• il y a 5 mois
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les fortes pluies ont provoqué d'importantes inondations et crues, coupant du monde le hameau de La Bérarde, au-dessus de Saint-Christophe-en-Oisans, en Isère. Benjamin Fabre, pilote au GHSC, a participé au sauvetage et à l'évacuation des habitants.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 24 juin 2024.

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Transcription
00:00Rtl, les trois questions du petit matin.
00:04Tout un hameau rayait de la carte après une coulée de boue, d'eau, de roches.
00:09C'était vendredi en Isère, le cours d'eau, le Vénéon est sorti de son lit avec les
00:12forts orages.
00:13La digue a cédé, la Bérarde est aujourd'hui un village fantôme, des maisons détruites
00:19ou englouties, l'église coupée en deux, mais aucun des 97 habitants n'a perdu la
00:24vie ou n'a été blessé, grâce à vous notamment, Benjamin Fabre, bonjour.
00:30Vous êtes le chef de la base hélicoptère de la Sécurité Civile de Grenoble et vous
00:33pilotiez l'un des trois hélicoptères qui sont intervenus au début du week-end, vous
00:39avez tout vu d'en haut, qu'est-ce qui vous a le plus marqué pour ceux qui n'auraient
00:45pas vu les images spectaculaires ?
00:47Effectivement, c'était vraiment impressionnant, quand on est arrivé, on savait qu'on venait
00:56pour intervenir, pour sortir, pour évacuer des gens au niveau de la Bérarde, mais on
01:03ne s'attendait pas à avoir autant d'eau, un débit d'eau aussi impressionnant, et
01:08puis un village qui était déjà quasiment en ruine, c'est vrai que c'était impressionnant
01:14en arrivant.
01:15Oui, parce qu'il y a la rapidité de ce torrent de boue que vous avez vu et entendu sans doute.
01:22Entendu, non, parce que quand même le bruit de l'hélicoptère ne nous permettait pas
01:27de l'entendre, mais au fur et à mesure de l'intervention, on voyait le village qui
01:33disparaissait petit à petit, au fur et à mesure les allers-retours qu'on a dû faire
01:38pour extraire les gens, à chaque fois qu'on revenait, il y avait des maisons en moins,
01:46vous parliez juste avant de la chapelle, la première fois où on est arrivé, la
01:52chapelle était encore là, et puis les fois suivantes, le village disparaissait au fur
02:01et à mesure du temps qui passait.
02:02Et tout ça sous vos yeux, et quand on dit « village rayé de la carte », c'est
02:06un peu cliché, mais c'est ça, il n'en reste rien, quasiment rien.
02:11Écoutez, de ce que j'ai suivi tout au long du week-end, je crois qu'il ne reste que
02:18deux maisons valides, ou en tout cas habitables, dans le Hameau, donc je ne saurais pas dire
02:27combien il y avait de maisons au départ, mais il y en avait forcément au moins une
02:32petite centaine.
02:33Bon, il y a 97 habitants dans ce Hameau, et vous avez pu sauver chacun de ces habitants,
02:41c'est un miracle, Benjamin Fabre, s'il n'y a pas eu de victime ?
02:43Un miracle, oui, c'est sûr que sur ce genre de catastrophe, il est rare qu'il n'y ait
02:52pas de victime.
02:53Les fouilles continuent, malgré tout, pour l'instant personne ne manque à l'appel,
02:59mais on se doit quand même malgré tout de continuer à chercher, donc là c'est plus
03:03maintenant la phase des secours au sol, nous en hélicoptère maintenant on continue à
03:11amener du monde sur zone, des pompiers, des gendarmes, pour qu'ils puissent faire des
03:17recherches au cas où, mais bon, pour l'instant effectivement, vraiment beaucoup de chance.
03:24Comment on intervient sur ce type de catastrophe ? Comment vous décidez d'aller à tel ou
03:29tel endroit ?
03:31Alors la chance, entre guillemets, si je puis m'exprimer ainsi, c'est qu'au sein de la
03:37Bérard, il y a un poste de secours qui ouvre, qui venait tout juste d'ouvrir pour la saison
03:44estivale, un poste de secours qui est tenu par des secouristes du PGHM, et en fait ces
03:55secouristes-là ont pu justement prévenir la population de cette montée, de cette crue
04:03qui arrivait, et a permis justement d'isoler les gens petit à petit du village et les
04:11mettre à l'abri.
04:12Et on a vu des gens sur des toits faire des signes, il faut aller très vite, il faut réagir
04:16très vite à votre place ?
04:18Oui, effectivement, de toute façon, le temps était forcément, j'allais dire contre nous,
04:26ou en tout cas était compté, donc il fallait effectivement aller très vite.
04:31Moi j'étais le premier hélicoptère arrivé sur la zone, et tout de suite on a compris
04:38qu'il fallait absolument d'autres hélicoptères pour venir nous aider, et c'est là qu'on
04:45a armé en fait le deuxième dragon de la sécurité civile de Grenoble, et on a fait
04:52appel au dragon de la sécurité civile d'Annecy, parce qu'on s'est retrouvé à trois hélicoptères
05:01en train d'extraire tout le monde.
05:03Vous êtes le premier à être arrivé sur place, j'imagine que c'est des images qu'on
05:06n'oublie pas ?
05:07Oui, non, effectivement, dans sa carrière on en fait malheureusement quelques démissions
05:14comme ça, on en fait quelques unes, mais malgré tout, on se compte sur les doigts
05:18de la main.
05:19Mission réussie en tout cas pour vous, parce qu'il n'y a pas eu de victime, je le rappelle.
05:22C'est une satisfaction ?
05:23Oui, c'est sûr que pour nous c'est une satisfaction de se dire qu'on a pu extraire tout le monde,
05:32en tout cas je pense sincèrement dans les meilleures conditions, même si maintenant
05:36pour eux ça va être se reconstruire avant de pouvoir reconstruire le village.
05:44On entendait les larmes de ces habitants tout à l'heure dans leur reportage de Serge Péhiau,
05:50merci beaucoup Benjamin Fabre, je rappelle que vous êtes le chef de la base hélicoptère
05:54de la sécurité civile de Grenoble et pilote d'un des trois hélicoptères qui est intervenu
05:58sur place vendredi, merci beaucoup à vous.
06:00Merci à vous.
06:01Bonne journée.
06:02Bonne journée, au revoir.
06:03Cette interview est à retrouver sur l'appli RTL.

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