CNEWS vous propose un rendez-vous 100% politique présenté par Olivier de Kéranflec’h du vendredi au dimanche de 22h à minuit.
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00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour 100% politique.
00:05Dans quelques instants, on prendra la direction de Villacoublet
00:08où les agriculteurs ont repris leur mobilisation.
00:11Je vous présenterai également les invités qui vont m'accompagner ce soir.
00:14Mais d'abord, c'est l'heure de faire un point complet sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
00:18Bonsoir, Isabelle.
00:19Bonsoir, Thomas. Bonsoir à tous.
00:20À la Une, dans la Drôme, à Crépole.
00:23Le village est endeuillé depuis maintenant un an.
00:25L'attention et l'émotion restent vives.
00:28Thomas, 16 ans, a été poignardé à la sortie d'un bal l'an dernier.
00:32Un rassemblement s'est tenu ce dimanche devant la mairie
00:35à l'appel de l'Association des victimes du bal de Crépole.
00:39Sur place, Augustin Donadieu et Charles Pousseau.
00:42Vive émotion ce dimanche à Crépole à l'occasion des un an de la disparition de Thomas.
00:48Mort à la sortie du bal de Crépole, c'était dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023.
00:53À cette occasion, une centaine d'habitants s'est réunis au pied de la mairie,
00:58là où nous sommes avec Charles Pousseau.
01:00Ils ont répondu à l'appel de l'Association des victimes du bal de Crépole.
01:03Ils ont dévoilé un monument en l'hommage de Thomas.
01:07Alors, des habitants, mais également des victimes, des adolescents présents le soir du drame,
01:13des victimes psychologiques, des victimes également physiques
01:17qui ont reçu des coups de la part des agresseurs.
01:20L'association a fait un appel au don pour permettre de financer les différents frais de justice,
01:26les avocats pour les familles et permettre également la poursuite du suivi psychologique
01:31de ces adolescents marqués au fer rouge.
01:33Puisqu'aucun d'entre eux n'a souhaité prendre la parole face caméra ou à notre micro
01:39par peur des représailles.
01:41Ce sont leurs mots.
01:42Ils nous disent que tant que l'auteur des coups mortels qui a tué Thomas il y a un an
01:47n'a pas été identifié ni interpellé,
01:49et bien ils préfèrent rester dans l'anonymat.
01:51Ils ont effectivement peur d'avoir des problèmes.
01:54D'ailleurs, à l'occasion de ce rassemblement, le village de Crépole ce dimanche
01:57était sous la surveillance de la gendarmerie nationale.
02:00Au Proche-Orient, alors que les bombardements fusent entre Gaza, le Liban et Israël,
02:05de nombreux juifs français ont fait le choix de partir et s'installer dans l'État hébreu.
02:10Depuis le 7 octobre, ils déplorent un manque de sécurité
02:13et une multiplication des actes antisémites dans l'Hexagone.
02:16Reportage de nos envoyés spéciaux, Thibault Marchoteau et Jérôme Rampnouf.
02:21Laura a 27 ans et de nationalité française.
02:24Depuis quelques semaines, elle a fait le choix de s'installer définitivement en Israël.
02:28Une décision lourde qu'elle a longuement réfléchie.
02:31C'est le choix d'une vie, c'est une décision importante pour moi.
02:35Et pourquoi ? Parce que ça a été progressif.
02:39Israël c'était surtout une destination de vacances où je me sentais bien.
02:43Et donc je suis venue après en novembre de l'année dernière pour faire du volontariat.
02:47J'avais besoin d'agir, d'aller dans les champs, d'aider, d'être là
02:51quand le pays en avait le plus besoin.
02:53Finalement, la suite logique c'est de rester et puis ça me plaît, je me sens bien ici.
03:00L'une des raisons qui a également motivé son choix,
03:02c'est la situation des juifs en France dont elle s'inquiète.
03:06C'est difficile pour les juifs, il y a des agressions, des actes antisémites,
03:12une extrême violence contre nous qui représentons un tout petit pourcentage
03:19de la population française, mais vraiment minuscule, ainsi que la population mondiale.
03:23Donc en France, c'est vrai que j'ai du mal à me projeter pour ma vie.
03:27Je ne sais pas comment sera la France pour moi en tant que juive,
03:32mais même pour les non-juifs.
03:34Comment sera la France pour vous, pour nous tous, pour tous les Français ?
03:38Cette décision a été difficile à prendre pour Laura, qui reste très attachée à la France.
03:42Toute sa famille y réside encore, mais ne s'interdit pas un jour de venir la rejoindre.
03:50Et puis on l'a appris dans la soirée, les Etats-Unis donnent leur feu vert à l'Ukraine
03:54pour frapper la Russie avec des missiles à longue portée.
03:57Une annonce à la suite d'une attaque massive russe contre le réseau énergétique ukrainien,
04:02l'une des plus intenses depuis le début du conflit.
04:05Le président français a réagi.
04:08Selon Emmanuel Macron, Vladimir Poutine ne veut pas la paix avec Kiev et n'est pas prêt à la négocier.
04:14Voilà pour ce premier point sur l'actualité.
04:16On se retrouve à 23h15. C'est à vous Thomas.
04:19Merci beaucoup Isabelle et à tout à l'heure.
04:21Je vous présente donc les invités qui vont m'accompagner jusqu'à minuit dans 100% politique.
04:26Vanessa Edberg, bonsoir, vous êtes avocate.
04:28Merci beaucoup d'être avec nous.
04:29Mathieu Hoque, bonsoir, secrétaire générale Le Millénaire.
04:32Merci également d'être là.
04:33Et Corentin Perrigny, bonsoir, vous êtes journaliste.
04:36Merci également de nous accompagner.
04:38On retrouvera dans quelques instants également Amélie Robière qui est vice-présidente de la coordination rurale.
04:43Mais d'abord, je voudrais peut-être qu'on découvre ces images qui nous parviennent en direct de cette mobilisation des agriculteurs.
04:48Il se mobilise près de Villacoublay et c'est évidemment très symbolique
04:52parce que c'est depuis la base de Villacoublay qu'Emmanuel Macron s'est envolé en direction de l'Amérique du Sud.
04:59Il est en Argentine puis il se rendra au Brésil pour le G20.
05:03Et on le sait, l'Amérique du Sud, elle cristallise les tensions.
05:05Alors pas elle directement, mais l'accord de libre-échange qui est en passe d'être signé entre l'Union européenne et l'Amérique du Sud.
05:13On voit donc ces images de plusieurs dizaines d'agriculteurs qui sont rassemblés avec ces tracteurs, ces tentes également qui ont été installées.
05:21On est plongé quelques mois en arrière, Mathieu Hoque.
05:23On avait suivi forcément la mobilisation des agriculteurs et on voit que ça repart de plus belle
05:29avec cet accord de libre-échange qui est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
05:32Oui, parce qu'en réalité, la crise agricole a été mal comprise par les responsables politiques
05:37et notamment par ceux qui se sont targués d'y répondre, notamment Gabriel Attal et le gouvernement de l'époque.
05:45C'est-à-dire qu'en fait, la crise, quand je dis qu'elle a été mal comprise, c'est parce qu'en réalité,
05:48quand on regarde l'ensemble des sujets, c'est que la crise agricole, ce n'est pas qu'une question de normes,
05:54ce n'est pas qu'une question de modèles économiques, c'est une question véritablement de vision de la société.
05:59C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si vous mettez à la place d'un agriculteur,
06:02l'ensemble des décisions qui régissent votre vie ne sont pas prises à proximité de vous.
06:07C'est-à-dire qu'en fait, toute votre vie dépend de l'extérieur.
06:09Votre vie dépend de l'extérieur parce que, par exemple, sur la question des prix,
06:12les prix sont déterminés dans les bourses mondiales, notamment les cours des marchés céréaliers à Chicago, par exemple.
06:18Ensuite, après, les négociations de prix, du partage de la valeur ajoutée entre les agriculteurs
06:25et la grande distribution sont négociées à Bercy.
06:27Et puis, vos revenus, donc les subventions qui vous servent à vivre, qui vous servent à payer votre caddie de course,
06:34sont déterminés par la PAC à Bruxelles.
06:37Et donc, en fait, sur l'ensemble des points qui régissent votre vie, vous n'avez pas la main.
06:41Et donc, en réalité, les agriculteurs sont dans la même situation que ce qu'on avait vu dans le cadre des Gilets jaunes,
06:46c'est-à-dire que les agriculteurs n'ont plus la maîtrise de leur destin,
06:49de la même façon que les Gilets jaunes ne sentent plus avoir la maîtrise de leur destin et de leur destinée.
06:54Et ça, c'est une réalité qui est profonde.
06:56Et c'est pour cela que nous, on avait parlé dans le cadre d'une étude de Gilets verts.
07:00Et c'est pour cela que la crise agricole est bien comprise par les Français,
07:04parce que les Français ont également la sensation de ne plus avoir la maîtrise de leur destin
07:07d'un point de vue sécuritaire, migratoire ou même économique.
07:10Et vous voyez donc ces images qui nous parlaient en direct de Vélizy-Villacoublais.
07:14C'est dans les Yvelines, à proximité de Paris.
07:17Et ça nous plonge, ça nous ramène forcément quelques mois en arrière.
07:20Ce sont des images que nous avions déjà vues, déjà commentées.
07:23Il y a maintenant plusieurs mois, on est rejoint par Amélie Robière,
07:26comme je vous le disais, vice-présidente de la Coordination rurale.
07:29Bonsoir, merci d'être en direct avec nous sur l'antenne de CNews.
07:32Alors, on a beaucoup discuté avec des agriculteurs depuis le début de la journée
07:37pour tenter de comprendre ce qui vous pousse à vous mobiliser à nouveau.
07:40Et ce que l'on comprend, c'est que finalement, les promesses qui vous ont été faites
07:43n'ont pour une grande partie d'entre elles pas été tenues.
07:47Alors oui, effectivement, à la Coordination rurale, on n'a jamais cessé d'être mobilisés
07:51parce qu'on attendait justement des réponses concrètes
07:53par rapport à la crise de début d'année.
07:56La crise, il faut savoir que la crise de début d'année
07:59était bien moins importante que celle qu'on vit actuellement
08:02parce qu'aux problématiques de début d'année,
08:04s'ajoute une récolte dramatique,
08:07s'ajoute une crise sanitaire pour les éleveurs.
08:10Donc c'est vrai que pour nous, la cerise sur le gâteau,
08:13c'est le traité du Mercosur qui devrait être ratifié.
08:17On voit bien que les agriculteurs sont mobilisés sur la Nationale 118.
08:21Donc on les appelle bien sûr à rester mobilisés
08:24parce que malgré tout, on a l'impression que si on ne bloque personne
08:29et si on ne peut pas entendre notre voix jusqu'à Paris,
08:32on n'est pas considérés et on a peur de vraiment disparaître en silence.
08:37Amélie Robillard, restez avec nous si vous voulez bien.
08:39Vous pouvez participer au débat, évidemment, solliciter la parole.
08:41Lorsque vous voulez apporter des précisions,
08:43on va distribuer la parole sur ce plateau.
08:46Vanessa Edberg, on voit finalement que les revendications,
08:48elles sont les mêmes qu'il y a quelques mois, presque un an en arrière
08:52avec ce traité de libre-échange sur lequel on va revenir d'ailleurs plus en détail.
08:55Mais ça dit aussi quelque chose de la réponse politique,
08:57en tout cas de l'absence de réponse politique pour ces revendications.
09:01Effectivement, les agriculteurs, malheureusement, tardent à avoir des réponses.
09:05Ils ont été très déçus du gouvernement Attal
09:08qui, pour le coup, avait fait beaucoup de promesses
09:10qui n'ont pas eu un début de commencement.
09:15Moi, je suis vraiment très triste pour cette communauté agricole,
09:19puisque c'est eux qui nous nourrissent, mais surtout, c'est eux qui nous nourrissent bien.
09:22Car moi, je voudrais quand même rappeler que ne serait-ce qu'au niveau communautaire,
09:26on parlera un peu plus tard de l'accord Mercosur,
09:29mais qu'au niveau européen, déjà, les normes françaises ne sont pas les mêmes
09:33que les normes espagnoles, ne sont pas les mêmes.
09:35Donc, concrètement, ça veut dire quoi ?
09:37Ça veut dire que quand on va faire son marché, quand on achète bio et français,
09:41eh bien, on a de fait des produits de qualité.
09:44Et cela coûte bien plus cher à nos agriculteurs.
09:47Donc, moi, je suis vraiment pour soutenir, évidemment, ce mouvement.
09:51Je les comprends, je les soutiens.
09:53Et effectivement, je comprends ce mécontentement
09:56avec cet accord de libre-échange avec le Brésil, l'Argentine.
10:00Vous imaginez une main d'œuvre moins chère,
10:02des produits qui vont pouvoir être exportés à un coût similaire à ceux en France,
10:08des droits de douane qui vont être supprimés à 90 %, c'est scandaleux.
10:13Quentin Périgny, il faut aussi le rappeler, même si c'est une évidence,
10:17les agriculteurs, ils ne sortent pas par plaisir dans le froid.
10:20Là, Vélizy Villacoublais, s'ils se mobilisent,
10:22c'est vraiment qu'il y a une urgence aussi de leur côté sur le mercosur.
10:26Encore une fois, on y reviendra.
10:27Mais aussi sur, tout simplement, leur faculté à vivre de leur travail.
10:31Tout simplement, sans même le mercosur, ils ont déjà la corde aux poumons.
10:34Si vous voulez, vraiment, le mercosur, c'est vraiment ce qu'ils ont dit.
10:37C'est la goutte qui fait déborder le vase.
10:39Il y a une concurrence déjà déloyale.
10:41On le sait déjà pour la volaille, avec les poulets ukrainiens,
10:45avec les fruits, les légumes, avec le Maroc.
10:47Et là, on rajoute le mercosur.
10:49Donc Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, avec, comme vous l'avez dit,
10:54des réglementations sanitaires qui ne sont pas du tout les mêmes.
10:58Il y a déjà eu un scandale.
11:00D'ailleurs, récemment, le Parisien l'a révélé avec de la viande qui venait du Brésil,
11:03qui contenait une hormone interdite, donc l'ostradiol-17-bêta.
11:07Donc, c'est avant même le traité du mercosur,
11:10parce que le mercosur va faciliter l'arrivée.
11:13Il y a déjà des produits qui arrivent et dans ces produits, il y a déjà des problèmes.
11:17Donc, vous avez les règles sanitaires qui ne sont pas les mêmes,
11:21le coût de production qui ne sont pas les mêmes non plus.
11:23Et vous avez des règles environnementales quasi nulles.
11:28Tout ça, ça crée évidemment une concurrence déloyale avec les agriculteurs français,
11:33qui, eux, sont au bord du gouffre.
11:36Et on le rappelle quand même, il y a eu l'année dernière 180 agriculteurs qui se sont suicidés.
11:41Et donc, c'est quasiment un agriculteur tous les deux jours.
11:44Donc, la crise va continuer.
11:47Là, c'est une question littéralement de survie pour eux.
11:49– Et vous voyez cette banderole qui a été affichée par les agriculteurs.
11:54Macron, si tu vas à Rio, n'oublie pas tes pecnos.
11:58Banderole, visiblement, de la FNSEA et des jeunes agriculteurs,
12:01référence forcément au voyage, au déplacement d'Emmanuel Macron au G20,
12:05qui se tient au Brésil.
12:07Emmanuel Macron, d'ailleurs, on l'entendra dans un instant
12:09parce qu'il est revenu sur cet accord du Mercosur.
12:11Mais d'abord, je voudrais qu'on voit justement les revendications au plus près,
12:14là où les agriculteurs mènent leurs actions.
12:16Nos équipes sont allées à leur côté tout au long de la soirée
12:19pour recueillir leurs témoignages.
12:21Je vous propose d'écouter, c'est Tancrede Guillotel.
12:25– Une centaine de tracteurs environ sont réunis ici sur la route nationale 118
12:29à proximité de la base aérienne de Vélizy-Villacoublé.
12:33Ils sont venus de toute l'île de France
12:35et s'ils ont choisi cet endroit,
12:37c'est parce que c'est un lieu symbolique pour ces quelques 300 agriculteurs.
12:40C'est depuis ce site militaire qu'Emmanuel Macron décolle habituellement
12:44pour ses voyages à l'étranger.
12:46S'ils ont pu s'entretenir avec Valérie Pécresse ici,
12:49ils comptent aussi et surtout interpeller le chef de l'État
12:52qui entame une tournée en Amérique du Sud
12:55sur le projet de traité entre l'Union européenne et le Mercosur.
12:59Les agriculteurs vont dormir ici cette nuit dans leur cabine
13:02ou dans des grandes bennes dans lesquelles ils peuvent installer des matelas.
13:05Ils repartiront ensuite chez eux ce lundi en début de matinée.
13:10Mais ils ont bien signifié que ces rassemblements
13:12constituaient un redémarrage de la mobilisation,
13:14un acte 2 selon leurs mots après les rassemblements de l'année dernière.
13:18De ce que l'on entend ici, en tout cas deux autres actions
13:21devraient être prévues fin novembre et début décembre.
13:24– Acte 2, redémarrage, vous l'avez compris en tout cas les actions reprennent.
13:28Amélie Robière, je vous rappelle que vous êtes vice-présidente
13:30de la coordination rurale, vous êtes en liaison à distance avec nous.
13:34Est-ce que vous pouvez nous donner d'ailleurs plus d'informations
13:36sur les actions qui vont être menées notamment par la coordination rurale
13:40mais plus largement à partir de ce soir, demain, voire dans les jours qui viennent ?
13:46– Alors oui, à la coordination rurale, on ne va pas juste sortir
13:49et puis repartir chez nous et puis se faire appeler des péquenots.
13:54Pour nous ce n'est pas entendable, on n'est pas des péquenots,
13:56on n'est pas des ploucs, on est là pour nourrir la population.
13:58C'est un des plus beaux métiers qu'on puisse exercer,
14:01donc pour nous ce n'est pas entendable.
14:03Après, je pense que la FNSE devrait se mettre d'accord aussi à propos du Mercosur
14:07quand on sait que leur président est en train d'investir massivement au Brésil
14:10dans des usines d'huile de ricin qui bénéficieront de ce traité de libre-échange.
14:14Donc c'est vrai que pour être crédible, il faut commencer par justement
14:18ne pas bénéficier de cet accord de Mercosur.
14:21Et c'est vrai qu'à la coordination rurale, si on sort,
14:24donc on va sortir à partir de mardi,
14:26ce sera vraiment pour expliquer notre mécontentement, notre désarroi,
14:30parce qu'on n'a plus rien à perdre en fait.
14:32On est en train de vivre un agricide,
14:35c'est-à-dire qu'on a déjà 40% des fermes qui sont en grave difficulté financière.
14:41On a un plan de gouvernement qui veut réduire encore de 30% le nombre d'agriculteurs en France,
14:47c'est-à-dire passer de 400 000 avec 150 000 en moins,
14:50donc 250 000 agriculteurs.
14:52Ce n'est pas possible, notre souveraineté alimentaire est en danger.
14:56La santé des Français est en danger également,
15:00parce que c'est ce qu'on me disait tout à l'heure,
15:02on ne va pas savoir exactement ce qu'on importe comme produit,
15:05comment ça a été élevé, comment ça a été produit.
15:08Il faut savoir que seulement 5 à 10% de ce qui rentre en France
15:12est seulement contrôlé, alors que nous, on est contrôlés,
15:14nous agriculteurs, nous sommes contrôlés toutes les 72 heures par satellite.
15:18Donc au bout d'un moment, il faut des actions fortes.
15:22Quand on va sortir à la coordination rurale,
15:25ce sera pour expliquer aux consommateurs,
15:28alors on ne veut pas embêter les Français, on ne veut pas embêter les consommateurs.
15:31En début d'année, tout s'est très bien passé,
15:34et puis on était soutenus par la population française,
15:36et c'est très important pour nous.
15:37Mais il faut bien comprendre que s'il n'y a plus d'agriculteurs français,
15:41on s'expose à importer des produits qui ne respecteront pas nos normes
15:49et qui seront un grave enjeu pour la santé publique,
15:52parce que ça va se retrouver bien sûr dans les collectivités, dans les cantines.
15:55Et moi, je ne veux pas que mes enfants mangent de la viande aux hormones,
15:58ou qu'ils aient été irradiés, ou des poulets aux hormones, vous comprenez bien.
16:03Amélie Rebillard, on va écouter justement la réaction du ministre de l'Intérieur,
16:06parce que vous l'avez dit, il y aura beaucoup d'actions
16:07qui vont être menées un peu sur la quasi-totalité du territoire,
16:10et le ministre de l'Intérieur a été interrogé justement sur la manière
16:14avec laquelle les autorités vont justement gérer cette mobilisation des agriculteurs.
16:19On l'écoute et puis je vous fais réagir juste après.
16:22On a toujours des craintes avec des manifestations,
16:24c'est la raison pour laquelle j'ai reçu cette semaine des responsables syndicaux agricoles
16:29pour avoir un dialogue, mais pour leur dire aussi les limites,
16:32puisque le droit de manifester c'est un droit constitutionnel, évidemment.
16:36Mais il y a des limites, et je leur ai indiqué qu'il y a trois limites.
16:38Pas d'atteinte aux biens, pas d'atteinte à plus forte raison aux personnes,
16:42et pas d'enquistement, pas de blocage durable,
16:45parce que sinon ce sera tolérance zéro.
16:47S'il y a un blocage durable, un enquistement,
16:50nous n'hésiterons pas à mobiliser les forces mobiles
16:52pour qu'on puisse assumer la liberté de circulation.
16:57Amélie Robillard, quand vous entendez Bruno Retailleau parler de tolérance zéro,
17:00est-ce que vous comprenez aussi les limites qu'il place à votre action ?
17:04Oui, il est dans son rôle.
17:05Après, il serait bon de rappeler à M. Retailleau
17:07que le deux poids, deux mesures n'a jamais été très bon non plus,
17:10que ce serait bien qu'il ait le même discours avec toutes les populations.
17:14Il faut savoir que les agriculteurs, on demande juste de travailler et de vivre de notre métier.
17:19On ne demande pas des RTT supplémentaires, on ne demande pas des vacances,
17:22on demande juste de pouvoir payer nos factures et de pouvoir travailler tranquillement.
17:26Donc il faut savoir qu'on est tous solvables, on a tous des familles.
17:29On n'est pas des voyous, on est la France qui travaille,
17:32donc on aimerait être respectés un petit peu.
17:35Si on sort dans la rue, c'est qu'on est à bout,
17:38on n'est pas là pour tout casser,
17:39on n'est pas là pour aller taper sur les CRS, loin de là cette idée.
17:43On est des gens respectueux,
17:45mais il faut quand même écouter notre désarroi,
17:47parce qu'il faut rappeler le nombre de suicides,
17:49il faut rappeler aussi le nombre de faillites.
17:51Et je peux vous dire qu'on est au plus près de la misère dans les campagnes.
17:55Restez avec nous Amélie Rebillard,
17:56parce qu'on va parler dans un instant spécifiquement du traité de livre-échange du Mercosur.
18:01Mais sur cette déclaration de Bruno Retailleau, Mathieu Hox, c'est assez surprenant,
18:04parce que quand on se rappelle, Gérald Darmanin avait eu des propos beaucoup plus prudents à l'époque,
18:08parce qu'il sait aussi que le mouvement des agriculteurs est largement soutenu dans l'opinion.
18:12Alors Bruno Retailleau, Amélie Rebillard l'a dit, il est dans son rôle de fixer des lignes rouges.
18:16Malgré tout, ça tranche un petit peu avec ce qu'on avait entendu avec le précédent gouvernement.
18:20Oui, en effet, ça tranche.
18:21Est-ce que Bruno Retailleau veut vraiment incarner une ligne d'autorité ferme vis-à-vis de toutes les manifestations ?
18:26Mais là où, effectivement, il y a une difficulté,
18:28c'est qu'il faut quand même distinguer les différentes mobilisations que la France subit depuis plusieurs années.
18:34C'est-à-dire que moi, j'en distinguerais trois.
18:35Il y a les agriculteurs, effectivement, qui manifestent et qui se mobilisent sur le modèle un petit peu des Gilets jaunes,
18:42au début des Gilets jaunes, parce qu'effectivement, ils ont la sensation de ne pas maîtriser leur destin.
18:46Ensuite, après, vous avez les émeutes dans les banlieues.
18:48Ça, ce sont plutôt des racailles qui se permettent de casser à tout moment,
18:52dès lors qu'il y a n'importe quelle fête d'hiver dans une cité.
18:55Ça, c'est un autre sujet.
18:56Et puis, il y a un troisième sujet, c'est qu'on va faire la comparaison avec, notamment,
18:58les grèves de la SNCF et les mobilisations au niveau du ferroviaire.
19:02Sauf qu'il y a une différence qui est majeure entre les agriculteurs et les cheminots de la SNCF.
19:07C'est qu'en fait, à la SNCF, ils bloquent le pays tous les ans, depuis 1977.
19:12Tous les ans, il y a une grève de la SNCF.
19:15Or, est-ce que vous avez vu une grève ou une mobilisation des agriculteurs tous les ans ?
19:19Non. La crise agricole, elle dure depuis au moins 1992, date de la réforme de la PAC.
19:24Et pour autant, on n'a jamais vu les agriculteurs tous les ans dans les rues.
19:27Donc, ça montre que les agriculteurs sont des gens qui sont plutôt raisonnables et responsables.
19:31On l'a vu d'ailleurs lors des mobilisations en janvier et février derniers,
19:35et qu'ils ne manifestent pas tout le temps pour tout et n'importe quoi.
19:39Donc, il faut bien, je pense, faire une distinction.
19:41Après, effectivement, Bruno Rietailleau est dans son rôle de garde entière.
19:44Il doit surtout garantir la liberté et la mobilité de circuler pour l'ensemble des Français.
19:48Corentin Périgny, vous trouvez ça intéressant à noter, les propos de Bruno Rietailleau ?
19:53C'est toujours délicat quand on est un responsable politique.
19:55Et d'ailleurs, on voit que certains d'entre eux vont déjà sur les points de blocage
19:58pour s'adresser aux agriculteurs.
19:59Mais le positionnement politique est aussi délicat sur cette affaire.
20:02Oui, c'est délicat, surtout que je pense que Bruno Rietailleau est un Vendéen.
20:05C'est quelqu'un d'enraciné.
20:07Et à mon avis, au fond de lui-même, il est plutôt du côté de ses agriculteurs.
20:12Mais il est obligé, évidemment, en tant que premier flic de France,
20:15d'avoir un discours de fermeté.
20:17C'est vrai que c'est intéressant quand on fait la comparaison avec les syndicalistes de la SNCF.
20:23Là, on va voir, eux, ce sont, comme vous l'avez dit, des professionnels de la grève,
20:27qui font grève tout le temps.
20:28Là, les agriculteurs, leur problème, mais aussi ce qui fait que les manifestations
20:33ne durent pas une éternité, c'est qu'il y a une ferme à gérer.
20:38C'est-à-dire qu'à un moment, les agriculteurs ne peuvent pas faire une grève éternelle.
20:42Là, ils disent qu'ils n'ont plus rien à perdre,
20:43mais il y a quand même derrière un suivi à gérer de la ferme.
20:46Donc là-dessus, c'est peut-être la seule voie pour que ces manifestations ne durent pas éternellement.
20:53On avait vu lors de la dernière mobilisation des agriculteurs
20:56que la quasi-totalité des partis politiques avait essayé d'avoir un positionnement
21:01d'accompagnement du mouvement avec des réussites plus ou moins variées.
21:06Mais quand même, on voit qu'il y a un positionnement politique aussi à adopter
21:09vis-à-vis de cette mobilisation, ce qui n'est pas simple.
21:11Après, pour apporter un petit peu de nuance,
21:14il faut avoir conscience que cet accord Mercosur a aussi pour objectif finalement
21:20de permettre aux marchés européens d'accéder plus facilement aux marchés d'Amérique latine
21:26avec la possibilité d'exporter de l'automobile,
21:30enfin de l'industrie automobile, pharmaceutique, à des conditions plus favorables.
21:34Donc il y a aussi là une libéralisation, une mondialisation positive.
21:38Un deuxième point qui me semble important de relever pour nuancer encore une fois,
21:43parce que c'est important, c'est que les accords de Paris qui viennent prévoir
21:48les normes environnementales seraient inclus dans cet accord Mercosur.
21:56Et puis un dernier point très important, me semble-t-il,
21:59c'est que cela viendrait aussi contrebalancer l'influence chinoise
22:04qui va nous porter largement préjudice, je pense.
22:07Dans quelques instants d'ailleurs, on se plonge dans ce traité du Mercosur.
22:11D'abord un nouveau point sur l'information avec Isabelle Piboul.
22:14Trois suspects arrêtés en Israël après l'incident survenu près de la résidence privée de Benyamin Netanyahou.
22:21Hier soir, deux fusées éclairantes ont atterri devant le domicile du Premier ministre israélien
22:25qui n'était pas sur place.
22:27Aucune information n'a filtré sur l'identité des suspects ou sur leur motivation.
22:31La justice a ordonné une interdiction de publication d'informations sur l'enquête
22:36pendant une période de 30 jours.
22:38Visite historique de Joe Biden en Amazonie.
22:41Personne ne peut faire marche arrière sur la révolution de l'énergie propre aux États-Unis.
22:46Déclaration du président américain adressée à son successeur Donald Trump.
22:51Joe Biden, présent à Manaus au Brésil,
22:53devient le premier chef d'État américain en exercice
22:57à se rendre dans la plus grande forêt tropicale de la planète.
23:01Enfin en France, afin d'alerter sur la persécution des chrétiens,
23:04l'association AED, Aide à l'église en détresse, organise la nuit des témoins.
23:10L'événement débute aujourd'hui et durera jusqu'à vendredi.
23:14Mercredi, Notre-Dame de Paris sera illuminée en rouge,
23:17tout comme le Sacré-Cœur ou le sanctuaire de Lourdes.
23:20Des veillées de prière vont également être organisées dans plusieurs villes du pays.
23:25Merci beaucoup, chère Isabelle, et à dans quelques instants pour un nouveau point sur l'actualité.
23:30Je vous le disais, maintenant, intéressons-nous au cœur du problème,
23:33en tout cas à la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour les agriculteurs,
23:36c'est le fameux traité de libre-échange du Mercosur.
23:39Traité dont on a l'impression que personne ne veut en France, y compris le président de la République,
23:43et pourtant on n'a pas forcément les moyens de s'y opposer.
23:45On va y revenir justement.
23:46En tout cas, Emmanuel Macron, depuis l'Argentine où il est en déplacement,
23:50s'est exprimé à ce sujet pour, d'une certaine manière,
23:53tenter de rassurer les agriculteurs.
23:55On l'écoute.
23:58Aujourd'hui, je ne signerai pas en l'État ce traité Mercosur.
24:03Je le dis depuis plusieurs années.
24:05Ça a été répété par le gouvernement, comme par tous les gouvernements précédents.
24:10Et cette fermeté que nous avons, elle est simple.
24:12C'est que nous ne croyons pas au préaccord tel qu'il a été négocié.
24:18D'abord parce qu'il vient de très loin.
24:20Ensuite, parce qu'il ne prend pas en compte toutes les évolutions
24:23que nous avons faites nous-mêmes sur nos propres marchés.
24:25Et comme je lui ai dit, pour l'Argentine, il serait très mauvais pour sa réindustrialisation.
24:29Et pour nous, il serait très mauvais pour notre agriculture.
24:33Et je vais être simple, nous ne pouvons pas demander
24:38à nos agriculteurs en Europe, agriculteurs français,
24:41mais c'est vrai pour tous les agriculteurs européens,
24:43de changer leurs pratiques,
24:45de se passer de certains produits phytosanitaires,
24:47d'avoir, ce qui est notre fierté, une agriculture qui est de grande qualité,
24:53et en même temps d'ouvrir notre marché à des importations massives
24:58de produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères.
25:01Prise de position claire du Président de la République.
25:04Pour qui cet accord est très mauvais ?
25:06Pour les agriculteurs.
25:07Nous ne le signerons pas en l'État.
25:09Ça, on pourra peut-être aussi questionner ce qui peut se cacher derrière en l'État.
25:13Mais on rappelle aussi que les règles sont assez claires.
25:15La Commission européenne peut décider de ratifier ce traité de libre-échange.
25:19Il faut pour cela une majorité qualifiée,
25:21c'est-à-dire au moins 65% de la population totale de l'Union européenne, 15 pays.
25:26Et pour l'instant, force est de constater que nous n'avons pas de minorité de blocage,
25:29nous n'avons pas réussi à convaincre des pays,
25:31la France, je parle bien sûr, de ne pas ratifier cet accord.
25:34Donc en fait, malgré la volonté politique,
25:36malgré l'opposition d'une large partie de la sphère politique,
25:39des Français, des agriculteurs,
25:40ce n'est pas certain qu'on puisse bloquer cet accord.
25:42Oui, parce que l'Allemagne veut vendre des voitures,
25:45comme vous l'avez dit, à l'Amérique du Sud.
25:47Donc c'est aussi simple que ça.
25:48C'est-à-dire que c'est aujourd'hui, en l'Union européenne,
25:50vous avez beau, Emmanuel Macron nous explique qu'il y a,
25:53en même temps d'ailleurs, je pense qu'il s'en rend même plus compte,
25:56que le traité en état ne sera pas signé.
26:00Mais le problème, c'est qu'il dépend aujourd'hui de l'Union européenne,
26:04il dépend de la volonté d'Ursula von der Leyen.
26:07Et qui est en position de force aujourd'hui dans l'Union européenne,
26:10c'est l'Allemagne.
26:11Et donc l'Allemagne va tout faire en sorte pour que ce traité soit mis en place
26:16contre la volonté des agriculteurs français,
26:19voire contre la vie des agriculteurs français.
26:21C'est ça qui est... C'est un blocage.
26:23Je suis désolé, il a beau parler, le ministre a beau dire qu'il est contre aussi,
26:28de toute manière, s'il ne décide pas de faire un bras de fer avec l'UE,
26:34ce traité va passer.
26:35Amélie Robillard, vous avez entendu, j'imagine, les propos d'Emmanuel Macron.
26:38Il y avait peu de doute sur sa position.
26:40Il l'avait déjà exprimé dans le passé.
26:42Ce qui est assez terrible, finalement, c'est que son action seule
26:45ne permettrait pas de s'opposer à cet accord.
26:47Comment vous voyez, justement, le fait d'être un peu enfermé,
26:50finalement, dans cette situation ?
26:53Non, mais surtout, ce qu'il n'y a pas de doute, c'est qu'Emmanuel Macron
26:55a parlé de l'Europe...
27:00...problème de souveraineté alimentaire française
27:02qu'il fallait raisonner en souveraineté alimentaire européenne.
27:04Donc, quand on a entendu ça, on a tout compris.
27:07Maintenant, j'aimerais expliquer à ceux qui pensent que l'air cossur
27:10n'est peut-être pas si mauvais que ça ou qu'il faut nuancer.
27:13Moi, je les invite à échanger de vie.
27:15Je leur laisse ma place pendant une semaine.
27:17Moi, je prends votre place et je peux vous dire que vous allez vite comprendre
27:20en quoi le mercosur peut nous rendre très, très en colère.
27:24Parce qu'au bout d'un moment, on en a marre.
27:25Nous, on est contrôlés sans arrêt.
27:27On a une agriculture très vertueuse.
27:29On produit des produits de qualité, sauf qu'on produit avec des charges
27:32françaises sur un marché mondial.
27:35Après, on nous parle de balance commerciale positive grâce aux spiritueux
27:39et grâce aux vins.
27:40Il ne faut pas oublier que les spiritueux s'exportent sans traiter de libre-échange.
27:44Quand on a des produits d'exception, on n'a pas besoin de brader notre agriculture.
27:47Comme d'habitude, nous, on est sacrifiés à l'autel de l'industrie.
27:51Et en plus, franchement, je ne pense pas que les traités de libre-échange
27:54aient sauvé notre industrie, loin de là.
27:56Donc, est-ce qu'on veut comme modèle la déforestation et les traités de libre-échange ?
28:01Parce qu'on nous parle d'écologie tous les jours,
28:03on nous met des normes environnementales supplémentaires tous les jours
28:06et on va importer de l'autre bout de la planète des produits
28:08que nous, on est capable de produire de façon bien plus vertueuse.
28:11Donc, au bout d'un moment, il faut comprendre que les agriculteurs en ont marre.
28:14Il faut arrêter de nous prendre pour des débiles parce qu'on sait très bien
28:17quel est ce traité de libre-échange.
28:19En début d'année, on était contre le traité de libre-échange de la Nouvelle-Zélande, du Chili.
28:24On est en train de nous faire planter des oliviers,
28:29alors que le traité de libre-échange du Chili prévoit d'importer 8000 tonnes d'huile d'olive.
28:33Donc, au bout d'un moment, il faut comprendre notre colère aussi.
28:36Et ceux qui ne comprennent pas, moi, je les invite à venir au fond de ma ferme
28:39parce que ça fait plus d'un an qu'on est dans les rues, qu'on s'épuise,
28:43qu'on sort de nos fermes, qu'on laisse tomber nos familles
28:46qui travaillent à notre place quand on est en train de manifester pour avoir zéro résultat.
28:51Et le problème, c'est qu'on est en train de mourir en silence et ça, c'est inentendable.
28:55Je peux vous dire qu'on ne crèvera pas en silence et on se fera entendre avant de mourir.
29:01Et le problème, c'est que s'il n'y a plus d'agriculteurs en France,
29:04c'est la souveraineté qui est mise à mal.
29:06Et les agriculteurs qui sont partis des fermes, vous ne les ferez pas revenir dans les fermes
29:10parce qu'avec les contraintes qu'on a à travailler tous les jours de l'année,
29:13moi, je n'ai pas de vacances, je suis éleveuse, je n'ai pas de vacances,
29:16je n'ai pas de jour férié, quand je suis malade, il faut quand même que j'aille se faire téter mes veaux.
29:20Donc, ce n'est pas possible.
29:22Venez vivre à notre place.
29:24Venez prendre notre place et on en reparlera.
29:28– Merci beaucoup Amélie Robillard d'avoir accepté de témoigner ce soir.
29:31Votre message a été entendu et puis nul doute qu'on vous retrouvera
29:34dans les prochains jours sur l'antenne de CNews
29:36pour suivre l'évolution de votre mobilisation.
29:39– La mobilisation dont je vous le rappelle, elle est repartie ce soir
29:43avec ces images depuis Vélizy-Villacoublé.
29:46Avant de refermer ce chapitre, je trouve que c'est intéressant
29:48de s'arrêter sur le terme de souveraineté.
29:49Sur le terme de souveraineté, il est utilisé à tout bout de champ.
29:52Emmanuel Macron lui-même emploie ce terme en parlant même de souveraineté européenne,
29:55sauf qu'on ne sache véritablement ce que ça signifie.
29:58On parle de souveraineté, mais en l'État,
30:00nous n'avons pas de souveraineté sur cet accord de libre-échange,
30:02c'est-à-dire que la France seule, encore une fois, ne peut pas s'y opposer.
30:06– Bien sûr, en politique commerciale, vous faites un accord de libre-échange,
30:09lorsque vous êtes fort, lorsque justement vous êtes souverain.
30:11Mais le problème, c'est qu'on a abandonné cette notion de souveraineté
30:14d'un point de vue global et politique depuis des années,
30:17et sur la question de la souveraineté alimentaire et agricole,
30:20on l'a complètement bradée, puisque aujourd'hui,
30:22on importe 20% de l'alimentation des Français,
30:25lorsqu'on n'en importait quasiment pas au début des années 2000.
30:28On est passé de 28 milliards d'importations en 2000 à 56 milliards,
30:31donc on signe un chèque tous les ans de 30 milliards supplémentaires.
30:34Ce n'est pas possible aujourd'hui, et donc en l'État,
30:37on se retrouve avec un modèle qui n'est pas compétitif.
30:39Pourquoi ? Parce que quand vous faites un accord de libre-échange,
30:42vous devez être compétitif à l'export,
30:45donc ça veut dire être compétitif soit sur la partie coût,
30:47soit sur la partie hors-coût.
30:48Sur la partie coût, on a renchéri le coût du travail,
30:51comme jamais depuis les années 70-80,
30:53notamment avec la politique menée sous François Mitterrand,
30:56puis Lionel Jospin, et puis on a également une fiscalité qui est punitive.
30:59Sur la partie hors-coût, on impose à nos agriculteurs des normes
31:02qui ne sont même pas imposées aux autres pays européens,
31:05voire qui ne sont pas imposées aux autres pays du reste du monde.
31:08Et donc, vous arrivez là à une situation où seuls les produits
31:11qui sont compétitifs peuvent être exportés,
31:14et donc c'est pour ça que vous avez le vin, les spiritueux,
31:16des produits qui, comme l'a dit votre intervenante,
31:18n'ont pas besoin d'accords de libre-échange pour être exportés.
31:21Et c'est tout le paradoxe du modèle agricole français,
31:24c'est qu'on arrive à exporter en balance commerciale globale,
31:27mais en réalité, toutes les filières agricoles,
31:29hormis les spiritueux et les produits laitiers, sont dans le rouge.
31:32Vous nous rappeliez tout à l'heure quelque chose qui est une évidence,
31:36c'est-à-dire que l'Allemagne, effectivement, veut avoir accès
31:38au marché sud-américain pour le secteur de l'automobile, notamment.
31:42C'est vrai que lorsqu'on est un politique,
31:44on doit aussi faire des arbitrages, et arbitrer, notamment.
31:46Est-ce qu'on peut préserver notre modèle agricole
31:49tout en ayant une politique de libre-échange avec l'Amérique du Sud ?
31:53C'est ça aussi que doivent arbitrer nos responsables politiques.
31:55Malheureusement, on a l'impression que là, ils n'ont pas véritablement le choix.
31:57Le traité, il est déjà dans les tuyaux, il va presque être ratifié.
32:00Alors, vous parlez de souveraineté.
32:02Effectivement, je pense que le déficit de l'État français
32:05ne lui permet plus d'être souverain, et c'est là le problème.
32:09Et sur notre président Macron qui explique
32:13que ça ne sera pas ratifié en l'État,
32:16j'imagine qu'il fait justement référence à ces normes environnementales
32:21qui ne sont évidemment pas suffisantes en l'État
32:24pour pouvoir permettre une application.
32:27Et justement, il faudra vraiment un contrôle très rigoureux
32:30de cette mise en application de ces normes environnementales,
32:33ô combien c'est déjà difficile en France et dans l'Union européenne,
32:39alors quasiment impossible à exercer en Amérique latine.
32:44Peut-être un petit mot, c'est parce qu'aujourd'hui en Europe,
32:47tous les pays européens ont transféré la politique commerciale à l'Union européenne.
32:50Et donc, de fait, comme vous l'avez très justement rappelé,
32:52il faut au Conseil européen une majorité qualifiée de pays.
32:56Sauf que, par exemple, des pays comme l'Allemagne
32:57n'ont pas besoin d'avoir une majorité qualifiée,
32:59il suffit juste qu'ils soient les plus puissants
33:01et ils imposent leurs vues aux autres pays européens.
33:03Parce qu'au niveau des institutions européennes,
33:05c'est le rapport de force qui prévaut.
33:07C'est-à-dire que si vous êtes fort, vous êtes capable d'imposer vos vues.
33:10Pendant des années, notamment sous les années Merkel,
33:12l'Allemagne a imposé ses vues sur un certain nombre de sujets,
33:14les politiques d'austérité, sur les politiques notamment migratoires par exemple.
33:18C'est eux qui nous ont fait accueillir en Europe des millions de migrants,
33:22notamment en provenance du Moyen-Orient.
33:24Donc si l'Allemagne est forte,
33:27elle imposera ses vues aux autres pays et notamment à la France.
33:30On se rappelle d'un ministre de l'économie allemande
33:32qui avait dit déjà à plusieurs reprises
33:34qu'il valait mieux sacrifier des poulets français
33:37au profit des berlines allemandes.
33:38Donc dès lors que vous avez une mentalité comme ça chez les Allemands,
33:41forcément, si nous nous couchons devant l'Allemagne,
33:43nous n'arriverons pas à protéger notre modèle agricole.
33:46Mais par contre, il y a un point qui me paraît intéressant,
33:48c'est qu'aujourd'hui l'Allemagne est en crise.
33:50Elle est en crise d'un point de vue migratoire,
33:51elle est en crise d'un point de vue sécuritaire
33:54et même elle est en crise d'un point de vue énergétique
33:56avec énormément de dépendance et donc des conséquences politiques.
33:59Et donc effectivement, est-ce que le déclin de l'Allemagne annoncé
34:03ne pourrait-il pas être une opportunité pour la France
34:05de rattraper l'Allemagne d'un point de vue économique
34:07pour pouvoir faire prévaloir nos intérêts au niveau européen,
34:10rétablir un rapport de force et ensuite leur imposer aussi, nous, notre vision
34:13et défendre, par exemple, nos agriculteurs
34:14pour véritablement renouer avec une souveraineté française ?
34:17On va déjà voter le budget et après on verra ce qu'on peut faire,
34:19mais je pense que c'est un vœu, vous avez raison en débuter.
34:22Voilà ce qu'on pouvait dire ce soir.
34:24Sur la crise des agriculteurs, on se quitte avec ces images
34:27en direct de Vélizy-Villacoublais,
34:29où la mobilisation a donc repris à partir de ce soir.
34:31Vous voyez ces dizaines d'agriculteurs qui sont mobilisés
34:34sur le terrain, dans le froid et on imagine
34:37pour quelques jours au moins, d'autres actions vont prendre place
34:41à partir de demain sur l'ensemble du territoire.
34:44On passe à un tout autre sujet, c'était il y a un an,
34:47Thomas, 16 ans, était tué à la sortie d'un bal à Crépole,
34:51un drame qui avait provoqué une vive émotion sur place,
34:55mais dans la France entière finalement.
34:57Nos équipes se sont rendues à Romance-sur-Isère,
35:00à Crépole, tout au long du week-end pour assister
35:02aux différents hommages qui ont été organisés.
35:05C'était un reportage d'Augustin Donadieu,
35:07Charles Pousseau avec le récit de Noémie Hardy.
35:15Une minute d'applaudissements, des fleurs, une banderole,
35:19les rugbymans rendent hommage à Thomas et Nicolas.
35:24Un an après, le meurtre du jeune Thomas est encore
35:27dans tous les esprits.
35:29Ça fait mal au cœur, moi je sais que ça me prend.
35:32On ne fera pas revenir, on peut dire ce qu'on veut,
35:35tout le monde a le cœur, on a le cœur qui est brisé,
35:37mais bon, malheureusement, ils sont partis,
35:39on peut leur dire, courage, courage.
35:43L'équipe de rugby du RC Roment-Péage n'a pas vécu
35:46un seul drame.
35:48Nicolas, un autre joueur du club, a été tué par balle fin octobre.
35:52Malheureux, au bout d'un an que ça arrive encore
35:54des catastrophes comme ça, surtout que les jeunes
35:57vont s'amuser et prendre une balle comme ça, c'est terrible.
36:01Allez, les 5 joueurs, allez !
36:03De tout cœur avec la famille, les amis, le club,
36:06ce maillot encadré a été offert par l'équipe adverse.
36:09Même pas à l'initiative, ni des entraîneurs,
36:11ni de qui que ce soit, c'est vraiment les joueurs
36:13qui ont voulu faire ça, donc ils s'étaient concertés
36:15dans la semaine, ils nous ont demandé l'autorisation de le faire.
36:18Bien entendu, nous, on a accepté, on a sollicité le club
36:20pour savoir s'ils acceptaient qu'on fasse aussi ce genre de choses.
36:23Un rassemblement, souhaité dans la discrétion,
36:26est prévu ce dimanche pour rendre hommage à Thomas.
36:30On ouvre la discussion en plateau dans quelques instants,
36:32mais d'abord, il est 23h30, très précisément,
36:34l'heure de faire un point complet sur l'actualité
36:36avec Isabelle Piboulot qui nous a rejoints.
36:37Bonsoir Isabelle.
36:38Bonsoir Thomas, bonsoir à tous.
36:40Avant de décoller pour le Brésil où se tiendra le G20,
36:43le président de la République s'est exprimé à propos du Mercosur
36:46sur le tarmac de Buenos Aires.
36:48Emmanuel Macron s'est voulu rassurant.
36:50En l'Etat, le traité ne peut être validé par la France,
36:54qui reste pour une agriculture ouverte,
36:56mais avec des accords commerciaux justes.
36:59On l'écoute.
37:00La France aujourd'hui ne signerait pas en l'Etat ce traité Mercosur.
37:05Je le dis depuis plusieurs années, ça a été répété par le gouvernement
37:10comme par tous les gouvernements précédents.
37:12Et cette fermeté que nous avons, elle est simple,
37:15c'est que nous ne croyons pas au préaccord tel qu'il a été négocié.
37:21D'abord parce qu'il vient de très loin,
37:23ensuite parce qu'il ne prend pas en compte toutes les évolutions
37:26que nous avons faites nous-mêmes sur nos propres marchés.
37:28Et comme je lui ai dit, pour l'Argentine,
37:29il serait très mauvais pour sa réindustrialisation
37:32et pour nous, il serait très mauvais pour notre agriculture.
37:36Et je vais être simple, nous ne pouvons pas demander
37:40à nos agriculteurs en Europe, agriculteurs français,
37:43mais c'est vrai pour tous les agriculteurs européens,
37:46de changer leur pratique,
37:48de se passer de certains produits phytosanitaires,
37:49d'avoir, ce qui est notre fierté, une agriculture qui est de grande qualité
37:56et en même temps d'ouvrir notre marché à des importations massives
38:00de produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères.
38:03La grogne des agriculteurs n'est pas sans rappeler celle des gilets jaunes.
38:07C'était il y a six ans déjà.
38:09Aujourd'hui, le Premier ministre Michel Barnier
38:11dit vouloir s'inspirer de leur cahier de doléances
38:14pour tirer des leçons de cette révolte.
38:16Les explications de Noémie Ardy.
38:23Les cahiers de doléances, les grands oubliés.
38:26La crise des gilets jaunes avait abouti à la création de ces réflexions.
38:30Emmanuel Macron avait promis deux choses,
38:32les rendre publiques et accessibles à tous
38:35et s'inspirer de ces propositions, des promesses non tenues.
38:39Le sentiment partagé, c'est évidemment l'impression de ne pas avoir été écoutée.
38:45C'est-à-dire qu'en fait, on a une classe politique qui est surtout, là, un exécutif.
38:53C'est vraiment l'exécutif qui a demandé à ce que ce grand débat national ait lieu.
38:59Et dans le même temps, il s'est désintéressé finalement
39:03de ce qui avait été produit en termes de texte.
39:06Nous, ce qu'on demande avant tout, c'est que tous les textes soient mis en ligne.
39:11Ces textes, ils appartiennent au peuple français
39:13et donc tout un chacun doit pouvoir les consulter.
39:15Les Français s'étaient exprimés sans tabou et à l'écrit.
39:19Vous avez presque un programme électoral.
39:22J'ai cru comprendre que c'est le plus grand recueil de paroles citoyennes qu'on ait en France.
39:30Donc, ce n'est pas possible de ne pas en tenir compte.
39:34C'est une richesse incroyable.
39:35Michel Barnier a demandé à ses équipes de se plonger dans ses textes.
39:39Le Premier ministre espère trouver des idées pour son plan d'action
39:43qu'il présentera prochainement.
39:45Dans le reste de l'actualité,
39:47si nos cafés et bistrots entraient au patrimoine immatériel de l'humanité,
39:51c'est ce que réclame une association qui se donne quatre ans pour convaincre l'UNESCO.
39:56À Paris, les professionnels espèrent ainsi attirer plus de touristes.
40:00Écoutez le restaurateur Stéphane Manigault.
40:03Il faut que le politique protège l'artisanat, protège nos agriculteurs.
40:06On est la solution, ou en tout cas l'une des solutions,
40:09pour les problèmes pour nos agriculteurs, nos vignerons, nos pêcheurs.
40:14On a un terroir absolument incroyable.
40:16Il faut le protéger.
40:17Il faut que les politiques mettent un peu plus de transparence aussi dans l'assiette.
40:21On poursuit avec l'actualité internationale.
40:24Les écoles de Beyrouth et ses environs resteront fermées demain et mardi.
40:29Deux frappes israéliennes ont visé le cœur de la capitale
40:32à quelques heures d'intervalle.
40:33Dans ces derniers bombardements, le responsable média du Hezbollah a été tué.
40:41Avec un peu plus de légèreté pour terminer,
40:44le plus grand dinosaure jamais vendu aux enchères a été vendu hier dans les Yvelines.
40:49Vulcain, squelette d'un apathosaure, a été adjugé pour 4,7 millions d'euros.
40:556 millions si on compte les frais.
40:57Vieux de 150 millions d'années,
40:59le spécimen avait été découvert en 2018 dans le Wyoming
41:03et a nécessité deux ans de restauration.
41:07Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
41:08On se retrouve pour l'édition de la nuit à minuit.
41:11C'est à vous Thomas.
41:12Merci beaucoup chère Isabelle.
41:13Impressionnant ce squelette de dinosaure.
41:16On va revenir donc au sujet qu'on a commencé à aborder,
41:19l'émotion un an après à Krepel.
41:21On vous le rappelle, c'est l'endroit précis où Thomas avait été tué
41:25il y a quasiment un an, jour pour jour, à la sortie d'un bal.
41:28On a entendu dans le sujet quelques témoignages.
41:30Je propose qu'on les réécoute justement pour se remémorer de cette émotion
41:34qui a évidemment eu touché des habitants pendant tout le week-end
41:37à Romain Surizer et à Krepel.
41:40La minute de silence rappelle malheureusement
41:43des tristes moments par rapport au club.
41:45Heureusement, je dirais, la vie continue, le sport continue
41:50et on espère surtout que ça ne se reproduise jamais.
41:53Ça fait mal au cœur.
41:54Moi je sais que ça me prend et on n'y peut rien.
42:00C'est cette civilisation qui foire et on ne sait pas où on va.
42:04On est gentil, on n'a pas de sanctions et ça retombe et ça continue.
42:09Clairement, depuis un an, quand ils nous disent « je vais dans un bal »,
42:13on est un peu plus réticent en tant que parents de les laisser sortir comme ça.
42:20Donc on est obligé d'y penser.
42:22Après, malheureusement, la vie continue.
42:24Il faut continuer à vivre normalement.
42:26Et je pense que d'ailleurs, pour Thomas, il faut continuer à vivre normalement.
42:32Ils disent beaucoup de choses, ces témoignages,
42:34à la fois sur cette civilisation qui foire,
42:36pour reprendre les mots de l'un des pères de famille,
42:39ou dire à un autre qui nous dit « maintenant, je n'ai plus envie
42:42de laisser mon enfant partir en soirée ».
42:44C'est là où on se rend compte visiblement, véritablement,
42:47de l'émotion forcément qui a été celle des habitants de Romain Surizer et de Krepel.
42:51Mais c'est intéressant qu'ils parlent de civilisation justement
42:53parce que Gustave Thivon, le philosophe, avait la définition de la civilisation,
42:57c'est l'ensemble des liens qui nous rendent libres.
42:59Et là, on sent bien qu'on est dans une civilisation
43:01où les liens qu'il y a entre les personnes ne les rendent pas libres
43:03parce qu'on ne peut plus, même en campagne, aller dans un bal sans se dire
43:08« tiens, peut-être que mon enfant va recevoir un coup de couteau ».
43:11On savait qu'il y avait eu une explosion de l'insécurité,
43:14mais c'est la France orange mécanique de Laurent Oberthon qui l'a écrit il y a dix ans,
43:19c'est l'ensauvagement de la France dont on parle.
43:21On pensait que c'était seulement pour les grandes, moyennes, petites villes.
43:25Et là, on se rend compte, dans Krepel, un village de 500 habitants
43:29qui n'a jamais fait parler de lui, il y a ce meurtre horrible avec,
43:34je rappelle quand même, dans le bal, il n'y a pas eu seulement Thomas,
43:37il y a eu plusieurs attaques au couteau, les témoignages parlent,
43:40c'est une véritable boucherie à l'intérieur.
43:43Et là, on se dit finalement, il n'y a aucune partie de la France qui est véritablement libre
43:48et qui est sécurisée.
43:50– Vanessa Edberg, c'est ça aussi le constat que vous tirez de ce drame,
43:54c'est-à-dire qu'il n'y a plus aucune parcelle de la France qui est épargnée
43:57par l'hyper-violence, par l'ensauvagement, par la décivilisation,
44:00les termes sont multiples, mais ils décrivent simplement une hyper-violence dans les faits.
44:04– C'est sûr, pour rappel, à l'origine de ce meurtre horrible,
44:09une simple altercation entre jeunes qui finalement a mal tourné
44:14et qui a fini en rixe, et surtout, au jour d'aujourd'hui,
44:18deux personnes ont été mises en examen sans qu'on ne sache exactement qui a porté…
44:24– Oui, l'enquête patine.
44:26– Exactement, qui a porté le coup fatal.
44:28Donc finalement, et je pense qu'on ne le saura finalement jamais,
44:31si un an plus tard, après tous les éléments qui ont pu être réunis,
44:35ils ne sont toujours pas au fait de savoir qui a porté ce coup fatal.
44:39Mais effectivement, sur une réflexion plus large,
44:42il y a de toute façon un ensauvagement évident de nos jeunes.
44:47Et nos politiques, ils sont très certainement, pour beaucoup nos politiques,
44:52le manque de moyens, que ce soit le manque de moyens de la police,
44:55le manque de moyens de la justice, la répression n'existe plus,
44:59les peines ne sont plus exécutées.
45:01On entend de très bonnes idées, très régulièrement,
45:03j'entendais la dernière fois, Rotaïo,
45:05proposer de mettre dans des centres militaires les jeunes délinquants.
45:10Effectivement, il n'y a pas d'alternative à l'incarcération,
45:14cette incarcération qui, au contraire, fait sortir des délinquants encore plus dangereux.
45:22Donc il faut vraiment se poser les bonnes questions pour nos jeunes,
45:25et voir comment est-ce qu'on pourrait envisager d'améliorer cette violence certaine.
45:32– Je voulais juste rebondir sur, c'est quelque chose qui a dérapé,
45:35dans ce que vous dites, on a l'impression que ce n'était pas prévu,
45:38que c'est un rixe et que ça a dérapé.
45:40Moi quand même, quand on a eu affaire à, c'est une bande de racailles,
45:43il faut quand même le dire, qui sont arrivées avec des couteaux
45:46et des parpaings de 20 à 25 centimètres.
45:49Donc si vous voulez, moi je ne sais pas comment vous allez en soirée,
45:52mais moi je ne prends jamais des couteaux, là on ne parle pas d'opinel,
45:55donc il y avait vraiment une préméditation,
45:57c'est-à-dire qu'il y a eu une volonté de, peut-être pas de tuer,
46:01mais en tout cas d'agresser.
46:03– À la lecture des informations que j'ai pu lire,
46:06effectivement, ils ont parlé d'une altercation qui a mal tourné,
46:09il n'y avait pas aucun élément de préméditation.
46:12– La préméditation, en fait, dans les mots,
46:14si je traduis les mots de Quentin Périgny,
46:16c'est plutôt le fait de venir en soirée avec des couteaux.
46:18Effectivement, ce n'est pas pour…
46:20– Il y a quand même quelqu'un qui a dit, on est là pour planter des blancs,
46:23si ce n'est pas une agression raciste.
46:25– Ce sont des témoignages qui ont été écartés par la justice.
46:28– Donc c'est compliqué de dire, là, dans ce que vous dites,
46:31on a l'impression que c'est deux bandes de jeunes, finalement,
46:34qui sont adolescents et ne se rendent pas compte
46:37de la violence qu'ils peuvent dégager.
46:39Là, ce n'est pas ça, c'est véritablement une volonté,
46:42en tout cas de blesser grèvement, peut-être pas de tuer.
46:45– Ce qui est notable dans ces affaires,
46:47et on peut d'ailleurs citer le fait qu'il y ait un coéquipier
46:50de l'équipe de rugby de Thomas, un jeune de 22 ans, Nicolas,
46:53qui lui aussi a été tué.
46:55Il n'y a pas de lien entre les deux affaires,
46:57c'est simplement une coïncidence terrible.
46:59Le même club de rugby en deuillet à deux reprises,
47:01il a sorti d'une boîte de nuit, et c'était avec des armes à feu.
47:04Lui aussi a perdu la vie, c'était au début du mois de novembre,
47:06et ça montre une nouvelle fois cette hyper-violence.
47:08Sujet, on s'est emparé Marie-Hélène Thauraval,
47:10qui est la mère de Romain Surizer.
47:12Elle essaye d'alerter l'ensemble de la sphère politique,
47:16de la sphère médiatique, de la population aussi.
47:18Voilà ce qu'elle disait ce matin dans les colonnes
47:21de nos confrères du journal du dimanche.
47:23Elle alertait justement sur cette violence
47:25qu'elle qualifie d'incontrôlable.
47:27Elle tente vraiment d'alerter sur ces problématiques.
47:30Par exemple, elle parle des forces de l'ordre.
47:32Il faut, et ça va un peu dans le sens de ce que vous disiez,
47:34leur redonner les moyens d'agir, humains, matériels et moraux.
47:36Ils doivent pouvoir travailler correctement,
47:38sans être empêchés, suspectés, accusés
47:40et entravés en permanence.
47:42Et puis on va voir sa deuxième déclaration
47:44où elle parle des quartiers dont sont originaires
47:48un certain nombre d'auteurs présumés de ces violences,
47:51quartiers qu'elle connaît bien, puisque c'est à proximité
47:53de Romain Surizer ou à Romain Surizer.
47:55Nos quartiers populaires ont été remplacés
47:57par des quartiers communautaires, et notre réponse
47:59c'est même acheter une paie précaire
48:01par la distribution de subventions.
48:03Ce sont des mots forts, dire que les quartiers populaires
48:05sont devenus des quartiers communautaires.
48:07Encore une fois, Marie-Hélène Thorvald,
48:09c'est une élue de terrain, elle sait de quoi elle parle,
48:11elle connaît ces quartiers.
48:13C'est le diagnostic, et le diagnostic, il est le suivant,
48:15c'est que l'État de droit a malheureusement créé
48:17des zones de non-droit dans un certain nombre de quartiers.
48:19Et de plus en plus, on s'aperçoit que cet État de droit
48:21qui doit protéger justement les gens,
48:23ne permet plus au pouvoir public
48:25de protéger un seul centimètre carré de la France.
48:28Et donc en fait, la réalité qui se décline en termes d'insécurité,
48:33c'est que vous avez d'une part une montée de l'ultra-violence,
48:35c'est-à-dire que vous avez des actes qui sont
48:37de plus en plus violents, année après année,
48:39qui vont de plus en plus dans l'horreur et dans l'indicible,
48:42et puis vous avez un deuxième phénomène,
48:44qui est la barbarisation de la société.
48:46C'est un phénomène qu'on retrouve également
48:48dans d'autres pays en Occident, c'est-à-dire que vous avez
48:50un choc culturel sur notre pays, et donc de fait,
48:52les agressions sont de plus en plus barbares d'une certaine façon.
48:55Il y a moins d'attaques au couteau
48:57il y a 40 ans, qu'il y en a désormais.
49:01Et donc effectivement, face à cela,
49:03aujourd'hui, les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment
49:06posé le bon diagnostic, à la fois sur les quartiers populaires
49:09dont elles parlent, c'est-à-dire les quartiers
49:11de la politique prioritaire de la ville,
49:13puisqu'on a toujours considéré qu'en luttant
49:15contre la pauvreté dans ces quartiers-là,
49:17on allait enrayer l'insécurité.
49:19Or, on a fait une politique de chèque,
49:21111 milliards d'euros dépensés depuis 2010 dans ces quartiers,
49:23et pourtant il y a toujours plus d'insécurité.
49:25On peut prendre les exemples à Marseille, à Grenoble, etc.
49:27Et puis vous avez un deuxième problème,
49:29c'est qu'on a instauré, finalement,
49:31ce qu'on peut appeler une culture de l'excuse
49:33dans un certain nombre de territoires.
49:35Et donc on excuse souvent, malheureusement,
49:37le criminel, le délinquant, au lieu de penser à la victime.
49:40On va ouvrir un volet politique dans cette émission,
49:43100% politique, forcément,
49:45avec les déclarations de Jean-Luc Mélenchon,
49:47aujourd'hui le leader de la France insoumise,
49:49qui est revenu notamment sur la procédure de destitution
49:52qui va de nouveau faire son retour à l'Assemblée nationale
49:55par le biais de la niche parlementaire de la France insoumise.
49:58Première étape donc, selon Jean-Luc Mélenchon,
50:00destitution d'Emmanuel Macron, et puis, écoutez.
50:05Vous vous préparez à la destitution d'Emmanuel Macron, à sa démission ?
50:07Oui, absolument.
50:08Vous, personnellement, M. Mélenchon,
50:10vous vous y préparez comme candidat ?
50:13Avec moi, compte tenu de mon rôle moral éminent
50:16à l'intérieur du mouvement insoumis,
50:18bien sûr, je participe activement à la définition de la stratégie
50:21et à la mise en œuvre des moyens.
50:23Vous verrez, parce qu'il y a plein de cas différents.
50:25Je ne veux pas tourner autour du pot avec vous.
50:27On l'a toujours dit, si c'est une élection qui a lieu là tout de suite,
50:30sans doute que je peux être incité à y aller.
50:34Si c'est en 2027, nous avons une relève suffisante.
50:38Ce n'est pas véritablement surprenant de voir Jean-Luc Mélenchon se placer,
50:40mais là, il a l'honnêteté de le dire, ce qui n'a pas toujours été le cas.
50:43On avait entendu hier François Hollande dire
50:46que Jean-Luc Mélenchon ne devait pas être le candidat de la gauche.
50:49Il y a visiblement de la friture sur la ligne.
50:51Ce n'est pas très nouveau, mais on le voit à nouveau au grand jour
50:54entre le Parti socialiste et la France insoumise.
50:56Tout à fait.
50:57Après, que Hollande y aille, ça paraît aussi compliqué pour rassembler la gauche.
51:01Non, Jean-Luc Mélenchon a fait un grand travail depuis des années.
51:04Il a complètement abandonné tout le côté patriote de gauche laïque
51:09pour complètement plonger dans le communautarisme.
51:13On l'a vu notamment depuis le 7 octobre.
51:15Évidemment, il s'est complètement plongé dans une volonté
51:18de récupérer un électorat qui ne vote pas et qui pourrait voter pour lui.
51:21Et là, il sent peut-être que sa chance est pour cette fois-ci.
51:25On va justement parler de ce virage parce qu'il a incarné ce virage
51:28en partie par Éric Coquerel, qui s'est affiché cette semaine avec Elias Dimsalen.
51:32On rappelle, personnalité controversée pour le moins,
51:35qui avait appelé à l'intifada dans les rues de Paris.
51:37Mais sur Jean-Luc Mélenchon, il revendique désormais un changement de stratégie,
51:41moins de conflictualité et plus de calme, visiblement,
51:44selon Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée.
51:48À l'Assemblée, les députés du groupe Insoumis ont baissé d'un ton.
51:52On est dans le bruit et la fureur, mais visiblement avec moins d'intensité.
51:56Est-ce qu'il y a un changement de stratégie ?
51:58C'est vrai qu'il y a un changement, mais je vais vous en expliquer la cause
52:02pour que vous la compreniez bien.
52:04Il n'y a plus de députés macronistes dans la salle.
52:08C'étaient les macronistes qui provoquaient sans arrêt par des insultes,
52:12par des remarques violentes, des fois par une pression physique.
52:15Je pourrais encore montrer la photo.
52:17Dès lors que tout ça a disparu, les débats sont plus calmes.
52:21– Les débats plus calmes, ce n'est pas vraiment ce que l'on avait constaté
52:24depuis le début de la session parlementaire, mais visiblement,
52:27c'est en tout cas ce qui est revendiqué par Jean-Luc Mélenchon.
52:29– Oui, alors qu'en réalité, la difficulté qu'il va avoir Jean-Luc Mélenchon
52:32sur ce sujet-là, c'est que les débats sont filmés à l'Assemblée,
52:34donc on voit très vite, on a les images, Sébastien Delogu qui a menacé
52:39physiquement le jeune député du Rassemblement national
52:43lorsqu'il y a eu le vote pour la présidence de l'Assemblée nationale.
52:47Tout ceci est filmé, documenté, donc c'est très difficile de mentir.
52:50Non, ensuite après, le point qui est le plus essentiel, je pense,
52:52sur ce sujet-là, c'est qu'aujourd'hui, finalement, pour de plus en plus de Français,
52:56la France insoumise apparaît comme un plus grand danger
52:58que n'aurait pu le paraître le Rassemblement national, encore même en 2017.
53:02Quand vous prenez les différentes élections aujourd'hui,
53:04les différents sondages pour la présidentielle,
53:06quand vous comparez 2017 à 2024 désormais, si on prend les sondages actuels,
53:11on voit que dans un duel entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen,
53:14en 2017, Jean-Luc Mélenchon était systématiquement donné gagnant
53:17face à Marine Le Pen, or aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
53:19Marine Le Pen est entre 55 et 60 % à chaque fois testée face à Jean-Luc Mélenchon,
53:24donc il y a bien une raison à cela.
53:25La raison, c'est effectivement que la stratégie de bordélisation
53:28de l'Assemblée nationale et de la rue a fonctionné
53:31parce qu'elle lui a permis de prendre le leadership à gauche,
53:33parce qu'il y a eu un rétrécissement électoral à gauche,
53:38donc forcément, le poids de la gauche radicale est plus fort
53:40qu'il ne l'était auparavant.
53:42Mais par contre, au niveau des Français, cette stratégie-là ne convainc pas,
53:45et donc c'est pour cela qu'aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon et ses amis
53:48incarnent un plus grand danger aux yeux des Français
53:50que l'Assemblée nationale aurait pu la lettre auparavant.
53:53Et je vous parlais d'Éric Coquerel qui s'est affiché avec Arcelia Soudé
53:56et Elias Dimsalen cette semaine lors d'un rassemblement
53:59contre le match de football qui a opposé la France à Israël.
54:02Éric Coquerel ensuite s'était expliqué à la radio en disant
54:05qu'il estimait qu'Élias Dimsalen était quelqu'un de plus fréquentable
54:08que Bruno Rotaillot, le ministre de l'Intérieur.
54:10Au moins dangereux.
54:12Au moins dangereux. Et bien Bruno Rotaillot lui a répondu.
54:19On va peut-être entendre Bruno Rotaillot d'ici quelques instants,
54:22ministre de l'Intérieur, qui s'est exprimé tout à l'heure.
54:24Je suis rentré au gouvernement, oui, parce que...
54:27Oui, je vais vous dire pourquoi.
54:29Tout simplement parce qu'il a fallu faire barrage à l'extrême-gauche.
54:33Qui serait ministre de l'Intérieur à ma place ?
54:35Si Mme Castex ou un autre de cet acabit était première ministre ?
54:39Je vous laisse simplement y réfléchir quand quelqu'un comme M. Éric Coquerel
54:44dit qu'un type qui a été un individu,
54:47qui a fait l'objet d'une fiche S,
54:50qui est poursuivie aujourd'hui pour provocation publique
54:53à la haine et à la violence,
54:55que cet individu serait plus respectable que le ministre de l'Intérieur.
54:58C'est ça, aujourd'hui.
55:00C'est ça, les Insoumis, l'extrême-gauche.
55:02C'est un vrai danger pour la République.
55:05Être comparé à Elias Dimsalen,
55:07dire qu'on est moins respectable que cet individu,
55:10ça a de quoi surprendre pour tout le monde.
55:12Et on se dit, comment la France insoumise peut en arriver
55:15à ce que constatera Éric Coquerel, en l'occurrence ?
55:17Moi, ce qui me désole, c'est qu'effectivement,
55:19Jean-Luc Mélenchon a oublié la France.
55:21Mais il a surtout oublié nos jeunes.
55:23C'est-à-dire qu'il ne cesse, par l'intermédiaire de ses élus,
55:27d'inciter nos jeunes à la haine
55:29et donc, de fait, à commettre des infractions pénales.
55:32Alors qu'eux, ils sont bien confortables dans leurs fauteuils.
55:35C'est absolument scandaleux.
55:37Et je pense que là, justement,
55:38il essaye de changer un petit peu son discours
55:40parce qu'il y a eu trop d'outrance des élus LFI.
55:43Et que là, je pense qu'il y a des peines qui sont encourues
55:47et qu'il essaye un petit peu de remettre un petit peu d'ordre dans son parti.
55:50Oui, parce qu'on rappelle que Bruno Retailleau a saisi la justice
55:52pour un certain nombre de déclarations de la France insoumise,
55:56notamment une députée sur ce qui s'était passé à Amsterdam.
55:59Madame Messmer, absolument, qui avait tweeté.
56:03Bon, après, je ne vais pas répéter ses propos
56:06parce que c'était assez ignoble.
56:08La justice a été saisie par Bruno Retailleau
56:10et ça explique peut-être pourquoi Eric Coquerel l'a pris pour cible.
56:13On arrive déjà presque au terme de cette émission.
56:16Je vous remercie tous les trois de m'avoir accompagné.
56:18Je remercie également toutes les équipes qui m'ont aidé à préparer cette émission.
56:22Émission que vous pouvez voir ou revoir sur le site cnews.fr.
56:27Dans quelques instants, vous avez rendez-vous avec Isabelle Piboulot
56:31pour l'édition de la nuit.
56:33Demain, c'est la matinale avec Romain Desarbres.
56:35A bientôt sur l'antenne de CNews.