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Mardi 6 février 2024, SMART BOSS reçoit Jean-Thomas Schmitt (CEO, Heppner)

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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:13 Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Jean-Thomas Schmitt.
00:16 Bonjour. - Bonjour.
00:17 Alors tu es directeur général d'Epner, donc un commissionnaire transport, qui a donc 3500 collaborateurs.
00:23 Tout à fait.
00:24 Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation. - C'est bien, merci.
00:27 On va commencer par la séquence "David rencontre Goliath".
00:30 Donc tu vas faire face à une start-up et vous allez parler un petit peu de vos sujets communs.
00:34 Ensuite on aura l'instant en coulisses, où on va vraiment revenir sur ta carrière de dirigeant,
00:39 qui s'est pas si mal passé, principalement passé chez Epner.
00:43 Et on terminera après avec la séquence interview chrono, qui est là une séquence de questions réponses très rapide.
00:49 Parfait.
00:50 Et on passe tout de suite à la séquence "David rencontre Goliath".
00:54 *Générique*
00:56 *Bismart*
00:58 Donc la start-up qui te fait face c'est Ordo Libre.
01:01 Je suis ravie d'accueillir son PDG, Yanis Bari. Bonjour.
01:04 Merci, bonjour Charlie, bonjour Jean-Thomas.
01:06 Bonjour Yanis.
01:07 Yanis, est-ce que tu peux nous dire un petit peu ce que vous faites et ce que vous allez faire,
01:12 puisque l'application en tout cas n'est pas encore lancée.
01:14 Oui, exactement, bien sûr.
01:15 Alors Ordo Libre, en fait, c'est une plateforme de mise en relation,
01:18 qui met en relation des patients et des pharmaciens,
01:20 et donc qui permet aux utilisateurs principaux, donc les patients,
01:23 de pouvoir soit récupérer leurs médicaments en "click and connect",
01:25 soit pouvoir se les faire livrer à l'adresse de leur choix,
01:27 donc au bureau, à domicile ou à toute autre adresse.
01:29 Tout simplement. Est-ce que tu connaissais déjà Ordo Libre ?
01:32 Non, je ne connaissais pas, mais j'ai du coup bien découvert,
01:36 et je trouve ça très impressionnant.
01:38 C'est une très bonne idée.
01:39 Excellent.
01:40 Et comment est-ce que concrètement tu arrives à te connecter un petit peu ?
01:44 Parce que j'imagine que c'est un des principaux challenges,
01:46 d'aller voir toutes les pharmacies.
01:48 Exactement.
01:49 Déjà on a la chance que le marché des pharmacies soit réparti par groupement,
01:52 ce qui nous permet, nous, au niveau de l'activité commerciale,
01:54 de pouvoir avoir des interlocuteurs uniques,
01:56 et de pouvoir faire redescendre l'information.
01:57 Maintenant, quant à la connexion qu'on utilise grâce à ce qu'on appelle des API,
02:00 il nous fallait pour nous permettre à nos patients
02:03 de pouvoir avoir une visu sur les stocks en temps réel.
02:05 Donc on y est autant bien au niveau des prix qu'au niveau des quantités.
02:08 Ça a été un défi, pour être très honnête, qu'on a réussi à relever,
02:11 et donc on va pouvoir montrer à nos patients d'ici la fin du premier trimestre,
02:14 mais c'était assez compliqué, c'est vrai.
02:15 Ça a été l'une des plus grosses barrières auxquelles on a dû faire face.
02:19 - Bon, alors toute la partie aussi, évidemment, transport.
02:22 Toi, quand tu vois un entrepreneur qui se lance dans une boîte de transport de logistique,
02:27 c'est quoi un petit peu, peut-être, soit le point d'attention,
02:29 soit le conseil que tu donnerais à quelqu'un, voilà, comme Yannis ?
02:33 - Moi, déjà, je tiens à saluer l'esprit d'entreprise qui sous-tend cette démarche-là.
02:41 Le transport, ça va être un point extrêmement important, effectivement, du dispositif,
02:46 mais ce n'est pas l'essentiel.
02:49 L'essentiel, c'est ce qu'est en train de faire Yannis, effectivement,
02:51 en connectant avec les API, au logiciel de stockage des pharmaciens.
02:55 Ça, c'est le travail essentiel, c'est là où va se créer la valeur,
02:58 et finalement, cette mise en relation, c'est là le plus gros du travail.
03:03 Après, comment il va s'organiser pour la livraison,
03:06 ça, il y aura toujours beaucoup de gens comme nous pour accompagner.
03:10 - Comment est-ce que vous allez faire ?
03:12 - C'est une bonne question, Charlie.
03:14 C'est vrai que notre business repose sur du digital,
03:16 mais derrière, c'est quand même un service physique, ça reste de la livraison.
03:18 On a pensé à beaucoup de modèles différents.
03:20 Au début, on s'est dit les auto-entrepreneurs, ensuite, on s'est dit les infirmières libérales.
03:23 Maintenant, on a pensé à un nouveau mode de livraison qui s'appelle la livraison collaborative,
03:26 qui consiste à, vous, Charlie, ou vous, Jean-Thomas, par exemple,
03:28 lorsque vous rentrez du travail et que vous avez une pharmacie sur votre chemin,
03:31 vous pouvez livrer votre voisin qui, lui, est malade chez lui et attend son pli, tout simplement.
03:36 On a réfléchi à beaucoup de modes, mais jusqu'ici,
03:38 c'est la méthode de livraison la plus viable et la plus collaborative.
03:41 En le faisant vous-même ou en passant ?
03:43 Parce qu'il y a aussi des startups qui se sont développées sur la livraison collaborative.
03:47 Il y a une grosse startup qui s'appelle Hyper, que je salue d'ailleurs,
03:50 qui fait un travail formidable, qui permet justement à ces personnes d'arrondir leur fin de mois
03:54 et de permettre aux patients d'avoir leur stock en temps réel avec leurs médicaments.
03:58 Qu'est-ce que tu penses ? Collaboratif, la livraison ?
04:01 Là-dessus, je n'ai pas forcément d'avis très précis.
04:04 Ma question, c'est dans quelle mesure il va falloir des agréments pour certains médicaments ?
04:09 Parce qu'évidemment, on ne transporte pas que du Doliprane sur ordonnance.
04:13 Il y a des psychotropes ou des choses comme ça.
04:16 Je ne sais pas dans quelle mesure on rentre dans quelque chose de très exigeant,
04:20 qui va nécessiter de la formation, l'appel à des entreprises avec des agréments, etc.
04:27 Je ne connais pas suffisamment ce dernier kilomètre entre les patients et les pharmacies.
04:31 Je livre directement les pharmacies, donc on est très complémentaires.
04:34 Mais je ne connais pas ce segment-là.
04:36 Il y a des réglementations qui sont mises en place par l'Organisation nationale des pharmaciens.
04:39 On n'a pas le droit de livrer, tu viens de le dire, les médicaments de classe 1 et 2.
04:42 Tout ce qui est psychotrope est stupéfiant.
04:44 Ça nous rassure, même si on a des assurances par rapport au vol.
04:47 Maintenant, il y a trois conditions pour qu'on puisse livrer les médicaments.
04:50 Que le patient soit consentant, que nous qu'il accepte nos CGV,
04:53 que le colis soit opaque, qu'il soit scellé et nominatif.
04:56 C'est aujourd'hui les trois conditions qui permettent la livraison de médicaments d'homicides,
04:59 qui selon nous, fait sens par rapport à la téléconsultation,
05:02 par rapport aux personnes qui sont à mobilité réduite, qui sont non véhiculées dans des déserts médicaux.
05:06 Je pourrais vous en citer plein des défis qui sont les nôtres aujourd'hui.
05:08 On veut vraiment améliorer l'accès aux soins.
05:10 Il y a aussi certains, je pense à d'autres start-up qui sont dans ces rangs-vous,
05:13 qui sont un peu fait embêter par l'ordre des pharmaciens en justice.
05:17 Exactement. Certains pharmaciens, comme sur tout marché,
05:20 on n'a pas que des femmes, on n'a pas que des personnes qui sont friandes.
05:24 Les pharmaciens, certains voient ça un peu comme un dépassement de fonction.
05:27 On vient voler leur métier, certains.
05:29 Et je peux entendre, il n'y a pas de souci.
05:31 Et Jean-Thomas, vous travaillez avec des start-up ou pas du tout ?
05:34 Régulièrement, oui. Alors, pas forcément sur la livraison en elle-même, etc.
05:38 Mais dans notre écosystème de développement informatique, etc.
05:41 Et même dans notre écosystème opérationnel, on travaille avec de nombreux start-up.
05:45 Là, c'est effectivement un dernier maillon de la chaîne logistique qui est travaillée par Yannis,
05:51 ce que je trouve extrêmement pertinent.
05:53 Nous, on livre tous les jours 400 pharmacies au quotidien.
05:58 On en livre 800 le reste de la semaine très régulièrement.
06:03 Et donc, voilà, on est extrêmement présents sur cette chaîne-là,
06:07 qui représente 12% de notre chiffre d'affaires.
06:09 On est très contents qu'il y ait, encore une fois, cette aide à des personnes
06:12 avec mobilité réduite qui apporte encore un bout de la spécialisation.
06:17 Et d'ailleurs, un grand merci, parce que sans, on ne le dit pas forcément,
06:20 mais sans ces acteurs qui livrent les pharmacies au quotidien,
06:22 nous, on ne pourrait pas non plus réaliser la livraison du dernier kilomètre.
06:25 Je pense notamment à une période pendant laquelle il y avait beaucoup de médicaments sous tension,
06:27 sous pénurie, donc merci à ces acteurs qu'on fait le travail et grâce à qui nous, on peut travailler aussi.
06:31 Je fais quand même un petit point, allez, développement durable, impact,
06:35 mais bon, c'est aussi des enjeux, la décarbonation des transports.
06:39 C'est quelque chose là, vous avez pensé déjà ou vous vous dites,
06:42 "Attends, déjà, je vais me lancer et on y pensera vraiment à moyen".
06:45 Non, on y a pensé dès le début, on a la chance d'être une start-up, donc on construit.
06:48 Alors qu'une société qui est déjà lancée, c'est compliqué, c'est comme un train à grande vitesse.
06:52 On commence à peine, donc on peut commencer à penser à tous ces sujets inclusifs,
06:55 tout ce qui est en rapport avec l'inclusif, tout ce qui est en rapport avec le développement durable.
06:58 On, justement, oblige aujourd'hui nos livreurs à utiliser des vélos.
07:01 Donc on n'a pas de livraison sur des moyens, par exemple, comme la voiture,
07:04 sauf si il y a des véhicules électriques, bien évidemment.
07:06 Aujourd'hui, on fait attention à cette période, à ces sujets-ci.
07:09 Si je peux poser une question, quelle est la part que vous escomptez du click and collect
07:13 et celle de la livraison à domicile ?
07:15 Aujourd'hui, c'est du 70/30.
07:17 70 click and collect et 32…
07:20 Après, bien évidemment, les usages commencent à changer, en même temps que les mentalités d'ailleurs.
07:23 On a un marché qui commence à changer, les personnes aiment de plus en plus rester chez elles.
07:26 Donc ça commence à évoluer et ce pourcentage changera à l'avenir.
07:29 Aujourd'hui, il est celui-ci.
07:30 Les objectifs, c'est quoi pour 2024 ?
07:33 Pour 2024, avoir ce qu'on appelle une stratégie de go-to-market,
07:36 donc se lancer sur le marché et commencer à faire nos premiers euros de chiffre d'affaires
07:39 pour avoir le plus de pharmaciens possible.
07:41 On commence à l'échelle locale, nous, donc on se développe de manière locale,
07:43 nos premiers pharmaciens, nos premiers patients.
07:45 Ensuite, ce qu'on appelle scaler dans le milieu des startups,
07:47 on va se faire racheter petit à petit, et puis peut-être un jour se faire racheter
07:49 par une grande société comme Epner, par exemple.
07:51 À l'avenir, en tout cas, voilà.
07:52 Mais en tout cas, pour l'instant, on veut se développer tout seul.
07:54 Le message est gentiment reçu.
07:57 Écoute, merci beaucoup Yanis d'être venu aujourd'hui.
08:01 Et puis, on va pouvoir passer à la séquence en coulisses.
08:04 Alors, tu as fait toute ta carrière chez Repner.
08:11 Pourquoi ?
08:12 Parce que c'est une entreprise familiale qui a été fondée en 1925.
08:17 On a eu beaucoup de...
08:19 Enfin, beaucoup, j'ai plusieurs dirigeants d'entreprises,
08:22 d'entreprises familiales sur ce plateau.
08:25 Est-ce que tu fais partie de ceux qui mélangent le business et la famille
08:28 ou alors qui compartimentent totalement les deux ?
08:31 Écoute, c'est une excellente question, une très belle entrée en matière.
08:35 Non, je pense qu'une entreprise, en particulier une entreprise de cette taille,
08:40 qui compte 3700 collaborateurs, 10 000 clients, 15 à 20 000 fournisseurs,
08:44 c'est un écosystème de parti prenant qui ne laisse plus la place à un certain amateurisme lié à la famille.
08:50 Donc, le caractère familial de l'actionnaire, je pense qu'il a plein d'attraits.
08:54 Je pense qu'il faut tout à fait l'assumer parce qu'on parle de temps long,
08:57 on parle d'actionnaires hérétiers qui n'ont pas une demande extrême de rentabilité sur capital
09:02 puisqu'ils n'ont pas investi par nature.
09:04 Et donc, pour eux, on n'est pas dans des attentes très fortes de récupérer le capital,
09:08 ce qui nous permet d'investir énormément dans l'entreprise, de continuer à travailler sur le temps long.
09:13 Si je dis à ma famille que je veux être là dans 20 ans le leader européen,
09:16 eh bien j'ai 20 ans pour le faire, ce qui n'exclut pas la performance,
09:20 mais ce qui laisse plus de temps et qui, justement, laisse des moyens pour le faire.
09:24 En revanche, l'affect de la famille, le caractère, je dirais, plus personnel des choses,
09:32 je pense qu'il faut le laisser de côté au maximum pour éviter, justement, de brouiller un message
09:36 qui est un message qui se doit d'être professionnel et responsabilisé vis-à-vis des différentes parties prenantes.
09:42 Et en la matière, mon père avait toujours une bonne expression, il disait
09:45 "C'est pas parce que vous avez une action chez Michelin que vous avez le droit à un job chez Michelin".
09:50 C'est la même chose dans une entreprise familiale.
09:52 Donc déjà, il y a des règles pour faire partie des salariés
09:55 et il y a d'autres règles vis-à-vis de la gouvernance qui s'est de plus en plus professionnalisée.
09:59 Aujourd'hui, on est à la quatrième génération, quasi centenaire comme tu l'as précisé.
10:02 Aujourd'hui, la gouvernance est très professionnelle, donc ça laisse plus beaucoup de place à caractère familial
10:08 même si, évidemment, c'est toujours l'occasion de se rencontrer en famille aussi.
10:11 À partir de quand s'est passée la question d'intégrer ou non, pour toi, l'entreprise familiale ?
10:17 Parce que ce n'est pas automatique.
10:19 C'est là qu'on revient un peu à la première question.
10:21 Il y a quand même un minimum d'enjeux familiaux derrière,
10:26 mais je pense que ça aurait pu être aussi un peu différent si j'avais eu un directeur général familial.
10:31 Mon père avait comme vision, c'était la troisième génération,
10:34 alors certains considèrent que ça peut être un peu népotique, etc.
10:37 Mais mon père avait comme conviction qu'il voulait un successeur familial.
10:41 Ça pouvait être moi, un de mes cousins, ma soeur, peu importe, mais il voulait quelqu'un de la famille.
10:45 Il ne se voyait pas avec un management externe et ça n'avait rien à voir avec des considérations liées au pacte Dutreil ou quoi que ce soit.
10:51 C'est vraiment des enjeux liés à sa conviction personnelle
10:54 sur le fait qu'il fallait quelqu'un qui porte des convictions fortes pour incarner l'entreprise familiale sur le temps long.
10:59 Au sein de la famille, je suis le petit dernier de ma génération,
11:02 personne n'avait vraiment levé la main, personne n'avait vraiment fait acte de candidature.
11:07 J'avais 43 ans d'écartage avec lui, d'où le fait que je sois le petit dernier, parce que je suis issu d'un remariage.
11:13 Cet écartage faisait qu'il commençait, au début de la soixantaine,
11:18 quand je commençais à me poser des questions sérieuses sur mon avenir,
11:22 en sortie de l'EDEC, il était plutôt fin de la soixantaine.
11:25 À l'époque, je voulais faire autre chose, j'aurais aimé avoir un cursus un peu différent, à l'international, peut-être un peu en finance.
11:32 Je me suis dit que je ne pouvais pas le laisser attendre comme ça.
11:34 D'abord, ce n'est pas bon pour lui et deuxièmement, c'est dangereux pour l'entreprise.
11:37 Parce qu'avoir un management qui est vieillissant, sans que ce soit péjoratif,
11:44 vieillissant et qui ne s'inscrit plus sur le temps long,
11:47 où ça ne se met plus en perspective, ça peut être assez dangereux.
11:50 Du coup, je suis rentré dans l'entreprise avec la conviction de me dire
11:53 qu'il faut très vite que je sache et que je fasse savoir si un, ça me plaît
11:56 et deux, il faut que tout le monde sache vite si j'ai un réel capacité,
11:59 ce qui n'était évidemment pas écrit à la sortie de mon école de commerce.
12:02 - Tu as dit, j'ai vu dans une interview, j'ai eu un excellent président, dont on paie,
12:06 mais j'ai perdu momentanément une partie de mon père, ça veut dire quoi ?
12:10 - On revient là aussi, première question qui était excellente et qui me paraît être assez fondatrice.
12:15 En fait, moi j'ai toujours vécu l'entreprise et mon père aussi,
12:20 comme quelque chose qui devait être, encore une fois, extrêmement professionnel
12:23 et où les interactions père-fils n'avaient pas lieu d'être.
12:26 Donc j'avais un excellent père en termes de management,
12:29 mais comme il y a eu quand même des sujets de tension par moment, etc.,
12:34 parce qu'il y a forcément des instants naturels qui reviennent
12:37 entre un président dont c'était l'entreprise et qui a fait l'entreprise aujourd'hui qu'elle l'est,
12:42 et qu'elle l'était en 2015 quand je l'ai pris,
12:45 et son fils qui a envie de prendre plus de liberté,
12:47 il y a cet instant un peu de friction, tension, frottement.
12:51 De ce point de vue-là, je ne rentre pas dans le détail,
12:53 mais on a eu des moments sur des sujets de fond qui étaient assez durs,
12:57 même s'il a eu toujours l'intelligence de me laisser remettre en cause le statu quo,
13:01 de me laisser remettre en cause ce qu'il avait pris comme décision dans le passé,
13:04 il y a forcément des moments où c'est plus dur que d'autres,
13:06 et on a eu ces moments de tension-là.
13:07 Et là, il y en a qui ont plus duré que d'autres,
13:10 et ça a été un très bon président,
13:13 parce qu'encore une fois, il m'a vraiment managé comme un directeur général,
13:17 en me donnant des bons conseils, en me soutenant quand j'avais besoin d'être soutenu,
13:20 en me challengeant quand j'avais besoin d'être challengé,
13:22 voire en me disant qu'il n'était pas d'accord.
13:24 Mais c'est vrai que pendant cette période-là,
13:26 les relations avec mon père ont été plus distendues,
13:30 et c'est pour ça qu'il faut accepter que l'entreprise familiale
13:33 vous prenne une partie de l'affect que vous pouvez avoir.
13:36 Aujourd'hui, j'ai la chance qu'il ne soit vraiment plus dans l'entreprise à aucun titre,
13:40 ni même au sein de la gouvernance,
13:42 et j'ai retrouvé mon père.
13:44 Donc j'ai une très bonne retraite de mon père.
13:47 - Et donc c'est en 2015, tu as dit que tu vas prendre la direction générale.
13:50 J'ai lu dans une interview ta sœur Clara,
13:53 qui dit que tu as démarré avec des missions difficiles,
13:59 beaucoup de pression, tu as beaucoup travaillé selon la situation,
14:02 mais avec la fatigue, tu n'as pas toujours été prêt ou armé.
14:06 Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ?
14:08 - Alors je ne sais pas, il faudrait lui demander directement.
14:11 Ce qui est certain, c'est qu'on m'a fait évoluer dans un parcours opérationnel qui était dur.
14:18 J'ai commencé comme ça en fait, j'ai commencé en rentrant dans l'entreprise
14:22 en tant que porte-serviette d'un directeur de BU.
14:24 Je donnais des instructions à des gens qui avaient 30 ans de plus que moi et 20 ans de maison.
14:27 Je n'étais pas du tout à l'aise avec ça.
14:29 Ma seule légitimité, c'était d'avoir mon nom.
14:31 J'ai relevé la main pour prendre en charge un service opérationnel qui était en grande difficulté.
14:35 Je l'ai redressé.
14:37 C'était difficile.
14:39 Avec la jeunesse, on fait des erreurs de forme.
14:42 C'est peut-être cette partie-là que veut montrer ma soeur.
14:47 C'est vrai que sur la forme au début, je n'étais pas toujours très à droit.
14:51 Mon père m'a dit que j'avais l'air de redresser les ombres.
14:56 Donc on ne m'a donné que des trucs en difficulté.
14:58 Ce qui a l'avantage d'être très formateur,
15:00 parce qu'il faut beaucoup mettre ses mains dans tout et comprendre vite les choses.
15:05 Ce qui a l'avantage aussi de prendre finalement assez peu de risques.
15:10 Parce que quand ça va vraiment très mal, si vous travaillez, vous ne pouvez que le redresser.
15:15 Après, ça m'a laissé un peu l'étiquette.
15:18 Là, on rejoint un peu ce qu'a dit ma soeur.
15:20 C'est vrai que ça a été beaucoup d'abnégation pour moi.
15:24 Parfois, j'ai un caractère un peu éruptif à la base.
15:28 Je travaille dessus.
15:29 Donc ça m'a peut-être un peu de temps en temps collé sur la forme.
15:33 Ça va mieux.
15:34 Et comme c'est la quatrième génération, comme tu l'as dit,
15:38 est-ce qu'à chaque fois, chaque nouvelle génération,
15:41 il faut que le patron, la patronne, laisse son empreinte ?
15:44 Est-ce qu'il y a aussi une histoire d'égo ?
15:46 Je veux rester un peu dans l'histoire familiale.
15:48 Alors non, ça pour le coup, je n'ai pas d'égo là-dessus.
15:51 Et mon père n'en avait pas non plus.
15:52 Ça, c'est une chance absolument formidable.
15:55 Je vous ai dit, il m'a laissé remettre en cause non seulement ses décisions passées,
15:58 les décisions stratégiques.
15:59 J'ai pris des vrais virages stratégiques.
16:01 J'ai remis en cause des personnes qui étaient ses collaborateurs historiques.
16:06 Parfois avec son soutien, d'ailleurs, en me disant,
16:09 tu fais bien, j'aurais dû le faire avant.
16:12 Et il n'a jamais eu d'égo par rapport à ça.
16:15 Il a toujours pensé au bien de l'entreprise.
16:16 Et moi-même, je n'ai pas d'égo par rapport à ça.
16:18 C'est-à-dire que si demain, j'estime que je suis en limite de compétence
16:21 et que l'entreprise a besoin d'un nouveau management
16:24 pour grandir, grossir et se développer,
16:27 je n'hésiterai pas à aller chercher quelqu'un de l'extérieur
16:29 pour me retirer un peu du jeu.
16:30 Je pense que ce n'est pas une histoire d'empreinte,
16:32 mais vraiment, l'amour qu'on porte pour une entreprise familiale
16:35 est très particulier.
16:37 Parce que, évidemment, c'est l'histoire, etc.
16:39 Puis moi, qui suis effectivement un peu affectif aussi,
16:42 je l'ai beaucoup fait pour mon père à la base.
16:44 Aujourd'hui, je le fais pour mon père, pour mes enfants,
16:47 pour ma famille, mais aussi parce que je considère
16:51 que ce qu'elle représente pour mes salariés,
16:54 pour mes clients, pour mes fournisseurs,
16:57 une entreprise familiale, elle a ça de très fort,
17:00 qu'elle a une culture d'entreprise très forte,
17:02 des valeurs très incarnées.
17:04 Et je pense que c'est le propre des entreprises familiales.
17:07 Moi, je prendrais ça comme une trahison
17:09 vis-à-vis des parties prenantes dans leur ensemble
17:12 de vouloir faire une partie personnelle.
17:15 Donc, ça ne m'anime pas du tout.
17:17 - Angélique, tu privilégies plutôt le management participatif,
17:21 c'est-à-dire la délégation.
17:24 En quoi c'est le bon modèle ?
17:26 - Ça, c'est la réponse bateau à la question
17:29 "quel est votre style de management ?"
17:31 On dit tous participatif.
17:33 Moi, j'ai le principe de subsidiarité,
17:35 qui est un principe intraprenorial très fort dans l'entreprise.
17:38 Et ça, c'est mon père qui l'avait mis en place,
17:40 qui crée un modèle basé sur un matriciel
17:43 où finalement les fonctions de support sont peut-être moins puissantes,
17:47 ou centrales, sont moins puissantes que dans d'autres entreprises,
17:50 avec un modèle qui se veut au plus proche du terrain,
17:52 tant vis-à-vis des clients que des collaborateurs,
17:54 que des fournisseurs, etc.
17:56 Ça fait qu'on a des vrais intrapreneurs dans l'entreprise.
17:58 Alors, ça a des grandes qualités de réactivité,
18:01 de dynamisme quand on a les bonnes personnes.
18:04 La difficulté que ça pose, c'est qu'il faut trouver vraiment les intrapreneurs,
18:08 parce que quand les gens sont des grands entrepreneurs,
18:10 ils entreprennent eux-mêmes.
18:12 Et donc, il faut trouver des entrepreneurs
18:14 qui ont envie de créer quelque chose,
18:16 les convaincre de venir vers nous,
18:18 de venir chez nous et travailler avec nous.
18:20 La chance qu'on a, c'est que ça fait des années
18:22 qu'on travaille sur ce modèle-là,
18:24 que ce n'est pas facile quand on en perd un,
18:26 mais que les personnes qu'on a sont des personnes absolument remarquables,
18:29 et c'est extrêmement dynamique.
18:30 Et donc, ça crée cet optimum de fonctionnement
18:32 entre des fonctions support qui édictent une politique,
18:36 qui finalement est appliquée de la manière la plus adaptée au terrain,
18:40 par les collaborateurs de terrain.
18:42 Après, il y a des choses qui sont "mandatories".
18:44 La transition environnementale, etc.
18:46 Ce sont des choses qui sont édictées d'en haut
18:48 et qui doivent tomber vers le bas,
18:50 et si chacun fait comme il veut, ça ne marche pas.
18:52 Mais pour le coup, c'est un modèle entreprenarial,
18:54 opérationnel et commercial qui est extrêmement puissant.
18:57 Tu fais tout bien la transition, transition environnementale, justement.
19:01 Comment est-ce que tu as amené,
19:02 alors je ne sais pas si c'est toi qui les as amenés,
19:04 mais comment sont arrivés un petit peu ces projets d'RSE ?
19:07 On parlait tout à l'heure un petit peu de décarbonation des transports,
19:10 qui est quand même, j'imagine, aujourd'hui,
19:12 un peu une problématique que vous regardez beaucoup.
19:14 Alors, je vais rendre hommage à mon père aussi,
19:16 puisque, en fait, dès 2009, on avait signé la charte ADEME
19:19 qui prévoyait une réduction significative de nos émissions de CO2.
19:23 Donc, on a fait partie des précurseurs, déjà,
19:25 en termes de prise de conscience environnementale.
19:28 Maintenant, on est comme tout le monde.
19:29 Je pense que c'était une ligne qu'on suivait,
19:31 mais qui ne s'est beaucoup pas accélérée ces dernières années,
19:33 avec le changement climatique qui s'opère devant nos yeux
19:37 et les impacts sur la biodiversité, sur la météo, etc.
19:41 Et donc, ça, forcément, on y est de plus en plus sensibilisés.
19:44 C'est vrai que c'est plutôt ma génération
19:45 qui l'a pris en main de manière très structurée,
19:47 au point d'en faire un piquet stratégique.
19:49 Mais vous doutez bien que, dans le transport,
19:51 aujourd'hui, notre enjeu, à nous, c'est de transformer notre flotte,
19:56 de transformer la flotte de nos sous-traitants
19:58 pour réduire au maximum nos émissions de CO2,
20:01 sachant qu'on est multimodaux.
20:02 Aujourd'hui, nous, on fait du rail, de l'aérien, du maritime, du terrestre, etc.
20:07 Et qu'on a 97% de nos émissions de CO2 qui viennent de la sous-traitance.
20:11 Donc, notre challenge, pour nous, c'est d'accompagner la sous-traitance,
20:14 parfois avec des changements de business model,
20:17 parce qu'il faut donner des contrats longs,
20:19 avec de la visibilité pour nos sous-traitants,
20:20 pour qu'ils aillent voir leurs financiers changer.
20:22 Et on s'engage, en plus de ça, dans une transition
20:25 qui n'est pas toujours très lisible, puisque les technologies évoluent.
20:28 On parle une fois de l'électrique, une fois de l'hydrogène,
20:30 une fois du gaz, etc., avec des réglementations
20:33 et des taxations d'une fiscalité qui peuvent varier.
20:36 Et puis, parfois, un peu de dogmatisme politique sur ces enjeux-là,
20:40 qui nécessitent une agilité folle,
20:42 et en même temps, des investissements extrêmement lourds,
20:45 puisque nous, on vient d'investir 20 millions,
20:47 rien que pour changer 50% de notre flotte.
20:49 Changer un bloc de recharge en Ile-de-France-Sud à Rungis, c'est 1 million.
20:55 Donc, voilà, c'est pas qu'un, mais équiper l'électrique, ça coûte.
21:00 Sacré budget. Et alors, par contre, vous avez dépassé,
21:03 j'ai lu, la barre du milliard de chiffres d'affaires en 2022.
21:06 Donc, 20 millions, c'est un petit chiffre.
21:08 Qu'est-ce qu'un entrepreneur ou un dirigeant doit savoir
21:12 pour passer, voilà, peut-être de 100 millions à 1 milliard ?
21:16 - Alors, je voudrais rebondir quand même sur ce que vous avez dit.
21:20 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, ça peut aller très vite,
21:22 puisque vous voyez, on repasse sous la barre du milliard,
21:24 puisque les taux de fret ont été divisés par 15%.
21:26 Il faut quand même imaginer que, nous, notre chiffre d'affaires,
21:28 c'est pas le milliard. Nous, on ne fait que répercuter
21:30 une grande partie des débours de transport.
21:32 Donc, notre chiffre d'affaires varie au gré des coûts du transport.
21:35 Donc, notre chiffre d'affaires est très loin de notre marge.
21:37 Je vous assure que par rapport à notre marge, en revanche, c'est beaucoup.
21:40 Et qu'on fait les efforts nécessaires pour faire notre transition.
21:43 En revanche, pour la question du 100 millions,
21:45 alors, je n'ai pas connu cette période-là, j'ai doublé de taille.
21:48 Et pour ce faire, dans un marché qui était mature,
21:51 comme celui de la France, etc., et où on était déjà très présents,
21:54 puisque schématiquement, mon grand-père est sorti du Barin
21:58 pour aller en Alsace, mon grand-père est sorti de l'Alsace
22:00 pour aller en France, moi, je suis en train de sortir de France
22:02 pour aller en Europe. Voilà, c'est à peu près le schéma.
22:04 Nous, ce qui m'a permis de le faire, c'est l'internationalisation de l'entreprise,
22:08 c'est le rachat d'entreprise, et pour ce faire, ça a été s'appuyer
22:13 sur les caractéristiques positives d'une entreprise familiale,
22:17 c'est-à-dire la gestion du temps long et la frugalité,
22:19 qui fait qu'on avait beaucoup de cash à réinvestir dans cette restructuration-là.
22:24 Et c'est comme ça qu'en 6 ans, on a, ou 7 ans, on a doublé de taille
22:29 pour atteindre le milliard d'euros de chiffre d'affaires.
22:31 Alors, tu es aussi vice-président du METI,
22:34 Mouvement des entreprises de taille intermédiaire.
22:37 Qu'est-ce que tu as pensé de l'annonce du président, Emmanuel Macron,
22:40 créer donc 1000 ETI supplémentaires à la fin du quinquennat ?
22:43 C'est une formidable nouvelle, alors il faut s'en donner les moyens.
22:47 Il y a déjà des choses qui ont été faites, très honnêtement,
22:50 sur la taxation du capital avec l'ISF, avec la flat tax, etc.
22:56 Il y a déjà eu un très gros mouvement au début du quinquennat,
22:59 au début de 2017. Ensuite, il y a eu l'épisode de la prise de conscience
23:03 sur les taxes de production qui ont été diminuées de 10 milliards.
23:06 Enfin, il y a encore énormément d'écarts par rapport à l'Allemagne,
23:09 puisqu'on parle quasiment de 1 à 7 ou 1 à 8.
23:12 Et on est quasiment au double, un peu moins du double
23:15 de la moyenne européenne en termes de taxes de production.
23:17 Donc, rien que sur la compétitivité du site France, il y a beaucoup par dire,
23:21 en plus des charges sur le travail, mais on m'opposera
23:24 qu'il y a un modèle social qui correspond, et puis les normes, etc.
23:28 Et de ce point de vue-là, je pense que se donner comme ambition
23:32 de faire des ETI, de faire 1 000 nouvelles ETI qui sont en général
23:36 à 70 % dans les territoires, qui créent de l'emploi entre 2009 et 2015,
23:42 elles ont créé plus de 300 000 emplois, alors que les grandes entreprises
23:45 et les PME en détruisaient. Donc, nous sommes les entreprises résilientes,
23:50 nous sommes les entreprises des territoires.
23:52 C'est ce qui maintient un peu d'industrie en France,
23:55 et on a vu l'impact de l'industrialisation sur le plan social
23:59 pendant la crise des gilets jaunes, ça a été criant.
24:01 Je pense que c'est une excellente politique.
24:03 Malheureusement, les finances de l'État ne permettent pas d'aller
24:06 aussi vite qu'on le voudrait, mais il faut aller plus loin
24:09 pour redresser la compétitivité du site France.
24:11 C'est absolument indispensable si on veut obtenir ces résultats-là.
24:14 - J'ai lu dans un récent post, LinkedIn, que tu as publié,
24:17 tu déclarais que les perspectives pour l'avenir n'ont jamais été aussi sombres.
24:21 En référence aux conclusions portées par le Global Risk Report
24:25 du World Economic Forum, un dirigeant n'est pas censé être optimiste tout le temps ?
24:30 - Je reste optimiste, mais il n'empêche que factuellement,
24:35 là on parle à la fois des conclusions d'un groupe d'études de dirigeants,
24:42 donc on ne s'appuie pas sur des activistes de la décroissance,
24:48 on s'appuie sur des gens qui ont une vision précise du monde.
24:51 Les services de renseignement ou la CIA, quand ils font état de leurs prévisions,
24:54 c'est aussi assez effarant.
24:56 Je pense qu'on est dans un moment de grande tension,
24:59 et sans rentrer dans des considérations géopolitiques
25:02 ou même sur le climat qui est indéniable,
25:05 je pense aujourd'hui, j'entendais ça l'autre jour chez les confrères,
25:09 en disant qu'on est rentrés dans une gestion de permacrise.
25:12 C'est-à-dire qu'auparavant on vivait avec des cycles économiques, etc.
25:15 Maintenant on vit avec une crise qui chasse une autre,
25:18 il faut adapter votre entreprise, votre business model, reprendre le chemin, etc.
25:22 Le rôle du dirigeant, optimiste ou pas optimiste, ça je n'en sais rien,
25:25 c'est de garder le cap, quelle que soit la crise qu'il traverse,
25:30 et d'entraîner ses collaborateurs en disant
25:32 "on va la traverser de nouveau cette crise, et on va aller plus loin", etc.
25:35 Mais je pense quand même qu'on traverse un moment ponctuel
25:39 qui peut potentiellement durer, une espèce de cycle actuellement,
25:43 qui n'est pas réjouissant, je pense qu'il faudrait être extrêmement positif dans sa vie
25:49 pour trouver que ce qu'on entend autour de nous est réjouissant.
25:52 Je finirais là-dessus, mais j'ai entendu un jour quelqu'un à la radio
25:55 qui disait "aujourd'hui on parle en années chiens,
25:57 une année d'aujourd'hui ça vaut 7 ans d'il y a 20 ans".
25:59 Je trouve que c'est excellent comme formule,
26:01 parce qu'on est dans une remise en cause extrêmement rapide
26:04 de nos certitudes mais des axiomes précédents, c'est fantastique.
26:07 Merci d'avoir répondu à toutes ces questions,
26:10 et maintenant on va pouvoir passer à l'interview chrono.
26:13 Où pars-tu te ressourcer ou te mettre au calme, au vert de temps en temps ?
26:22 En Alsace, chez moi, dans ma maison de famille au sud de Strasbourg,
26:25 au milieu de la forêt.
26:27 Tu es plutôt LinkedIn, Instagram ou TikTok ?
26:29 LinkedIn.
26:30 La plus belle ville française en dehors de Strasbourg ?
26:33 J'ai tellement d'amis partout, je ne saurais pas quoi répondre,
26:38 avec sans Provence !
26:40 Si tu devais changer quelque chose au code du travail, ça serait quoi ?
26:43 Sa longueur.
26:45 L'application que tu utilises le plus ?
26:48 La météo.
26:50 Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française ?
26:54 Marie-Christine Kwan.
26:56 Qui est ?
26:57 Qui est la patronne de Sonnepart.
26:59 Je pense que c'est quelqu'un qui a beaucoup internationalisé son entreprise,
27:04 qui l'a développée à une vitesse et avec un dynamisme extraordinaire.
27:08 C'est un modèle féminin.
27:10 Le dernier livre que tu as lu ?
27:13 La Billboard d'Henri Vincenot.
27:15 Est-ce que tu peux nous citer aussi une autre ETI,
27:18 une belle ETI française, comme tu en connais beaucoup ?
27:21 Manuthan.
27:22 Manuthan, oui, qu'on connaît bien.
27:24 Tes dernières vacances ?
27:26 En Grèce.
27:28 Vous allez avoir 100 ans, enfin pas toi, mais l'entreprise, Aetner.
27:32 Est-ce qu'il y a une fête qui est prévue ?
27:35 Oui, c'est trop confidentiel.
27:37 C'est presque la chose la plus confidentielle que j'ai chez moi.
27:40 C'est ce qui va se passer pour cette fête-là.
27:42 Je ne demande pas plus.
27:44 Et de chaque GPT, est-ce que tu es plutôt émerveillé ou apeuré ?
27:48 Je vais faire une réponse de normand.
27:50 Les deux, je l'utilise à titre personnel.
27:52 Je pense qu'il y a plein d'évidemment beaucoup de belles perspectives.
27:56 Maintenant, effectivement, il y a des côtés très effrayants.
27:59 On a fait pour la première fois de moi un webinar avec ma voix en espagnol.
28:04 C'est tout à fait effrayant.
28:06 Merci beaucoup Jean-Thomas Schmitt d'avoir répondu à toutes mes questions.
28:10 Merci à vous d'avoir suivi cette émission.
28:14 Je vous donne rendez-vous prochainement pour un nouveau numéro.
28:17 Merci, au revoir.
28:19 [Musique]