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Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 28 octobre 2024.

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Transcription
00:00RTL 6h12, c'est l'un des titres après les inondations de week-end dans le sud-est.
00:08On a tous vu les images, notamment de Saint-Tropez sous l'eau, ces intempéries se multiplient
00:13depuis des semaines maintenant un peu partout en France.
00:15Bonjour Eric Brocardi.
00:17Bonjour.
00:18Merci d'être avec nous ce matin en direct sur RTL.
00:20Vous êtes le porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France.
00:24Où en est-on d'abord au domaine des cannebières mouillées dans le Var ? On en parlait dans
00:28le journal, il y a 600 personnes bloquées dans un village-vacances, le pont s'est effondré
00:34à cause des pluies diluviennes, c'était le seul accès, les gens là sont toujours
00:37retenus.
00:38Oui effectivement, donc il y a eu quand même des prises de décision qui ont été faites
00:42pour évacuer les personnes les plus fragiles quand cela a été nécessaire, et surtout
00:46d'être au contact de ces personnes qui étaient dans la nécessité.
00:49Par hélicoptère ?
00:50Exactement, donc ça veut dire qu'on est sur aujourd'hui encore des villages, certaines
00:54zones qui sont encore un petit peu isolées, donc voilà il faut être extrêmement prudent
00:58de ne pas continuer à braver des interdits, ça peut causer des accidents évidemment
01:02et puis attendre qu'on puisse vraiment stabiliser les zones pour les relier à des zones viables.
01:08Donc près de 600 personnes bloquées au nuit, quand pourront-elles sortir ? Est-ce qu'on
01:14a un début de visibilité ?
01:15Début de visibilité pour l'instant il est assez complexe, c'est toujours pareil,
01:20se seront bien assurés à ce moment-là les zones qui vont permettre les passages, c'est
01:25la sécurisation aujourd'hui qui est importante avec une instabilité des sols qui à tout
01:29moment peut laisser prétendre à un sur-accident.
01:32Il y a combien de communes inondées à l'heure où l'on parle dans le sud-est ?
01:36Les communes inondées aujourd'hui c'est un peu plus d'une vingtaine de communes qui
01:41ont été impactées forcément, donc ce sont petits et grands villages, donc on est sur
01:45une zone qui est lourdement et fortement impactée depuis maintenant quelques temps et depuis
01:50de nombreuses années, donc depuis vendredi soir ne serait-ce que dans le département
01:55de Duvard c'est près de 340 interventions effectuées par les sapeurs-pompiers, donc
01:59principalement des zones de désaction de pompage mais aussi des mises en sécurité
02:05ou des moyens de sauvetage qui ont été faits parce que forcément des gens essaient de
02:08passer sur des zones qui sont interdites ou des zones qui sont barrées par les inondations,
02:13donc il faut toujours être vigilant dans ce cadre-là et respecter les panotages, c'est
02:19extrêmement important.
02:20Aujourd'hui les personnes se sentent invulnérables, on va dire, quand ils conduisent un 4x4 et
02:26aujourd'hui on s'aperçoit effectivement qu'il n'y a pas de possibilité de passer
02:32malgré qu'on ait l'impression d'être insubmersible ou tout simplement entre les
02:38mains d'un 4x4 qui pourrait permettre de passer les lignes ou les routes qui soient
02:42inondées.
02:43Donc le danger il est encore présent sur les routes, c'est ce que vous rappelez ce
02:45matin Eric Brocardi, je le disais vous êtes le porte-parole de la fédération des pompiers
02:50sur l'ensemble du territoire, on vit au rythme des intempéries toutes les semaines,
02:55là le Var, le Gard, la semaine dernière, la semaine d'avant c'était le Rhône,
02:58la semaine encore d'avant c'était la Seine-et-Marne, d'abord est-ce que vous intervenez
03:02plus qu'il y a 10-15 ans sur ce type d'événements avec un peu de recul aujourd'hui ?
03:08On intervient plus, les soldats du feu que l'on surnommait jusqu'à présent, aujourd'hui
03:14sont devenus effectivement les soldats de la vie, il ne faut pas oublier que 80% de
03:16nos missions sont de secours d'urgence aux personnes et qu'aujourd'hui on est les soldats
03:21du climat parce qu'on est en première ligne face aux feux de forêt, face aux inondations,
03:25donc beaucoup plus d'intensité, moins de temps entre chaque épisode, donc que ce soit
03:30au niveau feu de forêt qu'au niveau inondation, donc effectivement beaucoup plus d'interventions
03:35liées à tous ces phénomènes qui s'étalent du 1er janvier au 31 décembre, donc on est
03:41systématiquement en adaptation des moyens, systématiquement en adaptation des formations
03:47qui peuvent permettre aujourd'hui d'essayer d'être l'amortisseur général de cette crise
03:53du dérèglement climatique comme l'ensemble des autres calamités qui peuvent toucher des
03:57territoires. Je rappelle simplement que dans le sud-est de la France, depuis 30 ans,
04:00c'est plus des interventions qui s'accumulent, c'est plus malheureusement de 50 décès liés
04:10aux intempéries, voire même 200, liés aux inondations. On se souvient notamment de 2010
04:15dans le Var lié à Rocquebonne-sur-Margin, une commune qui a été extrêmement impactée. Donc
04:20vous voyez que ce sont systématiquement depuis ces dernières années des intensités qui se
04:25multiplient et des phénomènes surtout qui laissent présager aujourd'hui une préparation des populations
04:31à tous les instants par rapport à ces risques. Et le comportement des gens a changé parce qu'on
04:36a vu ce week-end que certains avaient refusé d'évacuer, par exemple il y a un père et sa
04:39fille qui ont ensuite été élitreuillés faute d'avoir voulu partir tout de suite, ça veut dire
04:46des moyens humains et matériels mobilisés qui auraient pu être évités. Est-ce que les gens
04:49sont conscients du danger, des risques ? Je crois qu'aujourd'hui on a globalement un problème
04:54encore d'éducation du concitoyen face aux risques. Lorsqu'on fait de forêt ou en inondation, il faut
05:00avoir un comportement, c'est tout l'inverse qui se passe aujourd'hui. On est censé évacuer sur
05:05ordre évidemment et sur des réflexes les zones qui sont inondables très rapidement et les gens
05:10veulent rester chez eux. En fait, en forêt, le moyen le plus sûr c'est de rester chez soi,
05:14les volets fermés. Alors c'est toujours l'inverse qui se produit, donc ça veut dire qu'on est
05:17vraiment sur un sujet assez controversé en ce qui concerne l'éducation des citoyens. Cela veut dire
05:23qu'on a encore malheureusement des gens qui ne comprennent pas ou qui ne savent pas comment
05:28à la fois préparer sa maison et surtout réagir au bon moment. Merci beaucoup Eric Brocardi,
05:33porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Vous êtes devenu,
05:37vous le disiez, les sapeurs, les soldats du climat. Merci beaucoup à vous, bonne journée.

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