CNEWS vous propose un rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.
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00:00:00Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans 100% Politique, week-end nous sommes
00:00:05ensemble jusqu'à minuit, nous allons revenir sur l'actualité politique chargée bien
00:00:09évidemment de la journée de ces derniers jours et pour vous accompagner pendant ces
00:00:12deux heures, Judith Vintraud est avec nous, ma chère Judith, bonsoir, grand reporter.
00:00:17Jean-Marie Godard, journaliste écrivain, est avec nous, mon cher Jean-Marie, bonsoir,
00:00:22on va avoir besoin de votre expertise, de votre décryptage, vous êtes auteur de Bienvenue
00:00:26aux Urgences et c'est aux éditions Fayard, et à vos côtés, Raphaël Stainville, bonsoir
00:00:32mon cher Raphaël, bonsoir Olivier, journaliste au JDD, dans un instant nous allons revenir
00:00:36sur le premier déplacement de Michel Barnier, notre nouveau Premier Ministre, il a choisi
00:00:40l'hôpital, l'hôpital Necker à Paris, mais avant il est avec nous, Adrien Spiteri, bonsoir,
00:00:46le rappel des titres avec vous tout de suite.
00:00:47Bonsoir Olivier, bonsoir à tous, l'abbé Pierre visé par 17 nouvelles accusations
00:00:55de violences sexuelles, elles auraient été commises entre les années 50 et les années
00:00:592000 par l'homme d'église, selon un rapport du cabinet spécialisé EGAY, la fondation
00:01:04Abbé Pierre a annoncé sa décision de changer de nom.
00:01:07La restauration de Notre-Dame se poursuit, mais un point fait débat, celui de la modification
00:01:12des vitraux, Emmanuel Macron insiste pour la création de vitraux contemporains dans
00:01:16la cathédrale, la commission nationale du patrimoine et de l'architecture s'y oppose,
00:01:20une pétition avait été lancée contre ce projet.
00:01:24Et puis l'Italie rassure l'Ukraine et lui apporte son soutien face à l'invasion russe,
00:01:28nous ne devons pas baisser les bras, a déclaré la première ministre italienne Giorgia Meloni
00:01:33lors d'une rencontre en Italie avec Volodymyr Zelensky, le président ukrainien réclame
00:01:38de son côté davantage d'armes alors que Moscou avance sur le froid est.
00:01:42Merci beaucoup mon cher Adrien, nous vous retrouvons à 23h pour un nouveau point complet
00:01:46sur l'actualité, Hubert Coudurier nous a rejoint, mon cher Hubert, bonsoir, directeur
00:01:50de l'information du Télégramme, quelques minutes de retard peut-être parce que vous
00:01:53arrivez directement de Bretagne, qui sait ?
00:01:55Exactement.
00:01:56Bon merci en tout cas d'être avec nous ce soir pour décrypter l'actualité, l'actualité
00:02:00politique je vous le disais très riche ces dernières heures, ces derniers jours avec
00:02:05notamment le premier déplacement donc de Michel Barnier, le premier ministre a choisi
00:02:08de se rendre à l'hôpital Necker dans le 15ème arrondissement de la capitale, vous
00:02:12le savez dans un contexte de crise du secteur de la santé qui dure depuis tant d'années,
00:02:17une visite rythmée par des rencontres avec les personnels soignants, une visite qui s'est
00:02:21conclue par un temps d'échange avec les journalistes et cette phrase qui provoque
00:02:26des réactions, on ne fera pas de miracle concernant l'hôpital, d'autres déclarations
00:02:30intéressantes à décrypter également, nous le ferons tout au long de cette émission
00:02:34mais avant, retour sur cette première visite de Michel Barnier avec Mathieu Devesse qui
00:02:39la suit.
00:02:40Il faut comprendre pour agir, voici le message martelé ce samedi par le nouveau premier
00:02:47ministre Michel Barnier qui a tenu pour son tout premier déplacement public à aller
00:02:51dans un hôpital public justement ici dans le 15ème arrondissement de Paris à l'hôpital
00:02:56Necker.
00:02:57Il était donc aux alentours de 15h quand Michel Barnier a commencé par s'entretenir
00:03:01avec divers représentants du secteur hospitalier, il a notamment visité le centre d'appel
00:03:05des urgences, il a tenu je cite à saluer le calme et le professionnalisme de ses agents,
00:03:10des qualités toujours selon Michel Barnier indispensables quand on devient premier ministre.
00:03:16Ensuite, Michel Barnier a été interpellé par l'un des représentants du secteur hospitalier
00:03:19qui lui a tout simplement montré le caractère exigu de certains locaux et il a demandé
00:03:24un petit coup de pouce en termes financiers justement pour l'hôpital public.
00:03:28Michel Barnier qui souhaite répondre à cette colère, à ses attentes en agissant notamment
00:03:32sur la dépense publique, je cite sur les impôts, il y a quelque chose à faire mais
00:03:37cependant Michel Barnier l'a répété, il ne pourra pas faire de miracle.
00:03:41Écoutez-le.
00:03:42Si vous allez sur un premier ministre qui vous dit qu'il va faire des miracles, méfiez-vous.
00:03:45Moi je ne suis pas là pour raconter des histoires aux gens, j'ai dit, je veux dire la vérité.
00:03:51On peut faire dans beaucoup de domaines, la santé, l'école, le logement, les problèmes
00:03:58de la vie quotidienne des français, la revalorisation du travail, sans faire de miracle on peut
00:04:02faire des progrès.
00:04:03Alors demandez-moi de faire des progrès, ça c'est la réalité même, c'est l'essentiel
00:04:08de la politique de faire des progrès, de créer du progrès collectif, pas des miracles.
00:04:13Par progrès collectif, on comprend qu'il s'agit de nommer un nouveau gouvernement
00:04:17et Michel Barnier l'assure, ce sera fait dans les prochains jours et concernant son
00:04:21discours de politique générale, ce sera début octobre.
00:04:24Judith Vintraud, un mot peut-être sur le symbole de ce déplacement ? Finalement le
00:04:30secteur de l'hôpital, il cristallise tous les mots du service public aujourd'hui en
00:04:35France.
00:04:36Et depuis des années, alors que tout le monde se souvient du grenelle de la santé annoncé
00:04:42à un grand renfort de milliards et on s'aperçoit que ça n'a rien changé du tout, qu'il
00:04:50y a à peu près les mêmes mots, c'est-à-dire pénurie de personnel en tout premier lieu,
00:05:01maltraitance du personnel quand on fait des enquêtes dans le milieu hospitalier, il vous
00:05:06explique que la gestion n'est absolument pas humaine, qu'ils sont déplacés souvent
00:05:12comme des pions, alors ça dépend des services, ça dépend des hôpitaux, mais c'est une
00:05:17plainte qu'on entend de façon récurrente, qu'ils passent environ un tiers de leur temps
00:05:22à faire l'équivalent de la paperasse sur informatique, à encoder et donc c'est un
00:05:28temps perdu de contact avec le malade absolument terrible, il y a toujours dans les hôpitaux
00:05:33français environ aussi un tiers de personnel qui ne voit jamais un malade, qui n'est pas
00:05:39en contact avec le malade, sur administration, et vous ajoutez à tout ça l'une des origines
00:05:45du problème, c'est-à-dire que les médecins généralistes, la médecine générale est
00:05:52très malade en France, et bien vous avez ce qu'on observe depuis des années.
00:05:57Jean-Marie Godard, vous connaissez particulièrement bien le monde de l'hôpital, celui des urgences
00:06:02plus précisément, vous avez passé plusieurs mois auprès du personnel soignant et un an,
00:06:08donc voilà effectivement ça vous a permis vraiment de décrypter un petit peu ce qui
00:06:13ne va pas aujourd'hui dans le secteur de la santé, vous nous disiez hors antenne, après
00:06:17cette visite il y a au moins quelque chose qui est sûr, c'est que le personnel soignant
00:06:20rejoint Michel Barnier quand il dit cette phrase qui fait beaucoup parler, on ne fera
00:06:25pas de miracle.
00:06:26Exactement, parce qu'on n'arrête pas de parler de la crise de l'hôpital et des urgences,
00:06:30régulièrement en l'actualité ça revient, régulièrement il y a des mouvements de grève,
00:06:35le dernier le plus emblématique en tout cas, c'était en 2019 le collectif intérieur
00:06:41urgences avec des manifestations un peu partout en France qui avaient duré plusieurs mois,
00:06:45mais ça fait 30 ans que ça dure en fait, c'est-à-dire que vous avez un service qui
00:06:49au départ démarre à la fin des années 60 parce qu'il faut accueillir les accidentés
00:06:56de la route, on ne sait pas forcément où placer, donc c'est les urgences avec le début
00:07:00des SAMU et puis au fur et à mesure en fait on va mettre dans ce service un peu tout ce
00:07:05qu'on... c'est pas casé ailleurs à l'hôpital et les urgences vont se structurer comme ça
00:07:11petit à petit, ce qui veut dire qu'en fait vous avez un service qui n'a jamais véritablement
00:07:16trouvé sa place dans le secteur de la santé en France et qui est un peu... alors c'est
00:07:23concentré d'humanité avec des gens merveilleux qui y travaillent, mais ils sont considérés par
00:07:28l'intérieur de l'hôpital comme un truc qui désorganise tout en fait et puis l'extérieur,
00:07:33tout ce que l'extérieur ne peut pas faire ça finit aux urgences et donc évidemment au bout
00:07:37d'un moment vous avez un truc complètement embolisé, il faut se rendre compte quand même
00:07:42que les urgences c'est en 1990 c'est 7 millions de passages par an et là en ce moment c'est...
00:07:49on est sur des chiffres de 22-23 millions par an en 2020. Il y a une très forte demande avec une offre qui ne
00:07:58suffit pas derrière sans pouvoir y revenir puisqu'il y a peut-être des progrès, non pas des miracles,
00:08:02mais des progrès à faire dans ce sens-là. Il y a un autre sur la responsabilisation des citoyens. Il y a un autre
00:08:06domaine sur lequel on peut se poser des questions justement en termes de moyens c'est que rappelez-
00:08:09vous le Ségur de la santé juste après le Covid à l'été de 2020, c'est une enveloppe de 19 milliards
00:08:18d'euros sur 10 ans pour un développement de tout le secteur de la santé y compris sur le plan...
00:08:26alors il y a eu des revalorisations notamment des salaires des médecins et des paramédicaux
00:08:31mais avec un tas de plans concernant l'immobilier, la modernisation étalée sur 10 ans 19 milliards
00:08:39quid de ce budget avec la petite musique actuelle sur les restrictions budgétaires, le fait que le
00:08:46budget ça va mal et justement on va discuter du budget et du projet de loi de financement de l'insécurité sociale...
00:08:52Justement sur le budget, tout à l'heure Judith Vintraud vous évoquiez cette paprasserie, cette
00:08:57administration et Michel Barnier a fait référence à l'hôpital de Valenciennes, hôpital qui a réussi
00:09:03à faire passer la facture du siège qu'on appelle la facture du siège, c'est le prix de l'administratif
00:09:07de 33% à 5% à l'hôpital. C'est son ancien directeur Philippe Jarran qui a réussi à mettre en place
00:09:15finalement à faire baisser les factures des coûts administratifs, il sera avec nous dans un instant
00:09:22en liaison pour nous expliquer justement comment il a fait mais peut-être un mot Hubert Coudurier,
00:09:27Raphaël Stainville sur la forme, sur cette visite de Michel Barnier, on l'a vu très proche des
00:09:32personnels soignants finalement en posant des questions assez simples, voilà comme si la réponse
00:09:37il allait la trouver ou en tout cas les progrès il allait les trouver dans les réponses de ces gens
00:09:42de terrain, c'est ce qu'il a dit. C'est pas très nouveau, je veux dire, Jacques Chirac en 95 il avait fait
00:09:48campagne comme ça en allant d'abord en donnant des interviews à la presse régionale ce qui est
00:09:52toujours bien mais ensuite en s'asseyant, en prenant des notes etc et là il renoue, c'est un
00:09:59Chiracien, avec cette posture d'humilité ensuite il a dit je ne ferai pas de miracle et au passage
00:10:07il laisse entendre à ses interlocuteurs que ceux qu'il a rencontrés, certains ministres, certains
00:10:13proches d'Emmanuel Macron ne connaissent pas très bien leur dossier mais lui-même il a pris
00:10:20je crois la mesure de l'Everest qu'il doit grimper et donc il faut quand même se rappeler la phrase
00:10:28de Lionel Jospin qui avait dit sur le chômage on a tout essayé, dans un premier temps on est
00:10:35content de taper sur Macron et sur les macronistes donc par opposition il y a un certain
00:10:43satisfacite qui lui est décerné pour cette humilité. Est-ce que sur la durée cela lui sera
00:10:53crédité ? Combien de temps va-t-on lui donner pour avoir des résultats ? On est dans un état
00:11:00qui est à bout de souffle sur le plan financier avec des dirigeants qui ont pris l'habitude de
00:11:07communiquer, de communiquer, de surcommuniquer mais une administration qui échappe de plus en
00:11:11plus à leur contrôle. Alors je ne ferai pas de miracle dit-il et pourtant un message d'espoir
00:11:15dans les colonnes du JDD demain matin puisque Raphaël Stainville, vous avez recueilli les
00:11:20confidences de Michel Barnier, on va peut-être voir la une de demain, peut-être les spectateurs
00:11:25pourront découvrir, pourront aller chercher dans leur kiosque, un espoir pour la France,
00:11:29Michel Barnier. Finalement il ne fera pas de miracle mais néanmoins qu'est-ce qu'on peut
00:11:35retenir de cette rencontre que vous avez eue avec lui ? Oui d'abord ce sont ses premières
00:11:40confidences aux journalistes alors qu'il fait ses premiers pas et qu'il s'installe à peine,
00:11:45qu'il est à peine installé à Matignon donc il y a quelque chose de toujours un peu étonnant de
00:11:49voir un Premier ministre dans un bureau à moitié vide avec quelques éléments de décoration
00:11:55personnelle qu'il essaye d'ajouter mais qui est déjà au travail et qui, parce qu'il faut bien
00:12:03sacrifier malgré tout à la communication politique, accorde quelques minutes dans son emploi du temps
00:12:09extrêmement chargé. Juste avant d'arriver il recevait, il était en rendez-vous avec
00:12:14Elisabeth Borne. Lorsque nous l'avons quitté il partait déjeuner avec Yael Braun-Pivet et après
00:12:21il enchaînait avec son premier déplacement donc on sent qu'il est déjà dans une course
00:12:25effrénée. Pour autant il a voulu nous recevoir et même si ce n'était pas initialement prévu,
00:12:31on était venu uniquement pour une photo, il nous a accordé un peu de son temps pour nous faire part
00:12:38de ses premiers ressentis et c'est vrai qu'on a trouvé un Premier ministre qui, à la fois,
00:12:45dégageait une sorte de sérénité, il nous disait j'ai le calme des vieilles troupes, c'est vrai
00:12:51qu'il a l'expérience et qu'il ne se laisse pas impressionner ou en tout cas il n'en laisse rien
00:12:57paraître par les difficultés, les défis immenses qui sont face à lui. D'abord le premier défi c'est
00:13:03de constituer un gouvernement mais oui c'est ça, c'est un petit peu son mantra depuis la
00:13:09passation du pouvoir. Il nous explique qu'il veut être à l'écoute des Français, des citoyens et
00:13:15qu'il a toujours fonctionné ainsi depuis ses débuts dans la politique, il y a maintenant
00:13:20presque plus de 50 ans. Il a répété ça tout en voulant dégager des perspectives, redonner
00:13:29espoir dans une politique qui ces dernières années, ces dernières décennies a beaucoup déçu et je
00:13:34pense qu'il fait preuve de pas mal d'humilité. D'ailleurs c'est un peu le sens de ce déplacement
00:13:39et de ses propos parce qu'il dit qu'il ne fera pas de miracle, qu'il n'est pas dans l'esbrouf,
00:13:43ça se lit aussi en regard de ce que Gabriel Attal avait fait lorsqu'il était rentré à Matignon,
00:13:49je crois que son premier déplacement c'était également pour l'hôpital. Immédiatement il
00:13:53avait annoncé 32 milliards de budget pour l'hôpital mais c'était déjà inscrit au budget,
00:14:01ce n'était pas une nouveauté mais il y avait un effet de communication singulier de la part
00:14:05de Gabriel Attal. Lui il ne promet rien pour l'instant, il veut se montrer à l'écoute mais
00:14:10en revanche il est très conscient des marges de progression qui pourraient lui permettre de
00:14:16faire progresser le pays. Pas de miracle mais des progrès, notamment pour l'hôpital a-t-il dit ?
00:14:21Alors effectivement il a cité également lors de cette rencontre cet après-midi l'exemple de
00:14:25Valenciennes Hôpital qui a réussi à faire baisser sa facture administrative. On va en parler avec
00:14:31Philippe Jarran justement, il est en liaison avec nous, c'est l'ancien directeur du centre
00:14:35hospitalier de Valenciennes. Monsieur Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation. C'est
00:14:41donc vous qui avez réussi à faire baisser les factures des coûts administratifs à Valenciennes,
00:14:47comment est-ce que vous avez fait finalement concrètement ?
00:14:49Bonsoir, la question est en réalité une question de confiance qu'on peut avoir avec
00:14:59l'Espagnol. Je crois que toute la référence à un critère de confiance, il faut qu'il y ait un
00:15:09contrat, un contrat de confiance entre l'administration de base, la direction hospitalière et l'AFP
00:15:17médicale. Appartement est réellement en confiance et en transparence, on fait part et qu'on est
00:15:23co-responsable du destin d'un établissement, mais réellement co-responsable, avec de très
00:15:29fortes responsabilités d'évoluer aux praticiens hospitaliers et aux équipes médicales et par
00:15:35médicales. Lorsqu'on est franc clair, à ce moment-là, on gère ensemble un certain nombre de difficultés.
00:15:41Je vais vous donner l'exemple des urgences puisqu'il a été fait ici, des urgences. L'hôpital de
00:15:46Valenciennes, très gros centre hospitalier, a toujours, comme tout le monde, des afflux massifs
00:15:51de personnes aux urgences. D'abord, il s'était dit qu'il faut travailler en amont, il y a une
00:15:56maison médicale en amont de l'hôpital, donc il y a un engagement des médecins libéraux. C'est un
00:16:02dispositif complet. Mais le problème des lits, des fameux lits dont on parle, que s'est-il passé à
00:16:09l'hôpital de Valenciennes ? Il y a eu donc un contrat, le responsable des urgences a contractualisé
00:16:15avec tous les chefs de services pour savoir, à froid, combien de lits tu peux me dégager en cas
00:16:23d'urgence, quelle pathologie tu souhaites prendre en charge, parce que mettre un cardiaque en
00:16:30pneumologie, ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon d'ailleurs pour la personne. Donc, il n'y a en amont
00:16:34pas à chaud, comme on réagit souvent à chaud, à froid. Il y a donc un contexte de contractualisation.
00:16:41Tout le monde contractualise, les services entre eux, l'administration entre l'équipe et ce
00:16:46contrat de confiance fait que progressivement, on résout un certain nombre de questions. C'est
00:16:53fondamental de croire et ne pas cette méfiance entre le monde de l'administration et le monde
00:16:59des soignants. Ce sont les soignants qu'il faut soigner, c'est-à-dire qu'il faut les prendre en
00:17:05considération, faire confiance à l'intelligence des équipes soignantes, les considérer, mais ce n'est
00:17:12pas factice, c'est réel. Il faut savoir qu'à Valenciennes, 80% des crédits sont dévenus sous
00:17:19l'autorité des chefs de pôle, ce qui explique qu'au moment du Covid, l'hôpital de Valenciennes a réagi
00:17:25très très vite, parce qu'il n'avait pas à lever le petit doigt pour demander s'il fallait mettre
00:17:29des lits en plus. Il agit spontanément, naturellement, librement, en réactivité. Alors,
00:17:35la contrepartie, c'est une responsabilité forte de l'ensemble des acteurs. Et on s'aperçut que
00:17:41deux conséquences dans ce phénomène-là, une conséquence sur la qualité de la prise en charge,
00:17:46parce que c'est bien les soignants qui définissent la réelle qualité de la prise en charge, et
00:17:51progressivement, un équilibre économique sur du moyen terme, avec des contrats de retour à
00:17:58l'équilibre, comme on dit dans notre jargon. Et donc, on est passé d'un modèle pseudo-pyramidal
00:18:03à un modèle horizontal de contrats, les uns avec les autres, négociés en amont. Voilà l'essence
00:18:11même de cette réforme, qui s'est faite avec du temps. Il a fallu convaincre les soignants,
00:18:17mais qui ont accepté très facilement de prendre ces responsabilités, il a fallu convaincre les
00:18:22administratifs d'abandonner un certain nombre de pseudo-prérogatives, et cette liaison entre
00:18:28ces deux mondes fait que, quand il y a un problème... Alors, ces fameux 5% dont on parle,
00:18:35c'est un engagement que j'avais pris à l'époque, que jamais les frais d'assistance centrale ne
00:18:40doivent dépasser 5%. Pourquoi 5% ? Parce que c'est le chiffre qu'un siège, si vous voulez,
00:18:47en général facture. Donc, on facture au budget de Pôle 5% au titre du service, ce n'est pas
00:18:54l'obligation, c'est qu'on doit rendre un service aux soignants, ce service fout 5% de leur budget.
00:19:00L'essence, au fond, je dirais, de ces fameux 5%, ce n'est pas 5% de personnel administratif,
00:19:05je cite un exemple, l'hôtesse d'accueil dans l'hall d'entrée, c'est du personnel administratif,
00:19:10mais il n'est pas question de supprimer l'accueil dans un hall d'entrée. Donc,
00:19:14c'est bien une vision, en l'occurrence, financière. Mais je répète, la qualité
00:19:18n'a jamais été aussi bonne. Donc, il y a un contrat qui est signé en relation d'un
00:19:23président des médecins qui devient dès plus tôt le directeur médical de l'institution. C'est très
00:19:29important. Et donc, les deux têtes décident, voire passent un contrat avec chacun des pôles,
00:19:35contrat qui porte sur le projet médical, le projet soignant, notamment la qualité,
00:19:41sur le projet social, c'est-à-dire qui est une bonne ambiance sociale au sein de leur pôle,
00:19:47et le dernier, important, le projet équilibre et économique. Et on s'aperçoit que, quoi qu'on
00:19:54puisse faire, surtout ne pas faire confiance aux médecins, au contraire, faisons confiance
00:19:58aux médecins et largement aux équipes soignantes. Et l'exemple de Valenciennes a montré que c'est
00:20:03du solide, que ce n'est pas un feu de paille, ça fait 15 ans que ça dure, et mes successeurs ont
00:20:08continué le système et même exporté actuellement ce système vers le niveau CHU, puisque Valenciennes
00:20:16est le plus gros centre hospitalier, mais non CHU, il semblerait que ce système rencontre une
00:20:23adhésion des communautés médicales, mais je dis, le geste n'est pas gratuit, il y a une responsabilité,
00:20:28une co-responsabilité très forte. Il m'est arrivé de suspendre, en accord avec le président des
00:20:33médecins, un chef de pôle qui, manifestement, ne souhaitait pas s'inscrire dans ce projet de
00:20:39responsabilisation. Alors, pardonnez-moi, je vous coupe. Judith va trouver une question. Peut-être
00:20:43votre démonstration a été claire, mais effectivement, assez technique, peut-être,
00:20:47parfois, on a bien compris que la solution est dans la transformation de l'organisation
00:20:51hospitalière. Judith Vintraud, vous voulez vous poser une question ? Philippe Jarron.
00:20:54Oui, bonsoir Monsieur, vous présentez la confiance comme un élément absolument fondamental,
00:20:59déterminant et décisif. Comment ça se passe avec l'étage au-dessus, c'est-à-dire avec
00:21:05l'ARS du Nord-Pas-de-Calais ? Alors, d'abord, un principe. Vous savez que nous, les directeurs
00:21:13généraux, nous contractualisons, je ne sais pas si les gens savent, nous avons un contrat de 4 ans
00:21:17avec des objectifs et des moyens que nous signons avec l'Auto-Tutel. Donc, en fait, l'objectif,
00:21:23c'est de ramener au sein de l'établissement ce modèle imposé par l'État. Nous, tous les
00:21:27directeurs généraux signent un contrat de 4 ans, dans lequel ils ont des objectifs et des moyens.
00:21:32Donc, du coup, c'est donc un modèle contractualité et d'ailleurs, si au bout de 4 ans,
00:21:36on ne passe pas ce qu'on fait, nous pourrons être remerciés par l'Auto-Tutel. Alors,
00:21:40en titre d'anecdote, ce qui est intéressant, c'est que je recevais des coups de fil de l'ARS
00:21:46nous disant qu'on a un projet, etc. Je leur dis « Écoutez, je vous envoie le chef de pôle qui va
00:21:53dire « Bon, vous ne voulez pas être présent en tant que directeur ? » J'ai dit « Non, c'est de
00:21:57rentrer dans le cadre de leur mission ». Et je peux vous dire que finalement, les médecins de
00:22:01Tutel étaient ravis d'avoir des homologues médecins et le discours passait bien et énormément de
00:22:07projets, à partir du moment où ils étaient portés par des médecins de l'hôpital de Valenciennes,
00:22:12avaient un écho très favorable parce que quand le médecin s'engage en disant « Je vais faire
00:22:16ceci dans mon pôle », ça a une autre valeur que le directeur général qui dit « Écoutez,
00:22:20je vais essayer de convaincre le chef de pôle ». Donc, la relation est en direct et ça simplifie
00:22:25les systèmes. Et c'était extrêmement efficace et je peux vous dire que la tutelle, en tout cas le
00:22:29corps technique des médecins de Tutel, était ravi d'avoir fait un traité avec l'hôpital. Et moi,
00:22:34à la fin, je signais le document élaboré entre les deux parties. Naturellement, j'engage ma
00:22:39responsabilité in fine, le directeur général reste juridiquement in fine le responsable. Ça
00:22:45veut dire que je prends une part de risque en confiant au déléguant qu'il faut accepter,
00:22:50c'est-à-dire je ne contrôle pas le système, j'accepte que d'autres agissent au nom
00:22:55d'établissement. Il y a aussi une nouvelle culture de confiance vis-à-vis réciproquement. Je leur
00:23:03fais confiance et ils me font confiance à ce moment-là. Je ne sais pas si j'ai répondu à
00:23:06votre question. Merci beaucoup Philippe Géant, ancien directeur du centre hospitalier de Valenciennes,
00:23:11d'avoir témoigné finalement, c'est assez passionnant, parfois peut-être, je le disais tout
00:23:16à l'heure, un peu technique, mais ce qu'on a compris peut-être pour conclure, Hubert Coudurier,
00:23:20c'est qu'aujourd'hui le secteur hospitalier, c'est un peu comme l'éducation nationale qu'on
00:23:25appelait le mammouth, c'est un paquebot, un véritable paquebot. Et finalement, il faut
00:23:29enlever toute la paperasserie, l'administratif, redonner un peu de légèreté. Je n'entraînerais pas dans le
00:23:34détail du secteur hospitalier que je connais beaucoup moins bien que mon confrère. Simplement,
00:23:38s'il y a une esquisse du retour des managers à la tête de l'État, regardez comment Ben Smith a
00:23:45redressé à France. Quand les chiraciens ont rendu les clés au moment de l'élection de Nicolas Sarkozy,
00:23:52les fondamentaux n'étaient pas si mauvais. Et c'est ensuite que ça s'est emballé. Sarkozy, 600 milliards,
00:24:00Hollande, 400 milliards, et avec le président Macron, 1000 milliards. Et là, on explose sous les compteurs.
00:24:07Et puis, il y a aussi un effet d'entraînement qui fait que la dépense publique devient à un moment donné
00:24:12incontrôlable. Voyons aussi le fait que le Premier ministre a fait des Jeux olympiques. On a vu aussi le succès...
00:24:21Une crise financière sous Sarkozy.
00:24:23Oui, une crise financière sous Sarkozy. Le Covid, c'était 200 milliards, pas 1000. Et voyez le succès des Jeux olympiques,
00:24:32Tony Estanguet, les Jeux sous Jean-Claude Killy. Ce n'était quand même pas évident de négocier la sortie des Anglais
00:24:38sous le Brexit parce que ce sont de redoutables négociateurs. Donc le fait aussi d'avoir des gens qui vont entrer dans les dossiers,
00:24:45même si je pense qu'il n'est pas si manchot que ça en termes de communication. Vous savez, on voit déjà les punchlines.
00:24:51Il a été assez habile. Nous y reviendrons tout au long de cette émission. Il a été aussi habile. Il a voulu aussi afficher sa franchise.
00:24:58La situation est très grave. Je dirais la vérité. Je ne suis pas là pour raconter des histoires, notamment.
00:25:03Peut-on retenir de ces dernières phrases ?
00:25:05C'est ce que Macron n'a pas voulu dire, c'est-à-dire le discours de, je vous promets, du sang et des larmes, parce que ça aurait été quelque part
00:25:12un peu le constat d'un certain échec de sa part.
00:25:15Et à quelle vérité les Français doivent-ils s'attendre, justement ? On en parlera.
00:25:18Oui, mais c'est intéressant par exemple de Valenciennes, c'est que ça ne coûte rien ce qui a été mis en place. Au contraire, ça permet de faire des économies.
00:25:24Et il y a une donnée qui est intéressante dans ce qu'il explique, c'est qu'ils ont remis des médecins dans le processus administratif.
00:25:31Le grand reproche qui est fait par les soignants à l'hôpital, justement, c'est que la bureaucratie est coupée du terrain.
00:25:38Et là, ils remettent des médecins dans l'administratif.
00:25:41Alors du bon sens, déjà, le progrès peut-être passe par là.
00:25:45On va marquer une très courte pause. Nous allons revenir dans un instant et puis nous parlerons de cette manifestation contre Emmanuel Macron.
00:25:52Manifestation de la France insoumise aujourd'hui. A tout de suite sur CNews.
00:25:55Et de retour sur le plateau de 100% politique, bienvenue. Si vous nous rejoignez, nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous accompagner ce soir pour décrypter l'actualité.
00:26:07Judith Vintraud, Raphaël Stainville, Jean-Marie Godard, Hubert Coudurier et nous a rejoint Benoît Perrin.
00:26:13Bonsoir, mon cher Benoît. Vous êtes directeur général contribuable associé.
00:26:17Vous êtes avec nous puisque Michel Barnier, notre nouveau Premier ministre, nous a dit la situation est très grave.
00:26:23Donc je vais vous poser la question. Est-ce qu'il va falloir s'attendre à payer plus d'impôts pour les Français, pour les citoyens français?
00:26:30Quel est l'État? Quelles sont les vérités qui vont être dites ou non?
00:26:33D'ailleurs, on ne sait pas par Michel Barnier. Vous allez nous éclairer sur tout cela.
00:26:36Mais avant, je vous propose de revenir sur cette manifestation aujourd'hui partout en France organisée par le Nouveau Front populaire, notamment qui persiste et signe.
00:26:47Emmanuel Macron leur a volé l'élection.
00:26:49Alors 150 rassemblements ont eu lieu aujourd'hui dans toute la France à l'appel d'organisations de jeunesse et de partis de gauche.
00:26:5526 000 à Paris, 110 000 dans toute la France. Et parmi les participants, Manon Aubry ou encore Louis Boyard. Écoutez.
00:27:06Emmanuel Macron croyait qu'en nommant un ministre très à droite pour donner des gages à la droite, il allait permettre de faire taire et de résigner la jeunesse de gauche.
00:27:16On lui montre aujourd'hui aux côtés des organisations de jeunesse que la jeune génération ne veut pas de Michel Barnier Premier ministre.
00:27:22Elle veut Lucie Castex Première ministre. L'objectif, c'est d'essayer d'obtenir le respect de la démocratie.
00:27:27Enfin, vous avez une alliance entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour empêcher le Nouveau Front populaire d'arriver aux têtes des élections, de former un gouvernement.
00:27:35Vous avez le sentiment que la démocratie va mûre? Vous n'avez pas le sentiment que notre pays est en train de prendre une porte extrêmement glissante?
00:27:41Et je pense que ça peut être l'objectif. C'est de voir que c'est les jeunes qui remontent le niveau-là. C'est les jeunes qui sont à la hauteur de l'histoire.
00:27:47On a le président de la République qui s'est moqué de nous, qui a joué avec le français et les Français, qui a testé les options.
00:27:53Alors que depuis début juillet, en réalité, son option privilégiée, c'était Michel Barnier. Parce que quelque part, je vais vous dire ce qu'on m'a pensé.
00:28:01Il n'a pas digéré de ne pas avoir Jordane Bardella à Matinou. Alors il a choisi une alternative, c'est de faire une alliance dans une certaine mesure avec l'extrême droite
00:28:10et de les installer ensemble, d'abord de former un gouvernement Macron-Le Pen. Et au contraire, moi, je suis fière que la gauche soit restée unie dans cette période,
00:28:18parce que l'objectif du président de la République est que de nous diviser. Et je pense que le poison de la démocratie, c'est d'abord le président de la République
00:28:25et ce sera ensuite notre élection.
00:28:28Bon, fière de la gauche unie, c'est pas vraiment le cas. On va peut-être pouvoir y revenir. Précision. L'appel à manifester a été lancé dès le 26 août,
00:28:35lorsqu'Emmanuel Macron a annoncé exclure l'option de nommer Lucie Castex au poste de Premier ministre. Je vous dis de l'intro, on se souvient.
00:28:42Lucie Castex qui s'y voyait déjà. Ça a été l'un des feuilletons de l'été et qui s'y voit toujours. Mais est-ce qu'au fond, pour clarifier les choses...
00:28:50— Ça, c'est un début psychologique, j'ai vu. Pour même, on lui a fait un coup très très dur à cette jeune femme.
00:28:54— Mais pour clarifier les choses... — Elle avait rien demandé au départ. — On a tué ses rêves.
00:28:57— Mais pourquoi Emmanuel Macron ne l'a pas nommée ? Est-ce qu'il aurait dû, au fond, la nommer pour ensuite voir son gouvernement censuré et au moins clarifier les choses ?
00:29:05Ou alors cette option était tout de même risquée pour Emmanuel Macron ?
00:29:07— Je crois que parier sur la bonne foi de ces gens qu'on a vus manifester est un pari perdu d'avance. S'il avait nommé Lucie Castex, ce qu'on avait tous décrit,
00:29:20ce que lui avait constaté allait se produire, c'est-à-dire qu'elle aurait été censurée au bout de 3 jours. Donc ça n'était pas possible.
00:29:28Ça ajoutait du désordre au désordre. Et vous auriez eu de toute façon Manon Aubry et consorts qui vous expliqueraient que c'est de la faute du président de la République
00:29:39qui n'a pas donné l'ordre à ses troupes de soutenir... — C'est sans fin. Oui, très bien. — Voilà. Parce que le respect du Parlement pour cette partie-là de la gauche,
00:29:48c'est quand le président de la République dit aux députés comment ils doivent voter.
00:29:53— En tout cas, la gauche, Hubert Caudurier, qui ne digère pas cette nomination de Michel Barnier, pour eux, Emmanuel Macron a volé l'élection.
00:30:00Ils sont en tête. Voilà. C'est un mensonge qui est répété au fond depuis le secours du dispositif. — Non mais on peut entendre l'idée encore qu'il n'y a aucune obligation
00:30:06de nommer le parti en tête, surtout quand il n'a pas la majorité absolue. — Surtout quand c'est pas la partie et qu'il n'est pas en tête.
00:30:14— Le cartel en question est en train de se désarticuler. Mais on peut entendre l'idée que c'était pas au président de la République d'anticiper une motion de censure.
00:30:26Mais pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Parce qu'il faut aller vite, en fait, parce qu'il y a un budget à faire. Et je sais pas si vous l'avez remarqué.
00:30:32Le Premier ministre voulait nommer Michel Cadot, l'ancien préfet de Paris, comme directeur de cabinet. Et finalement, il a accepté de nommer
00:30:39le directeur de cabinet de Bruno Le Maire. Pourquoi ? Parce que c'est lui qui a en tête tous les chiffres et qui sait exactement la trajectoire
00:30:45qu'il va falloir aller négocier à Bruxelles, qui va être d'au moins 25 milliards pour cette année et de 100 milliards sur les prochaines années.
00:30:52— En 2028. — 100 milliards sur 5 à 7 ans. Enfin... Donc il faut aller vite. Et on n'a pas le temps de perdre son temps, justement,
00:30:59sous peine de crise financière dans des expériences de motion de censure à répétition.
00:31:05— Mais est-ce que ça veut dire qu'il faut pas trop changer tout de même pour aller vite ? Puisque vous venez de le dire, ça sera le...
00:31:11— Le dire-cap de... — Le dire-cap de Bruno Le Maire. — Bruno Le Maire, oui. Mais on va voir la composition du gouvernement.
00:31:16Je pense qu'il n'a pas non plus intérêt à reprendre trop de ministres de Emmanuel Macron. Là, le symbole serait mauvais.
00:31:21— Je vous propose d'écouter Jean-Luc Mélenchon. Il était présent cet après-midi dans les rues parisiennes. Et il a pris la parole. Écoutez-le.
00:31:27— Vous n'avez pas à décider qu'est-ce qu'une solution stable ou pas en démocratie. C'est l'Assemblée nationale qui le décide.
00:31:38C'est pourquoi il n'y aura pas de pause, pas de trêve. Je vous appelle à une bataille, à une lutte de longue durée, parce qu'elle sera de longue durée.
00:31:51Ne croyez pas, quoi qu'il advienne, que ces choses-là puissent être effacées, le déni de démocratie.
00:31:58— Des mots, Raphaël Stainville, que nous avons le sentiment d'avoir déjà entendus. Au fond, est-ce que le NFP,
00:32:06plus précisément la France insoumise, a vraiment la volonté de redresser le pays, de gouverner pour être plus concret
00:32:14ou plutôt de bordéliser, si je puis reprendre ce mot qu'avait utilisé Gérald Darmanin, le pays ?
00:32:21— Non, mais je comprends que cette question se pose, parce qu'il y avait une hypothèse qui était sur la table
00:32:25et qui aurait pu satisfaire le Nouveau Front populaire avec Bernard Cazeneuve. Et finalement, ils se sont montrés
00:32:33d'une telle radicalité, promettant la censure, en tout cas le non-soutien à l'ancien Premier ministre socialiste,
00:32:43que cette hypothèse qui avait été, je pense, sérieusement envisagée par Emmanuel Macron a disparu.
00:32:50— Sabotée par Olivier Faure, le patron du PS. — Et pourtant, il s'était engagé, en tout cas, à reprendre à son compte
00:32:58un certain nombre de propositions portées par le Nouveau Front populaire. Donc tout le discours qu'il nourrit
00:33:05et qui consiste à expliquer que c'est la faute d'Emmanuel Macron, c'est la faute de la droite, c'est le Rationnement national
00:33:14qui, aujourd'hui, tire les ficelles du jeu politique, ça, d'abord, c'est un mensonge. Et la vérité, c'est qu'ils se sont
00:33:23abordés eux-mêmes. Et si on en est là aujourd'hui et si on assiste à une radicalisation toujours plus grande de cette gauche,
00:33:32c'est précisément parce qu'ils ont refusé d'avoir l'un des leurs ou presque l'un des leurs à Matignon.
00:33:38— Et pourtant, on a entendu Michel Barnier, c'était hier soir, justement, tendre la main à la gauche. On va peut-être voir
00:33:44précisément la citation à l'antenne. « Ce ne sera pas seulement un gouvernement de droite. Il y aura naturellement des hommes
00:33:50et des femmes qui appartiennent à la majorité sortante ». Oui, des gens de gauche, il y a des bonnes idées partout.
00:33:57Mais quelle gauche ? Est-ce que c'est imaginable, aujourd'hui ? J'ai eu des troubles de voir un homme de gauche.
00:34:01Et quelle gauche, finalement, en partie socialiste ? — Rappelez-vous, il y a quelques jours, la colère terrible d'Anne Hidalgo,
00:34:06qui vraiment explique que c'est à cause du PS d'Olivier Faure, d'Olivier Faure et de ses affidés, de tous ceux qui craignent
00:34:14en cas de dissolution, un désaccord, une rupture avec la France insoumise qui leur ferait perdre leur siège.
00:34:20C'est la gamelle, en fait, qui a poussé Olivier Faure et son camp au sein du PS à refuser l'option 15-9, qui était pour eux la pire.
00:34:32Et Anne Hidalgo, alors là, elle l'explique parfaitement. On peut l'accréditer de connaître un peu les arcanes socialistes.
00:34:38— Donc un parti socialiste sous l'emprise, au fond, de la France insoumise, finalement, mon cher Benoît Perrin.
00:34:44— Ce qui me frappe quand j'entends leurs témoignages, c'est... En un mot, c'est toujours l'excès. Quand ils disent que Michel Barnier
00:34:50est un homme très à droite, pour pas dire d'extrême-droite, on croit sourire. Quand on connaît sa carrière, il a été technocrate,
00:34:55il a été plutôt de droite modérée toute sa carrière, c'est quand même étonnant d'entendre dire qu'aujourd'hui, c'est un Premier ministre
00:35:00de droite dur. Deuxièmement, ils nous ont promis au début Mélenchon... Enfin plutôt, ils ont tenté de nous imposer Mélenchon,
00:35:05ils ont tenté de nous imposer Casse-Tête. On leur a proposé effectivement 15-9. Ils l'ont refusé. Donc à force d'être toujours
00:35:11dans l'excès, toujours dans le... Comment dire ? Vouloir des idées les plus pures, eh ben on se retrouve avec des dirigeants
00:35:17qui ne leur correspondent pas. Donc je vois pas comment ils peuvent se plaindre. Et très concrètement, c'est presque à se demander
00:35:21s'ils voulaient le pouvoir. On va y venir. Il y a tellement de chantiers urgents qui nous sont imposés par l'extérieur,
00:35:29très concrètement par l'Union européenne, par les marchés financiers, que c'est à se demander si finalement, ils veulent pas laisser
00:35:34faire ce sale boulot à d'autres. — D'où la question effectivement, tout à l'heure, que nous nous interrogeons, Hubert Coulurier.
00:35:40Est-ce qu'effectivement, la France insoumise, aujourd'hui, a réellement le désir de gouverner ? Non, de bordéliser le pays, peut-être ?
00:35:46— Écoutez, on a connu quand même l'Union de la gauche, François Mitterrand. François Mitterrand était un trévin charismatique.
00:35:52Le problème aujourd'hui, c'est que la place a été prise par Jean-Luc Mélenchon. Alors je sais pas si l'agenda caché de Jean-Luc Mélenchon,
00:35:58c'est la présidentielle, sans doute. Mais Olivier Faure n'arrive pas à exister. Il a du mal. Il a l'air toujours un peu d'un petit garçon.
00:36:06Alors on voit monter maintenant un certain nombre de gens, comme Anne Hidalgo, vous l'avez dit. François Hollande vient de faire un livre
00:36:13pour expliquer qu'à chaque fois que la gauche radicale a pris le pas, ça a condamné toute expérience de pouvoir pour la gauche
00:36:22social-démocrate, même si certains de mes amis me disent que la social-démocratie en France, ça n'existe pas. Donc aujourd'hui, le problème,
00:36:31il est simple. C'est la stratégie du chaos. C'est la bordélisation. C'est la communautarisation de la politique française, en tout cas pour eux.
00:36:41Et est-ce que ça peut déboucher sur un mouvement équivalent au gilet jaune ? Je ne crois pas, parce que finalement, la manifestation d'aujourd'hui,
00:36:51elle n'a pas enflammé la France.
00:36:54La bordélisation produit du vote RN. C'est quand même une réalité qu'il faut avoir en tête. Systématiquement, quand il y a des désordres,
00:37:03des violences à l'Assemblée, qui tirent les marrons du feu ? Marine Le Pen et le Rassemblement des suprêmes.
00:37:09Je crois que le pari secret quand même de Jean-Luc Mélenchon, c'était qu'Olivier Faure et peut-être les écologistes, finalement, acceptent de pactiser
00:37:19à défaut de fusionner absolument avec le Bloc central, pour justement, on a parlé tout à l'heure de pureté, pour justement pouvoir se présenter en 2027
00:37:29comme étant le seul parti de gauche.
00:37:32Vous pensez qu'il redoute, que Jean-Luc Mélenchon redoute Olivier Faure ?
00:37:36Je ne dis pas qu'il redoute, sauf que si Olivier Faure ou un socialiste a l'ambition à son tour de se présenter, parce qu'il est probable qu'il n'y aille pas
00:37:45de manière unie, ça met en péril toute la stratégie de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui.
00:37:51Donc c'est ça, je pense, il aurait aimé pouvoir compter sur le départ de quelques-uns.
00:37:58Pour être seul face à Le Pen ?
00:37:59Exactement.
00:38:00Peut-être pour clore ce dossier sur la France insoumise, ces images aujourd'hui lors de la manifestation, je le rappelle, c'était une manifestation
00:38:06contre le coup de force d'Emmanuel Macron.
00:38:10Il y a eu des drapeaux palestiniens et la présence de Rima Hassan, toujours, qui porte le keffier.
00:38:18Là aussi c'est révélateur.
00:38:20Et des slogans parfaitement immondes, j'en ai noté un, Varsovie, Treblinka et maintenant Gaza, on n'avait dit plus jamais ça.
00:38:30Pour arriver à ce niveau, il faudra vraiment être gravement intoxiqué et gravement aveugle.
00:38:38La stratégie de la France insoumise qui est toujours la même aujourd'hui, en tout cas depuis sa nomination.
00:38:44Michel Barnier l'a affirmé à plusieurs reprises, il dira la vérité.
00:38:49Il a ajouté qu'il n'était candidat à rien, ce qui appuie aussi sa sincérité.
00:38:53Et depuis jeudi soir, ses prises de parole nous montrent bien que le pays est dans une situation inquiétante.
00:38:59Très inquiétante, même financièrement.
00:39:01On va écouter plusieurs extraits, pardonnez-moi, des prises de parole de ces dernières heures de Michel Barnier.
00:39:07Et on en parle notamment avec vous, Benoît Perrin, dans un instant.
00:39:13La situation est très grave, je l'ai dit hier.
00:39:15Je ne veux pas augmenter la dette financière sur nos générations futures, ni la dette écologique.
00:39:21Je pense qu'on peut, tout en bien gérant l'argent public, en gérant mieux l'argent public, l'argent des contribuables, l'argent des Français,
00:39:28on peut faire des progrès dans l'efficacité de la dépense publique.
00:39:33C'est ça que je cherche, pour préserver le service public, le service au public, le service aux citoyens,
00:39:40et en même temps ne pas augmenter la dette.
00:39:43Il faudra dire la vérité et je dirai la vérité.
00:39:49Il faudra dire la vérité et je dirai la vérité.
00:39:52Il est vrai, Benoît Perrin, que les Français, les téléspectateurs qui nous regardent,
00:39:55entendent depuis des années que la situation financière en France est catastrophique.
00:39:59Là, Michel Barnier a dit qu'il dirait la vérité.
00:40:02À quoi doit-on s'attendre finalement aujourd'hui ?
00:40:05Probablement qu'il va redire ce qu'on entend, vous avez raison, depuis des années.
00:40:09C'est-à-dire qu'on a une dette qui explose, on a un déficit de plus en plus important.
00:40:12On a vu les chiffres cette semaine.
00:40:14On va arriver à un déficit de 5,6% alors que le gouvernement avait prévu d'un déficit de 5,1%.
00:40:20C'est quand même à nouveau un gros dérapage.
00:40:23Donc ça, il va le redire, mais on va dire qu'on est habitué.
00:40:25Moi, ce que j'aimerais beaucoup, c'est qu'il dise les yeux dans les yeux la vérité aux Français.
00:40:28C'est-à-dire très concrètement qu'aujourd'hui, en termes de dépenses publiques,
00:40:31on est sept points supérieurs à la moyenne des pays européens.
00:40:35Qu'en termes de prestations sociales, c'est-à-dire tout ce qui est budget de la sécurité sociale pour aller vite,
00:40:39on est cinq points supérieurs à la moyenne des pays européens.
00:40:42Donc je veux dire, on ne se compare pas à des pays trop éloignés.
00:40:45Juste au niveau européen, on dépense beaucoup plus que nos voisins.
00:40:48Deuxièmement, je crois qu'il faut dire la vérité aux Français aussi.
00:40:51C'est-à-dire que comme on a des recettes qui sont largement inférieures à nos dépenses,
00:40:55on doit se tourner vers les marchés financiers,
00:40:57exactement comme un individu, quand il a besoin d'argent, se tourne vers sa banque.
00:41:02Du coup, on est tributaire des marchés financiers.
00:41:05Et les marchés financiers, ils regardent très simplement comment est géré notre argent.
00:41:09Si on gère mal notre argent, ce qui est le cas en France depuis des années,
00:41:12forcément, il a tendance à nous imposer des taux d'intérêt importants.
00:41:17Je voudrais aussi qu'on dise que d'ici quelques années, la charge de la dette,
00:41:22c'est-à-dire simplement les intérêts qu'on rembourse à nos créanciers,
00:41:25va devenir le premier budget de l'État, c'est-à-dire devant l'éducation nationale.
00:41:29Donc je voudrais vraiment qu'ils disent aux Français presque pardon
00:41:32au nom de toute la classe politique française depuis 50 ans
00:41:35qui gère mal l'argent des Français, qui gère mal l'argent public.
00:41:38L'argent public, je le répète, c'est de l'argent privé qui est confié à nos élus,
00:41:42confié aux hauts fonctionnaires.
00:41:43Et je voudrais vraiment qu'ils demandent pardon au nom de toute la classe politique française.
00:41:46Et du coup, je voudrais maintenant qu'ils disent la vérité.
00:41:49Dernier point, c'est-à-dire maintenant, il faut agir.
00:41:51À chaque fois qu'on a un nouveau Premier ministre, il nous dit la même chose.
00:41:54On va faire attention, cette fois-ci, à ne pas dépenser n'importe comment.
00:41:58On va faire attention à l'euro près, mais ce n'est jamais ou quasiment jamais suivi d'action.
00:42:04Donc là, ce qu'il faut comprendre, c'est que là, cette fois-ci, maintenant,
00:42:07on va devoir payer la facture.
00:42:09Et qui va la payer ? Ça veut dire plus d'impôts pour les Français ?
00:42:11Alors déjà, a priori, on a déjà des pistes qui ont été envisagées.
00:42:15C'est-à-dire qu'on sait déjà que les entreprises vont être plus taxées.
00:42:18On sait qu'il va y avoir des taxes sur les rachats d'actions,
00:42:20des taxes sur les super profits des entreprises d'énergie.
00:42:24On sait que l'apprentissage, on va sabrer le budget.
00:42:26On sait que le crédit impôt recherche, qui présente beaucoup d'argent,
00:42:297 milliards, va être certainement raboté.
00:42:31Donc pour les entreprises, c'est sûr qu'elles vont trinquer.
00:42:33Pour les particuliers, on le sait déjà, on a eu la taxe foncière qu'on doit payer là.
00:42:37Pour les propriétaires, donc un Français sur deux,
00:42:39plus 3,9 % de nos impôts locaux décidés au niveau national.
00:42:44Et après, à chaque mairie, le cas échéant, d'augmenter ou non ce taux.
00:42:48Donc on sait que déjà au niveau local, on va avoir des impôts supplémentaires.
00:42:51Après, on sait déjà, Bercy commence à travailler sur des hausses d'impôts,
00:42:55sur les successions, en tout cas les grandes successions,
00:42:57sur la suppression d'un certain nombre de niches fiscales.
00:43:00Alors on va vous dire, ce n'est pas une augmentation d'impôts.
00:43:02Sauf que quand vous êtes habitué à payer moins d'impôts que le taux normal,
00:43:06si on vous supprime cette niche fiscale, au final, vous allez payer davantage d'impôts.
00:43:10Donc on sait que pour équilibrer un budget, soit vous faites une baisse de votre dépense,
00:43:17soit vous augmentez vos recettes, soit vous faites les deux.
00:43:19Et à mon avis, on va probablement faire les deux.
00:43:21C'est-à-dire qu'on va probablement essayer de maîtriser la dépense publique.
00:43:25Mais j'ai très peur qu'en parallèle, on augmente considérablement
00:43:29les impôts qui pèsent sur les Français et sur les entreprises françaises.
00:43:33Et dernier point, il faut rappeler que nous sommes champions d'Europe des impôts.
00:43:37Puisqu'aujourd'hui, il y avait un petit match avec le Danemark.
00:43:40Aujourd'hui, on l'a gagné. En 2023, on l'a gagné.
00:43:42Nouvelle médaille pour la France, non comptabilisée dans le cadre des Jeux Olympiques.
00:43:46Mais c'est dommage parce qu'on pourrait aussi avoir une médaille d'or en termes de dépenses publiques.
00:43:50Puisque là, on est le premier pays au monde.
00:43:52Mais pourquoi la France n'y arrive pas alors que les autres pays européens,
00:43:54que vous citiez tout à l'heure, y arrivent ?
00:43:56Je vous pose la question dans un instant, juste après la réaction d'Hubert Coudurier.
00:43:59Vous lirez agir.
00:44:00Oui, alors il se dit que le Premier ministre aimerait bien nommer Didier Migaud,
00:44:06ancien président de la Cour des comptes et maintenant à la tête de la Haute Autorité pour la transparence, au budget.
00:44:12Donc c'est la première chose.
00:44:14Et homme de gauche.
00:44:16Ça serait bien dans le tableau.
00:44:19Deuxièmement, rappelons-nous François Fillon.
00:44:22Disons, je suis à la tête d'un État en faillite.
00:44:25Ça n'allait pas du tout plus d'ailleurs à Nicolas Sarkozy.
00:44:28Pas tant d'ailleurs le côté faillite.
00:44:30Plutôt je suis à la tête.
00:44:32Troisièmement, il y a des calculs compliqués à faire.
00:44:35Parce qu'il faut faire une trajectoire pour l'Europe.
00:44:38Donc il faut 25 milliards, déjà la première année.
00:44:42Il ne faut pas non plus complètement casser la croissance.
00:44:46Donc il ne faut pas que l'effort demandé soit trop fort.
00:44:48Et puis il va falloir trouver des alliés aussi pour convaincre les Allemands.
00:44:51C'est-à-dire peut-être les Espagnols, les Italiens, etc.
00:44:54Pour plaider notre cause.
00:44:57Moi, ce qu'on me dit, c'est que le plus dangereux, ce n'est pas l'Europe.
00:45:01De toute façon, l'Europe peut dire que ce n'est pas bien.
00:45:04On n'est pas la Grèce.
00:45:06On est too big to fail.
00:45:08On n'est pas la Grèce, mais c'est un risque.
00:45:11Le plus dangereux, je pense que vous serez d'accord, c'est les marchés financiers.
00:45:15Vous n'avez pas dit l'augmentation mécanique des taux d'intérêt.
00:45:20Ça se traduit par combien de milliards ?
00:45:22En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'on emprunte là, en 2024, plus de 300 milliards.
00:45:26300 milliards, c'est 30 fois le budget de la justice.
00:45:28Et plus de la moitié à l'étranger.
00:45:30Ça pose un gros problème.
00:45:32Et la dette française est détenue à 50% par les étrangers.
00:45:34Parce qu'on n'a pas de badlanes comme les Italiens.
00:45:36Les Italiens, ils sont bons. Ils ont un badlan.
00:45:38Ce qu'on n'a pas, nous.
00:45:40Moi, je pense qu'il faut faire attention à force de répéter qu'on n'est pas la Grèce.
00:45:43C'est sûr qu'on n'est pas la Grèce.
00:45:44Néanmoins, si on ne fait rien, on va arriver à la situation de la Grèce.
00:45:47Et la Grèce, il faut bien se souvenir de ce qui avait été décidé.
00:45:50C'est-à-dire que vous aviez une baisse des salaires des fonctionnaires d'à peu près 20%.
00:45:53Une baisse du nombre de fonctionnaires d'à peu près 25%.
00:45:56Ils ont fermé des écoles.
00:45:57Ils ont baissé les dépenses de santé.
00:45:59Ils ont fusionné des collectivités locales.
00:46:01C'est un régime extrêmement sévère.
00:46:03Leur niveau de vie a baissé de 30%.
00:46:05Exactement.
00:46:06Et le niveau de PIB de la Grèce est revenu, cette année ou l'année dernière,
00:46:10au niveau de 2008-2010, au moment où on a commencé à prendre des mesures importantes.
00:46:15Donc je crois que ce qu'il faut dire sur l'histoire du parallèle entre la France et la Grèce,
00:46:19c'est que justement, si on ne fait rien, on peut y arriver,
00:46:21dans cette situation extrêmement compliquée.
00:46:24Et que malheureusement, comme on a des responsables politiques qui n'agissent pas,
00:46:27c'est-à-dire très concrètement...
00:46:28Qui ne disent même pas.
00:46:30Ils le disent.
00:46:31Entre eux ?
00:46:32À chaque fois, ils le disent.
00:46:33Dès que vous avez un discours de politique générale, à chaque fois, vous avez le sujet de la dette.
00:46:36Je ne vais pas augmenter la dette.
00:46:38Il y a un problème de culture économique en France.
00:46:40En revanche, ils n'agissent jamais.
00:46:42Et comme ils n'agissent jamais,
00:46:43la seule carte de rappel qu'on a, c'est un peu l'Union européenne, ça a été dit.
00:46:47Je rappelle quand même qu'on est en procédure de déficit pour déficit excessif
00:46:51et qu'on risque une amende de 2,5 milliards.
00:46:54Et deuxièmement, ce sont les marchés financiers.
00:46:56Il faut dire quand même que l'Europe nous protège,
00:46:58parce qu'on est quand même sous l'ombrelle allemande,
00:47:01mais en même temps, on ne peut plus dévaluer.
00:47:03Il faut se rappeler 1983.
00:47:05Coup de barre, puisque c'est la politique de rigueur,
00:47:08assez sévère, blocage des prix,
00:47:10et aujourd'hui, ce n'est plus possible.
00:47:12On est dans une économie mondialisée.
00:47:14– Benoît Périn, vous disiez à l'instant que nous payons finalement 50 ans,
00:47:2050 ans d'erreurs politiques.
00:47:22On l'a beaucoup répété, Emmanuel Macron avait été présenté
00:47:25comme le Mozart de la finance.
00:47:27Est-ce qu'il a sa part de responsabilité aujourd'hui dans l'état du pays,
00:47:31avec son gouvernement peut-être ?
00:47:32Ou alors ça remonte à venir plus longtemps ?
00:47:34– Alors ça remonte évidemment.
00:47:35Ça fait 50 ans qu'on n'a pas voté un budget à l'équilibre.
00:47:38Donc le dernier budget à l'équilibre, 1974.
00:47:41Donc en fait, Emmanuel Macron,
00:47:43c'est sûr qu'il a presque appuyé sur la pédale,
00:47:45parce qu'il est quand même responsable
00:47:47d'à peu près 900 millions d'augmentation de dette.
00:47:50Donc il a une part très importante,
00:47:52parce que oui, la dette atteint des niveaux jamais connus.
00:47:55Néanmoins, il faut quand même dire qu'il s'inscrit dans une politique
00:47:59d'irresponsabilité budgétaire française depuis très longtemps.
00:48:04Et lui, comme d'autres, a utilisé le verbe,
00:48:07mais n'a jamais quasiment fait d'action.
00:48:10– Il devait réduire le nombre de fonctionnaires.
00:48:12Il devait faire 120 000 fonctionnaires de moins,
00:48:15alors que Fillon en avait promis 500 000 de moins.
00:48:17Il en a embauché 120 000.
00:48:19– Oui, exactement.
00:48:20Donc il n'a pas fait grand-chose, effectivement.
00:48:22Et du coup, on se retrouve dans une situation qui est,
00:48:25je crois encore une fois aujourd'hui, catastrophique.
00:48:28Et là, pour le coup, on n'a pas le choix.
00:48:30Et mon intuition, c'est que Barnier sera en quelque sorte
00:48:35le Mario Monti de l'Italie.
00:48:36Je ne sais pas si vous vous souvenez Mario Monti.
00:48:38C'est une situation à peu près similaire à la France.
00:48:40Donc c'est 2010 à peu près.
00:48:42L'Italie a du mal à emprunter sur les marchés financiers.
00:48:44La classe politique ne veut pas réformer.
00:48:46C'est-à-dire qu'ils n'arrivent pas à créer une coalition
00:48:48pour justement réformer profondément le pays.
00:48:50Donc qu'est-ce qu'ils font ?
00:48:51Ils confient le pays à un technocrate,
00:48:53qui d'ailleurs était à la Commission européenne,
00:48:55exactement comme Michel Barnier,
00:48:57qui était au marché, à la Commission européenne
00:49:00de marché de l'intérieur, exactement comme Michel Barnier.
00:49:02– Il en fait deux fois.
00:49:03Il y a eu Mario Draghi d'abord, et Mario Monti ensuite.
00:49:06– Exactement. Je parle uniquement de Monti.
00:49:08Ce qui est intéressant de Monti, c'est que la classe politique italienne
00:49:12a été très contente qu'il fasse le sale boulot pendant un an et demi,
00:49:15qu'il fasse des réformes extrêmement drastiques.
00:49:18Il est monté par exemple à 67 ans pour l'âge de départ à la retraite.
00:49:22Il a fait des mesures vraiment dures.
00:49:24Et ensuite, la classe politique italienne a repris le pouvoir
00:49:27un an et demi après, une fois que les réformes de fonds
00:49:29avaient été réalisées.
00:49:30Et je me demande si finalement Michel Barnier fera la même chose.
00:49:32Il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle.
00:49:34Il n'a rien à perdre.
00:49:35Est-ce que la classe politique, finalement, ne se dit pas
00:49:37à toi de faire le boulot et puis reprendre les manettes ?
00:49:39– C'était la question que j'allais vous poser.
00:49:41Effectivement.
00:49:42Est-ce qu'Emmanuel Macron n'a pas nommé Michel Barnier,
00:49:44notamment pour ça, pour faire le sale boulot ?
00:49:46– Je ne pense pas qu'il l'ait nommé pour ça.
00:49:48Il l'a d'abord nommé parce que c'était dans la configuration politique
00:49:53que nous connaissons, l'une des rares personnalités
00:49:57qui n'avait pas un front du refus immédiatement contre lui.
00:50:05Le fait que le Rassemblement national lui laisse sa chance,
00:50:09à défaut de le soutenir, mais en tout cas lui laisse un sursis,
00:50:13lui permet, avec un exercice du pouvoir extrêmement contraint,
00:50:19mais en tout cas, de commencer à progresser
00:50:23et on l'a évoqué, faire voter un budget.
00:50:26– Nous parlions de l'hôpital tout à l'heure,
00:50:28nous aurions pu parler de l'école, de l'éducation nationale.
00:50:31Effectivement, Benoît Perrin nous décrit une situation alarmante, catastrophique.
00:50:35Tout à l'heure, vous nous disiez, effectivement, pas de miracle,
00:50:38peut-être même pas de progrès finalement.
00:50:40S'il n'y a plus d'argent dans les caisses, comment voulez-vous
00:50:42remettre à niveau l'hôpital aujourd'hui en France ?
00:50:44– C'est bien le problème qu'on va avoir.
00:50:46Et moi, je me posais la question, peut-être d'ailleurs avez-vous la réponse.
00:50:50En 2020, à la sortie du Covid, il y a le Ségur de la Santé,
00:50:55qui décide d'une enveloppe de 19 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
00:51:00Sauf que le plan, il est prévu sur 10 ans.
00:51:02Est-ce qu'ils vont aller au bout ? Ça, c'est une question qui se pose.
00:51:05– En fait, j'ai peur que ce soit un peu comme la baisse des impôts
00:51:08pour la classe moyenne, vous savez, où on avait promis des milliards
00:51:10de réductions d'impôts.
00:51:11J'ai peur qu'en fait, on gèle un certain nombre de dépenses
00:51:14sur lesquelles, effectivement, les gouvernements précédents s'étaient engagés.
00:51:17Parce qu'encore une fois, malheureusement, on n'a pas le choix.
00:51:20J'aimerais, franchement, je pense qu'on est tous pareil,
00:51:22on aimerait se dire que l'argent tombe du ciel et qu'on soit en mesure
00:51:26de financer tous les secteurs qui ont besoin d'argent.
00:51:28Évidemment, l'hôpital en fait partie.
00:51:31Mais je crains vraiment que ce soit une espèce de, je ne peux pas dire
00:51:35de cure d'austérité, parce que je pense que simplement,
00:51:37si on revient dans la moyenne des pays européens,
00:51:39avec les chiffres qu'on a cités tout à l'heure,
00:51:41je ne pense pas qu'on soit demain un pays du tiers monde.
00:51:44En revanche, la difficulté d'avoir des marges de manœuvre
00:51:48extrêmement réduites, comme aujourd'hui, c'est que quand on a besoin d'argent,
00:51:51effectivement, on ne peut pas le sortir.
00:51:53En revanche, ce que fait l'Allemagne ?
00:51:55L'Allemagne, quand il y a des crises, effectivement,
00:51:57comme ils gèrent globalement bien leur budget,
00:51:59ils ont les moyens, au moment du Covid, c'était vraiment ça,
00:52:02c'est-à-dire de subventionner ceux qui doivent l'être.
00:52:05Et ensuite, ils redescendent la dépense publique,
00:52:08ils reviennent à des niveaux normaux, ce qui leur permet,
00:52:10le cas échéant à la crise suivante, d'avoir des marges de manœuvre adéquates.
00:52:13La difficulté en France, c'est que c'est toujours la même histoire,
00:52:16à chaque crise, on est à un certain niveau.
00:52:18Une fois que la crise est terminée, on reste à ce niveau-là
00:52:21et ensuite, à la prochaine crise, on remonte.
00:52:23Donc en fait, on ne fait que monter.
00:52:25Et c'est un mécanisme infernal.
00:52:27Je rappelais tout à l'heure que les Chiraciens ont rendu les clés
00:52:30en 2007 à Sarkozy, avec un niveau de dépense
00:52:35et des fondamentaux corrects.
00:52:37L'Allemagne ne nous avait pas encore dépassés
00:52:40et que finalement, depuis, les choses se sont aggravées.
00:52:44Donc, il y a un problème de génération politique aussi.
00:52:49Enfin, de courage politique, je crois.
00:52:51Tout le monde le sait.
00:52:52Vous parlez à tous les responsables politiques,
00:52:53ils savent qu'il faut prendre des mesures qui seront impopulaires.
00:52:55La difficulté, c'est que par lâcheté, par clientélisme,
00:52:58ils n'osent pas les prendre.
00:52:59Mais justement, c'est peut-être pour cela que Michel Barnier
00:53:02peut être l'homme de la situation, puisque sa carrière politique,
00:53:05elle est faite.
00:53:06Vous savez, à propos de courage politique,
00:53:08il y a eu en Allemagne les réformes arts.
00:53:10Il y a quelqu'un qui s'appelle Gerhard Schroeder
00:53:12qui a été battu, mais il a fait le boulot.
00:53:16Mais Merkel a bénéficié aussi de ces réformes
00:53:19qui ont effectivement assoupli le marché du travail
00:53:22et elle en a récolté les fruits des années après.
00:53:24Jean-Marie Godard.
00:53:25Si on prend les problèmes budgétaires,
00:53:27justement l'organisation de l'hôpital,
00:53:28on a un service, les urgences, qui est un service...
00:53:32Moi, je le disais, c'est des gens qui sont absolument formidables,
00:53:36qui sont merveilleux.
00:53:37On est vraiment au cœur de l'humanité.
00:53:39Moi, je les appelle les MacGyver de l'hôpital.
00:53:41Mais le problème, c'est qu'à chaque fois...
00:53:43En fait, ça fait 30 ans que la crise des urgences dure.
00:53:45À chaque fois que ça finit par exploser,
00:53:47qu'il y a des manifs, des mouvements sociaux,
00:53:49parce que les gens ne peuvent plus,
00:53:50on fait un grand plan urgence.
00:53:52On injecte de l'argent, ça calme les choses.
00:53:55Et puis, 5 ans plus tard, on recommence.
00:53:57C'est que vous avez un service hospitalier
00:53:59auquel on fait porter des tas de choses
00:54:01dont à la base, il n'est pas tributaire.
00:54:04C'est-à-dire que tout ce qui dysfonctionne en amont,
00:54:06ça finit aux urgences.
00:54:07Et derrière, il y a un bouchon avec des services
00:54:10qui disent, moi, les patients des urgences,
00:54:12je n'en veux pas, je garde mes vies.
00:54:14À commencer par l'État de la médecine de ville
00:54:16qui est absolument désastreux.
00:54:17Et le problème, c'est que tout ce problème-là
00:54:19se retrouve aux urgences.
00:54:20Donc, au lieu de régler un peu
00:54:22la question d'organisation en amont et en aval,
00:54:24on met de l'argent régulièrement là-dedans.
00:54:28Ça devient un peu impuissant.
00:54:29Si on ne peut plus mettre d'argent,
00:54:31effectivement, Benoît Perrin,
00:54:32il va maintenant falloir penser autrement,
00:54:34en réorganisant.
00:54:35C'est un petit peu ça.
00:54:36La mieux avec moins change.
00:54:37Oui, et puis la santé, je crois qu'il y a 3 acteurs
00:54:39si vous êtes d'accord avec cette conviction.
00:54:43C'est que vous avez d'un côté le patient,
00:54:45de l'autre côté le service administratif
00:54:46et après les soins.
00:54:47J'ai l'impression que depuis 20 ans,
00:54:49on demande toujours des efforts au même,
00:54:51c'est-à-dire, très concrètement,
00:54:52au personnel soignant.
00:54:53On ne demande rien.
00:54:54On demande très peu aux patients.
00:54:55Comme vous le savez, on a un reste à charge
00:54:57des plus faibles d'Europe, à peu près 7%.
00:54:59Donc, on ne demande pas d'efforts aux patients.
00:55:01On augmente considérablement l'aspect administratif.
00:55:04On sait que beaucoup de médecins vous expliquent
00:55:06qu'ils passent plus de 50% de leur temps quasiment
00:55:08devant des tableaux Excel.
00:55:09Ils font de moins en moins de médecine
00:55:11et de plus en plus d'Excel.
00:55:13Idem pour les infirmières.
00:55:14Et donc, en fait, celui qui doit faire des efforts,
00:55:16c'est celui finalement qui est au cœur du système,
00:55:18c'est-à-dire le personnel soignant.
00:55:20Et il n'y a qu'à lui qu'on demande des efforts.
00:55:22Et nous suivrons tout cela de très près, bien évidemment.
00:55:25Dans un instant, nous allons nous interroger.
00:55:27Le sort de Michel Barnier est-il suspendu
00:55:29au Rassemblement national ?
00:55:31Vous nous donnerez vos avis respectifs dans un instant.
00:55:34Mais avant, il est 23h.
00:55:35Bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
00:55:37On va faire un point sur les toutes dernières actualités.
00:55:39Adrien Spiteri est avec nous.
00:55:41Re-bonsoir mon cher Adrien.
00:55:46Re-bonsoir Olivier, re-bonsoir à tous.
00:55:48Plusieurs manifestations ont eu lieu aujourd'hui en France.
00:55:51A l'initiative de la gauche à Paris,
00:55:5326 000 personnes étaient présentes,
00:55:55160 000 selon les organisateurs.
00:55:57Pour la France insoumise, le président a réalisé
00:55:59un coup de force démocratique
00:56:01en refusant de nommer Lucie Casté à Matignon.
00:56:04Y avait-il un professeur devant chaque classe
00:56:06à la rentrée ?
00:56:07Non, selon une enquête menée par le 1er syndicat du second degré.
00:56:10Le SNES-FSU assure qu'il manquait au moins un professeur
00:56:13dans 56% des collèges et lycées.
00:56:16Ce sondage a été mené dans 893 établissements français.
00:56:20Et puis, le sanctuaire de Lourdes a été partiellement inondé
00:56:23hier soir, provoquant la fermeture de la grotte.
00:56:25Le directeur de la communication du sanctuaire précise
00:56:27qu'aucun blessé n'est à déplorer.
00:56:29Les Hautes-Pyrénées avaient été placées par Météo France
00:56:32en alerte pour plus d'inondations.
00:56:35Des images impressionnantes, effectivement.
00:56:37Merci mon cher Adrien.
00:56:39Adrien Spiteri, que vous retrouverez à minuit
00:56:41pour l'édition de la nuit.
00:56:42Cette interrogation à présent.
00:56:44Le sort de Michel Barnier est-il suspendu au Rassemblement National ?
00:56:47Le RN semble bien, effectivement, devenir le maître du jeu
00:56:50au sein des forces de droite à l'Assemblée Nationale.
00:56:53Dans ses premières déclarations,
00:56:55Marine Le Pen n'a pas appelé à une censure automatique du gouvernement.
00:56:59Vous le rappeliez, il y a un instant, Raphaël Stainville.
00:57:01On fait le point avec Jean-Michel Decaze et Adrien Spiteri.
00:57:03On en parle ensuite.
00:57:09Éviter d'être renversé.
00:57:11Ce sera l'une des premières missions de Michel Barnier.
00:57:14Pour y parvenir, le nouveau Premier ministre va devoir
00:57:17composer avec les oppositions,
00:57:19à commencer par le RN.
00:57:22Je n'ai rien ou pas grand-chose de commun avec les thèses
00:57:25ou les idéologies du RN.
00:57:28Je respecte.
00:57:30Il y a près de 11 millions de Français
00:57:32qui ont voté pour le Rassemblement National
00:57:34et leur voix compte.
00:57:36Michel Barnier l'assure, il rencontrera Marine Le Pen.
00:57:40Car la chef du nouveau groupe RN à l'Assemblée
00:57:42détient la clé de sa survie au gouvernement
00:57:44au cours des prochains mois.
00:57:46Pour le moment, elle semble écarter l'option
00:57:48d'une censure de prime à bord.
00:57:50Monsieur Michel Barnier semble répondre au moins
00:57:54aux premiers critères que nous avions réclamés,
00:57:58c'est-à-dire un homme qui soit respectueux
00:58:00des différentes forces politiques
00:58:02et capable de pouvoir s'adresser au RN,
00:58:05qui est le premier groupe de l'Assemblée nationale.
00:58:07Sur X, elle dit vouloir attendre le discours
00:58:09de politique générale, mais assure que son parti
00:58:12ne participera pas au prochain gouvernement.
00:58:15Des mesures sur le pouvoir d'achat ou la lutte
00:58:17contre l'immigration sont attendues.
00:58:19Sur ce dernier point, Michel Barnier promet
00:58:21que la maîtrise des flux migratoires
00:58:23sera l'une de ses priorités.
00:58:28Peut-être pour être complet, ces dernières
00:58:30déclarations de Jordan Bardella, il s'est exprimé
00:58:32ce soir à 20h chez nos confrères de TF1.
00:58:34Il a assuré ne pas vouloir participer
00:58:36au désordre institutionnel et au chaos démocratique
00:58:39en reversant d'emblée le futur gouvernement
00:58:41de Michel Barnier, avec qui il n'a eu
00:58:43aucune discussion directement, précise-t-il
00:58:46le nouveau Premier ministre.
00:58:48Je le jugerai sur pièce, ce qui ne sous-entend pas
00:58:50qu'il n'y aura pas de censure
00:58:52durant son action.
00:58:54Peut-être ce premier constat,
00:58:57le Rassemblement national est au cœur
00:58:59de la vie politique aujourd'hui en France,
00:59:02alors que c'est vrai qu'auparavant,
00:59:04c'était le parti qui était mis sur le côté.
00:59:06Est-ce que c'est sain, en tout cas,
00:59:08démocratiquement, selon vous ?
00:59:10En tout cas, c'est le parti, en tant que parti,
00:59:13qui a le plus de députés à l'Assemblée nationale.
00:59:16Il n'y a pas eu une formation, une étiquette
00:59:19qui puisse revendiquer autant de députés.
00:59:22Il a obtenu des résultats considérables
00:59:24au premier tour des législatives.
00:59:26On a vu le mécanisme du barrage républicain
00:59:30l'empêcher de toucher les dividendes
00:59:34de sa progression.
00:59:36Mais progression, il y a,
00:59:38c'est une évidence absolue.
00:59:40On a vu aussi, Anne Hidalgo l'a dit,
00:59:43que la gauche a laissé passer
00:59:45la possibilité de soutenir
00:59:48la nomination de Bernard Cazeneuve
00:59:50en homme de gauche à Matignon.
00:59:52Il n'y a pas 36 solutions
00:59:54dès lors que vous vous trouvez
00:59:56dans cette configuration.
00:59:58Évidemment, Marine Le Pen
01:00:00occupe une place tout à fait prépondérante.
01:00:04Il ne faut pas oublier non plus
01:00:06que le groupe macroniste
01:00:10compte également, et ses alliés.
01:00:12Vous avez une centaine de macronistes,
01:00:15166 députés, entre les macronistes,
01:00:20ceux qui suivent Édouard Philippe,
01:00:24et puis le Centre.
01:00:27Donc, ça fait du monde.
01:00:29Or, dans ce groupe-là,
01:00:31on l'a vu d'ailleurs les années précédentes,
01:00:34il n'y a pas unité de vue,
01:00:36ni unité politique.
01:00:38Alors, le programme qui conviendrait
01:00:41au Rassemblement national,
01:00:44conviendrait-il à l'aile gauche
01:00:47de la macronie ?
01:00:49Je n'en suis pas persuadée du tout.
01:00:51C'est vraiment un jeu d'équilibre
01:00:53tellement compliqué que,
01:00:55aujourd'hui, je peine à comprendre,
01:00:58bien qu'un homme puisse changer les choses
01:01:01par sa force de caractère
01:01:03ou par son habileté,
01:01:05c'est pour jamais un miracle peut-être venir,
01:01:07mais vu les équilibres
01:01:09ou les déséquilibres actuels
01:01:11à l'Assemblée nationale,
01:01:13je ne vois pas comment Michel Barnier
01:01:15puisse faire une réforme d'envergure.
01:01:17Et en tout cas, il devra écouter
01:01:19le Rassemblement national
01:01:21et qu'il l'a promis.
01:01:23Michel Barnier est sous la surveillance
01:01:25du Rassemblement national.
01:01:27Aujourd'hui, on va peut-être aussi revenir
01:01:29sur cette réponse de Michel Barnier.
01:01:31Je suis un Premier ministre
01:01:33sous surveillance démocratique,
01:01:35a-t-il répondu ?
01:01:37En tout cas, on voit que le RN est désormais
01:01:39devenu un parti incontournable
01:01:41et Michel Barnier devra faire avec,
01:01:43ce qui est extrêmement juste.
01:01:45D'abord, il y a une première donne,
01:01:47c'est qu'il sait que le nouveau Front populaire,
01:01:49dès qu'il en aura l'occasion,
01:01:51posera une motion de censure contre lui.
01:01:53Reste parmi ses alliés
01:01:55ou en tout cas
01:01:57ceux qui pourraient composer avec lui
01:01:59Horizons, Renaissance,
01:02:01des partis
01:02:03qui ne sont pas forcément
01:02:05sur sa ligne.
01:02:07Et puis, il reste le RN
01:02:09qui, jusqu'à présent,
01:02:11lui octroie un sursis.
01:02:13Combien de temps ça va durer ? On ne sait pas.
01:02:15Lui, il a intégré qu'il était
01:02:17Premier ministre par effraction,
01:02:19c'est un miraculé.
01:02:21Il est issu d'un groupe parlementaire
01:02:23qui compte 47 députés
01:02:25et il se retrouve
01:02:27par une sorte
01:02:29de miracle parce que
01:02:31c'était probablement la personnalité
01:02:33qui, sur son nom,
01:02:37n'était pas susceptible
01:02:39d'être immédiatement renversé par une motion
01:02:41de censure soutenue par le RN
01:02:43d'être à Matignon.
01:02:45Il a intégré ça.
01:02:47Il n'est pas stupide, il a l'expérience.
01:02:49Donc, il va du faire composer avec cette force politique
01:02:51tout en essayant de ne pas
01:02:53froisser ce bloc central
01:02:57qui trouve extrêmement
01:02:59yurtiquant la moindre proposition du RN.
01:03:01Donc, effectivement,
01:03:03c'est une porte
01:03:05étroite dans laquelle il va falloir
01:03:07pour lui se glisser
01:03:09un trou de souris
01:03:11pour pouvoir durer
01:03:13ne serait-ce que quelques semaines ou quelques mois.
01:03:15Je vous propose d'écouter la réponse de Michel Barnier
01:03:17à Jordan Bardella
01:03:19quand le RN,
01:03:21Jordan Bardella plus précisément,
01:03:23lui dit que vous êtes sous la surveillance du RN.
01:03:25On va écouter sa réponse.
01:03:27C'était cet après-midi.
01:03:29Moi, je suis sous surveillance
01:03:31de tous les Français.
01:03:33Le gouvernement est sous la surveillance démocratique
01:03:35de tous les Français
01:03:37et de
01:03:39tous les groupes politiques
01:03:41qui sont constitués de députés
01:03:43représentants du peuple
01:03:45dans sa diversité.
01:03:47Donc, je suis effectivement, c'est normal,
01:03:49c'est même la règle,
01:03:51le gouvernement est sous la surveillance démocratique
01:03:53de tous les Français, de tous les groupes politiques.
01:03:55C'est assez habile
01:03:57Benoît Perrin, finalement, cette réponse de Michel Barnier.
01:03:59C'est très malin parce qu'effectivement,
01:04:01il évite de dire qu'il est entre les mains du RN
01:04:03ce qui est, on l'a dit, objectivement le cas.
01:04:05Mais là, c'est la démocratie qui veut ça.
01:04:07Je veux dire, Gilles te l'a très bien dit.
01:04:09C'est le premier groupe à l'Assemblée nationale.
01:04:11C'est compliqué de faire sans eux quand même.
01:04:13Deuxièmement, Michel Barnier, quand on voit son programme
01:04:15de 2021, lorsqu'il était candidat
01:04:17à la primaire de la droite, on voit qu'en tout cas
01:04:19dans ses convictions, et d'ailleurs il avait surpris
01:04:21beaucoup d'observateurs de la vie politique,
01:04:23il s'était, on va dire, pardon du terme,
01:04:25mais un petit peu radicalisé sur ses positions
01:04:27et on a tendance à dire qu'il était très ambitieux
01:04:29sur l'aspect des finances publiques, sur l'aspect sécuritaire,
01:04:31sur l'immigration, sur l'économie.
01:04:33Et là, il était, donc on va dire,
01:04:35spontanément, il ne devrait pas être
01:04:37en désaccord total, contrairement à ce qu'il dit,
01:04:39avec le RN.
01:04:41Mais la difficulté, ça va être
01:04:43effectivement qu'il va être obligé, comme il sait
01:04:45qu'il aura le nouveau Front populaire
01:04:47qui va à longueur de temps hurler
01:04:49dans l'Assemblée, très probablement, et puis
01:04:51engager une émotion de censure, il est obligé
01:04:53de plaire au RN. Donc moi, la seule question
01:04:55que je me pose, c'est sur les sujets
01:04:57économiques et sur le sujet de la retraite,
01:04:59on a vu déjà qu'il commence à un petit peu,
01:05:01vous avez vu, dans la déclaration d'aujourd'hui,
01:05:03on va essayer... Exactement.
01:05:05Il n'est pas fermé sur le fait, non pas
01:05:07d'abroger cette réforme qui, encore une fois,
01:05:09est fondamentale, y compris pour les marchés financiers,
01:05:11pour l'Europe, pour les comptes publics français,
01:05:13mais en revanche, il n'est pas fermé à l'idée
01:05:15de faire des amendements. Et ces amendements,
01:05:17et bien peut-être que
01:05:19ils sont dictés
01:05:21par une position assez ambiguë sur le sujet
01:05:23des retraites du RN,
01:05:25dont on sait qu'a priori,
01:05:27la réforme des retraites n'est pas
01:05:29un minimum revu, et bien le RN
01:05:31risque d'engager une motion de censure.
01:05:33On va essayer de s'interroger sur la méthode Barnier.
01:05:35Je vous donne la parole dans un instant Hubert Coudurier,
01:05:37mais on va réécouter le nouveau Premier
01:05:39ministre sur son état d'esprit,
01:05:41cet après-midi. Écoutez-le.
01:05:45Moi, je ne vais pas perdre de temps dans des polémiques.
01:05:47J'entends des mots,
01:05:49coup de force, on vient de le prononcer,
01:05:51on n'est pas dans cet état d'esprit-là.
01:05:53L'esprit, c'est de rassembler autour
01:05:55d'un projet d'action gouvernementale,
01:05:57coopération,
01:05:59le plus grand nombre possible de députés.
01:06:01Il n'y a pas de coup de force.
01:06:03Vous verrez sans doute que
01:06:05le nombre de députés qui,
01:06:07d'une manière ou d'une autre, exprimeront leur soutien
01:06:09ou leur confiance sera le plus important
01:06:11dans une Assemblée qui est très partagée.
01:06:15Rassemblement, coopération,
01:06:17Hubert Coudurier,
01:06:19est-ce qu'effectivement, il y a une certaine
01:06:21sagesse, on ne peut pas le nier,
01:06:23que vous partagiez ou pas
01:06:25ses idées politiques, une certaine sagesse,
01:06:27c'est un profil assez rassurant.
01:06:29Au fond, est-ce qu'il va pouvoir rassembler,
01:06:31il va pouvoir réussir à faire coopérer différents partis ?
01:06:33Déjà, survivre.
01:06:35Assis, les épreuves,
01:06:37le discours de politique générale,
01:06:39le budget,
01:06:41la réforme des retraites.
01:06:43Celui qui s'est fait ramasser assez vite,
01:06:45c'est Jean-Philippe Tenry, parce qu'il l'avait comparé
01:06:47à Jurassic Park, on lui a dit,
01:06:49au RN, que ce n'étaient pas les bons éléments
01:06:51de langage. Ensuite, Jordan Bardella,
01:06:53forcément un peu frustré, lui, se voyait
01:06:55matignon.
01:06:57Ensuite, je pense que...
01:06:59J'ai oublié Gabriel Attal.
01:07:01Il l'a remis à sa place.
01:07:03Des petits jeunes ont essayé de prendre
01:07:05au piège Michel Barnier,
01:07:07il y en a eu plusieurs.
01:07:09Il a déjà le sens de la punchline.
01:07:11Ensuite, je pense
01:07:13qu'il va y avoir une négociation
01:07:15avec le RN,
01:07:17qui sera forcément subtile.
01:07:19Quand on dit la France se droitise,
01:07:21elle se droitise sur le régalien,
01:07:23sur le social, elle se gauchise.
01:07:25Le problème, c'est le principe de réalité.
01:07:27C'est qu'on est dans une arithmétique électorale
01:07:29maintenant assez complexe.
01:07:31Il va falloir que
01:07:33l'opinion, en tout cas celle
01:07:35qui conteste et manifeste,
01:07:37comme aujourd'hui, comprenne comment ça marche.
01:07:39Quels sont nos fondamentaux ?
01:07:41On ne peut pas non plus vivre...
01:07:43C'est vrai que c'est ce qui se passe aux Etats-Unis,
01:07:45c'est le populisme à la Trump.
01:07:47Ensuite,
01:07:49je pense que
01:07:51même si, quand il a proposé
01:07:53son moratoire sur l'immigration,
01:07:55il a fait tousser à Bruxelles,
01:07:57il fait quelques ouvertures,
01:07:59mais il ne va pas remettre en cause
01:08:01la réforme, qui de toute façon
01:08:03est déjà un peu dépassée et qu'il faudra peut-être
01:08:05aggraver, comme le suggère Edouard Philippe.
01:08:07Mais il va quand même être obligé de lâcher
01:08:09un certain nombre de choses,
01:08:11sur les petites retraites, sur les agriculteurs,
01:08:13mais sur l'immigration,
01:08:15il va faire un pas vers eux.
01:08:17Il l'a déjà fait,
01:08:19mais au moment de la primaire.
01:08:21Je ne sais pas s'il va proposer un moratoire pour l'immigration,
01:08:23mais là, les Français attendent quelque chose.
01:08:25Donc tout ça,
01:08:27ça va cheminer un peu en parallèle.
01:08:29A mon avis, il est sur les deux pédales.
01:08:31Michel Barnier, qui connaît par cœur
01:08:33les arcanes de Bruxelles,
01:08:35est-ce que c'est un atout ou alors
01:08:37une soumission ? C'est une question que l'on peut se poser également,
01:08:39mais vous l'y réagir, peut-être.
01:08:41Oui, pour rebondir sur la méthode
01:08:43de Barnier et sa capacité
01:08:45à savoir négocier,
01:08:47je pense que l'une des grandes forces
01:08:49de Michel Barnier,
01:08:51et qui lui est reconnue quasiment par tous,
01:08:53c'est ses capacités
01:08:55à négocier. Lors
01:08:57du Brexit, la négociation du Brexit,
01:08:59il a su
01:09:01non seulement composer avec
01:09:03Boris Johnson, mais aussi avec
01:09:05qui, d'ailleurs, lui a rendu
01:09:07un certain nombre d'hommages
01:09:09dans ses capacités
01:09:11à maintenir le dialogue, mais aussi
01:09:13avec les 27, parce que les intérêts des 27
01:09:15dans le cadre de la sortie
01:09:17de la Grande-Bretagne
01:09:19étaient très divergents sur un certain
01:09:21nombre de sujets, et il est parvenu
01:09:23à maintenir tout le monde autour de la table des négociations
01:09:25au point qu'un Orban
01:09:27aussi, qui est très différent
01:09:29de lui, ne tarie pas des loges.
01:09:31Donc, c'est sa capacité
01:09:33à pouvoir maintenir un lien
01:09:35avec des gens qui lui sont
01:09:37très opposés, parce qu'il sait se montrer
01:09:39probablement, comme il le dit,
01:09:41à longueur de temps
01:09:43respectueux de ses interlocuteurs. Je pense
01:09:45que c'est peut-être l'une de ses
01:09:47de ses
01:09:49de ses traits de caractère.
01:09:51Un homme difficilement détestable,
01:09:53c'est ce qu'on peut entendre aussi
01:09:55depuis hier, c'est-à-dire que les gens qui l'ont rencontré
01:09:57en témoignent.
01:09:59Il est extrêmement pour toi, extrêmement maître
01:10:01de sa parole
01:10:03et de son attitude, ce qui fait du bien d'ailleurs
01:10:05dans le climat actuel.
01:10:07C'est agréable, mais il a mauvais caractère.
01:10:09Pour bien le connaître,
01:10:11ça ne veut pas dire qu'il se laisse
01:10:13marcher sur les pieds.
01:10:15Il n'est évidemment jamais
01:10:17grossier, jamais impoli,
01:10:19mais vraiment, il faut compter avec lui.
01:10:21Mais juste pour
01:10:23rebondir un tout petit peu sur ce que disait
01:10:25Raphaël, moi je trouve que le gros
01:10:27danger en ce moment, qui se profile
01:10:29à l'horizon, c'est
01:10:31l'immobilisme total.
01:10:33Il dure pour ne rien faire, pour attendre
01:10:35cette fichue année qui nous sépare
01:10:37encore de la date à laquelle on pourra
01:10:39de nouveau dissoudre l'Assemblée nationale.
01:10:41Un peu peur dans le profil de Barnier, c'est
01:10:43précisément cette obsession du consensus.
01:10:45Je pense qu'aujourd'hui, on n'a pas besoin de quelqu'un qui
01:10:47soit en mesure de parler avec tout le monde. On a besoin de quelqu'un qui
01:10:49prête des décisions.
01:10:51Même si elles sont difficiles.
01:10:53Et qui arrive à convaincre les Français
01:10:55de l'urgence d'agir. On n'a pas besoin de quelqu'un
01:10:57qui négocie avec tout le monde. En tout cas, il négocie
01:10:59mais on ne veut qu'à la fin qu'il tranche.
01:11:01Il est grandement aidé en cela par la gauche.
01:11:03On est parti, et je pense
01:11:05que c'était peut-être l'idée initiale
01:11:07de Michel Barnier, de composer
01:11:09un grand gouvernement
01:11:11qui irait de la gauche,
01:11:13de la social-démocratie
01:11:15à la droite
01:11:17républicaine.
01:11:19Et je pense que la manière très univoque
01:11:21dont la gauche comporte
01:11:23à son égard, à l'égard
01:11:25du bloc central
01:11:27font qu'il a de moins en moins
01:11:29de raisons
01:11:31finalement d'essayer
01:11:33de composer avec des
01:11:35ministres venus du Parti Socialiste
01:11:37ou des écologistes.
01:11:39Cela a été dit par Benoît Perrin
01:11:41mais s'il se contente
01:11:43d'essayer de trouver des majorités
01:11:45dans l'opinion
01:11:47par des artifices
01:11:49ou en tout cas par une habilité
01:11:51parvenir à les imposer au Parlement
01:11:53je pense que c'est ça sa plus grande force.
01:11:55C'est de jouer l'opinion contre ceux qui
01:11:57se refusent à réformer le pays.
01:11:59Je pense que
01:12:01on a été privé de campagne électorale
01:12:03par Emmanuel Macron
01:12:05qui s'est appuyé sur l'effet
01:12:07de rapport comme on l'a dit
01:12:09parce que c'était le déclenchement de la guerre en Ukraine
01:12:11il en a profité
01:12:13ensuite il n'a pas tellement tiré les leçons
01:12:15de sa majorité relative pour faire une coalition
01:12:17c'est le moins qu'on puisse dire
01:12:19et je me demande si on ne va pas
01:12:21peut-être, c'est un espoir, mais avec Michel Barnier
01:12:23entrer dans la nécessaire
01:12:25mise à plat
01:12:27de l'Etat français, de ses imperfections
01:12:29et du fait qu'on est
01:12:31dans un modèle qui est à bout de souffle
01:12:33et qu'on ne peut plus continuer
01:12:35de toute façon il va être obligé de prendre des décisions
01:12:37le budget est là, il faut le faire
01:12:39et il n'est pas du tout facile à faire
01:12:41donc il ne pourra pas faire du sur place
01:12:43il ne pourra pas faire de la communication
01:12:45il ne pourra pas multiplier
01:12:47les commémorations
01:12:49Il n'y a pas de majorité
01:12:51pour engager une politique d'économie drastique
01:12:53C'est le problème
01:12:55C'est le problème avec le Rassemblement National
01:12:57c'est que Marine Le Pen
01:12:59ne peut pas non plus perdre son électorat
01:13:01qui à certains égards
01:13:03pense de la même manière que la France insoumise
01:13:05sur les questions sociales
01:13:07et populaires
01:13:09mais en même temps
01:13:11elle a besoin de respectabilité
01:13:13on a vu que l'opération de mission orbite de Jordan Bardella
01:13:15ça a été un échec
01:13:17parce qu'il n'était pas au niveau
01:13:19et donc elle, elle est en train de monter
01:13:21en puissance
01:13:23elle a quand même fait un certain nombre de concessions
01:13:25d'abord sur l'euro
01:13:27là, c'est elle maintenant
01:13:29c'est l'objectif 2027
01:13:31et de la manière qu'elle aura
01:13:33d'accompagner le mouvement
01:13:35mais ça va être un jeu politique très subtil
01:13:37elle a aussi beaucoup à gagner
01:13:39et à perdre
01:13:41Toujours est-il que tout est priorité
01:13:43aujourd'hui on a parlé de l'école, on a parlé de l'hôpital
01:13:45il y a l'agriculture également
01:13:47alors Michel Barnier c'est notable
01:13:49qui a fait part de ses pensées
01:13:51pour les agriculteurs, pour les pêcheurs également
01:13:53on le rappelle, Michel Barnier
01:13:55qui a été ministre de l'agriculture de 2007 à 2009
01:13:57un secteur toujours en crise
01:13:59après les manifestations importantes
01:14:01souvenez-vous du début d'année
01:14:03le projet de loi dit d'orientation agricole
01:14:05eh bien il est bloqué
01:14:07il est bloqué au niveau du Sénat
01:14:09dans l'attente d'un nouveau ministre pour le porter
01:14:11et dans les exploitations françaises
01:14:13toujours moins nombreuses, eh bien les mauvaises nouvelles
01:14:15elles s'accumulent
01:14:17mauvaise récolte, pris toujours par rémunérateur
01:14:19notamment pour le lait
01:14:21et la viande bovine
01:14:23alors on va regarder ce reportage
01:14:25chez un jeune couple d'éleveurs
01:14:27qui avait bloqué une route nationale en Bretagne
01:14:29chez vous mon cher Hubert d'ailleurs au début de l'année
01:14:31regardez
01:14:35c'est une exploitation familiale
01:14:37traditionnelle en Bretagne
01:14:39à sa tête la quatrième génération
01:14:41un jeune couple de 28 et 29 ans
01:14:43elle est en charge des vaches laitières
01:14:45lui des cultures
01:14:47et comme la météo Mossade
01:14:49depuis les manifestations de janvier
01:14:51la priorité est toujours la même
01:14:53se dégager du revenu
01:14:55parce que là au niveau de trésorerie
01:14:57c'est toujours hyper tendu dans les exploitations
01:14:59je pense qu'on ne doit pas être les seuls dans le même cas
01:15:01nous franchement c'est compliqué
01:15:03et on aimerait bien pouvoir
01:15:05vivre de notre métier
01:15:0729 janvier dernier
01:15:09pendant 4 jours ils avaient bloqué
01:15:11cette route nationale très fréquentée
01:15:13en Bretagne, 7 mois plus tard
01:15:15le projet de loi d'orientation agricole
01:15:17est en stand-by dans l'attente
01:15:19d'un futur ministre de l'agriculture
01:15:21frustration
01:15:23il n'y a pas grand chose qui a changé
01:15:25c'est toujours plus de
01:15:27contraintes en termes de réglementation
01:15:29le prix pour moi il n'y en a toujours
01:15:31pas suffisamment par rapport aux charges
01:15:33qu'on a
01:15:35nous on crée le produit
01:15:37c'est nous le premier acteur de cette valeur
01:15:39et les gens qui la conditionnent
01:15:41ou qui la revendent
01:15:43ces jeunes éleveurs demandent
01:15:45une application plus stricte de la loi
01:15:47pour une meilleure répartition
01:15:49des marges. Après une petite
01:15:51semaine de vacances cet été
01:15:53et un banquier qui leur refuse toujours
01:15:55le prêt pour retaper leur maison
01:15:57le moral en a pris un coup
01:15:59de là à repartir en manifestation
01:16:01ça aussi il n'y croit plus trop
01:16:05alors ce reportage
01:16:07nous aurions pu le jouer
01:16:09le passer il y a un an
01:16:11rien absolument rien
01:16:13n'a changé depuis janvier
01:16:15ce coup de projecteur avec la colère des agriculteurs
01:16:17et cette démonstration de force
01:16:19nous en souvenons tous, on se souvient aussi de Gabriel Attal
01:16:21dans une exploitation
01:16:23lire son texte sur une botte de foin
01:16:25on se souvient des dizaines
01:16:27et des dizaines de mesures parfois indigestes
01:16:29on ne comprenait pas tout autour de ce plateau
01:16:31ces mesures annoncées mais finalement
01:16:33Hubert Coudurier tout est resté comme avant
01:16:35coup de projecteur et puis voilà
01:16:37c'est à dire que la loi d'orientation agricole
01:16:39n'a pas été votée
01:16:41il y a un certain nombre de choses qui ont été bloquées
01:16:43également la loi sur l'assurance chômage
01:16:45et ce qui est compliqué
01:16:47c'est que sur l'agriculture
01:16:49tout ne va pas mal
01:16:51notamment en Bretagne
01:16:53mais il y a effectivement 20% des agriculteurs
01:16:55qui peinent à survivre
01:16:57et donc c'est deux
01:16:59dont il faut s'occuper
01:17:01je pense qu'en tant que ministre de l'agriculture
01:17:03il est peut-être un peu plus au fait des dossiers
01:17:05que Gabriel Attal
01:17:07il a dit
01:17:09je le répète
01:17:11c'est que
01:17:13il était surpris
01:17:15du niveau d'impréparation et de méconnaissance
01:17:17des dossiers des petits marquis
01:17:19qu'il a croisés au cours de la passation de pouvoir
01:17:21donc
01:17:23maintenant le problème
01:17:25c'est que l'agriculture dans son ensemble
01:17:27il y a aussi un problème
01:17:29c'est qu'on importe de plus en plus de produits étrangers
01:17:31on est en train de perdre nos positions
01:17:33qui étaient tout de même très fortes
01:17:35donc c'est le modèle français
01:17:37qu'il faut revoir de A à Z
01:17:39je ne suis pas certain
01:17:41qu'il ait le temps
01:17:43et la majorité
01:17:45de le faire
01:17:47ça et un problème de normes
01:17:49Ursula von der Leyen a été reconduite
01:17:51à la tête de l'Europe
01:17:53pour les agriculteurs français notamment
01:17:55mais pas seulement, c'est elle qui symbolise
01:17:57le mammouth bureaucratique
01:17:59on n'a pas vu du tout
01:18:01d'amélioration de ce point de vue là
01:18:03encore une fois comme pour l'hôpital
01:18:05ça, ça ne coûtait rien
01:18:07Alors justement, Baudouin Perrin, il connait très bien
01:18:09C'est amusant que
01:18:11Judith évoque les normes
01:18:13c'est justement le bouquin
01:18:15le seul livre qui trône
01:18:17sur son bureau
01:18:19c'est le livre de Jean-Denis Combrexel
01:18:21Les normes à l'assaut de la démocratie
01:18:23et donc je pense qu'il est très conscient
01:18:25je pense qu'il est très conscient
01:18:27que c'est un problème qu'il va falloir peut-être
01:18:29C'est quand même l'inventeur du principe de précaution
01:18:31Enfin l'inventeur, ce n'est pas lui qui l'a inventé
01:18:33mais c'est lui qui l'a introduit dans la législation
01:18:35française en 1995
01:18:37Alors justement, Baudouin Perrin, il connait très bien les arcanes
01:18:39de Bruxelles, Michel Barnier, il connait également
01:18:41très bien l'agriculture, il a été ministre de l'agriculture
01:18:43je le disais, alors finalement
01:18:45cette connaissance, cette proximité
01:18:47avec Bruxelles, avec Ursula von der Leyen
01:18:49qui a salué chaleureusement sa nomination
01:18:51est-ce que c'est un atout
01:18:53selon vous, effectivement, notamment pour
01:18:55les agriculteurs ou au contraire
01:18:57c'est une soumission qui peut être un peu
01:18:59péchante ? Ce qui est un peu curieux avec Michel Barnier
01:19:01c'est qu'on a l'impression que ça range tout le monde en fait, quels que soient les sujets
01:19:03qu'on embrasse, à chaque fois, on dit
01:19:05finalement c'est l'homme de la situation
01:19:07Les agriculteurs, franchement
01:19:09c'est la profession que je pense qu'il doit recueillir auprès
01:19:11des français le plus grand taux de sympathie
01:19:13ou d'empathie, pour deux raisons
01:19:15parce qu'on a l'impression de voir nos ancêtres, pour partie
01:19:17d'entre nous, pour quasiment tous d'ailleurs
01:19:19et deux, parce que c'est vraiment la France
01:19:21qui travaille et qui ne s'en sort pas
01:19:23et les agriculteurs
01:19:25ce qu'ils ont traduit dans les manifestations
01:19:27d'il y a quelques mois
01:19:29c'est effectivement deux mots français, MAUX
01:19:31c'est trop d'impôts, trop de normes
01:19:33d'ailleurs j'en profite pour dire qu'il y a un excellent bouquin
01:19:35d'un conseiller d'Etat qui s'appelle Christophe Ehoch-Duval
01:19:37qui a écrit l'inflation normative
01:19:39et en fait il montre effectivement que
01:19:41le droit est
01:19:43très bavard et en fait on voit une explosion
01:19:45du nombre de mots publiés
01:19:47au journal officiel. Donc c'est, je veux dire
01:19:49l'histoire de l'inflation normative c'est pas que une impression
01:19:51c'est vraiment, ça se mesure
01:19:53réellement. Deuxièmement sur l'histoire des impôts
01:19:55on sait bien que les agriculteurs
01:19:57effectivement on tire la langue aussi parce qu'ils ont énormément
01:19:59de charges et qu'on a l'impression
01:20:01qu'ils sont un peu seuls et s'il y a bien
01:20:03des gens à aider, et ça ça va être un
01:20:05vrai sujet qui va se poser
01:20:07à Michel Barnier
01:20:09dans les mois qui viennent, c'est essayer de
01:20:11désmicardiser la France, ce qu'a tenté de faire
01:20:13en tout cas dans les mots encore une fois
01:20:15Attal, l'enjeu
01:20:17aujourd'hui c'est que le travail rémunère davantage
01:20:19pour que le travail rémunère davantage
01:20:21il faut évidemment moins de charges, mais le problème
01:20:23c'est que comme notre système
01:20:25de protection sociale est vraiment
01:20:27majoritairement basé sur le travail, il va falloir
01:20:29se poser, je crois, la question
01:20:31du financement de notre
01:20:33modèle de protection sociale
01:20:35et je crois qu'on va être obligé de se poser
01:20:37la question de qu'est-ce qui doit
01:20:39le financer et très concrètement
01:20:41est-ce que la consommation ne doit pas aussi
01:20:43financer notre modèle de protection sociale
01:20:45pour que par exemple, les touristes
01:20:47quand ils viennent en France, ils paient de la TVA
01:20:49est-ce qu'on ne pourrait pas se servir d'une partie
01:20:51de cet argent pour financer encore davantage
01:20:53enfin pour financer, pardon, notre modèle
01:20:55de protection sociale et alléger
01:20:57les cotisations des salariés, autrement dit
01:20:59que notre modèle social ne repose plus exclusivement
01:21:01sur le travail comme aujourd'hui, mais aussi en partie
01:21:03sur la consommation.
01:21:05La vraie réforme est-ce que ça serait la capitalisation pour les retraites ?
01:21:07Alors il y a ça aussi, vous avez raison, il y a ça aussi
01:21:09Les retraites c'est 25% de la dépense
01:21:11publique en France, je veux dire, on ne peut pas
01:21:13parler de réduction de la dépense publique si on ne parle
01:21:15pas des retraites, 25% de la dépense
01:21:17si on ne parle pas d'assurance maladie
01:21:19encore 25% de la dépense.
01:21:21Donc quelques pistes qui seront peut-être sur le bureau
01:21:23de Michel Barnier dans les prochains jours
01:21:25en tout cas, lui, Éric Zemmour
01:21:27et son parti misent sur la
01:21:29dépolitisation, le leader de Reconquête
01:21:31qui a pris la parole cet après-midi
01:21:33lors de son université d'été à Orange
01:21:35il est revenu sur les questions d'immigration
01:21:37il est revenu sur celles concernant
01:21:39la lutte contre le wokisme
01:21:41tout en revendiquant, et c'est un petit peu
01:21:43ça la nouveauté
01:21:45cette notion de dépo...
01:21:47je vais y arriver, politiser
01:21:49la France. Maxime Legat était sur place
01:21:51une nouvelle résumé de ce
01:21:53discours d'Éric Zemmour et on en parle ensuite
01:21:57C'est un Éric Zemmour tout sourire
01:21:59qui est arrivé à la tribune
01:22:01et qui a prononcé un discours avec des mots
01:22:03forts, la politique est devenue
01:22:05l'ennemi du peuple
01:22:07nous devons dépolitiser cette dernière
01:22:09a-t-il scandé devant près
01:22:11de 2000 militants qui ont fait
01:22:13le déplacement. Éric Zemmour qui a ensuite
01:22:15raillé l'ensemble de la classe politique
01:22:17Les Républicains, un parti
01:22:19qui se prétend de droite mais qui continue
01:22:21de donner des ministres à Emmanuel
01:22:23Macron. Le rassemblement
01:22:25national, une volonté obstinée
01:22:27de plaire à gauche sans
01:22:29jamais vraiment y parvenir
01:22:31a-t-il estimé. Et puis enfin
01:22:33Michel Barnier, le nouveau premier
01:22:35ministre, on ne sait juste pas encore de quoi
01:22:37il est incapable. A-t-il
01:22:39moqué. L'ancien journaliste
01:22:41et son camp l'assure dans ce
01:22:43contexte politique singulier
01:22:45il demeure un espace politique propre
01:22:47pour reconquête et sa survie
01:22:49un espace dans lequel Éric Zemmour
01:22:51compte bien s'engouffrer cette année
01:22:55Et c'est vrai qu'Éric Zemmour
01:22:57part de ce constat, la quinzaine
01:22:59des Jeux Olympiques. Finalement tout le monde a parlé
01:23:01de parenthèse enchantée et on s'en souvient
01:23:03tout allait bien, notamment dans les rues de la capitale
01:23:05plus de sécurité, sentiments
01:23:07de sécurité en tout cas grandissant
01:23:09et puis beaucoup moins de politique. C'est vrai que nous parlions
01:23:11absolument pas de politique et pour Éric Zemmour
01:23:13c'est pas forcément uniquement
01:23:15les Jeux Olympiques qui rendaient
01:23:17la France plus agréable, c'était aussi
01:23:19le fait que nous parlions de moins en moins
01:23:21de politique. Alors on va voir quelques citations
01:23:23voilà ce que dit Éric Zemmour
01:23:25on va les découvrir ensemble
01:23:27à l'antenne. Nous sommes les victimes de deux
01:23:29tragédies. La première est que les partis ont remplacé
01:23:31la France. La deuxième est que
01:23:33ces partis sont des fictions
01:23:35dit-il aujourd'hui
01:23:37finalement pour résumer ce ne sont pas les
01:23:39ouvriers qui ferment leurs usines, ce ne sont pas les médecins
01:23:41qui désertifient la médecine mais les politiques
01:23:43qui nous empêchent de respirer
01:23:45nous sommes hantés par les partis, par leurs
01:23:47inventions absurdes, par leurs légendes accouchées dehors
01:23:49leurs leaders qui n'ont jamais rien fait concret
01:23:51de toute leur vie, qui n'ont jamais créé
01:23:53la moindre richesse, pas le plus
01:23:55petit euro
01:23:57qui n'ont jamais fait d'autre que
01:23:59de nous appauvrir inassemblement
01:24:01et impitoyablement en quelque sorte
01:24:03Raphaël Saint-Ziville il nous dit la France
01:24:05doit se dépolitiser
01:24:07changer totalement de logiciel
01:24:09la France doit se libérer de la politique
01:24:11voilà le constat d'Éric Zemmour aujourd'hui
01:24:13Moi je l'ai connu plus inspiré
01:24:15je trouve
01:24:17que oui bien sûr qu'il y a des choses
01:24:19qui sont juste dans le
01:24:21constat que dresse Éric Zemmour
01:24:23bien sûr que les politiques
01:24:25depuis des années ont une immense responsabilité
01:24:27dans la
01:24:29gestion et dans le naufrage
01:24:31français, pour autant
01:24:33et c'est même
01:24:35surprenant qu'Éric Zemmour
01:24:37qui est un amoureux de la politique, qui considère que tout est politique
01:24:39on vienne
01:24:41presque à espérer que
01:24:43on est des amateurs ou
01:24:45que la politique ne prime pas
01:24:47sur les sentiments
01:24:49je trouve ça... Il dit que la politique
01:24:51doit être au service de la population
01:24:53française et non l'inverse
01:24:55c'est la même chose
01:24:57et Samir je pense que tout le monde sincèrement
01:24:59pense la même chose
01:25:01même
01:25:03les critiques qu'il adresse à l'égard de
01:25:05Michel Barnier, je ne voudrais pas me faire
01:25:07tout d'un coup l'avocat
01:25:09du Premier Ministre parce que pendant 20 minutes
01:25:11je l'aurais rencontré, mais même ça je trouve ça
01:25:13assez injuste parce que
01:25:15le Premier Ministre je pense
01:25:17a aussi changé
01:25:19et on peut lui
01:25:21tenir
01:25:23responsable d'un certain nombre de choses
01:25:25qu'il a fait lorsqu'il était à la Commission Européenne
01:25:27ou lorsqu'il était ministre
01:25:29c'est indéniable, pour autant il était au cœur
01:25:31de la machine et lorsqu'il tient des propos
01:25:33extrêmement durs à l'égard
01:25:35de l'Europe notamment pendant la campagne
01:25:37je pense qu'on peut
01:25:39regarder ça avec une certaine
01:25:41attention comme s'il avait pu
01:25:43évoluer justement à force
01:25:45de voir comment
01:25:47la machine elle-même
01:25:49produisait du néant ou nous
01:25:51conduisait
01:25:53vers certains imbibes, donc je pense que
01:25:55la classe politique pour partie
01:25:57a changé même dans ses discours
01:25:59dans la manière dont elle a pu
01:26:01appréhender un certain nombre de sujets
01:26:03et d'ailleurs Éric Zemmour n'y est pas
01:26:05pour rien dans la prise de conscience
01:26:07ou en tout cas dans la manière dont il a su
01:26:09installer des thématiques qui étaient
01:26:11très largement passées sous silence
01:26:13il a eu, parce qu'il a
01:26:15fait de la politique, parce qu'il est devenu
01:26:17peut-être un homme politique, sa part
01:26:19dans la prise de conscience dans un certain nombre de sujets
01:26:21Jean-Marie Godard
01:26:23Je crois qu'en fait il confond un peu
01:26:25la politique politicienne
01:26:27dans tout ce qu'elle peut avoir de caricatural
01:26:29et l'investissement
01:26:31politique de tous les élus
01:26:33locaux, de toutes les personnes
01:26:35qui vraiment... L'engagement au service du
01:26:37pays. Exactement, qui sont sur les
01:26:39territoires, qui se battent pour la
01:26:41population, qui défendent des positions
01:26:43qui sont vraiment ancrées
01:26:45sur le terrain et je pense
01:26:47qu'en ça il surfe un peu
01:26:49sur
01:26:51le rejet
01:26:53qu'il peut y avoir dans une grande partie
01:26:55des électeurs
01:26:57des politiques hors sol
01:26:59nationaux
01:27:01et je pense qu'il essaye de surfer là-dessus
01:27:03sur cette espèce de rupture et de
01:27:05fractionnement du pays.
01:27:07La population française est-elle au service du politique ?
01:27:09C'est ce que dit aujourd'hui
01:27:11Éric Zemmour. C'est-à-dire que
01:27:13le discrédit des partis
01:27:15on en parle depuis des années
01:27:17et il est tout à fait réel
01:27:19d'ailleurs plus
01:27:21d'adhérents, il n'y a plus de
01:27:23grand parti de masse, plus de lignes
01:27:25d'un
01:27:27syndicat de sortants
01:27:29ou de notables qui font
01:27:31ce qu'il faut faire pour conserver
01:27:33leurs avantages
01:27:35places et sièges
01:27:37ce spectacle-là
01:27:39tout le monde peut l'énoncer
01:27:41il le fait aussi
01:27:43mais en fait
01:27:45son positionnement c'est
01:27:47la seule bataille qui vaille c'est la bataille
01:27:49culturelle, la bataille de
01:27:51l'identité
01:27:53il dit que
01:27:55les clivages anciens
01:27:57droite-gauche ça ne veut plus rien dire
01:27:59c'est vrai que quand on regarde le spectacle qui est donné aujourd'hui
01:28:01on dit qu'effectivement ça n'a
01:28:03pas grand sens, que même le clivage
01:28:05entre populiste et mondialiste
01:28:07des années 90
01:28:09est totalement obsolète, maintenant ce qui compte
01:28:11c'est entre
01:28:13les gens qui comme
01:28:15Jean-Luc Mélenchon, le site de mémoire
01:28:17je cite Zemmour de mémoire, veulent
01:28:19la créolisation de la France
01:28:21islamisée
01:28:23il parle de France islamisée dans
01:28:25le magazine Causeur auquel il accorde
01:28:27son interview de rentrée
01:28:29et lui-même
01:28:31défenseur de la France éternelle
01:28:33lui-même tout seul défenseur de la France éternelle
01:28:35lui aussi fait le pari
01:28:37que
01:28:39Michel Barnier
01:28:41vis-à-vis duquel il aurait pu
01:28:43se priver de son beau nom
01:28:45mais Eric Zemmour pour faire un bon mot
01:28:47d'expression est quand même assez prêt
01:28:49à tuer sa mère, donc ça lui a coûté cher
01:28:51avec Marine Le Pen
01:28:53qu'il ne lui a jamais pardonné, il recommence
01:28:55avec Michel Barnier, je ne suis pas sûre que ce soit
01:28:57la méthode la plus
01:28:59constructive pour aborder la période qui vient
01:29:01mais en tout cas lui est persuadé que rien ne se fera
01:29:03et veut se mettre en position
01:29:05de n'avoir pas participé
01:29:07et pour cause, pas d'élu
01:29:09rien du tout
01:29:11pour pouvoir dire, ils ont
01:29:13failli, moi je n'étais pas dans le système
01:29:15On a en tout cas
01:29:17beaucoup parlé de Michel Barnier, bien évidemment
01:29:19nous sommes dans 100% Politique
01:29:21c'est l'actualité, la grande actualité
01:29:23du jour, on va aller
01:29:25sur d'autres thèmes
01:29:27Juste un mot sur Zemmour, j'ai toujours se demandé
01:29:29rapidement, si quand les gens parlent
01:29:31il n'y a pas une projection personnelle, est-ce que dans le fond
01:29:33ce n'est pas lui qui veut se dépolitiser
01:29:35et en revenir au journalisme
01:29:37c'est clair qu'il a apporté beaucoup
01:29:39peut-être que l'union de la droite, je vais dire un gros mot
01:29:41mais était en train de se faire en ce moment
01:29:43Michel Barnier, via Marine Le Pen
01:29:45mais en tout cas
01:29:47Zemmour
01:29:49peut-être était aussi l'idiot utile
01:29:51mais en tout cas, il a apporté des idées
01:29:53maintenant le problème, c'est qu'il n'a pas
01:29:55l'équivalent d'un parti aussi structuré
01:29:57qui existe depuis des décennies
01:29:59et qui est aux portes
01:30:01du pouvoir
01:30:03Oui, pardon Alexis
01:30:05Sur Eric Zemmour, c'est vrai que
01:30:07très concrètement, je crois qu'il a un peu gagné
01:30:09idéologiquement, parce que les sujets qu'il a mis sur la table
01:30:11on en parle beaucoup
01:30:13la victoire du rassemblement national, c'est aussi parce que
01:30:15ces thématiques ont été portées par lui
01:30:17et par
01:30:19il a réussi à les imposer à l'agenda médiatique
01:30:21mais il a perdu politiquement, ça c'est certain
01:30:23après, s'il appelle un personnel politique
01:30:25qui soit enfin attaché au bien commun
01:30:27enfin attaché
01:30:29au fait d'avoir une certaine vision
01:30:31et donc finalement qu'il ne soit pas
01:30:33complètement
01:30:35cornaqué par l'agenda électoral
01:30:37que malheureusement les responsables politiques ont trop dans leur tête
01:30:39ce qui est le cas de Michel Barnier
01:30:41ce qui est le cas de Michel Barnier, même si
01:30:43lui il n'a rien à perdre
01:30:45il ne sera pas très probablement
01:30:47le prochain président de la République française
01:30:49donc j'aimerais vraiment, et je crois qu'on est
01:30:51beaucoup de Français dans cette situation-là, avoir des responsables politiques
01:30:53qui ont une
01:30:55qui prennent des décisions
01:30:57qui engagent presque les générations à venir
01:30:59autrement dit, qui s'inscrivent dans la durée
01:31:01et pas seulement sur les 2-3 ans
01:31:03parce que quand on s'inscrit sur les 2-3 ans, on prend des mesures
01:31:05inefficaces et très souvent clientélistes
01:31:07alors que quand on a une vision pour son pays
01:31:09et bien à ce moment-là, on participe
01:31:11au bien commun, me semble-t-il.
01:31:13Toujours est-il que l'actualité nous montre
01:31:15que la question de la sécurité est
01:31:17elle aussi un enjeu prioritaire.
01:31:19Exemple, hier, une femme a été
01:31:21agressée dans son parking
01:31:23située dans le 17ème arrondissement de Paris
01:31:25par un homme, l'auteur des faits qui est
01:31:27en fuite, le 1er district de
01:31:29poli-judiciaire a été saisi
01:31:31le récit est signé Audrey Bertheau
01:31:33et ensuite on va parler de la question
01:31:35de l'agression des femmes en France
01:31:37dans les rues, dans les parkings.
01:31:43C'est ici, dans ce parking du 17ème
01:31:45arrondissement, qu'un homme aurait
01:31:47violemment agressé une femme
01:31:49vendredi matin dans le but de lui voler
01:31:51sa voiture. La femme
01:31:53aurait reçu plusieurs coups de cutter au niveau
01:31:55de la gorge puis aurait été projetée
01:31:57sur la banquette arrière de son propre
01:31:59véhicule. Le suspect
01:32:01aurait alors pris la fuite avant de
01:32:03percuter un taxi et de se retrouver
01:32:05bloqué dans une impasse.
01:32:07C'est là que la victime a réussi à s'enfuir.
01:32:09Un choc pour les habitants
01:32:11du quartier. C'était très grave, c'est sûr
01:32:13puisque les pompiers sont arrivés tout de suite.
01:32:15Les gens étaient
01:32:17là sur la route pour arrêter et ensuite
01:32:19toute la cavalerie
01:32:21de policiers est arrivée.
01:32:23J'ai entendu que ça criait en fait, je pensais
01:32:25qu'ils s'engueulaient pour des histoires de voitures
01:32:27et ça criait plus fort
01:32:29et j'ai vu que le taxi
01:32:31courait après quelqu'un à pied
01:32:33et moi j'avançais avec mes enfants avec le vélo
01:32:35et j'ai vu qu'elle était pleine de sang. Rapidement
01:32:37les secours et la police ont été dépêchés
01:32:39sur place. La victime a été prise
01:32:41en charge, ses jours ne sont pas
01:32:43en danger. Un scénario
01:32:45improbable selon le maire du 17ème.
01:32:47C'est une situation très violente
01:32:49avec un scénario un peu improbable
01:32:51ça s'apparente à
01:32:53une situation de carjacking
01:32:55mais avec quelqu'un qui n'était pas visiblement
01:32:57très expérimenté, qui connaissait pas le quartier
01:32:59qui n'était pas du quartier. Le suspect
01:33:01a pris la fuite à pied. Le premier
01:33:03district de police judiciaire a été
01:33:05saisi de l'enquête.
01:33:07Alors autre agression
01:33:09d'une étudiante, cette fois étudiante
01:33:11de 23 ans
01:33:13à Nice. Elle a reçu plusieurs
01:33:15coups de couteau alors qu'elle rentrait
01:33:17chez elle dans le nord de
01:33:19Paris hier. Agression au couteau.
01:33:21Donc voilà c'est quand même
01:33:23assez inquiétant Jean-Marie Godard.
01:33:25On n'a pas de chiffre officiel sur ce type
01:33:27d'agression de femmes.
01:33:29En fait vous avez des chiffres
01:33:31des agressions, des vols avec
01:33:33violence en global.
01:33:35Pas sur les enquêtes
01:33:37de victimisation aussi précises
01:33:39de la part du ministère de l'Intérieur.
01:33:41Toujours est-il que la question finalement de la sécurité des femmes
01:33:43aujourd'hui en France, Judith Vintraud, c'est une vraie question.
01:33:45On a le sentiment qu'il y a de plus en plus
01:33:47d'agressions. On se souvient avant les Jeux olympiques
01:33:49du Champ de Mars, notamment dans la
01:33:51capitale de Paris. Puis il y a d'autres
01:33:53rues ou quartiers en France
01:33:55où les femmes à partir d'une certaine heure
01:33:57ne peuvent plus marcher,
01:33:59ne peuvent plus s'y rendre
01:34:01eux seules. On a aussi la question des
01:34:03parkings. A Metz notamment le maire a décidé
01:34:05de réserver des places de parking aux femmes.
01:34:07On voit bien qu'il y a quand même
01:34:09cette question de la sécurité des femmes
01:34:11aujourd'hui en France
01:34:13au cœur de l'actualité.
01:34:15C'est une question plus générale
01:34:17de la sécurité. Il est évident
01:34:19que dès lors que la sécurité augmente,
01:34:21que la violence augmente, que la délinquance
01:34:23augmente, que les délinquants sont
01:34:25de plus en plus jeunes et inexpérimentés,
01:34:27ils votent aux cibles
01:34:29les plus faciles, les plus vulnérables
01:34:31qui sont les femmes.
01:34:33C'est lié, si j'ose dire, au manque de
01:34:35professionnalisation
01:34:37des délinquants.
01:34:39Plus il y en a,
01:34:41plus
01:34:43ils sont expérimentés et plus les femmes
01:34:45deviendront leurs cibles privilégiées.
01:34:47Le raisonnement c'est celui-là.
01:34:49C'est mécanique. Donc,
01:34:51il ne faut pas protéger
01:34:53les femmes spécifiquement, il faut protéger
01:34:55l'ensemble de la société
01:34:57et répondre à ça, comme le fait
01:34:59le maire de Metz par
01:35:01la création d'espaces,
01:35:03le safe place d'espaces
01:35:05dédiés, c'est une défaite,
01:35:07une démission dramatique.
01:35:09C'est-à-dire qu'on prend le problème à l'envers finalement, Jean-Marie Godard.
01:35:11C'est-à-dire qu'on...
01:35:13On acte.
01:35:15On acte que l'insécurité est là et que les agressions
01:35:17sont là et qu'on
01:35:19ne pourra pas les réduire. Et donc, qu'est-ce qu'on fait ?
01:35:21On adapte les places de parking.
01:35:23C'est un aveu d'échec
01:35:25finalement.
01:35:27Oui, c'est vraiment un vrai aveu d'échec.
01:35:29Alors, il y a un autre phénomène. Il y a
01:35:31de plus en plus de femmes qui s'inscrivent
01:35:33dans des clubs de self-défense.
01:35:35Tout à l'heure, nous avons reçu Laurent Enquin.
01:35:37Il est président de l'association Ladies
01:35:39System Defense.
01:35:41Il est instructeur de self-defense
01:35:43et il forme les femmes
01:35:45finalement, il les aide
01:35:47à se former, à se défendre.
01:35:49Écoutez son expertise, c'est assez intéressant.
01:35:53Il faudrait vraiment
01:35:55qu'il y ait un élan collectif et que les gens
01:35:57se sentent solidaires. Et la sécurité
01:35:59personnelle, aujourd'hui, c'est l'affaire
01:36:01de la collectivité. Chacun doit
01:36:03apporter sa pierre à l'édifice.
01:36:05Les chiffres du ministère de l'Intérieur qui sont parus
01:36:07au mois de janvier, le 31 janvier
01:36:092024, montrent cette recrudescence
01:36:11des agressions. Chaque jour,
01:36:13il y a plus de 1000 cousées blessures
01:36:15volontaires. Et on compte
01:36:17pour les femmes, par exemple, plus de 116
01:36:19viols chaque jour. Sachant
01:36:21que c'est les chiffres de l'état 4001
01:36:23et que les chiffres de l'état
01:36:254001, c'est les chiffres enregistrés par la police
01:36:27et la gendarmerie. C'est-à-dire que soit
01:36:29c'est des infractions qu'ils ont
01:36:31constatées ou soit c'est des infractions
01:36:33qu'on leur a rapportées. Et donc, on est bien en dessous de la réalité.
01:36:37Il se faisait un constat,
01:36:39un télé-ressent, Jean-Marie Godard. Contrairement à d'autres
01:36:41pays, finalement, qui ont cette conscience
01:36:43d'aller aider les autres, en France, on ne l'a pas.
01:36:45C'est-à-dire que c'est comme le secourisme,
01:36:47si vous voulez. Vous voyez une personne s'agresser, ici,
01:36:49en France, on a tendance à regarder ses chaussures
01:36:51et on ne sait pas faire. On n'est pas formé pour.
01:36:53Oui, mais il y a eu plein de faits divers
01:36:55comme ça dans les transports en commun,
01:36:57notamment dans les trains, le soir, où il y a quelqu'un
01:36:59qui se fait agresser et tout le monde
01:37:01plonge le nez sur son téléphone portable ou change
01:37:03de place pour aller le plus loin possible
01:37:05parce que les gens ont peur, en fait.
01:37:07Les gens ont peur. Et effectivement,
01:37:09il n'y a pas de formation
01:37:11à ça. Il n'y a pas d'éducation
01:37:13au civisme. Parce que le problème,
01:37:15ce n'est pas d'intervenir tout seul.
01:37:17Oui, en groupe, si vous êtes trois contre un,
01:37:19c'est déjà plus facile.
01:37:21C'est-à-dire qu'en fait, il suffit qu'une personne se lève
01:37:23et commence à intervenir pour qu'il y ait d'autres
01:37:25personnes qui se manifestent.
01:37:27Donc, vous n'êtes pas tout seul.
01:37:29Après, oui, forcément,
01:37:31le problème, c'est que les gens ont peur,
01:37:33en fait. Les gens ont peur.
01:37:35Ils se disent...
01:37:37C'est vrai qu'en classe,
01:37:39c'est pas quelque chose que les élèves apprennent
01:37:41à l'école. Et puis, il y a le côté
01:37:43« Moi, je ne veux pas d'emmerdes, je ne vais pas me mêler de ça. »
01:37:45Bien sûr.
01:37:47S'il y a le côté 130 agressions au couteau par jour,
01:37:49est-ce que
01:37:51l'agresseur est armé ?
01:37:53C'est ça. C'est pour ça que je dis
01:37:55les gens ont peur.
01:37:57Parce que les gens ne
01:37:59réagissent plus.
01:38:01On en vient à célébrer
01:38:03des héros comme, souvenez-vous,
01:38:05Henri, le héros au sac à dos.
01:38:07C'est devenu tellement rare
01:38:09que les gens osent
01:38:11intervenir, agir,
01:38:13lorsque ce genre de drame,
01:38:15en l'occurrence, c'était des attaques
01:38:17au couteau à Annecy,
01:38:19sur des enfants. Mais même ça,
01:38:21il y a un certain nombre d'adultes qui
01:38:23sont aujourd'hui incapables
01:38:25comme tétanisés à l'idée
01:38:27de prendre leur courage et
01:38:29d'intervenir. Donc, c'est la rareté
01:38:31de ces témoignages qui fait que
01:38:33aujourd'hui, on a des héros
01:38:35qui s'élèvent, mais que la plupart du temps,
01:38:37on a des foules
01:38:39d'hommes et de femmes, d'ailleurs.
01:38:41Mais on peut le comprendre.
01:38:43Effectivement, si vous savez qu'il y a
01:38:45un individu qui est armé d'un couteau,
01:38:47vous n'y allez pas, parce que vous avez peur.
01:38:49Nous avons tous
01:38:51ce craint de cette peur. Néanmoins,
01:38:53il y a des états d'esprit,
01:38:55des formations aussi dans d'autres pays.
01:38:57En Israël, par exemple, ils sont formés
01:38:59au CELDéfense, tous les élèves,
01:39:01dès le plus jeune âge.
01:39:03C'est un esprit collectif
01:39:05qui peut se créer, mais qu'on n'a pas
01:39:07aujourd'hui en France.
01:39:09Tout ça nous ramène à la question
01:39:11de savoir
01:39:13qui va occuper
01:39:15le ministère de l'Intérieur.
01:39:17Autant sur les questions
01:39:19économiques et financières, c'est très compliqué.
01:39:21Sur le régalien, il pourra peut-être
01:39:23quand même faire des choses.
01:39:25Vous avez des informations ?
01:39:27Eh bien, la question du maintien
01:39:29de M. Darmanin.
01:39:31Il est parfaitement
01:39:33dans le profil, plus que tous ceux
01:39:35qui ont été cités, qui pourraient être balayés assez vite.
01:39:37C'est vrai, puis il y a là, on m'a montré avec les Jeux olympiques
01:39:39finalement qu'il avait été efficace.
01:39:41C'est un constat.
01:39:43J'ai l'impression que c'est un peu la faillite de l'État.
01:39:45Très concrètement, les gens ont compris
01:39:47qu'en fait l'État ne leur viendrait pas en aide,
01:39:49que les autres personnes
01:39:51autour d'eux ne leur viendraient pas en aide.
01:39:53Qu'est-ce qu'on voit ? De plus en plus de gens
01:39:55qui se forment à l'autodéfense, et puis évidemment
01:39:57aussi des clubs de tir
01:39:59qui explosent.
01:40:01Et qui ne sont plus en mesure
01:40:03d'accueillir toutes les candidatures
01:40:05que ces clubs reçoivent.
01:40:07Et la faillite de l'État, pourquoi ?
01:40:09Parce qu'en fait, très concrètement, qu'est-ce qu'on demande ?
01:40:11Qu'est-ce qu'on attend d'un État ?
01:40:13La première raison qui fait que finalement
01:40:15on paie des impôts, pour résumer.
01:40:17C'est en fait la sécurité.
01:40:19Donc si l'État n'est pas en mesure de répondre
01:40:21à cette première attente, qui est vraiment un besoin
01:40:23naturel des gens,
01:40:25il ne faut pas s'étonner qu'ensuite les gens
01:40:27ayant acté le fait
01:40:29que l'État ne les protégerait pas,
01:40:31qui se défendent par eux-mêmes.
01:40:33C'est surtout la première clause
01:40:35du contrat que chacun passe avec l'État,
01:40:37c'est je renonce, moi,
01:40:39à l'usage de la violence,
01:40:41à l'usage de la force,
01:40:43parce que l'État est le seul détenteur
01:40:45de l'usage de la force légitime.
01:40:47À ce sujet,
01:40:49je travaille pas mal sur
01:40:51ce que j'appelle les services publics de première ligne,
01:40:53qui sont tous les services de secours,
01:40:55de police, urgences, tout ça.
01:40:57Le problème de la police aussi,
01:40:59c'est qu'ils sont complètement débordés.
01:41:01La police de sécurité publique est complètement débordée,
01:41:03et puis
01:41:05on peut dire tout ce qu'on
01:41:07veut contre la fameuse police
01:41:09de proximité de la fin des années
01:41:1190, qui n'a jamais été véritablement
01:41:13évaluée, d'ailleurs.
01:41:15C'est pas inutile.
01:41:17Voilà, parce que la police de proximité,
01:41:19alors c'était pas les flics
01:41:21bisounours, mais...
01:41:23Non, mais il y avait du renseignement.
01:41:25Il y a du renseignement,
01:41:27il y a du mariage de quartier.
01:41:29Moi, quand j'ai travaillé sur la police,
01:41:31je travaille beaucoup sur la police,
01:41:33et je connais les policiers, ils me disent
01:41:35« Nous, le problème, c'est qu'on reçoit
01:41:37des tas d'appels, on est mobilisés sur plein plein
01:41:39de choses, et en plus,
01:41:41très souvent, en fait, les gens ne nous voient
01:41:43même pas, c'est-à-dire qu'on passe en voiture comme ça,
01:41:45et il n'y a plus cette présence
01:41:47massive de policiers en patrouille,
01:41:49d'ilotages, qui sont là, qui peuvent
01:41:51effectivement tomber sur une agression, et là, qui pourraient intervenir
01:41:53tout de suite, et puis,
01:41:55qui peuvent aussi...
01:41:57...
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01:43:43l'interview du magazine Elle, et suite à cette interview elle a été obligée finalement
01:43:50de trouver refuge en France.
01:43:52Et depuis son arrivée en France, elle n'a cessé de combattre les talibans à distance
01:43:58et les menaces n'en sont que plus importantes.
01:44:02Ce qui est sidérant, c'est qu'un certain nombre de ces menaces, bien sûr, proviennent
01:44:08directement d'Avianistan, mais aussi d'Allemagne, de France, et donc face au danger, c'est
01:44:17un calvaire sans fin qu'elle vit, c'est-à-dire que même en France, alors qu'elle se sentait
01:44:22à l'abri, protégée, elle découvre qu'un certain nombre de réfugiés afghans aussi,
01:44:28qui probablement n'étaient pas des talibans mais n'en partageaient pas moins, un certain
01:44:33nombre de valeurs communes, veulent la faire taire parce que son discours de liberté,
01:44:40son discours pour les femmes, déplait à ces communautés, et ils sont en France, ils
01:44:43sont en Allemagne, et aujourd'hui donc elles vivent sous protection policière, 24 heures
01:44:48sur 24.
01:44:49Dans le pays des droits de l'homme, et donc cette phrase terrible, ce que je vois c'est
01:44:51qu'en Afghanistan certains se battaient pour éradiquer le terrorisme, ici certains
01:44:54se battent pour le faire venir, Judith Vintraud.
01:44:57En fait, on a déjà entendu ça malheureusement de la part d'intellectuels algériens par
01:45:02exemple, je pense à Abou-Aleidou Sassal, il dit exactement la même chose.
01:45:06Je retrouve en France ici, enfin lui il vit toujours en Algérie, mais je vois se dérouler
01:45:14en France aujourd'hui les mêmes phénomènes qui ont conduit l'Algérie où elle en était,
01:45:21le même islamisme.
01:45:23L'Algérie dont c'est l'élection aujourd'hui présidentielle, et dont, rappelons quand même
01:45:29la décennie sanglante, 200 000 morts.
01:45:31Donc tout ça pour dire que la politique d'accueil beaucoup trop laxiste adoptée par la France,
01:45:42et notamment en s'agissant des Afghans, vous savez que la Cour nationale du droit de l'asile
01:45:47a décidé qu'une femme afghane avait par définition droit à l'asile.
01:45:51Je suis désolée, mais y compris parmi les femmes, il y a aussi des femmes qui s'en
01:46:00prennent à d'autres femmes, parce qu'elles considèrent, et on l'a vu de nombreuses fois
01:46:04dans l'actualité, parce qu'elles considèrent qu'elles trahissent leur conception de l'islam.
01:46:11Et le général Bertrand Cavalier qui nous regarde, que nous saluons, me précise, son
01:46:16cas n'est pas isolé, il y a en Europe, et plus particulièrement en France, le pendant
01:46:20des polices religieuses existant dans certains pays musulmans, il y a une immigration afghane
01:46:24à dominante d'hommes qui déferle en France.
01:46:27Voilà la précision du général Bertrand Cavalier, que nous saluons, et qui nous regarde.
01:46:32Et effectivement, on attend aussi la réponse des féministes, Raphaël Stainville, qui
01:46:35devrait être toute vent debout contre cette situation.
01:46:38Visiblement, ce n'est pas le cas, je vais être tout à fait honnête, je n'ai pas non
01:46:41plus égréné tous les comptes sur les réseaux sociaux des associations féministes, mais
01:46:47en tout cas, ça ne m'a pas sauté aux yeux à cette heure.
01:46:49Non, moi non plus, ça ne m'a pas sauté aux yeux.
01:46:52Il faut croire que son combat contre les talibans, contre cet islam rigoriste, ne satisfait pas
01:47:05au canon d'un certain nombre d'associations féministes, et donc elle se retrouve finalement
01:47:11très seule, très peu soutenue, et d'où sa volonté de médiatiser son combat, d'alerter
01:47:20sur les menaces qui pèsent sur elle, mais aussi sur les menaces que un certain nombre
01:47:26de réfugiés en France font courir aux femmes qui osent dénoncer au grand jour les agissements
01:47:35des talibans.
01:47:36Ce sera à découvrir un article dans les colonnes du JDD, donc demain.
01:47:39Nous arrivons au terme de cette émission 100% politique, c'était un plaisir de vous
01:47:43entendre ce soir, c'est vraiment un rendez-vous que les téléspectateurs attendent de plus
01:47:48en plus le week-end, ce fameux 100% politique avec vous.
01:47:52C'est vrai qu'il y a quand même eu un point commun, Michel Barnier, il est quand même
01:47:56assez apprécié.
01:47:57On va voir si ça dure, est-ce que les français partagent également vos avis, nous le verrons
01:48:03dans les prochaines semaines.
01:48:05L'actualité qui continue avec Adrien Spiteris et l'édition de la nuit dans un instant.
01:48:10Un grand merci à Coralie de Le Blas de m'avoir aidé à préparer cette émission, à toutes
01:48:13les équipes techniques, Henri de Mérindole à la réalisation.
01:48:16Pour ma part, je vous retrouve demain à 14h, 180 minutes info.
01:48:20Et puis nous remercions le général Bertrand Cavalier, habitué de ces plateaux, qui était
01:48:25avec nous ce soir par message interposé.
01:48:29Excellente soirée sur notre antenne.