• il y a 4 mois
« Je ne voterai pas pour LFI » - Gérald Darmanin est l’invité du 4 juillet 2024 


Suite aux agressions dont ont été victimes Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, en région parisienne et la candidate du Rassemblement National Marie Dauchy en Savoie, mercredi 3 juillet, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin apporte son soutien aux candidats agressés, notamment à sa consoeur Prisca Thévenot. Il se targue d’avoir pu faire « 4 interpellations » pour son agression et estime « inacceptable » de s’attaquer directement aux candidats et non à leurs idées. « Nous devons faire attention parce qu’il se passe quelque chose qui confine à la violence dans le pays », menace-t-il. Mais, rassurant, il explique avoir déployé 13 000 gendarmes et policiers à travers la France pour le bon déroulement du deuxième tour des législatives, ce dimanche 7 juillet, dont 5 000 en région parisienne pour éviter des débordements de militants de gauche ou d’extrême droite, en fonction des résultats. 




Combattre le RN et LFI 




Au micro de Jean-Baptiste Marteau ce matin, l’ancien maire de Tourcoing félicite le Premier ministre Gabriel Attal pour ses propos tenus le soir du premier tour des législatives, invitant les électeurs à faire barrage contre le Rassemblement National : « Notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement National d’avoir une majorité absolue au second tour, de dominer l’Assemblée nationale et de gouverner le pays avec le projet funeste qui est le sien. Je le dis avec force que l’instant à chacun de nos électeurs : pas une voix ne doit aller au Rassemblement National », a-t-il notamment twitté le 30 juin dernier. Pour notre invité, le Premier ministre a « raison » de dire qu’il faut faire barrage au Rassemblement National, qui est « le seul parti qui peut obtenir la majorité absolue ». Mais il réitère sur le plateau de France 2 son refus catégorique d’appeler les Français à voter pour LFI en cas de duel contre l’extrême droite. « Les Français sont de grandes personnes et n’ont pas besoin qu’on leur dise qui voter », annonce-t-il, se déchargeant ainsi de toute responsabilité. 




« J’aime trop la police pour pouvoir voter pour un candidat de la France Insoumise ». Le parti présidentiel et la coalition de gauche sont-ils à ce point irréconciliables, incapables de faire barrage ensemble contre le parti fondé par Marine Le Pen ? Gérald Darmanin est imperturbable : « je ne souhaiterais pas gouverner avec l’extrême gauche », avoue-t-il, bien que la France Insoumise ne soit pas classifiée par le Conseil d’État comme un parti d’extrême gauche. Il continue : « tant que la France Insoumise ne se met pas dans l’arc républicain et qu’elle ne refuse pas l’antisémitisme, je considère que ce n’est pas un parti avec lequel faire barrage contre le Rassemblement National parce que ce sont aussi eux qui les font monter. » Et de conclure : « J’assume mes convictions, je suis un homme de droite à la fibre sociale, tous les électeurs sont invités à voter pour nos candidats, mais pas au prix de la France Insoumise. » 




Quant à une remise en question du choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée et d’organiser des législatives en très peu de temps : impossible pour l’actuel ministre de l’Intérieur. « Je suis un homme de droite qui soutient le Président avec loyauté depuis 7 ans », se décrit-il, avant d’avouer : « nous avons fait des erreurs mais nous n’avons pas failli ». Il se félicite notamment d’avoir soutenu des projets en matière de sécurité et d’immigration qui sont, pour lui, une priorité pour les électeurs. Il ajoute : « Nous ne sommes pas socialistes, c’est important que les entreprises fassent du profit, mais c’est aussi important d’écouter les ouvriers et les employés », avant d’insister sur l’importance de la décentralisation car « c’est sur le terrain que l’on peut faire changer les choses, et pas seulement en faisant de grands discours à Paris ». Enfin, à propos de l’annonce de CIO de réfléchir à annuler ou non les Jeux Olympiques de Paris, il s’agirait selon Gérald Darmanin d’une « fake news ». Il invite d’ailleurs les Français à se réjouir d’un tel événement sportif et populaire « qu’on n’accueille qu’une seule fois par siècle ». 



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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les 4V, Gérald Darmanin.
00:04Un mot d'abord sur cette agression dont a été victime Prisca Thévenot.
00:07Alors on ne va pas évoquer sa circonscription, mais elle a été prise à partie à Meudon.
00:11Dans la journée d'hier, il y a aussi eu une candidate du Rassemblement national en Savoie qui a été agressée.
00:16Est-ce que vous avez des craintes dans ce climat de tension pour ces derniers jours de campagne ?
00:20Bonjour à vous. D'abord, je voudrais apporter mon soutien aux candidats agressés, à ma collègue et mon amie Prisca Thévenot.
00:26On a pu faire 4 interpellations d'abord pour cette affaire-ci.
00:30C'est évidemment inacceptable de prendre une bataille démocratique, si j'ose dire,
00:35de ne pas se concentrer sur les idées, mais de s'attaquer physiquement aux candidats, à leur soutien, à leurs suppléants.
00:41Prisca, mettez une affiche sur un panneau officiel en fin d'après-midi avant de se faire agresser.
00:46Nous devons faire attention parce qu'il se passe quelque chose, oui, qui confine à une libération de la violence dans notre pays.
00:52Qu'est-ce que vous prévoyez en matière de dispositifs, justement, de sécurité pour dimanche soir ?
00:55Est-ce que les informations qui vous remontent vous font ressentir des craintes particulières ?
01:00Nous faisons très attention à la suite des résultats de dimanche.
01:04Et donc, j'ai demandé au préfet de se mobiliser particulièrement.
01:06Il y aura 30 000 policiers et gendarmes mobilisés pour la nuit, pour la soirée, la nuit des élections, dont 5 000 à Paris, en banlieue parisienne.
01:14Donc, c'est un très gros dispositif qui sera déjà pré-disposé, si j'ose dire, dans les communes,
01:19afin que l'ultra gauche ou l'ultra droite ne profite pas de ces résultats pour créer un désordre
01:24et qui pourrait ensuite faire naître, évidemment, d'autres désordres.
01:27Alors, pour ce second tour, le Premier ministre Gabriel Attame affirme qu'il faut faire barrage au Rassemblement national,
01:32y compris en votant pour la France insoumise.
01:34Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette position ?
01:37Mais le Premier ministre a raison de dire qu'il faut faire barrage au Rassemblement national,
01:40qui seul peut avoir la majorité absolue, en effet, dans notre pays.
01:43Et moi-même, je suis face à un candidat du Rassemblement national.
01:45Est-ce que vous vous prendriez un but ?
01:48Je ne voterais pas pour la France insoumise.
01:50Vous savez, des électeurs de gauche votent pour nous, selon nos vies locales, depuis très longtemps.
01:55Des électeurs ont pu voter RN aux élections européennes et ils votent pour nous.
01:58Je pense que, de manière générale, les consignes de vote, c'est à proscrire.
02:01Les Français sont des grandes personnes et n'ont pas besoin qu'on leur tienne la main jusqu'à l'isoloir.
02:05Ils votent pour qui ils veulent au premier et au second tour.
02:07C'est à nous de les éclairer le plus possible sur les enjeux de cette élection.
02:11Faire barrage au RN, c'est une nécessité pour chacune et pour chacun d'entre nous.
02:14Mais pas au prix de voter pour un candidat de la France insoumise.
02:19Moi, j'aime trop la police.
02:20J'aime trop les forces de l'ordre.
02:21J'aime trop les gendarmes pour pouvoir voter pour un candidat de la France insoumise.
02:24Le Premier ministre n'aime pas la police, n'aime pas la force de l'ordre, n'aime pas les gendarmes ?
02:27Le Premier ministre est dans son rôle.
02:29Simplement, j'ai le droit d'avoir une conviction légèrement différente.
02:31Nous sommes d'accord tous les deux pour faire barrage au RN.
02:34Pour ma part, je ne pourrais pas mettre un bulletin de vote de la France insoumise.
02:37Je ne souhaiterais pas gouverner, le président de la République l'a dit, avec beaucoup de clarté,
02:41évidemment avec l'extrême gauche, ni faire de coalition avec eux.
02:45Il y a des socialistes.
02:46Ce matin, M. Roussel, qui est un homme de bien, des communistes,
02:50des personnes qui viennent de l'écologie, avec lesquelles nous pouvons discuter.
02:53C'est tout à fait normal, comme il y a des personnes qui sont au LR,
02:56avec lesquelles nous pouvons discuter.
02:57Mais je crois que la France insoumise, tant qu'elle ne s'est pas mise,
03:00évidemment, totalement dans l'arc républicain, lorsqu'elle n'a pas refusé l'antisémitisme,
03:04lorsqu'elle arrête de dire que la police tue,
03:07lorsqu'elle participe au drame des attaques contre les gendarmes à Saint-Sauline,
03:12ce parti-là, me semble-t-il, ne peut pas être un parti avec lequel on combat le RN
03:16parce que c'est justement la France insoumise qui fait aussi monter le RN.
03:20Donc c'est quoi la position de la majorité ?
03:22C'est de faire barrage au RN.
03:24Nous avons manifestement des positions différentes.
03:25Moi, j'assume la mienne.
03:26Je suis un homme de droite à la fibre sociale.
03:28Tous les électeurs sont invités, évidemment, à voter pour nos candidats,
03:32mais pas au prix d'un vote de la France insoumise.
03:35C'est une erreur politique du Premier ministre ?
03:36Non, non, chacun a ses opinions.
03:38Moi, je viens de la droite, le Premier ministre vient de la gauche.
03:40Chacun peut avoir ses tendances et sa sociologie et son histoire particulière.
03:44Je la respecte profondément.
03:45Ça a été un grand Premier ministre et un grand collègue du gouvernement.
03:48J'ai le droit d'avoir mes convictions personnelles.
03:50Ça a été, c'est fini ?
03:52Pardon ?
03:52Ça a été un grand...
03:53Ce n'est pas moi qui décide, c'est le président de la République qui nomme le Premier ministre.
03:55Ça ne vous aura pas échappé.
03:56Donc ce qui compte aujourd'hui, c'est que nous puissions combattre le RN,
04:01qui monte inexorablement dans notre pays depuis 40 ans.
04:04Depuis que j'ai l'âge de 18 ans de voté, je vote contre le Rassemblement national.
04:08Le butin de vote que j'ai mis, c'était un butin de vote pour Jean-Pierre Chevènement
04:12puis pour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen.
04:14Donc il faut arrêter de voter contre aussi le RN, il faut voter pour nous.
04:18Et donc nous aurons à reconstruire, une fois que nous avons fait barrage au RN, me semble-t-il,
04:21un projet pour que les gens votent pour quelque chose et arrêtent de voter contre.
04:25Et de ce point de vue, je ne pense pas que les consignes de vote soient très positives.
04:28Une grande coalition justement, si le Rassemblement national n'a pas la majorité absolue.
04:32Une grande coalition qui pourrait aller d'une partie de la gauche jusqu'à une partie des Républicains.
04:35Bonne idée, mauvaise idée ?
04:37Ce n'est pas à moi de le dire.
04:38Moi, je ne souhaite pas participer à cela.
04:41Je pense que je suis un homme, encore une fois, de droite
04:43qui soutient le président de la République avec loyauté depuis sept ans.
04:46Je pense qu'il faut reconstruire.
04:47Voilà, on verra ce qui se passera dimanche.
04:49La majorité peut avoir un maximum de parlementaires dans l'hémicycle.
04:52Ne partons pas aujourd'hui avec les résultats de lundi que nous ne connaissons pas.
04:55Partout, nous pouvons faire élire les députés de la majorité qui n'ont pas failli.
04:59On a fait des erreurs, mais qui n'ont pas failli.
05:01Donc je pense qu'il faut tous se concentrer aujourd'hui sur un seul vote,
05:04le vote pour les candidats de la majorité.
05:06Reconstruire demain, ça veut dire que la semaine prochaine,
05:10pour vous, vous n'êtes plus au gouvernement, vous ne serez plus ministre de l'Intérieur ?
05:12Encore une fois, ça dépend du président de la République.
05:14J'ai déjà eu l'occasion de dire que je souhaitais,
05:16quand le Premier ministre, s'il le fait, propose sa démission,
05:19cette coutume républicaine après les élections législatives,
05:22que je souhaiterais redevenir député au sein de l'hémicycle
05:25pour représenter les habitants de la circonscription.
05:27Sur quelle ligne vous souhaitez reconstruire quelque chose et avec qui ?
05:29Vous l'évoquiez il y a quelques instants.
05:31Mais avec qui n'a aucune espèce d'importance pour l'instant.
05:34Aujourd'hui, je pense que le bilan du président de la République a pu être mal compris.
05:38Parfois, nous avons fait des erreurs.
05:39Parfois, nous avons fait des choses très bien.
05:41Je pense que les Français veulent trois choses très simples.
05:43De la fermeté en matière de sécurité, de justice, d'immigration.
05:47C'est incontestable.
05:48J'ai essayé de porter, je n'ai pas tout fait bien,
05:49mais chacun voit que j'essaie de porter.
05:51De l'écoute sociale.
05:53Nous ne sommes pas socialistes.
05:54On n'est pas pour l'intervention contre le marché.
05:56Bien sûr, c'est important que les entreprises puissent faire du profit,
05:58mais il faut aussi écouter les ouvriers, les employés qui n'arrivent pas à s'en sortir.
06:02Ça fait plusieurs années que je le dis également.
06:04Je pense que ça, c'est très important, la question du partage.
06:07Et puis, troisièmement, sans aucun doute,
06:09nous avons un axe de décentralisation à faire.
06:11Les collectivités locales, peut-être, n'ont pas assez senti la confiance de l'État.
06:16On doit donner des moyens à ces collectivités.
06:18Moi, j'ai été maire et je sais que c'est par le terrain
06:21qu'on résout la plupart des problèmes des gens.
06:23Et pas simplement avec des grands discours à Paris.
06:25Alors, vous serez peut-être toujours ministre de l'Intérieur
06:26au moment des Jeux olympiques, dans quelques semaines.
06:28Un éditorialiste évoquait hier que le président du CIO
06:31se serait donné jusqu'à la mi-juillet pour, je cite,
06:33« confirmer, annuler ou reporter les JO de Paris ».
06:35Alors, le CIO a formellement démenti.
06:37Qu'est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ?
06:38C'est une fake news.
06:40De même que le ministère des Affaires étrangères russe
06:42soutient Marine Le Pen.
06:43Ça devrait tous nous interpeller faire la une des journaux ce matin.
06:46Ça ne le fait pas, j'en suis désolé.
06:48Il y a un certain nombre de rumeurs qui sont organisées
06:51pour pouvoir nuire à l'image de la France
06:52et à l'image du président de la République.
06:54Le CIO a plusieurs reprises dit à quel point
06:57l'organisation de ces Jeux olympiques était, si ce n'est parfaite,
07:00en tout cas, le mieux possible.
07:02Les équipes israéliennes ou américaines,
07:04très sourcilleuses pourtant pour leur sécurité,
07:06félicitent tous les jours la police française.
07:08Et même M. Bardella a évoqué le fait
07:11que les Jeux olympiques étaient très bien organisés.
07:12Donc ces Jeux sont très bien organisés,
07:14notamment en matière de sécurité,
07:16en matière sportive sous la roulette d'Amélie Oudéa.
07:18Ils auront bien sur lieu.
07:19Ils auront bien sur lieu.
07:20Ce sera une magnifique fête pour la France.
07:22On les organise une fois par siècle.
07:24Si on pouvait se réjouir de temps en temps des choses qui vont bien,
07:27ça aiderait sans doute les Français aussi à croire dans leur pays.
07:30Regardez le relais de la flamme.
07:31C'est plus la 40e étape.
07:33Il y a des millions, 4 millions quasiment de Français
07:34qui ont été voir ce relais de la flamme.
07:36Il n'y a aucun incident.
07:38Nous pouvons en France organiser ce genre d'événement
07:41extrêmement festif, sportif, culturel,
07:44sans qu'il ne se passe rien de négatif.
07:46Et ça ne fait pas l'une des journaux.
07:47Malheureusement, comme ministre de l'Intérieur,
07:48on m'invite quand ça ne va pas bien.
07:50Moi, je veux constater que tous les jours,
07:52il y a des tas de choses super bien qui se passent dans notre pays.
07:54Et ça, c'est ce que nous avons organisé avec le gouvernement.
07:56Merci beaucoup, Gérald Darmanin,
07:57d'être venu ce matin dans les 4V.
07:59C'est à vous, Émilie et Damien.
08:00Merci beaucoup à tous les deux.
08:01Merci aussi à Sophie Berger-Finaud.

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