• il y a 3 mois
S’il y a bien un sujet – parmi les multiples autres – sur lequel Olivier Girardin et Angélique Ranc sont irréconciliables, c’est bien sûr l’accueil des étrangers, auquel se rattache le traitement des binationaux. Les propositions du RN de suppression du droit du sol et l’interdiction d’occuper des emplois publics pour les binationaux heurtent le socialiste. « Vous créez les conditions pour qu’on se pose ces questions (sur la haine de l’étranger, NDLR). Forcément, tout le monde se dit : « Qu’est-ce qu’ils ont encore inventé contre une partie de la population française ? ». Moi, ça me stresse. Je vis très mal cette séquence et cette période car j’ai extrêmement peur que vous arriviez aux responsabilités, parce que je ne crois pas que vous soyez prêts, les uns et les autres. Je crois que vous allez trouver une situation que vous n’allez pas maîtriser et, par ailleurs, que vous allez déclencher une façon de vivre dans ce pays, qui est aux antipodes de ce qu’il faut faire. Je reproche énormément aux politiques de tout bord, de politiser, de polémique sur tout, tout le temps ».
De son côté, Angélique Ranc affirme que le Rassemblement national veut « contrôler » l’immigration, pas la « stopper ». « Nous sommes dans une société très fracturée. Aujourd’hui, les Français ont du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ceux de s’alimenter, de se loger, de se sentir en sécurité. À partir de là, c’est difficile, quand on n’arrive pas à pouvoir vivre ensemble, de vivre ensemble. Je le rappelle assez souvent, nous avons de l’ultraviolence qui est gratuite, qui devient banale. […] Aujourd’hui, 92 % des Français ne veulent plus qu’il y ait autant d’immigration. Vous avez dit tout à l’heure que nous surfions sur les maux de la société. Je ne fais de la politique que depuis huit ans, je suis députée depuis deux ans, mais j’ai toujours reproché aux politiciens d’être déconnectés de leurs territoires. Nous sommes à l’écoute des Français, de leurs revendications. Ce n’est pas nous qui sommes à l’origine des maux de la société ».

Images : Rédaction de L'Est éclair

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Transcription
00:00Dans votre programme par exemple, il y a la suppression du droit du sol, la limitation du regroupement familial.
00:08Pourquoi vous avez, ça fait partie d'ailleurs des propositions dans le cadre de l'urgence que vous proposez,
00:15pourquoi avoir retenu ces propositions que vous souhaitez mettre en place immédiatement ?
00:20Parce qu'aujourd'hui, 92% des Français ne souhaitent plus qu'il y ait autant d'immigration en France.
00:26Vous avez dit tout à l'heure, M. Girardin, que nous sortions, pour résumer comme ça, nous sortions effectivement sur le mot de la société,
00:35sauf qu'au final, moi, j'ai toujours reproché effectivement aux politiciens, je ne fais de la politique que depuis 8 ans,
00:41je suis députée seulement depuis 2 ans, à être complètement déconnectés de leur territoire.
00:45Nous, il s'avère qu'effectivement, ce sont des mesures que nous portons parce que nous sommes à l'écoute effectivement des Français,
00:51de leur évocation et que nous souhaitons apporter des propositions.
00:54Ce n'est pas nous qui sommes à l'origine effectivement des mots de la société.
00:57Par contre, nous répondons à leurs attentes et nous proposons effectivement des mesures.
01:01C'est là où nous sommes en désaccord, madame, c'est que pour moi, vous ne répondez à rien du tout.
01:05Rien du tout, madame. Vous surfez dessus.
01:07A travers effectivement de nombreuses mesures que nous proposons en deux temps au sein de notre programme.
01:11Je vous assure que, par exemple, sur un certain nombre de constats, on pourrait faire les mêmes.
01:15Ce n'est pas de problème.
01:17Moi, je considère qu'il y a un problème d'autorité aussi.
01:20Je pense qu'on a un problème de valeur.
01:22Ce n'est pas un problème de couleur, madame.
01:24C'est ça le problème.
01:25C'est que vous évoquez la question.
01:27Ce n'est pas moi qui fais référence au droit du sol dans les premières mesures d'urgence à prendre dans ce pays.
01:33Mais en quoi ça a un rapport avec la couleur ?
01:35Excusez-moi, mais vaguement.
01:37Le droit du sol, je suis désolée, c'est par rapport aux étranges.
01:39Je vous assure, vaguement.
01:41Je vous assure, vaguement.
01:43Et c'était une formule, madame.
01:45Parce que je pense que l'important que vous auriez dû saisir au bon, c'est le problème des valeurs.
01:48Nous avons, dans notre société française, mais sans doute au-delà, un problème de valeur collective.
01:55Moi, j'en suis persuadé.
01:57Et c'est pour ça, madame, que j'insiste tant à la chapelle Saint-Luc sur les cérémonies patriotiques.
02:01C'est pour ça, madame, que moi, j'essaye de mettre en place des mesures qui font que les petits Français,
02:06qui sont Français, madame, et à qui éventuellement, vous voulez d'ailleurs retirer cette nationalité.
02:10Moi, je souhaite qu'ils soient pleinement intégrés à la société française.
02:15Pourquoi, madame ?
02:17Non, non, c'est pas moi qui remets en question le droit du sol, excusez-moi, et qui travaille sur les...
02:20Le droit du sol.
02:21Non, mais pardonnez-moi.
02:22Moi, je veux bien que vous ne disiez plus rien sur rien.
02:25Non, mais je peux vous dire ce...
02:28Non, mais pardonnez-moi, madame, mais là, je suis un peu embêté.
02:30Je ne peux plus rien dire qui soit dans votre programme et qui soit l'un de vos marqueurs politiques
02:35sur lequel vous me dites, mais non, c'est pas exactement ça.
02:37Et pendant ce temps-là, vous m'inventez des positions que je n'ai jamais prises, qui sont écrites nulle part.
02:41Alors, là, je vais avoir du mal à continuer le débat dans ces conditions, monsieur Soilly.
02:45Il faut absolument m'aider.
02:46Je ne sais plus quoi faire.
02:48Je vous le dis, c'est...
02:51Voilà, je...
02:52Sur le droit du sol, on peut rappeler rapidement la proposition du Rassemblement national.
02:57C'est, vous me dites si je me trompe, mais de ne pas accorder automatiquement la nationalité française
03:04à un enfant qui serait né dans le pays de deux parents étrangers.
03:08Alors, ça se fait à 18 ans selon quelques règles à respecter, mais c'est bien là-dessus que vous souhaitez revenir.
03:13Effectivement, aujourd'hui, nous sommes confrontés...
03:17Enfin, confrontés, nous avons sur le sol, effectivement, des étrangers qui viennent en France
03:21avec un enfant qui va naître en France et qui, automatiquement, je dis bien automatiquement,
03:26va acquérir la nationalité française à ses 18 ans.
03:29Nous ne voulons pas que ça soit un acte automatique.
03:32Nous ne souhaitons pas qu'effectivement un étranger vienne sur notre territoire
03:37pour profiter des aides, pour...
03:39Durement acquis par ceux qui, par le travail, cotisent,
03:43nous souhaitons qu'ils cotisent eux aussi pour pouvoir bénéficier de ces aides.
03:48Nous ne souhaitons pas que ça soit de l'automatisme.
03:51Vous savez qu'en termes d'accueil de migrants, par exemple, puisque vous parlez de ça,
03:54on confond tout, parce que mon sujet, je vous assure que ce n'est pas mon problème,
03:57ce n'est pas forcément les migrants, moi.
03:59Mon sujet, c'est vraiment ce que je vous décris,
04:02c'est-à-dire une perte de valeur collective qui fait qu'il y a des mômes, des familles
04:06et puis quasiment tous les individus que je croise, y compris moi-même,
04:10qui ont un problème aujourd'hui, à se comporter toujours correctement
04:13parce qu'on a développé un égo surdimensionné et ça pose question pour notre société.
04:18Mais c'est un problème qu'on n'attrape pas avec des mesures qui sont, par ailleurs,
04:22des mesures qui n'ont rien à voir avec le sujet.
04:24C'est ça que je vous dis.
04:25Je vous dis, moi, que les petits Français qui ne sont pas encore Français,
04:28qui le seront à 18 ans et qui participent à la vie citoyenne de ce pays
04:32et en l'occurrence de ma commune,
04:34mais j'en veux des centaines comme ça,
04:38et pourtant, ils ne sont pas du même monde que nous, etc.
04:41Mais quand ils s'impliquent comme ça,
04:42quand ils sont aux côtés des anciens combattants, main dans la main,
04:45pour aller saluer ceux qui sont morts pour la France,
04:48mais madame, ça devrait être notre fierté.
04:50Et ensuite, ceux qui ne sont pas d'accord.
04:53Ceux qui se comportent mal, on les sanctionne,
04:55mais pas parce qu'ils sont étrangers, parce qu'ils se sont mal comportés.
04:58Et c'est tout simple, en fait.
05:00Et c'est ça que je voudrais, moi, vous dire.
05:02C'est que vous ne posez pas les bons diagnostics
05:05à partir d'une situation confuse
05:07auxquelles on est tous confrontés.
05:09Cette perte de valeur collective.
05:11Mais vous ne savez pas dire quel est le diagnostic qu'il faut établir.
05:14Et du coup, vous sortez des choses qui font peur aux enfants, etc.
05:18Et vous allez nous emmener dans un mur.
05:20Vous allez vous tromper, parce que vous nous trompez.
05:23C'est ça qui m'inquiète.
05:24Là, pour l'instant, j'ai l'impression que c'est plutôt les électeurs
05:26qui vous souhaitaient tromper.
05:27Pourquoi ? Mais en quoi j'ai trompé les électeurs, madame ?
05:30Moi, ça fait 17 ans que moi, les électeurs,
05:32ils peuvent vérifier ce que j'ai fait de bien et de mal, madame.
05:35De bien et de mal.
05:36Parce que j'ai sans doute fait des bêtises.
05:38Tout à l'heure, vous allez nous annoncer
05:40que nous vous souhaitons couper toute l'immigration.
05:42Non, mais écoutez, j'essaye de discerner dans votre programme
05:46ce qu'il reste des fondamentaux.
05:48Mais vous l'avez vu, notre programme.
05:49Je vous assure.
05:50Bon, j'arrête.
06:00Sous-titrage Société Radio-Canada

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