Au programme de cette édition : l'interview politique de Stéphane Le Foll, maire PS du Mans et ancien ministre de l’Agriculture. L'occasion d'analyser avec lui ce nouveau cycle de colère des agriculteurs moins d'un an après leur mobilisation historique qui avait provoqué des blocages montres à travers tout le pays. La France peut-elle empêcher l'adoption de l'accord de libre-échange avec le Mercosur qui provoque la colère des agriculteurs ? Et puis nous l'interrogeons sur l'état d'esprit des maires alors que s'ouvre le congrès de l'Association maires de France. Des élus en colère, exaspérés notamment par les efforts demandés dans le budget pour 2025. Qu’attend-t-il de Michel Barnier? La sénatrice du jour est Élisabeth Doineau, rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale alors que le Sénat a débuté l'examen ce lundi du projet de loi de financement de la sécurité sociale dans l'hémicycle. Les Français devront-ils travailler plus ? Faut-il renoncer à un jour férié ? C'est l'une des questions qui se posent autour de ces discussions.Enfin dans le club des territoires, retour sur la mobilisation des agriculteurs. La France s'apprête-t-elle à vivre une nouvelle période de blocage après l'appel de la FNSEA ? Depuis l'Argentine, Emmanuel Macron a tenté de rassurer les agriculteurs sur le traité de libre-échange du Mercosur : "Nous allons continuer de nous opposer" à l'accord, a-t-il assuré mais le président français peut-il rallier à sa cause d'autres dirigeants de l'Union européenne pour faire pencher la balance. Nous en débattons. Année de Production :
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00:00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:00:08Bonjour à tous. Très heureuse de vous retrouver.
00:00:10On est ensemble, comme tous les jours,
00:00:11on fait le point pendant une heure et demie
00:00:13sur l'actualité au plus près de chez vous.
00:00:15On regarde ensemble le programme de cette émission.
00:00:17Dans une demi-heure, notre invité, ce sera Stéphane Le Foll,
00:00:19le maire socialiste du Mans, ancien ministre de l'Agriculture.
00:00:23C'est aujourd'hui que s'ouvre le Congrès des maires,
00:00:25des maires en colère, exaspérés,
00:00:27notamment par les efforts qui leur sont demandés
00:00:29dans le budget. Alors qu'attend-il de Michel Barnier ?
00:00:31On lui posera la question.
00:00:33Dans le Club des territoires, on reviendra sur la mobilisation
00:00:36des agriculteurs. Trop de normes, pas assez de revenus.
00:00:38Et l'accord avec le maire Cossours qui attise les braises.
00:00:42Le gouvernement peut-il éteindre les feux de la colère ?
00:00:44On en débattra dans 50 minutes.
00:00:47Et pour commencer, nous sommes avec la sénatrice centriste,
00:00:49Élisabeth Doineau. Bonjour.
00:00:50Bonjour.
00:00:51Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes la rapporteure générale
00:00:53du budget de la Sécurité sociale.
00:00:55Le Sénat a débuté l'examen de ce texte hier.
00:00:58Comment combler le trou de la Sécu ?
00:00:59Le gouvernement veut moins rembourser les médicaments.
00:01:01Le Sénat propose 7 heures de travail annuel.
00:01:04En plus, l'équivalent d'un jour férié.
00:01:05On reviendra sur tout ça.
00:01:07L'alliance entre la droite et les macronistes
00:01:09risque d'être mise à rude épreuve.
00:01:11Vous nous direz si un accord est possible.
00:01:12On voit ça dans quelques instants.
00:01:14D'abord, on regarde ensemble les repères de l'actualité
00:01:16de ce mardi 19 novembre.
00:01:18Générique
00:01:20...
00:01:26Les agriculteurs poursuivent la mobilisation
00:01:28et l'amplifient.
00:01:29La coordination rurale entre aujourd'hui
00:01:31dans le mouvement depuis le Brésil.
00:01:33Emmanuel Macron assure que la France n'est pas isolée
00:01:36dans son opposition aux mercosours.
00:01:37Adrien Pin.
00:01:39...
00:01:40Bousse-feu allumé devant la préfecture
00:01:42pour représenter les 12 étoiles du drapeau de l'Union européenne.
00:01:45Des agriculteurs passent la nuit ici, à Châlons-en-Champagne.
00:01:49Tous dénoncent l'accord de libre-échange
00:01:50négocié avec les pays du mercosur,
00:01:52comme le Brésil et l'Argentine.
00:01:54On ne peut pas dire aux consommateurs
00:01:56que vous allez consommer du poulet
00:01:57avec des activateurs de croissance interdits en France.
00:02:00On est sur une distorsion de concurrence énorme
00:02:02et donc c'est non aux importations
00:02:03qui ne respectent pas nos normes sanitaires,
00:02:05environnementales et sociales
00:02:06qu'on nous exige en France et en Europe.
00:02:08Autre symbole fort, le pont de l'Europe
00:02:10qui relie Strasbourg à l'Allemagne
00:02:12a été bloqué par des agriculteurs allemands et français.
00:02:15Un message lancé à la Commission européenne,
00:02:17déterminé à conclure très vite le traité avec le mercosur,
00:02:20négocié depuis plus de 20 ans.
00:02:22On voit qu'en France, des côtés du Rhin,
00:02:24on a exactement les mêmes problématiques.
00:02:26La France s'oppose à la forme actuelle de l'accord
00:02:29et espère repousser sa signature.
00:02:31Depuis le sommet du G20 au Brésil,
00:02:33Emmanuel Macron assure continuer à chercher des alliés dans l'UE.
00:02:36Depuis plusieurs mois, plusieurs années,
00:02:38on travaille,
00:02:41et donc on réunit, on rassemble,
00:02:44et on aime toujours, nous, écrire que les Français sont isolés.
00:02:47Mais on n'est pas isolés.
00:02:49Une colère des agriculteurs qui ne se limite pas au mercosur.
00:02:52On travaille 60 heures et il y a 70 % qui ne gagnent pas le spi.
00:02:56Pas assez de revenus, trop de normes,
00:02:58certaines revendications n'ont pas bougé depuis janvier dernier.
00:03:01La mobilisation historique en début d'année
00:03:03avait abouti à 70 engagements du gouvernement,
00:03:06mais les résultats ne sont pas encore là, selon certains agriculteurs.
00:03:09On a l'impression qu'avec tout ce qui s'est passé dans le pays,
00:03:11on nous a un peu oubliés.
00:03:12Or, on continue à souffrir.
00:03:14Or, les mesures qui sont promises ne sont pas arrivées dans nos trésoreries.
00:03:18La FNSEA a compté 85 points de rassemblement
00:03:21et reste mobilisée ce mardi.
00:03:23Quant à la coordination rurale,
00:03:24elle a annoncé rejoindre la mobilisation.
00:03:27Le 2e syndicat agricole français
00:03:28menace de bloquer le fret alimentaire dès demain.
00:03:32Les médicaments et consultations médicales
00:03:34seront moins bien remboursés l'an prochain,
00:03:36c'est ce qu'a annoncé hier la ministre de la Santé
00:03:38au début de l'examen du budget de la Sécurité sociale au Sénat.
00:03:41Et ce n'est pas le seul point qui fait débat, ça vient de chien.
00:03:45C'est une nouvelle mesure d'économie sortie du chapeau du gouvernement hier.
00:03:50Une baisse du remboursement des médicaments
00:03:52jamais évoquée jusqu'ici dans les débats.
00:03:55Hier, la ministre de la Santé a annoncé une hausse du ticket modérateur,
00:04:00la part payée par l'assuré, de 5 % l'an prochain.
00:04:05Une augmentation qui doit permettre de limiter
00:04:07celle de la consultation médicale.
00:04:10Son remboursement devait diminuer de 10 %,
00:04:13ce ne sera finalement que 5 %,
00:04:15soit une prise en charge à 65 % par la Sécurité sociale.
00:04:20Ainsi, j'ai pu décider que le ticket modérateur
00:04:23de la consultation médicale,
00:04:25qu'il était potentiellement envisageable d'augmenter de 10 %,
00:04:29n'évoluera que de 5 %.
00:04:31La consultation médicale demeurera donc l'acte de soins de ville
00:04:36le mieux remboursé par la solidarité nationale.
00:04:39Cela est essentiel pour garantir l'accès aux soins.
00:04:43En complément, le ticket modérateur sur les médicaments
00:04:46augmentera, lui, de 5 %.
00:04:48Autre temps fort de l'examen du budget de la Sécurité socialière au Sénat,
00:04:52la tentative d'abrogation de la réforme des retraites.
00:04:56Un an et demi après son adoption,
00:04:58communistes et socialistes ont déposé deux amendements
00:05:01pour revenir sur le recul de l'âge légal de départ,
00:05:04de 62 à 64 ans.
00:05:06A l'époque, le président du groupe Les Républicains,
00:05:09Bruno Retailleau,
00:05:11défendait une réforme qui reportait l'âge légal de la retraite
00:05:14afin d'éviter de baisser les pensions des retraités.
00:05:18Aujourd'hui, Bruno Retailleau, évidemment, est ministre
00:05:22d'un gouvernement qui prévoit, pourtant,
00:05:24de baisser les pensions de retraite.
00:05:27Sans surprise, les deux amendements de la gauche
00:05:29ont été largement rejetés par 229 voix contre 109
00:05:34dans un Sénat largement dominé par la droite et le centre,
00:05:37favorable à la réforme des retraites.
00:05:40Qui est responsable du dérapage des finances publiques ?
00:05:43C'est cet après-midi que la Commission des finances du Sénat
00:05:46rend ses conclusions.
00:05:47Les sénateurs qui ont auditionné, Bruno Le Maire, Gabriel Attal
00:05:51ou Elisabeth Borne, pour comprendre pourquoi le déficit
00:05:54va atteindre 6,1 % à la fin de l'année au lieu des 4,4 %
00:05:57initialement prévus, des conclusions qui seront rendues
00:06:00alors que le Sénat va entamer la semaine prochaine
00:06:03dans l'hémicycle, l'examen du budget 2025.
00:06:05Elisabeth Doisneau, pour commencer, on va regarder
00:06:08ensemble trois unes de la presse régionale.
00:06:10D'abord, la une de l'Union qui, comme beaucoup de titres
00:06:13ce matin de PQR, tite sur cette colère des agriculteurs.
00:06:16On regarde sa, premier coup de semence,
00:06:19et cette photo des feux de la colère allumés depuis hier
00:06:22dans tout le pays par les agriculteurs.
00:06:24La deuxième une, c'est celle de Corse Matins,
00:06:27le moment des maires, le congrès des maires de France
00:06:29qui s'ouvre à Paris et constitue cette année encore
00:06:32la grande tribune de ceux qui ont plus que jamais
00:06:35le sentiment d'être les parents pauvres de la République.
00:06:38La troisième, c'est celle du Télégramme plus international.
00:06:41Ukraine, la crise des mille jours, c'est le millième jour
00:06:44de l'agression russe contre l'Ukraine.
00:06:47Le moral des Ukrainiens mis à mal par les assauts
00:06:49continue des Russes qui ne cessent de grignoter du terrain.
00:06:52Quelle une choisissez-vous ?
00:06:54Je suis partagée parce que toutes ces unes ont beaucoup
00:06:57d'importance à l'heure actuelle.
00:06:59Sur les agriculteurs, le pont de l'Europe à Laval
00:07:02vient de loin.
00:07:03Aujourd'hui, c'est quand même le moment des maires.
00:07:06Je vais recevoir les maires mayennais aujourd'hui au Sénat.
00:07:09Ils sont au congrès des maires.
00:07:11Je pense qu'eux aussi, ils ont des choses à dire
00:07:14parce qu'ils gèrent le quotidien dans nos communes.
00:07:17On ne peut pas s'en passer.
00:07:18Il faudrait s'en rendre compte et être plus reconnaissant
00:07:21de leur action au quotidien.
00:07:23Vous comprenez leur colère ? Exaspération,
00:07:25dit la maire.
00:07:26Je me demande comment on va trouver de nouveaux candidats
00:07:29pour les élections municipales.
00:07:31La réalité, c'est qu'il y en a beaucoup qui arrêtent.
00:07:34Comment susciter la vocation pour être maire ?
00:07:37Il va falloir sans doute desserrer un peu les normes
00:07:40et, en tout cas, leur montrer plus de reconnaissance.
00:07:44Michel Barnier sera devant les maires jeudi après-midi.
00:07:47On suivra son discours en direct.
00:07:49Les agriculteurs, on l'a vu dans le journal,
00:07:51à la ligne de la presse régionale,
00:07:53qui ont relancé leurs mouvements ces dernières heures
00:07:56avec des feux de la colère allumés partout dans le pays.
00:07:59Vous êtes inquiète de l'ampleur que peut prendre cette mobilisation ?
00:08:02Bien sûr, on est tous inquiets
00:08:04parce qu'on sait ce que ça a donné l'année dernière
00:08:07et on était parfois démunis
00:08:10face à ce déferlement
00:08:14qui se montrait en France
00:08:16mais qui était aussi étalé sur toute l'Europe.
00:08:19On voyait bien qu'il y avait quelque chose
00:08:21qui venait de très loin, comme je l'ai souligné.
00:08:24C'est une accumulation de contradictions,
00:08:27d'obligations, de contraintes
00:08:30qui ne sont pas les mêmes ici en France
00:08:33en comparaison avec d'autres pays.
00:08:36Je comprends très fortement cette colère.
00:08:38Après, je suis aussi pour le dialogue, l'échange.
00:08:42Donc pas ce type de mouvement ?
00:08:45Quand ça se passe dans le calme,
00:08:47et je crois qu'à Laval, ça s'est passé dans le calme,
00:08:50il faut susciter l'intérêt de toute la population
00:08:53sur les problématiques agricoles.
00:08:55C'est très important,
00:08:56parce que c'est aussi avoir des nouveaux réflexes
00:08:59en termes de consommation alimentaire,
00:09:01c'est avoir aussi ce regard bienveillant
00:09:04sur une profession qui peine à se rémunérer.
00:09:07Donc il faut aussi éveiller les consciences.
00:09:10Mais je préfère que ça se passe dans le calme
00:09:12et sans, finalement, gêner le travail de tous les autres.
00:09:17On va voir comment ça s'est passé à Laval.
00:09:19On va y aller tout de suite.
00:09:21On retrouve Pierre Ardon.
00:09:22Merci beaucoup d'être avec nous.
00:09:25Vous êtes rédacteur en chef adjoint au Courrier de la Mayenne
00:09:28et vous avez suivi ces mobilisations
00:09:30dans le département de la Mayenne et particulièrement Laval.
00:09:34Bonjour, mesdames.
00:09:35Hier, en effet, vous l'avez dit, madame la sénatrice,
00:09:38les agriculteurs se sont réunis sur le pont de l'Europe.
00:09:41C'était à Laval, mais pareil dans le reste de la France.
00:09:44Je leur ai demandé ce qu'ils voulaient
00:09:46que je vous pose, madame la sénatrice,
00:09:48comme question.
00:09:49La voici.
00:09:50Que comptez-vous faire pour protéger
00:09:52les agriculteurs mayennais et français
00:09:54contre le Mercosur ?
00:09:56Et à titre personnel, que pouvez-vous faire ?
00:09:58Je précise que j'ai signé la tribune
00:10:00qui avait été proposée par Yannick Jadot.
00:10:03Et je pense que cette tribune, d'ailleurs,
00:10:06elle exprimait aussi le fait que, comme les agriculteurs,
00:10:11nous trouvons que cet accord de libre-échange
00:10:13est finalement injuste.
00:10:16Injuste parce que la réalité,
00:10:18c'est que dans le sud de l'Amérique,
00:10:22eh bien, on utilise des pesticides,
00:10:24on utilise toutes sortes de produits,
00:10:27jusqu'aux antibiotiques pour les animaux,
00:10:29des choses qu'on ne fait plus en Europe
00:10:31et qu'on ne fait surtout pas en France.
00:10:33Il y a quelque part l'histoire du boulet
00:10:36qu'on met au pied des agriculteurs.
00:10:38Pour avancer après, c'est beaucoup plus difficile.
00:10:40Il y a vraiment une inéquité de traitement.
00:10:43Donc, moi, j'ai signé cette tribune bien volontiers.
00:10:46Qu'est-ce qu'on peut faire au quotidien ?
00:10:48C'est être aux côtés des agriculteurs
00:10:50qu'ils nous invitent à comprendre
00:10:54aussi les mécanismes qui les concernent
00:10:57en termes de, comment dirais-je, du quotidien.
00:11:00En réalité, ce qui est utile,
00:11:02c'est de voir avec eux ce qu'on peut faire
00:11:04en termes de simplification, par exemple.
00:11:06Je sais qu'il y a beaucoup de choses
00:11:08qui ont été entreprises sur ce plan-là
00:11:11depuis l'année dernière, mais ça ne va pas assez vite.
00:11:13Donc, c'est d'aller voir dans les fermes, finalement,
00:11:17quelles sont les choses qui ont bloqué,
00:11:19pourquoi on s'en sort pas,
00:11:20pourquoi la trésorerie est en difficulté.
00:11:23C'est d'essayer de trouver avec tous les acteurs,
00:11:25aussi bien de la préfecture, des ministères
00:11:28et un certain nombre d'autres partenaires,
00:11:30ce qu'on peut faire pour rendre la vie plus facile
00:11:33à ces agriculteurs et surtout leur métier,
00:11:35qu'ils soient rémunérateurs.
00:11:37C'est la première revendication
00:11:39qui a toujours été tout à fait légitime
00:11:42de la part des agriculteurs.
00:11:44Claire, on vous retrouve dans quelques instants.
00:11:46On va parler d'un autre sujet, des déserts médicaux.
00:11:49D'abord, un dernier mot sur cette question des agriculteurs.
00:11:52On va parler du budget de la Sécu.
00:11:54Les retraites agricoles, ça reste encore un sujet ?
00:11:57Ca reste un sujet, mais c'est vrai que le Sénat a,
00:11:59vous le savez, beaucoup travaillé
00:12:01sur les faibles retraites agricoles.
00:12:03Dans ce projet de loi de financement
00:12:05de la Sécurité sociale, il y a trois articles
00:12:08qui concernent les agriculteurs.
00:12:10En premier, c'est justement d'aller vers un régime
00:12:13qui ressemble à celui des travailleurs indépendants,
00:12:16de l'ensemble du régime général.
00:12:19Et donc, c'est une demande...
00:12:21C'est quelque chose qui a été travaillé
00:12:23depuis assez longtemps.
00:12:25On sort, finalement, de retraites
00:12:27qui sont basées sur un forfait
00:12:29et sur quelque chose qui est plus proportionnel,
00:12:32et on va sur une retraite
00:12:34qui se basera sur les 25 meilleures années.
00:12:36C'est donc une réelle avancée, cet article-là.
00:12:39Nous, ce qu'on espère, c'est que la MSA sera prête,
00:12:42parce qu'il y a tout le système d'informations.
00:12:44Remonter les polypensionnés, c'est beaucoup plus difficile.
00:12:48Et donc, ça, on espère que dès 2026,
00:12:50ce sera possible, parce que la MSA,
00:12:52dans un premier temps, disait 2028,
00:12:54et c'est beaucoup trop tard, il me semble.
00:12:56Le deuxième point, c'est, vous savez,
00:12:58les travailleurs occasionnels et les demandeurs d'emploi,
00:13:01ce qu'on appelle les emplois saisonniers,
00:13:04eh bien, là, nous pérennisons le système
00:13:06et nous agrandissons l'assiette, en réalité.
00:13:09Donc, c'est quand même quelque chose
00:13:11qui a été voté chaque année depuis 2019
00:13:13et qui sera donc pérennisé
00:13:15sur proposition du gouvernement.
00:13:18La troisième mesure, elle est faite
00:13:20pour les jeunes agriculteurs jusqu'à 40 ans,
00:13:22le fait de pouvoir cumuler, en fait,
00:13:25des exonérations de cotisations.
00:13:27Donc, il y a trois avancées, dont une majeure,
00:13:29les 25 meilleures années,
00:13:31je pense que c'est quelque chose de très attendu.
00:13:34Et puis, de toute façon, tout ce qui relève du PLFSS
00:13:37concerne tous les assurés, quels qu'ils soient,
00:13:39et sur la santé, sur la vieillesse, bien sûr,
00:13:42sur la branche famille,
00:13:45tout concerne finalement aussi les agriculteurs.
00:13:47Et ce que nous avons essayé au Sénat,
00:13:49c'est de mettre tout le monde un peu à contribution
00:13:52et que les efforts soient partagés.
00:13:54On en parle de ce PLFSS,
00:13:55le budget de la Sécurité sociale,
00:13:57puisque vous avez démarré l'examen hier dans l'hémicycle,
00:14:00avec cette annonce du gouvernement,
00:14:02la ministre de la Santé, Jeanne-Beth Dardiaussec,
00:14:04qui dit que les médicaments et les consultations médicales
00:14:07seront moins remboursés à partir de l'année prochaine.
00:14:10C'est aux patients de combler le trou de la Sécu ?
00:14:12Les patients, un petit peu les entreprises,
00:14:15un petit peu les retraités, un petit peu les actifs.
00:14:18Très franchement, au vu du déficit qui a été annoncé
00:14:22et qui s'est amplifié jusqu'à vendredi dernier,
00:14:24puisqu'on a appris un nouveau déficit d'un milliard d'eux
00:14:28sur, justement, les soins de ville,
00:14:30donc les dépenses de produits de santé.
00:14:33Donc, face à cela, on ne peut pas non plus...
00:14:36Qu'il était mal évalué ?
00:14:37Il n'était pas, en fait, dans le texte d'origine
00:14:40du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:14:43Donc, on était déjà à moins 18 milliards d'euros de déficit
00:14:49et on apprend un milliard d'eux de plus.
00:14:51Donc, c'est vrai que pour partir sur un examen de loi,
00:14:56c'est quand même un peu compliqué dans ces circonstances.
00:14:59Nous, ce qu'on a essayé de faire,
00:15:01c'est d'arriver à l'épure budgétaire
00:15:04proposée par le gouvernement,
00:15:05mais avec, justement,
00:15:08cette recherche d'équité entre tous.
00:15:10Il ne s'agit pas de faire payer plus les entreprises
00:15:13ou plus les retraités.
00:15:16On a essayé de travailler sur, justement,
00:15:19une certaine justice en termes d'efforts.
00:15:22Les retraités, justement,
00:15:24il y a un compromis qui a été annoncé par Laurent Wauquiez
00:15:27sur le fait qu'il n'y aura pas de désindexation
00:15:30des pensions de retraite dès le mois de janvier,
00:15:32mais toutes les pensions de retraite
00:15:34sont réindexées de la moitié de l'inflation
00:15:36et les retraités les plus modestes
00:15:38verront leur retraite réindexée de nouveau le 1er juillet.
00:15:41C'est le bon compromis pour vous ?
00:15:42Écoutez, de toute façon, c'est un compromis.
00:15:45Je veux dire que c'est ça, faire de la politique,
00:15:48c'est ça, de respecter aussi
00:15:51les différentes tendances d'une large majorité
00:15:54entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
00:15:58et on ne va faire que ça,
00:16:00et on ne fait que ça depuis déjà quelques semaines.
00:16:03On essaie de travailler sur ce qui va être porté
00:16:06par le plus grand nombre,
00:16:07et c'est surtout pour constituer une majorité
00:16:10au sein de la commission mixte paritaire
00:16:12pour aboutir à un texte au bout du bout de tous ces débats.
00:16:15Vous parliez de la justice.
00:16:16Est-ce qu'une telle mesure,
00:16:18c'est pas pénaliser les retraités des classes moyennes ?
00:16:20Bien sûr, mais d'abord, au Sénat,
00:16:22ce que nous avons voulu corriger,
00:16:25c'était le fait qu'il n'y ait pas forcément
00:16:27une revalorisation au 1er janvier,
00:16:29mais qu'on puisse épargner les retraites
00:16:31qui soient inférieures au SMIC, en réalité,
00:16:33donc protéger ces petites retraites.
00:16:35Après, vous parlez des retraités de la classe moyenne.
00:16:38Je suis persuadée qu'effectivement,
00:16:41pour eux, ça compte, cette non-revalorisation,
00:16:44mais il ne faut pas oublier que pour l'ensemble des retraités,
00:16:47il y avait eu une augmentation très importante
00:16:51au vu de l'inflation très récente, de plus de 5 %,
00:16:54et donc, oui, c'est un effort que nous leur demandons,
00:16:57mais comme nous le demandons aux actifs,
00:17:00comme nous le demandons aux assurés,
00:17:02et c'est vrai que, moi, je trouve que c'est un PLFSS douloureux.
00:17:06C'est la première fois, depuis que je suis sénatrice,
00:17:09mais depuis fort longtemps, depuis que les PLFSS existent,
00:17:12qu'il y a un effort, en termes budgétaires,
00:17:15aussi important. Vraiment, c'est la première fois.
00:17:18C'est le plus douloureux, parce qu'effectivement,
00:17:20il faut dire à tout le monde,
00:17:22vous allez être aussi mis à contribution.
00:17:25Mais ça permet aussi, quand on est au pied du mur,
00:17:27de faire preuve d'imagination aussi, de régulation,
00:17:31parce qu'on voit bien qu'on part dans tous les sens.
00:17:34Plus de transports sanitaires,
00:17:35plus de consommation de médicaments,
00:17:37plus de consultations tout court, plus de soins, etc.
00:17:40Et je pense qu'il faut que chacun aussi se responsabilise,
00:17:45parce que, en fait, la santé, ce n'est pas un produit de consommation.
00:17:49On est bien sûr, en fait,
00:17:51des contributions, bien sûr,
00:17:55qui sont demandées à tous,
00:17:58qui concernent tout un chacun,
00:18:00mais il faut aussi qu'on se dise à chaque fois
00:18:03un euro dépensé, un euro utile.
00:18:05Et moi, qu'est-ce que je peux apporter aussi personnellement
00:18:08pour faire en sorte que, justement,
00:18:10la dépense, en termes de maladie,
00:18:12parce que c'est là qu'on a le plus gros déficit,
00:18:14soit la moins forte possible ?
00:18:17Parmi les mesures qui font débat, y compris au sein du gouvernement,
00:18:19il y a la volonté du Sénat d'instaurer
00:18:21sept heures de travail supplémentaire par an,
00:18:23non rémunérées, pour financer la solidarité.
00:18:26On fait le point avec Audrey Vietaze.
00:18:36Bonjour, Audrey.
00:18:38Bonjour.
00:18:39Hier, lors de la discussion générale,
00:18:40il a été question d'une mesure portée par la Commission des affaires sociales
00:18:43sur un amendement que vous avez déposé,
00:18:45demandée aux Français de travailler sept heures de plus.
00:18:47Expliquez-nous.
00:18:48Alors, Auriane, je vous vois venir.
00:18:50Je ne vais pas vous dire quel nouveau jour férié va être supprimé,
00:18:53parce que ça devrait se passer autrement
00:18:54si la mesure est adoptée, malgré ce qui a pu être dit.
00:18:58L'idée, c'est d'augmenter de sept heures la durée annuelle de travail
00:19:01dans les secteurs publics et privés,
00:19:03mais sept heures non rémunérées,
00:19:05sous le nom de contribution de solidarité.
00:19:08En échange du bénéfice de ces heures,
00:19:11les employeurs verront le taux de l'actuelle contribution de solidarité
00:19:15pour l'autonomie passer de 0,3 % à 0,6 % des salaires.
00:19:20Les modalités de mise en oeuvre seront laissées libres.
00:19:25Pas de jours fériés supprimés, donc,
00:19:27mais ce sera soit par un accord d'entreprise
00:19:29ou par l'établissement d'un accord de branche.
00:19:32On peut cibler une journée.
00:19:34On peut aussi rajouter 35 minutes par mois, par exemple.
00:19:39S'agissant de la contribution de solidarité par le travail
00:19:42que nous proposons,
00:19:43soit sept heures de travail supplémentaire
00:19:45à effectuer chaque année pour chacun,
00:19:47tout cela pour financer l'autonomie.
00:19:50Je sais que cette mesure donnera lieu à de larges débats.
00:19:53Vous étiez satisfait de l'augmentation de 6 % de votre budget.
00:19:57Vous avez raison, vu le contexte.
00:19:59Mais c'est loin de suffire au regard des enjeux
00:20:01et que si nous voulons réellement porter des mesures
00:20:04concernant le grand âge, nous devons avoir une autre ambition,
00:20:07sinon, de nouveau, nous aurons le même débat chaque année.
00:20:11Pour notre part, il nous semble important de tracer ce chemin,
00:20:14même si nous sommes conscients des difficultés d'une telle mesure.
00:20:17Vous l'avez entendu,
00:20:18l'objectif, c'est de financer la branche autonomie
00:20:21avec une recette pérenne d'environ 2,5 milliards d'euros
00:20:25au moment où notre population vieillit.
00:20:27Je vais vous donner deux exemples concrets de sujets
00:20:30qui pourraient être couverts par cette mesure.
00:20:32Un soutien au département pour financer les EHPAD
00:20:34ou alors la fameuse réforme de la prise en charge intégrale
00:20:38des fauteuils roulants qui avait été annoncée
00:20:40par le président de la République,
00:20:41mais qui n'avait toujours pas trouvé de financement.
00:20:43Alors, hier, vous l'imaginez, la mesure a fait parler d'elle.
00:20:46Plutôt bonne idée pour le gouvernement,
00:20:48un peu moins pour la gauche.
00:20:50La proposition du Sénat en matière de contribution de solidarité
00:20:54par le travail est intéressante.
00:20:56Elle permettrait de mieux financer la branche autonomie
00:20:59avec beaucoup de souplesse d'application,
00:21:01laissant de la place au dialogue social.
00:21:03Vous voulez également,
00:21:05chers collègues de la majorité sénatoriale,
00:21:07leur prendre 2,5 milliards de revenus
00:21:09avec une deuxième journée
00:21:11que vous n'osez plus appeler de solidarité et pour cause.
00:21:14Difficile de parler de solidarité
00:21:16quand les salariés sont ainsi mis à contribution,
00:21:19alors que la moindre diminution d'exonération
00:21:22de cotisations sociales est battue en brèche.
00:21:27Madame la sénatrice, travailler plus gratuitement,
00:21:29on imagine la mesure très impopulaire chez les Français.
00:21:32D'ailleurs, Michel Barnier a dit lui-même,
00:21:35serait lui-même peu enthousiaste.
00:21:36Comment vous allez la défendre, cette mesure ?
00:21:38Alors, on est peu enthousiaste.
00:21:40On préférait rester, finalement, qu'à 7h,
00:21:43comme c'est le cas aujourd'hui, de contribution.
00:21:46Et, en fait, on n'a pas pris cette décision comme ça,
00:21:50parce qu'il fallait sortir 2,5 milliards d'euros,
00:21:53mais c'était aussi une idée qui avait été enclenchée,
00:21:58si je puis dire, dans un rapport récemment sorti
00:22:01et qui a été porté par trois de mes collègues
00:22:04dans la commission des affaires sociales sur l'état des EHPAD.
00:22:07Et je peux vous dire que, dans tous nos départements,
00:22:10les budgets des EHPAD sont vraiment dans le rouge.
00:22:13Vraiment dans le rouge.
00:22:15Alors, il y a eu un fonds d'urgence, l'année dernière,
00:22:17mais qui était trop faible et ça n'a absolument pas pu éteindre,
00:22:21si je puis dire, l'incendie.
00:22:23Et donc, nous nous sommes finalement dits
00:22:26que cette journée de contribution
00:22:29ou cette contribution de solidarité,
00:22:31parce qu'il ne s'agit pas de journée, forcément...
00:22:33On a bien vu, d'ailleurs, que, pour cela dit de Pentecôte,
00:22:36ça a beaucoup changé, beaucoup varié au fil du temps.
00:22:38Et donc, là, on s'est dit que doubler, finalement,
00:22:41cette contribution, eh bien, c'était non pas faire
00:22:44du travail gratuit, mais c'est, justement,
00:22:46de penser au vieillissement de la population.
00:22:48Parce que je vous signale que le nombre de personnes âgées
00:22:51dans notre pays augmente et qu'il faudra bien trouver aussi,
00:22:54pour répondre à ce mur du vieillissement,
00:22:56des fonds nécessaires.
00:22:58Et je pense que c'est travailler, justement,
00:23:00à cette solidarité nationale qui est absolument essentielle.
00:23:03Et je pense même que les Françaises et les Français
00:23:05ne sont pas si opposées que ça, justement, à y participer.
00:23:08Alors, certains employeurs ont déjà réagi.
00:23:10Dans un article des Echos, ils estiment qu'il s'agit
00:23:12d'un prélèvement supplémentaire, donc, pour ces entreprises,
00:23:14en échange d'un gain douteux en termes de production.
00:23:17Qu'est-ce que vous répondez ?
00:23:19Écoutez, mais on sait bien que ces mesures
00:23:21ne font plaisir à personne.
00:23:22Donc, on trouve tous les arguments possibles
00:23:24pour dire que c'est douteux ou que c'est taxer les actifs,
00:23:29les salariés, etc.
00:23:30Moi, j'entends bien tout ça.
00:23:32Mais je vous dis qu'en face,
00:23:34on a aussi à financer le grand âge,
00:23:37qu'il faudra de plus en plus favoriser, bien sûr,
00:23:40le domicile, mais il n'en demeure pas moins,
00:23:42qu'il faut aussi un lieu pour accueillir
00:23:44les personnes âgées les plus en difficulté,
00:23:47qui ont des difficultés cognitives
00:23:51et qui ont besoin d'être accompagnées,
00:23:52non seulement à domicile, mais aussi en établissement.
00:23:55Et donc, on voit bien qu'il y a une médicalisation,
00:23:57en plus, dans les EHPAD, qui se fait petit à petit.
00:24:00Et donc, il faut assurer en termes de personnel,
00:24:02il faut assurer en termes de structure.
00:24:03Et on a bien vu qu'on n'a pas fait la transition
00:24:05après la Covid-19, parce qu'on a bien vu, à ce moment-là,
00:24:08qu'il fallait absolument changer le modèle,
00:24:11mais finalement, on ne l'a pas changé,
00:24:12faute de moyens d'investissement,
00:24:14parce que tous nos EHPAD sont en difficulté aujourd'hui
00:24:16pour gérer le quotidien, et donc, ils n'ont aucun moyen
00:24:19pour investir pour l'avenir,
00:24:20et normalement, nous devrions le faire.
00:24:22Un dernier mot plus général sur ce texte,
00:24:24qui va être aussi un test pour le socle commun,
00:24:26puisqu'on voit, il y a des débats
00:24:28au sein même de la droite et des macronistes.
00:24:30Est-ce que vous pensez à un accord possible,
00:24:32puis un accord en commission mixte paritaire,
00:24:34et éviter le 49-3 à l'Assemblée ?
00:24:36Écoutez, moi, je pense qu'il faut, effectivement,
00:24:38déjà débattre.
00:24:40C'est vrai que ça n'a pas vraiment eu lieu,
00:24:43le débat à l'Assemblée nationale,
00:24:44donc on nous l'a reproché à travers une motion,
00:24:46d'ailleurs, vous l'avez vu hier,
00:24:48mais en fait, nous, on n'y est pour rien,
00:24:50je veux dire que ce n'est pas de notre faute
00:24:52si les députés n'ont pas su trouver les moyens
00:24:56de débattre et d'aller au bout du texte.
00:24:58Donc, voilà, la balle, je la renvoie
00:25:00vers l'Assemblée nationale.
00:25:02Maintenant, nous aussi, on connaît nos territoires,
00:25:04on nous dit qu'on n'est pas légitimes,
00:25:06mais dans nos territoires, on connaît aussi
00:25:08nos concitoyens et on est aussi capables
00:25:10de dire ce qu'ils attendent et on est aussi capables
00:25:13d'avoir le courage de leur dire les choses en face.
00:25:15Or, aujourd'hui, ce qui est en face de nous,
00:25:17c'est un déficit impressionnant,
00:25:20on est sous l'oeil de l'Union européenne,
00:25:22on est sous l'oeil des marchés financiers,
00:25:23et si le remboursement de la dette
00:25:25devient trop excessif, c'est autant de soins
00:25:28qu'on n'apporte pas à nos concitoyens.
00:25:30Je pense que tout le monde est en capacité de l'entendre.
00:25:33On suivra l'examen de ce texte jusqu'à la fin de la semaine.
00:25:36A tout à l'heure, Audrey ?
00:25:37A tout à l'heure. Nos maires, nos élus
00:25:39pourraient être au bord du burn-out,
00:25:41c'est ce dont on parlera.
00:25:42On va en parler dans le club.
00:25:43On retourne chez vous, à Laval, en Mayenne,
00:25:46où on retrouve de nouveau Pierre Ardon.
00:25:47Bonjour, Pierre.
00:25:48Rédacteur en chef adjoint au Courrier de la Mayenne
00:25:50et vous allez nous parler des déserts médicaux,
00:25:53sujet, évidemment, de préoccupations des Français.
00:25:56Une proposition de loi de deux députés de la Mayenne,
00:25:59Guillaume Garot et Yannick Favnec.
00:26:02Oui, tout à l'heure, madame la sénatrice,
00:26:03vous disiez qu'il fallait financer le grand âge,
00:26:06mais il va falloir aussi le soigner, ainsi que le reste des Français.
00:26:08La Mayenne, elle souffre de la désertification médicale.
00:26:11Les urgences de Laval sont régulées maintenant
00:26:14pour une bonne partie des nuits,
00:26:15c'est-à-dire qu'elles sont moins faciles d'accès.
00:26:17Certains Mayennais ne trouvent pas de médecin traitant
00:26:19depuis plus d'un an.
00:26:21Les députés Guillaume Garot et Yannick Favnec,
00:26:23ça fait quelques temps qu'ils alarment sur cet état de fait.
00:26:25Ils ont déposé une loi au bureau de l'Assemblée nationale,
00:26:28soutenue par plus de 250 députés.
00:26:30Elle contient des mesures qui pivotent
00:26:32autour de la régulation des médecins
00:26:33en délivrant des autorisations d'installation par territoire.
00:26:36Je voulais savoir si vous étiez favorable
00:26:38à ce régime d'autorisation par territoire.
00:26:40Alors, je dois dire que Guillaume Garot et Yannick Favnec,
00:26:43voilà, déposent régulièrement
00:26:47des propositions de loi sur le même sujet
00:26:49et je salue leur travail collectif.
00:26:53Ensuite, je voudrais quand même avoir quelques nuances.
00:26:57La Mayenne n'est plus un désert médical
00:26:59tel que nous pouvions le connaître
00:27:01il y a quelques dizaines d'années.
00:27:03Le territoire s'est organisé.
00:27:05Je voudrais saluer le travail des professionnels de santé
00:27:07qui se sont organisés en communauté professionnelle
00:27:10territoriale de santé,
00:27:11donc qui ont une organisation locale par territoire.
00:27:14Je voudrais saluer les élus locaux
00:27:16qui ont financé des maisons de santé pluridisciplinaires
00:27:18jusqu'à des pôles de santé aussi.
00:27:20Et tout cela commence à répondre
00:27:24à l'attente de nos concitoyens.
00:27:25Je sais bien qu'il reste encore des marges de progression,
00:27:29mais le département s'est aussi investi
00:27:31avec un centre d'urgence d'accueil,
00:27:34avec des médecins retraités
00:27:36qui font... Voilà.
00:27:37Qui accueillent ces assurés
00:27:41qui n'ont pas de médecin traitant
00:27:43et qui assurent aussi une certaine formation
00:27:45parce qu'ils accueillent des jeunes médecins,
00:27:47des futurs jeunes médecins en stage.
00:27:49Et donc, on voit bien là qu'il y a une source aussi
00:27:52de futurs médecins pour la Mayenne.
00:27:55Je voudrais apporter des nuances.
00:27:56Parce qu'à force de décrire la situation en noir,
00:27:59on ne donne pas envie à des nouveaux professionnels
00:28:02de venir s'installer en Mayenne.
00:28:04Mais c'est partout pareil, c'est partout en France.
00:28:06Moi, je crois qu'on vit, en fait, un moment particulier.
00:28:09Et c'est vrai qu'on a besoin d'une loi structurante
00:28:12sur la santé, sur l'accès aux soins,
00:28:14mais il faut dire aussi que le mode de travail
00:28:17des professionnels de santé a beaucoup changé,
00:28:19qu'aujourd'hui, il y a des solutions innovantes
00:28:22en termes de soins pour certaines pathologies
00:28:24et qu'il faut en tenir compte.
00:28:25Et donc, c'est tout le modèle qu'il faut changer.
00:28:28La loi qui est proposée par mes collègues,
00:28:30c'est une loi de régulation.
00:28:33Et je comprends que...
00:28:35Si ça avait été aussi facile que ça,
00:28:37on l'aurait mis en place depuis fort longtemps.
00:28:39Mais on sait très bien qu'il manque des médecins partout,
00:28:41et pas seulement des médecins traitants,
00:28:43il manque aussi des spécialistes.
00:28:44Ca rejoint un peu à un rapport qui a été remis au Sénat
00:28:47la semaine dernière, qui dit que la France
00:28:49entre dans une décennie noire médicale,
00:28:53et qu'il faut mettre fin à la liberté totale
00:28:55d'installation des médecins.
00:28:57Mais moi, je suis pas du tout d'accord avec ça.
00:28:59Parce que, de toute façon, ils auront toujours la liberté,
00:29:01quand on sort de ces études de médecine,
00:29:03on peut aller dans l'industrie.
00:29:04Et ça, ça va susciter encore plus l'aspirateur vers l'industrie.
00:29:09On peut aller vers les collectivités.
00:29:12Je vous rappelle qu'au département,
00:29:13on embauche aussi des médecins et qu'on a du mal à en trouver
00:29:16pour la PMI, pour aussi les personnes handicapées,
00:29:19les personnes âgées, etc.
00:29:21Donc, moi, je vais vous dire, il y a plein de propositions
00:29:23pour les médecins quand ils sortent de leurs études.
00:29:25Et si, en plus, vous leur mettez une régulation,
00:29:28je pense qu'on va faire tout le contraire.
00:29:30En plus, il me semble que la dernière proposition de loi
00:29:32ne concernait pas les centres de santé.
00:29:34Et donc, en fait, sur les territoires ruraux, justement,
00:29:37on avait une certaine régulation qu'on n'avait pas
00:29:39dans les centres de santé qui sont plutôt en ville.
00:29:41Et donc, c'est très... Enfin, ça pose question.
00:29:44Moi, je crois qu'il faut continuer le travail
00:29:46sur, effectivement, l'accès aux soins.
00:29:49Mais il faut vous dire que, vraiment,
00:29:50on est en pleine transition et que les professionnels de santé
00:29:53ne veulent pas donner le même temps de travail aussi
00:29:56que les médecins qu'on connaissait autrefois.
00:29:58Et donc, il faut tenir compte de cela.
00:30:00Merci beaucoup. Merci, Pierre, d'avoir été avec nous,
00:30:02la une du courrier de la Mayenne. C'est Sophie Sillière,
00:30:05à la tête de l'hôtel Perrier-du-Bignon,
00:30:07le seul 4 étoiles de la Mayenne.
00:30:09C'était la une de votre journal. Merci beaucoup, Elisabeth Doineau.
00:30:11Merci d'être venue et bonne suite d'examens
00:30:14de ce budget de la Sécurité sociale.
00:30:16Dans le club des territoires,
00:30:17on va parler de la colère des agriculteurs.
00:30:19On en parle tout de suite avec notre prochain invité,
00:30:22Stéphane Lefol, nous rejoint.
00:30:23Musique de générique
00:30:25...
00:30:38Et notre invité politique ce matin, c'est Stéphane Lefol.
00:30:40Bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:30:42Maire socialiste du Mans, président de Le Mans Métropole
00:30:45et ancien ministre de l'Agriculture.
00:30:47On est ensemble pendant 20 minutes pour un interview en partenariat
00:30:49avec la presse régionale, représentée par Stéphane Vernet.
00:30:52Bonjour, Stéphane.
00:30:53Bonjour, Auriane. Stéphane Lefol, bonjour.
00:30:55On commence par la crise agricole, Stéphane Lefol,
00:30:58puisque les agriculteurs ont redémarré leur mobilisation
00:31:00avec des feux de la colère allumés un peu partout dans le pays.
00:31:03Vous l'avez vue venir, cette nouvelle crise ?
00:31:05Je l'ai vue venir, j'ai vu la première.
00:31:08D'ailleurs, j'ai écrit un texte dans la Fondation Jean Jaurès
00:31:12où j'essaye d'analyser ce qui s'est passé
00:31:14et surtout de bien mesurer la crise profonde
00:31:17que traverse ce monde agricole.
00:31:19Si je me souviens des cinq ans quand j'étais ministre,
00:31:23j'ai dû traverser cinq ou six crises.
00:31:27Après, il y a eu les lois Egalim,
00:31:30il y en a eu cinq, elles n'ont pas résolu le problème,
00:31:33et on se trouve dans une crise aujourd'hui, à nouveau,
00:31:36avec la question du Mercosur, mais ça, on peut y venir après,
00:31:40mais une crise qui est profondément culturelle.
00:31:42Le rapport des agriculteurs vis-à-vis des grands enjeux,
00:31:46de la manière dont ils se perçoivent,
00:31:49et c'est ce que je disais et ce que j'ai expliqué,
00:31:51culturellement, après la Seconde Guerre mondiale,
00:31:54il y a eu une conception agricole
00:31:56qui est partie sur la production, produire,
00:31:59produire, c'était nourrir, nourrir, c'était produire,
00:32:02et cette culture-là, elle perdure.
00:32:05Avec un problème, maintenant,
00:32:07c'est que la production, à elle seule,
00:32:10dans le débat public, ne suffit pas pour nourrir,
00:32:13il y a toutes les questions liées à l'alimentation,
00:32:17à la santé, aux débats environnementaux,
00:32:20et je pense profondément,
00:32:22parce qu'on a des atouts à faire valoir
00:32:24dans notre pays par rapport à l'agriculture,
00:32:27qu'il faudrait se reposer les bonnes questions
00:32:29sur les modèles de production.
00:32:31Vous allez me dire, Stéphane Le Foll, l'agroécologie,
00:32:34ben oui, je pense que la conciliation
00:32:36entre la dimension économique de l'agriculture
00:32:39et sa dimension environnementale,
00:32:41la part que l'agriculture doit prendre
00:32:44dans la gestion de la nature,
00:32:45ça mérite un tout petit débat,
00:32:47et c'est pas contradictoire,
00:32:49parce qu'aujourd'hui, ce qu'il y a et ce qui se passe,
00:32:51c'est qu'on veut plus de normes, on dit qu'on en a marre,
00:32:54et si on doit se protéger les autres,
00:32:55c'est parce que les autres n'ont pas de normes,
00:32:57donc on veut plus s'occuper de ça,
00:32:59c'est un vrai sujet.
00:33:00Mais ça veut dire qu'on est au-delà d'une crise structurelle.
00:33:02Ah oui, c'est pas une crise de marché.
00:33:03Vous parlez de crise existentialiste
00:33:05pour les agriculteurs, notamment,
00:33:06et avec toute la difficulté, le vrai défi pour vous,
00:33:09c'est aussi l'adaptation au changement climatique.
00:33:11Absolument.
00:33:12Regardez ce qui est en train de se passer,
00:33:15c'est-à-dire que quand vous empruntez beaucoup,
00:33:17vous avez besoin d'un produit brut,
00:33:19c'est-à-dire ce que vous vendez et ce que vous produisez,
00:33:22à un niveau élevé.
00:33:23Ça demande des prix et ça demande des quantités.
00:33:25Qu'est-ce qui vient percuter ça ?
00:33:27Inondation, sécheresse, de manière régulière.
00:33:30Un coup, c'est la sécheresse,
00:33:32après, aujourd'hui, on a des inondations,
00:33:34donc la capacité de production,
00:33:36pour revenir à la culture de la production,
00:33:39elle est perturbée par le réchauffement climatique.
00:33:42Et on voit bien que les agriculteurs
00:33:44ne peuvent pas s'assurer contre ces risques individuellement.
00:33:47Donc, c'est des démarches collectives,
00:33:49et d'ailleurs, c'est pour ça qu'ils en appellent à l'État,
00:33:50aujourd'hui, en particulier, pour venir les aider.
00:33:53Donc, ce modèle, tel qu'il est,
00:33:55extrêmement intensif en termes de capital pour investir
00:33:59et des besoins de financement importants,
00:34:01à mon avis, il est arrivé au bout.
00:34:03Donc, il faudrait simplement...
00:34:04Et cette crise, elle est là pour montrer
00:34:06la profondeur de la problématique.
00:34:09Et pour revenir à votre formule,
00:34:10effectivement, c'est une question existentielle.
00:34:12Alors, le problème, c'est que là, sur cette problématique-là,
00:34:15il faudra des réponses de long terme, de très long terme.
00:34:18On est dans l'ordre de l'évolution, de la révolution du secteur,
00:34:21mais il y a aussi des colères qui sont motivées
00:34:22par des problématiques, là, à très court terme, très présentes.
00:34:26Donc, dans les différentes...
00:34:27Oui, oui, j'étais ministre en cinq ans.
00:34:29Alors que je portais un projet de long terme,
00:34:31à chaque fois que j'étais confronté à une crise,
00:34:34on ne me parlait pas du long terme.
00:34:35On est dans l'urgence à chaque fois.
00:34:36Oui, à chaque fois.
00:34:37Donc, s'il n'y a pas quelqu'un,
00:34:38et je suis plus en responsabilité,
00:34:40qui dit, attention, la question qui est posée,
00:34:44elle est beaucoup plus profonde que ce que vous pouvez penser,
00:34:47et vous allez...
00:34:48Syndicats, Ricolle compris...
00:34:50Personne ne vous écoute, c'est ça ?
00:34:51Personne...
00:34:53Ça commence quand même.
00:34:54Je suis invité, là, quand même, dans pas mal d'endroits
00:34:56où on commence à se dire, tiens, ce que vous disiez,
00:35:00bon, des fois, on n'a pas bien compris,
00:35:01mais est-ce qu'on pourrait en rediscuter, tout ça ?
00:35:03Donc, je vois bien que ça va finir par passer,
00:35:05parce que, de toute façon, c'est...
00:35:07J'allais dire existentiel, et c'est l'avenir qu'on prépare.
00:35:10Bon, alors après, conjoncturellement,
00:35:12bien sûr, il faut prendre des décisions.
00:35:13Il y a des promesses qui ont été faites par Gabriel Attal
00:35:15le mois dernier.
00:35:16Est-ce que les agriculteurs,
00:35:17ils ont été victimes de la dissolution ?
00:35:19En partie, sur un certain nombre de décalages,
00:35:21j'imagine, des décisions et de la mise en oeuvre
00:35:23des décisions qui avaient été prises.
00:35:26Bon, c'était des décisions d'urgence
00:35:28qu'on a bien connues,
00:35:29à la fois sur des adhérents à la trésorerie,
00:35:31des reports d'annuités, les versements de la PAC.
00:35:33Alors, j'ai vérifié en me disant,
00:35:35mais est-ce que, puisque j'ai entendu dire
00:35:36qu'ils n'étaient pas encore faits,
00:35:37si les avances ont été versées,
00:35:39on connaît ça, au mois d'octobre,
00:35:40et puis le total et le solde sera versé à la fin de l'année.
00:35:43La ministre de l'Agriculture dit que parmi les 70 engagements
00:35:45qui avaient été pris par le gouvernement Attal,
00:35:47deux tiers de ces 70 engagements ont déjà été tenus.
00:35:50La FNSEA dit l'inverse,
00:35:51que deux tiers de ces engagements
00:35:53ne sont pas perçus par les agriculteurs.
00:35:55Oui, alors, si c'est le cas,
00:35:57je ne peux pas dire autre chose.
00:35:58Alors, il y avait aussi la question des retards
00:36:00sur les MAEC et sur le bio,
00:36:02qui a été repoussée, en particulier après la dissolution,
00:36:06ça, c'est sûr, donc il y a eu des retards.
00:36:08Aujourd'hui, s'il y a des retards,
00:36:10ça ne peut pas être accepté,
00:36:12et donc il fallait, le plus vite possible,
00:36:13pour verser les aides légitimes que demandent les agriculteurs.
00:36:18Donc ça, je le dis de manière très tranquille.
00:36:20Mais d'après ce que je sais,
00:36:21normalement, il n'y a pas de retard aujourd'hui,
00:36:24mais s'il y en a, il faut le faire.
00:36:25Deux, la question des trésoreries,
00:36:28après la crise du début de l'année,
00:36:30il y a eu, dans les préfectures,
00:36:32des réceptions où on avait des agriculteurs
00:36:38qui étaient en difficulté pour essayer de traiter
00:36:39ces questions de trésorerie.
00:36:40Où est-ce qu'on en est ?
00:36:42S'il y a des vrais problèmes des trésoreries,
00:36:43il faut les traiter.
00:36:44C'est-à-dire qu'il faut aussi être capable
00:36:46de bien prendre en mesure la situation de chacun.
00:36:49On n'est pas sur les grandes mesures générales
00:36:51comme à chaque fois.
00:36:52Là, il y a sûrement à traiter des cas de difficultés majeures.
00:36:55Il y a un projet de loi d'orientation agricole
00:36:57qui s'est examiné au Sénat à la rentrée de janvier.
00:36:59Les galimes, cinq.
00:37:01C'est pas les bonnes mesures.
00:37:03Attendez, moi, j'ai pas voulu répondre
00:37:05à la demande de la FNSER à l'époque,
00:37:07et je me suis fait siffler des dizaines de fois,
00:37:10à chaque fois que j'ai été à un congrès de la FNSER,
00:37:12parce que cette question des galimes,
00:37:14qui était déjà posée,
00:37:16quand on m'a posé, j'ai dit non.
00:37:19Si on doit traiter la question du prix en agriculture
00:37:22avec les quantités qui vont avec,
00:37:24c'est avec des relations de confiance.
00:37:27C'est pour ça que je vais porter les grands débats
00:37:29sur sortir aussi de cette espèce de psychose
00:37:32à la veille de tous les salons de l'agriculture,
00:37:34de négociations de prix,
00:37:35où tout le monde s'enferme dans des box
00:37:37et où on arrive au salon avec cette tension
00:37:39qui monte, qui monte, qui monte.
00:37:41Alors, des fois, elle trouve sa solution,
00:37:42bon, il ne se passe rien,
00:37:43puis d'autres fois, c'est l'explosion.
00:37:44On est le seul pays en Europe à fonctionner comme ça.
00:37:47Le seul.
00:37:48Donc, il faut changer les relations.
00:37:50Et deuxièmement, les galimes, cinq, six, quatre,
00:37:53à chaque fois qu'il y a un problème,
00:37:55c'est qu'on dit le coût de production
00:37:56doit être transféré dans le prix.
00:37:58Qu'est-ce que c'est qu'un coût de production
00:37:59quand vous êtes éleveur bovin,
00:38:01quand vous êtes éleveur laitier ?
00:38:02Quand, dans l'élevage bovin ou laitier,
00:38:05vous passez de 70 vaches à l'étante
00:38:07à 200 ou, chez le producteur laitier,
00:38:10de 500 000 litres de production
00:38:12à 1,5 million.
00:38:14C'est quoi, le coût ?
00:38:15De quel coût on parle ?
00:38:17Donc, on est en train de...
00:38:18On a vendu quelque chose de global,
00:38:20alors que l'agriculture a cette réalité
00:38:24qui est complètement diverse.
00:38:25Et le vrai sujet,
00:38:27et c'est Ouest-France qui m'a montré ça,
00:38:29et donc je vais regarder ça de manière beaucoup plus précise,
00:38:33les assises que vous avez faites, très mauvaises.
00:38:35– Ça, c'est fait.
00:38:37– Ça, c'est fait, c'était...
00:38:39Bon, tout le monde parle de la même chose tout le temps.
00:38:42Par contre, il y a un article qui était très intéressant.
00:38:44– Oui, mais les gens se reparlent, c'est ça qui est bien aussi.
00:38:45– Oui, les gens se reparlent, c'est déjà bien.
00:38:46Donc, ça, c'est bien, vous avez fait parler les gens.
00:38:49Enfin, après, sur le fond, c'était vraiment pas bon du tout.
00:38:51Par contre, l'article qui était intéressant,
00:38:53c'était les poupées russes et les structures sociétaires
00:38:56en agriculture qui se développent.
00:38:58Alors ça, j'ai regardé ça, on est passé de 10 à 20% d'exploitation
00:39:03qui sont devenues des sociétés, des holdings, holdings de holdings.
00:39:07Ça s'est développé depuis dix ans.
00:39:08Ça, c'est très intéressant, très intéressant au sens où...
00:39:11La question, c'est pas l'optimisation fiscale
00:39:14telle que c'est en train de se passer qu'il faut faire,
00:39:17c'est une optimisation économique et environnementale.
00:39:19Et c'est pour ça que je reviens, moi, à une proposition très forte
00:39:23que je vais défendre et continuer à défendre
00:39:25des groupements naturels, économiques et environnementaux.
00:39:27Il faut qu'on partage les assaulements.
00:39:29La nature, on doit en faire un atout pour l'agriculture,
00:39:33pas une contrainte.
00:39:34Stéphane, on parle du Mercosur.
00:39:35Oui, alors, est-ce que la ratification du Mercosur,
00:39:39elle fait partie du problème ?
00:39:40C'est pas le seul problème, mais ça fait partie du package,
00:39:43entre guillemets.
00:39:44Est-ce que la ratification du Mercosur serait vraiment de nature
00:39:47à tuer l'agriculture française, comme on l'entend beaucoup ?
00:39:49Elle est de nature à apporter une perturbation supplémentaire.
00:39:54Vous savez que sur les marchés agricoles,
00:39:55là, on parle de prix.
00:39:56C'est vrai que 1 % ou 2 % de la consommation totale...
00:40:001,6 % des importations européennes.
00:40:02C'est très peu, sauf que dans un marché agricole,
00:40:05votre quid, une vieille histoire,
00:40:06toute variation de quantité peut avoir un impact
00:40:09extrêmement important sur le prix.
00:40:10Même quand c'est aussi faible ?
00:40:11Même quand c'est aussi faible, bien sûr, ça, c'est vrai.
00:40:14Par contre, il y a la possibilité d'exporter aussi
00:40:17vers le Brésil, vers l'Argentine.
00:40:19La viticulture, bien sûr, tout ça, c'est des questions.
00:40:22Il y a des filières
00:40:23que l'on pourrait en profiter très fortement.
00:40:25C'est pour ça que l'arbitrage est très difficile.
00:40:26L'agriculture française s'est construite
00:40:28avec ce système de production
00:40:30entre ce que je produis pour le marché national
00:40:32et ce que je produis pour l'international.
00:40:33Ça a toujours été comme ça.
00:40:34Et d'ailleurs, une part de la fierté
00:40:36qui a été acquise par les agriculteurs,
00:40:38c'était aussi d'avoir été des porteurs
00:40:41de l'image de la France à l'échelle internationale.
00:40:43Donc c'est bien ça, la difficulté.
00:40:44Ceci étant dit, pour terminer sur le Mercosur,
00:40:46Tay qui est là, il ne peut pas être accepté.
00:40:48Et il faut une minorité de blocage.
00:40:50On l'aura, c'est possible.
00:40:51On voit que l'Italie, la France...
00:40:53L'Italie, il faut 35, comme quoi, en Europe...
00:40:55Quatre États membres, au moins, et 35 % de la population.
00:40:58On n'est pas loin, s'il y a la Pologne, l'Autriche,
00:41:00la France, l'Allemagne, on n'est pas sans approche.
00:41:02Vous voyez que je reviens sur la question européenne
00:41:04et je tacle en même temps tous ces syndicalistes
00:41:07qui rejettent l'Europe dans ces débats
00:41:11et sur les questions internationales
00:41:13et de négociations internationales.
00:41:15Vous voyez bien qu'il y a des règles,
00:41:16des règles politiques et démocratiques...
00:41:18Emmanuel Macron, il est en Amérique latine,
00:41:21il dit qu'il a toujours protégé les agriculteurs.
00:41:22Ils savent que quand ils prennent des promesses,
00:41:24ils les tiennent.
00:41:25Emmanuel Macron parle beaucoup trop,
00:41:27de manière toujours grandiloquente,
00:41:29avec je, je, je.
00:41:30Écoutez, quand on regarde la situation...
00:41:32Si je regarde, d'ailleurs, la question diplomatique
00:41:35et internationale pour Emmanuel Macron,
00:41:37je vais bien vous la faire,
00:41:38mais vous verrez que c'est plutôt beaucoup de déclarations,
00:41:41souvent tolitruantes, de Jupiter,
00:41:44et puis, à la fin, il ne s'est pas passé grand-chose,
00:41:45voire pire.
00:41:47C'est qu'à force de donner des leçons à tout le monde
00:41:48et de dire, moi, je vais faire, moi, je vais faire,
00:41:50il a plutôt obligé les autres contre la France.
00:41:53Juste une petite précision, vous dites,
00:41:54vous taclez les syndicats euro-sceptiques
00:41:57ou contre l'Europe.
00:41:58Totalement euro-sceptique.
00:41:59Au secours, le RN qui fait avec cette crise-là
00:42:02et qui joue et qui dit qu'il veut baisser
00:42:04la contribution de la France à l'Europe.
00:42:06Est-ce qu'il y a ce qui est impossible
00:42:07constitutionnellement ?
00:42:08Oui, mais au-delà même de la question juridique,
00:42:10politiquement, c'est une erreur majeure.
00:42:12Les rivalités entre la FNSEA et la coordination rurale
00:42:15qui vont s'affronter aux élections
00:42:17des chambres d'agriculture en janvier prochain,
00:42:18est-ce que ça, c'est de nature à faire en sorte
00:42:20qu'il y ait une espèce de course à l'échalote
00:42:21dans le conflit ?
00:42:23Évidemment, comme tenu du fait que la pression
00:42:25est très forte aujourd'hui avec les élections de chambre...
00:42:27Ça va monter ?
00:42:29Ça n'a pas déjà...
00:42:30Ça a déjà commencé, mais ça peut encore monter, non ?
00:42:33Je ne sais pas si ça peut encore monter.
00:42:34Chacun doit avoir un peu le sens de la responsabilité,
00:42:36mais je suis convaincu que ces élections de chambre
00:42:39début d'année prochaine jouent aussi dans la mobilisation.
00:42:42On parle du Congrès des maires puisqu'il s'ouvre aujourd'hui.
00:42:44Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
00:42:46Dans quel état d'esprit je suis ?
00:42:48Je suis dans un état d'esprit qui consiste à dire
00:42:50que la France rencontre une grande difficulté.
00:42:52Elle a un endettement, je ne vais pas y revenir,
00:42:55à plus de 110 % de son PIB,
00:42:57un déficit budgétaire qui est à plus de 178 milliards,
00:43:00180 milliards.
00:43:02Donc, Michel Barnier trouve une situation,
00:43:04soyons honnêtes, compliquée.
00:43:07Ensuite, il faut donc trouver des ressources
00:43:10pour éviter de laisser la dette dériver
00:43:13et le déficit budgétaire s'accroître.
00:43:16On en est d'accord.
00:43:17Quel est le partage
00:43:19entre ce que doit être l'impôt supplémentaire ?
00:43:21Et il faut des impôts.
00:43:22Il faut des impôts.
00:43:24Bien sûr. Moi, je suis un partisan, par exemple,
00:43:26d'un retour à un IISF conçu, construit...
00:43:29Des impôts pour les plus riches ?
00:43:31Ou il faut des impôts pour tout le monde ?
00:43:33Non, des impôts pour les plus riches.
00:43:34Et il faut éviter la cavalcade des taxes et des impôts, par contre.
00:43:38Il faut fixer un objectif, un impôt,
00:43:41et arrêter qu'à chaque dépense qu'on veut faire,
00:43:43ça, c'est le Nouveau Front Populaire,
00:43:45je crée une taxe, je crée un impôt,
00:43:46parce que ça, ça marchera pas.
00:43:48Je veux faire la retraite à 60 ans,
00:43:49il suffit d'augmenter les cotisations dans les entreprises.
00:43:52Il y a 60 000 entreprises qui ferment aujourd'hui
00:43:55avec des difficultés, ça, ça compte pas, on s'en fout.
00:43:57Donc, il y a un moment, un peu de responsabilité.
00:43:59Donc, le budget du NFP, vous n'êtes pas d'accord ?
00:44:01Le budget du Nouveau Front Populaire,
00:44:02il a été voté à l'Assemblée, vous n'êtes pas d'accord ?
00:44:04Si on était dans une économie totalement fermée
00:44:06et pas une économie de marché,
00:44:07c'est-à-dire que ce que vous produisez,
00:44:09eh bien, d'autres peuvent le produire,
00:44:11peut-être avec la même qualité, à moins cher.
00:44:14Les gens, ils vont chercher le consommateur moins cher.
00:44:16Ça, on connaît, d'ailleurs, pour revenir à l'agriculture,
00:44:18on sait comment ça se passe.
00:44:19Donc, il y a un moment, il faut être sérieux.
00:44:21Là, sur les collectivités, quel est le problème ?
00:44:24C'est que dans l'avenir,
00:44:26moi, je suis devenu, de plus en plus,
00:44:28en y réfléchissant, je l'ai écrit,
00:44:30éco-keynésien,
00:44:31c'est-à-dire qu'on a un enjeu d'investissement.
00:44:34Alors, quand je dis je suis devenu,
00:44:35il y en a d'autres, hein, Draghi, enfin, je vois bien.
00:44:37Tout le monde se pose cette question.
00:44:39C'est l'investissement qui est la clé
00:44:41du changement de notre modèle et de notre compétitivité de main
00:44:44et de notre souveraineté.
00:44:46Il faut préciser, éco-keynésien,
00:44:47c'est que vous voudriez que l'Europe, la France
00:44:49et les collectivités en France
00:44:51investissent 60 milliards d'euros par an
00:44:55dans la transition énergétique.
00:44:56Ce qui a demandé Pizani.
00:44:57Oui, mais avec quel argent, aujourd'hui ?
00:44:59Justement, vous avez un ISF
00:45:00que vous pouvez concentrer sur un certain nombre de choses.
00:45:02Il faut faire des économies de dépenses
00:45:04et il faut lisser la baisse du déficit budgétaire
00:45:08parce que si on va trop vite, on tue la croissance.
00:45:11Là, c'est trop, ce que demande Michel Barnier,
00:45:12les 60 milliards des déforts.
00:45:13Là, on trouve que sur des collectivités
00:45:15comme la mienne et sur d'autres,
00:45:16c'est plusieurs, c'est entre 5 et 10 points d'impôt.
00:45:21Alors, Michel Barnier...
00:45:22L'équivalent, si on augmentait de 5 à 10 points d'impôt,
00:45:24c'est ce que vous pensez...
00:45:25Mais qu'est-ce que ça veut dire pour Le Mans, par exemple ?
00:45:26Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:45:2813 millions d'euros sur les deux collectivités.
00:45:29Donc, moi, je ne peux pas concevoir ça
00:45:31avec, en plus, par exemple, un retour sur ce qu'avait été promis
00:45:35l'engagement de l'État quand ils ont supprimé la taxe d'habitation.
00:45:38Qu'est-ce que... Voilà, on peut revenir.
00:45:39Il y a encore quelqu'un, il n'y a pas très longtemps,
00:45:41il y a trois, quatre semaines, j'étais sur le marché,
00:45:43qui me dit, est-ce que vous allez augmenter la taxe d'habitation ?
00:45:45J'imagine qu'elle a été supprimée.
00:45:46Comme quoi, vous supprimez un impôt, bon...
00:45:48Vous avez vu, dans la tête des gens, ce n'est pas si simple.
00:45:50Donc, ça a été supprimé, 23, 24 milliards d'euros
00:45:54tous les ans à verser en compensation.
00:45:56Est-ce que vous allez devoir monter la taxe foncière, pour le coup ?
00:45:58Oui, une part, même si la taxe foncière a augmenté,
00:46:01c'est 10, 12 milliards, c'est la moitié des 23.
00:46:04Donc, de toute façon...
00:46:05Non, mais est-ce que vous vous dites, avec les 5 milliards,
00:46:07je vais devoir augmenter la taxe foncière ?
00:46:08Non, mais pour l'instant, non, je ne dis pas ça.
00:46:09Je dis que le Sénat, alors, on est au Sénat,
00:46:12c'est quand même le bicameralisme français,
00:46:16c'est qu'il y ait une chambre qui représente les collectivités.
00:46:19Cette fois-ci, contrairement à ce qui s'est passé,
00:46:21il serait quand même temps que cette chambre, le Sénat,
00:46:23alors, j'ai vu que M. Larcher a fixé moins...
00:46:2750 %, de 5 à 2 milliards.
00:46:29C'est ce que vous demandez au Sénat, de réduire la facture de 50 % ?
00:46:32Il le fait uniquement sur le fonds de réserve,
00:46:34c'est-à-dire sur la part qui est directement prélevée,
00:46:36mais je vais prendre un exemple, la TVA,
00:46:38qui était chargée de compenser la disparition de la taxe d'habitation
00:46:44pour les métropoles, pour investir.
00:46:45La métropole, c'est le lieu de l'investissement.
00:46:48Cette TVA, elle est bloquée aujourd'hui,
00:46:50ce qui fait qu'on va perdre 2 millions, pour ce qui nous concerne,
00:46:53sur ce blocage de la TVA.
00:46:54C'est parfaitement scandaleux
00:46:56qu'un an après une réforme et un engagement de l'État
00:46:59à compenser la perte d'autonomie fiscale
00:47:02qui était donnée par la taxe d'habitation,
00:47:04eh bien, on fasse des mesures qui rabotent ce qui était prévu.
00:47:06C'est ce qui explique aussi la bataille de chiffres entre vous.
00:47:09Michel Barnier, le gouvernement demande un effort en collectivité
00:47:13de 5 milliards d'euros.
00:47:15André Léniel, le 1er vice-président
00:47:17de l'Association des maires de France, dit
00:47:19non, non, non, ce ne sera pas 5 milliards,
00:47:20c'est plus de 11 milliards d'efforts demandés.
00:47:23Vous, vous êtes dans un texte qui a été publié
00:47:26sur le site de West France, vous parlez de 10 milliards.
00:47:29C'est quoi, le bon chiffre ?
00:47:30Si vous prenez les 5 milliards de prélèvements,
00:47:32c'est le fonds de réserve, c'est un prélèvement direct.
00:47:34Ça, c'est les 5 milliards, mais ça va plus loin.
00:47:36Ça donne quoi sur Le Mans et sur la métropole ?
00:47:39Ça, ça donne 3,9 millions pour la ville,
00:47:423,7 millions pour la métropole, de prélevés.
00:47:46C'est-à-dire qu'on ne nous donne pas, sur la dénotation,
00:47:49on enlève 4 millions à chaque collectivité.
00:47:53Ce qui fait que, d'ailleurs, c'est important,
00:47:54d'autres collectivités n'auront rien.
00:47:56Je prends Angers, à côté du Mans, par exemple,
00:47:58pour des raisons de critères qui ont été mis en place,
00:48:02ne sera pas prélevé.
00:48:04Donc, mettons ça de côté.
00:48:054 millions, 4 millions, ça fait 8 millions.
00:48:07Ensuite, je vous ai dit la part de la TVA,
00:48:10qui est bloquée, donc là, c'est 2 millions de plus.
00:48:13Ensuite, vous avez le fonds de compensation de la TVA,
00:48:15c'est-à-dire que quand une collectivité a investi,
00:48:18elle paye de la TVA, l'État lui en rembourse une partie.
00:48:21C'était 16 % avant les mesures Barnier,
00:48:24c'est 14 % après, dont c'est des recettes en moins.
00:48:27Donc, c'est comme ça qu'il faut calculer,
00:48:29plus la question des retraites
00:48:32de la fonction publique territoriale.
00:48:33Ce qui est vrai, c'est que le nombre de retraités augmentant,
00:48:36le nombre de salariés dans les collectivités
00:48:39étant dans un rapport de plus en plus défavorable,
00:48:42il y a une question qui est posée sur les cotisations.
00:48:44Par exemple, là, je suis d'accord pour dire,
00:48:45il faut qu'on se pose cette question.
00:48:47Pour en revenir à la gauche qui dit à chaque fois qu'il y a...
00:48:50Si je veux faire la retraite à 60 ans,
00:48:52j'augmente les cotisations.
00:48:53Là, on a un sujet sur les cotisations
00:48:55liées aux collectivités territoriales.
00:48:59Pendant des années, le financement des collectivités territoriales
00:49:02a permis de financer le régime général.
00:49:04Aujourd'hui, on voit bien qu'il faut qu'on trouve un équilibre.
00:49:06Bon, discutons.
00:49:07Qu'est-ce que vous attendez de Michel Barnier jeudi ?
00:49:10Vendredi, il a dit au département
00:49:12qu'il allait baisser significativement l'effort
00:49:13qu'il allait leur demander.
00:49:14Est-ce que vous dites qu'il faut qu'il dise la même chose
00:49:16pour les communes ?
00:49:16– Attendez, ce serait la moindre des choses, quand même.
00:49:19Là, j'entends que les départements ont des difficultés,
00:49:23et pour certains, assez sévères,
00:49:25sachant que c'est souvent un transfert qui s'opère
00:49:29avec des départements qui font de l'action sociale.
00:49:31Je l'entends, j'ai parfaitement compris.
00:49:33Enfin, il ne faut pas considérer
00:49:34qu'il n'y a que les départements qui ont des difficultés.
00:49:36Je vous reprends ce que je vous ai dit.
00:49:38Vous voyez bien que c'est l'équivalent en prélèvement
00:49:43de ce que je déciderais si je faisais 10 à 12 points d'impôt en plus.
00:49:48Là, vous entendiez parler du pays, si je puis dire.
00:49:52Donc, il ne faut quand même pas exagérer.
00:49:54Et donc, il doit prendre en compte ce que demandent les collectivités.
00:49:58Et le Sénat, qui est la chambre des collectivités,
00:50:03doit aussi se préoccuper des collectivités.
00:50:06– On termine en parlant du PS.
00:50:07– Oui, juste une dernière question, et puis on va faire le lien.
00:50:09Vous regrettez d'avoir refusé d'entrer au gouvernement Barnier, aujourd'hui ?
00:50:12Vous auriez pu dire tout ça de l'intérieur ?
00:50:13– Non, je ne regrette pas, parce que de toute façon,
00:50:14quand je l'ai décidé, je savais ce que je décidais.
00:50:18Moi, je connais bien Michel Barnier.
00:50:20On a été au Parlement, quand il était commissaire,
00:50:22j'étais vice-président du parti socialiste...
00:50:25– Mais tout ce que vous exposez ce matin,
00:50:26vous auriez pu le porter de l'intérieur
00:50:27si vous aviez été au gouvernement.
00:50:29Ça, vous ne le regrettez pas ?
00:50:30– Vous voyez bien que de l'intérieur,
00:50:33aujourd'hui, les contradictions qui existent,
00:50:36la manière dont tout ça se passe,
00:50:37enfin, si je prends simplement le ministre de l'Intérieur,
00:50:40puisque vous parlez de l'intérieur,
00:50:42je ne suis quand même pas sur ses positions.
00:50:44Je me serais retrouvé dans un gouvernement,
00:50:45être obligé de faire quoi ?
00:50:46Semblant de dire que je ne suis pas d'accord,
00:50:48tout en disant que je suis d'accord ?
00:50:49Non, moi, je préfère être clair, j'ai toujours été clair.
00:50:52Si je m'engage quelque part, c'est que je sais où on va
00:50:55et à quelles conditions on s'engage.
00:50:58Bon, et là, Michel Barnier, lui, il a une responsabilité, il gère...
00:51:01– Ça veut dire que vous auriez pu travailler avec Michel Barnier,
00:51:03mais c'est Bruno Rotailleau qui a bloqué votre entrée au gouvernement ?
00:51:05– Non, mais c'est le contexte général.
00:51:07Moi, je considère que Michel Barnier,
00:51:08je l'ai dit d'ailleurs dans un texte aussi,
00:51:11a un, deux atouts majeurs, deux, l'expérience,
00:51:14et il l'a montré d'ailleurs quand Gabriel Attal a voulu un peu l'enquiquiner,
00:51:19deux, il a l'avantage pour l'instant de ne pas avoir de majorité alternative,
00:51:24donc il peut, voilà, il va faire ce qu'il va faire,
00:51:26mais il faut qu'il écoute les collectivités.
00:51:27– Deux dernières questions.
00:51:28– Un mot sur l'EPS, l'EPS a lancé une nouvelle campagne d'adhésion hier,
00:51:31le parti revendique 47 000 adhérents à jour de cotisation,
00:51:34dont 7 000 nouveaux depuis l'annonce de la dissolution.
00:51:37Quelle est la ligne de ces nouveaux venus, selon vous ?
00:51:39– Je n'en sais rien.
00:51:39– Vous ne savez pas ? Ça vous intéresse encore ou non ?
00:51:41– Oui, ça m'intéresse encore, ça m'intéresse,
00:51:44en me disant qu'aujourd'hui, ce parti,
00:51:48qu'est-ce qu'il… si on devait dire où est l'EPS
00:51:53et qu'est-ce qu'incarne le parti socialiste aujourd'hui ?
00:51:56De différents, de ce qu'on peut dire les Verts, la France insoumise,
00:52:02et les Verts étant de plus en plus d'ailleurs complètement collés
00:52:05sur une ligne politique, Madame Tourdellier, Madame Rousseau,
00:52:08sur la ligne politique de la France insoumise.
00:52:10Qu'est-ce qu'on dirait ? C'est quoi ?
00:52:12Politiquement, économiquement, écologiquement ?
00:52:16Moi, je porte, je vous l'ai dit, l'éco-keynésiennisme,
00:52:18c'est-à-dire l'idée que l'investissement dans la politique keynésienne
00:52:22était là pour relancer une demande,
00:52:24dans les infrastructures, c'est la demande publique.
00:52:26Là, on a un besoin impérieux d'investir dans la transition,
00:52:31dans le changement de modèle de développement.
00:52:33Je vous le dis ce matin, vous l'avez entendu une fois.
00:52:36Ça, c'est quelque chose que vous pourriez porter à l'intérieur du parti ?
00:52:39Représenter une nouvelle motion ? Vous êtes pour un congrès rapide ?
00:52:42Je veux dire, le congrès, c'est des batailles de partis,
00:52:46c'est des batailles de direction.
00:52:48Vous pourriez porter à nouveau une motion ?
00:52:50J'ai déjà fait, moi.
00:52:51Vous pourriez recommencer ?
00:52:52Je vais aider ceux qui vont se présenter à essayer de changer de ligne.
00:52:56Mais qui va défendre votre ligne ?
00:52:58Qui ? Il y avait Hélène Geoffroy, que j'avais soutenue.
00:53:01Celle qui va se présenter contre Olivier Faure ?
00:53:02Il y a des gens qui sont en train de se regrouper,
00:53:04Nicolas Maillot-Rossi.
00:53:05La seule question qu'il faut qu'ils se posent,
00:53:08c'est qui, à la place d'Olivier Faure, est pour quelle ligne ?
00:53:12C'est la question qu'on vous pose.
00:53:14Qui, à la place d'Olivier Faure ?
00:53:16Je peux décliner tout ça avec beaucoup d'autres...
00:53:18J'ai écrit plusieurs textes,
00:53:20j'ai écrit un texte très intéressant que je vous invite à lire,
00:53:23passé de la gauche de rupture à la gauche de transformation,
00:53:26qui est sorti dans le point...
00:53:27Est-ce que Carole Delga, par exemple, qui ne ferme pas la porte,
00:53:30pourrait être la prochaine Premier secrétaire du Parti socialiste ?
00:53:33Il faut que ceux qui veulent devenir Premier secrétaire
00:53:35se mettent d'accord. Il en faut un ou une.
00:53:37Et là, il y en a trop ?
00:53:39Je constate, vous avez vu qu'à la rentrée,
00:53:41il y a eu Karine Boiragne, il y a eu Carole Delga,
00:53:44il y a eu Hélène Geoffroy, il y a eu Raphaël Cluxman,
00:53:48tout le monde faisant sa petite réunion.
00:53:50Le vrai problème, c'est pourquoi faire ?
00:53:53Où on va ? Quel est le projet ?
00:53:54C'est ça, le sujet. C'est ça, mon sujet.
00:53:57Et je dis simplement une chose.
00:53:58J'ai vu que Bernard Cazeneuve avait lancé l'idée
00:54:01qu'il allait présenter un projet à l'été.
00:54:03J'ai toujours proposé des assises de la gauche
00:54:06pour essayer de réfléchir, justement, programmatiquement
00:54:09et de manière... sur la question du projet.
00:54:12Donc, moi, j'écrirai aussi un projet
00:54:15qui s'appellera Allons enfants de la patrie.
00:54:17Dernière question sur François Hollande.
00:54:19Il pourrait être celui qui incarne cette alternative ?
00:54:22Faut-il, je reviens à ce que je disais tout à l'heure,
00:54:25incarner quelque chose aujourd'hui ?
00:54:27Faire en sorte qu'on soit compris dans ce qu'on veut faire.
00:54:31C'est pas simplement des histoires de boutique,
00:54:34c'est pas simplement des histoires d'unité pour l'unité,
00:54:37qui est la question, c'est ce que j'ai écrit.
00:54:39C'est une camisole, aujourd'hui.
00:54:41Si vous êtes pas dans l'unité, c'est que vous êtes pour la désunion,
00:54:44si vous êtes pour la défaite, si vous êtes dans l'unité,
00:54:47c'est que vous êtes pour la victoire,
00:54:49et encore, avec l'échec au bout du compte,
00:54:51puisque la ligne n'est pas la bonne, mais on discute où de la ligne ?
00:54:54C'est Jean-Luc Mélenchon qui la donne, aujourd'hui.
00:54:57Serions honnêtes.
00:54:58C'est Jean-Luc Mélenchon qui définit la ligne du PS ?
00:55:01Le soir des élections législatives, quand il arrive et qu'il dit
00:55:05que c'est tout le programme, et voilà, c'est tout.
00:55:08Tout le monde derrière a suivi, il a regardé ce qui s'est passé.
00:55:11Quelle est l'originalité d'un programme
00:55:13qui, à chaque nouvelle dépense, d'ailleurs, ça a été dit,
00:55:16c'est une taxe ou un impôt ?
00:55:18Allez-y devant les Français, vous allez voir ce que ça va donner.
00:55:21Le Fol, merci beaucoup d'avoir été notre invité.
00:55:24A plus vite, c'est là.
00:55:26Mais nous aussi. On regarde la Une de Ouest-France.
00:55:29Y a pas que des mauvais points.
00:55:30Des Ukrainiens effusés par 1 000 jours de guerre.
00:55:33C'est à la Une de Ouest-France.
00:55:35Merci, Stéphane. A la semaine prochaine.
00:55:37On passe au Club des Territoires. On reparle du Congrès des mères.
00:55:41Je vais casser le...
00:55:42SOUS-TITRAGE ST' 501
00:55:52Vous présentez
00:55:54le Club des Territoires.
00:56:01Avec nous pour ce Club, Pablo Piovivien.
00:56:03Bonjour, Pablo. Merci beaucoup d'être la rédacteure en chef
00:56:07de la revue Regards et Louis Morin.
00:56:09Merci d'être la journaliste politique et réalisateur.
00:56:12On va parler du budget de la Sécurité sociale,
00:56:14examiné depuis hier au Sénat.
00:56:16Le gouvernement annonce que les médicaments
00:56:18et les consultations seront moins remboursés
00:56:21de l'année prochaine.
00:56:22On va parler du Congrès des mères, qui s'ouvre aujourd'hui.
00:56:25Audrey, dans quel état d'esprit sont les mères ?
00:56:27Une large majorité des mères estime
00:56:29que leur mandat est usant pour leur santé.
00:56:32On en parlera plus tard.
00:56:33On voit ça dans quelques instants.
00:56:35D'abord, la colère des agriculteurs.
00:56:37C'est l'actualité dans nos régions.
00:56:46L'actualité dans nos régions avec nos partenaires
00:56:49régionales est à la une de vos quotidiens régionaux.
00:56:52C'est cette colère des agriculteurs.
00:56:54On va à Privas, en Ardèche,
00:56:56où on retrouve Laure Fumas.
00:56:57Bonjour, Laure. Merci d'être avec nous,
00:56:59chef d'agence pour le Dauphiné libéré.
00:57:02Le mouvement continue.
00:57:03A quoi faut-il s'attendre dans vos départements
00:57:06de la Drôme et de l'Ardèche ?
00:57:08Aujourd'hui, on devrait revenir
00:57:10à une situation quasiment normale en Drôme-Ardèche.
00:57:13La FDSEA et les GIA ne devraient pas reconduire
00:57:17leur mouvement d'hier.
00:57:19Aujourd'hui, ce sera plutôt la Confédération paysanne,
00:57:22le syndicat de gauche de la Drôme,
00:57:24qui va manifester contre le Mercosur
00:57:26à partir de 14h à Valence.
00:57:27Ca devrait occasionner probablement des bouchons.
00:57:30Quelle était l'ampleur de la mobilisation hier ?
00:57:33On voit la une de votre journal.
00:57:35Il a été beaucoup suivi, le mouvement ?
00:57:37Oui.
00:57:38A peu près 90 agriculteurs ont été mobilisés
00:57:41un peu partout sur les ponts entre Drôme et Ardèche,
00:57:44sur les ponts qui permettent de traverser le Rhône.
00:57:47Dans ces deux départements, on a tendance à vivre dans l'un
00:57:50et à travailler dans l'autre.
00:57:52Ce sont des points névralgiques de circulation.
00:57:54Les actions des agriculteurs, même si elles n'étaient pas bloquantes,
00:57:58ont occasionné de gros bouchons.
00:58:00Ils ont réalisé des opérations escargots
00:58:02et de gros bouchons se sont formés dans l'après-midi
00:58:05jusque vers 17h.
00:58:06La colère, elle est surtout ardèchoise.
00:58:09Le département de l'Ardèche a été rebaptisé la Dèche
00:58:12par les agriculteurs.
00:58:13Ils s'étaient réunis dans le nord,
00:58:16entre Sarraz et Saint-Ballier,
00:58:18au centre, à Valence, évidemment,
00:58:20et plus au sud, entre Le Pouzin et L'Auriole,
00:58:23un nouveau point névralgique qui avait déjà été pris d'assaut
00:58:26par les Gilets jaunes en leur temps.
00:58:28La volonté des agriculteurs en Drôme-Ardèche,
00:58:31c'est de ne pas pénaliser la population.
00:58:33Donc, contrairement à ce qui a été fait en début d'année,
00:58:36ils ne prévoient pas de bloquer l'autoroute A7.
00:58:39Ils prévoient plutôt des opérations escargots
00:58:43et d'intervenir sur les ponts.
00:58:46Ils demandent, comme partout en France,
00:58:49d'être mieux payés.
00:58:51Ils sont contre l'accord avec les pays d'Amérique du Sud.
00:58:54Ils demandent qu'on arrête de les prendre pour des criminels.
00:58:58Les jeunes agriculteurs résument bien leur état d'esprit.
00:59:02Ils disent, agriculteurs, on en rêve enfant,
00:59:05on en crève adulte.
00:59:06Fin octobre, en Ardèche,
00:59:09ils avaient déjà commencé à faire entendre leur colère.
00:59:12Ils avaient bâché des radars, ils avaient muré la préfecture.
00:59:16Dans la Drôme, ils ont carrément déposé un radar
00:59:18devant les grilles de la préfecture.
00:59:20Donc, la colère est bien là, on peut s'attendre à ce que ça dure,
00:59:23mais pas de blocage, a priori.
00:59:25Merci beaucoup, Laure.
00:59:26Merci d'avoir été avec nous, la Une du Dauphiné.
00:59:29Les agriculteurs, toujours en colère.
00:59:31C'est à la Une de votre journal.
00:59:34Louis, un mot, et plus qu'un mot, d'ailleurs,
00:59:36sur cette colère des agriculteurs.
00:59:38C'est à la Une de la presse régionale.
00:59:39Ça fait évidemment l'actualité dans nos régions.
00:59:41Ils ont allumé des feux de la colère hier un peu dans tout le pays.
00:59:46C'est un an, moins d'un an après leur précédente mobilisation
00:59:49où Gabriel Attal avait fait beaucoup de promesses
00:59:52qui ont été en grande partie tenues.
00:59:54C'est ce que dit le gouvernement.
00:59:55Est-ce que vous comprenez, du coup,
00:59:57que les agriculteurs se remobilisent à nouveau ?
00:59:59C'était en janvier dernier, effectivement,
01:00:01où on se souvient de ces mobilisations agricoles
01:00:04qu'avait Emmaillé,
01:00:06qui se retrouvaient sur l'ensemble du territoire.
01:00:09Et Gabriel Attal avait tout de même réussi
01:00:11à calmer la colère en un temps record.
01:00:1370 propositions.
01:00:15Il y a eu quand même un plan massif d'aide,
01:00:17à l'époque, qui avait été octroyé.
01:00:20Il y a eu également un projet de loi
01:00:23qui est passé à l'Assemblée nationale
01:00:25avant la dissolution,
01:00:26qui va arriver d'ailleurs au Sénat en janvier.
01:00:30Donc, il y a eu quand même toute une série d'avancées
01:00:32qui avaient permis, en effet,
01:00:33de calmer la colère des agriculteurs.
01:00:35Mais le problème, c'est que la colère des agriculteurs,
01:00:38on ne peut pas la résoudre avec quelques mesures
01:00:42conjoncturelles, et les mesures plus profondes,
01:00:44par définition, elles mettent plus de temps à aboutir,
01:00:47parce que, justement, elles nécessitent un projet de loi.
01:00:50Donc, les aides qui sont passées en début d'année
01:00:55que le gouvernement a pu décréter, très bien.
01:00:59Ça a permis temporairement de calmer la colère,
01:01:02mais durablement, c'est davantage le projet de loi.
01:01:05Et puis, il y a le Mercosur, actuellement.
01:01:08Le Mercosur, on le sait,
01:01:09avec ce déplacement d'Emmanuel Macron,
01:01:11le Mercosur qui provoque, là aussi, une colère légitime,
01:01:15parce que la question,
01:01:16ce n'est pas tant celle du libre-échange,
01:01:18c'est davantage celle du dumping environnemental.
01:01:20À partir du moment où les normes ne sont pas les mêmes
01:01:23pour nos agriculteurs, en France,
01:01:26que pour les agriculteurs à l'étranger,
01:01:28et qu'on importe les produits sans limitation,
01:01:31effectivement, ça pose problème.
01:01:32On parle du Mercosur dans quelques instants,
01:01:34mais ça fait beaucoup partie des raisons de la colère,
01:01:37mais pas que.
01:01:38Il y a aussi la question des normes, la question des revenus.
01:01:42Gabriel Attal, effectivement, avait fait des promesses,
01:01:44mais le texte s'est retrouvé bloqué au Parlement.
01:01:46Est-ce que les agriculteurs ont été victimes de la dissolution ?
01:01:48Ils ont aussi été victimes de la dissolution,
01:01:52comme les élus dont on parlera tout à l'heure.
01:01:54Il y avait un texte sur le statut d'élu
01:01:56qui n'a pas pu non plus voir le jour,
01:01:58comme le texte sur la fin de vie.
01:01:59Il y a plein de textes qui ont été victimes de cette dissolution.
01:02:03Juste un mot, quand même, sur les promesses de Gabriel Attal.
01:02:07J'écoutais l'autre jour le patron de la FNSEA,
01:02:12Arnaud Rousseau, qui disait que lui...
01:02:16Je ne sais pas comment il a compté,
01:02:19mais lui, il a dit que c'est 36 % des annonces,
01:02:22des promesses faites par Gabriel Attal qui ont été tenues.
01:02:24Donc, on est quand même un peu en dessous des 50 %.
01:02:27Et après, il faut voir dans le détail.
01:02:28Exactement, il y a une bataille de chiffres sur ces promesses,
01:02:32même s'il y avait certaines promesses
01:02:33qui étaient quand même assez floues,
01:02:34qui n'étaient pas exactement ni des espèces antétribuchantes
01:02:37ni des textes de loi très particuliers et très précis
01:02:41dans ce qu'avait annoncé Gabriel Attal.
01:02:44Ça s'explique justement par le texte de loi.
01:02:45C'est-à-dire que le texte de loi, l'effort a été fait.
01:02:49Je veux dire, Gabriel Attal a fait le travail là-dessus.
01:02:51On ne peut pas lui retirer le fait
01:02:53que le texte de loi ait été présenté à l'Assemblée nationale.
01:02:55Après, le texte de loi, il n'est pas encore adopté définitivement,
01:02:59mais ça, ce n'est pas de sa faute.
01:03:00Sauf que, comme l'a très bien dit Louis tout à l'heure,
01:03:03notre agriculture, mais globalement toutes les agricultures,
01:03:06font face à des crises qui sont structurelles.
01:03:08Et donc, essayer de vider la mer avec une petite cuillère,
01:03:11ce n'est souvent pas suffisant.
01:03:13Et je comprends, il y a trois points sur lesquels les agriculteurs,
01:03:17lorsqu'on écoute les jeunes agriculteurs,
01:03:19la FNSEA ou la Confédération paysanne,
01:03:22il y a trois points sur lesquels ils reviennent tout le temps.
01:03:24C'est les revenus, un excès de normes, notamment européennes,
01:03:28et un problème de concurrence internationale,
01:03:31qu'elles soient européennes ou mondiales.
01:03:33Bon, partant de là, qu'est-ce qu'a proposé le politique ?
01:03:38Eh bien, hélas, pas grand-chose.
01:03:39C'est-à-dire que, sur la question des revenus,
01:03:41il est un peu bloqué, parce qu'il dit,
01:03:42bon, c'est le capitalisme, vous savez, c'est le marché,
01:03:45mais, bonnes gens, qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:03:48Alors, on essaye de mettre en place, d'aider les circuits courts
01:03:50pour essayer de mieux rémunérer les producteurs premiers,
01:03:54essayer d'enlever dans la chaîne de distribution
01:03:57des intermédiaires, etc.
01:03:59Mais, globalement, ils n'ont pas grand-chose à proposer.
01:04:01Sur la question des normes, hélas, on est bloqué, en fait,
01:04:04par toute l'ingénierie européenne,
01:04:06qui fait que, oui, on est obligé de s'adapter,
01:04:10enfin, plutôt d'accepter les contraintes
01:04:13pour que tous les pays européens puissent fonctionner ensemble.
01:04:16Donc, parfois, oui, ça fait beaucoup de paperasse,
01:04:19même si, là, je pense qu'il y a des choses à alléger.
01:04:22Et sur la question de la compétition internationale,
01:04:24le traité qui va être signé ou qui devrait être signé,
01:04:27je ne sais pas où est-ce qu'on en est exactement,
01:04:29du Mercosur, montre bien qu'ils n'ont pas grand-chose à faire
01:04:33de mettre en concurrence les agriculteurs français
01:04:37avec des agriculteurs qui n'ont pas du tout les mêmes normes,
01:04:40qui n'ont pas du tout le même...
01:04:42où il n'y a pas du tout le même coût du travail
01:04:44dans les pays sud-américains.
01:04:45Audrey va nous expliquer où on en est.
01:04:46Spécialiste de ces questions européennes,
01:04:48on en est où avec ce Mercosur ?
01:04:49Est-ce que l'Union européenne va le signer ?
01:04:51Est-ce que la France peut s'y opposer ?
01:04:52Alors, pour l'instant, le traité, il était bloqué,
01:04:55mais il est poussé par plusieurs pays.
01:04:57Il est poussé par l'Allemagne,
01:04:58qui y voit un débouché pour ses voitures.
01:05:00Il est poussé par l'Espagne,
01:05:02qui y voit un accès aux matières premières
01:05:04qui vont nous permettre de faire la transition écologique,
01:05:06comme le lithium, par exemple,
01:05:07dont les sous-sols des pays du Mercosur sont très riches.
01:05:11Donc, c'est poussé, et la Commission européenne
01:05:13espère faire adopter ce traité avant la fin de l'année.
01:05:18Alors, pour l'instant, la France peut le bloquer en l'État
01:05:21parce que c'est un accord commercial,
01:05:22mais c'est aussi un accord politique.
01:05:24Et quand on touche à ces sujets comme la politique,
01:05:27il faut l'unanimité, et donc, un pays peut le bloquer.
01:05:30Alors là, l'idée qui est poussée au niveau européen
01:05:32par les pays qui veulent que ça avance,
01:05:34c'est de scinder l'accord,
01:05:35de faire un côté politique qui serait sacrifié
01:05:38et de faire un côté commercial.
01:05:40Et là, comme on a transféré nos compétences sur le commerce
01:05:43à l'Union européenne,
01:05:44il n'y aurait besoin que de la majorité qualifiée.
01:05:46Ça veut dire au moins 15 pays
01:05:48qui représentent 65 % des habitants de l'Union européenne.
01:05:52Alors, la France, elle peut s'y opposer,
01:05:54mais il faut un nombre certain d'habitants.
01:05:56Dans son camp, elle a la Pologne, qui est un grand pays,
01:05:58elle a les Pays-Bas, mais ça ne fait pas lourd,
01:06:01d'autant qu'en face, je l'ai dit,
01:06:03il y a l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Portugal qui poussent.
01:06:07Et donc...
01:06:08Il y a peut-être un peu changé d'avis, l'Italie, non ?
01:06:10L'Italie qui est peut-être un peu en train de changer d'avis,
01:06:12poussée par ses agriculteurs,
01:06:13mais en fait, le résultat, ce sera peut-être les manifestations,
01:06:16et ça, les agriculteurs français l'ont bien compris.
01:06:18Ils essayent de mobiliser les agriculteurs d'Italie,
01:06:21les agriculteurs frontaliers en Espagne, en Allemagne,
01:06:23pour essayer justement de faire tâche d'huile
01:06:25et de faire pression sur les différents gouvernements.
01:06:27Oui, et puis il y a quelque chose qu'il faut...
01:06:29Évidemment, auquel il faut penser, c'est le sentiment anti-européen.
01:06:33C'est-à-dire qu'à partir du moment où l'Union européenne
01:06:35négocie des traités de libre-échange, et c'est très bien,
01:06:37parce que comme Audrey vient de le dire,
01:06:39il y a énormément d'autres domaines dans le Mercosur.
01:06:43Il y a certains domaines dont on pourrait tirer parti.
01:06:46Voilà, on n'est pas que désavantagé,
01:06:49évidemment, par un traité de libre-échange.
01:06:50Sinon, on ne s'y engagerait pas.
01:06:52Notamment pour la France, les producteurs de vin
01:06:54et les producteurs de lait seraient très intéressés finalement...
01:06:56Ça, c'est pour l'agriculteur, mais après, il y a tous les services aussi.
01:06:59Il y a toute une partie services dans le traité.
01:07:01Mais effectivement, sur l'agriculture, ça pose un véritable sujet.
01:07:05L'agriculture, si vous voulez,
01:07:06moi, je ne crois pas en la théorie fataliste,
01:07:08comme quoi il n'y a pas de solution pour les agriculteurs.
01:07:11Il y a évidemment une solution pour les agriculteurs,
01:07:14comme d'ailleurs dans tous les autres domaines
01:07:15qui souffrent de la mondialisation.
01:07:17La solution, c'est quoi ? C'est de gagner en valeur ajoutée.
01:07:20C'est l'innovation.
01:07:21C'est de dire, voilà, l'agriculture française,
01:07:23ça ne peut pas être une agriculture de masse, à bas coût,
01:07:26comme le font un certain nombre de pays étrangers.
01:07:29Donc, ça veut dire évidemment aller de plus en plus
01:07:31vers la filière bio, ça veut dire faire des investissements,
01:07:35ça veut dire aussi être accompagné par l'État
01:07:37dans cette transformation.
01:07:38Ça ne peut pas se faire en un claquement de doigts.
01:07:40Et ça, si vous voulez, le problème, c'est que l'Union européenne
01:07:42doit encourager, doit subventionner ces activités,
01:07:46mais doit aussi protéger de manière à ce que les normes
01:07:48qu'on impose évidemment au sein de l'Union européenne
01:07:51soient évidemment imposées aussi à l'importation.
01:07:54Si l'Union européenne ne le fait pas,
01:07:55on ne passera pas à côté du sentiment antiéropéen
01:07:57qui se développe.
01:07:59Et Pablo Emmanuel Macron, il est en Amérique latine,
01:08:00il répète depuis plusieurs jours que la France n'est pas isolée.
01:08:03Est-ce qu'il sera en mesure de s'opposer à ce traité ?
01:08:06Alors, j'avoue que la parole d'Emmanuel Macron
01:08:08sur ce traité du Mercosur, je ne la comprends pas trop.
01:08:11En février dernier, il avait été très catégorique.
01:08:13Pendant la crise agricole,
01:08:16il avait dit que les négociations sont stoppées,
01:08:19ça y est, c'est fini, on n'en parle plus du traité
01:08:20avec le Mercosur.
01:08:22C'était en février dernier, et là, j'ai découvert à la rentrée
01:08:25qu'en fait, pas du tout, les pourparlers avaient continué,
01:08:27notamment pendant l'été, et qu'un texte allait être proposé
01:08:32à signature, comme ça a été présenté par Audrey.
01:08:34Alors, ils vont le saucissonner pour essayer de trouver…
01:08:36En fait, ça, c'est une façon de passer
01:08:38les fourches codines de l'unanimité, c'est tout.
01:08:42Mais du coup, la parole de la France
01:08:45qu'il avait engagée en février, en disant que les accords,
01:08:47les réflexions sur l'accord avaient été stoppées,
01:08:52sont complètement fausses.
01:08:53Donc là, je ne sais pas ce qu'il raconte.
01:08:56C'est-à-dire que s'il dit, oui, oui, mais vous savez,
01:08:58moi, je me bats, vous savez, on va essayer de trouver
01:09:00une majorité pour pas que…
01:09:01Bon, vu ce qui s'est passé en février dernier,
01:09:04je n'ai pas trop… J'ai du mal à donner du crédit
01:09:07à sa parole sur cette question-là précise.
01:09:10Allez, on parle d'une autre colère,
01:09:12c'est celle des élus locaux, le congrès des maires,
01:09:14qui s'ouvre aujourd'hui, des maires qui seraient
01:09:16au bord du burn-out, c'est ce que révèle une enquête
01:09:19publiée par le journal Le Parisien. Andrée ?
01:09:20Oui, 83 % des maires estiment que leur mandat
01:09:23est usant pour leur santé, selon une étude pilotée
01:09:26par le Centre de sociologie des organisations
01:09:28et soutenue par l'Association des maires de France.
01:09:30C'est énorme, mais ça ne s'arrête pas là.
01:09:32Plus de la moitié d'entre eux sont parfois sujets
01:09:35à des troubles du sommeil du fait de leur fonction.
01:09:3865 % d'entre eux ont parfois des coups de fatigue.
01:09:4169 % ressentent de la lassitude.
01:09:44En cause, les causes sont multiples,
01:09:45il y a un investissement trop conséquent dans leur mandat,
01:09:48des attaques sur les réseaux sociaux et dans la presse,
01:09:50des imprévus perpétuels.
01:09:52À cela s'ajoute un manque de reconnaissance,
01:09:54des incivilités, et pour les maires des plus petites communes,
01:09:57l'impression d'être un peu seuls face aux décisions.
01:09:59Résultat, on observe une crise d'évocation.
01:10:02Depuis 2020, date des dernières élections municipales,
01:10:061 800 maires ont rendu leur écharpe
01:10:08et 29 000 conseillers municipaux ont démissionné,
01:10:11ce qui inaugure rien de bon pour les élections de 2026.
01:10:14Avec cette question, va-t-on avoir au moins un maire dans chaque commune ?
01:10:18Écoutez l'avis du président de l'Association des maires de France.
01:10:22Il y a une expression d'exaspération croissante
01:10:25depuis quelques années et qui arrive presque à ébullition aujourd'hui.
01:10:30Il y a 41 démissions de maires par mois depuis le début du mandat.
01:10:33C'est deux fois plus que la décennie précédente.
01:10:36Et puis, ceux qui s'accrochent, qui ont envie de servir,
01:10:41on a 500 000 élus locaux en France, c'est un trésor.
01:10:4490 % sont totalement bénévoles.
01:10:46Il semble que 2020, 41 par mois.
01:10:48C'est donc dans ce contexte... On est en train de refaire les calculs.
01:10:51C'est donc dans ce contexte de mal-être généralisé
01:10:54chez les élus locaux que l'État demande, on le sait,
01:10:565 milliards d'économies aux collectivités locales.
01:10:59Vous imaginez que la manœuvre est assez mal perçue.
01:11:02Pour le faire savoir et pour montrer ce mal-être,
01:11:04peut-être qu'ils se mettront d'accord sur les chiffres.
01:11:06Une action symbolique sera organisée tout à l'heure
01:11:09lors du congrès de l'AMF, ça se passera à 13h45.
01:11:12Et David Lissnard, le président de l'association,
01:11:14promet qu'elle sera visuellement très forte
01:11:16pour symboliser l'exaspération des maires.
01:11:18Oui, congrès de la colère,
01:11:19dit l'association des maires de France Pas-Blanc.
01:11:21Mais je pense que c'est assez juste.
01:11:23Moi, je lis très souvent,
01:11:25je vais lire les lettres de démission des maires
01:11:29qui quittent leur mandat.
01:11:32J'avoue que c'est assez déchirant à lire
01:11:35et assez dur, et ça rencontre d'une réalité.
01:11:38C'est d'abord qu'il faut le rappeler,
01:11:41les maires, c'est le premier agent politique
01:11:45auquel ont affaire les gens.
01:11:47C'est-à-dire que sur un territoire,
01:11:48en gros, il n'y a pas toujours le député,
01:11:51voire très rarement.
01:11:53L'État n'est pas souvent très présent,
01:11:56notamment en termes de représentants élus ou non.
01:12:01Donc, vous avez le maire
01:12:02qui essaye de gérer sa mairie, etc.
01:12:06Aujourd'hui, on lui rabote, on lui enlève.
01:12:09En fait, ça fait pas mal de temps
01:12:11qu'on lui enlève des moyens d'action.
01:12:14Alors, on lui dit,
01:12:15c'est pas de ses comptes.
01:12:16J'ai lu le rapport de la Cour des comptes,
01:12:18et quelque chose qui m'a profondément énervé.
01:12:20Notamment, ils disent,
01:12:23oui, voilà, depuis dix ans,
01:12:25il y a eu 100 000 fonctionnaires
01:12:27embauchés par les collectivités territoriales
01:12:30en plus, c'est beaucoup trop,
01:12:31il faudrait tous les supprimer, etc.
01:12:33Je trouve ça absolument terrible,
01:12:35parce qu'ils mettent ça en parallèle
01:12:37avec le fait qu'ils n'ont pas eu
01:12:38d'augmentation de leurs compétences.
01:12:39Il n'y a pas eu de nouvelles compétences
01:12:40qui ont été accordées aux collectivités territoriales.
01:12:44Mais ce qu'oublie de dire la Cour des comptes,
01:12:45c'est qu'en fait, les collectivités territoriales,
01:12:48et notamment les communes,
01:12:50s'auto-octroient, en fait, des compétences.
01:12:52C'est-à-dire qu'effectivement,
01:12:54ils n'ont pas, par exemple,
01:12:55la compétence de l'intégration.
01:12:56Eh bien, pour autant, vous avez plein de mairies
01:12:58qui décident d'ouvrir des antennes
01:13:00pour œuvrer à l'intégration
01:13:03de populations étrangères
01:13:06ou éloignées de l'emploi,
01:13:07ou je ne sais quoi, sur leur territoire.
01:13:10Et ça, évidemment, ce n'est pas leur compétence,
01:13:11c'est la compétence de l'État.
01:13:13De la même manière, en matière de sécurité.
01:13:15C'est pas vraiment leur compétence, la sécurité.
01:13:18Eh bien, pour autant, vous avez des villes,
01:13:20parce qu'il y a une défaillance de l'État,
01:13:22qui décident d'avoir une police municipale
01:13:26et qui décident peut-être même
01:13:27d'armer leur police municipale.
01:13:29Et tout ça, c'est pas des compétences.
01:13:31Il n'y a pas eu de transfert de compétence de l'État
01:13:32vers les collectivités territoriales.
01:13:34Mais ils décident de le faire
01:13:35parce qu'ils essayent d'être des bons maires.
01:13:38Et donc, ils s'auto-octroient des compétences
01:13:40pour essayer de faire vivre leur territoire
01:13:43et que les gens sur leur territoire
01:13:45puissent vivre correctement.
01:13:46Et ça, la Cour des comptes l'oublie un peu
01:13:48et je trouve ça pas possible.
01:13:50Donc, il y a un problème général
01:13:52dans la façon... Il faut repenser,
01:13:53remettre le maire au milieu du village.
01:13:56En fait, c'est ça qu'il faut faire.
01:13:57Remettre le maire au milieu du village,
01:13:58lui redonner la possibilité d'agir concrètement,
01:14:02voire parfois souverainement,
01:14:04sur ce qui se passe sur son territoire
01:14:07pour qu'enfin, on puisse avoir un tissu d'élu
01:14:12sur notre territoire qui nous permette
01:14:14de regarder demain avec un peu moins de peur
01:14:17que ça me l'est aujourd'hui.
01:14:18Ce qu'il faut rappeler,
01:14:19c'est qu'il y a d'énormes disparités
01:14:22entre les toutes petites communes,
01:14:24les villages, où effectivement,
01:14:27le maire est forcément au milieu du village
01:14:28parce que c'est l'un des 10 ou des 100 habitants,
01:14:32et puis les communes de taille intermédiaire
01:14:34et les très grosses communes.
01:14:38D'énormes disparités et évidemment,
01:14:40les 1 800 maires qui ont démissionné depuis 2020,
01:14:43les 5 %, c'est essentiellement
01:14:44des maires de toutes petites communes
01:14:46qui se retrouvent seuls au quotidien
01:14:47à devoir tout gérer, mais absolument tout,
01:14:50de l'administratif au problème
01:14:53qu'il peut y avoir sur la voirie,
01:14:55au problème aussi de voisinage,
01:14:56parce qu'il y en a un,
01:14:58ou au problème d'insécurité,
01:14:59qui doivent absolument tout gérer
01:15:02et qui ne sont absolument pas aidés par l'État.
01:15:06Il y a un fort sentiment de déclassement aussi
01:15:09qui est dû, il faut le dire,
01:15:10en partie à la diminution de la population
01:15:13dans l'espace rural et sur lequel,
01:15:15évidemment, il n'y a aucune solution
01:15:16qui est apportée par l'État.
01:15:18Et donc, évidemment, quand on vient demander
01:15:19à ces toutes petites communes
01:15:21qui subissent déjà tout ça depuis des années,
01:15:23de faire un effort supplémentaire,
01:15:25effectivement, la coupe est pleine.
01:15:26L'effort supplémentaire, quel est-il ?
01:15:29C'est 5 %, voilà.
01:15:30C'est ce que demande actuellement Michel Barnier.
01:15:325 milliards, oui.
01:15:335 milliards, pardon.
01:15:35Ce qui correspond à 12,5 %,
01:15:37alors que l'effort global,
01:15:39vous le savez, c'est 20 %,
01:15:41l'effort qui est demandé...
01:15:45Les collectivités territoriales
01:15:46pèsent 20 % de la dépense publique
01:15:48et on leur demande 12,5 % d'économie.
01:15:50Voilà, pardon.
01:15:52Cet effort-là, effectivement, 5 %,
01:15:55pour une commune de taille intermédiaire,
01:15:575 milliards, pardon,
01:15:58pour une commune de taille intermédiaire,
01:16:00c'est acceptable.
01:16:01Pour les toutes petites communes, ça ne l'est pas.
01:16:02La MEF qui dit qu'elle représente moins de 10 % de la date,
01:16:05juste, les collectivités,
01:16:07enfin, les communes, particulièrement,
01:16:09elles ont subi la suppression de la taxe d'habitation.
01:16:12Est-ce que la taxe d'habitation va faire son retour ?
01:16:15On va écouter ce qu'en dit Catherine Vautrin,
01:16:17la ministre du Partenariat avec les Territoires,
01:16:19qui était l'invité ce matin de la matinale de France Inter.
01:16:22Il faut que chacun soit conscient que rien n'est gratuit,
01:16:24pas plus dans une commune que partout ailleurs.
01:16:27Ce qui veut dire que, quelque part,
01:16:29j'habite dans une commune, je participe,
01:16:31ça ne me paraît pas une idée qui doit être écartée.
01:16:35Donc, ça ne s'appellera pas la taxe d'habitation,
01:16:36mais ça s'appellera un nouvel impôt local ?
01:16:38Pas forcément un nouvel impôt local,
01:16:39il faut lier l'usage à une responsabilité d'utilisation.
01:16:42C'est le sujet que nous allons mettre sur la table avec les élus
01:16:45si nous sommes encore là en début d'année.
01:16:49La précision est importante.
01:16:50Donc, Catherine Vautrin, pas de retour de la taxe d'habitation,
01:16:54pas forcément un impôt local,
01:16:55mais quand même une contribution à la participation.
01:16:58Peut-être qu'il y aura quand même un impôt local.
01:16:59Bref, on n'a pas très bien compris la réponse,
01:17:02parce que c'est un impôt qui est à la fois demandé par les maires,
01:17:07parce que ça a été quand même un manque à gagner dans leur budget,
01:17:10qui était assez énorme,
01:17:11mais pour autant, c'est quand même très impopulaire
01:17:14du côté des habitants et des habitantes.
01:17:17Donc, elle essaye...
01:17:18Et David Lyssard, il ne dit pas d'impôt local sur le revenu.
01:17:20Voilà, exactement.
01:17:21Non, mais chacun, en fait, essaye d'avancer ses pions,
01:17:24à la fois avec la casquette de maire,
01:17:26puis à la fois représentant de ses administrés.
01:17:29Donc, c'est un peu complexe.
01:17:32Mais véritablement, je pense que ce qui se passe
01:17:36avec le budget des collectivités territoriales,
01:17:39qui est dépendant de ce qui va se passer au Parlement,
01:17:43c'est les parlementaires qui décident,
01:17:45ce n'est pas les maires qui décident de comment ça se passe,
01:17:48démontrent la logique gouvernementale qui est à l'œuvre.
01:17:51La logique gouvernementale, c'est de faire les fonds de tiroirs.
01:17:54Alors, c'est tout le monde qui en prend pour son grade.
01:17:57Il n'y a pas vraiment de logique, d'ailleurs,
01:17:59dans la façon dont il y a des coups de rabot
01:18:03qui sont portés sur différents secteurs,
01:18:05sur différentes institutions,
01:18:08mais ils essayent d'aller au maximum.
01:18:10Et donc, ils se disent, tiens, on va utiliser le fait
01:18:13que les maires, bon, ça ne va pas très bien,
01:18:16il y a ce rapport de la Cour des comptes, etc.
01:18:19Ils ont poussé le curseur au début très, très haut.
01:18:21Bruno Le Maire, il a attaqué Sec
01:18:24lorsqu'il était encore ministre de l'Économie.
01:18:27Derrière, ils ont fait comme s'ils avaient fait des concessions.
01:18:30Ah, vous voyez, on a quand même été moins forts
01:18:33que ce qu'avait proposé Le Maire, dans la philosophie, etc.
01:18:36Donc là, on est arrivé à 5 milliards.
01:18:39On pense que c'est bien,
01:18:40mais ça ne correspond à rien, 5 milliards.
01:18:42Je veux dire, il n'y a pas de logique absolue.
01:18:45Pourquoi pas 6 ? Pourquoi pas 4 ? On ne sait pas.
01:18:47C'est 5 qui a été décidé,
01:18:49parce qu'ils ont décidé ça sur le coin d'une table.
01:18:52Moi, je trouve que tout ce budget
01:18:54manque d'une direction générale
01:18:56de nous dire où ils veulent emmener la France.
01:18:58On ne sait pas.
01:18:59Très rapidement, le WIPS.
01:19:00Il y a quand même une réalité,
01:19:01c'est le dérapage des finances publiques.
01:19:03Au bout d'un moment, avec 6,1 %
01:19:06de déficit public cette année,
01:19:08évidemment, on ne peut pas laisser cette situation s'empirer.
01:19:11Effectivement, le gouvernement
01:19:13essaie de faire des économies un peu partout.
01:19:15Là, on nous parle d'une nouvelle hausse d'impôts.
01:19:18Le seul problème, c'est qu'il faudrait savoir où il est.
01:19:21Je vous vois me faire des grands signes,
01:19:23mais il faudrait simplement savoir
01:19:24où est ce gouvernement Barnier,
01:19:25qui était contre toute hausse d'impôts
01:19:27et qui en propose maintenant,
01:19:29une fois qu'il est arrivé au pouvoir.
01:19:31Il faut juste se rappeler qu'effectivement,
01:19:33pendant des années, ils ont trouvé
01:19:34qu'Emmanuel Macron n'allait pas assez loin.
01:19:36On va parler d'autres économies.
01:19:37C'est celles qui vont être faites dans le domaine de la santé,
01:19:40puisque le gouvernement a annoncé hier
01:19:41que médicaments et consultations médicales
01:19:43seront moins bien remboursés à partir de l'année prochaine.
01:19:45C'était lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale
01:19:48qui a débuté au Sénat. On voit ça avec Samia Deschers.
01:19:50C'est une nouvelle mesure d'économie
01:19:52sortie du chapeau du gouvernement hier.
01:19:55Une baisse du remboursement des médicaments
01:19:58jamais évoquée jusqu'ici dans les débats.
01:20:01Hier, la ministre de la Santé a annoncé
01:20:03une hausse du ticket modérateur,
01:20:06la part payée par l'assuré,
01:20:08de 5 % l'an prochain.
01:20:10Une augmentation qui doit permettre
01:20:12de limiter celle de la consultation médicale.
01:20:15Son remboursement devait diminuer de 10 %.
01:20:18Ce ne sera finalement que 5 %,
01:20:21soit une prise en charge à 65 % par la Sécurité sociale.
01:20:25Ainsi, j'ai pu décider que le ticket modérateur
01:20:28de la consultation médicale,
01:20:30qu'il était potentiellement envisageable d'augmenter de 10 %,
01:20:34n'évoluera que de 5 %.
01:20:37La consultation médicale
01:20:38demeurera donc l'acte de soins de ville
01:20:41le mieux remboursé par la solidarité nationale.
01:20:45Cela est essentiel pour garantir l'accès aux soins.
01:20:48En complément, le ticket modérateur sur les médicaments
01:20:51augmentera, lui, de 5 %.
01:20:53Autre temps fort de l'examen du budget
01:20:55de la Sécurité sociale hier au Sénat,
01:20:57la tentative d'abrogation de la réforme des retraites.
01:21:01Un an et demi après son adoption,
01:21:03communistes et socialistes ont déposé deux amendements
01:21:06pour revenir sur le recul de l'âge légal de départ,
01:21:09de 62 à 64 ans.
01:21:11A l'époque, le président du groupe Les Républicains,
01:21:15Bruno Retailleau,
01:21:16défendait une réforme qui reportait l'âge légal de la retraite
01:21:20afin d'éviter de baisser les pensions des retraités.
01:21:24Aujourd'hui, Bruno Retailleau, évidemment, est ministre
01:21:27d'un gouvernement qui prévoit, pourtant,
01:21:30de baisser les montants des pensions de retraite.
01:21:32Sans surprise, les deux amendements de la gauche
01:21:35ont été largement rejetés par 229 voix contre 109
01:21:39dans un Sénat largement dominé par la droite et le centre,
01:21:43favorable à la réforme des retraites.
01:21:45Louis, vous nous parliez des économies.
01:21:48Elisabeth Donneau, rapporteure générale
01:21:50du budget de la Sécurité sociale,
01:21:52disait que c'est un budget le plus douloureux
01:21:54depuis que je suis signatrice.
01:21:56En même temps, ce n'est pas surprenant
01:21:58au vu de l'état des comptes.
01:22:00Ce qu'il faut néanmoins souligner,
01:22:02c'est que là, on nous parle de la diminution
01:22:05du remboursement des consultations médicales,
01:22:07du déremboursement d'une partie sur certains médicaments.
01:22:11L'essentiel du problème sur la Sécurité sociale,
01:22:14ça reste les arrêts maladie.
01:22:16Donc, au bout d'un moment, il faut aussi s'attaquer
01:22:19au problème là où il est.
01:22:20La réforme des retraites,
01:22:22c'est évidemment aussi un sujet majeur.
01:22:26Il y a eu cette proposition, d'ailleurs,
01:22:28du groupe des indépendants sur une capitalisation
01:22:30des retraites du secteur privé,
01:22:32qui peut être intéressante aussi.
01:22:34Là aussi, ce qui va être intéressant,
01:22:36c'est de voir comment ça va évoluer,
01:22:38puisque finalement, au Sénat,
01:22:41on a une majorité qui est inscrite
01:22:43au sein du socle commun, à l'Assemblée nationale.
01:22:46La gauche a joué à l'Assemblée nationale
01:22:48avec ce projet de loi de finance de la Sécurité sociale.
01:22:51Ils ont fait joujou pendant plusieurs semaines
01:22:54à faire un peu tout ce qu'ils voulaient.
01:22:56Ca va nous énerver, Pablo, pour la dernière minute.
01:22:59Ils se sont sentis gouvernés,
01:23:00ils ont fait une Lucie Castet
01:23:02où ils pouvaient faire tout ce qu'ils voulaient
01:23:04sans se rendre compte qu'ils avaient le pouvoir.
01:23:07Résultat, à la poubelle.
01:23:08Le projet de loi repart de zéro au Sénat.
01:23:10Dernier mot pour Pablo.
01:23:12Le dérapage des finances publiques
01:23:14dont parle Louis, je pense qu'il ne peut pas être
01:23:17l'alpha et l'oméga de la façon dont on constitue un budget.
01:23:20Or, aujourd'hui, c'est le cas.
01:23:22C'est ce que fait le gouvernement.
01:23:24C'est quand même la première règle.
01:23:26C'est un paramètre.
01:23:27C'est un paramètre.
01:23:29Théoriquement, c'est quand même...
01:23:30C'est un des paramètres.
01:23:32Ca ne peut pas être l'alpha et l'oméga.
01:23:34L'objectif, c'est qu'on puisse vivre ensemble sur un territoire.
01:23:38C'est l'objectif premier.
01:23:39L'objectif, c'est de ne pas se sur-endetter pour l'avenir.
01:23:42C'est un paramètre.
01:23:44Ca ne peut pas être l'alpha et l'oméga...
01:23:46C'est un impératif de présenter un budget équilibré.
01:23:49Encore une fois, laisse-moi finir, Louis.
01:23:52Je pense qu'on doit mettre d'autres choses dans la balance,
01:23:55nous dire où est-ce qu'on va,
01:23:57et ensuite dire qu'il est logique.
01:23:59Je préfère le Travailler plus pour gagner plus
01:24:01de Nicolas Sarkozy, qui ait au moins donné une direction
01:24:05à la France de demain, à la France qu'il voulait.
01:24:07Il y avait une philosophie politique, une idéologie politique.
01:24:11On va prendre les arrêts maladie,
01:24:13on va prendre le remboursement des médicaments,
01:24:16on va prendre le je-sais-pas-quoi,
01:24:18et on va essayer de raboter.
01:24:19Ca n'a pas de sens.
01:24:20C'est pas une question d'argent magique.
01:24:23Si on a un budget pas équilibré, on en dette les générations futures.
01:24:27On peut présenter un budget équilibré
01:24:29tout en ne rabotant pas dans tous les tiroirs.
01:24:32Ce n'est pas possible.
01:24:34C'est un paramètre qui est très important,
01:24:36mais ça ne peut pas être la façon dont on pense un budget.
01:24:39Encore une fois, il faut nous dire ce que sera la France de demain.
01:24:43La France de demain, c'est juste aller reprendre tout
01:24:46exactement de la même façon et juste aller raboter
01:24:49de 1, 2, 3, 4, 5, 10 %,
01:24:50toutes les...
01:24:51L'objectif, justement, pour que la France de demain
01:24:54ne soit pas un cataclysme, c'est d'essayer de présenter
01:24:57des budgets équilibrés chaque année.
01:25:00Le budget, c'est jusqu'au mois de décembre.
01:25:02C'est là qu'on reparle de la colère des agriculteurs
01:25:05à la lune de la presse régionale.
01:25:14La colère des agriculteurs fait la lune de la presse régionale.
01:25:18Une autre actualité vaut une par la lune.
01:25:20Ils sont pour relayer la colère des agriculteurs
01:25:23qui ont organisé hier des manifestations en France.
01:25:26Les feux de la colère pour le Dauphiné libérés,
01:25:28les paysans ruent dans les brancards pour la Charente libre,
01:25:32le retour des tracteurs de la colère pour la dépêche du midi.
01:25:35Les agriculteurs passent à l'action en une de l'Ardennais,
01:25:38mais le courrier Picard et la Provence préviennent.
01:25:41Ce n'est que le tour de chauffe d'un mouvement parti pour durer.
01:25:44L'actualité, c'est le congrès des maires de France.
01:25:47La grande tribune de ceux qui ont plus que jamais le sentiment
01:25:51d'être les parents pauvres de la République.
01:25:53Le Quotidien a recueilli plusieurs témoignages,
01:25:56dont celui du maire de Sisko, qui exprime son impuissance
01:25:59face au problème de narcotrafic.
01:26:01Nous sommes désarmés lorsque la population vient nous demander
01:26:04des solutions que nous n'avons pas.
01:26:06Un maire emblématique démissionne, François Rexamen.
01:26:09Il annonce dans le bien public qu'il transmettra son fauteuil
01:26:12de maire de Dijon à sa première adjointe, Nathalie Conders.
01:26:15La nouvelle est forcément surprenante.
01:26:17Pour lui, pas question de burn-out,
01:26:19même s'il concède faire des journées de 12 heures.
01:26:22Le temps est simplement venu d'après lui.
01:26:25L'actualité, c'est aussi la guerre en Ukraine
01:26:27qui atteint les 1 000 jours.
01:26:291 000 jours depuis l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie.
01:26:32Ça fait la une du Télégramme qui raconte
01:26:35le moral des Ukrainiens mis à mal par les assauts continus
01:26:38des Russes qui ne cessent de grignoter du terrain.
01:26:418 000 soldats nord-coréens à la frontière
01:26:43seraient aussi prêts à combattre
01:26:45dans les prochains jours, d'après Washington.
01:26:48Je termine sur une note un peu plus positive.
01:26:50En une du même livre, c'est un pari fou,
01:26:53celui des anciens compagnons du pilote et constructeur
01:26:56Mansour Jean-Rondeau, très connu au Mans, apparemment.
01:26:58Ils veulent mettre en piste l'une des voitures de leur mentor,
01:27:02sauf que la voiture est exposée dans un musée depuis 40 ans.
01:27:05L'enjeu, il est grand, c'est de le faire rouler
01:27:07lors des 24 heures du Mans, l'an prochain.
01:27:09Merci beaucoup, Audrey.
01:27:11On regarde la une, très conceptuelle, de regard.
01:27:13C'est pas conceptuel, c'est une vraie photo.
01:27:16C'est une vraie photo d'un steak qui ressemble à Trump.
01:27:19Du coup, on l'a mise en une de regard.
01:27:22Oui, c'est vrai qu'à 8h30, à 9h, c'est peut-être pas très ragoûtant,
01:27:25mais tout comme, à mon avis, le mandat de Trump
01:27:28ne sera pas très ragoûtant non plus.
01:27:30C'est-à-dire dans le regard.
01:27:32Merci beaucoup, Pablo, d'avoir été avec nous.
01:27:34Vous l'avez consommé ?
01:27:36Non, mais c'est pas une photo de nous.
01:27:38Merci, Pablo, merci.
01:27:39Oui, merci beaucoup, Audrey.
01:27:41Merci à tous de nous avoir suivis.
01:27:43A 18h, vous avez rendez-vous avec Thomas Huck
01:27:45pour s'en suivre au Congrès des maires de France
01:27:47pour une émission spéciale.
01:27:49On se retrouve demain.