• il y a 6 mois
Anne Fulda reçoit Dany Jucaud pour son livre «J'avais une maison à Los Angeles» dans #HDLivres

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Transcription
00:00Bienvenue à l'heure des livres, Dany Jucault.
00:03Vous êtes journaliste, vous avez été reporter pendant plus de 40 ans à Paris Match,
00:09surtout correspondant aux États-Unis, à Los Angeles,
00:13comme l'indique ce livre que vous venez de faire paraître qui s'appelle « J'avais une maison » à Los Angeles,
00:17un livre qui est paru chez Stock.
00:19C'est un livre qui est très intéressant, qui est bourré d'anecdotes,
00:23qui raconte un peu le dessous des cartes quand on est journaliste
00:28qui s'occupe notamment de stars, qui raconte aussi des amitiés,
00:33et puis on croise une flopée de personnalités connues américaines et françaises.
00:38Cette maison à Los Angeles était assez exceptionnelle
00:42et elle correspond à une période de votre vie où c'est la grande époque de Paris Match.
00:47Est-ce que cette époque est un peu révolue ?
00:50D'abord, vous me disiez que vous étiez à Los Angeles, mais aussi très longtemps à New York.
00:53Ensuite à New York.
00:54On parle toujours de Los Angeles, c'est ce qui intéresse les gens.
00:56Oui, parce que c'est le titre du livre.
00:59Absolument.
01:00Est-ce que cette époque est révolue ? En partie, puisque les choses vont très vite.
01:04Mais j'étais très privilégiée par mes relations, par mes amis.
01:07J'étais un peu au cœur du réacteur et j'ai vécu ces années-là à Hollywood comme personne.
01:12Parce que c'était une époque à laquelle, notamment lorsque vous êtes à Los Angeles,
01:16Paris Match tire encore à 800 000 exemplaires.
01:18C'est une époque où il n'y a pas de téléphone portable, où il n'y a pas de réseaux sociaux.
01:23C'est une époque où la presse est encore toute puissante, beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui.
01:28Absolument.
01:29Mais ça a duré très longtemps.
01:30Ce n'est donc pas seulement l'époque de Los Angeles, mais même les époques new-yorkaises.
01:33Et aux États-Unis, la presse est considérée comme le quatrième pouvoir.
01:38Il y a un véritable respect pour la presse.
01:40À l'époque, pendant longtemps, pour Paris Match aussi, qui était un titre important.
01:43D'ailleurs, la plupart des gens m'ont expliqué qu'ils avaient appris le français en lisant Match.
01:46C'était assez amusant.
01:49On croise des acteurs, des actrices, des stars, mais aussi des personnages,
01:56notamment lorsque vous êtes à Los Angeles, pour le coup, en New York.
02:00Une certaine Madame Claude, qui est un personnage qui fascine tout le monde.
02:03Parlez-nous d'elle.
02:04Écoutez, Madame Claude, pour les gens, parce que je ne me rends pas compte du temps qui passe,
02:08donc peut-être pour beaucoup de personnes, les gens ne savent plus qui c'est,
02:10Madame Claude était la plus grande proxénète du monde, disons les choses comme elles sont.
02:14C'est un personnage mystérieux. J'ai rencontré, au hasard d'un dîner,
02:18et j'ai beaucoup sympathisé avec elle pendant sa cavale, pendant dix ans.
02:21Et je dois dire, être amie, je mets ça entre parenthèses, avec Madame Claude,
02:24était plus important que de connaître Elisabeth Taylor ou Madonna, je veux dire.
02:28Les gens étaient fascinés par cette personne.
02:30Que vous décrivez comme un personnage un peu mythomane, un peu…
02:33Pas un peu, beaucoup.
02:34Beaucoup, oui.
02:35Elle a inventé sa vie, elle a inventé et réinventé au fur et à mesure qu'elle vivait.
02:38Mais c'était amusant et moi, ça m'amusait beaucoup de passer du temps avec elle.
02:41Alors restons pour l'instant sur la côte ouest.
02:43Vous décrivez, par exemple, il y a une image où vous décrivez, vous croisez un jour,
02:48alors que vous êtes encore à Los Angeles, près d'Hollywood,
02:50près du fameux hôtel Château Mormont, près du restaurant Mormont.
02:54Vous vous croisez en voiture Warren Beatty et Jack Nicholson
02:57qui sont en décapotable avec des grappes de jeunes femmes.
03:00C'est ça.
03:01Belles autour d'eux.
03:02Et ça, c'est une époque, enfin pour vous, c'est une sorte d'image qui résume pas mal l'époque.
03:08Pardon, oui. Je ne les croisais pas, je les voyais souvent en plus de ça.
03:11Ils étaient joyeux, gais.
03:14Ils faisaient des descentes dans la ville et ramenaient des filles
03:17qui étaient follement contentes de partir avec eux et tout.
03:19Il y avait quelque chose de très léger à l'époque.
03:21Et aujourd'hui, tout serait recadré, etc.
03:24Mais oui, c'était une époque très légère.
03:26Oui, parce que vous racontez aussi un rendez-vous avec Nicholson
03:29qui se transforme en dîner où il y a une forme de complicité qui naît.
03:36Nicholson, d'ailleurs, fait partie de ces mythes.
03:39Mais dans d'autres mythes de Hollywood, il y a Catherine Hepburn, par exemple.
03:42Une grande Catherine. C'est l'une de celles qui vous a le plus marquée.
03:46Il faut dire que je n'ai jamais été très impressionnée par les gens de cinéma.
03:49C'est peut-être pour ça aussi que j'ai pu faire mon métier assez facilement.
03:52Ce sont plutôt les intellectuels qui m'intéressent.
03:54En revanche, Catherine Hepburn, pour moi, c'était une grande rencontre.
03:57On avait échangé pendant plusieurs jours des petits mots, etc.
04:00Plusieurs jours, plusieurs semaines, n'est-ce pas ?
04:02Je devais passer une demi-heure ou une heure chez elle.
04:04J'ai passé toute la journée, le début de la soirée.
04:06Vous savez, plus les gens sont grands et plus ils sont simples.
04:11C'était quelqu'un d'extrêmement simple.
04:13J'oubliais qu'elle avait eu quatre Oscars et que c'était la plus grande star.
04:15C'était quelqu'un d'absolument merveilleux.
04:17Oui, c'est un de mes plus jolis souvenirs.
04:19Vous avez aussi croisé Robert Mitchum, un peu plus mitigé.
04:24Justement, je me permets.
04:27Je raconte l'histoire d'un reportage assez chaotique avec Mitchum.
04:31Mais quand à la fin du reportage, qui était compliqué,
04:35il se colle contre moi, me met les mains sur les fesses,
04:38en me disant, dans un grand éclat de rire,
04:40non seulement il faisait du courage, mais un beau cul.
04:42Aujourd'hui, je veux dire, on appellerait la police, ça serait des drames.
04:45Et à l'époque, ça faisait rire, ce n'est pas plus grave que ça.
04:48Dans ce sens-là, oui, les choses ont changé.
04:50Certains sont devenus des amis.
04:53Il y a Kirk Douglas, il y a Sean Connery, etc.
04:56Ça, c'est des vrais amis.
04:58Aujourd'hui, vous diriez, qui sont les dernières stars ?
05:02Les derniers grands stars ?
05:04En France, par exemple, ça reste Catherine Deneuve.
05:08C'est quand même la vieille génération.
05:10Je veux dire, c'est Catherine Deneuve, pardon pour les gens qui vont dire
05:13mais c'est Gérard Depardieu, ce sont des gens comme ça de l'autre génération.
05:16Aujourd'hui, ça va très vite.
05:18Je ne sais même pas vraiment qui sont les grandes stars aujourd'hui.
05:21Non, je ne pourrais pas vous dire.
05:23Mais ça reste quand même toujours l'autre génération.
05:26Disons qu'on consomme beaucoup plus vite les gens maintenant.
05:29Je ne peux pas citer tout le monde.
05:31Vous parlez aussi de Lira Deville, la sœur de Jackie Kennedy,
05:35que vous voyez notamment plus lorsque vous êtes à New York.
05:38Vous parlez aussi de votre amitié avec Nathalie Delon,
05:40qui est très intéressante parce qu'à travers cela,
05:42il y a évidemment tout le clan Delon, qui est intéressant.
05:48Et puis bon, ce que je disais tout à l'heure,
05:50au passage, vous prenez hommage notamment à Olivier Royan,
05:54qui a été directeur de Paris Match et qui a refusé à l'époque
05:58un reportage d'Anthony Delon parce qu'il trouvait
06:01qu'il parlait de façon irrespectueuse.
06:03Tout à fait, tout à fait.
06:04J'ai eu beaucoup de respect pour Olivier, j'avais avant,
06:06mais ce jour-là, qui avait un reportage qui était organisé
06:09vraiment dans le cadre de match.
06:10C'était une couverture, des photos de famille,
06:12en fait, tout ce qu'on aime.
06:13Et il m'a empêché de le faire deux jours avant
06:15parce qu'il avait lu quelques phrases qui lui déplaisaient profondément
06:18qu'avait écrit Anthony.
06:20Et ça, j'ai trouvé que c'était très élégant.
06:22Très bien.
06:23En tout cas, c'est à lire.
06:24Ça s'appelle « J'avais une maison » à Los Angeles.
06:26C'est paru chez Stock.
06:27Merci beaucoup.
06:28Merci.

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