À l'occasion de l'édition spéciale "Élections législatives", Dimitri Pavlenko reçoit Frédéric Dabi, directeur général opinion de l'Ifop. Ensemble, ils font le bilan de cette campagne des élections législatives.
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00:00Et Frédéric Dhabi qui nous rejoint, Directeur Général Opinion de l'IFOP, bonjour Frédéric.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Je ne sais pas combien de fois Frédéric vous avez dit, mais ça, ces arguments-là, l'argument du chaos,
00:10l'argument du petit théâtre antifasciste, ça ne prend plus sur les Français, témoins, les intentions de vote
00:16stratosphérique pour le Rassemblement National ce dimanche.
00:19Oui c'est vrai que ça ne prend plus, ça peut marcher dans une logique de second tour présidentielle,
00:25on est sur une logique d'élimination des candidats.
00:28Vous connaissez la célèbre phrase de Charles Pasqua qui avait, au premier tour on choisit, au second tour on élimine.
00:35Mais là, très clairement, ce n'est pas ça qui peut limiter le vote erraine.
00:39Loin de là, puisque le vote erraine se nourrit de plusieurs dimensions.
00:43Déjà, il y a cette continuité avec les élections européennes, ces législatives ont toutes les chances ou tous les risques,
00:48ça dépend de quel côté on se place, d'être une réplique des élections européennes.
00:52Trois semaines après, les Français ne vont pas changer d'avis, si je puis dire.
00:55Et puis, il y a l'idée que le Rennes est l'alternative.
00:58Moi, je suis frappé dans les enquêtes qualitatives.
01:00Ils disent l'alternance, on est l'alternance.
01:02C'est ça, c'est pourquoi pas eux, c'est leur tour, on ne les a jamais essayé.
01:06Et puis, vous savez, il y a des éléments d'information qui passent comme ça sous les radars pour beaucoup de gens,
01:12mais qui sont du carburant, sans faire de mauvais jeu de mots.
01:14Pour le vote erraine, plus 12% pour le gaz au 1er juillet.
01:18Pour les familles, c'est déjà très compliqué.
01:20C'est la goutte d'eau qui rend les choses insupportables.
01:23Je suis frappé également de voir la convergence entre les motivations de vote des électeurs erraines,
01:29en 1, le pouvoir d'achat, en 2, l'immigration et en 3, la sécurité.
01:33Ça code exactement aux motivations générales de l'ensemble des Français.
01:37Il y a une phrase de Gabriel Attal hier lors de son débat face à Jordan Bardella et Olivier Faure.
01:44Arrêtez toutes vos phrases, sujets, verbes, immigration.
01:48Oui, il tape un peu à côté en fait, Gabriel Attal, si je vous ai bien écouté, Frédéric Dhabi.
01:52Oui, il tape un petit peu à côté.
01:54Moi, j'avais été frappé dans notre sondage IFOP fiducial du jour du vote sur les motivations de vote.
01:59L'immigration arrivait en deuxième position.
02:01Je parle sous contrôle de mon ami Jean Garrigue, que je salue.
02:04Ça n'était jamais arrivé que ce soit aussi haut.
02:06Même à la présidentielle de 2002, qu'avait vu l'accession de Jean-Marie Le Pen,
02:10c'était l'insécurité qui était devant l'immigration qui arrivait en septième ou en huitième position.
02:15Dans un contexte aussi où, un, l'immigration n'est plus un sujet clivé entre la gauche et la droite.
02:20Les gens de gauche en parlent spontanément et dans une logique de dureté.
02:24Et également, il y a ce lien que maintenant une majorité de Français opère entre insécurité et immigration.
02:30Ça n'existait pas à un tel niveau il y a encore 2-3 ans.
02:33Et c'est le sondeur qui parle là, qui est en train de vous dire,
02:35les gens de gauche, spontanément, ils parlent avec dureté du sujet de l'immigration parce qu'eux aussi veulent du contrôle.