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Mardi 9 juillet 2024, SMART BOSS reçoit Julien Molina (Président, Mäder Group)

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00:00Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons
00:12et des patronnes.
00:13Je suis ravie d'accueillir cette semaine Julien Molina, bonjour, président du groupe
00:19Madère, fabricant de peintures industrielles.
00:22Merci d'avoir accepté l'invitation.
00:24On va commencer par la séquence qu'on appelle David rencontre Goliath, mais ça va être
00:28très particulier.
00:29Ce n'est pas une start-up, mais on a un petit lien quand même, David rencontre Goliath,
00:34vous verrez.
00:35Ensuite, on aura la séquence en coulisses et là, on va parler de votre carrière, jeune
00:39carrière de directeur, mais il y a quand même beaucoup de choses à dire et on terminera
00:42avec l'interview chrono qui est là une série de questions réponses assez rapide.
00:45Très bien.
00:46C'est parti pour Smart Boss et on va passer tout de suite à la séquence David rencontre
00:51Goliath.
00:52La personne qui vous fait face, c'est Corinne Molina, alors évidemment, on voit tout de
01:02suite le lien familial, qui est vice-présidente du groupe Madère.
01:08Bonjour Corinne.
01:09Bonjour Charline.
01:10Et en plus d'être vice-présidente et co-fondatrice de ce groupe, vous pouvez être aussi la mère
01:15de Julien.
01:16Oui, puisque l'aventure Madère a commencé en même temps que l'aventure Julien, puisque
01:22Julien a été conçu en 93 comme Madère.
01:24Justement, quelle a été un petit peu l'origine du groupe ? Comment ça s'est passé ? On
01:30m'a parlé d'un fameux coup de téléphone.
01:32Oui, exactement.
01:33En fait, c'est ma mère qui travaillait en tant que directeur financier dans une entreprise
01:38de mon village, Corfin, qui nous a appelés, mon mari et moi, donc le père de Julien,
01:44en disant ma boîte va fermer et donc moi qui prévoyais de faire une carrière en tant
01:48que cadre financier, je me suis retrouvée dans l'entreprise aux côtés d'Antonio Molina
01:53qui a dit, allez, on va sauver cette entreprise.
01:56On a essayé de la sauver, donc on a racheté une entreprise dans le Pas-de-Calais et puis
02:01qui faisait 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, on parlait de francs encore en
02:0493, c'était il y a longtemps, c'était il y a plus de 30 ans et aujourd'hui, cette
02:09entreprise, elle en fait environ 200 millions et donc on s'est développé autour des peintures
02:15et des peintures industrielles fondamentalement et des composites pour faire aujourd'hui
02:20ce qu'on appelle une ETI, qui peut dire entreprise de taille intermédiaire, très tendance,
02:25mais aussi une entreprise de taille internationale, donc voilà, donc Julien vous en parlera sans
02:30doute sur nos métiers, bien sûr, on en reparlera et Julien, est-ce que vous avez toujours été
02:36intéressé ou pas par l'entreprise familiale, déjà cette idée en tête de la rejoindre
02:43ou vous avez été un petit peu forcé ? Alors pas du tout, alors Charlie, ce qu'il
02:46faut savoir, c'est qu'apparemment à 4 ans, je voulais déjà devenir président du groupe
02:49MEDER et qu'à 7 ans, on a discuté, je faisais aussi des PowerPoints déjà sur la stratégie
02:55et le cap que devait prendre le groupe pour évoluer, alors ensuite, j'ai un peu vieilli
03:00et évolué et donc aux alentours de 15-16 ans, je voulais devenir médecin, j'avais
03:03changé complètement de vision et donc j'ai jamais eu de pression de mes parents en disant
03:10on acceptera évidemment le choix que tu veux faire, donc c'est évidemment ce que
03:14j'ai apprécié mais quand même, ils m'ont emmené faire des tours sur les différents
03:19sites, les différents sites de production, rencontrer des clients et en fait, je commençais
03:24déjà à sentir cette énergie, la passion en fait des équipes pour ces valeurs familiales
03:29pour ce que c'était le groupe, pour la notion de produit, pour la notion de marché
03:33en fait vis-à-vis des clients et donc j'avais commencé à me dire bon, est-ce qu'il serait
03:38peut-être pas temps de changer d'avis et de me lancer dans l'aventure et enfin, j'ai
03:42eu le déclic final quand ma mère justement, elle s'est fait décorer la Légion d'honneur
03:49où j'ai vraiment senti, je dirais, l'impact qu'avait aussi le groupe notamment dans la
03:54notion d'industrie française sur la notion de faire évoluer les produits, sur la notion
03:59de décarbonation, j'imagine qu'on y reviendra et c'est là où le déclic final en disant,
04:03j'ai été voir mes parents en disant écoutez, je prends cette décision personnelle de reprendre
04:08au flambeau à terme et ça pour moi c'était, ça s'est fait comme ça.
04:13Bon j'imagine que vous étiez ravie que votre fils vous rejoigne mais est-ce que vous n'aviez
04:18pas aussi un peu d'impression de travailler, alors encore plus élargir le cercle familial ?
04:22Non, en fait j'ai eu l'habitude de travailler en famille, j'ai travaillé avec ma mère,
04:28j'ai travaillé avec mon frère, j'ai travaillé avec mon mari, pour n'avoir dit jamais mon
04:31mari jamais à mon village et je l'ai fait donc travailler avec mon fils mais il n'y
04:37a pas de plus grand bonheur.
04:38Tous les matins je sais pourquoi je me réveille, je connais mes ders, c'est l'importance
04:44que nous avons et puis j'ai un vrai plaisir à travailler avec Julien, là c'est fluide
04:50parce que c'est la chair de ma chair.
04:52Et comment on fait aller pour ne pas s'entretuer quand même, travailler en famille ?
04:56Pour l'instant ce n'est jamais arrivé, je dois le dire et puis je pense que les raisons
05:03de ça c'est à mon avis une communication qui est vraiment fluide et transparente dans
05:09les bons moments, les bonnes nouvelles, ça évidemment c'est ce qu'on essaie de partager
05:12le plus possible mais également dans les mauvaises nouvelles, les situations un peu
05:15plus difficiles, des décisions un peu plus où il faut trancher, je pense qu'on a toujours
05:20réussi à communiquer, alors je ne dis pas qu'on a toujours communiqué dans le sourire
05:24et dans la bonne humeur, il y a eu des moments parfois un peu plus francs, un peu plus honnêtes
05:29mais ça s'est toujours bien passé et je tiens aussi à dire une communication fluide,
05:35j'apprécie énormément travailler, travailler désormais avec ma mère et c'est ça, très
05:40content de l'aventure.
05:41Et vous en parlez tout le temps, c'est-à-dire au travail, à la maison, en dehors, tout
05:44le temps, tout le temps, ou pas ?
05:47Alors effectivement quand j'étais petite avec Antonio, il n'y avait pas de frontière
05:53entre le bureau et l'entreprise et la maison, donc ça parlait cash flow, il parlait cash
05:59flow très petit.
06:00Donc là on a bien mélangé et il était immergé dans la culture maidaire.
06:05Aujourd'hui, dans le respect de la vie privée aussi de Julien, on essaie de se dire il y
06:11a le travail et il y a la vie privée parce que sinon c'est un peu pénible pour les
06:15autres, donc c'est important d'essayer de se séparer.
06:19Après on se parle moins de fois par jour, même quand Julien est à l'étranger ou
06:26quand je suis à l'étranger, c'est important d'échanger.
06:29Et puis pour moi, pour répondre à votre question, est-ce que c'est difficile ? Non,
06:35en fait tout dépend.
06:36Et dans mon expérience de travail en famille, il faut que chacun ait son territoire.
06:40Parce que si on est à deux sur un territoire, on est sur les deux et il peut y avoir une
06:46compétition.
06:47Là dans notre cas, ce n'est pas le cas.
06:49Pour moi, ma mission c'est clairement de transmettre, je suis à 60 ans, ma mission
06:55c'est de transmettre pour pouvoir m'occuper des femmes dans l'industrie, j'ai plein
06:58d'autres projets, donc transmettre ça a beaucoup de sens et donc c'est d'accompagner.
07:04Et puis le jour où on n'a plus besoin de moi, j'ai plein d'autres choses à faire.
07:09Et vous avez déjà commencé un peu à gérer cette passation ?
07:12Complètement, aujourd'hui je dirais que j'occupe les fonctions opérationnelles et
07:17j'exerce la direction du groupe.
07:19Ma mère m'assiste dans un centre de vice-présidence sur la notion de relations extérieures.
07:25Ça, ça m'aide énormément.
07:27La notion, je dirais, de contrôle de gestion, la notion de développement, d'ouvrir des
07:33portes d'un point de vue commercial.
07:35Et aujourd'hui, je m'occupe plutôt de la partie, je dirais, aujourd'hui à l'intérieur.
07:41Également, partie aussi demain et ma mère m'aide beaucoup plus à participer à l'extérieur.
07:46Et alors vous avez un conseil ou pas, là comme ça, à lui donner pour les années
07:51à venir ?
07:52Je lui en donne tout le temps.
07:53Je lui donne toujours le même en me disant soit toi-même, soit toi-même, c'est important.
07:58Soit toujours aligné, fais toujours ce qu'il te plaît.
08:01Si un jour, il n'était plus Médard, mais je pense qu'il est passionné aujourd'hui.
08:05Donc c'est surtout de trouver du plaisir dans ce qu'il fait.
08:08Ça, c'est important.
08:09Moi, j'ai trouvé beaucoup de plaisir depuis que je travaille pour Médard, donc depuis
08:1331 ans maintenant.
08:15Et j'ai trouvé beaucoup, beaucoup, beaucoup de plaisir.
08:18J'ai grandi beaucoup en rencontrant d'autres cultures.
08:20J'ai fait plein de rencontres.
08:22Donc, on en parlait avec un ami quand on vient de quitter, qui nous disait je n'ai pas l'impression
08:26de travailler parce que quand je vais au travail, moi, je prends du plaisir.
08:30Et je peux dire que même si on a eu des moments de stress, on a fait des erreurs, il n'y a
08:35pas que des moments faciles dans l'entreprise, il ne faut pas, ce n'est pas un monde de
08:38bise au noir.
08:39Mais quand même, globalement, j'y ai trouvé beaucoup de plaisir.
08:42Donc je souhaite à Julien autant de plaisir et ça doit rester ça l'aventure.
08:47Et si on n'a plus de plaisir, il faut faire autre chose de sa vie.
08:50Bon, écoutez, merci beaucoup pour ce dernier conseil.
08:53Merci beaucoup d'être venu dans ce Marvot et on va pouvoir passer maintenant à la séquence
08:59en coulisses.
09:04Est-ce que vous aviez une idée en tête du poste que vous vouliez occuper chez Mader
09:09en premier ? Par où commencer ?
09:11Alors, je dirais que oui.
09:13Et après, je vous expliquerai un peu l'histoire de comment s'est déroulée la prise de fonction,
09:17malheureusement un peu particulière.
09:19Mais il faut savoir que j'ai un profil et j'ai toujours été passionné par la chimie.
09:24Ça tombait bien. Donc, j'ai eu un cursus ingénieur et ensuite, parce que je voulais
09:30m'amuser pendant trois ans et avant la reprise de la société, donc un doctorat en chimie
09:36des polymères. Et c'est comme ça que j'ai démarré dans le groupe, c'est-à-dire que
09:40via un système de partenariat avec le CNRS et l'industrie, j'ai pu faire un cheval
09:46entre Lille et Mulhouse, effectuer ma thèse et mon doctorat au sein du groupe sur la
09:52notion de chimie des polymères.
09:53Donc, c'est comme ça que j'ai démarré.
09:54Et pour moi, c'était important dans la notion où le groupe, je pense qu'on y reviendra
09:59par la suite, un vrai novao, une vraie expérience.
10:03L'ADN est basé sur la recherche et l'innovation.
10:05C'était important pour moi d'avoir cette notion de base et de fondamentaux de la chimie
10:10et de la formulation pour pouvoir évoluer sereinement au sein du groupe.
10:14Et quand vous êtes rentré dans le groupe, est-ce qu'il y avait une forme ou pas de
10:17défiance un peu de, bon ben voilà, c'est le fils d'eux qui rentre ou pas ?
10:22Alors, pour continuer, en fait, si vous voulez, j'ai démarré au sein de mon doctorat.
10:28Et puis après, j'ai voulu explorer différentes fonctions avant de prendre la notion de le
10:34poste de directeur général et président directeur général.
10:36Et donc, j'ai évolué d'abord en R&D, puis sur des fonctions commerciales parce que pour
10:41moi, c'était important et fondamental de démarrer en disant, mais quels sont les
10:45clients du groupe et quelles sont leurs attentes ?
10:47Quels sont leurs besoins ?
10:48Leurs besoins d'innovation pour après pouvoir définir de par le poste la notion de cap
10:54et de stratégie du groupe.
10:55Donc, j'ai continué comme ça et en fait, je suis arrivé en janvier 2022 en tant que
11:00directeur général délégué du groupe.
11:02Et donc là, c'était évidemment en tandem avec mes deux parents où j'ai pu avoir,
11:07je dirais un an, un an et demi de formation et avec, je dirais, une sortie de ma zone
11:11de confort complète.
11:12Et là, ça a été vraiment, je dirais, un apprentissage important.
11:16Et puis, malheureusement, en avril 2023, mon père est décédé.
11:20Et donc, j'ai dû reprendre plus vite que prévu, même si le projet était plutôt bien
11:24tracé, mais plus vite que prévu la notion de présidence.
11:26Et qu'est-ce qui a été difficile, vous dites, dans la prise de fonction ?
11:29Enfin, donc ça, un an et demi de stage, si je peux dire.
11:33Exactement.
11:34C'est-à-dire que je m'imaginais avoir un peu plus de temps dans cette notion de formation
11:38parce que, évidemment, de passer de jeune chimiste à président et directeur général
11:44d'une ETI française, ça aurait mérité, je pense, un peu plus de temps.
11:48Donc, effectivement, disons que ça a été difficile par la rapidité et la brutalité.
11:53Et en plus, c'est à gérer avec ses aspects perso et pro.
11:56Donc, ça s'est globalement très bien passé.
12:00Pour revenir à votre question, j'ai que non, il n'y a pas eu de méfiance.
12:03Il n'y a pas eu de phénomène fils d'eux.
12:06Ou au contraire, ça m'a plutôt aidé, je dirais, parce que les retours que j'ai reçus de la part des collaborateurs,
12:13c'est qu'on a vraiment apprécié le fait que tu nous poses des questions,
12:17le fait que tu écoutes notre expérience, de prendre des avis.
12:21De la même manière aussi avec les clients en disant, mais nous, on a apprécié justement ces rencontres
12:26et pas ce phénomène de fils d'eux ou jeune dirigeant de 30 ans qui veut tout casser et changer complètement les modèles.
12:32Tu nous as écoutés.
12:33Evidemment, parfois, tu as su trancher.
12:35C'est important de dire de transformer le groupe et on pourrait également y revenir.
12:40Mais ça, c'était vraiment apprécié et je pense que ce qui a permis cette transition de manière avec succès.
12:48Alors, quelle a été un peu la première grosse décision que vous avez prise?
12:51Vous avez dit, il faut que je marque aussi un petit peu mon arrivée, entre guillemets.
12:55Alors, je dirais qu'il y a plusieurs chantiers, Charlie, qui ont été importants.
12:59Ce qu'il faut savoir, c'est que le monde de la chimie a été particulièrement impacté depuis 2020,
13:05avec des crises successives qu'on connaît et donc avec des perturbations d'un point de vue chaîne d'approvisionnement,
13:12d'un point de vue hausse des matières premières et d'un point de vue aussi réglementation et régulation,
13:17qui a fait que le groupe a dû se transformer de manière très rapide.
13:21Et nous sommes passés, je dirais depuis 2022, lors de mon arrivée, dans une phase de consolidation qui était importante,
13:25qui a dû être faite pour pouvoir permettre, je dirais, de rendre de l'agilité au groupe, c'est clair,
13:31et aussi cette notion de rentabilité qui devait être suffisante pour pouvoir, je dirais, mettre en place les transformations de demain.
13:37Donc ça, c'était une première chose, première phase qui a été difficile, mais qui avait été nécessaire.
13:42Et je dirais, les autres chantiers qui ont été importants pour moi, c'est cette notion de digitalisation,
13:47où je pense que les notions d'utilisation, enfin d'outils, enfin de digitalisation, d'IA, enfin d'IA générationnel,
13:55je pense qu'on y reviendra, et la notion de RSE, où vraiment le groupe a historiquement toujours été dans ces notions de RSE de valeur sur l'environnement.
14:07Mais là, on a vraiment accéléré avec l'utilisation de nouveaux outils sur comment calculer l'empreinte carbone de nos produits finis,
14:14avec les facteurs d'émission et de ces notions de décarbonation. Ça a été vraiment, je dirais, une impulsion que j'ai mise depuis 2022.
14:20Donc un petit peu de retard sur ces sujets. Ça s'est passé, ça passe par quoi, justement, pour faire plus de digitalisation, transition environnementale ?
14:30Il a fallu recruter des nouvelles personnes, un peu de sang neuf ou pas ?
14:34Oui, complètement. Ou alors, je dirais, reformer des équipes pour pouvoir, justement, s'adapter et répondre à ces enjeux.
14:42Effectivement, quand je suis arrivé en janvier 2022, donc j'ai mis en place, alors qu'il était déjà existant, mais remis en place, je dirais, un comité de direction.
14:50Et tout de suite, j'ai vraiment, comme je vous le dis, impulsé cette notion de digitalisation et d'empreinte carbone.
14:57Et pour moi, la plus grande satisfaction, en disant voilà, j'ai donné le cap et on s'est justement engagé dans la diminution de notre empreinte carbone sur l'ensemble de nos scopes 1, 2 et 3.
15:08Et pour moi, l'une des belles preuves, je dirais, de la réussite de ce passage, de cette impulsion, c'est quand on entend même ces équipes,
15:16par exemple, mon directeur financier qui, devant justement des institutions financières, explique parfaitement ce que c'est que le scope 1, le scope 2, le scope 3,
15:25quelle est la trajectoire, sur quel poste on va se concentrer dans la diminution. Et je me suis dit, bon, ça y est, ça y est, la mission est plutôt bien réussie.
15:35On a aussi mis en place une équipe en interne avec des jeunes docteurs en chimie, notamment, et des ingénieurs sur la notion de recherche de nouvelles matières premières,
15:43de nouveaux procédés pour décarboner. Et donc, ça, c'est une équipe qui fonctionne en interne, qui a un peu carte blanche, qui est très créative.
15:49Et ça, voilà, c'est des choses où, je me dis, on les a formées. Et en tout cas, tout ça marche plutôt très bien.
15:55– Tout cette partie recherche, donc c'est R&D, je crois que c'est à peu près 10% votre chiffre d'affaires qui est injecté après en R&D.
16:02C'est parce qu'il y a beaucoup de concurrence, vous êtes un peu poussé. Je ne veux pas dire non plus un mal nécessaire, mais en tout cas, vous êtes un petit peu poussé là-dessus.
16:13– Alors, je dirais que, historiquement, et d'un point de vue de l'ADN du groupe, on a toujours été porté sur la notion de R&D.
16:20Mon père était docteur en physique, et il a toujours, je dirais, travaillé avec le CNRS.
16:26On est, nous, notre siège, notamment, est à Villeneuve d'Ascq. Donc, on a le CNRS dans le nord, exactement.
16:32Le CNRS qui est juste à côté. On a l'habitude de fonctionner avec énormément de thèses, de thèses en chiffres, dont je suis un exemple.
16:40Et on a aussi l'habitude de travailler avec d'autres laboratoires du CNRS, notamment à Mulhouse, mais d'autres laboratoires en France,
16:45ce qui nous permet, je dirais, de capter les innovations très amonts pour pouvoir les amener au marché de manière accélérée, je dirais.
16:53Et ça, c'est une des forces du groupe.
16:56– Et d'ailleurs, vous les recrutez ou pas ? Après ces docteurs, vous arrivez ?
16:59Parce que c'est toujours difficile, des fois, de faire cette passerelle entre le monde de la recherche et de l'entreprise.
17:03– Alors, on a des très beaux exemples au sein du groupe, parce qu'on a, je dirais, une des valeurs de promotion interne qui sont fortes.
17:08Donc, évidemment, les docteurs en chiffres qu'on forme, on essaie de les recruter. La plupart du temps, ça fonctionne.
17:15Et on a un très bel exemple d'un docteur en chimie qui s'est formé chez nous et qui est maintenant passé responsable du marché composite.
17:24Et on a des exemples comme ça de promotion interne mobilité, de R&D qui passe dans les sales, et d'autres exemples de promotion.
17:31Et ça, c'est des très beaux exemples. Et c'est souvent des talents qui surperforment au sein du groupe.
17:36Et ça, c'est quand même des très beaux exemples.
17:40Et donc, pour revenir à votre question, aujourd'hui, et ça, pour moi, c'est des exemples qui sont importants de vous donner,
17:45le groupe Meder, c'est quand même, et pour moi, ça, c'est une fierté dans son industrie française, on peint les TGV.
17:51Donc, quand vous prenez le train… – C'est concret, on voit ce que c'est.
17:54– C'est concret. Le nouveau TGVM qui a été annoncé par Alstom, les systèmes peintures, c'est aussi nous.
18:00Et quand vous prenez des métros, quand vous prenez certains trams à Marseille, le nouveau RER,
18:06nouvelle génération qui a été inaugurée récemment, c'est aussi des systèmes peintures Meder.
18:09Donc, on vous retrouve un peu partout. Et ça, ça nécessite, je dirais, cette présence-là de l'innovation permanente.
18:15Parce que nos clients nous demandent des meilleures performances, d'ailleurs, appliquer moins de peinture,
18:21avoir de meilleures performances, avoir des produits de plus en plus décarbonés.
18:25Et donc, ça, ça nécessite, je dirais, de l'innovation.
18:28Et ce qu'il faut savoir, enfin, c'est qu'aujourd'hui, nous, nos principaux concurrents, ce sont des OTI allemande,
18:34qui, elles aussi, pour la plupart familiales, misent aussi sur ces notions d'innovation.
18:39Mais, alors, pour faire sans mauvais jeu de mots, Charlie, il faut absolument qu'on garde dans cette notion de différenciation
18:46et dans cette notion de rester, je dirais, parce qu'on est aujourd'hui la seule OTI française sur ce marché-là, le train d'avance, quoi.
18:54– Et vous avez parlé du train, d'ailleurs, voilà, Alstom, le TGV.
18:59Mais quand même, vous êtes une marque plutôt, alors, je ne sais pas si on peut dire discrète,
19:02mais on ne vous connaît pas forcément. – Absolument.
19:04– Le grand public, certainement pas.
19:05Mais est-ce que c'est aussi cette volonté d'être discret ou c'est juste, non,
19:08parce que vous êtes dans ce qu'on appelle le B2B, donc business to business,
19:12donc c'est un peu aussi normal qu'on ne vous connaisse pas tant que ça ?
19:15– Disons que nous, alors, comme on dit dans le Nord, en fait, on est souvent, les groupes du Nord,
19:20c'est petits diseux, grands faiseux.
19:22Et c'est vrai que ça a toujours été un peu notre ADN.
19:25Et que, oui, effectivement, le grand public ne connaît pas le groupe.
19:30Ça n'a jamais été une histoire de stratégie, mais voilà, c'est plutôt de manière historique.
19:34Et ce qui est important, c'est ça, nous, notre mission,
19:37et le sens, c'est, je dirais, le message que je passe à mes équipes et à nos clients,
19:42c'est qu'on est là pour aussi promouvoir la mobilité des citoyens du monde.
19:47Parce que vous nous retrouvez sur les trains, sur les métros, sur les trams.
19:50Vous nous retrouvez aussi dans le marché de l'automobile,
19:54sur des véhicules français, des véhicules allemands.
19:57La nouvelle Renault 5, vous retrouverez aussi un peu de Medeair sur le véhicule.
20:02On a une activité aussi, une vraie expertise sur le transport de l'eau potable
20:07et le stockage de l'eau potable.
20:08Donc, on est aussi, je dirais, présent un peu partout, mais pas connu.
20:13Et c'est là où on veut être, sur ces marchés de forte valeur ajoutée,
20:17de haute notion technologique.
20:19C'est là où on veut se positionner.
20:21Et vous n'êtes pas qu'en France, vous êtes aussi en Europe, en Asie.
20:26Alors, j'ai vu Chine et Inde, pas très courant.
20:29D'ailleurs, c'était quoi le plus dur, c'est d'aller en Chine ou en Inde ?
20:34Alors, ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, le groupe,
20:36et ça aussi, pour moi, c'est une vraie fierté, c'est l'ETI française.
20:39Mais on a un chiffre d'affaires de 70% l'export hors de France.
20:43Et comme vous l'avez dit, effectivement, on est majoritairement basé en Europe,
20:47mais également en Chine et en Inde.
20:51C'est deux pays particuliers.
20:54Disons que nous, on a un modèle, une vision stratégique,
20:57qui est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
21:00et de ne pas, je dirais, s'installer dans un pays,
21:04de mettre des structures très importantes pour tester le marché.
21:07Donc, on a une stratégie de variabilisation,
21:10de très structurellement léger pour tester le marché.
21:15Je dirais qu'aujourd'hui, on a été historiquement en Chine
21:17pour accompagner certains de nos gros clients.
21:22On a dû changer, évoluer parce que le marché est particulièrement difficile
21:25et d'un point de vue géopolitique et de développement.
21:31Donc, je dirais qu'aujourd'hui,
21:33là, on a des superbes perspectives de business sur l'Inde
21:37parce que vous avez vraiment un développement qui est extraordinaire
21:39sur des appels d'offres ferroviaires et des projets ferroviaires qui sont colossaux.
21:44Là, on a un peu plus de difficultés, effectivement, en Chine.
21:47Et vous développez, alors, là aussi en Amérique du Nord ?
21:50Tout à fait.
21:50C'est un petit peu votre cible du moment.
21:53Est-ce que c'est le même challenge ou pas que de s'étendre en Europe, en Asie ?
21:58Ou alors, là, c'est complètement différent ?
22:00Je ne sais pas comment vous allez d'ailleurs y aller un peu ou pas ?
22:03Alors, de la même manière, en fait, on applique toujours notre modèle,
22:07c'est-à-dire qu'on cherche le bon partenaire
22:10qui sera capable, dans un premier temps, de distribuer nos produits.
22:13Puis, à terme, si le marché répond positivement,
22:16on commencera à localiser de manière progressive nos produits
22:19pour pouvoir, à terme, réfléchir à une acquisition externe
22:22si vraiment le développement se passe bien.
22:27Donc, quelque part, on cherche tout d'abord le bon fit avec le bon partenaire,
22:32c'est-à-dire sur les notions de valeur qui sont vraiment importantes pour nous,
22:35sur la notion de connaissances techno,
22:36parce que le producteur de la peinture, c'est quand même quelque chose de profondément technique.
22:41Donc, on pense l'avoir trouvé.
22:43Et que, quelque part, avant de s'installer et de, je dirais, d'avoir pris cette décision
22:47de se voir se développer sur le marché nord-américain,
22:50on a quand même, évidemment, sondé nos clients en des gros donneurs d'ordre
22:54sur quelle est, pour eux, notre opportunité
22:58et leur feedback quant à l'installation potentielle du groupe Medaire sur ces territoires-là.
23:04Et on a eu un accueil très positif dans la notion où,
23:07alors je reprends encore l'exemple du marché ferroviaire,
23:09mais vous avez quand même des gros chantiers et des grands donneurs d'ordre
23:14qui sont en train, européens, en train de s'installer sur ces marchés-là.
23:17Et évidemment, avoir un fournisseur qui est homologué à leur côté,
23:21c'est pour eux une chance qui est extraordinaire.
23:23Et en face de vous, vous parliez tout à l'heure d'ETI Allemande,
23:26il y a aussi des très grands groupes qui brassent des milliards.
23:31Est-ce que vous aussi, vous avez l'objectif d'aller chercher le milliard de revenus ?
23:35Pas tout de suite, Charlie, pas tout de suite.
23:38Mais oui, c'est vrai que, moi, comme la chance extraordinaire
23:42de pouvoir récupérer des têtes de la seconde génération du groupe,
23:46le groupe a été créé en 1993, from scratch,
23:50et avec une croissance folle qui l'amène aujourd'hui à quasiment 200 millions d'euros.
23:57Là, effectivement, on a une phase qui est un peu plus de consolidation
24:01pour nous remettre sur nos bases fortes, nous remettre sur nos fondamentaux.
24:05Et évidemment, moi, mon ambition, et j'en parle évidemment avec ma mère régulièrement,
24:10c'est de dire, dans les années à venir, de repartir à la croissance.
24:13Et oui, moi, 2030, j'aimerais monter à 350 ou 400 millions d'euros,
24:17c'est ma vision, parce que cet héritage-là, j'aimerais le faire prospérer,
24:22pourquoi pas sur d'autres générations, c'est clair.
24:25Et donc, on parlait justement de TI, et votre mère le soulignait aussi tout à l'heure,
24:29c'est important, c'est quand même des entreprises dont on parle peut-être un peu moins, je trouve.
24:35On parle souvent des PME, qui sont vraiment le tissu principal de l'économie,
24:39et des grands groupes, parce qu'elles sont des gros employeurs.
24:41Vous trouvez qu'aujourd'hui, la France, c'est un bon pays pour les ETI, pour développer son ETI ?
24:46Complètement.
24:48Écoutez, déjà, un outil qui a été, pour nous, qui est essentiel,
24:52et vous le comprendrez d'autant mieux par notre ADN de la recherche, c'est le crédit impôt recherche.
24:57Et ça, on en bénéficie, et pour nous, c'est un super outil d'innovation.
25:01Je veux dire, aujourd'hui, sur nos laboratoires, qui sont notamment en France,
25:05c'est là où on développe nos produits de demain,
25:08dans la notion de territoire et de formation d'excellents ingénieurs.
25:13On forme aussi d'excellents docteurs en chimie, et ça, je le sens.
25:17Et c'est celle-là où, en fait, on voit l'énergie et les innovations qu'on a actuellement dans les laboratoires,
25:25en France ou à Ville-d'Amptesque, sur des produits avec des molécules qui sont moins toxiques,
25:30avec des molécules issues du biosourcé ou du recyclage.
25:33On les fait évidemment dans l'ensemble du groupe,
25:35mais c'est aussi, pour moi, vraiment en France, où on a cette opportunité d'innover.
25:40Et ça, pour moi, c'est effectivement une chance d'être en France.
25:44Et rapidement, petite question que je pose aux hommes et aux femmes,
25:47vous faites comment leur vie pro, vie perso ?
25:51Vous n'y arrivez pas ? En général, on dit ça.
25:54C'est vrai que la frontière est assez ténue, je dois le dire.
25:58J'essaie quand même de faire des efforts,
26:00dire évidemment qu'il y a toujours cette notion de veille et d'être en alerte permanente,
26:04parce que la fonction en général, la fonction l'oblige.
26:07Mais j'essaie de couper.
26:09Pour moi, c'est important, le week-end, de faire du sport,
26:13d'avoir des moments vraiment de rupture et de penser à rien.
26:17Mais oui, pour l'instant, ça se passe plutôt bien.
26:20Bon, écoutez, merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions.
26:24Et on va pouvoir passer à la dernière séquence, l'interview chrono.
26:27Vous êtes plutôt LinkedIn, Instagram ou TikTok ?
26:35Pas du tout TikTok, je dois le dire.
26:38Je dirais beaucoup plus LinkedIn pour le pro et Instagram pour les moments de détente.
26:43Vous pouvez me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française ?
26:47Je me sens un peu forcé, évidemment, de dire Corinne Molline à ma mère.
26:50Non, mais plus sérieusement, moi, je suis très inspiré,
26:53je suis très admiratif de Christine Lagarde pour son parcours.
26:56Pour son parcours, évidemment, maintenant à la BCE, mais pour l'FMI au Parlement, c'est remarquable.
27:00Le dernier livre que vous avez lu ?
27:02Alors, c'était Le Dernier Jour de nos Pères de Joel Dicker
27:06sur les services secrets britanniques lors de la Seconde Guerre mondiale.
27:10Ça m'avait une lecture détente, mais vraiment, vraiment top.
27:14L'application que vous utilisez le plus ?
27:17Alors, c'est pour moi Strava, dans la notion de la course à pied.
27:20Je pratique régulièrement, donc c'est pour moi le guide.
27:24Bon, on est début juillet, vos prochaines vacances, on sait où ?
27:28Alors, ça va être au Brésil, première fois en Amérique du Sud.
27:32Wow, c'est super, j'y suis l'année dernière.
27:35Et votre rêve d'enfant, c'était quoi ?
27:38Je crois que je l'avais dit en introduction.
27:40Ça peut paraître bête,
27:44mais c'était effectivement de notion de reprise de l'entreprise, c'était ça.
27:48Vraiment, c'était toujours rêve d'enfant.
27:50Très bien, et alors, Tchad GPT, vous êtes plutôt émerveillé ou apeuré ?
27:54Émerveillé, je l'utilise assez régulièrement.
27:58Aussi bien pour la notion de pro, sur la notion de veille concurrentielle,
28:03de prospection et aussi bien des moments un peu plus créatifs de génération d'images.
28:07Donc, complètement émerveillé.
28:10On joue avec. Merci beaucoup, Julien, d'avoir répondu encore une fois
28:13à toutes ces petites questions.
28:15Et merci à vous d'avoir suivi une nouvelle fin Smart Boss.
28:19Et moi, je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouveau numéro.
28:22Merci. Au revoir.

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