SMART BOSS - Emission du mardi 27 février

  • il y a 7 mois
Mardi 27 février 2024, SMART BOSS reçoit Marc Prikazsky (PDG, Céva Santé Animale)

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Transcript
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:13 Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Marc Pricaski. Bonjour !
00:16 Bonjour !
00:17 Donc tu es le PDG de CEVA Santé Animal, spécialisé dans la santé et le bien-être animal.
00:23 Deux chiffres rares à savoir, 6500 collaborateurs et plus d'1,5 milliard de chiffre d'affaires.
00:29 Alors au sommaire de cette édition, on va d'abord avoir un face à face.
00:34 Donc David rencontre Goliath, où là tu vas faire face à une start-up et vous pourrez partager un petit peu vos points communs.
00:40 Je suis Goliath.
00:42 Tu as deviné.
00:43 J'ai toujours été David, c'est pour ça que ça m'intéresse de changer de côté.
00:46 On verra, ça se trouve il ira peut-être aussi Goliath aussi.
00:49 Ensuite on aura la séquence en coulisses, où là vraiment on parlera plutôt de ton parcours de dirigeant et de ton quotidien.
00:55 Et après on terminera par la séquence interview chrono, où là ce sera une série de petites questions réponses assez rapides.
01:02 Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation et on passe tout de suite à la séquence David rencontre Goliath.
01:09 Donc la start-up qui te fait face c'est Inver. Je suis ravie d'accueillir Sébastien Crépieux. Bonjour !
01:19 Bonjour Célia.
01:20 Donc Inver se spécialise dans la production de protéines durables à base d'insectes.
01:25 Il y en a un petit peu sur le marché. Est-ce que déjà tu peux nous dire ce que c'est exactement ?
01:30 A partir d'ailleurs de quels insectes ? Parce que je sais qu'il y en a différents.
01:33 Tout à fait. Alors effectivement Inver, on développe une nouvelle filière de production d'insectes directement chez les agriculteurs.
01:38 Donc c'est une des grandes nouveautés, ces nouvelles filières animales de production, tout comme on a le bovin, le poulet et autres.
01:44 Et tout ça à destination à la fois des filières d'élevage.
01:47 Donc on élève un insecte qui s'appelle le Tenebrio Molitor, le ver de farine.
01:51 Donc un insecte qui est très qualitatif nutritionnellement.
01:54 Qu'on va donc nous produire sur le stade larvaire, petit en fait.
01:59 Les agriculteurs vont les engraisser pour nous.
02:01 Et ensuite on va les intégrer, donc une fois à maturité, dans différents produits.
02:06 Des croquettes pour chiens et chats notamment, pour leur qualité nutritionnelle.
02:09 Et ainsi que des aliments pour les animaux d'élevage, notamment les poulets.
02:12 D'accord. Et alors est-ce que tu connaissais Inver ?
02:15 Alors je ne connaissais pas cette entreprise, donc j'ai regardé et je trouve franchement très intéressant ce qu'ils font.
02:21 Parce que c'est une autre façon de nourrir.
02:23 On discutait là juste avant l'émission et je disais en fait il faut revenir aux fondamentaux.
02:27 Comment dans la nature les animaux se nourrissent ?
02:29 Et je disais pour moi le premier marché pour vous c'est le poisson.
02:32 Quand vous regardez les saumons, les truites, ils se nourrissent d'insectes dans la nature.
02:35 Et donc probablement je pense que de les nourrir de la même façon qu'ils se nourrissaient originellement, doit stimuler l'immunité.
02:42 Ça, vous les poissons non ?
02:44 Si, alors les poissons sont notre cible initiale.
02:46 L'idée originelle de Inver c'était justement proposer des solutions dans notre région.
02:51 Et je suis totalement d'accord avec Marc.
02:53 Revenir au bon sens.
02:55 C'est vraiment revenir au bon sens nutritionnel.
02:57 Une truite, on en parlait tout à l'heure, une truite elle se nourrit pas du tout de poissons d'océan.
03:01 Or la nutrition actuelle de la truite ça va être justement de la farine de poissons d'océan.
03:06 Et ça va être du soja.
03:07 Ça va être des protéines ensuite végétales.
03:09 C'est pas son régime naturel.
03:10 Donc effectivement ça pose des problèmes de santé animale, de santé des élevages qu'on va essayer de résoudre.
03:15 Mais malgré tout revenir au bon sens de sa nutrition initiale, c'est justement ce vers quoi il faut tendre.
03:20 Par contre actuellement on est en compétition avec ces farines prises "presque gratuitement" dans l'environnement, dans les océans.
03:26 Et on peut pas être compétitif sur une filière d'élevage qui est plus durable.
03:30 Et est-ce que là, Sébastien, vous travaillez ou pas avec des jeunes boîtes, des start-up ou pas sur ces sujets pour innover ?
03:38 Énormément. Moi vous savez je suis à l'âge où j'essaie de transmettre.
03:41 Donc j'essaie de conseiller.
03:43 Et puis vous savez j'ai créé le club des ETI de Nouvelle-Aquitaine.
03:46 Donc il y a beaucoup de boîtes qui viennent me voir et j'essaie de leur donner mon avis.
03:49 Franchement et de voir comment je peux les aider au travers de mon expérience.
03:53 La vie de patron c'est beaucoup d'échecs.
03:55 Et on apprend de ses échecs.
03:57 Donc j'essaie d'éviter que les autres fassent les mêmes échecs que moi.
03:59 Donc ouais j'aime beaucoup.
04:00 Et puis pour moi, pour une boîte, moi je suis patron maintenant d'une boîte assez grosse.
04:04 Ouais c'est très rafraîchissant quoi.
04:06 C'est très agréable.
04:07 Et pareil, un peu même question.
04:09 Est-ce que toi vous travaillez ou pas un peu avec des plus grosses boîtes, des grands groupes ?
04:14 Ou il y a des passerelles, des partenariats ?
04:16 Alors oui, oui on a des passerelles.
04:17 Avec Sébastien on aimerait bien travailler.
04:19 On en parlera tout à l'heure.
04:20 Mais effectivement on se rejoint sur des grandes thématiques.
04:22 Sur la santé notamment des élevages.
04:25 Oui on travaille beaucoup avec le monde coopératif.
04:28 Donc au Capital d'Inverse il y a notamment plusieurs coopératives.
04:32 Dont une qui est le groupe Limagrin.
04:34 Et c'est toujours intéressant de partager ses expériences.
04:37 Comme vous dites, on voit plus du côté process.
04:41 Effectivement beaucoup plus processé en start-up.
04:43 C'est ce qui doit vous rafraîchir.
04:44 C'est un peu plus entre guillemets, je ne vais pas dire bordélique.
04:47 Mais c'est vrai que les décisions sont prises très rapidement.
04:49 Et on peut avancer très vite.
04:50 Et dans les deux sens, ces interactions sont toujours bonnes et nécessaires.
04:53 Et chez SEVA, vous en êtes où aujourd'hui d'un point de vue transition environnemental etc ?
04:59 Parce que c'est clairement des solutions durables.
05:01 Quand est-ce que vous avez commencé ?
05:04 C'est absolument majeur.
05:05 D'abord je veux dire, on est des vétérinaires.
05:07 L'essentiel du comité c'est qu'on est vétos.
05:09 Donc on connaît bien les problématiques du terrain.
05:11 On est très attaché au territoire.
05:13 On est très attaché à cette démarche qui fait en sorte de protéger notre environnement.
05:19 On voit très bien les conséquences.
05:21 On a d'ailleurs créé une fondation qui s'occupe des animaux sauvages.
05:25 Vous savez on parle beaucoup de la biodiversité, des problématiques que l'on rencontre.
05:28 Il faut savoir que les animaux sauvages sont parfois malades.
05:31 Et donc en fait on travaille aussi pour les protéger, apporter des solutions médicales quand il y a besoin.
05:35 On ne veut pas intervenir sur la nature.
05:37 De temps en temps la nature n'est pas très clémente.
05:39 Donc c'est intéressant de pouvoir les protéger.
05:41 Je pourrais vous parler du koala, de l'albatros de l'île d'Amsterdam.
05:45 Enfin d'un certain nombre des fous de bassan par exemple qui ont été décimés par la grippe aviaire.
05:49 Voilà et donc nous on est sur tous ces fronts.
05:51 Tout le monde en parle encore une fois de la biodiversité.
05:53 Et fondamentalement personne ne s'en occupe réellement.
05:56 Il n'y a pas de modèle économique.
05:57 Donc je considère que c'est le rôle d'une entreprise comme CEVA qui a les technos
06:00 d'essayer de résoudre un certain nombre de problèmes.
06:03 Donc vous voyez on est en plein dans cette problématique évidemment.
06:06 On fait le bilan carbone, on regarde toutes nos usines.
06:08 Enfin on réduit notre impact carbone.
06:10 Bon ça fait partie de ce que tout le monde fait.
06:12 Nous on fait un peu plus au travers de projets de ce type là.
06:15 On est des passionnés de toute façon.
06:17 Et vous de votre côté c'est qu'aujourd'hui un peu le gros challenge
06:21 et ce que c'est de passer c'est l'industrialisation.
06:23 Souvent c'est très compliqué dans ce type de business.
06:26 Alors ce passage nous on l'a franchi justement l'an dernier.
06:29 On a construit notre grosse unité en fait couvoir.
06:32 Donc nous on est vraiment à la naissance de la filière.
06:34 Donc comme des couvoirs d'œufs produisent des poussins pour les agriculteurs
06:39 pour les engraisser, nous c'est pareil.
06:41 Donc ce métier, ce cap de l'industrialisation on l'a franchi
06:44 en inaugurant ce grand couvoir qui va alimenter une filière de 25 bâtiments agricoles
06:47 qui représente déjà plusieurs milliers de tonnes de protéines par an.
06:50 Donc là on est en train de développer 1 à 2 bâtiments agricoles par trimestre.
06:55 Donc ce challenge est maintenant en passe d'être réussi
06:57 et de se déployer dans d'autres régions françaises.
06:59 Le vrai challenge maintenant il est justement pour les farines de poisson notamment
07:04 que le réglementaire aille un peu au delà de ce qu'il a permis.
07:06 Donc tout de suite on a permis l'insecte de se substituer aux farines de poisson
07:10 mais sans pour autant mettre de barrières aux farines de poisson non durables.
07:13 Vous voyez maintenant on est un peu dans un paradoxe de marché
07:16 où forcément quand on produit avec des agriculteurs sur un modèle circulaire durable
07:19 avec des justes rémunérations souhaitées, c'est vraiment le sujet actuel,
07:23 on ne peut pas être compétitif avec des farines de poisson qui sont prises gratuitement dans l'océan.
07:27 Ce n'est pas possible. Donc là il faut aller un peu plus loin
07:29 et donc c'est ce qu'on attend maintenant. C'est notre vrai challenge.
07:31 - Dernière petite question mais là c'est pour les animaux.
07:34 Est-ce qu'évidemment à chaque fois tout le monde va vous demander
07:36 demain est-ce que ce sera pour les humains aussi ?
07:38 - Pour l'humain alors, le ténébrio molitor, celui qu'on élève,
07:42 effectivement a une qualité nutritionnelle assez exceptionnelle
07:44 tant sur ses profils acides aminés, donc la qualité de ses protéines
07:47 que sur la qualité de ses acides gras.
07:49 Tous globalement polyinsaturés, oméga 3, oméga 6, donc très bon nutritionnellement.
07:55 Et effectivement c'est une protéine qui est mangée par déjà 3 milliards d'individus sur la planète.
07:59 Alors nous on a tendance en Europe de l'Ouest à avoir cette réaction un peu beurk,
08:03 je ne mangerai pas d'insectes.
08:05 Or d'un point de vue nutritionnel pur c'est juste exceptionnel
08:09 et effectivement ça pourrait demain rentrer dans l'alimentation humaine sans souci.
08:13 - Ecoutez super, merci beaucoup Sébastien d'être venu parler avec nous de ce sujet.
08:18 On va pouvoir passer maintenant à la séquence en coulisses.
08:21 Alors on va remonter un petit peu dans le temps,
08:27 2000, là vous prenez le poste de directeur France de Sanofi Santé Nutrition Animale.
08:34 Comment est-ce que vous vous êtes retrouvé là-dedans,
08:37 alors qu'à la base j'ai vu que tu avais fait des études pour être vétérinaire ?
08:41 - Oui, alors j'ai été vétérinaire en clientèle à Drancy, j'ai appris beaucoup de choses.
08:47 Et puis après deux ans de clientèle, j'ai été appelé par un laboratoire à l'époque américain,
08:52 donc là on remonte dans les années 85, je suis plutôt jeune.
08:56 Et puis voilà j'ai fait dix ans dans cette boîte, j'ai tout appris.
09:00 C'était une très très bonne école, mais j'en avais un peu marre,
09:03 je ne comprenais plus la stratégie de la boîte, je n'avais plus de confiance etc.
09:06 Donc j'ai décidé de bouger vers une entreprise qui était la filiale de Sanofi,
09:10 Sanofi Santé Nutrition Animale, qui était en grande difficulté.
09:13 Et c'est à l'époque où Sanofi cédait un certain nombre d'actifs, dont la santé animale.
09:18 Ils sont arrivés à céder ce qui avait de la valeur à l'époque, à savoir une filiale aux Etats-Unis,
09:24 tout ce qu'on avait en Asie, et puis il restait un bout.
09:27 Et je me souviens, il y a un concurrent qui est venu, il nous a dit "j'achète pas parce que ton truc ça vaut rien".
09:32 C'était le début de l'histoire, et là on s'est dit "bah oui ça vaut pas grand chose c'est vrai".
09:36 Et donc on a monté, réfléchi un plan stratégique, je ne sais pas si la stratégie était bonne, mais on l'a mené.
09:42 On a été un peu focalisés, et 4 ans après, Jean-François Dehae, qui était le patron de l'époque de Sanofi,
09:47 il dit "ah vous avez fait un super boulot, on va vous vendre de nouveau".
09:50 On lui a dit "c'est pas possible", et c'est là que c'est un...
09:54 Il y a un grand patron, il nous a dit "ok, je vous laisse 3 mois", c'était à l'époque le patron,
09:59 moi je ne suis pas patron de l'activité, c'était Philippe Duménil,
10:02 et il nous dit "je vous laisse 3 mois, et à 14 cadres on rachète la boîte".
10:06 - Alors c'est-à-dire, oui, ça se passe comment ? Parce que c'est quand même pas évident,
10:10 même à réfléchir, je n'ai pas beaucoup d'exemples comme ça en tête qui me viennent.
10:15 Cédric, vous avez fait quoi concrètement ?
10:17 - En fait, d'abord, on n'avait pas d'argent.
10:19 On n'avait pas d'argent, on était tous endettés à 30 et quelques pourcents,
10:22 on achetait notre maison et tout, on n'avait pas d'argent.
10:24 On monte un dossier, on comprend qu'on peut s'endetter beaucoup beaucoup plus
10:28 en ayant ce qu'on appelle un prêt in fine, c'est-à-dire que vous payez le capital,
10:34 voire les intérêts, au bout d'une période de 4-5 ans.
10:37 On trouve des financiers, on fait ce qu'on appelle un LBO, et puis on en a fait plusieurs.
10:42 Et on a compris que d'abord il fallait qu'on ait, vous voyez, la maîtrise totale
10:48 du devenir de l'entreprise, parce que moi très vite je suis devenu président EDG en 2007.
10:53 Et franchement, je me suis dit, voilà, ça sera quoi la fin de l'histoire ?
10:57 Moi, ce qui m'intéresse, c'est que cette boîte soit pérenne.
11:00 C'est une boîte française, moi je suis hyper attaché à la France pour plein de raisons personnelles.
11:04 Et je me suis dit, ce pays qui a eu les deux premières écoles vétérinaires,
11:08 il y a plus de 250 ans, à Lyon et à Maison-Alfort, moi je suis de Maison-Alfort,
11:11 je me suis dit, mérite un très grand laboratoire vétérinaire.
11:14 Et donc on a tout organisé, on a ouvert très largement le capital aux salariés.
11:17 Aujourd'hui il y a plus de 2000 salariés qui sont actionnaires, c'est des vrais actionnaires,
11:21 c'est pas des actions gratuites, ils mettent leur argent, ils sont actionnaires de la boîte,
11:25 et donc ça donne tout ça un pouvoir qui fait qu'on a 2/3 des droits de vote.
11:28 Et donc on a des financiers à côté de nous qu'on choisit, mais on décide,
11:31 quand on change de financier, à quel prix d'entreprise, pour quelles conditions, etc.
11:36 Vous voyez, on maîtrise notre avenir.
11:39 Et c'était absolument clé pour moi.
11:42 Et puis au fil des années, donc vous voyez, en 1995 on perd de l'argent,
11:45 aujourd'hui on est une entreprise qui fait 1,6 milliard,
11:48 qui est devenue le cinquième laboratoire mondial.
11:51 Alors devant nous on a trois américains et un allemand,
11:54 et le premier laboratoire français, et on continue à se développer.
11:58 Et on est passé d'un laboratoire de générique,
12:01 je pense le laboratoire le plus innovant au vaccin.
12:04 Le vaccin c'est la prévention, donc je pense qu'on est exceptionnels.
12:09 J'aurais pas le dire comme ça, mais je suis fier de ce qu'on a fait.
12:12 Et sur le côté des salariés, ça c'est aussi intéressant,
12:15 on voit aussi que chez les start-up, de plus en plus,
12:19 on donne des BSPCE, donc l'équivalent de stock option,
12:23 là vous avez fait ce choix-là aussi avec vos salariés,
12:27 j'ai l'impression que ça semble super sur le papier,
12:30 mais est-ce qu'il y a quand même des conflits,
12:33 des divergences avec les salariés ?
12:36 Bien sûr, alors d'abord je partage avec les salariés,
12:38 mais vous voyez il ne peut y avoir qu'un seul décideur in fine,
12:41 donc j'ai ce qu'on appelle une "gundle share",
12:43 c'est-à-dire que je peux prendre toutes les décisions,
12:46 je dirais presque même en face des financiers,
12:49 c'est-à-dire que si on veut faire une acquisition,
12:50 alors ils sont toujours alignés avec nous,
12:51 parce que quand vous êtes très transparent,
12:53 quand vous délivrez ce que vous avez dit que vous allez faire,
12:55 vous avez la totale crédibilité.
12:57 Je crois qu'il n'y a pas de sujet,
12:58 il y a une très grande confiance des salariés,
13:00 moi je trouve merveilleux de dire,
13:02 et puis certains politiques en ont parlé,
13:03 vous voyez on crée de la valeur et on partage la création de valeur,
13:06 et beaucoup en parlent, nous on l'a fait.
13:08 Je pense que c'est important,
13:10 vous voyez quand vous avez des anciens salariés qui partent,
13:14 qui ont fait 30 ans d'entreprise, qui viennent vous voir,
13:17 ça peut être des salariés à tous les niveaux de l'entreprise,
13:20 qui vous disent "c'est super parce que ce modèle-là,
13:21 ça m'a permis de payer les études de mes gamins",
13:24 je trouve ça juste génial.
13:26 On a une sorte de capitalisme humain,
13:29 et ça offre plus d'avantages.
13:31 Oui, le risque que vous avez c'est que des gens restent
13:34 simplement parce qu'ils sont actionnaires,
13:36 mais ça permet aussi d'avoir des discussions franches avec eux,
13:39 parce que chacun doit contribuer à l'intérêt global.
13:41 Et moi je dis, vous voyez, aux salariés actionnaires,
13:43 parce que vous en avez 2000 actionnaires,
13:45 mais vous en avez donc 4000 qui ne sont pas actionnaires,
13:46 je dis ça ne vous donne pas des droits,
13:48 mais des devoirs vis-à-vis des 4000 autres.
13:50 Oui, en partie. De toute façon, il y a la performance,
13:53 on a un peu un incentif quand même.
13:55 Et tout à l'heure, tu disais, quand on échangeait avec Sébastien,
13:59 notre COMEX, il n'y a pratiquement que des vétos, des vétérinaires.
14:03 C'est-à-dire, c'est des gens qui...
14:05 - Qui savent de quoi ils parlent.
14:07 - Ils exercent toujours ou pas ?
14:09 - Des vétérinaires diplômés, qui ont eu un parcours différent,
14:13 mais j'ai envie de dire qu'ils savent de quoi ils parlent.
14:16 Je pense qu'à la tête d'une entreprise telle que la nôtre,
14:20 vous pouvez mettre des financiers, moi je n'y crois pas du tout.
14:24 Il faut déjà comprendre ce que sont les animaux,
14:26 il faut avoir exercé, il faut comprendre les problématiques de vos clients,
14:29 il faut être passionné par les animaux, c'est porteur,
14:32 c'est ce qui nous permet de faire des choses qui sont
14:34 peut-être pas exactement le mieux dans le business.
14:38 Par exemple, vous voyez, moi j'ai des petites unités qui font des autovaccins,
14:41 c'est-à-dire que vous êtes capable de prendre une souche bactérienne ou virale d'un élevage
14:44 et de développer un vaccin spécifique de cet élevage.
14:47 C'est pas très rentable.
14:48 On est à une époque où, quand on fait des produits, on fait des blockbusters.
14:51 Moi je considère que ça fait partie du service qu'on doit offrir aux éleveurs et aux vétérinaires.
14:55 Donc d'être vétérinaire, ça nous permet de déroger un peu à la règle classique,
15:00 des blockbusters, des grandes marques, etc.
15:02 Je pense qu'il y a des modèles en dehors de ce modèle classique.
15:05 Par exemple, ce que je vous disais tout à l'heure sur développer un vaccin
15:10 pour l'albatros de l'île d'Amsterdam, il faut être un peu fêlé pour faire ça.
15:13 Vous voyez ce que je veux dire ?
15:14 Mais en même temps, on a peut-être contribué à sauver une espèce animale sur la planète.
15:18 Moi je veux dire, il n'y a pas mieux.
15:20 Vous voyez, dans votre vie, si vous pouvez vous dire ça avec les salariés de CEVA,
15:23 vous allez vous dire "bon, c'est quand même pas mal".
15:25 - Après tu es devenu PDG, c'est ça, en 2007 ? - Oui.
15:29 - Vous avez vu, de CEVA.
15:31 C'était quoi quand tu es arrivé là à Spos ?
15:33 Elle est le principal objectif, quelque chose qui va en tête.
15:37 - Alors d'abord c'était une continuité parce que j'ai été DG avant
15:41 et en fait ce sont les salariés, les dirigeants qui m'ont dit
15:44 "c'est toi qui dois être le patron de cette boîte".
15:46 Donc c'était légitime, je ne me suis pas battu, je n'ai pas tué les autres.
15:51 Vous voyez ce que je veux dire ?
15:52 Ce n'est pas du tout ça, c'était totalement légitime.
15:56 Et après, le vrai sujet pour moi, c'est comment faire en sorte qu'une boîte
16:00 qui a démarré avec un petit groupe, les spartiates, de combattants,
16:05 finalement va être capable de garder cet état d'esprit en grossissant.
16:10 Comment rester ? Moi je suis fondamentalement une ETI.
16:13 Je ne suis pourtant plus en nombre de chiffres une ETI,
16:15 puisque je fais plus d'un milliard cinq, plus de cinq mille personnes.
16:18 Pourtant je veux absolument garder cette ADN,
16:20 parce que ça vous permet de décider vite,
16:22 ça permet de se soucier de son environnement.
16:25 Vous voyez, c'est le poumon de la France, les ETI.
16:28 Elles sont sur les territoires, elles sont attachées aux territoires,
16:31 elles irriguent les territoires, elles créent de la valeur,
16:34 elles investissent en France.
16:35 Donc je veux rester ça.
16:37 Je suis un groupe mondial, on a 47 filiales.
16:42 - Oui, mais alors comment on fait pour le rester ?
16:44 C'est quoi le secret ?
16:46 Mais en plus vous avez fait beaucoup d'acquisitions ces dernières années,
16:49 donc comment on reste petit à l'échelle,
16:51 parce que quand même pour être numéro 5 mondial ?
16:54 - Je pense qu'il faut donner et responsabiliser,
16:59 c'est un peu curieux de le dire dans un pays centralisateur comme la France,
17:03 mais il faut responsabiliser vos filiales,
17:05 il faut partager une vision globale,
17:08 mais laisser de l'autonomie à vos structures.
17:11 Donc il y a une sorte de jeu de jambes,
17:13 où vous inscrivez l'entreprise dans du très long terme,
17:15 mais moi je suis intéressé par ça, le quotidien,
17:18 parce que le quotidien, il permet de sentir l'entreprise,
17:20 qu'est-ce qui se passe dans la boîte, est-ce qu'on réagit assez vite,
17:23 et puis le très long terme parce que c'est ce qui donne du sens.
17:26 Donc il faut emmener l'ensemble des salariés vers ces deux dimensions,
17:30 et quand vous arrivez à le faire,
17:32 les gens disent "on n'est pas très bien organisé chez SEVA",
17:35 mais quand vous avez les personnes qui viennent,
17:37 ils vous disent "ah, vous dites tous la même chose,
17:40 vous êtes tous passionnés et tout",
17:41 donc c'est qu'on ne se trompe pas totalement.
17:43 Mais on ne l'a pas écrit, on n'a pas fait les grandes plaquettes en disant "voilà ce qu'on veut".
17:46 Non, ce n'est pas ça, c'est une forme de transmission,
17:49 on a les pieds dans les bottes,
17:52 mais en même temps on maîtrise les technologies les plus poussées au niveau mondial.
17:56 - Et sur toutes les acquisitions qui ont été faites,
17:59 est-ce qu'il y en a une ou plusieurs qui ont été plus difficiles,
18:02 peut-être dans certains pays ?
18:04 - Oui, par exemple la dernière que l'on a faite en Argentine,
18:07 elle est difficile parce que la monnaie a totalement dévaluée,
18:10 parce que vous ne pouvez plus rapatrier de devises,
18:13 alors maintenant c'est possible avec l'élection.
18:15 Oui, c'est douloureux financièrement,
18:17 mais si cette acquisition a du sens sur le long terme,
18:21 ce n'est pas très grave.
18:22 Si vous faites une acquisition simplement sur des chiffres,
18:25 ça c'est problématique,
18:26 parce qu'effectivement quand vous avez des accidents,
18:28 je me souviens d'une acquisition qu'on a faite en 2005,
18:31 c'est probablement la plus belle acquisition qu'on ait faite,
18:34 même si nos actionnaires n'étaient pas favorables,
18:36 mais ils nous ont laissé faire,
18:38 parce qu'il y avait une technologie merveilleuse,
18:40 c'était une boîte aux Etats-Unis.
18:42 Donc vous voyez, dans tous ces projets,
18:46 ce qu'on essaie de faire nous,
18:47 c'est d'emmener ces boîtes qui sont achetées avec nous,
18:51 souvent on propose aux personnes de devenir actionnaires de CEVA,
18:54 donc on aligne les intérêts,
18:56 et puis on essaie de ne pas trop intervenir.
18:58 Je vous avais dit tout à l'heure,
18:59 on a parlé avec une entreprise, une start-up,
19:02 le danger d'une grosse boîte, c'est qu'on tue les start-up,
19:05 simplement parce que nos process, nos ceci,
19:07 on ne sait plus qui décide,
19:08 enfin c'est une catastrophe.
19:09 Nous on essaie de ne pas faire ça avec nos filiales,
19:12 avec les entreprises qu'on acquiert.
19:14 On peut parfois se planter,
19:15 mais globalement ça fonctionne.
19:17 Globalement on a très bien intégré
19:19 peut-être une trentaine de boîtes qu'on a pu acquérir.
19:21 À force oui, il y a tout un mécanisme.
19:24 C'est pas trop, c'est du sur-mesure à chaque fois.
19:27 C'est du brot des mains.
19:29 - Vous travaillez aussi pas mal avec,
19:32 je crois même essentiellement avec des boîtes françaises.
19:36 C'est facile ou pas aujourd'hui d'être 100% made in France ?
19:40 - Il faut essayer.
19:41 Vous voyez là on est en train de construire
19:42 le nouveau siège de CEVA à Libourne,
19:45 parce qu'on a des racines là sur ce territoire
19:47 et on veut les garder au même endroit.
19:48 On pourrait se mettre à Bordeaux, à Paris, je ne sais pas où.
19:51 Et après on ne le fait qu'avec des entreprises locales.
19:54 Je crois qu'il ne faut pas se poser la question comme ça.
19:56 Il faut se dire, voilà, je suis une boîte française qui réussit.
20:00 Comment je fais bénéficier de ma réussite les autres boîtes autour ?
20:04 Comment j'achète en priorité français ?
20:06 Comment je fais en sorte de retransmettre
20:10 à tous l'écosystème qui est autour de nous
20:13 du savoir-faire, des commandes, etc.
20:16 Je pense que c'est le rôle de tous.
20:18 Moi ça me parle.
20:21 J'ai convaincu mes acheteurs,
20:23 qui sont maintenant les premiers à défendre cette idée.
20:27 Et en fait vous apercevez,
20:29 que ce soit l'État ou les acheteurs des grandes boîtes,
20:31 ils ont peur, ils préfèrent acheter à l'étranger
20:33 parce qu'ils ont peur d'être accusés
20:35 de favoriser les boîtes locales.
20:38 C'est incroyable.
20:39 C'est ça, c'est juste incroyable.
20:42 Vous avez la même chose avec l'État.
20:44 Les appels d'offres, on ne veut pas favoriser.
20:46 Il faudrait favoriser les boîtes françaises.
20:48 Discrimination positive.
20:50 Bien sûr, bien sûr.
20:52 Alors j'avais un petit sujet qui fâchait un peu.
20:55 Vous allez me dire, en 2023,
20:57 il y a votre vaccin contre la grippe aviaire
20:59 qui n'a pas été retenu par la France.
21:01 C'était pour fournir 80 millions de doses.
21:04 Je crois que vous avez introduit une action en référé.
21:07 Tu l'as pris comment ? Comme un échec ?
21:10 Déjà je ne peux pas trop vous parler
21:14 parce qu'on est en appel d'offres.
21:16 Oui, c'est un échec pour moi personnel et pour mes équipes.
21:20 Voilà, j'ai envie de dire, in fine, on n'a pas été bon.
21:24 On n'a jamais fait d'appel d'offres.
21:26 On ne sait pas comment ça fonctionne.
21:28 On est arrivé avec une solution tellement innovante
21:30 qu'on ne cadrait pas dans la façon dont l'appel d'offres était.
21:33 Vous achetez des voitures,
21:35 vous achetez des voitures thermiques.
21:37 A l'époque des voitures thermiques,
21:38 vous arrivez avec une voiture électrique.
21:40 C'est sûr que vous perdez.
21:41 Donc c'est un peu ça.
21:42 Oui, c'est un échec perso pour moi.
21:45 En même temps, je me disais,
21:47 bon, tu as beaucoup souffert,
21:48 mais tu n'as peut-être pas eu beaucoup d'échecs,
21:49 donc ça te fait du bien.
21:51 Et puis voilà, j'ai des salariés qui ont travaillé au mois d'août.
21:54 Ça a été douloureux.
21:55 En même temps, vous voyez, c'est comme ça.
21:57 C'est la vie.
21:58 On ne peut pas toujours réussir.
21:59 Non, non, non, sinon,
22:01 on n'aurait pas grand-chose à raconter non plus quand même ici.
22:04 Exactement.
22:05 Sujet plus joyeux, mais je sais que vous aimez,
22:08 en tout cas, tu aimes beaucoup le rugby.
22:09 J'ai vu que CEVA est le premier sponsor.
22:12 Alors l'UBB, qui est un club local en tête du top 14,
22:15 ce que j'ai lu.
22:17 Presque, presque.
22:18 J'ai vu que les collaborateurs sont régulièrement invités là-bas.
22:23 Et voilà, le centre d'entraînement ici porte aussi le nom de la marque.
22:28 C'est quoi un peu le but derrière ?
22:30 C'est vraiment de soutenir la région
22:32 ou vraiment c'est plutôt aller à un acte de sponsoring pur et dur,
22:36 les deux ?
22:37 Non, non, d'abord, moi j'y crois l'UBB.
22:40 On n'est pas premier, on est troisième.
22:42 Mais j'espère qu'on finira la saison comme premier.
22:45 Non, vous voyez, le rugby,
22:47 moi j'ai choisi le rugby avec les salariés
22:49 parce que c'est l'école du courage.
22:51 C'est le respect, vous respectez l'arbitre.
22:54 C'est une équipe, vous ne savez pas pourquoi,
22:57 mais à un moment, ça fonctionne très bien.
22:59 Vous avez des gros, des petits, il y a des postes différents.
23:01 C'est compliqué, mais c'est le groupe qui fait toujours réussir.
23:04 Vous pouvez avoir le meilleur joueur individuellement
23:06 si vous n'avez pas le groupe.
23:07 Et donc je trouve que c'est un sport absolument exceptionnel.
23:10 On aurait pu en prendre d'autres, mais exceptionnel
23:12 pour relayer ce qui est l'histoire de CEVA.
23:15 Parce que, vous voyez, c'est Dehaey qui a dit
23:17 "CEVA, la santé animale, c'est l'école du courage".
23:20 C'est ça, voilà.
23:22 On était mourants, on s'est dit "comment on fait ?".
23:26 On s'est alliés, on a ouvert le capital aux salariés
23:30 pour être plus forts, etc.
23:32 Voilà, donc c'est ça notre histoire.
23:33 Et donc le rugby, pour moi, il me parle.
23:35 Et du coup, à chaque fois qu'on a une implantation quelque part,
23:37 s'il y a un club de rugby, je le soutiens.
23:39 C'est pas que l'UBB, c'est pas que le gros club très visible.
23:42 C'est le RCL à Libourne par exemple,
23:44 c'est à Montpont où on vient d'ouvrir une unité.
23:46 Là aussi il y a un club, donc on essaie de...
23:48 Voilà, on essaie aussi, vous savez quand je regarde un CV,
23:50 moi c'est simple, quand je vois "rugby" je me dis "bon,
23:52 courageux, il est respectueux".
23:55 Voilà, c'est déjà pas mal.
23:57 - À noter, à mettre dans son CV, à ne jamais oublier la case du sport.
24:00 - On a une équipe, avec beaucoup de filles.
24:04 - Ok.
24:05 - Qui marche super bien, qui s'entraîne régulièrement tous les jeudis soirs.
24:08 - Et alors, aussi, tu présidais le club des entreprises de taille intermédiaire de Nouvel Aquitaine.
24:14 Est-ce qu'aujourd'hui, tu trouves qu'on fait assez, ou pas, pour les ETI ?
24:18 C'est vrai qu'on parle toujours beaucoup des PME et TPE,
24:21 qui sont aussi, voilà, le tissu français, mais les ETI.
24:24 - Alors, moi je...
24:27 Vous voyez, je pense d'abord qu'elles sont...
24:29 C'est le poumon de la France.
24:31 Vous savez qu'on en a pas assez d'ETI.
24:33 On en a deux fois moins, même un peu plus, qu'en Allemagne.
24:38 Elles sont clés parce qu'elles ont une taille qui fait qu'elles peuvent commencer à exporter,
24:42 elles investissent massivement, etc.
24:44 Et elles sont ancrées très très fortement à leur territoire.
24:47 Donc il faut plutôt se poser la question différemment.
24:51 Comment on fait pour développer plus d'ETI ?
24:53 Quand vous êtes une PME, vous êtes d'une certaine façon fragile.
24:57 Start-up.
24:58 Donc comment faire passer ces entreprises vers des ETI qui ont des reins plus solides,
25:02 qui sont souvent mieux financées, qui commencent à exporter, voilà.
25:05 Donc le vrai sujet c'est celui-là.
25:06 Donc si on doit faire des choix, évidemment il faut protéger tout le monde,
25:10 mais il faut d'abord investir sur les ETI.
25:12 Je dis pas pour nous, parce qu'on n'est plus une ETI.
25:14 Mais je le crois sincèrement, et la Russie et l'Allemagne ce sont les ETI.
25:18 Ce ne sont pas les grands groupes.
25:19 Nous en France, on a des très grands groupes.
25:21 Mais on n'a pas beaucoup d'ETI.
25:23 - Alors, tu as intégré aussi le classement des 500 plus grosses fortunes de France,
25:27 qui est publié par Challenge.
25:29 Est-ce que ça te gêne ou pas, ce genre de classement, et d'y être associé ?
25:34 - Non, pas du tout.
25:36 Vous pouvez peut-être passer par Challenge, vous connaissez.
25:38 Non, en fait, vous voyez, moi je porte l'actionnariat, les salariés.
25:42 Donc moi je représente les salariés.
25:44 Donc c'est pas ma fortune.
25:45 C'est la fortune de l'ensemble des salariés.
25:47 Ça change un peu les choses quand même.
25:49 - D'accord.
25:51 Merci déjà d'avoir répondu à toutes ces questions.
25:55 Et maintenant, on va pouvoir passer à la séquence interview chrono.
25:59 Est-ce que tu as un ou plusieurs animaux de compagnie ?
26:07 - Oui, oui.
26:08 J'ai été chien, mais je suis fou de chat.
26:10 - Donc tu en as plusieurs ?
26:12 - Oui, j'en ai un maintenant.
26:14 J'en ai eu plusieurs.
26:15 C'est le dernier de toute la lignée.
26:16 Il s'appelle Philo.
26:18 - Quelle est l'appli que tu utilises le plus ?
26:24 - Ouais, c'est Rugby Ramain.
26:26 - Si tu as un chiffre en tête sur Séva, ça serait lequel qui représenterait bien la boîte ?
26:32 - Pour moi, c'est les 6 500 salariés.
26:35 - Ton club de rugby préféré, mais pas l'UBB, on n'a pas le droit.
26:40 - Le RCL.
26:42 C'est le club de Lillebourg.
26:43 - D'accord.
26:44 Plutôt LinkedIn, Instagram ou TikTok ?
26:47 - Que LinkedIn.
26:51 - Quel est le dernier livre que tu as lu ?
26:54 - Le dernier livre, c'est "Sur les chemins noirs" que je relis de Sylvain Tesson.
27:00 Je suis un marcheur.
27:02 J'adore marcher.
27:03 Je fais par exemple le GR10 en ce moment.
27:05 C'est pour moi des moments extraordinaires.
27:08 Ce livre me parle.
27:11 - Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française qui t'inspire ?
27:17 - Je vais citer une entrepreneuse du club ETI, Elena Poinset, qui est remarquable.
27:24 Elle est peut-être venue ici, qui a été une ancienne de la DGSE.
27:29 - Oui, qui a monté une boîte Tetris.
27:31 - Qui est géniale.
27:33 - Voilà, dans la cyber-sécurité.
27:34 - Et donc voilà, j'en ai d'autres de femmes.
27:37 La patronne de Lectra, enfin numéro 2 de Lectra, etc.
27:43 - Est-ce qu'il y a un métier que tu aurais aimé faire quand tu étais enfant, à part vétérinaire ?
27:49 - Oui, j'aurais aimé être menuisier.
27:51 J'adore le bois, travailler le bois.
27:53 - Et tes dernières vacances, c'était où ?
27:55 - Les dernières vacances, c'était dans les Pyrénées, dans ma maison, dans les Pyrénées, dans les montagnes.
28:03 - D'accord.
28:04 Merci beaucoup d'avoir répondu à ces questions.
28:07 Et merci d'être venu aujourd'hui.
28:10 Merci à vous d'avoir regardé une nouvelle fois cette émission.
28:14 Et moi, je vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode.
28:18 Merci beaucoup. Au revoir.
28:20 (Générique)