• il y a 4 mois
Avec Benjamin Peter, chargé de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouse.

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##CA_BALANCE-2024-07-10##

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Transcription
00:00SUD RADIO dans tous ses états !
00:02Ça balance pas mal !
00:06David Bowie, Space Oddity, c'était d'ailleurs la chanson qui passait lors des missions Apollo à la télé américaine.
00:12Ariane 6 a fait son vol inaugural hier depuis le centre spatial de Kourou en Guyane française.
00:19Depuis la fin d'Ariane 2005, il y a un an, en juillet 2023, l'Europe n'avait plus les moyens d'accéder à l'espace de façon indépendante.
00:27Nous sommes en compagnie de Benjamin Péter, chargé de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouse.
00:32Benjamin Péter, bonjour.
00:34Bonjour Philippe.
00:36Bienvenue sur SUD RADIO. Alors comment s'est passé ce lancement ?
00:40Ça s'est bien passé.
00:42Très honnêtement, hier soir, il fallait être devant son écran à suivre le lancement d'Ariane 6 pour avoir des bonnes nouvelles,
00:50plus que de regarder l'euro. Oui, ça s'est très bien passé.
00:54C'est effectivement le retour de l'Europe dans l'espace et ça c'est une excellente nouvelle.
01:00Comme vous le disiez, il y avait besoin d'avoir un lanceur lourd.
01:04Depuis un an, on n'avait plus de lanceurs européens qui nous permettent d'accéder à l'espace pour des gros satellites.
01:12Ariane 5 était arrivée en fin de carrière et Ariane 6 tardait à arriver.
01:17Donc là, ça y est, c'est une bonne nouvelle. On a de nouveau un lanceur disponible qui va pouvoir nous permettre de faire de nouvelles missions,
01:23d'envoyer des nouveaux satellites et de gagner en souveraineté.
01:25C'est vraiment ça tout l'intérêt d'Ariane 6, c'est de retrouver cette souveraineté et de ne plus passer forcément par SpaceX,
01:32comme ça a été le cas pour certaines missions européennes récemment.
01:35Benjamin Péter, vous avez parlé d'un souvenir douloureux, le France-Espagne de football.
01:40Il y avait 4000 personnes hier à la Cité de l'espace de Toulouse pour assister au décollage d'Ariane 5 depuis Kourou ?
01:46Exactement, on était 4000 devant un écran géant.
01:50On a expliqué, on a partagé avec des médiateurs qui ont raconté un petit peu ce qui se passait minute par minute.
01:57Comprendre qu'il y a un moment où les boosters se séparent, un moment où la coiffe s'ouvre.
02:02Et puis on était avec des gens du CNES, avec des gens de l'ESA, des gens qui travaillent sur Ariane 6 depuis Toulouse ou depuis Paris.
02:09On était en contact aussi avec le centre spatial de Guyane pour essayer de comprendre effectivement comment se passe ce lancement.
02:16Et oui, les gens ont vraiment partagé ce moment avec nous.
02:20On a communié presque dans ce moment-là où Ariane a décollé.
02:25On a vu les gens applaudir, crier à chaque moment, à chaque étape.
02:29Et on a vu vraiment des familles, on a vu des passionnés du spatial,
02:33comme des gens qui simplement voulaient vivre ce moment ici à la Cité de l'espace.
02:38Benjamin Péter, qu'est-ce qui différencie Ariane 6 d'Ariane 5 ?
02:43Alors la première chose, c'est qu'Ariane 6 est beaucoup plus flexible, beaucoup plus modulable à plusieurs égards.
02:50C'est-à-dire que si vous prenez une Ariane 6 avec ses quatre boosters, sa plus grosse configuration,
02:55ce n'est pas celle qui a volé hier, c'est l'équivalent à peu près d'Ariane 5 en puissance.
03:01Mais en fait, finalement, on peut lui retirer deux de ses boosters.
03:04Et c'est la version 62 justement qui a volé hier.
03:07Vous avez la version 62 et 64 ?
03:09Voilà, il y a la version 62 et la version 64.
03:12Donc 62, que deux boosters, 64, quatre boosters.
03:15Avec seulement deux boosters, vous êtes beaucoup plus adapté au marché actuel.
03:18C'est-à-dire que vous êtes beaucoup plus dans ce qui se fait aujourd'hui avec des lanceurs comme Falcon 9, de SpaceX.
03:26Et donc beaucoup plus dans le marché actuel du spatial.
03:30Et c'est ça aussi l'enjeu.
03:32Il y a par exemple la coiffe aussi qui est beaucoup plus modulable pour accueillir des charges utiles de différentes tailles.
03:39Et puis après, la principale innovation, elle réside dans son prix.
03:44Elle coûte deux fois moins cher parce que l'ensemble de l'industrialisation a été rationalisé.
03:51On récupère par exemple les boosters, c'est des morceaux d'un autre lanceur qui s'appelle Vega.
03:57Donc voilà, on récupère ces morceaux-là pour faire les boosters.
04:00On rationalise complètement l'industrie.
04:02On l'assemble à l'horizontale.
04:04Et ça, c'est quelque chose qui permet de faire des économies aussi en termes de levée.
04:08Donc on a complètement repensé la façon dont on construit Ariane 6
04:12pour qu'elle coûte beaucoup moins cher et qu'elle soit beaucoup plus adaptée au marché actuel.
04:16Vous parlez des récupérations.
04:17Est-ce que Ariane 6 n'est pas devenue un peu l'économie circulaire du spatial ?
04:22Benjamin Péter ?
04:24Quand je dis récupération, attention, on n'est pas encore dans la réutilisabilité.
04:28On n'est pas du tout en train de faire ce que fait SpaceX aujourd'hui.
04:32Et d'ailleurs, quand Ariane 6 a été choisie en 2014,
04:36personne n'imaginait dans le monde du spatial qu'on puisse avoir des lanceurs réutilisables
04:41comme le fait aujourd'hui SpaceX.
04:43SpaceX a d'ailleurs certains de ses boosters qui ont volé jusqu'à 20 fois,
04:48ce qui était inimaginable à l'époque.
04:51Mais effectivement, comme je vous le disais, il y a une rationalisation.
04:54C'est-à-dire qu'effectivement, ce premier étage qui est fait par l'italien Avio,
04:59qui sert pour les fusées Vegas C, le plus petit modèle de lanceur européen,
05:04il va servir pour ces boosters-là.
05:06On va aussi réfléchir les choses différemment au moment des tests.
05:10C'est-à-dire que les tests vont se faire au Muro pour la partie inférieure du corps central
05:17ou à Brem pour la partie supérieure.
05:19Ce qui fait qu'on n'a plus besoin de les faire à Kourou.
05:21Et là aussi, on fait des économies.
05:23Donc l'idée, c'est vraiment d'être beaucoup plus adapté au marché actuel.
05:26C'est vrai qu'Ariane 5 a eu une carrière formidable pendant 30 ans,
05:29était très adapté à ce qui se faisait.
05:31Le marché du spatial aujourd'hui va très, très vite.
05:34SpaceX a lancé 96 lanceurs, 96 fusées l'an dernier.
05:39C'est colossal.
05:40C'est vrai qu'à terme, Ariane 6, aujourd'hui, espère lancer 12 par an.
05:44Donc on est dans un différentiel qui est effectivement marqué.
05:48Alors qu'eux, ils sont à deux par semaine finalement.
05:50Alors justement, le lancement a eu lieu avec 4 ans après la date prévue.
05:55Comment expliquer ce retard, Benjamin ?
05:58Alors il y a plusieurs retards qui se sont accumulés.
06:01D'abord, il y a eu le Covid.
06:02Clairement, ça a été quelque chose qui a vraiment paralysé toute la chaîne de production.
06:09Au niveau du CSG aussi, il y a eu des soucis.
06:12C'est vrai que la guerre en Ukraine aussi a...
06:14Le CSG, c'est le Centre Spatial de Guyane.
06:16C'est pas la cotisation sociale généralisée.
06:19Oui, rien à voir avec un ajouté.
06:23Effectivement, c'est le Centre Spatial Guyanais.
06:25Donc c'est de là que sont lancés les lanceurs européens.
06:28C'est là aussi qu'était lancée jusqu'à la guerre en Ukraine la fusée Proton.
06:32La fusée Proton, c'est une fusée russe qui est lancée par les Russes.
06:37Et du coup, depuis la guerre en Ukraine, plus aucune fusée Proton ne partait de là-bas.
06:42Il y a beaucoup de choses qui ont dû être repensées
06:44au niveau de la stratégie du Centre Spatial de Guyane
06:48et au niveau de toute l'architecture d'Ariane.
06:52Et puis après, il y a eu quelques soucis techniques aussi, tout simplement.
06:56C'est-à-dire qu'il y a eu des problèmes au niveau hydraulique.
06:59Comme tout développement d'un nouveau lanceur,
07:03forcément, il y a eu des retards au niveau des tests.
07:06Et c'est vrai qu'il y a eu 4 ans de retard au final pour développer ce nouveau lanceur.
07:11Maintenant, est-ce qu'il est adapté à ce qui se fait aujourd'hui ?
07:14Oui, il a des avantages indéniables.
07:16C'est-à-dire qu'il va servir pour cette souveraineté-là.
07:19On sait que, par exemple, le prochain lancement,
07:22ça va être un lancement d'un satellite militaire d'observation de la Terre
07:25qui va servir pour la France.
07:27Ça, ce sera d'ici la fin de l'année.
07:29Mais il y a aussi des entreprises privées qui s'intéressent à Ariane 6, par exemple,
07:32pour développer sa constellation d'Amazon, la constellation Kuiper,
07:38pour venir concurrencer Starlink de SpaceX.
07:41On se doute bien que Jeff Bezos n'allait pas choisir son concurrent direct de SpaceX.
07:46Il s'est tourné vers Ariane 6.
07:48Il y a 18 lancements qui sont prévus pour lancer cette constellation de satellite Kuiper.
07:55Alors, quel était l'enjeu du lancement d'hier ?
07:58On va faire abstraction, parce que les 4 ans de retard, c'était beaucoup.
08:01Il y a eu une heure de retard sur le lancement aussi.
08:03Tiens, pourquoi ? Les deux questions à la fois.
08:07L'heure de retard qui a eu lieu, c'est parce qu'il y a eu des petits problèmes
08:11au niveau des logiciels, des systèmes d'acquisition de données.
08:15Ils ont repéré un petit problème.
08:18Ils l'ont rapidement corrigé.
08:20Ça a forcément eu un petit délai.
08:23Mais quelque part, la séquence de lancement a été étonnamment bien respectée.
08:27D'ailleurs, tous les responsables du CNES, de l'ESA, d'Ariane Group, d'Arianespace
08:32l'ont souligné. Ils étaient étonnés.
08:34Certains ont dit que ça se passait même mieux qu'un lancement d'Ariane 5.
08:37C'est vrai que les retards ont été minimes par rapport à ce qu'on aurait pu attendre
08:42pour un premier lancement.
08:44Une petite heure de retard.
08:46Et puis après, ça a décollé exactement comme prévu.
08:51Les boosters se sont séparés comme il fallait.
08:53La coiffe aussi.
08:55Tout ça s'est passé comme c'était prévu.
08:58On a relâché les petits satellites, les CubeSats.
09:01Ça, c'était l'essentiel de la mission.
09:03L'objectif principal, c'était ça.
09:05Relâcher ces petits CubeSats qui étaient la charge utile, l'essentiel de la charge utile.
09:09Et puis, l'autre innovation très importante dont on n'a pas encore parlé par rapport à Ariane 6,
09:14c'est son moteur de l'étage supérieur.
09:17Le moteur réallumable, effectivement.
09:19Le 26.
09:21Exactement.
09:22Ce moteur 26 va pouvoir se réallumer jusqu'à 4 fois.
09:25Et là, il s'est réallumé une nouvelle fois.
09:28Ça montre que le système marche et qu'on va pouvoir atteindre des orbites un peu différentes.
09:32C'est-à-dire que si on envoie deux satellites qui sont d'entreprises différentes,
09:37qui font un peu de covoiturage et qui vont se partager quelque part le coût du lancement,
09:42ils vont pouvoir se mettre d'accord pour dire
09:46« toi, tu veux aller sur telle orbite, toi, tu veux aller sur telle autre ».
09:49On se met d'accord et grâce à ce moteur réallumable,
09:51on va pouvoir aller chacun au bon endroit.
09:54Si vous faites du covoiturage, le don est tout trouvé.
09:56C'est blabla Ariane, a priori.
09:58Ça devrait pouvoir se faire.
10:01La fin de la mission ne s'est pas tout à fait passée comme prévu, a priori.
10:05C'est ça.
10:06C'est-à-dire qu'à partir d'une heure cinq,
10:08on arrivait à ce moment où on a libéré, comme je vous le disais, les nanosatellites.
10:13Ça, c'était vraiment la réussite de la mission.
10:15Tout ce qui était après, c'est ce que les responsables d'Ariane appelaient
10:20une période de démonstration technologique.
10:23Le but, c'était de tester des propulseurs.
10:26C'est un peu technique, mais c'est des propulseurs d'attitude, si vous voulez.
10:29Ça s'appelle l'APU.
10:30C'est ce qui permet d'être encore plus précis pour atteindre certaines orbites
10:35avec des petits propulseurs, d'aller un peu à gauche, un peu à droite, etc.
10:40pour arriver au bon endroit.
10:42Cette APU ne s'est pas rallumée comme prévu.
10:45Du coup, tout le reste de la mission,
10:47qui consistait notamment à se tourner vers la Terre
10:50et à faire en sorte que l'étage supérieur aille brûler dans l'atmosphère,
10:53il libère des petites capsules qui étaient de démonstration.
10:56Ça, ça n'a pas pu se faire normalement.
10:58Ce que nous expliquent les responsables d'Ariane Group,
11:01c'est qu'ils vont maintenant recueillir les données, essayer de comprendre.
11:04Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que c'est vraiment tout ce qui est avant qui comptait.
11:08C'est-à-dire que pour avoir les mêmes capacités qu'Ariane 5,
11:12c'est vraiment cette première heure qui était le plus important.
11:15Les problèmes qu'il y a eu après ne vont pas du tout compromettre les futurs lancements.
11:20C'est vraiment ce qu'il y a à retenir.
11:23Il y aura un lancement d'ici la fin de l'année,
11:25et probablement un après au printemps 2025.
11:29On a parlé brièvement du moteur rallumable Vinci.
11:32En quoi est-il révolutionnaire ?
11:34Je vous disais, c'est ça.
11:36C'est-à-dire qu'effectivement, il va pouvoir se rallumer plusieurs fois.
11:39Jusqu'à 4 fois, c'est ça ?
11:41C'est ça, jusqu'à 4 fois.
11:43C'est-à-dire que jusqu'à présent, une fois que l'étage supérieur se séparait de l'étage inférieur,
11:49le moteur s'allumait et puis il brûlait en continu.
11:54Il atteignait une orbite précise et c'était tout.
11:57C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de possibilité d'ajuster.
12:00Là, on va pouvoir ajuster.
12:01On va pouvoir être beaucoup plus adapté, là encore, au marché actuel.
12:04Parce que, comme je vous disais, il y a peut-être certains opérateurs
12:06qui auront besoin d'aller sur une orbite et certains sur une autre.
12:08L'Europe peut-elle encore concurrencer les Américains en général et SpaceX en particulier ?
12:14Là, c'est effectivement tout l'enjeu.
12:16C'est-à-dire que là maintenant, c'est la suite d'Ariane.
12:19D'ailleurs, il y a des projets de recherche et développement qui s'appellent Ariane Next
12:23pour essayer justement de penser à l'après Ariane.
12:25Probablement qu'Ariane 6 n'aura pas la durée de vie qu'a connue Ariane 5.
12:2930 ans, c'était considérable.
12:31Voilà, les choses évolueront.
12:33Et 30 ans avec un taux de succès énorme ?
12:36Avec un taux de succès considérable.
12:37C'est-à-dire qu'avec une précision, il faut se rappeler par exemple
12:40ce qui s'est passé au moment du lancement du télescope James Webb.
12:44Le lancement, la précision qui a réussi à atteindre Ariane 5 à ce moment-là
12:48a permis au télescope James Webb de gagner 10 ans de vie
12:52puisqu'il n'a pas eu besoin d'utiliser son carburant à lui
12:55pour atteindre le bon point de Lagrange qui était son point de destination final.
13:00Donc Ariane 5 a joué un rôle incroyable dans le spatial.
13:03Et c'est vrai qu'Ariane 6 prend le relais.
13:05Maintenant, il va falloir effectivement peut-être cet enjeu de la réutilisabilité.
13:09Ça va être un champ très important.
13:11On sait qu'Ariane n'a pas fait ce choix-là parce qu'à l'époque, en 2014,
13:15quand on a pensé l'architecture d'Ariane 6,
13:18ce n'était pas du tout dans les esprits.
13:20Personne n'imaginait qu'on puisse faire un lanceur réutilisable.
13:23Elon Musk nous a fait tous mentir et on a tous compris que c'était possible de le faire.
13:27Maintenant, si on avait misé pour le réutilisable tout de suite pour Ariane 6,
13:30probablement qu'il aurait fallu encore attendre beaucoup plus longtemps
13:33et que l'Europe aurait été privée d'un lanceur pendant encore de nombreuses années.
13:37Donc ils ont fait le choix de ce lanceur-ci, qui n'est pas réutilisable aujourd'hui,
13:41qui le sera peut-être demain avec des innovations.
13:43Mais pour ça, il faudra que les partenaires européens se mettent d'accord.
13:45C'est peut-être ça la difficulté, c'est-à-dire qu'il va falloir que tout le monde soit d'accord
13:48pour réinvestir, continuer à développer, à innover,
13:52pour que demain Ariane 6 soit encore plus adaptée
13:55et peut-être vraiment beaucoup plus dans la concurrence avec les Américains,
13:59avec SpaceX et avec les Chinois aussi,
14:01qui lancent quand même l'année dernière près de 70 fusées dans l'espace.
14:06Oui. Quel est le rôle de la France dans Ariane 6,
14:10outre évidemment le fait d'avoir la base de lancement en Guyane ?
14:13Alors effectivement déjà, comme vous le disiez,
14:16il y a le centre spatial guyanais et puis c'est de là que tout part.
14:20Il y a le CNES aussi qui a lancé par exemple
14:24une bonne partie de ce qu'est la structure de lancement,
14:29qui a le pas de tir, la base au sol, etc.
14:32Donc ça, ça a été réfléchi au CNES à Toulouse notamment.
14:37Et puis on construit, comme je vous le disais, la partie inférieure d'Ariane 6.
14:41Donc tout ce qui s'allume au tout début,
14:45le moteur Vulcain et la base du corps principal,
14:49ça s'est créé en France, au Mureau.
14:51C'est conçu en France et ensuite c'est par bateau,
14:54avec le fameux bateau canopé qui est en partie propulsé par des voiles.
14:58C'est d'ailleurs assez étonnant comme bateau.
15:00Ce corps central va pouvoir se rendre comme ça en Guyane,
15:06mais c'est vrai que la France représente 55% d'Ariane.
15:12Dans une fusée Ariane, il y a 55% de français en termes d'investissement.
15:18Et donc c'est une grande partie de notre part
15:21dans la contribution européenne à l'Agence Spatiale Européenne.
15:24On peut dire, vous parliez de souveraineté spatiale,
15:27que la France est quand même encore un grand pays
15:30en termes de technologies aéronautiques et spatiales.
15:33Vous êtes à la Cité de l'Espace,
15:35mais ceux qui connaissent bien Toulouse
15:37savent que d'un côté de la ville, il y a le spatial,
15:39et de l'autre côté, il y a l'aéronautique avec Airbus et ATR.
15:43Bien sûr, et souvent ils travaillent ensemble,
15:46je pense à l'ATCO-Air aussi.
15:49Tous les sous-traitants d'Air, etc.
15:53Effectivement, il y a une économie du spatial et de l'aéronautique ici qui est incroyable.
15:59C'est d'ailleurs pour ça que la Cité de l'Espace se trouve ici, à Toulouse,
16:03parce qu'il y a cet environnement, cet écosystème autour du spatial.
16:08Et oui, c'est vrai qu'on le voit tous les jours,
16:11et d'ailleurs, ça joue aussi dans l'engouement de ce qu'on a connu hier soir,
16:14dans la façon dont les gens s'intéressent au spatial,
16:18qui viennent nous voir, les écoles aussi, tout au long de l'année viennent nous voir,
16:21parce que le spatial ça fait rêver aussi, ça donne envie,
16:25ça peut créer des vocations aussi pour les plus jeunes,
16:27donc ça fait partie des choses qu'on explique aussi ici à la Cité de l'Espace.
16:30On a parlé des Américains, la Russie, la Chine, c'est des concurrents sérieux pour Ariane 6 ?
16:36Alors, la Chine, c'est un concurrent sérieux,
16:40c'est-à-dire qu'effectivement, aujourd'hui, la Chine développe beaucoup de lanceurs,
16:45compte développer des lanceurs encore plus lourds pour aller encore plus loin,
16:49mais l'objectif de la Chine, c'est d'aller sur la Lune et même d'aller sur Mars.
16:54Ils ont un calendrier très précis, et là, ils font plus la course avec les Américains,
16:58et c'est d'ailleurs ce qui relance aujourd'hui toute la course à la Lune.
17:01Tout le programme Artemis, qui a été d'ailleurs lancé par Donald Trump,
17:04au départ, c'est parce que les Américains voyaient bien que la Chine avait l'intention de marcher sur la Lune
17:11et que leur programme, il roule, il le déroule, et ça se passe bien.
17:15Donc le programme Artemis essaie de concurrencer ça.
17:20Maintenant, est-ce que les Chinois sont des concurrents d'Ariane 6 ?
17:22Pas forcément, parce que quelque part, il y a des lois américaines
17:26qui font que beaucoup de composants qui sont créés aux États-Unis
17:30ne peuvent pas partir avec des lanceurs chinois.
17:33Et puis après, il y a les lanceurs russes.
17:35Aujourd'hui, les lanceurs russes permettent surtout d'accéder encore à l'ISS.
17:39La Russie est une grande nation du spatial parce qu'elle a prouvé dans le passé.
17:43Est-ce qu'elle va continuer à être aussi puissante ?
17:46C'est peut-être plus compliqué parce que, par exemple, justement,
17:49sur le programme lunaire, la Russie est un partenaire de la Chine.
17:53Ce n'est pas la Chine qui est un partenaire de la Russie.
17:55C'est un partenaire secondaire.
17:57C'est la Chine qui part d'abord sur la Lune avec l'aide de la Russie.
18:01Mais ce n'est pas l'inverse.
18:02Et ça, c'était inimaginable encore il y a quelques années.
18:04Et c'est vrai que...
18:06Merci Benjamin Péter, chargé de l'ACU spatial à la Cité de l'Espace à Toulouse.
18:11Si vous passez par Toulouse, allez le visiter.
18:13Pour les petits et les grands, c'est absolument génial.
18:17Dans quelques instants, les Pérus, les Vélés, bravo.
18:20Et bravo pour Ariane 6.
18:21On se retrouve dans quelques instants.

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