politiquement,
00:41:34c'est qu'on concentre nos attaques politiques
00:41:36et de communication sur lui.
00:41:38Alors, on est dans le jeu de la communication.
00:41:40Il dit s'y cibler, c'est-à-dire qu'il lui a mis une cible dans le dos.
00:41:42Donc, l'autre débile a écouté et lui a tiré dessus.
00:41:44C'est un jeu de com, évidemment que ça ne marche pas.
00:41:46Pour préciser, Donald Trump avait fait
00:41:48un tweet qu'il a retiré.
00:41:50Le tweet a été retiré.
00:41:52Le tweet où il disait
00:41:54qu'il faut mettre Trump dans le collimateur.
00:41:56Ça a été jugé par la Maison Blanche comme...
00:41:58Oui, mais on est sur une...
00:42:00Non, mais d'accord, bien sûr, il n'a pas dit
00:42:02qu'il faut la battre. Il n'a pas dit ça.
00:42:04Non, bien sûr, mais certains esprits faibles
00:42:06pourraient l'interpréter comme tel.
00:42:08On sait que malheureusement, aux Etats-Unis,
00:42:10il y en a de plus en plus. Par contre, moi, j'accuserais
00:42:12beaucoup plus, pas forcément le jeu Biden
00:42:14parce que je ne suis pas certain qu'il se rappelle
00:42:16de ce qu'il a dit la veille. Par contre, les journaux
00:42:18anglo-saxons et pas que américains,
00:42:20que ça soit anglais et américain
00:42:22plutôt de gauche, ont fait
00:42:24une nazification de Donald Trump
00:42:26pendant plusieurs années énorme.
00:42:28Vous prenez les unes du Washington Post,
00:42:30de Bloomberg ou de CNN.
00:42:32Vous aviez à chaque fois,
00:42:34pas à chaque fois, mais sur quelques papiers,
00:42:36la tête de Trump à côté de celle d'Hitler.
00:42:38Donc, quand vous nazifiez
00:42:40à ce point-là, on n'est plus dans un jeu démocrate
00:42:42où le but est de débattre avec un adversaire.
00:42:44On est dans un processus
00:42:46de désigner un monstre. Un monstre, on ne discute pas
00:42:48avec lui. On l'élimine. On le neutralise.
00:42:50Quand vous avez dit pendant
00:42:52des années et des années que Donald Trump était un nazi,
00:42:54qui a envie de s'offrir
00:42:56à Hitler ? Tout le monde, évidemment.
00:42:58Je n'oubliais pas
00:43:00l'importance du quart d'heure warlien
00:43:02aux Etats-Unis, quand on sait que
00:43:04beaucoup de jeunes adolescents
00:43:06sont psychotropes.
00:43:08Vous ajoutez à ça la libéralisation des armes
00:43:10plus le quart d'heure de célébrité.
00:43:12Vous mettez ça dans un shaker et puis on vous dit
00:43:14en plus vous allez sauver la démocratie en
00:43:16tuant le nazi. Vous allez forcément tomber sur
00:43:18un dingue qui va considérer que tuer quelqu'un
00:43:20est plus efficace que mettre un bulletin de vote
00:43:22dans l'urne. Est-ce que ce genre
00:43:24d'attaque peut se multiplier dans les prochaines
00:43:26heures, prochains jours, prochains mois
00:43:28contre Joe Biden ? Est-ce que ça peut le pousser
00:43:30à abandonner cette course
00:43:32à la Maison Blanche ?
00:43:34J'oserais dire qu'il faut l'espérer.
00:43:36Il faut espérer que la
00:43:38peur lui fasse
00:43:40prendre sa retraite.
00:43:42Mais ça ne changera pas au problème.
00:43:44Il va y avoir des excités maintenant
00:43:46côté républicain qui risquent de
00:43:48tirer sur Biden. Je voudrais
00:43:50répondre à mes deux voisins.
00:43:52Il ne faut pas oublier la violence
00:43:54verbale de Trump lui-même.
00:43:56Qui accusait
00:43:58par exemple
00:44:00qui accusait
00:44:02Obama
00:44:04de n'être pas né aux Etats-Unis ?
00:44:06Qui accusait Obama de vouloir
00:44:08changer la Constitution
00:44:10pour avoir un troisième mandat ?
00:44:12Et puis il y a l'épisode du Capitole aussi.
00:44:14Et on peut continuer.
00:44:16Ne serait-ce que cela.
00:44:18Mais on peut continuer sur la violence verbale de Trump
00:44:20seul ou de centaines
00:44:22et de milliers de ses
00:44:24supporters qui sont tout aussi violents.
00:44:26C'est pas la même violence.
00:44:28C'est pas la même violence verbale.
00:44:30Il y a une chose qui est quand même
00:44:32assez caractéristique
00:44:34avec Donald Trump et qui reprend un peu
00:44:36une des citations
00:44:38de Napoléon.
00:44:40Quand on demandait,
00:44:42quand on présentait les compétences
00:44:44d'un officier à Napoléon,
00:44:46Napoléon disait, a-t-il de la chance ?
00:44:48Donald Trump est quelqu'un qui a beaucoup de chance.
00:44:50Il a beaucoup de chance, on l'a vu
00:44:52puisque c'est passé à un centimètre
00:44:54de sa tête, c'est passé dans son oreille.
00:44:56Mais toute sa vie
00:44:58il a eu un
00:45:00composant de chance. Et ce composant de chance
00:45:02il est très important
00:45:04pour le public américain.
00:45:06On a vu
00:45:08comment Arthur
00:45:10l'a dit tout à l'heure sur la
00:45:12scénarisation permanente
00:45:14de la vie politique américaine,
00:45:16l'hollywoodisation, l'utilisation
00:45:18justement des grands moyens
00:45:20et de la rhétorique.
00:45:22Donald Trump, lui, est complètement
00:45:24là-dedans. C'est d'abord une créature
00:45:26médiatique pure, puisque c'est
00:45:28un New-Yorkais déjà à la base
00:45:30et en plus...
00:45:32Il faut rappeler aussi son passé, homme d'affaires,
00:45:34représentateur télé, il connaît
00:45:36les médias parfaitement.
00:45:38Il était patron d'une chaîne de catch.
00:45:40Vous avez probablement allé voir des combats du UFC
00:45:42dans lesquels il est immensément populaire.
00:45:44C'est quelqu'un qui a été capable d'aller
00:45:46vendre des hamburgers
00:45:48déguisés en poulet
00:45:50dans le New Jersey.
00:45:52Il a été capable
00:45:54de tout faire médiatiquement.
00:45:56Donc on est dans une machine
00:45:58médiatique, qui est la machine
00:46:00Trump, qui l'a, je trouve,
00:46:02de façon assez géniale,
00:46:04réussi à translater en politique
00:46:06en utilisant Twitter.
00:46:08Je ne pense pas que Twitter, aujourd'hui,
00:46:10aurait le succès planétaire qu'il a eu
00:46:12s'il n'y avait pas eu Trump.
00:46:14C'est un peu Trump qui a créé Twitter
00:46:16de façon à utiliser...
00:46:18Il a même créé d'ailleurs son propre réseau social.
00:46:20Oui, qui a moins marché.
00:46:22Mais il a été banni Twitter
00:46:24tout en étant président des Etats-Unis,
00:46:26souvenez-vous. Mais en fait, qu'est-ce qu'il avait fait ?
00:46:28Il avait fait finalement le vieux rêve de De Gaulle,
00:46:30c'est-à-dire le dialogue direct avec le peuple
00:46:32sans passer par les partis.
00:46:34Donc Donald Trump a inventé un tas de choses.
00:46:36Pour revenir à ce qui s'est produit
00:46:38aujourd'hui, je pense qu'on est face
00:46:40à un rouleau compresseur.
00:46:42Oui, on peut dire timidement
00:46:44espérer que Biden
00:46:46prenne cette décision, parce qu'il faut
00:46:48qu'il la prenne, cette décision. Il faut que Biden
00:46:50dise « j'arrête ». On ne peut pas
00:46:52le forcer d'arrêter
00:46:54au stade où est la campagne aujourd'hui.
00:46:56Je crois qu'Obama aimerait que...
00:46:58et beaucoup de classiques du Parti
00:47:00démocrate
00:47:02aimeraient qu'on puisse
00:47:04arrêter
00:47:06cette catastrophe, parce que c'est une catastrophe
00:47:08ce qui est en train de se passer.
00:47:10En plus, moi je trouve que les médias...
00:47:12Mais les deux ont appelé à l'unité.
00:47:14Est-ce que l'unité est possible aujourd'hui ?
00:47:16Quand on a quelqu'un dans l'état
00:47:18de santé psychologique et mentale
00:47:20comme Joe Biden, avec ses problèmes
00:47:22de sénilité, on ne peut pas dire
00:47:24qu'une personne comme ça va gouverner l'Amérique
00:47:26pendant les quatre prochaines années.
00:47:28On est dans un conflit potentiellement
00:47:30avec la Russie mondiale.
00:47:32On est dans une période d'extrême tension
00:47:34au Moyen-Orient.
00:47:36Et on a une personne qui n'est pas capable
00:47:38de, comme le disait Trump d'ailleurs,
00:47:40de qui ne sait même peut-être pas
00:47:42ce qu'il a voulu dire quand il a prononcé une phrase.
00:47:44Donc là, il y a un vrai problème.
00:47:46Et je trouve que nous, médias...
00:47:48Je ne parle pas de CNews, parce qu'on en a parlé
00:47:50plusieurs fois de ça, mais beaucoup de médias
00:47:52ont cette responsabilité
00:47:54d'avoir laissé Joe Biden
00:47:56tranquille, de ne pas avoir voulu voir
00:47:58ses gars...
00:48:00Mais il y a aussi beaucoup de chefs d'État internationaux
00:48:02qui ont soutenu, et récemment
00:48:04d'ailleurs, Joe Biden, malgré
00:48:06le nombre incalculable
00:48:08de lapsus, d'erreurs...
00:48:10Notre président, au moment du D-Day,
00:48:12Biden
00:48:14et Hagar se tournent,
00:48:16tout le monde se tourne pour faire comme...
00:48:18pour donner le change.
00:48:20Par politesse.
00:48:22C'est terrible
00:48:24de ne pas avoir pu dire
00:48:26à un moment, non, ce n'est pas possible.
00:48:28Et très peu de gens l'ont dit.
00:48:30Très peu de gens dans les médias l'ont dit.
00:48:32Et aujourd'hui, on a...
00:48:34Certains démocrates, en tout cas,
00:48:36ont appelé à ce qu'ils désistent.
00:48:38Ils sont peu nombreux.
00:48:40Le grand wake-up call, comme on dit
00:48:42en américain, ça a été
00:48:44le débat. Oui, là, le débat, on s'est dit
00:48:46que ce n'est plus possible.
00:48:48Mais il y avait eu tout un tas de signaux d'alarme
00:48:50avant, qui auraient fait que
00:48:52les démocrates auraient dû s'armer.
00:48:54Aujourd'hui, c'est probablement trop tard.
00:48:56Il y a cette tentative d'assassinat
00:48:58qui fait que, bon, c'est très difficile
00:49:00de dire que Trump ne va pas gagner.
00:49:02Ce qu'a dit Régis, c'est fondamental
00:49:04pour comprendre l'outrance et la vulgarité de Donald Trump.
00:49:06Parce qu'en effet,
00:49:08il exacerbe les tensions, évidemment.
00:49:10Mais moi, je ne mettrais pas sur les mêmes plans
00:49:12la presse démocrate de gauche
00:49:14qui nazifie,
00:49:16comme en France d'ailleurs, et l'outrance
00:49:18et la vulgarité de Donald Trump.
00:49:20On se souvient de cette photo de Jordan Bardella,
00:49:22récente, pendant la campagne, d'ailleurs.
00:49:24Avec la moustache...
00:49:26En réalité, on avait l'impression qu'il s'excusait
00:49:28de se rendre compte,
00:49:30quatre ans plus tard, que la collaboration qu'ils avaient pratiquée
00:49:32avec les teutons n'était pas forcément sympathique.
00:49:34Ils étaient bien placés, vu qu'eux-mêmes avaient collaboré,
00:49:36je crois, en 1942. Mais le monde l'avait
00:49:38fait avec Emmanuel Macron.
00:49:40Le monde, le mag, l'avait fait.
00:49:42Mais justement, pour comprendre cette vulgarité,
00:49:44quand Donald Trump est élu,
00:49:46il gagne sa campagne, en effet, sur les réseaux sociaux.
00:49:48Il a une technique assez formidable,
00:49:50c'est qu'il envoie sur les réseaux sociaux
00:49:52des déclarations
00:49:54très outrancières, très vulgaires.
00:49:56Et il a des points cibles dans tous les états
00:49:58qu'il vise, pour voir comment c'est pris.
00:50:00Il balance un truc le matin,
00:50:02il voit comment c'est pris dans ces états, on lui fait remonter l'information.
00:50:04Si ça prend, il remet une couche encore
00:50:06plus importante le soir. Si ça marche pas,
00:50:08il désamorce. C'était ça, son mode de fonctionnement.
00:50:10En effet, c'est en direct,
00:50:12en assumant cette outrance-là,
00:50:14parce qu'il calculait, dans l'électorat
00:50:16qu'il avait et dans les états
00:50:18qu'il voulait conquérir, il calculait
00:50:20si c'était positif ou négatif.
00:50:22Cette outrance existe politiquement, mais ce n'est pas la même
00:50:24outrance que de
00:50:26déshumaniser quelqu'un en disant
00:50:28c'est Hitler. Ce n'est pas pareil.
00:50:30Je suis désolé, mais il a déshumanisé
00:50:32dans sa campagne contre Obama.
00:50:34Il ne vous mettra pas d'accord,
00:50:36visiblement. Allez, Eliott.
00:50:38Il faut tout de même préciser que les deux camps considèrent
00:50:40que leur adversaire est une menace existentielle
00:50:42pour la démocratie. Ce même terme est
00:50:44approprié par les deux camps. Néanmoins,
00:50:46il reste vrai qu'il y a naturellement, dans l'intelligentsia
00:50:48américaine, selon les mêmes logiques
00:50:50que celles que l'on peut voir en France, un biais
00:50:52qui va plutôt parfois du côté du
00:50:54progressisme. Par exemple, en août 2022,
00:50:56le président Biden avait
00:50:58prononcé un discours devant
00:51:00un conglomérat important de donateurs
00:51:02démocrates, au cours duquel il avait
00:51:04qualifié son prédécesseur,
00:51:06le président Trump. D'abord, il avait
00:51:08dit que c'était l'ancien mec,
00:51:10the former guy, et non l'ancien président.
00:51:12Cette formule avait été reprise par
00:51:14la quasi-totalité de la presse de gauche à l'époque.
00:51:16Il avait également qualifié Donald Trump
00:51:18de semi-fasciste, ce qui ne veut
00:51:20objectivement pas dire grand-chose.
00:51:22Ce discours est aujourd'hui encore
00:51:24rediffusé à peu près une fois par semaine
00:51:26sur les chaînes d'information orientées à gauche,
00:51:28par exemple MSNBC. Il y a
00:51:30évidemment quelque chose de particulièrement
00:51:32violent et qui peut
00:51:34expliquer, si vous voulez, une forme d'hypertrophie
00:51:36des accords rhétoriques
00:51:38qui donnent un cadre
00:51:40particulièrement compliqué
00:51:42au débat démocratique. Maintenant,
00:51:44il y a une chose à préciser,
00:51:46c'est qu'en effet, les deux camps ont
00:51:48plutôt affiché une volonté
00:51:50de calme pour la suite de la campagne.
00:51:52D'ailleurs, Donald Trump souhaite
00:51:54faire la paix avec ses adversaires au sein de
00:51:56son propre parti, le Parti républicain.
00:51:58Il a par exemple convié Nikki Haley
00:52:00à s'exprimer au cours de la
00:52:02convention nationale républicaine
00:52:04qui aura lieu la semaine prochaine. Elle n'était pas invitée
00:52:06à l'origine. Elle a été invitée
00:52:08au cours de l'après-midi. Elle a accepté cette invitation.
00:52:10C'est particulièrement significatif
00:52:12parce que la campagne,
00:52:14notamment au cours des primaires entre Donald Trump et Nikki Haley,
00:52:16a été particulièrement violente. Par exemple,
00:52:18Donald Trump a accusé Nikki Haley de n'être pas née
00:52:20aux États-Unis, reprenant naturellement
00:52:22la forme d'attaque qu'il avait pu
00:52:24avoir à l'encontre de Barack Obama à l'époque.
00:52:26Et par ailleurs, Nikki Haley
00:52:28récupère toujours
00:52:30un certain nombre d'humains dans les dernières semaines
00:52:32de la primaire républicaine qui s'est
00:52:34récemment terminée,
00:52:36continuait d'avoisiner un certain nombre de voix.
00:52:38Elle avait environ 20%
00:52:40dans les derniers scrutins de ces primaires républicaines
00:52:42alors même qu'elle s'était déjà désistée.
00:52:44Et donc, on comprend que tant d'un point
00:52:46de vue idéologique que simplement stratégique,
00:52:48les tensions entre
00:52:50Nikki Haley et Donald Trump étaient particulièrement
00:52:52importantes. Le fait qu'elle soit
00:52:54invitée à s'exprimer au cours de la convention nationale
00:52:56républicaine la semaine prochaine est
00:52:58également significatif de cette volonté
00:53:00d'apaiser les tensions. Néanmoins,
00:53:02les démocrates sont évidemment habiles dans leur
00:53:04rhétorique. Et d'ailleurs, Joe Biden
00:53:06a déjà commencé à articuler
00:53:08à partir de sa campagne sur la question du
00:53:10port d'armes contre la régulation
00:53:12du port d'armes, du moins.
00:53:14Et on parlera tout à l'heure effectivement de cette question-là.
00:53:16Donald Trump ne suppose toujours pas, et Joe Biden
00:53:18de lui répondre, les démocrates avec lui,
00:53:20qu'il a été une première victime
00:53:22assez saisissante de l'état
00:53:24de la circulation des armes à l'heure actuelle
00:53:26aux Etats-Unis. Question chère aux républicains,
00:53:28effectivement. Et aux démocrates
00:53:30inversement. Effectivement.
00:53:32On va commenter dans un instant cette photo,
00:53:34on va la revoir bien sûr, la photo de
00:53:36Donald Trump. J'aurais juste une dernière
00:53:38question. Est-ce que cette violence
00:53:40qu'on a pu observer dans cette
00:53:42campagne américaine, est-ce que
00:53:44finalement, elle est propre aux Etats-Unis ?
00:53:46Ou finalement,
00:53:48on constate, quel que soit le pays,
00:53:50que les échanges, les débats sont
00:53:52de plus en plus violents, de plus en plus houleux.
00:53:54On l'a pu le constater, dans une moindre mesure
00:53:56bien sûr, dans
00:53:58la campagne législative
00:54:00récente en France.
00:54:02Il y a quand même une fragmentation.
00:54:04Il y a une fragmentation du monde et une fragmentation
00:54:06au sein des Etats. Moi, je regardais un petit peu
00:54:08les dernières élections présidentielles dans ce
00:54:10nombre de pays. En France, nous avons une polarisation,
00:54:12même si encore, un bloc central
00:54:14qui existe pendant un certain nombre de temps, il y a une polarisation
00:54:16extrêmement importante entre un bloc de droite
00:54:18nationale et un bloc de gauche qui est
00:54:20tiré par l'extrême gauche. Regardez les présidentielles,
00:54:22par exemple, dans les Etats latino-américains.
00:54:24Présidentielle au Brésil,
00:54:26entre Bolsonaro, droite populiste,
00:54:28et Lula, qui vient quand même du parti
00:54:30trotskiste, du parti des travailleurs.
00:54:32Présidentielle au Chili.
00:54:34En Argentine.
00:54:36Jair Bolsonaro qui avait été la cible
00:54:38aussi d'ailleurs.
00:54:40Il s'était pris un coup de couteau, effectivement.
00:54:42Il y a une polarisation sociale et politique
00:54:44à mon avis qui va croissant dans un certain nombre de pays
00:54:46y compris
00:54:48des grands pays.
00:54:50On le voit même en Espagne, en Europe, au Portugal
00:54:52où une polarisation est en train
00:54:54de monter. Je crois que c'est dû en effet
00:54:56à la fin d'un espèce
00:54:58de consensus social
00:55:00politique, historique et culturel
00:55:02qui traverse aujourd'hui les nations.
00:55:04Et je crois qu'aujourd'hui,
00:55:06on a, vous savez,
00:55:08on avait ce que j'appelais avant
00:55:10un monde hétérogène de nations
00:55:12homogènes. Et aujourd'hui, on a
00:55:14plutôt un monde homogène mais de nations
00:55:16qui sont de plus en plus hétérogènes.
00:55:18Donc je crois que ces fragmentations font monter
00:55:20la polarisation, la tension, et in fine
00:55:22la violence politique au sein des sociétés.
00:55:24Alors, Eliott Mamann, et puis après Régis
00:55:26Le Sommet, je vous donne la parole.
00:55:28En tant d'accord, il me semble que de manière générale
00:55:30la fonction de la démocratie, à savoir
00:55:32de civiliser les tensions, n'est plus remplie
00:55:34à bien des égards. Et il y a peut-être
00:55:36tout de même une responsabilité idéologique
00:55:38notamment de certains courants issus du
00:55:40néo-progressisme, puisqu'il y a
00:55:42de plus en plus une difficulté
00:55:44au sein de la population, au sein de certaines instances
00:55:46représentatives, par exemple dans les universités
00:55:48d'interpréter le désaccord pour ce qu'il est
00:55:50c'est-à-dire une position rationnellement
00:55:52argumentée qui s'oppose à une autre
00:55:54position rationnellement argumentée.
00:55:56Aujourd'hui, le désaccord ne consiste plus à exprimer
00:55:58un isme, c'est-à-dire une idéologie
00:56:00contre une autre, mais plutôt à reprocher
00:56:02à son adversaire de nous avoir offensés
00:56:04dans notre chair. C'est d'ailleurs le titre
00:56:06du dernier ouvrage de Génie Bastier
00:56:08La dictature du ressenti.
00:56:10Et je pense que c'est cette dimension-là
00:56:12qui naturellement est particulièrement délétère
00:56:14pour le bien du débat démocratique.
00:56:16Et on oublie les programmes
00:56:18presque, un peu comme en France d'ailleurs, où effectivement
00:56:20on parle plus de l'homme que du programme en lui-même
00:56:22c'est-à-dire que les attaques sont personnelles.
00:56:24Il y a des postures morales
00:56:26qui se répondent l'une à l'autre plutôt que par
00:56:28des arguments véritables. Et d'ailleurs
00:56:30cela retombe au niveau de la société civile
00:56:32ce qui ressort des indications
00:56:34de quelques journalistes américains
00:56:36c'est que la plus grande crainte pour la semaine prochaine
00:56:38la convention nationale républicaine n'est pas tant
00:56:40une fusillade qui pourrait viser des personnalités
00:56:42politiques comme ce que l'on a pu voir ce samedi
00:56:44mais que les
00:56:46militants républicains
00:56:48naturellement qui vont se rassembler
00:56:50au cours de cette convention nationale républicaine
00:56:52puissent rencontrer des militants
00:56:54anti-Trump. La sécurité a été renforcée
00:56:56a annoncé Joe Biden. Exactement, mais en réalité
00:56:58la préoccupation est plutôt auprès des manifestants
00:57:00qui sont parallèles
00:57:02à cette convention qu'au sein même des
00:57:04participants politiques à cette convention.
00:57:06Régis Le Sommier, puis après on va
00:57:08échanger avec
00:57:10Véronique Reissoux qui est experte
00:57:12en communication parce qu'on va forcément reparler de
00:57:14cette photo. Régis. Non, moi je dirais
00:57:16sur les Etats-Unis
00:57:18ce qui m'effraie c'est que ça n'a pas toujours été
00:57:20comme ça. Il y a eu toujours
00:57:22de la violence en politique, on a évoqué
00:57:24comment Martin Luther King
00:57:26tout à l'heure, effectivement l'assassinat
00:57:28de Kennedy, la période
00:57:30des luttes pour les droits civiques
00:57:32et surtout la période de la guerre du
00:57:34Vietnam qui a été génératrice d'énormément
00:57:36de violence aux Etats-Unis. Mais si vous
00:57:38voulez, moi quand j'étais correspondant
00:57:40pour
00:57:42Paris Match, je me
00:57:44souviens d'avoir suivi des conventions,
00:57:46d'avoir suivi des candidats et notamment
00:57:48Barack Obama pour justement
00:57:50le Martin Luther King Day à Columbus
00:57:52c'était en Caroline du Nord
00:57:54et il y avait
00:57:56des partisans
00:57:58du Ku Klux Klan qui étaient là
00:58:00qui gardaient la statue du général
00:58:02Lee et les
00:58:04manifestants noirs qui passaient à côté
00:58:06ça ne se parlait pas, mais
00:58:08il n'y avait pas sous-entendu, ça voulait dire
00:58:10vous avez le droit d'exister, nous avons le droit
00:58:12d'exister. Et quand
00:58:14un président aux Etats-Unis était élu
00:58:16il parlait de
00:58:18One Nation et tout de suite tout le monde
00:58:20se rassemblait derrière, y compris son adversaire
00:58:22c'est des choses que vous n'entendez plus
00:58:24et je vous parle de ça
00:58:26c'est l'élection de Barack Obama
00:58:28il y a une dizaine
00:58:30d'années
00:58:32Je fais le parallèle avec ce qui se passe
00:58:34chez nous mais c'est un peu le cas aussi aujourd'hui
00:58:36un électeur du Nouveau Front Populaire
00:58:38ne pourra plus échanger avec un électeur
00:58:40du Rassemblement National. Quelqu'un a mentionné
00:58:42justement le travail de
00:58:44sape sociétale
00:58:46de la part des universités américaines
00:58:48qui sont des têtes de
00:58:50gondoles, des piliers
00:58:52justement de la pensée woke
00:58:54et cette pensée en effet
00:58:56est là pour dissocier, pour
00:58:58quasiment segmenter
00:59:00la société américaine. D'un autre
00:59:02côté, la rhétorique de
00:59:04Donald Trump est aussi parfois
00:59:06extrêmement dangereuse et le personnage
00:59:08est extrêmement diviseur
00:59:10il dit
00:59:12comment il se veut
00:59:14celui qui entend les souffrances du peuple
00:59:16américain mais aussi vis-à-vis de ses adversaires
00:59:18c'est quelqu'un qui ne tend pas la main
00:59:20on n'est pas dans
00:59:22la façon de faire de la politique
00:59:24traditionnelle aux Etats-Unis
00:59:26et je vous dis encore une fois
00:59:28c'était peut-être une différence en France
00:59:30la violence a toujours existé
00:59:32la politique est quelque chose d'extrêmement
00:59:34comment
00:59:36on s'affronte aux Etats-Unis
00:59:38il y avait plus
00:59:40une manière de faire de la politique
00:59:42beaucoup plus policée et là
00:59:44tout ça a complètement disparu et on peut
00:59:46dire qu'en effet quand on voit aujourd'hui
00:59:48l'évolution d'un Etat comme
00:59:50la Californie et un Etat
00:59:52comme la Floride que c'est
00:59:54pratiquement ils sont sur deux planètes
00:59:56opposées, effectivement, utilisant
00:59:58d'ailleurs des éléments
01:00:00de persécution
01:00:02de leurs adversaires dans l'un et dans l'autre
01:00:04décrétant
01:00:06que des livres n'ont plus
01:00:08leur place dans certaines librairies
01:00:10ça arrive en Floride pour des livres jugés
01:00:12trop à gauche et ça arrive
01:00:14évidemment en Californie, donc vous avez
01:00:16vraiment un ferment
01:00:18de décomposition
01:00:20non seulement de la société américaine mais
01:00:22aussi des Etats qui partent
01:00:24sur des trajectoires complètement différentes
01:00:26On ne vit plus côte à côte mais face à face
01:00:28Alors là pour le coup c'est un peu
01:00:30l'idée, je voulais revenir sur cette photo
01:00:32qu'on qualifie désormais déjà d'historique
01:00:34forcément, Donald Trump qui
01:00:36vient d'être touché
01:00:38qui a l'oreille en sang avec ce drapeau
01:00:40américain en arrière-plan
01:00:42si un président entouré du secret de service
01:00:44image qui a fait le tour du monde
01:00:46ces dernières heures
01:00:48avec nous Véronique Reyssou
01:00:50présidente de Backbone Expert en
01:00:52communication. Bonsoir Véronique, merci d'être
01:00:54avec nous en direct sur ces news
01:00:56Donald Trump n'aurait
01:00:58pas pu rêver mieux finalement, c'est presque
01:01:00une affiche de campagne
01:01:02En tout cas c'est
01:01:04une de journaux et c'est une image
01:01:06très partagée, c'est une image symbolique
01:01:08On sait que la
01:01:10viralité sur les réseaux sociaux ça passe
01:01:12essentiellement par l'émotion
01:01:14mais ça passe surtout par l'image
01:01:16véhiculée dans
01:01:18l'émotion véhiculée par
01:01:20des images. Celle-ci raconte une
01:01:22histoire elle toute seule
01:01:24chacun y voit l'interprétation
01:01:26d'une symbolique mais elle raconte une histoire
01:01:28donc elle a déjà été partagée plus de 100 millions
01:01:30de fois ce soir
01:01:32ce qui est assez conséquent
01:01:34pour vous donner une idée, vous vous souvenez
01:01:36peut-être de l'image du petit
01:01:38Elan qui avait été retrouvé
01:01:40mort, le petit garçon
01:01:42syrien sur une plage
01:01:44et bien c'est les mêmes volumes
01:01:46ce soir, donc on voit bien à quel point
01:01:48c'est une image qui parle à tout le monde
01:01:50Et quel peut-être l'impact
01:01:52d'une telle photo sur la campagne américaine
01:01:54sur les américains ?
01:01:56Alors quand on regarde
01:01:58ce que disent les démocrates et ce que disent les républicains
01:02:00paradoxalement c'est un peu
01:02:02la même chose, il faut de l'union
01:02:04la seule chose qui est très différente c'est que
01:02:06du côté des militants républicains
01:02:08ils y voient une forme
01:02:10de courage, une forme de bravoure
01:02:12une forme de symbole
01:02:14de finalement c'est un gladiateur
01:02:16c'est un homme qui se bat quoi qu'il arrive
01:02:18qui se relève de tout
01:02:20qui a un peu de chance aussi, ça fait partie
01:02:22des sujets qui sont partagés
01:02:24et voter pour quelqu'un qui a de la chance
01:02:26ça a un sens, mais globalement
01:02:28c'est devenu un symbole
01:02:30un symbole extrêmement fort
01:02:32et de nouveau vous n'avez pas besoin
01:02:34à la force de l'image, elle raconte
01:02:36par elle-même la réalité d'une victoire
01:02:38d'une victoire sur le camp opposé
01:02:40d'une victoire sur la violence, d'une victoire sur
01:02:42l'opposition
01:02:44Vous enlevez le time et vous mettez
01:02:46pour ne pas le citer, mais une grande plateforme
01:02:48de streaming qui diffuse
01:02:50des films, on a presque l'impression
01:02:52que c'est une affiche hollywoodienne
01:02:54d'un film de super-héros
01:02:56C'est pour ça qu'elle est
01:02:58en partagé, parce qu'elle est assez fascinante
01:03:00on a l'impression qu'elle a été composée comme si
01:03:02elle avait été racontée, alors évidemment il y a
01:03:04énormément de petites théories du complot
01:03:06qui sortent de chaque côté
01:03:08elle est tellement incroyable
01:03:10cette image que certains disent qu'elle a été
01:03:12recherchée pour être fabriquée
01:03:14et qu'il ne peut pas avoir réagi
01:03:16ainsi spontanément, bien évidemment
01:03:18on sait que la réalité
01:03:20elle n'est pas préparée
01:03:22En tout cas s'il s'est préparé, Donald Trump s'est préparé très vite
01:03:24puisque c'est instantané
01:03:26il réfléchit en un quart de seconde
01:03:28pour lever le poing comme ça en l'air
01:03:30c'est très rapide
01:03:32En fait c'est ça les principaux commentaires qu'il y a ce soir
01:03:34sur les réseaux américains en particulier
01:03:36c'est que
01:03:38la réaction qu'il a eue est une réaction
01:03:40de réflexe et donc
01:03:42donner le pays à un homme
01:03:44qui a ce réflexe qui est de se relever instantanément
01:03:46et de tout de suite vouloir
01:03:48être dans la dignité et le combat
01:03:50ça donne quelque chose d'extrêmement fort
01:03:52donc oui ça va
01:03:54potentiellement avoir
01:03:56un impact sur la campagne
01:03:58en tout cas ça renforce auprès de ses soutiens
01:04:00la réalité que c'est l'homme de la situation
01:04:02ça fait un peu
01:04:04vaciller les gens en face
01:04:06parce que évidemment dans les théories
01:04:08qui circulent et qui sont largement
01:04:10partagées, il y a le fait que l'on
01:04:12compare avec M. Biden
01:04:14à côté et c'est pas tout à fait la même histoire
01:04:16qui se raconte. Régis Sosomi est avec nous
01:04:18Régis a une
01:04:20petite réflexion sur
01:04:22cette photo et sur l'angle
01:04:24aussi de cette photo, c'est assez intéressant
01:04:26ce qui est intéressant c'est qu'en fait
01:04:28j'ai couvert ce genre de meeting et tous les photographes
01:04:30sont au premier rang en fait
01:04:32donc ils sont en contrebas pour la plupart
01:04:34il y en a qui peuvent être un peu plus loin pour avoir
01:04:36d'autres champs mais il y en a beaucoup qui sont en bas
01:04:38et en réalité cette photo
01:04:40je pense qu'elle a été prise
01:04:42au deuxième moment où il tend
01:04:44le poing, pas le premier où là il est ceinturé
01:04:46il est un peu plus libre de ses mouvements
01:04:48et il y a un photographe qui est en
01:04:50contrebas et donc ça permet
01:04:52d'avoir cet effet avec le drapeau en dessous
01:04:54je pense que c'est pas du tout voulu, au contraire
01:04:56ça a été pris sur le champ
01:04:58et ceux qui vont penser que Trump a voulu
01:05:00construire sa campagne autour de ça
01:05:02je pense se trompent. Par contre Trump a vu les
01:05:04photographes
01:05:06en revanche Trump
01:05:08voit les photographes, ils sont en bas
01:05:10et si vous regardez c'est fascinant
01:05:12c'est qu'il a un réflexe mais comme
01:05:14il sait qu'il est en campagne, on sait que la campagne
01:05:16c'est l'image, surtout encore plus aux Etats-Unis
01:05:18Vous pensez que c'est un coup de com ?
01:05:20Non pas du tout, c'est absolument pas un complot
01:05:22Non je parle pas de complot
01:05:24Il a le réflexe
01:05:26Vous le voyez sur la vidéo
01:05:28vous le voyez le réflexe qu'il a
01:05:30c'est
01:05:32pendant un quart de seconde, il y a
01:05:3420-30 secondes, la sécurité
01:05:36lui a expulsé, il fait un coup d'arrêt
01:05:38il s'arrête, il ressort et
01:05:40s'il lève le poing et qu'il dit win
01:05:42il sait qu'il y a des images, il tombe au pied des photographes
01:05:44donc il y a un réflexe
01:05:46quand même politicien mais que
01:05:48tous les grands animaux politiques
01:05:50l'animal politique
01:05:52a ce réflexe là
01:05:54évidemment que c'est pas du tout quelque chose de prévu
01:05:56Véronique on vous écoute
01:05:58Juste pour abonder
01:06:00par rapport à ce que vous disiez
01:06:02comme effectivement l'image elle semble fabriquée tellement
01:06:04elle est magnifique
01:06:06il y a aussi le témoignage du photographe
01:06:08qui a pris cette photo
01:06:10qui est un photographe de
01:06:12l'agence AP à Washington
01:06:14qui a été énormément aussi partagée sur les réseaux
01:06:16par les républicains pour démontrer que ça
01:06:18n'est pas un montage
01:06:20puisqu'il explique qu'il fait
01:06:22la photo, que quand il la fait il ne réfléchit pas
01:06:24et qu'il peut couler
01:06:26aujourd'hui des jours heureux le photographe
01:06:28je pense
01:06:30je pense que financièrement il est plutôt
01:06:32à l'aise désormais parce que
01:06:34j'ose imaginer que
01:06:36la photo a été vendue très très chère
01:06:38ça on peut l'imaginer aussi
01:06:40c'est une agence filaire
01:06:42les droits sont à lui
01:06:44vous ne pensez pas ?
01:06:46l'agence récupère les droits
01:06:48dommage pour lui
01:06:50effectivement
01:06:52Véronique j'ai juste resté avec nous parce que j'aimerais vous faire
01:06:54réagir aussi sur les propos
01:06:56de Donald Trump
01:06:58sur les mots qu'il a employés
01:07:00après cette tentative d'assassinat
01:07:02qui a échoué
01:07:04juste sur le plateau je voudrais vous faire réagir en attendant
01:07:06sur une autre image c'est Joe Biden
01:07:08et là aussi j'ai envie d'avoir votre avis
01:07:10de savoir si ça peut être aussi de la communication
01:07:12Joe Biden qui donc était à l'église
01:07:14au moment où il apprend que Donald Trump
01:07:16s'est fait tirer dessus
01:07:18est-ce que ça ne renforce pas parce que cette image a été diffusée
01:07:20a été partagée on imagine aussi
01:07:22par le camp démocrate est-ce que ça ne renforce pas
01:07:24un peu le storytelling
01:07:26un peu dans toute cette histoire
01:07:28le côté hollywoodien si je peux me permettre
01:07:30Biden non
01:07:32pas tellement
01:07:34je suis le seul à voir la ressemblance
01:07:36entre la couverture
01:07:38de Time avec Trump
01:07:40et la couverture de Time il y a plus de 30 ans
01:07:42avec Yeltsin ça fera beaucoup de bien
01:07:44alors faudrait la retrouver
01:07:46on sent quand même beaucoup le point levé
01:07:48ça me rappelle alors c'est peut-être parce que je suis spécialiste
01:07:50aussi de la Russie
01:07:52mais moi ça me
01:07:54il y en a eu plusieurs avec Yeltsin
01:07:56Yeltsin, Time Magazine, Boris Yeltsin
01:07:58et l'équipe de la CIA
01:08:00qui l'a aidé à arriver au pouvoir
01:08:02Time Magazine
01:08:04sur l'image de Joe Biden
01:08:06si il y en a qui se souviennent de Yeltsin
01:08:08ça fera du bien pour l'image
01:08:10de Trump
01:08:12alors on reparlera d'un autre jour de Boris Yeltsin
01:08:14si vous le voulez bien je voudrais juste
01:08:16vraiment cette image de Joe Biden
01:08:18est-ce qu'on ne rentre pas dans une
01:08:20guerre de communication désormais
01:08:22oui mais en fait cette image a été diffusée notamment parce que
01:08:24Joe Biden dans les médias
01:08:26après coup de la tentative
01:08:28d'assassinat de Donald Trump a été beaucoup critiqué
01:08:30notamment dans les médias conservateurs
01:08:32parce que sa prise de parole
01:08:34a tardé, il n'a pas
01:08:36publié le moindre commentaire avant
01:08:38plusieurs heures puisque sa
01:08:40conférence de presse organisée hier à la Maison Blanche
01:08:42était la première prise de parole
01:08:44des officiels de la Maison Blanche qu'il s'agisse
01:08:46du président ou de la vice-présidente
01:08:48il n'avait pas fait le moindre commentaire
01:08:50le moindre message
01:08:52d'émotion
01:08:54le moindre témoignage d'émotion avant
01:08:56et d'ailleurs sur Fox News
01:08:58qui est un média comme vous le savez orienté à droite
01:09:00dans les quelques heures
01:09:02qui ont suivi cette tentative d'assassinat
01:09:04à partir du moment où le bilan
01:09:06de l'ancien président a été mis hors de cause
01:09:08ce qui revenait en boucle
01:09:10était presque moins les images
01:09:12de Donald Trump
01:09:14qui se faisaient tirer dessus que
01:09:16l'absence de commentaire de la Maison Blanche
01:09:18qui a été beaucoup reprochée
01:09:20et donc il s'agissait aussi de montrer ce que faisait
01:09:22le président américain à ce moment-là
01:09:24et pourquoi les commentaires ont tant tardé
01:09:26puisque c'était véritablement quelque chose qui lui était reproché
01:09:28Véronique Reyssoux
01:09:30j'imagine que vous êtes toujours avec nous, je voudrais vous faire réagir
01:09:32cette fois-ci, non pas sur l'image
01:09:34mais sur les propos tenus par Donald Trump
01:09:36après cette tentative d'assassinat
01:09:38alors il a communiqué
01:09:40de nombreuses fois sur les réseaux sociaux
01:09:42ces dernières heures, alors il déclare
01:09:44notamment que c'est Dieu qui a empêché
01:09:46l'impensable, voilà ce que déclare
01:09:48Donald Trump, il remercie bien sûr
01:09:50tout le monde pour les prières
01:09:52il dit également
01:09:54qu'il faut rester unis
01:09:56les américains montrent leur véritable caractère
01:09:58en restant forts et déterminés
01:10:00et en ne permettant pas
01:10:02au mal de l'emporter, alors il évoque
01:10:04Dieu, le mal, on a presque
01:10:06un langage quasi religieux
01:10:08quasi biblique de la part de
01:10:10Donald Trump, là aussi tout est calculé
01:10:12alors je vais donner la parole à Véronique puis je vous fais réagir
01:10:14juste derrière
01:10:16Tout est calculé
01:10:18évidemment
01:10:20là où c'était intéressant c'est que
01:10:22les républicains
01:10:24ont relayé et trouvent que
01:10:26oui il faut remercier Dieu tellement il a eu de chance
01:10:28parce qu'en plus il y a des images qui ont été partagées où on voit
01:10:30la balle passer
01:10:32où on montre à quel point elle passe tout près
01:10:34c'est plutôt la réalité
01:10:36de la surprise du camp en face
01:10:38parce qu'il a des paroles plus apaisées
01:10:40en parlant d'unité, en appelant
01:10:42au calme, il y a beaucoup d'appels sur leur
01:10:44réseau social, Trousse qui
01:10:46dit il faut rester calme
01:10:48ce qui compte c'est rester unis
01:10:50face à la violence, donc il y a une forme
01:10:52d'étonnement en face
01:10:54parce qu'on pensait qu'il serait plus
01:10:56dans des propos virulents et comme il y a pas
01:10:58mal de complots qui commencent à sortir sur le fait
01:11:00que des questions autour
01:11:02de la sécurité, de l'Etat etc
01:11:04il est plutôt en train d'apaiser
01:11:06donc rien n'est laissé au hasard
01:11:08mais on a une forme d'étonnement
01:11:10je voulais juste revenir deux secondes sur
01:11:12la bataille d'images
01:11:14et vous montrer
01:11:16l'image de M. Biden
01:11:18sachez que l'effet que ça a produit dans l'opinion publique
01:11:20américaine, ça n'est pas
01:11:22l'explication
01:11:24de pourquoi il n'était pas là
01:11:26ils ont surtout retenu
01:11:28l'image de M. Biden rentrant
01:11:30dans le
01:11:32véhicule en sortant
01:11:34et avec beaucoup de difficultés
01:11:36où on voit qu'il a du mal à se mouvoir
01:11:38et ça a été énormément
01:11:40comparé avec la réalité
01:11:42de la vivacité d'un
01:11:44Donald Trump qui se relève et qui lève le poing
01:11:46et qui est extrêmement
01:11:48dynamique et en tout cas
01:11:50qui ne se laisse pas abattre et d'un président
01:11:52qui a un peu plus de mal
01:11:54ça ne joue pas en tout cas en la faveur
01:11:56de Joe Biden
01:11:58et les images
01:12:00elles sont clés parce que de nouveau
01:12:02la viralité et la réalité de ce qui se raconte
01:12:04et ce qu'une image raconte toute seule
01:12:06sans avoir le narratif ni des journalistes
01:12:08ni des militants, c'était ça
01:12:10qui était énormément partagé ce soir
01:12:12Merci beaucoup Véronique Reysseau d'avoir été
01:12:14avec nous, experte en communication, présidente
01:12:16de Backbone Consulting
01:12:18je vais vous donner la parole puisque vous étiez
01:12:20vous souhaitiez en parler
01:12:22François Constantini de cette image
01:12:24alors laquelle ? Joe Biden ? Donald Trump ?
01:12:26L'image de Donald Trump à mon sens
01:12:28notamment sur cette réaction où il dit que c'est
01:12:30c'est sur les propos de Donald Trump
01:12:32une volonté divine, alors dans une France
01:12:34qui est à 50% athée, déchristianisée
01:12:36où il y a toujours
01:12:38un déni de religion, enfin surtout
01:12:40la religion originelle
01:12:42au contraire aux Etats-Unis
01:12:44on va faire un pays qui est à 94%
01:12:46croyant, toutes confessions
01:12:48confondues, in God we trust
01:12:50quand vous prenez le dollar, le présent
01:12:52juge sur la Bible, et puis là moi je pense
01:12:54que Donald Trump écrit
01:12:56une page supplémentaire du messianisme américain
01:12:58c'est le roman des Pinguim
01:13:00Fathers, des pères fondateurs
01:13:02en quelque sorte, il s'inscrit toujours dans
01:13:04cette volonté de prédestination
01:13:06de cette nation qui aurait été élue
01:13:08choisie par Dieu, et là
01:13:10en quelque sorte, c'est une nouvelle page
01:13:12qui vient s'écrire, alors nous ça nous étonne
01:13:14avec le côté matérialiste etc
01:13:16mais aux Etats-Unis en effet
01:13:18ça prend je pense chez un certain nombre de
01:13:20personnes, et la dimension je pense
01:13:22divine n'est pas quelque chose d'anecdotique
01:13:24c'est quelque chose qui s'inscrit je crois
01:13:26dans le roman national américain qui s'écrit
01:13:28Alors Oleg et puis après Régis
01:13:30ça vous fait réagir visiblement, et Arthur aussi
01:13:32tout le monde va voir
01:13:34Dans votre sens, le wokisme
01:13:36a mis à plat cette Amérique que vous décrivez
01:13:38vous décrivez une Amérique du passé
01:13:40depuis les 20 dernières années
01:13:42regardez les chiffres
01:13:44la pratique religieuse
01:13:46s'est complètement effondrée
01:13:48la croyance en Dieu
01:13:50également s'est effondrée
01:13:52et notamment à cause de tous les changements
01:13:54que vous déplorez, et c'est surtout
01:13:56pour la jeunesse. Trump s'adresse
01:13:58à un secteur
01:14:00à un son public, là on est d'accord
01:14:02Allez Régis rapidement
01:14:04puis après on va parler du profil bien sûr
01:14:06Pourquoi Trump
01:14:08s'adresse tout de suite
01:14:10à comment établit
01:14:12le fait religieux dans ce qui vient de lui arriver
01:14:14parce que
01:14:16il a besoin de ces voix
01:14:18des évangélistes
01:14:20il a besoin
01:14:22du coeur de l'Amérique
01:14:24on se souvient par exemple que
01:14:26la stratégie qui avait mené
01:14:28George Bush à sa réélection
01:14:30vous savez que son élection
01:14:32George W. Bush avait été contesté
01:14:34et qu'il avait été réélu largement
01:14:36face à John Kerry
01:14:38mais c'est Karl Rove qui avait réussi à susciter
01:14:40à faire en sorte que le vote
01:14:42des états
01:14:44très religieux
01:14:46le vote
01:14:48des états baptistes
01:14:50par exemple
01:14:52soit se mobilise pour George Bush
01:14:54pour Trump c'est quelque chose qui n'était pas évident au départ
01:14:56quand on évoque
01:14:58son passé de milliardaire
01:15:00il était nettement moins religieux
01:15:02dans les années 90
01:15:04et là il utilise
01:15:06et c'est tout à fait
01:15:08un message qui passe très bien
01:15:10aux Etats-Unis mais aussi une manière
01:15:12de conforter sa base d'abord
01:15:14de lui prodiguer
01:15:16de la vigueur, elle en a
01:15:18elle est très mobilisée
01:15:20c'est une chose très importante aux Etats-Unis
01:15:22mobiliser sa base, c'est comme ça que
01:15:24Joe Biden d'ailleurs la dernière fois avait gagné
01:15:26Joe Biden cette fois-ci a un problème
01:15:28avec les jeunes à cause de Gaza
01:15:30à cause du Moyen-Orient
01:15:32à cause du bauquisme aussi
01:15:34donc voilà
01:15:36Joe Biden avait réussi
01:15:38vous vous rendez compte la dernière fois
01:15:40à gagner autour de 80 millions de votants
01:15:42et Donald Trump avait perdu
01:15:44en obtenant plus de voix
01:15:46que Barack Obama
01:15:48quand il avait été élu, vous imaginez
01:15:50donc il y a eu une forte mobilisation
01:15:52et là il faut mobiliser sa base
01:15:54et on sait que du côté de Biden
01:15:56il y a un problème
01:15:58de mobilisation
01:16:00il essaie de jouer
01:16:02c'est comme ça qu'on
01:16:04conquiert une élection
01:16:06et ces segments ultra religieux
01:16:08de la société américaine sont très importants
01:16:10pour Donald Trump
01:16:12parce qu'ils ont peur de perdre l'Amérique
01:16:14rapidement Arthur
01:16:16parce qu'il faut qu'on parle du profil
01:16:18avec le vote profil, on n'a pas osé de croire en Dieu
01:16:20pour convoquer Dieu
01:16:22et ensuite on regarde quelque chose
01:16:24c'est qu'en Occident comme aux Etats-Unis comme ailleurs
01:16:26on voit une lame de fond qui est le retour du fait partisan
01:16:28qu'on avait oublié en pensant que quand le mur
01:16:30était tombé en 89 c'était la fin
01:16:32des idéologies, depuis quelques années ça revient
01:16:34on est sur des débats ce que vous disiez tout à l'heure
01:16:36existentiels, civilisationnels
01:16:38on a deux camps qui s'affrontent, le camp
01:16:40plutôt conservateur qui pense que l'héritage
01:16:42est fondamental et doit être maintenu
01:16:44et le camp néo-progressiste qui pense que l'héritage est coupable
01:16:46et qu'il faut dégager
01:16:48donc ça veut dire que la démocratie ne crée plus de consensus
01:16:50et donc le religieux
01:16:52remplace le politique
01:16:54et je dis le religieux
01:16:56avec tout son côté négatif
01:16:58c'est-à-dire qu'on ne parle plus avec des adversaires
01:17:00on parle avec des ennemis et vous avez
01:17:02des faux prophètes et des fausses croyances
01:17:04mais vous êtes dans toute la
01:17:06sémantique religieuse, le bien contre le mal
01:17:08et donc le bien contre le mal quand ça rentre
01:17:10ça rentre, ça rentre, vous vous retrouvez avec un type de 20 ans
01:17:12on découvrira son profil
01:17:14un peu plus tard mais il ne doit pas être
01:17:16très équilibré et on lui explique
01:17:18tu veux éliminer le mal
01:17:20Parlons-en d'ailleurs du tireur
01:17:22et de son profil, Thomas
01:17:24Mathieu Crookes, voilà c'est ce qu'on connaît
01:17:26pour le moment quasiment
01:17:28puisqu'on ne connaît toujours pas ses
01:17:30motivations, je vous propose de regarder ce portrait
01:17:32qui est signé Régine Delfour et puis après
01:17:34on va évoquer notamment
01:17:36les armes à feu aux Etats-Unis
01:17:38parce que c'est forcément un sujet qui est relancé
01:17:40après cette tentative d'assassinat
01:17:42contre Donald Trump
01:17:54Il était 18h15
01:17:56heure locale hier quand
01:17:58plusieurs tirs ont été entendus
01:18:00au début du meeting de l'ex-président
01:18:02Thomas Mathieu Crookes
01:18:04a tiré à plusieurs reprises
01:18:06depuis une position élevée
01:18:08avant d'être neutralisé par des agents
01:18:10comme l'a indiqué les Secret Service
01:18:12Le tireur
01:18:14était armé d'un fusil
01:18:16semi-automatique AR-15
01:18:18Le procureur du comté de Butler
01:18:20a précisé que l'assaillant
01:18:22se trouvait à l'extérieur
01:18:24de l'enceinte en plein air
01:18:26De nombreux témoins ont déclaré
01:18:28avoir vu le tireur avant la fusillade
01:18:30et avoir alerté la police
01:18:32de Butler. Les Secret Service
01:18:34ont annoncé qu'un spectateur
01:18:36avait été tué. Il est mort
01:18:38instantanément après avoir été
01:18:40atteint à la tête. La victime décédée
01:18:42était sur la trajectoire des tirs
01:18:44entre le tireur et l'ex-président
01:18:46Deux autres
01:18:48personnes ont été grièvement
01:18:50blessées. Tous deux
01:18:52sont des hommes adultes
01:18:54Voilà pour le portrait du
01:18:56tireur qui a
01:18:58tiré sur Donald Trump
01:19:00tentative d'assassinat avortée
01:19:02Je rappelle cette information du FBI
01:19:04communiquée par le FBI qui dit
01:19:06enquêter sur un potentiel acte de terrorisme
01:19:08intérieur même s'il déclare que
01:19:10Thomas Matthew Crooks a agi
01:19:12seul. Alors
01:19:14c'est vrai qu'on ne connait toujours pas
01:19:16pour le moment les motivations du tireur
01:19:18On peut se demander
01:19:20qu'est-ce qui a poussé ce jeune
01:19:22de 20 ans ? On dit qu'il
01:19:24était parfois républicain
01:19:26parfois il a fait des dons pour des associations
01:19:28démocrates. On a l'impression
01:19:30que c'est finalement le profil type du jeune homme
01:19:32un peu perdu. C'est ça ?
01:19:34Il y a une étude
01:19:36de l'université de Chicago
01:19:38qui est sortie en juin, donc il n'y a pas longtemps
01:19:40et qui montre que
01:19:42c'était sur un panel de 2500
01:19:44citoyens américains et qui montre que 10%
01:19:46des américains, donc 26 millions
01:19:48seraient favorables à la violence
01:19:50pour empêcher Donald Trump d'accéder au pouvoir
01:19:52et parmi ces 26 millions
01:19:54d'américains, 9 millions possèdent une arme à feu
01:19:56donc en effet le débat peut se poser sur l'arme
01:19:58et à l'inverse, ils ont
01:20:00posé la question de est-ce que vous êtes prêts à la violence
01:20:02pour installer Donald Trump
01:20:04sur le siège de la présidence
01:20:06ça aurait été sur 6,9%
01:20:08donc à peu près 18 millions. Donc il y a
01:20:10quand même une petite majorité qui sont
01:20:12prêts à user de la violence, donc d'une arme à feu
01:20:14par exemple, pour empêcher Donald Trump
01:20:16donc on voit, mais ça rappelle une déclaration
01:20:18assez amusante, que
01:20:20Normand Ville avait récupéré
01:20:22de l'ancien gouverneur
01:20:24de Pennsylvania, qui sur la
01:20:26division et la fracture américaine, il dit
01:20:28j'ai l'impression d'assister à une dispute
01:20:30entre chiites et sunnites. Si vous dire l'état
01:20:32du fossé et si vous dire si la violence va devenir
01:20:34de plus en plus importante.
01:20:36Tireur qui n'était pas connu des services de police
01:20:38il faut le préciser. Eliott.
01:20:40Oui et à préciser d'ailleurs pour aller dans le sens de ce que vient dire
01:20:42la structure de Vatrignan, qu'il y a eu une polémique
01:20:44ces dernières heures avec
01:20:46un membre, une membre
01:20:48du cabinet d'un représentant
01:20:50démocrate à la chambre des représentants
01:20:52puisque cet
01:20:54employé a
01:20:56publié sur les réseaux sociaux
01:20:58un texte à la suite de la tentative d'assassinat de
01:21:00Trump qui disait qu'elle ne
01:21:02condamnait pas la violence politique mais qu'en revanche
01:21:04elle condamnait ce monsieur qui manifestement
01:21:06n'avait pas appris à tirer et qui
01:21:08aurait dû réussir son travail. Oui donc quand on
01:21:10parle de la violence de la campagne.
01:21:12Le parti démocrate a tout de même écarté
01:21:14l'employé en question mais ça montre
01:21:16tout de même dans quel contexte
01:21:18idéologique évolue un certain nombre
01:21:20d'acteurs politiques aujourd'hui aux
01:21:22Etats-Unis. Oui et pour aller aussi dans
01:21:24le sens, je parlais tout à l'heure de
01:21:26ce profil d'un jeune homme un peu
01:21:28perdu, il y a des anciens camarades de classe qui parlent
01:21:30aussi d'un jeune homme qui était victime
01:21:32à l'école de harcèlement scolaire et qui
01:21:34était un peu isolé.
01:21:36C'est typique aux Etats-Unis.
01:21:38De quelque part, ce profil correspond
01:21:40à beaucoup d'auteurs de tueries
01:21:42de masse, y compris
01:21:44ceux qui sont restés un peu célèbres parce que
01:21:46ça a été une des premières grosses tueries,
01:21:48c'était à Columbine.
01:21:50Là on était clairement avec
01:21:52deux individus qui se jugeaient persécutés
01:21:54dans leur école
01:21:56et qui ont décidé de... Et d'ailleurs il y avait
01:21:58l'usage d'armes et il y avait aussi
01:22:00des explosifs,
01:22:02ils voulaient faire sauter l'école. Là je ne sais
01:22:04pas quelle était sa motivation pour avoir des explosifs
01:22:06en plus, que comptait-il en faire ?
01:22:08Espérait-il sortir
01:22:10vivant après avoir tiré
01:22:12sur Donald Trump ? Là aussi c'est...
01:22:14Même l'arme utilisée est souvent
01:22:16utilisée dans des tueries de masse, malheureusement.
01:22:18C'est le fusil...
01:22:20C'est une version civile du M16
01:22:22de l'armée américaine et on
01:22:24en trouve partout. Il suffit
01:22:26parfois d'une simple pièce d'identité
01:22:28pour en acquérir un
01:22:30et on demande
01:22:32dans certains Etats,
01:22:34c'est extrêmement facile
01:22:36de s'en procurer encore. Mais d'ailleurs en
01:22:3820 ans le tireur
01:22:40ne pouvait pas conduire mais il pouvait avoir une arme
01:22:42également. C'est incroyable,
01:22:44on parlait tout à l'heure des chiffres avec Arthur
01:22:46mais c'est près de
01:22:481 Américain sur 3, c'est ça ?
01:22:50Il y a 10%
01:22:52des Américains
01:22:54qui pensent qu'il faut
01:22:56utiliser de la violence pour empêcher
01:22:58Donald Trump d'arriver au pouvoir. Et parmi eux ?
01:23:00C'est 26 millions, vous avez 9 millions
01:23:02des armes déclarées.
01:23:04Pas qu'une.
01:23:06C'est assez effrayant
01:23:08mais c'est toujours la question qu'on se pose.
01:23:10C'est un droit constitutionnel, on le rappelle.
01:23:12C'est le deuxième amendement aux Etats-Unis.
01:23:14Ça change beaucoup de choses. Par exemple, toute arrestation
01:23:16par un policier aux Etats-Unis
01:23:18se fait dans l'idée
01:23:20qu'on va lui tirer dessus. Ce qui n'est pas
01:23:22tout à fait le cas en France.
01:23:24La circulation
01:23:26quasi libre des armes
01:23:28induit un comportement des policiers
01:23:30beaucoup plus violent aussi.
01:23:32En tout cas, beaucoup plus sujet à utiliser
01:23:34les armes.
01:23:36Il y a environ
01:23:38400 millions d'armes
01:23:40en circulation aux Etats-Unis, détenues par des civils.
01:23:42Au dernier recensement, on avait
01:23:44dépassé les 330 millions d'Américains
01:23:46mais il y a plus d'armes que d'Américains.
01:23:48Malheureusement, en France, on a découvert
01:23:50depuis pas très longtemps qu'il n'y a pas besoin
01:23:52d'avoir une libéralisation des armes pour avoir des tueries de masse.
01:23:54On va continuer sur ce débat.
01:23:56En Angleterre, il y a une
01:23:58épidémie d'attaque au couteau.
01:24:00On va continuer sur ce débat des armes à feu
01:24:02mais juste avant, je voudrais qu'on écoute
01:24:04Pierre Guerlin, qui est professeur de
01:24:06civilisation américaine et qui évoque ce sujet
01:24:08dont on parlait à l'instant sur les armes à feu
01:24:10aux Etats-Unis.
01:24:12Vous savez, il est
01:24:14très facile d'acheter des armes aux Etats-Unis
01:24:16et du reste
01:24:18la NRA, qui est l'association
01:24:20qui promeut la vente
01:24:22facile d'armes, soutient
01:24:24ardemment Trump.
01:24:26Les faits de violence sont hyper fréquents
01:24:28aux Etats-Unis, dans des écoles,
01:24:30dans des discothèques.
01:24:32Donc là, il s'agit d'une attaque
01:24:34contre un ancien président.
01:24:36Comme il y avait eu au début des années 60
01:24:38les assassinats des deux Kennedy,
01:24:40les Etats-Unis sont une société
01:24:42violente dans laquelle il est
01:24:44très facile de se procurer des armes.
01:24:46Maintenant,
01:24:48après, on peut analyser
01:24:50ce qui va se passer pour le reste de la campagne
01:24:52mais c'est un fait
01:24:54majeur quand même
01:24:56que ces ventes d'armes faciles favorisent
01:24:58la violence.
01:25:00Voilà nos invités qui sont légèrement dissipés.
01:25:02Mais ça fait réagir.
01:25:04Ça fait réagir forcément ce débat sur les armes à feu.
01:25:06Oleg, puisque vous vouliez vous exprimer,
01:25:08je voulais vous poser une question
01:25:10sur... On parlait du débat
01:25:12sur les armes à feu, on parlait des tueries de masse
01:25:14tout à l'heure. On a la sensation qu'à chaque fois
01:25:16le débat est relancé, c'est un peu toujours la même
01:25:18musique finalement et il ne se passe rien
01:25:20parce que la majorité des Américains sont
01:25:22contre, ils veulent pouvoir
01:25:24posséder une arme tout simplement.
01:25:26Je crois que le problème ce n'est pas la possession des armes,
01:25:28ce n'est pas la circulation des armes,
01:25:30c'est le culte des armes.
01:25:32C'est ça le vrai problème.
01:25:34C'est la mythologie
01:25:36des armes.
01:25:38Certains dans le camp démocrate vous diront...
01:25:40Le deuxième amendement
01:25:42a été écrit
01:25:44pour des raisons complètement différentes.
01:25:46Vous avez une population
01:25:48désarmée face à des
01:25:50troupes britanniques surarmées.
01:25:52Mais Olex,
01:25:54certains dans le camp démocrate, notamment,
01:25:56vous diront que les républicains
01:25:58ont été pris à leur propre jeu,
01:26:00même si bien sûr on ne cautionne pas ce qui s'est
01:26:02passé, mais on le sait, dans le camp républicain
01:26:04souvent, ils défendent
01:26:06ce port d'armes, et Donald Trump le premier.
01:26:08Oui, mais parfois il y a
01:26:10des
01:26:12arguments
01:26:14pratiques. Par exemple, quand vous êtes complètement
01:26:16isolé dans un chalet, dans des
01:26:18États comme le Colorado
01:26:20ou le Wyoming, combien de temps ça met
01:26:22quand on appelle le shérif ? Il met parfois
01:26:24une heure pour arriver chez vous, pour vous défendre
01:26:26contre les méchants. Comment
01:26:28vous vous défendez si la maison
01:26:30est attaquée par
01:26:32des types, éventuellement,
01:26:34qui ne peuvent être armés que de couteaux, mais ça suffit
01:26:36déjà à vous mettre en danger,
01:26:38ou qui ont des armes.
01:26:40Il y a
01:26:42aussi tout ce contexte de la culture
01:26:44rurale aux États-Unis,
01:26:46qui n'a également pas
01:26:48peut-être une mythologie, mais
01:26:50également des raisons rationnelles
01:26:52pour s'armer. Il y a toute
01:26:54une histoire derrière ça, outre
01:26:56le génocide des Indiens. François
01:26:58Constantinier, est-ce que c'est un problème
01:27:00américano-américain,
01:27:02cette détention,
01:27:04cette possibilité de posséder
01:27:06une arme ? Comme l'a dit Régis Tomy,
01:27:08en fait, c'est le deuxième amendement. Le premier, c'est
01:27:10sur la liberté, je crois, absolue.
01:27:12Le deuxième vient
01:27:14ensuite, c'est un
01:27:16pays où l'individualisme libéral
01:27:18est très fort, a façonné la société,
01:27:20et porter une arme, c'est pratiquement
01:27:22porter pour eux une liberté.
01:27:24Et la Constitution, c'est l'étape de la loi.
01:27:26C'est conçu, c'est-à-dire que...
01:27:28C'est une caractéristique religieuse.
01:27:30Mettre un code 45 sur le côté,
01:27:32depuis le pharoise, etc., c'était un gage de
01:27:34liberté et de défense. Vous ne pensez pas
01:27:36que ça peut être un point de bascule, comme cette
01:27:38tentative d'assassinat était un point de bascule, peut-être
01:27:40dans la campagne ? Est-ce que ça peut être un point de bascule
01:27:42dans la société américaine ? Tuer une masse,
01:27:44à partir de ce moment-là, tuer une masse aurait dû être autant...
01:27:46Regardez, l'assassinat de Sandy Hook
01:27:48qui s'est produit sous la présidence Obama,
01:27:50on avait dit, comme c'était des enfants,
01:27:52en sixième, qui avaient été
01:27:54massacrés, je crois, trentaines d'enfants,
01:27:56ça avait été... Voilà, c'est...
01:27:58Plus jamais ça, voilà.
01:28:00En réalité, il y en a eu après.
01:28:02Et ce que demandait la loi,
01:28:04c'est simplement de faire que les fusils semi-automatiques
01:28:06aient moins de...
01:28:08Comment ?
01:28:10Avoir moins de munitions.
01:28:12On demandait de limiter l'usage
01:28:14et même ça, ça n'a jamais passé,
01:28:16à cause de la NRA.
01:28:18Enfin, que c'est également...
01:28:20François Constantin.
01:28:22... n'est pas régi par les lois fédérales, mais par les lois
01:28:24des États, et chaque État, en plus,
01:28:26quand on connaît aujourd'hui chaque État
01:28:28qui est quand même assis de façon assez jalouse
01:28:30sur sa propre structure juridique,
01:28:32on sait que la plupart des contentieux
01:28:34aujourd'hui réglés par la Cour suprême sont
01:28:36des arbitrages entre ce qui ressort du fédéral
01:28:38et des États. Il y a également le pouvoir
01:28:40des États qui s'insère là, et en fait,
01:28:42un certain nombre d'États auraient l'impression,
01:28:44avec une législation fédérale sur les armes,
01:28:46de se faire déposséder de leurs prérogatives essentielles.
01:28:48Donc en conclusion, ça ne bougera pas aux États-Unis.
01:28:50Eliott Mamann, allez, un dernier mot.
01:28:52Surtout pas en période électorale.
01:28:54Un dernier mot là-dessus, Eliott.
01:28:56Il y a un texte culturel dans la ruralité
01:28:58qui peut en effet encourager au port d'armes. Il y a aussi des dimensions
01:29:00naturelles, par exemple dans certains
01:29:02États peu densément peuplés
01:29:04où il y a néanmoins des activités
01:29:06comme des ranches. Avoir
01:29:08une arme peut en réalité relever de la nécessité.
01:29:10Et ce qui est intéressant par rapport
01:29:12au deuxième amendement, c'est qu'en réalité
01:29:14la lecture juridique
01:29:16de cet amendement-là peut être arrangée
01:29:18selon les contextes politiques. D'ailleurs, on en fait
01:29:20la lecture actuelle que depuis la fin du XIXe siècle
01:29:22parce qu'il entoure, ce deuxième
01:29:24amendement, une controverse dite de la virgule
01:29:26puisqu'il y a en réalité deux virgules
01:29:28qui sont opportunément placées dans ce deuxième amendement
01:29:30puisque le deuxième amendement confère
01:29:32le port d'armes à la milice
01:29:34régulièrement organisée qui se doit
01:29:36d'assurer la protection des citoyens.
01:29:38Or, dans une de ces deux versions
01:29:40du deuxième amendement, il n'y a pas de virgule
01:29:42après la milice et les citoyens
01:29:44ce qui veut donc dire que les citoyens
01:29:46sont la milice chargée
01:29:48d'assurer leur propre protection.
01:29:50Et on a renversé la jurisprudence
01:29:52à un moment donné puisque l'on a considéré qu'en réalité
01:29:54il fallait que cette milice ne soit
01:29:56non pas détachée de la population mais qu'elle représente
01:29:58l'intégralité de la population.
01:30:00Et cela donc rappelle également l'une des
01:30:02premières religions aux Etats-Unis qui nous échappe
01:30:04bien souvent en France avec nos lunettes jacobines
01:30:06à savoir le fédéralisme puisque
01:30:08comme vous le rappelez, en effet, les jurisprudences
01:30:10de la Cour suprême ont un effet
01:30:12ruisselle si vous voulez
01:30:14au niveau des divers états
01:30:16mais je crois que nous devons avancer.
01:30:18Vous voyez bien avec vos lunettes
01:30:20que vous n'avez pas, jacobines peut-être.
01:30:22Effectivement, je voulais juste
01:30:24vous montrer ces images puisque
01:30:26la police est en ce moment même
01:30:28bien sûr au domicile du
01:30:30tireur de Thomas Mathieu Crooks
01:30:32qui continue bien sûr son enquête
01:30:34qui fouille le domicile de
01:30:36ce tireur. On le sait,
01:30:38ça dure maintenant depuis plusieurs heures.
01:30:40C'est à Bethel Park, c'est en
01:30:42Pennsylvanie. On va continuer et terminer
01:30:44cette édition spéciale consacrée à cette
01:30:46tentative d'assassinat contre Donald Trump
01:30:48avec les réactions en France
01:30:50et à l'international et on va d'ailleurs commencer
01:30:52avec les réactions chez nous en France.
01:30:54C'est un sujet de Mathilde Libanese.
01:30:56C'est une tentative
01:30:58d'assassinat qui a vivement fait réagir
01:31:00en France, à commencer
01:31:02par Emmanuel Macron.
01:31:04Mes pensées au président Donald Trump, victime d'une
01:31:06tentative d'assassinat à qui j'adresse
01:31:08mes voeux de prompt rétablissement.
01:31:10Un militant est décédé, plusieurs sont blessés.
01:31:12C'est un drame pour notre démocratie.
01:31:14La France partage le choc et l'indignation
01:31:16du peuple américain. Les autres partis politiques
01:31:18comme le Rassemblement National s'y dit
01:31:20extrêmement choqués par cet acte.
01:31:22La violence que l'on ressent tout de même
01:31:24s'invite de
01:31:26manière aussi terrible
01:31:28en politique, avec cette tentative
01:31:30d'assassinat,
01:31:32cet attentat. J'ai eu l'impression
01:31:34qu'un certain nombre de médias avaient
01:31:36du mal à dire le mot. C'est évidemment
01:31:38un attentat. Pour Jordan Bardella,
01:31:40la violence est le poison de toute
01:31:42démocratie. Eric Ciotti, quant à lui,
01:31:44a exprimé horreur et émotion.
01:31:46C'est la démocratie américaine
01:31:48qui est attaquée. Même réaction vive
01:31:50de la part de Stéphane Séjourné.
01:31:52Une attaque choquante contre Donald Trump,
01:31:54visée en pleine campagne.
01:31:56En démocratie, la violence politique et l'intimidation
01:31:58sont inacceptables. Je souhaite
01:32:00un prompt rétablissement à Donald Trump.
01:32:02Sandrine Rousseau, elle, condamne cette brutalité.
01:32:04Condamnation de toute violence
01:32:06en quelque circonstance que cela soit.
01:32:08Toutes mes pensées aux personnes
01:32:10blessées et aux proches de la personne décédée.
01:32:12Prompt rétablissement à Donald Trump.
01:32:14Quant à Eric Zemmour,
01:32:16il salue le courage de l'ancien président.
01:32:18Le poing levé, il repart
01:32:20au combat après une tentative d'assassinat.
01:32:22Donald Trump est un homme.
01:32:24A-t-il écrit sur X ?
01:32:28Vous l'avez peut-être constaté en regardant
01:32:30ce sujet. Des réactions à droite.
01:32:32Des réactions du camp présidentiel
01:32:34également. Une réaction
01:32:36à gauche, celle de Sandrine Rousseau.
01:32:38Et une autre réaction à gauche, c'est les deux seules d'ailleurs.
01:32:40C'est celle de Marine Tondelier, qui s'est
01:32:42exprimée ce matin sur France Inter. Et devinez quoi ?
01:32:44Elle en a profité pour tacler
01:32:46l'extrême droite.
01:32:48Ce qui se passe aux Etats-Unis, ce n'est pas juste aux Etats-Unis.
01:32:50Il y a une flambée de violence, une flambée de tensions
01:32:52dans nos sociétés, qui peuvent arriver au pire.
01:32:54Et oui, cette nuit aux Etats-Unis,
01:32:56c'est passé le pire. Je le dis
01:32:58parce qu'en France, certains partis
01:33:00attisent la haine, attisent les tensions.
01:33:02Ils veulent une France qui vive face à face
01:33:04et pas une France qui vive côte à côte.
01:33:06Je pense à l'extrême droite.
01:33:08Ils veulent une France qui se
01:33:10dévisage et pas une France qui s'envisage.
01:33:12Moi, je viens d'une famille politique qui a toujours
01:33:14toujours prôné la non-violence, toujours
01:33:16toujours prôné la désescalade.
01:33:18Et voilà la réaction de
01:33:20Marine Tondolier, une petite réaction
01:33:22peut-être, Régis ?
01:33:24J'ai regardé justement,
01:33:26j'ai fait une mise à l'écho à la FI.
01:33:28Alors sachez que j'ai regardé juste avant l'émission,
01:33:30alors il n'y a pas eu de réaction de Jean-Luc Mélenchon.
01:33:32Toujours pas ? D'accord, bah écoutez, pas de réaction
01:33:34de Jean-Luc Mélenchon, d'Olivier Faure, de Fabien Roussel.
01:33:36Non, mais ils sont en conclave, ils attendent de voir
01:33:38des sorties à l'heure. C'est pour être factuel, bien évidemment.
01:33:40La fumée blanche, exactement.
01:33:42Marine Tondolier, c'est assez curieux de la part de quelqu'un qui avait fait
01:33:44de Médine la vedette leur
01:33:48quelqu'un qui est proche de Gandhi
01:33:50dans ses chansons, comme dans
01:33:52ses investissements. Alors, il y a quelque chose
01:33:54quand même assez surprenant. Médine est un cas particulier
01:33:56mais vous prenez les rappeurs américains,
01:33:58ils sont souvent pro-Trump. Et ce qui est amusant
01:34:00sur Marine Tondolier, c'est qu'elle justifie
01:34:02sans des questions financières peut-être.
01:34:04Tous les rappeurs ne sont pas... Elle parle de
01:34:06violence aux extrêmes et Saint-Saëns, c'était quand même
01:34:08une guérilla qu'on avait vue, alors elle
01:34:10avait expliqué que c'était un truc sympa
01:34:12comme Saint-Jacques de Groupe Hostel où on allait chanter.
01:34:14Je ne suis pas sûr que les flics soient du même avis.
01:34:16La violence qui monte, elle l'a participé
01:34:18et elle l'a même justifié. Mais d'ailleurs, ce qui
01:34:20est surprenant est tout de même
01:34:22qu'elle estime, en l'occurrence, que
01:34:24c'est l'extrême droite qui contribuerait à faire monter
01:34:26la violence dans le pays.
01:34:28D'abord, on l'a déjà dit,
01:34:30s'agissant du profil du tueur, il n'est pas
01:34:32certain à l'heure actuelle qu'il ait véritablement eu
01:34:34une motivation idéologique
01:34:36et par ailleurs, au vu de la... Politiquement,
01:34:38il n'est, a priori, encore une fois, je prends
01:34:40des pincettes, ni placé du côté démocrate
01:34:42ni du côté républicain. Absolument, alors on dit
01:34:44qu'il était adhérent au parti républicain, mais comme
01:34:46on l'évoquait tout à l'heure, les adhésions aux
01:34:48Etats-Unis à divers partis...
01:34:50Et il a fait des dons à une association démocrate.
01:34:52Absolument, et par exemple, même en amont
01:34:54de certaines primaires dans certains états, puisque la loi
01:34:56électorale change d'un état à l'autre, on peut
01:34:58le jour même de la primaire s'enregistrer
01:35:00dans un état différent,
01:35:02pour un parti différent, pardon, que celui
01:35:04pour lequel on vote
01:35:06originellement, et même une fois
01:35:08le scrutin de la primaire terminé, se réenregistrer
01:35:10dans l'autre parti. C'est-à-dire que
01:35:12il faut véritablement prendre cette indication
01:35:14avec des pincettes, mais simplement, Marine Tondoli
01:35:16est tout de même un symptôme
01:35:18de la volonté d'une partie
01:35:20de la gauche néo-progressiste de s'opposer
01:35:22à l'extrême droite, c'est-à-dire à
01:35:24un signifiant, et non à ce
01:35:26à quoi ce terme se réfère,
01:35:28puisque, en l'occurrence, la violence
01:35:30politique qui constitue l'extrême droite...
01:35:32Enfin, ces derniers jours, ceux qui ont appelé
01:35:34à marcher en direction des institutions...
01:35:36C'est ce que j'allais dire. La violence politique constitue
01:35:38l'extrême droite d'un point de vue historique,
01:35:40naturellement, mais aujourd'hui, on a bien vu que
01:35:42la violence politique a peut-être changé de bord,
01:35:44et qu'il faudrait donc pouvoir la condamner
01:35:46des deux côtés. Petite réaction,
01:35:48je voulais vous montrer une autre réaction
01:35:50qui concernait le profil
01:35:52de Thomas Matthieu Crookes. Voilà, c'est
01:35:54un article de Libération,
01:35:56parce que si la gauche a peu réagi, et les médias de gauche
01:35:58ont réagi... Je voulais juste une réaction
01:36:00là-dessus, parce que regardez le titre.
01:36:0220 ans, blanc,
01:36:04et républicain. Voilà, ce que l'on sait de Matthieu Crookes.
01:36:06Donc, il est d'extrême droite, parce que
01:36:09Alors, fallait-il préciser sa qualité
01:36:11d'homme blanc ?
01:36:13S'il le précise, c'est pour cette raison.
01:36:15Je crois qu'ils ont fait sur leur
01:36:17une, History of Violence,
01:36:19ou quelque chose comme ça, en anglais,
01:36:21avec Trump
01:36:23blessé, quoi.
01:36:25C'est assez étonnant, effectivement.
01:36:27C'est la créativité
01:36:29de surprise.
01:36:31On imagine le titre, si c'était 20 ans,
01:36:33noir, et démocrate,
01:36:35je ne pense pas que Libé aurait titré comme ça.
01:36:38Et aucun journal en France
01:36:40n'aurait pu le titrer.
01:36:42Et d'ailleurs tendu, j'ai envie de vous dire.
01:36:44A l'international, maintenant,
01:36:46et on terminera là-dessus, d'ailleurs, il y a eu d'autres réactions,
01:36:48bien sûr. Alors, les condamnations de cette tentative
01:36:50d'assassinat contre Donald Trump ont quasi
01:36:52été unanimes. La Russie
01:36:54en a tout de même profité, un peu,
01:36:56pour tacler les Etats-Unis.
01:36:58Alors, c'est Marie Zakharova, porte-parole
01:37:00du ministère russe, qui a écrit
01:37:02Peut-être serait-il préférable
01:37:04d'utiliser cet argent pour financer
01:37:06la police américaine et d'autres services
01:37:08qui devraient assurer l'ordre public aux Etats-Unis.
01:37:10Voilà Marie Zakharova,
01:37:12qui est donc ministre russe des affaires
01:37:14étrangères.
01:37:16Elle parle de l'argent que les Etats-Unis donnent à l'Ukraine.
01:37:18Exactement.
01:37:20Fallait le préciser, c'est l'argent donné
01:37:22à Volodymyr Zelensky, à l'Ukraine, pour attaquer
01:37:24la Russie, pour se défendre.
01:37:26Je prédis que dans les heures qui viennent,
01:37:28Vladimir Poutine,
01:37:30pardon, je n'ai pas eu le dire.
01:37:32Moi, je prends ma retraite
01:37:34Vous êtes encore jeune.
01:37:36J'ai 67 ans.
01:37:38Mais au moins, j'assume mon âge
01:37:40et je sais ce qui vaut vert.
01:37:42Vladimir Poutine,
01:37:44donc,
01:37:46dans les heures qui viennent,
01:37:48va certainement nous inventer
01:37:50une filière ukrainienne.
01:37:52Il ne faut quand même pas dire que l'arme a été prélevée
01:37:54sur les stocks ukrainiens.
01:37:56Ils sont capables de tout.
01:37:58Rappelez-vous
01:38:00le débat que nous avons ici
01:38:02sur ce plateau, le jour de l'attentat
01:38:04à Moscou, où il n'y avait
01:38:06plus rien à voir avec
01:38:08l'islam, c'était
01:38:10l'Ukraine.
01:38:12Il faut dire, si, si, c'est nous.
01:38:14C'était prévisible,
01:38:16vraiment, comme réaction
01:38:18de la part de la Russie ou pas ?
01:38:20C'est une petite
01:38:22guerre.
01:38:24En effet, la Russie
01:38:26essaie d'opposer, également, il ne faut pas oublier que la Russie
01:38:28essaie d'opposer son régime stable
01:38:30aux démocraties
01:38:32qu'elle accuse de porter le chaos.
01:38:34Il y a toujours, également, un espèce de jeu de miroir
01:38:36que Poutine et ses communicants,
01:38:38qui sont des gens, en général, de culture assez élevée,
01:38:40qui connaissent, d'ailleurs, tous très bien
01:38:42l'Occident, qui parlent le français,
01:38:44l'anglais, et qui connaissent bien la société occidentale.
01:38:46Et eux, en tout cas, ils sont persuadés
01:38:48qu'ils sont face à un Occident décadent,
01:38:50qu'ils tiennent, en quelque sorte, qu'ils sont la troisième Rome,
01:38:52qu'ils tiennent, en quelque sorte, un espèce d'ordre
01:38:54qui tient encore debout,
01:38:56et que ce qui s'est passé, l'attentat,
01:38:58c'est le chaos, c'est l'insécurité.
01:39:00Ce sont les sociétés désorganisées.
01:39:02Eux, ils sont encore dans ce qu'on appelle
01:39:04une société holistique.
01:39:06Et puis, on parlait tout à l'heure de guerre de communication.
01:39:08On y est.
01:39:10Je pense qu'il y a également une mentalité russe profonde
01:39:12qui explique également ce type de réaction,
01:39:14qui est une petite réaction,
01:39:16mais qui vient quand même d'un espèce
01:39:18de fond culturel et de fond
01:39:20de mentalité plus profond.
01:39:22Elle est régisse, et on conclura là-dessus.
01:39:24Les éliminations politiques sont plus discrètes.
01:39:26Mais elles se savent.
01:39:28C'était une intervention très courte de régisme,
01:39:30qui m'a habitué à des interventions beaucoup plus longues.
01:39:32Il y a des dizaines d'arrestations par jour maintenant.
01:39:34C'est pour ça que le régime est stable aussi.
01:39:36On est en train de restaurer
01:39:38complètement l'Union.
01:39:40Retour aux années 70.
01:39:42Je vais vous libérer, parce que je constate aussi qu'il y a un peu de relâchement
01:39:44sur la fin de l'émission, mais c'est vrai que
01:39:46c'est normal, les débats ont été très intéressants.
01:39:48Et forcément,
01:39:50il y avait énormément de choses à dire, mais ça fatigue.
01:39:52Et puis, il est quasiment bientôt minuit.
01:39:54Il est l'heure d'aller se coucher.
01:39:56Enfin, pas tout à fait.
01:39:58Parce que dans quelques minutes, il y aura l'édition de la nuit
01:40:00avec l'excellent Simon Ghila.
01:40:02En tout cas, j'en profite pour vous remercier, bien sûr.
01:40:04Régis Le Saumier, Éliott Mamann,
01:40:06Arthur de Vatrigan, Oleb Komtsev,
01:40:08qui est venu et qui n'est pas si vieux que ça.
01:40:10Beaucoup moins vieux que Biden.
01:40:12Non, mais je vous le confirme, vous n'êtes pas si vieux que ça.
01:40:14Vous êtes encore très jeune.
01:40:16Je ne vous présenterai pas aux prochaines élections.
01:40:18Je vous rassure.
01:40:20On a l'information en exclusivité sur CNews.
01:40:22Merci en tout cas aussi à François Constantini,
01:40:24à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission.
01:40:26Coralie, Loubna, la régie, le son.
01:40:28Et comme je vous le disais, c'est l'heure,
01:40:30dans quelques minutes, bien sûr, de l'édition de la nuit
01:40:32avec Simon Ghilin. Excellente soirée sur notre antenne.
01:40:34Et bien sûr, à bientôt sur CNews.

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