Avec Gérald Olivier, journaliste franco-américain, auteur de "Cover Up" publié aux éditions Konfident.
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NewsTranscription
00:00Alexi Poulin, sans réserve, l'invité.
00:04Et notre invité pour parler du débat entre Donald Trump et Joe Biden, c'est Gérald
00:10Olivier, vous êtes un journaliste franco-américain, auteur de cover-up aux éditions Confidant.
00:15Bonjour.
00:16Bonjour.
00:17Alors vous n'êtes pas resté éveillé toute la nuit, vous avez regardé ce matin très
00:20tôt le replay du débat.
00:22Je vous l'ai avoué hors texte.
00:23Vous me l'avez avoué.
00:24En direct c'était à 3h du matin, de 3h à 4h30, donc non j'ai dormi mais je me suis
00:28levé tôt et je l'ai vu ce matin.
00:29Et alors, qu'est-ce que vous avez vu ce matin et est-ce que vous avez trouvé que c'était
00:34un bon débat ? Qu'est-ce que vous en avez retenu comme élément essentiel ?
00:37Alors l'élément essentiel c'est que ça a été une catastrophe pour Joe Biden.
00:41Donald Trump a été bon sans être excellent.
00:43Mais la question qu'il fallait se poser avant, c'est pourquoi un débat maintenant ?
00:48Oui.
00:49C'est-à-dire que nous sommes à 130 jours du scrutin, on est le 27 juin, il y a des
00:53débats présidentiels, il y en a eu avant, à la télévision, etc.
00:57En général c'est au mois d'octobre, quelques semaines avant l'élection.
01:00Là on est avant l'été, les conventions nationales n'ont même pas encore eu lieu,
01:04or ce sont celles qui officialisent les investitures des candidats.
01:07Et moi j'ai une explication, je ne suis pas le seul à l'avoir, mais il y a toujours
01:12des doutes côté démocrate sur la candidature de Joe Biden.
01:16C'est-à-dire qu'il y a le problème de son âge, il y a le problème de ses capacités
01:20intellectuelles et cognitives, comme on dit, et je pense que s'ils ont accepté récemment,
01:26c'est parce que le débat a été monté très vite.
01:28Au début du printemps, Biden disait qu'il ne voulait pas débattre avec Trump, qu'il
01:33méprise profondément, et puis il a vu sa cote chuter dans les sondages, il y a eu la
01:39condamnation au pénal de Trump à New York, et à ce moment-là les démocrates ont changé
01:44un petit peu leur fusil d'épaule en disant qu'ils étaient prêts à débattre, et à
01:47le faire très vite.
01:48Or il faut savoir qu'il y a au sein du camp démocrate des gens qui ne sont pas favorables
01:52à la candidature de Joe Biden, qui voudraient qu'il se retire.
01:54Il voudraient qu'il se retire de candidat en cours de campagne ?
01:56A mon avis, c'était l'objectif, l'objectif c'était si Biden avait une performance au-dessous
02:02de la moyenne, qu'il montrait qu'il n'était pas capable d'être candidat et surtout d'être
02:06président pendant 4 ans, on chercherait à le remplacer au dernier moment, et je pense
02:10que c'est ce qui va se passer maintenant.
02:12Oui, là parce que ce qu'on a vu hier, c'est un Joe Biden qui cherche ses mots, très faible,
02:17très affaibli, Trump qui l'a humilié à plusieurs reprises, et qui ressort de grand
02:23gagnant de ce débat, dans les sondages du sorti de débat, mais la question c'est pourquoi
02:29les démocrates n'ont pas pris les devants, et on dit on ne va pas reconduire Joe Biden,
02:33on sait ça fait des mois maintenant qu'on sait qu'il a des problèmes liés à l'âge
02:38et cognitif, pourquoi les démocrates ont attendu ce moment-là ?
02:41C'est la question de fond, il y a deux raisons, la première c'est que Joe Biden a battu Trump
02:47en 2020, et il a été acquis très tôt que côté républicain le candidat serait Trump,
02:52donc il l'a battu une fois, il peut sans doute le battre une deuxième fois, c'était
02:55du moins je pense leur axe de pensée, le deuxième c'est que c'est le candidat légitime
02:59parce qu'il est président en place, et qu'un président en place constitutionnellement
03:03peut briguer un second mandat.
03:05Mais quatre ans ça paraît impossible quand on voit l'état de Joe Biden.
03:09Aujourd'hui oui, mais il y a un déclin très très net du président américain, les démocrates
03:13ont été longtemps, comme on dit en anglais, en état de déni, un in denial, mais aujourd'hui
03:19ça s'est vu, cette nuit ça s'est vu dans le débat, ça s'est vu aux cérémonies
03:24du débarquement il y a quelques semaines en France, ça se voit à chaque fois que
03:29Joe Biden fait une apparition télévisée, il a du mal à savoir où il est, il n'a
03:34pas de point de repère, il a du mal à s'exprimer, il marche avec difficulté on va dire, pour
03:40moi il a perdu le débat hier avant même que le débat débute à sa façon de se diriger
03:45vers le podium.
03:46Il est rentré, il avait une démarche très fragile, il a levé la main pour saluer une
03:50foule qui était absente puisque le débat n'était pas en public, il a pointé vers
03:54son podium pour être sûr que c'était bien le sien, et on voyait un vieil homme en difficulté.
03:59Trump a pris la parole le premier, Biden a répondu, et il a été incapable dès ses
04:04premières phrases d'être clair, il a bafouillé, on n'a pas compris ce qu'il a voulu dire,
04:09il a perdu le fil de sa pensée, il n'a pas répondu à la question, son début de débat
04:13a été catastrophique, et il s'est à peine rattrapé derrière.
04:17Donc les démocrates ont cru pendant un certain temps qu'il allait tenir le coup, moi j'ai
04:23écrit un article il y a quelques semaines sur mon blog, quelques mois sur mon blog,
04:26est-ce que Joe Biden peut tenir ? Et bien la réponse c'est que non, et ça se voit
04:32de plus en plus.
04:33Et qui pour le remplacer alors côté démocrate ?
04:36C'est toute la question, et c'est aussi la raison pour laquelle les démocrates n'ont
04:39pas voulu se débarrasser de lui, c'est qu'aux Etats-Unis vous avez deux personnes sur le
04:43ticket, et sa vice-présidente actuelle et Kamala Harris.
04:46Et Kamala Harris elle est invisible sur la scène internationale.
04:48Elle est invisible et elle est très impopulaire quand elle est visible, donc autant la cacher.
04:52Mais c'est surtout une femme et c'est surtout une personne de la communauté noire.
04:56Oui, mais ça ne fait pas tout.
04:57Non mais ce sont deux groupes d'électeurs sur lesquels les démocrates comptent.
05:02Et si vous retirez Joe Biden du ticket, techniquement c'est Kamala Harris qui monte.
05:07Et comme dans les sondages elle est encore moins populaire que lui, c'est pas le ticket
05:11gagnant.
05:13Donc la réalité, ce qu'il faut aux démocrates, ce qu'il parvient à faire, c'est que les
05:17deux personnes du ticket soient remplacées.
05:19Donc on peut avoir, on peut imaginer, je ne dis pas que ce soit le scénario, ça a été
05:23mentionné par quelques journalistes aux Etats-Unis, mais vous avez une sorte de scénario catastrophe,
05:29je dirais de mobilisation générale, où juste avant la convention on demande, et on
05:35va voir des démocrates qui vont aller auprès de Joe Biden et de Jill Biden, parce que son
05:39épouse compte, pour les persuader de lui demander de se retirer.
05:43Et est-ce que c'est le retour d'Obama ? Est-ce qu'il peut revenir ?
05:46Non pas lui, mais sa femme.
05:47C'est arrivé de Michel Obama.
05:49C'est une femme et elle est noire.
05:53C'est la seule qui pourrait justifier que l'on retire Kamala Harris.
05:56Donc Michel Obama dit qu'elle ne veut pas de la présidence, elle ne veut surtout pas.
06:00Maintenant l'appétit vient en mangeant, on ne sait jamais.
06:02Et puis si la nation vous appelle, vous ne pouvez pas ne pas répondre.
06:05Mais qui dirige les Etats-Unis aujourd'hui quand on voit l'état de Joe Biden ?
06:08Ce sont les vétérans de l'équipe Obama.
06:10Et certains disent que c'est toujours Barack Obama lui-même.
06:12Mais la plupart des très hauts fonctionnaires de l'administration sont des gens qui travaillaient
06:17déjà sous les deux mandats de Barack Obama et qui aujourd'hui prennent les décisions
06:22et guident Joe Biden, ça c'est une évidence.
06:24Après vous avez la solution extérieure, où on va chercher quelqu'un comme Gavin Newsom.
06:28Gavin Newsom est le gouverneur de la Californie, c'est peut-être le démocrate le plus en
06:33vue aujourd'hui, c'est un libéral très bon teint.
06:36La Californie est un état très riche, il a derrière les moyens de mobiliser de l'argent
06:41et je dirais de monter une campagne de manière assez rapide, il faudrait qu'il se trouve
06:45un vice-président ou une vice-présidente.
06:47Mais ce qu'il faut bien comprendre c'est que tant que la convention n'a pas eu lieu,
06:52il n'est pas trop tard pour changer de candidat.
06:54Et parfois lorsque les circonstances l'imposent, il n'est jamais trop tard.
06:58Souvenez-vous de 1968, le candidat c'était Robert Kennedy, il est assassiné fin juin
07:04à Los Angeles.
07:05Donc il faut trouver quelqu'un d'autre, là on n'a pas le choix.
07:08Et les démocrates l'ont trouvé, à l'époque c'était un monsieur qui s'appelait Humbert
07:12Humphrey, qui a d'ailleurs été battu à cette élection par Richard Nixon.
07:16Mais voilà, lorsque la nécessité l'impose, on peut changer de candidat au dernier moment.
07:21Les démocrates n'ont pas choisi de remplacer Joe Biden lorsqu'ils auraient pu le faire,
07:27avec les explications que je vous ai données qui ne sont peut-être pas les seules.
07:31Là je pense qu'ils se retrouvent dos au mur et que l'objectif de ce débat, c'est
07:35de forcer Joe Biden à comprendre qu'il n'a pas la capacité à se présenter, il
07:40faut qu'il accepte de se retirer, et à partir de là on se retourne et on trouve une paire
07:45de candidats à présenter.
07:46Quelqu'un comme Antony Blinken, qui est très présent lui sur la scène internationale
07:50en Ukraine, mais aussi au Proche-Orient, enfin qui est très visible, est-ce qu'il a une
07:53chance aussi ?
07:54Pour moi non, parce que ce n'est pas le profil qu'il faut, il est présent sur la
07:58scène internationale, on le voit peut-être plus à l'étranger que les Américains ne
08:02le voient eux-mêmes.
08:03C'est le secrétaire d'Etat, donc il cherche à résoudre les problèmes au Moyen-Orient,
08:08il cherche à résoudre les problèmes en Ukraine, avec un succès au passage très
08:12très mitigé.
08:13Et puis c'est une personnalité qui a toujours été d'appoint, il n'a jamais été élu
08:17à quoi que ce soit.
08:18C'est un haut fonctionnaire, c'est un homme d'équipe, c'est un homme d'état-major,
08:21ce n'est pas forcément un leader de campagne.
08:24Donc les démocrates seraient à se chercher d'autres personnes inévitablement.
08:28Si la porte s'ouvre, vous verrez les candidatures apparaître inévitablement.
08:33Et actuellement la porte est très fermée parce que les démocrates ont toujours au
08:36contraire voulu protéger Joe Biden.
08:40Joe Biden n'a pas eu véritablement à faire campagne pour la nomination démocrate.
08:46Il y a un seul représentant, un monsieur qui s'appelle Dean Phillips du Minnesota,
08:50qui a osé dire dès l'automne dernier que Biden n'avait pas la capacité à être
08:56président pendant quatre nouvelles années et qu'il fallait donc quelqu'un d'autre.
09:00Il s'est présenté et il a eu beaucoup de mal à être entendu.
09:03C'est étonnant quand même qu'un parti comme les démocrates n'ait pas eu préparé
09:09ce départ de Joe Biden en disant voilà, tout le monde voit bien qu'il ne peut pas
09:14tenir quatre ans de plus à la tête des Etats-Unis.
09:17Et l'autre explication c'est Donald Trump.
09:20Donald Trump a cette capacité à affoler le camp adverse, il fait peur à tout le monde.
09:24Il fait peur sur certains de ses points de vue d'ailleurs à tort parce que pour moi
09:29le parti républicain est beaucoup plus fidèle à ce qu'il a toujours été que le parti
09:33démocrate.
09:34C'est le parti démocrate qui a totalement dérivé vers la gauche, ce n'est absolument
09:38pas le parti républicain qui a dérivé vers la droite et ça on pourrait le prouver point
09:42par point à travers les différents thèmes de la campagne d'ailleurs.
09:45Mais Trump fait peur parce que beaucoup de hauts fonctionnaires pensent qu'il va s'attaquer
09:49à l'état profond, qu'il va les virer, qu'il va changer certaines choses pour se débarrasser
09:54d'un certain nombre d'élus et donc la priorité dans le camp démocrate ça a toujours été
09:59de faire barrage à Trump.
10:01Encore une fois Joe Biden avait eu le mérite, la chance, l'opportunité, les moyens de gagner
10:08en 2020 et à partir du moment où il a dit je continue, on a laissé faire.
10:14Tout le monde n'a pas été d'accord, vous avez notamment un conseiller de Barack Obama
10:18qui s'appelle Axelrod qui lui dès le départ a dit non non il ne va pas tenir il faut
10:23quelqu'un d'autre.
10:24Ce n'est pas ce que le reste du parti a décidé et on a donc suivi.
10:27On va parler dans un instant évidemment de Donald Trump également.
10:30Pour revenir sur ce débat présidentiel avec notre invité Gérald Olivier, si vous souhaitez
10:36nous rejoindre, poser une question 0800 26 300 300 le standard.
10:40A tout de suite sur Sud Radio.
10:41Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai.
10:47Sud Radio, midi 13h, Alexis Poulin sans réserve.
10:52Nous revenons avec notre invité Gérald Olivier, journaliste franco-américain, auteur de cover
10:58up aux éditions confident sur ce débat présidentiel Joe Biden Donald Trump qui a eu lieu dans
11:03la nuit.
11:04Un débat où on a d'abord parlé à l'instant du déclin cognitif de Joe Biden assez visible.
11:11Autre candidat, c'est Donald Trump.
11:15Alors lui, il reste fidèle à lui-même.
11:17On l'a vu vanter ses qualités au golf par exemple durant ce débat en disant moi je
11:22suis super bien placé, je sais encore jouer au golf.
11:24Lui, il en est incapable.
11:25Et puis il y a eu ce moment lunaire où quand même Joe Biden l'accuse d'avoir eu un rapport
11:31sexuel avec une pornstar.
11:32Parce qu'on en est là.
11:34C'était ce niveau là.
11:35On parlait à la fois de l'Ukraine, à la fois du problème migratoire aux Etats-Unis.
11:39Et puis après, on envoyait des tacles sur les procès en cours, que ce soit sur Hunter
11:44Biden ou Donald Trump.
11:46Alors heureusement, c'est venu dans la deuxième moitié du débat et le golf tout à la fin.
11:49Mais c'est vrai que les déboires judiciaires de Donald Trump ont été utilisées par Joe
11:57Biden.
11:58D'ailleurs, il y a une publicité qui est sortie sur les réseaux sociaux juste avant
12:03le débat.
12:04Elle n'est pas de Joe Biden lui-même, mais elle est de sympathisants démocrates.
12:09On accuse donc Trump d'être un criminel condamné et qu'à partir de là, il n'a plus de justification
12:14à se présenter.
12:15Mais inévitablement, c'était une ligne d'attaque qui allait venir.
12:18Trump lui-même a clairement indiqué que pour lui, les poursuites judiciaires dont
12:23il avait fait l'objet étaient sans fondement et n'auraient pas eu lieu s'il n'était pas
12:27candidat à la présidence et étaient manipulées au départ par la Maison-Blanche.
12:32Et il a clairement souligné qu'un très haut fonctionnaire du ministère de la Justice
12:37avait quitté son poste au ministère de la Justice pour rejoindre l'équipe du procureur
12:41de Manhattan juste avant, comme par hasard, que Donald Trump ne soit mis en accusation.
12:46Ces procès n'entachent en rien l'image de Donald Trump auprès de ses sympathisants,
12:51au contraire même.
12:52Au contraire.
12:53Les républicains ont encaissé énormément d'argent dans les jours et les semaines qui
12:58ont suivi sa condamnation.
13:00Ça veut dire que le public américain ne suit pas ou le public américain, y compris
13:03même les gens qui ne sont pas des sympathisants de Donald Trump, ont remarqué qu'il y avait
13:08une activité de la Justice qui allait à l'encontre de Trump précisément et des républicains
13:13en général.
13:14Là, certains aujourd'hui pensent, et c'est très très grave, que la Justice américaine
13:19a perdu son indépendance, que le pouvoir politique utilise l'appareil judiciaire pour
13:24nuire à ses adversaires politiques.
13:26C'est extrêmement détrimental quand on prétend être la première démocratie du monde.
13:30Mais il y a en même temps le procès du fils de Joe Biden, Hunter Biden.
13:33C'est ce qui permet de dire que la Justice est indépendante d'une certaine façon.
13:37D'une certaine façon.
13:38Et c'est peut-être une certaine justification.
13:40Maintenant, les poursuites judiciaires d'Hunter Biden, elles ont eu lieu parce que finalement
13:45l'année dernière, quelqu'un a mis le doigt sur un certain nombre d'arrangements qui
13:49auraient pu tout effacer.
13:51Et on a pu mettre le doigt sur cet arrangement parce que des commissions du Congrès ont
13:56mis la lumière sur ce qui était en train de se passer, parce que les républicains
13:59avaient gagné les élections en novembre.
14:01En vérité, les déboires de Hunter Biden qui sont réelles et qui sont contenues, enfin
14:06dont les éléments de preuve, sont contenus dans le fameux ordinateur.
14:09Qui, il y a quatre ans, était supposé être...
14:12Il y a des informations russes, il y a de ça quatre ans, alors que c'était tout à
14:15fait vrai.
14:16Voilà, c'était tout à fait vrai.
14:17Et Joe Biden lui-même, lors d'un débat, le fameux débat de 2001...
14:20On voit le fils du président consommer de la drogue, avoir un pistolet, avoir des relations
14:24avec des prostituées.
14:25Absolument.
14:26Et puis il y a toute l'affaire aussi Burisma, où le fils de Joe Biden avait été payé
14:2970 000 dollars par mois par une firme ukrainienne d'énergie, Burisma, pour simplement être
14:34au board parce qu'il était le fils du vice-président à l'époque.
14:37Exactement.
14:38Ça, c'est le sujet de mon livre.
14:39Le sujet de mon livre, c'est la corruption du clan Biden, et le clan Biden, c'est Joe
14:43le père, James le frère, Hunter le fils, et puis certaines des épouses et autres qui
14:49ont profité financièrement de la position d'influence de Joe Biden quand il était
14:54vice-président et qui ont monnayé l'accès au président, ce qui n'est pas toujours de
14:59la corruption ouverte, mais ce qui est répréhensible et qui est, je dirais, couvert par ce qu'on
15:04appelle le trafic d'influence.
15:05Autour de ça, il y a le comportement personnel de Hunter Biden, et c'est pour ce comportement
15:12personnel qu'il a été condamné récemment, pour avoir acheté une arme illégalement,
15:16et c'est, je dirais, une accusation qu'il était presque parvenu à effacer.
15:21C'est-à-dire qu'il y avait un juge qui était prêt à passer l'éponge dessus, on faisait
15:25un deal, comme on dit, et puis on n'en parlait plus, quelqu'un a trouvé que le deal était
15:29quand même trop favorable à Hunter Biden, a refusé de la valiser, et à partir de là,
15:34l'affaire a un petit peu explosé au grand jour, et on s'est rendu compte que le fils
15:38du président bénéficiait d'une clémence et d'un laxisme de la justice qui tendait
15:43justement à conforter l'idée qu'elle n'était plus à une seule vitesse, mais à deux, et
15:47même à trois, quand on est Hunter Biden, le fils du vice-président.
15:50Donc il a des déboires, et ils vont se poursuivre, parce que là il était condamné pour port
15:54d'armes et achat d'armes illégales, mais il va être en justice au mois de septembre
15:59pour ses affaires fiscales, et ce sont celles-là qui risquent d'impliquer le père, parce que
16:04ses affaires fiscales, c'est la conséquence de ses affaires avec l'Ukraine, avec la Chine,
16:10de l'argent qu'il a touché, et de l'argent qu'il a partiellement redistribué et reversé
16:15à Joe Biden.
16:16Et tout le monde sait que Joe Biden est touché dans ses affaires, donc là, ça concerne
16:21plus simplement le fils, ça concerne aussi le père, ce serait une autre raison de le
16:26faire.
16:27Autre question, qu'est-ce qui préoccupe aujourd'hui l'électorat américain, parce que ce débat
16:30a parlé beaucoup d'immigration, et de pouvoir d'achat aussi.
16:34Oui, ça a été le premier sujet, le premier sujet ça a été l'inflation, le deuxième
16:39sujet ça a été l'immigration, le troisième sujet ça a été l'avortement.
16:44Donc les trois questions de la campagne, c'est d'abord le coût de la vie, et c'est vrai
16:49que la politique mise en place par l'administration démocrate, notamment en matière énergétique,
16:56notamment en matière de couverture de la fin de la pandémie, la pandémie était pratiquement
17:00terminée en janvier 2021 quand Joe Biden est arrivé, mais l'état fédéral a néanmoins
17:07distribué plus de 1 500 milliards de dollars d'aides supplémentaires, qui ont d'ailleurs
17:12alimenté la masse monétaire et favorisé l'inflation, alors qu'en même temps...
17:17Ça rappelle une situation qu'on connaît ici en France.
17:20Les Etats-Unis ne sont pas seuls au monde, exactement.
17:22Et en même temps, Joe Biden a décidé de commencer à marche forcée la transition
17:28énergétique.
17:29Donc il a supprimé ou considérablement bloqué la production de pétrole, la recherche de
17:35nouveaux gisements, l'exploitation de nouveaux gisements, ce qui a d'ailleurs créé une pénurie
17:39temporaire d'essence à la pompe, avec une explosion du prix de l'essence.
17:44Donc on a eu conjointement ces deux éléments qui ont favorisé l'inflation, une inflation,
17:49le prix de l'essence, ça a une incidence sur le coût du transport, qui a une incidence
17:54sur le coût des denrées lorsqu'elles arrivent au supermarché.
17:56Et on a vu des denrées de base, le lait, les oeufs, la viande, monter, alors que les
18:02revenus ne suivaient pas.
18:03Et puis surtout aux Etats-Unis, il faut bien comprendre que les Américains veulent être
18:07propriétaires de leur logement, c'est l'achat, je dirais, de toute une vie, le crédit se
18:12fait sur 30 ans, le crédit se fait en général à taux variable, lorsque l'inflation repart,
18:17les taux de crédit explosent, et là, vos paiements mensuels, vous les voyez augmenter
18:21de 30, 40, 50, 100% parfois, et ça a un impact énorme sur les budgets.
18:27Donc l'inflation aux Etats-Unis, elle a un impact immédiat et un impact très dur sur
18:31les budgets, notamment les budgets des ménages, je dirais, à revenus modestes, et le premier
18:36sujet de préoccupation des ménages américains aujourd'hui, c'est le coût de la vie.
18:40Le deuxième, c'est l'immigration, parce que Joe Biden a également ouvert les frontières.
18:44Avec le Mexique notamment.
18:45Avec le Mexique, la frontière sud, qui communique d'ailleurs avec le Mexique et l'Amérique
18:49centrale, mais aujourd'hui, on constate que vous avez une immigration de gens qui viennent
18:53de partout dans le monde, d'Afrique, d'Asie, de Philippines, qui arrivent en Amérique centrale,
18:58souvent au Mexique, et qui après rejoignent des caravanes pour aller passer la frontière
19:02sud des Etats-Unis, sur la fameuse rivière Rio Grande.
19:05Et le premier jour de son entrée en fonction, le premier jour, Joe Biden a signé une série
19:11de décrets qui ont totalement défait la politique mise en place par Donald Trump pour bloquer
19:17l'immigration à la frontière.
19:18Il avait fait un mur.
19:19Il avait fait un mur.
19:20Il avait commencé le mur.
19:21Il avait promis un mur.
19:22Il avait promis.
19:23Il n'avait pas beaucoup construit d'ailleurs, c'est un petit peu...
19:25Mais il avait surtout mis en place une politique qui n'incitait pas à venir franchir cette frontière.
19:31Si vous vouliez demander l'asile politique aux Etats-Unis, vous étiez obligés de le
19:34faire depuis un pays extérieur.
19:36Du coup, vous ne passiez pas.
19:37Joe Biden a éliminé cette politique.
19:39Du coup, les gens rentrent aux Etats-Unis, demandent l'asile politique et on ne peut
19:42plus les renvoyer chez eux.
19:43Ça a été un appel d'air énorme et on a vu arriver par millions.
19:47C'est deux à trois millions de clandestins tous les ans.
19:51Et il y a un certain nombre de pays d'Amérique centrale, le Venezuela, l'Équateur et d'autres,
19:56pour ne pas les nommer, qui en ont profité pour vider leur prison.
20:00Vous avez derrière cette immigration une politique de certains pays qui disent, attendez,
20:06les Américains acceptent tout et n'importe qui, et bien nous, on va leur envoyer ce dont
20:10on ne veut pas et qu'on a du mal à gérer.
20:12Ça avait déjà été le cas dans les années 80 avec Cuba.
20:15Il y avait eu le fameux, il y avait eu le Mariel Boutley, ça s'était appelé, c'était
20:20Reagan qui était président à l'époque, où Fidel Castro avait vidé ses prisons
20:24pour envoyer les Cubains dont il ne voulait pas en Floride.
20:27Et là, on a une répétition de ce modèle, mais c'est plus sur la seule Floride, c'est
20:31à l'échelle de l'ensemble du pays avec la frontière sud.
20:34Donc c'est le deuxième sujet parce que ça apporte une criminalité, il y a un coût
20:38social et puis évidemment il y a une pression à la baisse sur les salaires.
20:41Parce que les clandestins, ils acceptent tous les emplois à n'importe quel prix.
20:46Et donc les Américains de revenus, de petits métiers et de petits revenus sont les premiers
20:52pénalisés par cette immigration clandestine.
20:54Donc ces deux questions sont évidemment très favorables à la candidature de Donald Trump
20:58parce qu'il a une vraie politique pour les gérer.
21:00Le troisième sujet que les démocrates vont mettre en avant, c'est évidemment l'abortement.
21:04Parce qu'il y a deux ans, la décision Roe v.
21:08Wade qui avait légalisé cette procédure sur l'ensemble du territoire américain a
21:12été invalidée et du coup aujourd'hui l'avortement est géré d'état par état et vous avez
21:17des états plus conservateurs que d'autres qui mettent des restrictions.
21:20Donc troisième sujet qui sort et puis un débat qui a montré la faiblesse de Joe Biden
21:26face à Donald Trump sur le retour, prêt à tout pour prendre sa revanche.
21:31C'est le grand enseignement, la faiblesse intellectuelle et physique du président qui
21:34aura beaucoup de mal à justifier d'être candidat jusqu'au bout.
21:37Et de tenir qu'à 30 plus.
21:38Merci beaucoup Gérald Olivier d'avoir répondu à nos questions.
21:41À l'instant, c'est la culture dans tous ces états avec André Bercoff et Céline
21:45Alonso qui vont recevoir Pierre-Louis Lancel, auteur du livre Éloge des moches, une dizaine
21:50de portraits d'anthologies d'individus d'exception qui ont su faire de leur laideur un atout.
21:57A tout de suite sur Sud Radio.