À l'occasion de l'édition spéciale "Élections législatives", Dimitri Pavlenko reçoit Jean Garrigues, historien, président du Comité d’histoire parlementaire et auteur de "Jours heureux. Quand les Français rêvaient ensemble" chez Payot Histoire. Ensemble, ils font le bilan de cette campagne des élections législatives.
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00:00Jean Garrigue, à vous le mot de la fin. J'évoquais, on parlait de la gauche à l'instant.
00:07Je voudrais juste savoir, est-ce que malgré tout vous pensez que la gauche a fait une bonne ou une mauvaise campagne ?
00:13Il y a eu beaucoup de polémiques autour de la gauche, mais le fait est qu'on en a énormément parlé.
00:17Alors vous connaissez l'adage en publicité, qu'on en parle en bien, qu'on en parle en mal, l'important c'est d'en parler.
00:21Votre regard sur la campagne menée par ce nouveau Front Populaire ?
00:26C'est une campagne où finalement on a mis sous le tapis des divergences, je le disais tout à l'heure, qui sont criantes.
00:35A mon sens, c'était une façon de différer une dispersion annoncée au troisième tour ou dans quelques semaines, voire dans quelques mois.
00:49L'arrivée de François Hollande, en tout cas la tentative de François Hollande de faire un retour dans ce nouveau Front Populaire,
00:57témoigne d'une volonté de reconstruire cette gauche et de faire reprendre beaucoup plus de poids à ce qu'avait annoncé la victoire de Glucksmann,
01:08au sein de la gauche, lors des élections européennes, c'est-à-dire une gauche social-démocrate de gouvernement.
01:15Ce qui veut dire que si François Hollande arrive à l'Assemblée Nationale, immanquablement il va y avoir une inversion du rapport des forces,
01:24ils vont essayer de se reconstruire sur une autre base.
01:28Mais François Hollande ne va pas modérer la gauche autour de Jean-Luc Mélenchon, elle la légitime.
01:34Il lui faudra un groupe, il faut 15 députés socialistes et surtout il sera minoritaire à gauche, parce que la France Insoumise aura sans doute le double du contingent.
01:43Et c'est tout le problème, c'est-à-dire qu'au fond cette gauche-là, pour l'instant en tout cas,
01:50elle est condamnée à être tirée vers une forme de gauche radicale, conflictuelle, brutale, dont ne veulent pas les Français en réalité,
01:58et elle se condamne à l'opposition, c'est d'ailleurs le calcul de Jean-Luc Mélenchon.
02:03Jean-Luc Mélenchon a besoin d'avoir le Rassemblement National au pouvoir, d'avoir une situation de conflictualité qui le renforcera comme le leader d'une gauche qui en fait ne veut plus de lui.
02:15Voilà la situation et ça préjuge justement de crises sociales qui pourraient être terribles.
02:23Merci beaucoup Jean Garrigue d'avoir été avec nous.