• il y a 5 mois
Quatre jours après le résultat des élections législatives, qui n’a pas permis de dégager la moindre majorité, la situation politique du pays est toujours bloquée. Mercredi 10 juillet, le président de la République a publié une Lettre aux français. Il estime que « personne ne l’a emporté dans les urnes » et appelle à bâtir « des compromis » et un « large rassemblement ». « Il en appelle à tous les républicains pour bâtir un projet pour la France et répondre aux préoccupations des Français. Le résultat de ces élections nous oblige », commente Rachida Dati, sur le plateau des 4 Vérités, jeudi 11 juillet, sur France 2. La ministre de la culture assure que « les Français ne veulent pas qu’on livre la France aux extrêmes », écartant ainsi un gouvernement avec le Rassemblement national et La France insoumise. Venant tout juste de prendre la tête du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez a néanmoins exclu toute possibilité de coalition avec le camp présidentiel, mais évoquant toutefois un « pacte législatif ». « Il est nécessaire d’avoir un pacte législatif car nous ne voulons pas que la France soit dirigée par un gouvernement dont les idées sont minoritaires en France », assure la ministre. « Ils sont responsables. (…) Aujourd’hui, la responsabilité c’est qu’il doit les orienter. Les Français ont appelé à un message clair avec cette participation historique. Le président de la République tend la main ». 






Coalition : comment convaincre les sociaux-démocrates ? 






A gauche, jusqu’où cette coalition peut-elle aller ? « C'est une dynamique politique, pas une dynamique arithmétique. C’est de la responsabilité. Nous sommes dans un grand moment de gravité. Les uns et les autres souhaitent-ils que la France continue à se réformer et ne soit pas livrée au KO », affirme Rachida Dati. De son côté, Olivier Faure ne souhaite parler qu’avec les forces de gauche. « J’ai fait le choix du rassemblement de la gauche et je n’en bougerai pas », a déclaré, mercredi 10 juillet, le chef de file des socialistes dans l’émission l'Événement sur France 2. « Ca c’est leur responsabilité. Ils se sont alliés avec des extrêmes dangereux pour le pays », répond Rachida Dati. « La majorité des Français ne veut pas de ce programme là. Olivier Faure veut appliquer le programme imaginé par Jean Luc Mélenchon ». 


A l'issue de ces élections législatives, l’ancienne candidate à la mairie de Paris est claire : « C’est une victoire pour personne. La gauche est à peine à 27%. C’est un bloc minoritaire. Ils ne sont pas homogènes, ils ne sont d’accord sur rien ». 

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Transcription
00:00Bonjour Achille Davassy, et bienvenue dans les 4V.
00:05Après 4 jours de silence, la situation politique est toujours totalement bloquée.
00:08Une élection qui n'a pas permis de dégager la moindre majorité.
00:11Emmanuel Macron prend donc sa plume pour écrire aux Français.
00:14Il estime, je cite, que personne ne l'a emporté dans les urnes.
00:17Le Président appelle donc à bâtir, je cite, des compromis, un large rassemblement.
00:21Est-ce que ça veut dire, selon vous, qu'il existe une alternative au Nouveau Front Populaire ?
00:25Cette lettre adressée aux Français par le Président de la République,
00:29il se place au-dessus des partis.
00:32Il en appelle à tous les Républicains pour bâtir un projet pour la France,
00:36aussi pour répondre aux préoccupations des Français,
00:39des préoccupations très claires, parce que le résultat de ces élections
00:43nous oblige d'abord par la participation historique,
00:46mais aussi par le message que les Français ont envoyé.
00:49Quand vous regardez bien, le premier tour, ça a été un refus de la France insoumise.
00:53Le deuxième tour, ça a été un refus du Rassemblement National.
00:56Donc, globalement, le message, c'est aussi un refus des extrêmes.
00:59Donc, dans ce message, c'est d'en appeler à tous les Républicains,
01:02aux Républicains de tous bords, pour répondre aux attentes et aux préoccupations des Français.
01:06Quelles sont-elles quand on regarde ? Vous savez, moi, j'ai fait campagne...
01:08Quand tu dis « toutes les forces républicaines », ça veut dire, on est clair, ni RN ni LFIs ?
01:11C'est ce que ne veulent pas les Français.
01:13Donc, les Français ne veulent pas des extrêmes.
01:16Et donc, c'est pour ça que la responsabilité immense entre les mains de ces parlementaires.
01:21Quelles sont les préoccupations ? Ils veulent plus de sécurité.
01:24Ils nous l'ont demandé.
01:25Et vous le savez, sondage après sondage, cette attente se confirme.
01:30Ils veulent une maîtrise des flux migratoires, importante.
01:33Évidemment, il faudra l'amplifier.
01:35Ils veulent, évidemment, l'amélioration du pouvoir d'achat,
01:37parce qu'on a été impacté par une forte inflation,
01:41qui d'ailleurs, vous l'avez vu aujourd'hui, régresse fortement,
01:44notamment sur les produits de première nécessité.
01:46C'est comment on améliore le pouvoir d'achat ?
01:49Par la réduction des charges sur les salaires.
01:52Ça, c'est important.
01:53Mais aussi par la poursuite et l'amplification de la réindustrialisation de la France.
01:58La qualité, aussi, des services publics.
02:00De l'école à l'hôpital.
02:01La maîtrise des finances publiques.
02:03Voilà où sont les grandes orientations et les grandes attentes des Français aujourd'hui.
02:07Le maire Acheda Dati, personne ne l'a emporté de l'Emmanuel Macron.
02:09C'est pourtant le bloc de gauche qui est arrivé en tête dimanche dernier.
02:13Ah bon ?
02:14Non ?
02:1527% pour vous, c'est majoritaire ?
02:16Ce n'est pas majoritaire, mais c'est le bloc qui est arrivé en tête.
02:19Mais ce n'est pas majoritaire.
02:20Et vous parlez de bloc.
02:21Ce ne sont pas des groupes politiques.
02:23Puisque, entre eux, ils ont des divergences.
02:26Puisque Jean-Luc Mélenchon a dit...
02:28On voit le hémicycle, effectivement.
02:29A dit, effectivement, ça sera tout le programme du Nouveau Front Populaire
02:33et que le programme du Nouveau Front Populaire.
02:35On met fin à la loi sur le séparatisme ?
02:37On désarme la police ?
02:39On jette la suspicion généralisée, systématique, sur les forces de sécurité ?
02:43On met fin au nucléaire ?
02:44Vous avez vu que Madame Voinet est revenue à l'Assemblée Nationale.
02:47Elle l'a dit elle-même, dans le cadre de la mission parlementaire sur le nucléaire,
02:51qu'elle est l'artisan de la fin du nucléaire en France,
02:54qui a évidemment fait flamber les factures de l'énergie.
02:57Est-ce que c'est cela que veulent les Français ?
02:59Est-ce qu'on met fin à la loi sur les squatteurs ?
03:02Est-ce qu'on met en place une impunité pour ceux qui ne payent pas leur loyer ?
03:07C'est comme ça qu'on relance la politique de construction de logements ?
03:11Est-ce qu'on met fin au pacte asile-immigration, voté en Aurore,
03:16voulu par l'ensemble des Français ?
03:18Donc vous proposez quelle alternative ?
03:19Quelle coalition on pourrait former ?
03:21Vous pourriez former face au nouveau Front Populaire ?
03:23Avec les cinq grandes orientations que je viens de vous dire,
03:26en faisant appel à l'ensemble des Républicains,
03:29évidemment en excluant les extrêmes.
03:31Les Français ne veulent pas qu'on livre la France aux extrêmes.
03:34Et il est là le message.
03:36Vous venez des LR.
03:37Ils sont indispensables pour construire une éventuelle alternative au nouveau Front Populaire.
03:40Le problème, c'est que Laurent Wauquiez...
03:42Parce que nous avons des valeurs et un socle commun.
03:44D'ailleurs, les Républicains ont voté la réforme des retraites,
03:47ont voté la loi sur la sécurité, ont voté la loi programmation sur la justice,
03:51ont voté la loi programmation militaire.
03:53Mais Laurent Wauquiez, qui a pris la tête du groupe LR hier à l'Assemblée,
03:58a dit non, je ne veux pas de coalition, nous n'en voulons pas.
04:01Non, il n'a pas dit ça. Il n'a pas dit nous ne voulons pas de coalition.
04:04Il refuse toute coalition.
04:05Non, ça n'est pas vrai, ça n'est pas ce qu'il a dit.
04:07Il a dit nous voulons un pacte législatif sur des grandes orientations.
04:10Mais pas de coalition, il ne veut pas...
04:12Sur la participation au gouvernement, vous avez vu que certains sont en désaccord dans le groupe.
04:16Je parle de Laurent Wauquiez.
04:17Sur Laurent Wauquiez, il a dit qu'il est nécessaire d'avoir un pacte législatif.
04:20Parce qu'en responsabilité, nous ne voulons pas que la France soit livrée
04:25ou soit dirigée par un gouvernement dont les idées sont minoritaires en France.
04:30Donc qu'est-ce que vous dites à Laurent Wauquiez et à tous les responsables de droite ce matin ?
04:33Ils sont responsables. Ils savent, vous savez, on se parle, on échange.
04:37Aujourd'hui, la responsabilité, c'est évidemment ce qui doit les orienter.
04:42Les Français, aujourd'hui, ont lancé un message clair par cette participation historique.
04:48Le Président de la République tend la main.
04:51Qu'allons-nous dire aux électeurs et aux Français si on dit le Président de la République nous tend la main
04:55pour faire appel à l'ensemble des Républicains sur des orientations très claires
05:00qui répondent aux préoccupations et aux attentes des Français et qu'on dise non
05:03et qu'on mette la France à la merci des extrêmes ?
05:05Que nous dirons les Français ?
05:07Notamment les électeurs de droite qui vont peut-être se sentir floués si c'est le nouveau Front populaire qui arrive.
05:10Même des électeurs qui ont voté à gauche pour faire au barrage aux extrêmes,
05:14qu'allons-nous leur répondre ?
05:16Leurs attentes, elles sont là.
05:18Celles que je vous ai indiquées, elles sont majoritaires dans le pays.
05:21Ensemble, plus LR, ça ferait environ 230 députés au mieux.
05:25On est encore loin des 289 pour la majorité absolue.
05:27Il vous faudrait notamment des sociodémocrates, des membres du PS, peut-être des écologistes.
05:31Jusqu'où cette coalition pourrait aller à gauche ?
05:33Je considère qu'aujourd'hui, c'est une dynamique politique.
05:37Elle n'est pas arithmétique.
05:39Il ne faut pas additionner des sièges.
05:41Aujourd'hui, la dynamique est politique.
05:43Et c'est de la responsabilité.
05:45Nous sommes dans un grand moment de gravité.
05:47Les uns et les autres souhaitent-ils aujourd'hui que la France continue à se réformer
05:53et ne soit pas livrée au chaos ?
05:55Voilà la réponse, la question à laquelle nous devons répondre.
05:58Et en responsabilité, je sais, il y a des sociodémocrates, y compris chez les socialistes.
06:04Dans ma famille politique, de la même manière.
06:07Dans le bloc présidentiel, également.
06:09Tout le monde veut aller dans ce sens-là.
06:12Pareil, quelqu'un comme Olivier Faure, il y a 120 ans, de France 2,
06:14dit que pour l'instant, il ne veut parler qu'avec les formations du Nouveau Front Populaire.
06:18Avec les organisations ? Avec 27%.
06:21C'est-à-dire que, de manière minoritaire,
06:23avec des personnes comme Dominique Voyneux,
06:25qui veulent la fin du nucléaire,
06:27qui a d'ailleurs mis en péril ce qui faisait vraiment le rayonnement et l'honneur de la France,
06:34notre souveraineté énergétique qu'elle a sabotée.
06:37Donc, est-ce qu'on met fin au nucléaire ?
06:39Est-ce qu'on met fin au pacte asile-immigration ?
06:41Est-ce qu'on désarme la police ?
06:43Est-ce qu'on met fin à la loi sur le séparatisme ?
06:47Je sais de quoi je parle.
06:48Ça a gangréné des territoires entiers.
06:50Est-ce que c'est ce que veulent les Français ?
06:52Vous pensez que des responsables du Parti Socialiste
06:54pourraient lâcher notamment la France insoumise pour revenir dans un bloc central ?
06:56Ça, c'est leur responsabilité.
06:57Ils se sont alliés avec des extrêmes dangereux pour le pays.
07:02Mais ils ont fait un pacte commun,
07:03ils ont fait un programme commun pour les élections.
07:05Ce n'est pas ce que souhaitent les Français.
07:07La majorité des Français ne veulent pas de ce programme-là.
07:10Et d'ailleurs, M. Ford va donc appliquer le programme que souhaite M. Mélenchon.
07:16M. Mélenchon, rappelez-vous, à 20h02,
07:19il a dit que ce sera notre programme, que le programme et tout le programme.
07:23Tout le programme, c'est ce que je viens de vous indiquer.
07:26Désarmer les forces de l'ordre, mettre fin au nucléaire,
07:29mettre fin à la loi sur le séparatisme, mettre fin à la charte des valeurs républicaines.
07:35C'est de dire que quand on donne un centime à une association,
07:38on demande des comptes sur l'utilisation des fonds publics.
07:41Est-ce que c'est ce que veulent les Français ? Je ne crois pas.
07:43C'est quand même aussi ces élections, une défaite pour le camp présidentiel
07:46qui sort très affaibli. Les Français ont voté.
07:48Le bloc présidentiel a résisté, mais c'est une victoire pour personne.
07:51Il faut se le dire.
07:52Personne n'a gagné.
07:53Mais personne n'a gagné. La gauche est à à peine 27%.
07:57Donc c'est un bloc minoritaire en France.
08:00En plus, ça n'est pas homogène, ils sont d'accord sur rien.
08:04Vous pensez qu'on aura une majorité, qu'on pourra dégager une majorité dans ce Parlement ?
08:07Je pense que les parlementaires ont le sens des responsabilités.
08:10Et moi, je vais vous dire, ceux avec lesquels je discute, eux-mêmes le disent.
08:14Qu'allons-nous dire à nos électeurs qui, aujourd'hui, ont refusé les extrêmes,
08:19mais qui nous ont dit qu'on veut plus de sécurité, plus de protection,
08:22plus de maîtrise des flux migratoires, plus de pouvoir d'achat,
08:27plus de maîtrise des finances publiques ?
08:29Qu'allons-nous leur répondre si, effectivement,
08:31nous n'acceptons pas la main tendue par le président de la République ?
08:34Un tout petit mot personnel pour terminer.
08:36Paris, ça reste toujours votre priorité numéro un, Rachida Dati ?
08:38Je suis élue parisienne, je suis maire du 7ème.
08:40Ce n'est pas le sujet du jour.
08:41Mais ça le sera en 2026, ou avant.
08:43Merci beaucoup, Rachida Dati, d'être venue nous voir dans les 4V.
08:45Belle journée.
08:46Merci beaucoup. Merci aussi à Isabelle Lombard pour la traduction en langue des signes.

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