Les Conversations n°47 de Paul-Marie Coûteaux avec Alain Juillet : Les Etats-Unis se sont imposés au monde par la force (2ème partie)

  • il y a 3 mois
La conversation avec Alain Juillet se poursuit, égrenant quelques uns des épisodes les plus étonnants de ce que Alain Juillet nomme les "guerres non déclarées", ces guerres hybrides, aux composantes à la fois économiques, culturelles, et quelquefois discrètement militaires, qui sans cesse opposent les grandes puissances entre elles - et que mènent souvent, contre la France, ses principaux partenaires, notamment les Etats-Unis et l’Allemagne. Après avoir été directeur du Renseignement à la DGSE, Alain Juillet parvient à faire comprendre aux gouvernements de Jacques Chirac l’apport spécifique et crucial du renseignement et du contre-renseignement économique, dont il finit par faire une discipline à part entière. Avec quelques autres conscrits, Bernard et François-Xavier Carayon, Christian Harbulot, Bernard Besson, il l’implante peu dans notre pays, après qu’il a essuyé quelques désastres. Oublié un peu partout, y compris au sommet de l’Etat, le sens de l’intérêt supérieur de la Nation ne s’est du moins pas perdu au sein des "Services". Suivons encore ce très docte et toujours sage octogénaire qui, converti en pèlerin de "l’intelligence économique" nous montre, souvent de façon touchante, ce que peut être une vie consacrée au service opiniâtre et discret de son pays.

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00:00:15Je vous invite à partager cette vidéo et à vous abonner pour ne manquer aucune de mes
00:00:22prochaines vidéos.
00:00:23Merci.
00:00:45Alain Juillet, bonjour et merci de poursuivre notre conversation, d'être venu vous voir.
00:01:08Vous avez contribué au Nouveau Conservateur et je dois dire qu'on s'inspire beaucoup
00:01:12de ce que l'on lit, de ce que l'on entend de vous parce qu'on trouve beaucoup de bonnes
00:01:19choses sur la toile, comme on dit, des vérités que vous rétablissez dans un monde de mensonges.
00:01:25C'est un peu l'obsession du Nouveau Conservateur, il faut tuer les mensonges et d'ailleurs s'il
00:01:29y a une résistance à mener, pour les bons français aujourd'hui, ça consiste à tuer
00:01:34les mensonges dans lesquels nous vivons pour essayer au moins de garder la tête claire.
00:01:39Je suis tout à fait d'accord.
00:01:40Vous êtes vraiment un des grands chevaliers de cette opération rétablissement des vérités.
00:01:48Nous avons vu votre parcours, notamment personnel, vos études, vite fait, parce que vous êtes
00:01:57tellement brillant que vous avez eu le bac à 14 ans, je crois.
00:01:5915 ans, 14 ans et demi, oui.
00:02:01Pas encore 15 ans.
00:02:02Ce n'était pas 15 ans, c'était en juin et moi je finis en septembre, vous voyez,
00:02:06c'est formidable.
00:02:08Votre double carrière dans l'industrie, beaucoup d'entreprises, on ne les a pas toutes
00:02:15citées, qui étaient beaucoup des couvertures, parce qu'après un passage chez les paras,
00:02:21vous entrez dans les services, au point de devenir directeur du renseignement plusieurs
00:02:26années plus tard, même plusieurs décennies plus tard, mais enfin c'était des couvertures,
00:02:32c'était de véritables emplois, mais vous continuiez à alimenter, à servir votre pays.
00:02:39Et vous l'avez servi aussi, très notablement, en créant une discipline, pratiquement, le
00:02:48renseignement économique, l'intelligence économique, j'aime moins le mot intelligence
00:02:52économique qui est une traduction de l'américain, mais le renseignement économique, là vous
00:02:57avez souche, il y a des gens qui ont emboîté le pas, citons certains Herbulot par exemple,
00:03:05mais nous avons aussi beaucoup de, maintenant, beaucoup de jeunes gens qui se passionnent
00:03:10pour l'intelligence économique, c'est évidemment un peu le nerf de la guerre dans
00:03:15un monde où tout le monde se fait la guerre, y compris nos alliés.
00:03:20Alors, nous allons revenir sur ce parcours, nous n'allons pas revenir sur votre famille
00:03:27qui est ô combien plongée dans le service de l'Etat depuis longtemps, vous avez même
00:03:32des aïeux qui ont servi sous Napoléon, mais un père préfet, une tante qui a été la
00:03:42secrétaire du général de Gaulle à la Libération, plongée dans le gaullisme, et puis un oncle
00:03:47fameux, Pierre Juillet, qui a été un collaborateur, d'abord de Pompidou à Matignon, puis à
00:03:55l'Elysée, puis ensuite de Jacques Chirac, en compagnie de Marie-France Garot, je cite
00:04:02ce nom parce que, entre notre première conversation et celle-ci, est arrivée une tristesse, la
00:04:10mort de Marie-France Garot, nous en avions parlé d'elle, nous en avions parlé d'elle
00:04:13déjà, dans la première conversation, sans nous douter qu'elle était près de
00:04:18nous.
00:04:19Elle était déjà très malade, elle avait souffré d'un Alzheimer très prononcé
00:04:23depuis quelques années, et elle vivait recluse dans son château, dans le Poitou, elle avait
00:04:29un château familial dans le Poitou, elle vivait, elle ne sortait plus, elle était gardée
00:04:32d'ailleurs, d'ailleurs une fois elle avait échappé il y a 2-3 ans, elle était partie
00:04:36dans la forêt, on l'avait retrouvée le lendemain, enfin c'était...
00:04:39Je me rends compte, traditionnellement je lui avais agressé mes voeux par téléphone,
00:04:43et à la fin ça ne me venait plus du tout.
00:04:45Si, elle était obsédée par Mme Merkel, beaucoup, c'était très amusant de voir l'obsession
00:04:51de la concurrence allemande de revenir très souvent dans ces conversations, ces dernières
00:04:55conversations.
00:04:56Mais enfin c'était une lumière extraordinaire cette femme, partenaire de votre oncle.
00:05:00C'était une femme exceptionnelle, indiscutablement, une très brillante, très intelligente, très
00:05:06cultivée aussi d'ailleurs, et qui était une femme d'action, c'est-à-dire qu'elle
00:05:11n'avait pas peur, et elle disait les choses, cash, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:05:15comme on dit maintenant, elle disait les choses vraiment froidement, elle n'avait pas peur
00:05:19du tout, et elle n'avait pas peur de maintenir des positions, même contre tout le monde,
00:05:25envers et contre tout, elle était capable de tenir une position, et c'est pour ça
00:05:28que mon père, pardon mon oncle, l'appréciait beaucoup.
00:05:31Et il disait, on forme une équipe en définitive, moi je suis derrière dans l'ombre, parce
00:05:36qu'il a eu horreur, mais horreur d'être devant, donc il disait, moi je suis dans l'ombre,
00:05:42et elle était devant.
00:05:43C'était la face visible, oui.
00:05:45C'était la face visible du duo aussi.
00:05:47Vous dites qu'elle rivait son clou aux gens, elle n'a pas été tendre à la fin, même
00:05:52au fil des années 70, au point de se présenter contre Chirac en 81, avec ce qu'on peut
00:06:01appeler le gaullisme, et les gaullistes, elle a cité souvent le cardinal de Ré qui disait
00:06:06qu'un grand homme est une grande raison pour des petits génies, pour des petits esprits,
00:06:12quelquefois.
00:06:13Elle n'avait pas tort sur les gaullistes, non ? Il y a eu une dérive épouvantable.
00:06:18Vous l'avez vu ça, vous qui êtes du Cérail.
00:06:21Oui, je crois que pour cette femme, ça a été une énorme déception, parce qu'il
00:06:27faut bien savoir qu'au début de l'histoire de Chirac, en réalité, Pompidou avait détecté
00:06:33que Chirac avait des vraies qualités, et il a donné instruction, ça je m'en souviens
00:06:38très très bien, de le former.
00:06:41Et donc, ils ont reçu, mon oncle et Marie-France ont reçu l'ordre, l'instruction de Pompidou
00:06:49de le préparer à des fonctions imminentes.
00:06:51Et alors, on lui a fait prendre le ministère de l'Agriculture, le ministère de l'Intérieur,
00:06:55les ministères qui comptaient à l'époque, qui étaient les ministères essentiels.
00:06:59On ne lui a pas fait faire les affaires étrangères, mais on l'a fait, et on l'a mis Premier Ministre.
00:07:04Et il a appris le métier, avec eux, il a appris le métier véritablement.
00:07:09Donc, quand il était Premier Ministre, et après, ils l'ont fait démissionner, pour
00:07:15lui donner encore une grande stature, en 76, en faisant un coup de maître derrière, là
00:07:20je m'en souviens encore...
00:07:21La création du RPR.
00:07:22Oui, la création du RPR, et la mairie de Paris.
00:07:25Ah oui, c'est vrai.
00:07:26Il ne faut jamais oublier, parce que la création du RPR, c'est un très beau coup, Chirac prend
00:07:30le contrôle du RPR, alors qu'il n'est pas un pur barongoliste de l'époque de la guerre,
00:07:37à la hussarde, et ça, ils ont bien joué, il prend le pouvoir.
00:07:40Jusque là, c'est parfait.
00:07:42La mairie de Paris, en 77, ensuite...
00:07:44Et après, le coup de génie, ça je m'en souviens, c'est la mairie de Paris.
00:07:47Mon oncle m'avait dit, à un moment, un jour, j'étais chez lui un soir, il rentrait toujours
00:07:52très tard de son bureau, et il me dit, on vient de faire un coup, on vient de lancer
00:07:57un coup, et tu vas voir, dans un an, un peu plus d'un an, quand ça va exploser, il est
00:08:03superbe.
00:08:04Il ne parlait pas beaucoup, donc il ne me dit que ça.
00:08:06Bon, moi j'enregistre.
00:08:07Je n'avais pas du tout pensé que c'était la mairie de Paris.
00:08:10Que convoiter qu'allait avoir d'Ornano un baron giscardien.
00:08:15Giscard poussait d'Ornano.
00:08:17Et quand donc Chirac est élu, je vois mon oncle, il me dit, tu te souviens ce que je
00:08:24t'ai dit il y a un an, une nuit ? C'était ça.
00:08:28Et j'ai assisté, mon oncle à ce moment-là était, deux jours après, nous étions dans
00:08:33la Creuse, chez lui, on était repartis dans la Creuse, on se retrouvait dans la famille,
00:08:37et Giscard a appelé mon oncle, et il lui a dit, j'ai reconnu votre patte, mon cher Pierre.
00:08:44Et l'autre lui a dit, merci, je suis très touché, parce que c'est le président, parce
00:08:49qu'ils étaient très urbains, très polis.
00:08:50Oui, c'était pas si facile que ça, en effet, de défier le président de la République
00:08:55qui avait nommé le maire de Paris.
00:08:57Oui, exactement, tout avait été monté pour que ce soit d'Ornano, et en prenant la mairie
00:09:01de Paris, Chirac se positionnait à ce moment-là comme avec des moyens, parce que tout de suite
00:09:07ils avaient compris que la mairie de Paris donnerait des moyens financiers, techniques,
00:09:12humains, qui faisaient que le maire de Paris était, dans le système, était la grande
00:09:17puissance, qui pouvait être la grande puissance de l'opposition, le leader de l'opposition,
00:09:21ce qu'il a été.
00:09:22Donc c'était très bien joué.
00:09:23Et c'était tout le, donc la mécanique, s'il voulait jusque-là, marchait parfaitement.
00:09:29Et puis il y a eu effectivement l'accident d'Aigleton, Chirac a eu un accident de voiture,
00:09:33il s'est retrouvé à l'hôpital, et on en a voulu, alors, mon oncle et Marie-France
00:09:38Garaud lui ont fait, ils l'ont écrit, comme toujours, l'appel d'Aigleton, qui était
00:09:43en définitive pour rappeler que...
00:09:44Devenu l'appel de Cochin.
00:09:46Oui, qu'on a appelé l'appel de Cochin, et qui était en réalité un appel pour dire
00:09:52aux Français, attention, ne nous laissons pas séduire par les influences étrangères,
00:09:57comme par hasard...
00:09:58Le parti de l'étranger.
00:09:59Le parti de l'étranger, mais c'était ça.
00:10:00C'était à la fois un condominium allemand et américain, qui se concentraient sur Bruxelles,
00:10:07contre la France principalement.
00:10:08Et comme par hasard, on le retrouve aujourd'hui.
00:10:10Donc c'était prémonitoire, si vous voulez.
00:10:13C'était l'appel de Cochin qui a été si critiqué, en définitive prémonitoire, c'est
00:10:19exactement la situation à laquelle nous sommes aujourd'hui.
00:10:21Si critiqué, Pierre Julliet est tellement barré, est tellement dénigré.
00:10:26Ah oui, mais ça c'est normal, c'est classique.
00:10:29C'est pas si normal que ça.
00:10:30Le résultat d'ailleurs, ça a été que le parti, le RPR majoritaire à l'Assemblée,
00:10:37et la liste que menait Chirac en juin 1979 contre Simon Veil, n'a pas fait 15%.
00:10:42Bah oui, non mais j'en ai bien d'accord.
00:10:44Et vous savez pourquoi ? En grande partie à cause de la presse, y compris la presse
00:10:49de droite.
00:10:50Il y a quelques beaux esprits dont Maurice Bluchstein Blanchet, qui contrôlait, enfin
00:10:57il était un publiciste, à l'époque il n'y avait pas 36 000 sociétés importantes
00:11:03de publicité.
00:11:04Il a juré la perte de Chirac ce jour-là, c'est-à-dire que R100 s'est mis en demeure
00:11:16de faire critiquer au Figaro l'appel de Cochin, faute de quoi Publicis menaçait de
00:11:25lui retirer toutes ses publicités.
00:11:26Et Chirac a eu peur aussi qu'il retire, notamment dans les organes de province, les
00:11:33journaux de province Paris-Nord-Bandit et quelques autres, tout écho au candidat RPR
00:11:40de l'époque, du jeune RPR qui avait été créé trois ans plus tôt en 1976, et la
00:11:44pression a été maximale.
00:11:46Il y a une confiscation du jeu politique par des féodalités terribles.
00:11:51Et en plus, c'est ajouté au niveau familial pour Chirac le fait que Mme Chirac, qui détestait
00:11:58et mon oncle et Marie-France Garot, en a profité en disant « je n'en veux plus, c'est
00:12:06entre eux et moi ». Et Chirac, qui pensait qu'il y avait à ce moment-là, sous la
00:12:10pression avec tout ce qui se passait, et pensant aussi qu'il était arrivé à un
00:12:15moment où il était capable de gérer tout seul, après tout pourquoi pas, à ce moment-là
00:12:20il a dit aux deux « on partait ».
00:12:22Il a bifurqué.
00:12:23Il a bifurqué.
00:12:24Et puis surtout, il a bifurqué que l'inspiration de l'appel du 18 juin très nationale, anti-supranationale
00:12:29européenne a été abandonnée au bénéfice d'une ligne qu'ont incarné Juppé et
00:12:33Balladur à la mairie de Paris et qui a complètement détruit l'architecture gaulliste.
00:12:39Je suis bien d'accord.
00:12:41Et Chirac avait une telle conscience de l'importance de la mairie de Paris qu'il a tout fait
00:12:46quelques années plus tard, en 2001, pour empêcher Philippe Séguin, là c'était
00:12:50à mon tour, moi qui en étais le témoin, de conquérir la mairie de Paris.
00:12:53Et ça c'est un grand regret, à titre personnel, parce que je pense que Séguin était, de
00:12:59tous les hommes politiques de ce parti, de cet environnement-là, c'était de loin
00:13:04le meilleur.
00:13:05Le plus intelligent et le meilleur, avec un caractère épouvantable.
00:13:08Enfin, il n'est pas le seul, il était insupportable, mais il avait des idées, il
00:13:16était intelligent, il avait pensé, je pense qu'il dominait le problème par rapport
00:13:21aux autres.
00:13:22C'est pour ça qu'on l'a tué.
00:13:23Et dans la foulée, oui c'est pour ça qu'on l'a tué, le fait est que Chirac a tout
00:13:27fait pour empêcher qu'il prenne la mairie de Paris, qui était, à son tour, c'était
00:13:31un tremplin contre lui, Chirac, en 2001, pour les présidentielles de 2002.
00:13:37Il savait très bien comment ça s'était passé, donc il n'allait pas, exactement.
00:13:42Et dans la foulée, il détruit le RPR, ou il laisse détruire le RPR, pour créer un
00:13:48parti unique qui s'est appelé l'UMP.
00:13:53Oui, mais qui était le mariage un peu de la carpe et du lapin, quand même.
00:13:58Oui, et qui a, hélas, hélas, qui a conduit à l'absorption du gaullisme dans le centrisme.
00:14:03Absolument.
00:14:04Oui, oui, mais je pense que ça a été, effectivement, ça a été un très mauvais moment pour l'égauliste
00:14:11de pur et dur, parce qu'ils se sont trouvés complètement dilués, et à partir de ce
00:14:15moment-là, il n'y a plus cette vision, cette philosophie, cette stratégie gaulliste,
00:14:22qui amenait la France sur des origines, évidemment, intéressantes.
00:14:25Oui, je l'ai vécu de façon très simple, je dirigeais, j'étais directeur de la rédaction
00:14:31de la revue du RPR, qui s'appelait « Une certaine idée ». Le RPR mort en 2001 ou
00:14:38en 2002, plus de revue, fini, disparu.
00:14:42Et l'absorption du gaullisme dans le centrisme a été sa mort.
00:14:47Mais bien sûr, parce que c'est deux choses différentes.
00:14:49Et ça, on le voit tous les jours, on le voit encore aujourd'hui, on le verra toujours.
00:14:55Et alors, le centre, le gaullisme, c'est autre chose.
00:15:00Le centre, ou la droite centriste, si vous voulez, c'est une chose, le gaullisme, c'est
00:15:04autre chose.
00:15:05Parce que le gaullisme, ça dépasse largement la droite et la gauche, c'est autre chose,
00:15:10le gaullisme.
00:15:11C'est une certaine idée de la France.
00:15:12C'est surtout un légitimisme, enfin, une inscription de la politique française dans
00:15:18sa politique traditionnelle, qui commence par la défense de la souveraineté.
00:15:22Voilà.
00:15:23Et c'est ça, c'est la grande… On le voit bien encore aujourd'hui, c'est la même
00:15:28chose.
00:15:29C'est une longue histoire.
00:15:30Alors, il y a aussi un autre aspect, c'est l'absence de courage.
00:15:33Alors, maintenant, vous voilà arrière-grand-père et octogénaire, donc vous pouvez dire maintenant
00:15:41ce que vous n'avez pas pu dire pendant longtemps.
00:15:43Il y a aussi un aspect moral chez les gaullistes, un manque tout de même de courage, que ce
00:15:52soit sur l'Europe, que ce soit sur la politique économique, que ce soit sur la politique étrangère.
00:16:01On a beaucoup suivi, dans les années où les néo-conservateurs américains ont pris
00:16:10le pouvoir à Washington, au Proche-Orient, en Irak, ensuite en Afghanistan, en Syrie,
00:16:19en Libye.
00:16:20Les gaullistes étaient tout de même à la manœuvre, ils se sont tus, ils ont suivi.
00:16:25En politique étrangère, c'était effrayant.
00:16:28Il y a un aspect moral, Marie-France Garaud, toujours elle, disait que les gaullistes,
00:16:33je me souviens encore l'entendre dire ça, les gaullistes se dispensent du courage parce
00:16:38qu'ils ont trouvé un grand homme pour être courageux à leur place.
00:16:41Phrase terrible.
00:16:42Oui, mais c'est un peu vrai, si vous voulez.
00:16:45Quand vous regardez, c'est effrayant en définitive, on a vu une dérive, paradoxalement,
00:16:55mais à partir des années 2000, on a vu une dérive de plus en plus atlantique, ou américaine
00:17:03si vous voulez, qui n'existait pas avant.
00:17:05Oui, mais il y a des gaullistes, des barons, des cassis qui ont abandonné l'alpha et l'oméga
00:17:13du gaullisme.
00:17:14Oui, mais c'est toujours le problème, c'est trop souvent le problème.
00:17:18C'est un problème moral quand même, non ?
00:17:19Ah ben oui, je pense que c'est moral et c'est même immoral aussi.
00:17:23C'est-à-dire que quand ils sont ces grands barons du gaullisme, en définitive, à la
00:17:28fin, ont plus voulu préserver leur poste et leurs avantages que défendre une certaine
00:17:33idée, une certaine conception de la France, une certaine idée de la France.
00:17:36Alors, peu à peu, on les a vu se replier sur leur terre, sur leur région, sur leur
00:17:43zone, et sur leur mandat, et puis ne plus rien faire.
00:17:46Et malheureusement, le gaullisme c'était, mais il faut dire aussi que le gaullisme c'était
00:17:53un parti autour d'un homme, dont les membres au départ étaient tous des gens qui avaient
00:17:58fait la guerre.
00:17:59La guerre depuis Londres, la guerre sur les Maquis, mais c'était des gens qui avaient,
00:18:04de tous les côtés, des gens qui s'étaient battus.
00:18:06C'est pour ça qu'on trouve aussi des gens qui étaient proches des gaullistes, quoiqu'on
00:18:11en dise, chez les communistes, chez les socialistes, et autres.
00:18:14Oui, sur ces points cruciaux de politique étrangère, oui, au moins.
00:18:17Oui, parce que tous ceux qui étaient battus contre les nazis, c'était des gens qui étaient
00:18:22vraiment, qui avaient le courage, qui avaient du courage, parce qu'il fallait en avoir
00:18:24du courage.
00:18:25Bon, on voit bien qu'ensuite, ce courage s'est dilué, et puis, évidemment, alors
00:18:32on a pris la solution de facilité, c'est de s'aligner pratiquement tout le temps sur
00:18:36la position de celui qui était le plus fort, et celui qui était le plus fort, les puissances,
00:18:39je dirais, qui avait le pouvoir, qui était, et on l'a bien vu, qui était essentiellement
00:18:45inspiré par les américains, il faut être honnête.
00:18:47Et les Etats-Unis et l'Allemagne, ça passait souvent par Bruxelles.
00:18:49Oui, l'Allemagne nous a progressivement enroulés dans la farine depuis 2000.
00:18:53C'est ce que vous nous disiez dans le premier entretien.
00:18:55Alors, il y a l'UMP, puisqu'on, restons une minute sur cet aspect politique, l'UMP
00:19:01a été le grand fossoyeur, et son incarnation, Nicolas Sarkozy.
00:19:07On peut dire que, s'est-il réclamé du gaullisme ?
00:19:10On a fait venir, Nicolas Sarkozy, c'était quelqu'un...
00:19:13Moins lui que son Premier Ministre Fillon, mais enfin, il s'est beaucoup réclamé du
00:19:17gaullisme à un certain moment, Sarkozy, dans les années 80-90.
00:19:20Oui, mais si vous voulez, quand vous regardez, vous avez Nicolas Sarkozy, c'est quand même
00:19:25celui qui a fait l'OTAN, le retour à l'OTAN, et on voit aujourd'hui, parce que personne
00:19:31n'en parle, mais si on n'était pas dans l'OTAN, on serait impliqué dans l'appui,
00:19:36bien entendu, à l'Ukraine, mais on serait capable de négocier de l'autre côté aussi,
00:19:40parce que, justement, on serait en position de médiateur, alors que là, on est aux
00:19:44ordres de M. Stoltenberg, c'est-à-dire du Secrétaire Général de l'OTAN, dont on
00:19:48sait qu'il dépend totalement des États-Unis.
00:19:50Donc oui, on s'est mis complètement dans les mains des États-Unis, et on voit bien,
00:19:55avec la relance de l'OTAN qui a lieu actuellement, qu'en se mettant entre les mains des États-Unis,
00:20:01en définitive, on est compl...
00:20:03Au niveau de la défense, et au niveau de l'Europe, et au niveau de la défense, c'est
00:20:07fini, on n'existe plus.
00:20:08Stoltenberg, d'ailleurs, Secrétaire Général de l'OTAN, qui vient de déclarer que les
00:20:15armes étatsuniennes ne devaient pas se priver, ou rester ouvertes à l'usage direct contre
00:20:24le territoire de la Russie, c'est-à-dire c'est un acte de guerre contre la Russie,
00:20:27ce qui est invraisemblable, parce que la Russie a été quand même un des points cruciaux,
00:20:32l'entente avec la Russie, d'ailleurs c'est la seule condition pour qu'il y ait une Europe
00:20:35indépendante, c'est sûr, un des points cruciaux du gaullisme, là pour le coup.
00:20:41Oui, mais quand de Gaulle avait été en Russie, on l'oublie, quand il avait fait la visite
00:20:46de la Russie, il avait été jusqu'à Stalingrad, en 1966, il y a eu la première en 1944, qui
00:20:50était déjà assez prémonitoire pour garder un équilibre.
00:20:53De Gaulle avait toujours dit, mais il reprenait une vieille théorie, il disait que face à
00:20:59une Allemagne trop forte, le seul moyen d'empêcher qu'une Allemagne soit trop forte, c'était
00:21:03de faire une alliance avec la Russie. Donc il avait toujours défendu le fait qu'il fallait
00:21:08être, avoir des relations convenables, tu vois, avec la Russie. Et Pompidou disait la
00:21:13même chose d'ailleurs, entre parenthèses.
00:21:15Et Chirac aussi un certain temps.
00:21:17Et Mitterrand, car souvenez-vous de Mitterrand, à l'époque de la chute du mur, Mitterrand
00:21:21a été voir Gorbatchev, et on l'avait traité à l'époque de petit télégraphiste, non,
00:21:28il disait lui aussi, Mitterrand, il faut relire ce qui a été écrit par Attali et
00:21:33les autres, il disait bien, il faut avoir le contact avec les Russes pour empêcher
00:21:38que les Allemands deviennent trop puissants.
00:21:39Alors un Français, Christian de Grélyse, qui était un des principaux conseillers de
00:21:44Gorbatchev, a dit, pour Gorbatchev, l'Occident était hypocrite, et que le seul pays qui
00:21:51jouait le jeu de la peristorica, puis ensuite de la restauration de l'Allemagne indépendante,
00:21:56c'était la France.
00:21:57Parce qu'il y avait une politique intelligente, et ça nous donnait une position très forte.
00:22:00C'était Mitterrand à l'époque, d'ailleurs.
00:22:01Oui, mais justement, et ça nous donnait une position très forte, puisqu'on était bien
00:22:04avec les Russes, on avait des relations convenables, normales avec les Américains, mais on avait
00:22:09aussi des relations, on avait des relations avec tout le monde, on avait une position
00:22:13spécifique.
00:22:14Avec De Gaulle, l'intérêt, c'est qu'on avait une position spécifique, ça déplaisait
00:22:18aux uns aux autres, peu importe.
00:22:19Ça permettait de jouer.
00:22:20Et ça permettait de jouer, on tirait notre épingle du jeu, aujourd'hui.
00:22:24Y compris avec des répercussions économiques, il faut le dire pour nos auditeurs.
00:22:27Mais il y a toujours des conséquences économiques.
00:22:28On ne voit pas à quel point le positionnement politique a des dividendes économiques.
00:22:33Mais il y a des conséquences économiques.
00:22:34Regardez sur le plan de la défense, sur le plan de l'armement, c'est très intéressant
00:22:38ce qui se passe aujourd'hui.
00:22:39Nous, nous avons, nous sommes le seul, pratiquement le seul pays européen qui a vraiment développé
00:22:43une industrie de défense, mais qui occupe beaucoup de monde, qui crée beaucoup d'emplois,
00:22:48avec nos avions, notre matériel, nos bateaux et autres.
00:22:51Bon.
00:22:52On a l'ambition d'en vendre partout.
00:22:55Bon.
00:22:56Qu'est-ce qui vient de se passer depuis la guerre en Ukraine ?
00:22:58On a perdu tous les marchés européens, les uns après les autres.
00:23:01Tous.
00:23:02C'est clair.
00:23:03L'OTAN, avec les Américains, ont imposé, puis ils l'ont vraiment imposé, leur choix.
00:23:07Vous prenez du matériel américain.
00:23:09Donc on a vu tous marcher.
00:23:11Alors vous me direz, mais puisque, position Gaulliste, il nous reste le reste du monde,
00:23:16les BRICS et les autres, on peut aller les voir, justement, parce qu'on ne travaille
00:23:20pas sur l'Europe, on peut aller ailleurs.
00:23:22On n'est pas prisonnier d'un...
00:23:23Et non.
00:23:24Et non.
00:23:25Parce qu'on fait partie de l'OTAN, donc pour tous les autres, on est quand même considéré
00:23:28comme pas très clair.
00:23:29On est de l'autre côté.
00:23:30Oui.
00:23:31Non, pas...
00:23:32On s'entend pas très clair, mais pulvérisé quant à notre autonomie de décision.
00:23:35Et quand maintenant, on nous dit, il faut faire la guerre et tout, les gens disent,
00:23:38attendez...
00:23:39Et c'est pour ça, donc, on a plus cette position qui nous permettait, effectivement, de faire
00:23:46des affaires partout.
00:23:47Alors bien sûr, on arrive quand même à vendre notre armement dans certains coins.
00:23:50On a vendu en Indonésie, dans certains pays, mais on a un marché considérable, qu'on
00:23:56a considérablement réduit par le fait qu'on a pris des positions tellement pro-américaines
00:24:02que maintenant, on est considéré comme un vassal des Américains, sur tous les pays
00:24:06d'Europe, d'ailleurs.
00:24:07Les exemples surgissent souvent.
00:24:08Par exemple, il y a cette affaire de vente d'armes à l'Australie, un contrat qui était
00:24:13signé, exécuté en partie d'ailleurs, et au dernier moment, l'Australie change de
00:24:24partenaire.
00:24:25C'était un contrat portant sur des sous-marins.
00:24:28Vous avez suivi cette affaire ? Parce que ça, ça fait partie de l'intelligence économique ?
00:24:33Ah oui, on est en plein dedans, parce qu'il y a eu en France, quand c'est arrivé,
00:24:39on a appris, quand l'accord a été dénoncé, il y a eu une vertueuse indignation des ministres
00:24:45et du président, et du premier ministre du président, en tant que spécialiste de l'intelligence
00:24:51économique, moi j'ai tendance à dire que les signaux forts avaient déjà été envoyés
00:24:54avant, et qu'on aurait dû réagir.
00:24:56Mais qu'on n'y a pas cru.
00:24:58L'arrogance française, elle a cru qu'on n'y a pas cru.
00:25:01Qui est ce « on » ? Qui reçoit les signals forts ou ne les reçoit pas, les contrats
00:25:04portants ?
00:25:05Normalement, c'est les services de l'État qui reçoivent, à travers le Quai d'Orsay,
00:25:08le ministère des Finances et le SGDL, qui reçoivent des informations qui arrivent de
00:25:12partout, et qui vont vous permettre, si on les étudie, de dire « il se passe quelque
00:25:19chose ».
00:25:20Là, en l'occurrence, c'est ça qui est important, dans cette affaire-là, il y avait
00:25:24eu au Parlement, si vous voulez, australien, il y avait eu un député qui avait demandé
00:25:29la création d'une commission pour étudier les conditions du contrat et la viabilité
00:25:33du contrat, l'intérêt du contrat signé avec les français.
00:25:36Bon, pourquoi pas ? Mais ce qui était intéressant, c'est le résultat, parce que le résultat
00:25:42disait « ce contrat, ça ne va pas du tout, les relations avec les français sont mauvaises,
00:25:46ça ne marche pas, ils ne remplissent pas les conditions du contrat ». Donc, si vous
00:25:50voulez, on voyait qu'il y avait un travail de sable qui était fait.
00:25:53Et on pouvait faire une contre-attaque ?
00:25:54Bien sûr qu'on pouvait faire une contre-attaque, quand vous êtes prévenu, vous pouvez réagir,
00:25:58mais on ne l'a pas fait.
00:25:59Ceci étant, il faut être honnête, nous avons perdu le contrat, parce que d'une
00:26:05part, il faut dire la vérité, on ne l'a pas très bien géré, on ne l'a pas bien
00:26:08géré.
00:26:09Mais derrière aussi, c'est parce que les américains…
00:26:12Cela parle d'entreprise ou des services de l'État ?
00:26:14Ah, c'est l'entreprise, si vous voulez, l'entreprise n'a pas été suffisamment
00:26:19attentive à tout ce qui se passait, alors il faut discuter là-dessus, il y a beaucoup
00:26:22de raisons.
00:26:23Mais d'un autre côté aussi, il y avait une pression américaine terrible.
00:26:26Pourquoi ? Et là, c'est une raison technique, si vous voulez, et celle-là, elle est justifiée
00:26:32d'une certaine manière.
00:26:33C'est que l'Australie est considérée comme un des pays, avec l'AUKUS, vous savez,
00:26:38l'accord international de défense, occidental aux Américains, l'Australie doit participer
00:26:45à la guerre contre la Chine.
00:26:47Bon, la guerre contre la Chine, elle commencera en mettant des sous-marins en mer de Chine,
00:26:53posés sur le fond à 200 mètres de fond, puisque la mer de Chine, le plateau est très
00:26:57haut, donc 200 mètres, c'est rien, et ils attendront la sortie des sous-marins lanceurs
00:27:02d'engin chinois de la presqu'île de Hainan, pour les tirer avant qu'ils plongent en eau
00:27:08profonde dans l'océan Pacifique, et qu'ils deviennent un vrai danger.
00:27:12Donc ça, nous savons que c'est une stratégie, si vous voulez.
00:27:16Or, pour mettre des sous-marins au fond pendant un certain temps, il n'y a que les sous-marins
00:27:20atomiques qui peuvent le faire, parce que les autres, au bout de 8 jours, il faut qu'ils
00:27:23émergent pour refaire de l'air, et se révèlent.
00:27:28Donc, effectivement, les sous-marins qu'on voulait vendre ne remplissaient pas cette
00:27:33mission, pour le compte de...
00:27:35Il faut savoir, ça, vous savez.
00:27:37Pourquoi aucun journaliste n'a dit des choses comme ça ?
00:27:39Parce que les gens n'ont pas regardé ce qui s'était vraiment passé.
00:27:43Alors, il y avait de notre part une erreur, c'est que justement, nous aussi, on aurait
00:27:47pu voir ça.
00:27:48Parce que quand les Américains ont dit, mais nous, on va vous fournir les sous-marins atomiques,
00:27:53Mais nous, on aurait pu répondre, mais si vous voulez des sous-marins atomiques, on
00:27:58va négocier avec nos alliés, puisque normalement, c'est interdit, il y a un accord qui fait
00:28:03que les pays qui font des sous-marins atomiques sont engagés à ne pas en vendre ailleurs.
00:28:09Bon.
00:28:10Donc là, vous voyez, les Américains, ils sont passés out, comme d'habitude, en disant,
00:28:14nous, on en vend aux Australiens.
00:28:15Mais nous, on aurait peut-être pu aussi négocier en disant, mais attendez, si vous avez besoin
00:28:20de sous-marins atomiques, on peut peut-être en discuter ensemble.
00:28:23On sait en faire aussi.
00:28:24Et très bien.
00:28:25Oui.
00:28:26Et oui.
00:28:27Et on ne l'a pas fait.
00:28:28Et on ne l'a pas fait.
00:28:29Parce qu'on ne l'avait pas vu.
00:28:30Il y a un manque de réaction.
00:28:31Parce qu'on ne l'avait pas vu venir.
00:28:32On ne s'est pas préparé à tout ça.
00:28:33Alors, je citais le SGDN, tout à l'heure, qui est un service peu connu, mais très important.
00:28:38Ah, très important.
00:28:39C'est là où on centralise tout ce qui est la défense nationale.
00:28:42Voilà.
00:28:43Et c'est au sein de la SGDN qu'on vous a installé, qu'on vous a nommé en 2003, je
00:28:49crois.
00:28:50C'est un poste très important, vous, responsable de l'intelligence économique.
00:28:53Là, vous quittez la DGSE.
00:28:54Enfin, vous ne la quittez pas.
00:28:55Bien sûr que si.
00:28:56Si vous voulez.
00:28:57Si, parce que...
00:28:58Physiquement, en tous les cas, c'est plus le même service.
00:28:59Si vous voulez.
00:29:00Quand j'ai été mis en place à la DGSE, comme directeur du renseignement, j'ai reçu
00:29:05mes instructions, donc, du président de la République.
00:29:08J'étais nommé par le président de la République en conseil des ministres.
00:29:11Donc, il y avait le président de la République, il y avait le Premier ministre, Jean-Pierre
00:29:15Morin, et il y avait Mme Agnomari, qui était la ministre de la Défense.
00:29:20Bon.
00:29:21Qu'est-ce qu'on m'a dit ? On m'a dit, tu vas prendre la direction du renseignement
00:29:25et parmi tes missions, tu vas introduire la dimension économique véritablement à la
00:29:32DGSE.
00:29:33Il y avait un peu...
00:29:34Que vous aviez déjà à l'esprit, de toute façon.
00:29:35Moi, j'en venais.
00:29:36Moi, j'étais dans le monde économique, je connaissais bien.
00:29:37Vous venez des entreprises.
00:29:38Des grandes entreprises.
00:29:39Voilà.
00:29:40Donc, on m'a dit, tu vas faire ça.
00:29:41Quand j'en suis reparti, le constat qu'on a fait, c'était qu'on n'y arrivait pas.
00:29:45On n'y arrivait pas parce que, pour des raisons, il y a multiples raisons, mais essentiellement
00:29:52parce qu'à l'époque, les fonctionnaires de la DGSE, que ce soit les militaires ou
00:29:56les civils, n'étaient pas du tout préparés à l'économie.
00:29:58Oui.
00:29:59C'était des militaires, souvent.
00:30:00Voilà.
00:30:01Des militaires ou des civils, mais plutôt tendance quai d'Orsay.
00:30:04Et le quai d'Orsay, à l'époque, je vais vous dire, l'économie, ce n'était vraiment
00:30:07pas l'ordinaire.
00:30:08Mais c'est un trait français, ça.
00:30:09L'économie, ça suit.
00:30:10Oui, on aime les...
00:30:11Exactement.
00:30:12Alors, à l'inverse des anglo-saxons, on aime les grandes affaires qui sont réputées
00:30:16être politiques, diplomatiques ou militaires.
00:30:18Absolument.
00:30:19Alors, c'est pour ça.
00:30:20Donc, si vous voulez, moi, quand j'ai quitté la DGSE, je me souviens, Michel Iomari et
00:30:27Jean-Pierre Raffarin m'ont dit, bon, puisque on n'a pas pu le faire au niveau de la DGSE,
00:30:33on va le faire à part, on va monter, faire du renseignement économique pour le compte
00:30:38de l'état.
00:30:39Et à l'époque, Raffarin avait dit, on va vous mettre au cabinet, enfin, dans le cadre
00:30:45du cabinet du Premier ministre et des services du Premier ministre.
00:30:48Seulement, il n'y avait pas de place à Matignon, dans l'hôtel ou à côté, il n'y avait pas
00:30:52une seule place.
00:30:53Le secrétaire général à l'époque de Matignon a dit, vous voyez, il n'y a pas de place.
00:30:58Donc, le seul, il y a un seul endroit où on peut vous mettre, c'est le SGDN, le secrétaire
00:31:03général de l'Défense Nationale.
00:31:04Donc, je suis arrivé, c'était Jean-Claude Malay, c'était Jean-Claude Malay, qui était
00:31:08un magnifique…
00:31:09Grand personnage.
00:31:10Ah, grand personnage.
00:31:11Rue de la Tour Maubourg, alors.
00:31:12Oui, avenue de la Tour Maubourg, et c'était un personnage étonnant parce qu'il commençait
00:31:16le matin à 8h et il terminait à 11h du soir, tous les jours.
00:31:19Un travailleur hors pair.
00:31:21Alors, il avait des problèmes avec certains.
00:31:23Comme moi, je travaille pas mal non plus, j'ai jamais eu de problème avec lui.
00:31:26Vous êtes un gros travailleur aussi, oui.
00:31:28Je crois qu'on peut le dire, on ne peut pas…
00:31:31Oui, j'ai l'impression.
00:31:32Comme disent mes enfants, work alcoholic, vous savez, pour prendre l'expression américaine.
00:31:36Un peu drogué du travail.
00:31:37D'accord.
00:31:38C'est vrai que j'aime bien travailler, j'aime bien lire, j'aime m'instruire,
00:31:43j'aime réfléchir.
00:31:44Et donc, quand je suis arrivé, Malay a été formidable parce qu'il m'a dit, moi, ce
00:31:51que vous allez faire, c'est pas mon truc, mais vous dépendez de moi, donc tous les
00:31:5515 jours, vous viendrez me voir et m'expliquer pendant une heure ce que vous faites, sans
00:31:58me dévoiler ce qui est secret.
00:32:00L'aspect du droit d'en connaître, comme on dit chez les militaires.
00:32:04Quand même, sans dévoiler ce qui est au secrétaire général de la Défense Nationale,
00:32:08il fallait faire des cachotteries ?
00:32:09Oui, il me dit ça, je ne veux pas savoir.
00:32:10Il fallait faire des cachotteries au directeur et à lui.
00:32:12Il y a des fois où il y avait des trucs, qu'est-ce que vous faites ? C'est pas simple.
00:32:17Vous vous rendez compte, qui ? Vous vous rendez compte, au Premier Ministre ?
00:32:21C'est tout.
00:32:22C'est tout.
00:32:23Ou à l'Élysée.
00:32:24Par exemple, certaines actions du service Action.
00:32:26Non, mais non, mais même des opérations, vous savez, quand il y a des choses dans certaines
00:32:31attaques d'entreprises, par exemple, par des groupes étrangers, où sont mêlés des
00:32:37gens importants français, qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on ne fait pas ? On ferme
00:32:44les yeux, on poursuit, on attaque, on en parle.
00:32:48On liquide.
00:32:49Pardon ?
00:32:50On liquide.
00:32:51Non, non, non, pas en France.
00:32:52Je peux vous poser une question incongrue ? Je vais le faire, d'ailleurs, je m'autorise,
00:32:58mais ne répondez pas.
00:33:00J'ai toujours pensé, vous allez penser que c'est cynique, j'ai toujours pensé qu'il
00:33:05était très difficile de mener une grande politique sans recourir de temps en temps
00:33:08à l'assassinat.
00:33:09Ah, ça c'est autre chose.
00:33:12Non, c'est un peu le sujet, parce qu'en passant, justement, d'un service à un autre,
00:33:18vous quittez les cadres militaires, en allant en SGDN, en quittant la DGSE, c'est un mode
00:33:25d'action un peu différent.
00:33:26Je crois que François Hollande a vendu la mèche.
00:33:30Il y a quelques personnages, à mon avis, il en faudrait beaucoup plus, je parle en chrétien,
00:33:36hélas, qui sont liquidés, c'est-à-dire tués, par les services français, parce que
00:33:42vraiment, ils portent une atteinte trop grave aux intérêts nationaux.
00:33:47Ne me répondez pas, parce que vous êtes aussi une grande conscience, on en parlera
00:33:54tout à l'heure.
00:33:56Et puis un chrétien ne doit pas dire ça, comme un président ne doit pas dire ça.
00:34:01Vous savez, les chrétiens, les papes ne se sont pas gênés.
00:34:04Je sais, heureusement, sinon peut-être que la papauté n'aura pas survécu.
00:34:09Les pays étrangers, les Etats-Unis, le Mossad, certainement les services anglais ne rechignent
00:34:18pas à assassiner.
00:34:19Tous les grands pays, officiellement, officieusement, ou en le niant totalement, mais tous les
00:34:26grands pays ont été mêlés, dans certains cas, ont été tentés, ou ont réalisé des
00:34:30opérations qu'on appelle nous les opérations homo, c'est-à-dire de faire disparaître
00:34:37les gens brutalement, je ne dirais pas.
00:34:39Ça a toujours existé, et ça existera toujours.
00:34:44Mais la France le fait peu, j'allais dire trop peu.
00:34:46Parce que la France, elle l'a fait à une époque, ce n'est pas un secret.
00:34:51A l'époque de la guerre d'Algérie, par exemple, il y a eu des opérations contre
00:34:55des trafiquants d'armes et autres, où sciemment ils ont été liquidés.
00:34:59On sait aussi que dans les affaires africaines, il y a eu des fois où on a eu, les français
00:35:04ont participé d'une manière ou d'une autre à des éliminations de gens qui créaient
00:35:10des véritables problèmes.
00:35:11Mais ils allaient le faire, c'est Faucard qui s'en est chargé.
00:35:14C'était les équipes de Faucard qui, à l'époque, le service d'action, parce que
00:35:17Faucard a contrôlé beaucoup le service d'action.
00:35:20En rendant d'énormes services au pays.
00:35:22Oui, mais voilà, il y a des fois où c'est une nécessité.
00:35:24Quand François Hollande a dit dans son livre, qu'il n'aurait pas dû dire d'ailleurs,
00:35:29parce que dans ces cas-là, un président ne donne jamais un ordre, il fait simplement
00:35:35un avis, dans le genre, faites ce que vous voulez, ou j'ai bien entendu, c'est tout.
00:35:41Il ne va pas vous le dire.
00:35:42C'est un oui qui bâtit.
00:35:43Il n'y en a pas.
00:35:44Mais après, bon, après la machine se met en marche.
00:35:47Mais quand vous avez les djihadistes par exemple, les chefs djihadistes, vous savez
00:35:52que si vous éliminez un chef djihadiste, et bien ça ne sera pas mal, parce que ça
00:35:56va éviter un certain nombre d'attentats, il n'y a pas à hésiter une seconde.
00:35:59Il faut être clair.
00:36:02Mais les Etats-Unis le font quelquefois, et je répète Mossad, pour des raisons tout
00:36:08simplement économiques.
00:36:09Il y a des gens qui gènent.
00:36:10Alors, ça c'est encore autre chose, il y a effectivement…
00:36:13Mais ça on ne le fait pas nous.
00:36:14Non, non, ça nous, ça je vous garantis qu'on ne le fait pas.
00:36:17Mais je sais, je sais.
00:36:18Ah non, mais on ne le fait pas.
00:36:19Non, parce que ce n'est pas dans l'état d'esprit, si vous voulez, ce n'est pas
00:36:23dans l'état d'esprit.
00:36:24Alors les Américains, la guerre économique pour les Américains, c'est une vraie guerre,
00:36:28si vous voulez.
00:36:29Nous, jusqu'à maintenant, on n'a jamais compris que c'était une vraie guerre.
00:36:32On a toujours nié la guerre économique.
00:36:34C'est pour ça que quand on a créé…
00:36:35Il y avait Michel Debré qui le disait des années 70, c'est tout.
00:36:38Bien sûr.
00:36:39C'était de ma boule, quoi.
00:36:40Mais certains, certains politiques avaient bien compris qu'on était en guerre économique,
00:36:45et que, vous savez, moi ce que je dis toujours, moi quand on me parle, je me souviens à une
00:36:49époque, on me parlait de guerre économique, on me disait, vous n'avez pas le droit de
00:36:51parler de guerre économique, la guerre, c'est autre chose, la guerre militaire c'est autre
00:36:55chose.
00:36:56Je disais, mais attendez, la guerre militaire, elle fait des morts, mais la guerre politique,
00:37:00la guerre économique, elle fait des chômeurs, les chômeurs pèsent sur les finances de
00:37:04l'état parce qu'il faut les financer, ça crée du désespoir, ça fait baisser
00:37:08le moral et tout.
00:37:09C'est aussi grave que de tuer des gens de l'autre côté, et c'est ça qu'il faut
00:37:13que les gens comprennent.
00:37:14Si vous voulez, quand vous perdez une société…
00:37:16C'est trop tard maintenant, on ne retrouvera plus une culture de la guerre, c'est une
00:37:21culture guerrière qu'il faut défendre.
00:37:23Vous savez, je crois que maintenant la guerre, de toute manière, c'est pas moi qui le
00:37:26dis, tous les militaires le disent eux-mêmes, aujourd'hui la guerre est devenue quelque
00:37:30chose d'hybride, c'est-à-dire que vous n'avez pas seulement la guerre militaire
00:37:35par la Clausewitz et autres, la continuation de la guerre politique, mais vous avez toute
00:37:39une série d'autres moyens, dont l'économique, pour mettre en l'air un pays.
00:37:44Alors vous avez la guerre psychologique, on y assiste tous les jours actuellement, l'influence,
00:37:50la guerre d'influence.
00:37:51Gaza par exemple, l'affaire de Gaza, c'était une grande affaire, un aspect psychologique
00:37:57énorme de l'opinion des délégués de l'opinion des délégués de l'opinion
00:38:00de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:01de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:02l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:03l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:04l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:05l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:06l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:07l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:08l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:09l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:10l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:11l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:12l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:13l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:14l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de
00:38:15l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:16de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:17de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:18de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:19de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:20de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:21de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:22de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:23de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:24de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:25de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:26de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:27de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:28de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:29de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:30de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:31de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:32de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:33de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:34de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:35de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:36de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:37de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:38de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:39de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:40de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:41de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:42de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:43de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:44de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:45de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:46de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:47de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:48de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:49de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:50de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:51de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:52de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:53de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:54de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:55de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:56de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:57de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:58de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:38:59de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:00de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:01de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:02de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:03de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:04de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:05de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:06de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:07de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:08de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:09de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:10de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:11de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:12de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:13de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:14de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:15de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:16de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:17de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:18de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:19de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:20de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:21de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:22de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:23de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:24de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:25de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:26de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:27de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:28de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:29de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:30de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:31de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:32de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:33de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:34de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:35de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:36de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:37de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:38de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:39de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:40de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:41de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:42de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:43de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:44de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:45de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
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00:39:49de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:50de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:51de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
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00:39:53de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
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00:39:55de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:56de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:57de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:58de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:39:59de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:00de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:01de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:02de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:03de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:04de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:05de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:06de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:07de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:08de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:09de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:10de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:11de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:12de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:13de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:14de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:15de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:16de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:17de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:18de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:19de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:20de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:21de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:22de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:23de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:24de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:40:25de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
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00:40:59de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
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00:41:01de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:41:02de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
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00:45:05de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion de l'opinion
00:45:10d'un moyen, mais un moyen bien clair.
00:45:14Quand De Gaulle est arrivé derrière avec la dissuasion, c'est tout à fait différent.
00:45:20La dissuasion c'est je n'ai aucune envie de vous attaquer, aucune.
00:45:25Je ne ferai rien pour vous attaquer, mais si vous m'attaquez, soyez bien certain que
00:45:31peut-être que moi vous me détruirez, et vous, vous aurez des destructions.
00:45:35C'est ce que développé, alors j'ai retrouvé le nom de ce général,
00:45:38le chef d'état-major des armées, qui écrit dans le journal Défense Nationale,
00:45:43c'était le général Ayré.
00:45:45Ah oui, Ayré, vous avez raison, c'est vrai, c'est Ayré.
00:45:48Ayré, oui, et dont l'avion explose quelques mois, deux ou trois mois après l'apparition de son texte.
00:45:55Alors, si vous voulez, il faut se méfier, on va vous dire si vous êtes complotiste, tout ce que vous voulez,
00:46:00mais c'est vrai qu'il faut s'interroger, quand vous voyez des déclarations...
00:46:04Ah oui, c'était pas du complotisme.
00:46:06Les Américains n'ont pas supporté que l'Italie se dispense des entreprises pétrolières américaines.
00:46:14Mais vous savez, les Américains n'hésitent pas, pour défendre leurs intérêts, ils n'hésitent pas,
00:46:18parce que l'intérêt de l'État...
00:46:20L'intérêt de l'État, America first.
00:46:23Moi, tous les chefs d'entreprise que j'ai vus aux États-Unis, quand vous leur dites,
00:46:27ah oui, mais entre votre entreprise et l'État américain, il n'y en a pas un qui vous dira mon entreprise.
00:46:33Ils vous disent America first.
00:46:36C'est clair et net.
00:46:38C'est au point que vous développez, je reviens à votre cause, votre grande cause,
00:46:46c'est au point que vous développez le thème de guerre non déclarée.
00:46:51Très souvent, je vous ai entendu évoquer cette...
00:46:55Ça suppose qu'au fond, les guerres déclarées ne représentent qu'une petite partie de la guerre mondiale
00:47:06qui est constante entre les États, qu'elles soient déclarées ou non.
00:47:10Et je trouve que ça devrait un peu entrer dans la tête de nos concitoyens.
00:47:16C'est un peu ce que vous faites sous l'angle économique, puisque vous avez pris votre bâton de maréchal.
00:47:22Non seulement, pendant combien de temps restez-vous responsable à l'intelligence économique ?
00:47:27Je vais rester 7 ans.
00:47:297 ans, c'est pas mal.
00:47:31Jusqu'en 2010.
00:47:33Je vais être avec Raffarin.
00:47:35Raffarin s'intéresse beaucoup à l'affaire.
00:47:37Il m'est passionné à l'intelligence économique.
00:47:39Il était passionné, il y croyait vraiment.
00:47:42Peut-être parce que lui avait été dans le monde des affaires,
00:47:45il avait été dans le marketing du groupe Jacob Suchart, où j'ai travaillé aussi.
00:47:51Vous en avez eu tellement.
00:47:53C'était quelqu'un qui connaissait bien le monde de l'entreprise,
00:47:56donc il savait très bien toutes les manœuvres et comment on pouvait jouer dans tous les sens.
00:48:00Donc il était très sensible à ça, et il nous a beaucoup encouragé.
00:48:03Il supprimait des entreprises qui nous gênaient, à l'échelle internationale.
00:48:06Et surtout à l'époque, on a commencé à regarder ce qui se passait,
00:48:10parce qu'il fallait comprendre, détecter, mettre en place des systèmes de détection,
00:48:14puis des mesures de rétention aussi.
00:48:17Il y avait tout un ensemble, si vous voulez.
00:48:19Bon, ensuite, j'ai été avec Dominique Huylepin.
00:48:23Lui était moins intéressé.
00:48:25Il avait conscience qu'il y avait des problèmes économiques,
00:48:28mais il était dans un autre monde, si je peux dire.
00:48:33Mais il avait conscience quand même.
00:48:35Et puis après, on a eu François Fillon, qui lui...
00:48:38Longtemps.
00:48:39Ah oui, c'était depuis longtemps.
00:48:41Mais lui, cette partie-là, c'était son directeur de cabinet,
00:48:45qui était un brillant conseiller d'État,
00:48:47qui s'en occupait, qui gérait.
00:48:49Ah oui.
00:48:50Et je le voyais, je peux vous dire, toutes les semaines.
00:48:52Le directeur de cabinet.
00:48:53Je passais une heure, toutes les semaines, avec lui, pour faire le point.
00:48:55Ah oui, chaque semaine, lui, pour le coup.
00:48:57Oui, une heure chaque semaine, pour faire le point.
00:48:59Puisque nous évoquons le nom de François Fillon,
00:49:03quel regard portez-vous sur lui ?
00:49:05Lui a essayé de rétablir, Chirac l'avait fait un peu,
00:49:09des relations privilégiées avec la Russie, justement.
00:49:12Oui, bien sûr, mais Fillon était convaincu.
00:49:14Après, on l'a accusé, parce qu'on a dit
00:49:16« Comment, vous avez travaillé avec les Russes, vous avez pris un pote chez les Russes ? »
00:49:19Je crois que c'est pas pour rien, dans les déboires de 2017, mais passons.
00:49:22Je pense pas.
00:49:24Il était très proche de Poutine.
00:49:26Oui, mais c'est vrai qu'ils s'entendaient bien.
00:49:28Les deux hommes s'entendaient.
00:49:29Non, mais ils s'entendaient bien avec Poutine,
00:49:31ils comprenaient bien l'état d'esprit des Russes.
00:49:33Dans cette branche-là, Fillon était gaulliste, si vous voulez.
00:49:38Fillon était gaulliste, comme avaient été gaullistes d'autres avant.
00:49:41C'est-à-dire, cette stratégie consistait à dire
00:49:45pour éviter que l'Allemagne ne soit trop puissante,
00:49:49et de Gaulle l'avait écrit, et avant d'autres l'ont écrit aussi,
00:49:52pour éviter que l'Allemagne soit trop puissante,
00:49:54il faut que la France ait un lien avec la Russie,
00:49:58comme ça on contrôle.
00:49:59C'est aussi une façon d'unifier l'Europe,
00:50:01parce que les États-Unis craignent par-dessus tout.
00:50:03Et les États-Unis n'en ont jamais voulu.
00:50:06Alors, ils ont toujours voulu une Allemagne faible,
00:50:09et là ils ont réussi leur coup avec l'Ukraine,
00:50:11parce qu'ils ont ruiné l'Allemagne,
00:50:13mais ils ont aussi voulu,
00:50:14ils ne voulaient surtout pas que les Français se mettent avec les Russes,
00:50:17pour les mêmes raisons.
00:50:18Donc, s'ils voulaient, il y a toujours...
00:50:20L'intérêt des Américains, c'est clair depuis toujours,
00:50:24c'est une Europe faible pour qu'elle soit à la salle des Américains,
00:50:29et qu'elle ne soit pas indépendante.
00:50:31Une Europe unie indépendante, vu sa puissance,
00:50:35restée au centre du monde.
00:50:37Au centre du monde, entre la Chine et les États-Unis,
00:50:39et selon nos choix, on a changé d'un côté ou de l'autre.
00:50:42Surtout si l'Europe s'étend, non pas jusqu'à l'Oural,
00:50:45mais au-delà, jusqu'à l'Asie centrale.
00:50:48François Fillon avait une obsession,
00:50:50je me souviens, je l'ai bien connue,
00:50:52auprès de Philippe Seguin notamment,
00:50:54c'était la Sibérie.
00:50:55Oui, mais il avait raison.
00:50:57La Sibérie, c'était pour l'Europe.
00:50:59C'est un vivier extraordinaire.
00:51:01La Sibérie, c'est le vivier au niveau des mines,
00:51:03au niveau des énergies.
00:51:04Tout le monde le sait.
00:51:05La Sibérie reste un énorme enjeu pour le XXIe siècle.
00:51:08Si, vous le disiez tout à l'heure à propos de Helf,
00:51:13et des problèmes qui sont arrivés,
00:51:15notamment à cause de l'embargo,
00:51:18mais aussi de la mort de Margerie,
00:51:21dans des conditions que vous dites très fortuites,
00:51:24mais enfin, la question est discutée.
00:51:26Président de Helf,
00:51:28des gisements nouveaux arrivaient,
00:51:30la France était sur le point de les exploiter,
00:51:35l'embargo américain nous a gênés,
00:51:37sur ce sujet comme sur bien d'autres,
00:51:39et maintenant, c'est la Chine qui le fait.
00:51:41Oui, parce que Margerie,
00:51:43qui était amie avec Poutine,
00:51:45qui s'entendait très bien avec Poutine.
00:51:47Alors, je répète que lui aussi,
00:51:49il a explosé.
00:51:51Pour lui, c'est un peu plus compliqué,
00:51:53parce que comme c'était un ami de Poutine,
00:51:55Poutine a fait des enquêtes,
00:51:56évidemment en se disant,
00:51:57est-ce que ce n'est pas un pays étranger
00:51:59qui a eu la peau de Margerie ?
00:52:01Oui, avec le fleur prigent,
00:52:02on nous a dit que c'était suspect, ça aussi.
00:52:04Mais d'après ce qu'on sait,
00:52:06d'après tous les témoignages
00:52:08qui ont été recueillis,
00:52:09en réalité, il y avait effectivement
00:52:11un gars avec un bulldozer,
00:52:13un chasse-neige, pardon,
00:52:15qui est allé sur la piste,
00:52:16qui avait abusé de la vodka,
00:52:18et c'était dans le brouillard,
00:52:20l'avion n'a pas vu, évidemment,
00:52:22quand il est parti,
00:52:24mais quand ils l'ont vu,
00:52:26les pilotes ont redressé,
00:52:27ont décollé, ont essayé de décoller,
00:52:29en repliant le train d'atterrissage,
00:52:31et ça s'est joué à 10 cm.
00:52:33C'est-à-dire que c'est rien, si vous voulez.
00:52:35C'est passé à côté,
00:52:37il aurait pu passer.
00:52:39Il est arrivé des bricoles à Fillon,
00:52:41il est arrivé des bricoles à Margerie,
00:52:43mais dès qu'on s'approche trop
00:52:45d'une intimité,
00:52:47de la coopération avec la Russie,
00:52:49ça coûte cher.
00:52:51C'est peut-être le mauvais sort.
00:52:53Chirac était très bien avec Poutine.
00:52:55Je prétends que,
00:52:57sans risque,
00:52:59je peux le dire sans risque,
00:53:01si Chirac avait été encore vivant et président,
00:53:03on n'aurait pas eu la guerre en Ukraine.
00:53:05Oui, je pense, bien sûr.
00:53:07Ceci dit, je pense qu'aux ex-Sarkozy non plus.
00:53:09On aurait eu...
00:53:11Parce que Sarkozy avait réglé le problème
00:53:13de la guerre en Géorgie,
00:53:15et il était président de l'Europe,
00:53:17donc là, s'il aurait été président de l'Europe,
00:53:19il aurait réglé le problème de l'Ukraine.
00:53:21C'est évident.
00:53:23Au moins, je pense qu'on aurait aussi
00:53:25mis en place une solution.
00:53:27Les Etats-Unis voulaient
00:53:29régler la Russie à Kuya.
00:53:31C'était déjà inscrit dans Brzezinski.
00:53:33Ah oui, mais en 92,
00:53:35quand Brzezinski, dans son livre,
00:53:37dit qu'il faut mettre
00:53:39un coin dans la Russie
00:53:41et le coin, c'est l'Ukraine,
00:53:43c'est dit de ce côté-là.
00:53:45Mais n'oubliez pas quand même...
00:53:47Dès 97, les Etats-Unis
00:53:49se lancent dans une opération
00:53:51de destruction de la puissance russe.
00:53:53En utilisant la Géorgie,
00:53:55la périphérie,
00:53:57ils ont essayé la Biélorussie,
00:53:59et tout ça a mieux marché en Ukraine,
00:54:01parce que l'Ukraine est très fragile
00:54:03et très perméable aux influences étrangères.
00:54:05Je suis d'accord, mais n'oubliez pas quand même
00:54:07que deux mois après le début de la guerre
00:54:09en Talia, il y a eu une négociation
00:54:11entre les Russes, c'est pas moi qui le dit,
00:54:13c'est l'économiste et les Anglais qui l'ont raconté.
00:54:15Deux mois après le début de la guerre en Talia,
00:54:17les Russes et les Ukrainiens ont négocié,
00:54:19ont trouvé un accord.
00:54:21Dans cet accord, il était dit que
00:54:23les provinces russophones
00:54:25étaient autonomes,
00:54:27elles n'étaient pas indépendantes,
00:54:29l'OTAN ne rentrait pas
00:54:31en Ukraine, et que par contre
00:54:33sur le plan économique, l'Ukraine pouvait avoir
00:54:35les accords qu'il voulait.
00:54:37Les deux avaient signé, c'est Boris Johnson
00:54:39qui a interdit à Zelensky
00:54:41de le mettre en oeuvre.
00:54:43En disant, il faut pas, il faut continuer la guerre.
00:54:45Donc, on pouvait donc à ce moment-là
00:54:47voir Poutine et arrêter le combat.
00:54:49Puisque les deux
00:54:51avaient pu, si un
00:54:53Chirac aurait réussi, à mon avis,
00:54:55ou je pense aussi,
00:54:57franchement Sarko,
00:54:59Chirac ou Sarkozy n'auraient jamais
00:55:01imposé la signature de Zelensky
00:55:03si les Etats-Unis
00:55:05et les Anglais la retenaient.
00:55:07Ah, vous savez, je sais pas.
00:55:09Quand je vois ce qu'il s'est passé en Géorgie,
00:55:11on a quand même arrêté, l'invasion avait démarré.
00:55:13C'était plus simple.
00:55:15Mais je crois quand même,
00:55:17en tout cas, je pense que ça n'aurait pas été aussi loin.
00:55:19Crette était un gros morceau.
00:55:21Parce que ça avait été préparé
00:55:23par les Américains, on le sait très bien.
00:55:25Depuis 20 ans.
00:55:27On l'a vu, nous aussi, avec les déclarations,
00:55:29les accords de Minsk qu'on n'a pas fait respecter.
00:55:31A dessein, pour pouvoir
00:55:33armer l'armée,
00:55:35prendre le temps, Merkel et Hollande
00:55:37l'ont dit,
00:55:39les accords de Minsk étaient faits pour permettre
00:55:41à l'Ukraine de s'armer, se réarmer,
00:55:43et apparaître une guerre provoquée
00:55:45contre la Russie.
00:55:47C'est très grave, parce que quand ils disent ça,
00:55:49c'est la justification de Poutine.
00:55:51C'est la preuve que la France avait un rôle à jouer.
00:55:53Et c'est la preuve que Poutine a été poussé
00:55:55à faire la guerre, puisqu'on disait
00:55:57les autres vont faire la guerre.
00:55:59Oui, ils le voulaient.
00:56:01C'est les Occidentaux qui voulaient la guerre,
00:56:03et qui ont tout fait pour que Poutine la fasse.
00:56:05C'est les Etats-Unis et l'Angleterre.
00:56:07On est d'accord.
00:56:09Peut-être que la France aurait pu jouer un rôle.
00:56:11Vous en avez beaucoup parlé.
00:56:13Ce que je n'oublie pas dans cette affaire-là,
00:56:15c'est que pour le moment, il y a 1000 morts par jour,
00:56:17500 000 morts depuis le début,
00:56:19entre les deux parties,
00:56:21et probablement 1 500 000 blessés.
00:56:23Est-ce que ça valait le coup alors qu'on pouvait
00:56:25faire la paix deux mois après le début de la guerre ?
00:56:27De toute façon, un empire comme les Etats-Unis
00:56:29ont besoin de créer des guerres partout, sans cesse.
00:56:31Vous savez combien il y a eu de guerres depuis 1945 ?
00:56:33Une quarantaine.
00:56:3552 guerres.
00:56:37Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
00:56:39Les Etats-Unis ont fait 52 guerres.
00:56:41C'est un pays qui s'est imposé au monde
00:56:43par la force.
00:56:45Nous, on avait fait aussi.
00:56:47Il y en a dans la conquête colombienne.
00:56:49À commencer par le génocide indien, d'ailleurs.
00:56:51La guerre et la mort sont inscrits dans l'histoire
00:56:53des Etats-Unis, que pourtant nous révélons.
00:56:55Eh oui.
00:56:57Alors, revenons-en à l'intelligence économique,
00:56:59parce que là, il y a toute une conceptualisation
00:57:01que vous menez.
00:57:03Vous lancez une discipline.
00:57:05Vous donnez des cours.
00:57:07Oui.
00:57:09Quelquefois, assez souvent,
00:57:11dans des écoles prestigieuses.
00:57:13Oui, j'en ai un peu partout.
00:57:15Vous savez, en France,
00:57:17et dans des universités étrangères,
00:57:19oui, j'ai donné des cours sur l'intelligence économique.
00:57:21Vous faites école.
00:57:23Je parlais de Christian Arbulot,
00:57:25qui a reboîté le pas,
00:57:27c'est le moins qu'on puisse dire.
00:57:29Ah ben, c'est vrai que, si vous voulez,
00:57:31il y a eu deux temps.
00:57:33L'intelligence économique, il y a eu une première vague
00:57:35en 1992, avec Henri Martre,
00:57:37qui était le patron de l'aérospatiale,
00:57:39à la Caravelle, les débuts de Concorde.
00:57:41Avec Henri Martre.
00:57:43Avec Bernard Heisenberg,
00:57:45qui était au cabinet de Balladur,
00:57:47à l'époque Premier ministre.
00:57:49Il y a eu, oui,
00:57:51il y avait Pautrat,
00:57:53qui était intéressé par ça.
00:57:55Il y avait Pautrat, qui était un préfet,
00:57:57qui était numéro 2 du SGDN.
00:57:59Et il y avait Guillaumeault,
00:58:01qui était un chef d'entreprise dans le numérique.
00:58:03C'était le premier en France qui s'intéressait à ça.
00:58:05Et qui l'avait vu aux Etats-Unis.
00:58:07Donc, les quatre ont travaillé,
00:58:09avec Pichot-Duclos, le patron
00:58:11de l'école du renseignement français,
00:58:13militaire.
00:58:15Le général Pichot-Duclos.
00:58:17Donc, ces cinq hommes, c'est eux,
00:58:19on peut dire, qui ont lancé l'intelligence économique
00:58:21en France.
00:58:23En reprenant un concept qui avait été inventé
00:58:257-8 ans avant,
00:58:27mis en forme aux Etats-Unis
00:58:297-8 ans avant.
00:58:31Et moi, j'en avais entendu parler,
00:58:33c'est pas un secret,
00:58:35aux Etats-Unis.
00:58:37Et ensuite, j'avais assisté à un séminaire
00:58:39à Bruxelles, fait par des Anglais,
00:58:41d'ailleurs, dans les années
00:58:4390-91,
00:58:45le premier séminaire où on a vraiment parlé de ça.
00:58:47Et où les Anglais
00:58:49avaient expliqué comment on faisait l'intelligence économique.
00:58:51En France,
00:58:53Martre et son équipe ont dit,
00:58:55mais il faut absolument qu'on lance ça.
00:58:57Et ils ont lancé le truc.
00:58:59Et ça a arrêté très très vite. Pourquoi ?
00:59:01Parce que tant que Balladur a été là,
00:59:03et Bézembert étant dans son cabinet,
00:59:05il y avait une pression pour lancer l'intelligence
00:59:07économique en France.
00:59:09Et là, on était les deuxièmes en Europe,
00:59:11après les Anglais, et bien sûr, les Américains
00:59:13de leur côté.
00:59:15C'était bien parti.
00:59:17Mais Balladur a renversé, vous savez.
00:59:19Et puis,
00:59:21et qu'est-ce qu'il se passe après ?
00:59:23Et là, Jospin arrive au pouvoir.
00:59:25Et Jospin dit,
00:59:27quand il voit tout ça, il dit, ça n'a aucun intérêt,
00:59:29c'est des histoires de capitalistes.
00:59:31Authentique.
00:59:33Avec son cabinet, il dit, c'est des histoires de capitalistes, on arrête.
00:59:35Et donc, ils ont arrêté net
00:59:37l'intelligence économique,
00:59:39le renseignement économique,
00:59:41alors que c'était au moment où ça démarrait,
00:59:43en pleine montée.
00:59:45Et donc, quand on m'a appelé,
00:59:47c'était quand Trafarin a constaté
00:59:49qu'on venait de perdre
00:59:51Pechinet,
00:59:53quand même, qui avait été racheté par les Canadiens
00:59:55en un week-end, on n'en savait rien,
00:59:5760 000 emplois perdus en France.
00:59:59On avait les puces,
01:00:01qui faisaient pour la carte de crédit
01:00:03et tout ça, à l'époque.
01:00:05Il y avait l'affaire Vital aussi.
01:00:07Mais il y avait plein d'affaires,
01:00:09on faisait rouler en la farine.
01:00:11Donc Trafarin a dit, qu'est-ce que ça veut dire,
01:00:13qu'est-ce qu'il se passe ?
01:00:15Chaque fois, des milliers d'emplois.
01:00:17Chaque fois, on perdait des emplois,
01:00:19et les brevets partaient à l'extérieur.
01:00:21Donc, l'avenir était hypothéqué
01:00:23au niveau de l'innovation.
01:00:25Donc on avait tout faux.
01:00:27Donc Trafarin a lancé, à ce moment-là,
01:00:29une étude, un rapport,
01:00:31qui a été fait par un député qui s'appelait Carayon.
01:00:33Un très bon rapport.
01:00:35Bernard Carayon,
01:00:37qui était député,
01:00:39et qui a fait un rapport excellent,
01:00:41un pur gaulliste,
01:00:43et qui effectivement, alors lui, il a fait...
01:00:45Oui, dont le fils
01:00:47est président des jeunes...
01:00:49Et un autre fils vient d'écrire un livre
01:00:51Ah ben, vous voyez !
01:00:53Ah ben, volontiers !
01:00:55Et oui,
01:00:57Bernard Carayon a fait...
01:00:59Ah ben, vous comprenez,
01:01:01c'est des familles, des familles.
01:01:03Ils avaient Carayon qui l'a aidé.
01:01:05Et...
01:01:07Ah, Besson aussi !
01:01:09Ah oui, il y en a plein !
01:01:11Il y a eu Besson, qui est un collaborateur,
01:01:13qui a fait d'excellents livres aussi là-dessus.
01:01:15Il y a eu des gens qui ont fait...
01:01:17Il y a eu beaucoup de travail.
01:01:19Et Bernard Carayon ayant donné les clés
01:01:21en disant, voilà ce qui se passe,
01:01:23alors on s'est dit, il faut faire quelque chose.
01:01:25Et l'État a dit, on va créer le responsable
01:01:27à l'intelligence économique.
01:01:29En l'occurrence, on m'a dit, tu prends le manche
01:01:31et tu crées.
01:01:33Ce qui est une aventure fantastique,
01:01:35parce que dans l'État français,
01:01:37créer quelque chose en partant de rien,
01:01:39c'est exceptionnel.
01:01:41Mais il y a plein de problèmes,
01:01:43parce que vous n'avez pas de budget,
01:01:45vous n'avez pas de personnel,
01:01:47vous n'avez pas beaucoup de moyens, très peu.
01:01:49Puis j'avais une petite équipe que j'ai réussi à me constituer,
01:01:51très motivée.
01:01:53Et puis j'étais dans un service, à la tombeau,
01:01:55où j'ai eu un... Jean-Claude Mallet m'a vraiment
01:01:57laissé développer ça,
01:01:59avec l'appui de Raffarin, bien sûr,
01:02:01et de son équipe.
01:02:03Mais ils m'ont laissé, à le Premier ministre,
01:02:05ils m'ont laissé...
01:02:07Comment définiriez-vous l'intelligence économique ?
01:02:09Je pense que c'est très clair.
01:02:11C'est tous les moyens,
01:02:13toutes les informations
01:02:15que vous allez pouvoir recueillir,
01:02:17et qui seront utiles pour prendre la bonne décision.
01:02:21C'est ça, ce renseignement économique,
01:02:23c'est ça.
01:02:25Vous allez recueillir des informations partout...
01:02:27C'est une branche de l'espionnage !
01:02:29Mais oui !
01:02:31Le mot espionnage, si vous voulez,
01:02:33moi je réserve l'espionnage à l'illégalité.
01:02:35Quand c'est dans la légalité,
01:02:37c'est du renseignement.
01:02:39Recharge du renseignement.
01:02:41C'est purement sémantique.
01:02:43Le renseignement économique n'est pas amené,
01:02:45comme le font tous les autres,
01:02:47à sortir de la légalité ?
01:02:49Bien sûr !
01:02:51Mais à ce moment-là, ça devient de l'espionnage, je suis d'accord.
01:02:53Mais au niveau de l'État,
01:02:55nous ne faisons que du renseignement économique.
01:02:57J'espère que c'est faux !
01:02:59Je ne peux pas vous répondre.
01:03:05Notamment, vous avez enseigné l'intelligence économique
01:03:07aux élèves de l'État.
01:03:09Est-ce que ça s'est bien passé ?
01:03:11Je dois dire que ça ne les intéressait pas vraiment.
01:03:13Ah non, mais il faut être honnête.
01:03:15Et je vais vous dire,
01:03:17ça ne les intéressait pas, eux,
01:03:19mais ça intéressait encore moins leurs dirigeants.
01:03:21À l'époque, il y avait, je me souviens,
01:03:23un moment où il y avait,
01:03:25comme directrice de l'ENA,
01:03:27il y avait ce femme qui a été ministre des Affaires Européennes
01:03:29et qui est maintenant
01:03:31à Bruxelles.
01:03:33Et qui a été la tête de liste.
01:03:35Oui, la tête de liste.
01:03:37L'oiseau.
01:03:39L'oiseau et l'intelligence économique,
01:03:41c'est comme moi quand je chantais les verbes.
01:03:43Enfin, les verbes pour autre chose.
01:03:45Quand tu chantes les verbes.
01:03:47Non, je ne chante pas les verbes.
01:03:49Pas encore. Il faut que j'apprenne.
01:03:51Il faut que je pratique le mégorien.
01:03:53Je fais une petite parenthèse.
01:03:55Vous parlez des verbes.
01:03:59C'est la conversation.
01:04:01C'est une partie.
01:04:05C'est un secret pour personne.
01:04:07Il y a des francs-maçons qui ne sont pas catholiques.
01:04:09Si, si, je suis catholique.
01:04:11Chaque fois que je rencontre des francs-maçons,
01:04:13ils sont catholiques.
01:04:15C'est très étonnant.
01:04:17Il y a une erreur sur les francs-maçons en général.
01:04:19C'est qu'il y a effectivement
01:04:21le Grand Orient de France.
01:04:23Je vous réponds très franchement.
01:04:25Le Grand Orient de France
01:04:27est effectivement
01:04:29et il y en a d'autres,
01:04:31à nos associations maçonniques.
01:04:33Ils sont véritablement totalement laïcs
01:04:35et ils ont la tête.
01:04:37Mais je peux vous dire que d'autres obédiences,
01:04:39je pense à la Génèse,
01:04:41je pense à la Glamph,
01:04:43je pense à l'Alliance française,
01:04:45ce sont des obédiences maçonniques
01:04:47dans lesquelles la plupart des frères
01:04:49vont à la messe.
01:04:51Ils ne sont pas catholiques, mais pratiquants en plus.
01:04:53Oui, oui, ils vont dans les temples.
01:04:55Mais vous avez, il y a une branche,
01:04:57il y a un rite, parmi les rites francs-maçons,
01:04:59il y a sept principaux rites francs-maçons.
01:05:01Il y en a un, on vous demande le baptême
01:05:03pour y aller.
01:05:05Oui, quand même.
01:05:07Mais ça, c'est pas le rite écossais.
01:05:09Non, ça, c'est le rite écossais rectifié.
01:05:11Alors, on ne va pas rentrer dans les arcades
01:05:13de la maçonnerie, mais tout de même,
01:05:15on peut signaler, puisque la question est tombée
01:05:17sur le tapis, vous n'allez pas aller parler de lui.
01:05:19Oui, oui, oui.
01:05:21Je vous propose d'aller aux oiseaux,
01:05:23parce que j'ai rebondi aussitôt.
01:05:25Vous êtes un des rares
01:05:27personnages capables
01:05:29de fonder une obédience maçonnique.
01:05:31C'est un succès, en plus.
01:05:33C'est passé il y a dix ans.
01:05:35Il y a plus. En 2012,
01:05:37il y a douze ans.
01:05:39J'étais dans une obédience maçonnique,
01:05:41la GNS,
01:05:43qui est une obédience maçonnique.
01:05:45Non, non, pas du tout.
01:05:47C'est une obédience maçonnique
01:05:49spiritualiste.
01:05:51Donc, il y a un groupe spirituel,
01:05:53qui dépendait
01:05:55de la Grande Loge en Bretagne.
01:05:57De toute façon, je vous coupe.
01:05:59Le maçonnat est très mal compris en France.
01:06:01Oui, mais ça, c'est sûr.
01:06:03Elle est spirituatiste.
01:06:05J'ai très loin son inspiration
01:06:07dans le réalisateur grec.
01:06:09Oui, bien sûr.
01:06:11Les réalisateurs égyptiens
01:06:13transmis...
01:06:15Oui, mais vous avez...
01:06:17Vous avez été rendu sûr
01:06:19le Moyen-Âge, la Renaissance,
01:06:21le siècle
01:06:23des Lumières, avant...
01:06:25Ne m'en parlez pas trop.
01:06:27Oui, non, mais je suis d'accord.
01:06:29Mais si vous voulez, tous ces philosophes...
01:06:31Il y a eu beaucoup de monde qui ont été...
01:06:33C'est ça, la maçonnerie,
01:06:35si vous voulez, par un substrat.
01:06:37C'est un substrat millénaire.
01:06:39À 10 mètres de la Contre-Révolution,
01:06:41Joseph Lemestre était aussi
01:06:43à 10 mètres de la maçonnerie.
01:06:45Oui, mais c'est...
01:06:47On connaît très mal la maçonnerie
01:06:49en France.
01:06:51On connaît très mal la maçonnerie en France
01:06:53parce que c'est...
01:06:55n'est qu'un aspect de la maçonnerie.
01:06:57C'est vraiment ce que les gens pensent.
01:06:59Ce n'est pas du tout... Il n'y a pas que le Grand Orient
01:07:01loin de là en France. Il n'y a pas que cette
01:07:03vision, si vous voulez, très différente des autres.
01:07:05Alors, je ne dis pas que le Grand Orient a
01:07:07tant raison. C'est une approche maçonnique.
01:07:09La maçonnerie, c'est... Il y a
01:07:11plusieurs approches différentes.
01:07:13Mais comme on dit toujours, dans une roue,
01:07:15tous les rayons mènent au centre.
01:07:17Le Grand Orient a très souvent joué contre l'intérêt national.
01:07:19Mais ça...
01:07:21Au point de devenir une caste
01:07:23qui a joué...
01:07:25Il y a eu une époque où la maçonnerie était
01:07:27très puissante.
01:07:29Mais il y a eu beaucoup de choses.
01:07:31Il y a eu beaucoup de choses. On peut discuter là-dessus.
01:07:33Il y a eu beaucoup d'éléments.
01:07:35Mais il ne faut pas oublier que dans la maçonnerie, vous avez une partie
01:07:37qui est spiritualiste, donc qui n'est pas du tout
01:07:39la même approche.
01:07:41Et qui est souvent... Comme je vous l'ai dit,
01:07:43les gens sont croyants. Et nous, alors,
01:07:45à l'AGLNF, quand j'y étais,
01:07:47c'est une obédience qui s'était bien...
01:07:49qui se développait beaucoup à l'époque.
01:07:51Mais dans laquelle,
01:07:53il faut bien dire, mais ça arrive régulièrement
01:07:55à peu près partout, il faut être honnête aussi,
01:07:57il y a eu une tendance affairiste
01:07:59qui s'est développée à la tête
01:08:01de cette organisation.
01:08:03Une tendance extrêmement forte.
01:08:05Et alors, un bon nombre de
01:08:07francs-maçons, je dirais,
01:08:09clairs, dans leur tête, qui n'étaient pas venus pour ça,
01:08:11ont dit, attention, ça devient insupportable,
01:08:13il faut arrêter ça. Et là, il y a eu un
01:08:15véritable combat interne, très dur,
01:08:17qui a duré plusieurs années.
01:08:19Entre le grand maître et son équipe,
01:08:21et puis d'autres, dont je faisais partie,
01:08:23qui se sont opposés en disant,
01:08:25nous disant, il faut nettoyer
01:08:27les éguries de ruchiasse, pour reprendre
01:08:29les prestations, voilà.
01:08:31Et eux disant, non, non, on maintient,
01:08:33parce qu'évidemment, c'était un système
01:08:35qui leur allait très bien.
01:08:37Quand on a vu, à un moment,
01:08:39que c'était rigoureusement impossible
01:08:41de changer les choses,
01:08:43parce que la pression était terrible,
01:08:45on a dit, on s'en va.
01:08:47Et on a claqué la porte.
01:08:49Alors, c'était vous la tête ?
01:08:51Oui, j'étais un démeneur,
01:08:53j'étais un démeneur, voilà.
01:08:55J'étais un démeneur, on a claqué la porte,
01:08:57justement en disant, on va reconstruire
01:08:59une maçonnerie claire,
01:09:01non-infériste, spiritualiste,
01:09:03enfin bref, on va supprimer
01:09:05tous les honneurs, vous savez,
01:09:07chez les maçons, ils aiment bien l'établir avec de l'or partout,
01:09:09parce que ça fait chic, des titres ronflants,
01:09:11on a dit, nous, on supprime tout ça,
01:09:13on va vraiment faire du pur et dur.
01:09:15Bon, donc c'était vraiment, on revenait...
01:09:17Un travail intellectuel.
01:09:19Voilà, exactement.
01:09:21On l'a fait, et à ma grande surprise,
01:09:23parce qu'on est parti, au départ,
01:09:25on s'estimait 3000 à peu près,
01:09:27vous voyez, à l'époque,
01:09:29ils étaient 24-25 000.
01:09:31Bon, et nous, on était 3000.
01:09:33Non, plus de ça,
01:09:35on était, attendez, ils étaient
01:09:37près de 30 000.
01:09:39Et nous, on est partis
01:09:41à 3 000.
01:09:43Mais à la grande surprise,
01:09:45c'est qu'un an après, on était 15 000.
01:09:47Ah oui.
01:09:49Et alors là, ça a été une révélation
01:09:51pour tout le monde, personne ne voulait y croire,
01:09:53en France, qu'on ait pu monter, en un an,
01:09:55une nouvelle
01:09:57association basilique,
01:09:59plus pure, plus rigoureuse,
01:10:01et qu'il soit...
01:10:03Et alors,
01:10:05j'avais vu les anglais, à l'époque, en disant
01:10:07aux anglais, regardez,
01:10:09on est inattaquable,
01:10:11on respecte tout.
01:10:13Regardez, on est
01:10:15clair à tout.
01:10:17Alors oui, à l'époque,
01:10:19les anglais ont dit, ah non, on vous aime bien,
01:10:21on sait, mais, vous savez,
01:10:23nous, on connait les autres depuis 100 ans,
01:10:25donc on reste avec eux.
01:10:27On a dit, bon, dans ces conditions, c'est fini.
01:10:29Et on a complètement coupé les anglais.
01:10:31Et je vais vous dire,
01:10:33c'est peut-être une des meilleures choses
01:10:35qui nous soit arrivée,
01:10:37parce qu'on a connu, enfin, la liberté.
01:10:39On est resté.
01:10:41Alors, donc, si je comprends bien,
01:10:43les vêtres, puisque vous êtes catholique,
01:10:45vous ne vous sentez pas aussi étrangère
01:10:47que je suis étrangère à l'intelligence économique.
01:10:49Ah non, mais moi, j'étais...
01:10:51Je ne cache pas que j'étais un enfant.
01:10:53J'ai été chez les jésuites, quand même.
01:10:55J'ai été chez les maristes,
01:10:57quand même. Donc, si vous voulez,
01:10:59oui, j'ai quand même...
01:11:01J'ai servi la même part.
01:11:03C'est votre part.
01:11:05Alors, il y a donc...
01:11:07Alors, Léna, Nathalie Loiseau,
01:11:09elles n'y croyaient pas du tout.
01:11:11Mais pas du tout.
01:11:13Elles n'étaient pas la seule.
01:11:15On a eu, en définitive,
01:11:17c'était très intéressant,
01:11:19parce qu'on voyait que
01:11:21dans les HEC,
01:11:23pourtant j'ai été professeur associé à HEC,
01:11:25associés n'y croyaient pas non plus.
01:11:27Ils ne voulaient pas y croire.
01:11:29Alors, pourquoi ?
01:11:31Parce que certains professeurs
01:11:33vous disaient, mais vous ne vous rendez pas compte,
01:11:35s'ils s'intègrent,
01:11:37ce que vous êtes en train de me dire,
01:11:39il faut que je revoie tous mes cours.
01:11:41C'était ça le problème.
01:11:43Ils ne voulaient pas tout remettre en cause
01:11:45parce qu'effectivement, l'intelligence économique
01:11:47remettait beaucoup en cause.
01:11:49Dans les faits, ça ne se passe pas
01:11:51comme dans les cours.
01:11:53Et les coups bas sont plus importants
01:11:55que les règles.
01:11:57Pour apprendre à faire face,
01:11:59pour apprendre à détecter les mauvais coups,
01:12:01pour apprendre à répondre aux mauvais coups,
01:12:03ça cache quand même.
01:12:05Hélas, notre conversation tire à sa fin.
01:12:07Nous avons un petit quart d'heure encore,
01:12:09mais malgré tout,
01:12:11pas mal de choses à dire.
01:12:13Là, vous touchez du doigt
01:12:15quelque chose d'important
01:12:17et qui est plus grave encore
01:12:19que le fait que l'intelligence économique
01:12:21remette en cause
01:12:23les cours, l'aspect théorique
01:12:25de la science économique
01:12:27et de la gestion des entreprises
01:12:29des banques.
01:12:31À l'ENA, c'est pareil.
01:12:33Ce qui manque beaucoup
01:12:35pour France, c'est le sens
01:12:37depuis 30 ans,
01:12:3940 ans, je ne sais pas combien,
01:12:41vous avez vu ça,
01:12:43le sens de l'intérêt général.
01:12:45C'est-à-dire que pour s'intéresser
01:12:47au renseignement en général,
01:12:49au renseignement économique en particulier,
01:12:51il faut avoir dans la tête
01:12:53l'idée que l'intérêt
01:12:55supérieur de l'État,
01:12:57de la France, est supérieur
01:12:59à tout autre considération.
01:13:01Et c'est ça qui a volé en même temps.
01:13:03C'est ça qui a disparu des esprits.
01:13:05Et c'est pour ça aussi qu'il y a
01:13:07une certaine réticence, y compris à l'ENA,
01:13:09pour s'intéresser à une science
01:13:11qui suppose que
01:13:13même des alliés
01:13:15comme l'Allemagne, comme les États-Unis
01:13:17et quelques autres pays occidentaux
01:13:19devant lesquels nous sommes
01:13:21presque à quatre pattes,
01:13:23le siècle, vous voyez de quoi je parle,
01:13:25qui sont absolument
01:13:27vendus à l'idée
01:13:29que presque tous les autres pays
01:13:31alliés ont raison, y compris
01:13:33contre la France.
01:13:35La tête de l'État
01:13:37est pourrie, c'est-à-dire que
01:13:39la tête ne pense plus
01:13:41à l'intérêt de la France.
01:13:43Elle ne pense plus à l'intérêt de l'Europe,
01:13:45c'est-à-dire qu'elle n'a pas l'intérêt
01:13:47de la France.
01:13:49Elle n'a pas l'intérêt
01:13:51de la France.
01:13:53Elle ne pense à l'intérêt de l'Europe,
01:13:55c'est-à-dire qu'elle n'a pas l'intérêt de l'Atlantique.
01:13:57On voit bien en France aujourd'hui
01:13:59qu'on a d'un côté ceux qui sont
01:14:01pro-Atlantique, des Atlantistes,
01:14:03c'est cheré pour Américains,
01:14:05on a d'autres qui sont pro-Européens,
01:14:07il y en a même beaucoup actuellement,
01:14:09et puis il y a ceux qui disent
01:14:11« et si on parlait de la France ? »
01:14:13Minoritaires.
01:14:15Je ne suis pas sûr qu'ils soient minoritaires.
01:14:17Je pense que
01:14:19les deux autres groupes
01:14:21ont beaucoup de moyens de pression,
01:14:23d'influence pour manipuler
01:14:25tout le monde. Mais je crois que
01:14:27les Français ont beaucoup de bon sens.
01:14:29Je pense que les Français
01:14:31ont du bon sens,
01:14:33et quand on les laisse penser,
01:14:35qu'on ne les matraque pas,
01:14:37ils comprennent.
01:14:39Il faut qu'ils aient une formation,
01:14:41notamment une formation historique.
01:14:43Il ne s'agit pas de parler de la France,
01:14:45il s'agit de penser
01:14:47à l'intérêt supérieur de la nation.
01:14:49Ce que vous venez de dire,
01:14:51si je peux me permettre,
01:14:53c'est que, est-ce que j'ai un bon dire ?
01:14:55Quand on n'enseigne plus l'Histoire,
01:14:57aujourd'hui on diminue l'Histoire,
01:14:59on raconte l'Histoire qui n'a plus
01:15:01rien à voir avec l'Histoire.
01:15:03On donne quelques coups de projecteur
01:15:05sur un point ou un autre,
01:15:07on n'enseigne plus l'Histoire.
01:15:09Mais en n'enseignant pas l'Histoire,
01:15:11on facilite le rôle des Atlantistes
01:15:13et des Européens,
01:15:15parce qu'il n'y a plus cette conscience
01:15:17d'une nation.
01:15:19Il n'y a plus la conscience nationale,
01:15:21puisqu'il n'y a plus d'Histoire nationale,
01:15:23on vous l'enlève.
01:15:25Donc il n'y a plus cette conscience de la nation,
01:15:27il n'y a plus cette conscience de la force que nous sommes.
01:15:29Et ça, c'est terrible, si vous voulez.
01:15:31Aujourd'hui, regardez les jeunes,
01:15:33vous les interrogez,
01:15:35de Gaulle, je ne suis même pas sûr
01:15:37que certains le connaissent.
01:15:39Les gaullistes non plus,
01:15:41c'est pas le même ordre.
01:15:43Les politiques non plus.
01:15:45Les élites françaises
01:15:47n'ont plus conscience
01:15:49que la politique,
01:15:51ou l'action de l'État,
01:15:53a une boussole unique,
01:15:55c'est l'intérêt supérieur de la nation.
01:15:57Mais vous savez, quand je vois...
01:15:59Chacun pense à son intérêt particulier,
01:16:01à une alliance particulière,
01:16:03celle qu'il y a en Allemagne pendant très longtemps.
01:16:05Mais maintenant, pour faire la politique,
01:16:07il faut épouser une cause,
01:16:09la cause des femmes, la cause du LGBT,
01:16:11la cause du sexisme, la cause de cela.
01:16:13Ce n'est pas de la politique.
01:16:15La politique, c'est là
01:16:17de gouverner
01:16:19en fonction de l'intérêt supérieur.
01:16:21Or, là, on suit.
01:16:23Quand on veut faire plaisir à toutes les minorités,
01:16:25une par une,
01:16:27il est évident
01:16:29qu'il n'y a plus de politique.
01:16:31On fait un zigzag permanent
01:16:33pour faire plaisir à des minorités
01:16:35ultra petites, ultra minoritaires,
01:16:37et pendant ce temps-là,
01:16:39on oublie complètement l'intérêt national,
01:16:41le rôle de l'État,
01:16:43la mission dans le long terme,
01:16:45tout ce qui fait la force d'un État.
01:16:47Vous gagnez comme vous l'avez été
01:16:49pendant toute votre enfance,
01:16:51et même de façon héréditaire,
01:16:53depuis des siècles,
01:16:55parce que l'État,
01:16:57qui n'est pas grand,
01:16:59il est illustré de nombreuses façons,
01:17:01et peut-être en deux siècles.
01:17:03Vous n'avez pas l'air pour autant désespéré
01:17:05de voir ce monde du service
01:17:07du service de l'État
01:17:09s'effilocher et passer fin de vie,
01:17:11d'après ce que vous dites.
01:17:13Vous n'êtes pas
01:17:15de ceux qui disent qu'il est foutu.
01:17:17Oui, mais parce que
01:17:19si vous connaissez,
01:17:21aimant l'histoire,
01:17:23aimant l'histoire,
01:17:25je crois que la France est
01:17:27un des rares pays qui,
01:17:29dans la situation la plus désespérée,
01:17:31est capable de réagir,
01:17:33et qu'il y a régulièrement en France,
01:17:35dans l'histoire, des hommes ou des femmes exceptionnels
01:17:37qui ont émergé à un moment donné
01:17:39pour relancer la mécanique.
01:17:41Et je pense,
01:17:43je crois qu'aujourd'hui,
01:17:45on est en train d'arriver à ce moment-là.
01:17:47Si vous voulez, la situation se dégrade
01:17:49tellement vite et tellement fort
01:17:51qu'il va se passer quelque chose.
01:17:53Et moi je suis optimiste, je me dis oui,
01:17:55il y aura une réaction, on ne peut pas.
01:17:57Et vous savez, ce qui me réconforte là-dedans,
01:17:59c'est de voir d'autres pays
01:18:01qui sont soit
01:18:03dans la même situation que nous,
01:18:05où ça va très mal.
01:18:07Presque de l'Occident ça.
01:18:09De l'Occident en particulier.
01:18:11Mais vous avez aussi d'autres coins du monde
01:18:13où on voit des gens qui ont réagi,
01:18:15qui bougent.
01:18:17L'Afrique. L'Afrique est très dynamique.
01:18:19Très dynamique actuellement.
01:18:21Alors bien sûr, on va vous dire comment,
01:18:23mais ils ne sont pas comme nous.
01:18:25Mais peu importe, ils sont en train de redresser,
01:18:27de sauver, de développer.
01:18:29Mais oui, on est en train de prendre des leçons.
01:18:31C'est économique, économiquement, que l'Afrique en gros soit.
01:18:33Mais on est en train de prendre des leçons aujourd'hui.
01:18:35Des africains ?
01:18:37Oui, je pense.
01:18:39Les leçons morales presque.
01:18:41Oui, mais je pense qu'aujourd'hui
01:18:43on est dans une situation...
01:18:45Vous savez,
01:18:47regardez le Maroc.
01:18:49Je crois qu'on en parlait
01:18:51à notre dernier entretien.
01:18:53Le Maroc aujourd'hui, c'est un pays pauvre.
01:18:55Il n'a pas de pétrole.
01:18:57Il n'a pas de gaz. Ils n'ont que du phosphate.
01:18:59Et une agriculture
01:19:01qui marche les années où il y a de l'eau.
01:19:03Et c'est rare. C'est souvent de la sécheresse.
01:19:05Regardez comment, en 50 ans,
01:19:07le Maroc s'est transformé.
01:19:09Eh oui !
01:19:11Et vous vous dites, un pays qui n'a pas de moyens.
01:19:13Mais alors, les efforts,
01:19:15en sachant appeler les industriels
01:19:17de l'extérieur,
01:19:19en sachant avoir des liens avec tout le monde.
01:19:21Regardez le Maroc
01:19:23avec... ça, on ne sait pas,
01:19:25mais le Maroc, par exemple, avec les États-Unis.
01:19:27C'est le poste avancé
01:19:29des États-Unis sur l'Afrique.
01:19:31Pourquoi ? Parce que le Maroc
01:19:33a été la première puissance mondiale,
01:19:35la première à reconnaître l'indépendance
01:19:37des États-Unis avant la France.
01:19:39Le royaume du Maroc
01:19:41a félicité les Américains
01:19:43avant les Français
01:19:45pour leur indépendance.
01:19:47Ça, les Américains n'ont pas oublié.
01:19:49Nous, on leur parle de Lafayette et Rochambeau.
01:19:51Mais eux, ils vous parlent du roi du Maroc.
01:19:53La famille chérifienne du roi du Maroc.
01:19:55Donc, ça crée des liens.
01:19:57On peut citer
01:19:59des pays assez exemplaires maintenant
01:20:01comme la Côte d'Ivoire.
01:20:03La Côte d'Ivoire a un développement...
01:20:05Et ils ont leurs problèmes.
01:20:07Ils ont leurs problèmes et tout.
01:20:09Mais regardez le développement de la Côte d'Ivoire.
01:20:11On voit bien que dans tous ces pays,
01:20:13en définitive, il se passe des choses.
01:20:15Ça bouge.
01:20:17Ils peuvent nous être favorables. C'est un élément optimiste.
01:20:19C'est bien sûr pas les voir comme des concurrents.
01:20:21Bien sûr que non.
01:20:23Mais quand un pays se développe,
01:20:25il y a des opportunités de marché qui s'ouvrent.
01:20:27Surtout si on a des liens avec lui.
01:20:29Et en plus, nous, on parle la langue.
01:20:31On les connaît.
01:20:33Donc, moi, ce que je dis souvent...
01:20:35Dans mes conférences,
01:20:37souvent, ce que j'organise,
01:20:39c'est de dire aux gens, aux industriels.
01:20:41J'en vois beaucoup.
01:20:43Je leur dis arrêtez de gémir sur votre sort.
01:20:45L'avenir de votre développement n'est pas en France.
01:20:47Avec une croissance à 1%,
01:20:49c'est pas ici que vous allez vous en sortir.
01:20:51Allez chercher des relais de croissance à l'extérieur
01:20:53et où ils sont ? Dans les pays en développement.
01:20:55Chez les BRICS.
01:20:57C'est pas dans les pays occidentaux que vous connaîtrez le développement.
01:20:59C'est ailleurs.
01:21:01Alors, oui.
01:21:03Mais à ce moment-là, on vous dit
01:21:05l'État français ne vous aide pas beaucoup
01:21:07parce que la politique française ne s'intéresse pas vraiment
01:21:09aux BRICS.
01:21:11Alors que c'est à l'évidence.
01:21:13C'est là où il faut aller maintenant.
01:21:15Le problème le pire pour l'Afrique,
01:21:17c'est que maintenant, nous pouvons
01:21:19nos adversaires...
01:21:21J'ai parlé d'une affaire, c'était ma meuf Trick.
01:21:23Elle est suivie depuis ce qu'elle a géré le web
01:21:25en pleine petrosse. Elle a niqué la chambre Rwanda.
01:21:27Ah, mais ça c'est qu'une affaire.
01:21:29C'est un scandale.
01:21:31On peut chuter là-dessus parce que
01:21:33c'est le désamour...
01:21:35Ce qui m'inquiète le plus, c'est le désamour
01:21:37de la France auprès de Français
01:21:39à qui on a appris à détester leur pays.
01:21:41Ça a été la colonisation.
01:21:43Ça a été, pour l'on a dit de bon,
01:21:45ça a été
01:21:47la soi-disant collaboration
01:21:49avec l'entreprise Nes,
01:21:51qui n'a pas eu de collaboration du tout.
01:21:53C'est très marginal.
01:21:55Une autre forme de résistance,
01:21:57on revient là-dessus, Robert a déjà parlé,
01:21:59c'est que
01:22:01toutes les affaires
01:22:03du monde sont prétextes
01:22:05d'accuser la France, y compris
01:22:07cette affaire de Rwanda.
01:22:09Il y a des enseignements là-dessus.
01:22:11L'affaire du Rwanda, elle est maintenant...
01:22:13C'est scandaleux d'accuser la France
01:22:15alors qu'elle a été la seule
01:22:17à passifiquer.
01:22:19C'est la seule qui a essayé de faire quelque chose.
01:22:21Empêchée par les États-Unis.
01:22:23Bien sûr, mais oui, parce que
01:22:25dans l'affaire du Rwanda,
01:22:27la vérité,
01:22:29quand on la cherche, on la voit,
01:22:31la vérité,
01:22:33c'est effectivement qu'il y a eu un génocide.
01:22:35Mais le génocide, il y a des raisons.
01:22:37Il y a des raisons pour lesquelles...
01:22:39Ça n'est pas excusable, on se croit bien d'accord.
01:22:41Mais...
01:22:43Kagame aurait pu éviter le génocide...
01:22:45Il a voulu.
01:22:47Il a voulu. Il a laissé faire.
01:22:49Parce que c'était le moyen de prendre le pouvoir.
01:22:51Évidemment.
01:22:53Avec l'aide de l'Ouganda et des États-Unis
01:22:55qui avaient été derrière.
01:22:57Et c'est de l'Ouganda
01:22:59qu'ont été tirés ces fameuses roquettes
01:23:01qui ont fait chuter
01:23:03l'avion, encore à l'avion,
01:23:05du président Kagame.
01:23:07Qui a été l'étanchant de la guerre.
01:23:09Souvenu par le FPR,
01:23:11dont le président...
01:23:13Le président Kagame.
01:23:15Qui était criminel de guerre.
01:23:17Vous savez pourquoi ?
01:23:19Parce qu'il chacanait l'état Davos.
01:23:21Mais il est très intelligent, Kagame.
01:23:23Il a su mener
01:23:25une politique très intelligente.
01:23:27Avec les...
01:23:29Pourquoi ? Parce qu'il était appuyé par les anglo-saxons.
01:23:31N'oubliez pas une chose...
01:23:33Mais comment les anglo-saxons
01:23:35ont-ils arrivé à développer une campagne
01:23:37internationale suldurante
01:23:39pour accuser la France
01:23:41qu'ils étaient derrière
01:23:43le fameux Kagame
01:23:45qui habite le Luxembourg ?
01:23:47Si vous voulez, on ne peut pas.
01:23:49Dans cette histoire,
01:23:51il y a la partie
01:23:53du génocide, évidemment.
01:23:55Mais il y a une campagne d'influence
01:23:57internationale considérable,
01:23:59faite par les compagnies minières occidentales
01:24:01américaines, pour le kivou.
01:24:03Et ça a continué jusqu'à maintenant.
01:24:05Et oui.
01:24:07Quand vous savez que
01:24:09le Rwanda, aujourd'hui,
01:24:11est le premier
01:24:13ou deuxième exportateur mondial
01:24:15de coltan et de cobalt,
01:24:17alors qu'il n'en produit pas
01:24:19chez lui.
01:24:21C'est pillé
01:24:23au Congo.
01:24:25Et il y a une guerre au Congo,
01:24:27parce que le M23, qui est financé par
01:24:29le Rwanda,
01:24:31le M23 massacre allègrement,
01:24:33c'est une guerre qui a fait plus d'un million
01:24:35de morts, bien plus que l'Ukraine.
01:24:37Je veux dire, bien pire que l'Ukraine.
01:24:39Je sais, c'est une guerre qui fait plus de morts.
01:24:41Exactement, c'est celle-là.
01:24:43Elle dure depuis 20 ans,
01:24:45mais elle s'est aggravée ces dernières années.
01:24:47Et là, il vient de se passer quelque chose,
01:24:49parce que les Américains sont en train de lâcher
01:24:51Kagame. Nous, on est de plus en plus
01:24:53avec Kagame, les Américains sont en train
01:24:55de nous lâcher.
01:24:57Si la CPI a un rôle,
01:24:59elle devrait d'abord
01:25:01traduire en justice ce personnage.
01:25:03Elle devrait.
01:25:05C'est une guerre.
01:25:07Elle devrait le traduire.
01:25:09On a traduit les Hutus, mais on devrait aussi
01:25:11traduire les Tutsis.
01:25:13Si je vous dis ça, c'est parce que
01:25:15comment miser sur un pays
01:25:17dont les élites
01:25:19ont perdu l'idée
01:25:21de l'intérêt supérieur ?
01:25:23On voit même de l'accuser.
01:25:25Oui, mais parce qu'on a été manipulé.
01:25:27On revient toujours à l'influence.
01:25:29Vous écoutez n'importe quel
01:25:31bulletin d'information
01:25:33tandis que Kagame arrive et qu'il y a un anniversaire
01:25:35ou l'anniversaire du génocide
01:25:37de 1993. Vous entendez dire
01:25:39que la France était mise en accusation,
01:25:41qu'elle a été
01:25:43le détonateur de la guerre civile.
01:25:45Oui, mais c'est là où c'est
01:25:47honteux. Tout le monde sait
01:25:49que la guerre civile s'est déclenchée.
01:25:51Effectivement, il y avait déjà
01:25:53eu des problèmes. Il y avait des
01:25:55problèmes qui se montaient entre les Hutus et les Tutsis.
01:25:57Bon, mais indiscutablement,
01:25:59l'attentat
01:26:01a été le détonateur
01:26:03de cette affaire. On voit ensuite
01:26:05que Kagame, avec ses
01:26:07troupes, au lieu d'intervenir
01:26:09très vite, et ça a été expliqué,
01:26:11ont attendu
01:26:13et pendant ce temps-là, les massacres se sont développés.
01:26:15Que les Français ont fait
01:26:17ce qu'ils ont pu, ce n'était pas évident du tout.
01:26:19Mais du coup, on les a accusés
01:26:21de tout.
01:26:23Et ensuite, que Kagame a pris
01:26:25le pouvoir. Et dans cette campagne
01:26:27qui a eu lieu, la faute, c'était les
01:26:29Français. Alors que les Français, dans l'affaire
01:26:31du génocide, ils ont contrairement...
01:26:33L'ONU était prête à intervenir.
01:26:35Il y a eu une résolution de l'ONU
01:26:37envoyant des casques bleus
01:26:39approuvés par
01:26:41tous les membres du Conseil de sécurité
01:26:43avec un droit de veto des États-Unis
01:26:45qui n'ont pas voulu.
01:26:47Parce qu'ils voulaient que leur copain Kagame
01:26:49puisse prendre le pouvoir.
01:26:51Et ils voulaient pourquoi ?
01:26:53C'est pour que les compagnies minières...
01:26:55Puisque derrière, on oublie toujours que
01:26:57Kagame ait pris le pouvoir
01:26:59dans la foulée. Ça ne s'est pas
01:27:01arrêté. Ils ont continué
01:27:03en Haut-Congo
01:27:05pour aller mettre Kabila
01:27:07en place à Kinshasa
01:27:09avec les troupes
01:27:11de Kagame qui accompagnaient
01:27:13plus les forces spéciales américaines.
01:27:15Ils ont accompagné
01:27:17jusqu'à Kinshasa
01:27:19pour que Kabila
01:27:21vienne en place. Et la contrepartie de la mise
01:27:23en place de Kabila, c'était
01:27:25vous pouvez exploiter les mines,
01:27:27je ferme les yeux, ce que passe sur les mines de l'autre côté.
01:27:29Bon, on reviendra sur
01:27:31l'Afrique un jour.
01:27:33J'aimerais que vous repreniez un jour votre conversation.
01:27:35Mais je voudrais vous poser pour finir
01:27:37une question, presque une
01:27:39question scolaire.
01:27:41Je vais vous citer
01:27:43quatre mots dont on souffre
01:27:45le pays.
01:27:47Quatre ou cinq.
01:27:49Est-ce que vous pouvez les hiérarchiser
01:27:51en faisant le pire, le numéro
01:27:53deux, la médaille d'argent,
01:27:55c'est-à-dire de l'Alpique,
01:27:57et la médaille de bronze.
01:27:59Les quatre grands mots à mon avis,
01:28:01c'est
01:28:03la désindustrialisation,
01:28:05l'échec
01:28:07de la transmission, c'est-à-dire
01:28:09une génération qui a
01:28:11perdu le sens de l'histoire
01:28:13nationale, et
01:28:15du patrimoine
01:28:17au sens civilisationnel du terme.
01:28:19Et là, sur les voies, nous serons parvenus
01:28:21au courant anglais, une espèce de
01:28:25philosophie de babacourt,
01:28:27qui n'a plus rien à voir avec ce que chute
01:28:29la civilisation française. Troisièmement,
01:28:31l'immigration. Quatrièmement,
01:28:33la colonisation culturelle.
01:28:35Et cinquièmement,
01:28:37la perte générale
01:28:39de la souveraineté
01:28:41de l'État. L'immigration pour la souveraineté
01:28:43de l'État. Je vous vois cinq.
01:28:45On pourrait ajouter d'autres questions scolaires.
01:28:47C'est peut-être un peu tordu.
01:28:49Non, non, non.
01:28:53Alors la souveraineté, la transmission,
01:28:55l'immigration, la colonisation culturelle,
01:28:57ou
01:28:59la désindustrialisation.
01:29:03Derrière la désindustrialisation,
01:29:05j'ajoute qu'il y a la question du travail.
01:29:07La réticence
01:29:09à travailler.
01:29:11On a fait un dossier là-dessus,
01:29:13un nouveau conservateur,
01:29:15je crois 13,
01:29:17la dérédiction
01:29:19du travail.
01:29:21On ne travaille plus pour l'entreprise.
01:29:27La première, la plus importante pour moi,
01:29:29c'est la perte
01:29:31de la connaissance de l'histoire,
01:29:33si vous voulez.
01:29:37Parce que si on n'a plus de référence,
01:29:39il n'y a plus rien.
01:29:41Et je pense que le drame du mouvement
01:29:43woke, qui est actuellement à la mode,
01:29:45c'est justement qu'on enlève toutes les racines.
01:29:47Quand il n'y a plus de racines,
01:29:49il n'y a plus rien.
01:29:51Il n'y a pas d'arbres sans les racines.
01:29:53Ou ils tombent.
01:29:55Oui, il n'y a plus d'arbres.
01:29:57Donc pour moi,
01:29:59le premier, c'est ça.
01:30:03Dans les quatre autres,
01:30:05il y a la perte de souveraineté,
01:30:07il y a l'immigration,
01:30:09il y a la colonisation culturelle.
01:30:11Et la désindustrialisation
01:30:13et la perte de l'intérêt
01:30:15pour le travail,
01:30:17c'est-à-dire pour la création d'entreprises
01:30:19et la volonté de faire croître
01:30:21et développer cette entreprise.
01:30:23Alors je crois que
01:30:25la désindustrialisation,
01:30:27c'est une catastrophe,
01:30:29mais si les gens ne travaillent pas,
01:30:31il ne peut pas y avoir d'industrie.
01:30:33Donc pour moi,
01:30:35c'est la partie...
01:30:39Le premier, c'est l'histoire.
01:30:41Le deuxième, c'est qu'il faut que les gens travaillent,
01:30:43qu'ils soient motivés.
01:30:45Parce que sinon,
01:30:47il n'y a pas de pays.
01:30:51Le troisième,
01:30:53c'est le problème
01:30:57de la souveraineté.
01:30:59Parce que je pense
01:31:01que
01:31:03il faut qu'on affirme
01:31:05notre spécificité.
01:31:07On en a parlé beaucoup durant tout cet entretien.
01:31:09La France,
01:31:11ce n'est pas l'Allemagne,
01:31:13ce n'est pas l'Europe, c'est la France.
01:31:15Avec ses bons et ses mauvais côtés,
01:31:17elle peut faire partie de l'Europe,
01:31:19elle doit faire partie de l'Europe,
01:31:21d'une certaine manière, bien sûr.
01:31:23Là-dessus, moi je suis égaliste,
01:31:25mais l'Europe des nations.
01:31:27Mais par contre...
01:31:29Les États, c'est encore mieux,
01:31:31l'Europe des États.
01:31:33Mais je ne crois pas une seconde
01:31:35que nous pouvons nous diluer dans l'Europe.
01:31:37Parce que la dilution
01:31:39aboutit toujours à la disparition.
01:31:41La dilution
01:31:43se termine par la disparition.
01:31:45Et nous sommes...
01:31:47Et quand on voit
01:31:49les capacités
01:31:51de réaction,
01:31:53les forces
01:31:55des pays du nord de l'Europe,
01:31:57de l'initiative des trois maires
01:31:59du nord de l'Europe,
01:32:01quand on voit comment ils s'organisent,
01:32:03comment ils se développent,
01:32:05comment ils sont volontaires,
01:32:07si nous, on est trop européens,
01:32:09par rapport à eux qui ne sont européens
01:32:11que dans leur vision bien spécifique,
01:32:13on disparaît.
01:32:15On est dilué, on n'existe plus.
01:32:17Donc moi, ce problème-là,
01:32:19troisième et trois-premier.
01:32:21Vous allez recarter un peu l'immigration.
01:32:23Non, non, mais je vais y arriver.
01:32:25Au moins l'immigration, c'est une conséquence.
01:32:27Le quatrième, c'est le culturel.
01:32:29Parce que moi, dans votre
01:32:31affaire culturelle,
01:32:33moi, je pense que la colonisation
01:32:35culturelle, si vous voulez,
01:32:37moi, je pense que je mets là-dedans,
01:32:39en tout cas, ce qu'on appelle maintenant
01:32:41les techniques d'influence, c'est-à-dire
01:32:43la manipulation de l'information au profit
01:32:45de puissances étrangères.
01:32:47Et ce que je regrette là-dedans,
01:32:49c'est qu'on nous parle
01:32:51beaucoup de manipulation de l'information
01:32:53venant de certains,
01:32:55les Russes et les Chinois,
01:32:57on ne parle jamais des autres.
01:32:59Le Western, il n'a pas été inventé en Chine.
01:33:01OK ?
01:33:03Et oui.
01:33:05Et oui.
01:33:07Et si vous voulez,
01:33:09je pense que là-dessus, il y a
01:33:11une vraie réflexion à faire, parce que
01:33:13on se laisse, on s'est fait
01:33:15influencer, on se fait influencer.
01:33:17La violence,
01:33:19la violence
01:33:21qui a dégénéré, d'ailleurs, dans nos banlieues,
01:33:23mais la violence au départ,
01:33:25on nous la montre tous les jours à la télévision
01:33:27ou dans les films, elle vient d'où ?
01:33:29D'où. Et oui.
01:33:31Vous savez que le premier président de la SAC,
01:33:33c'était Robert de Flers.
01:33:35Je ne sais pas la citation exacte, on la trouvera
01:33:37dans nos conservateurs. En 1922,
01:33:39il disait qu'il y a un film américain
01:33:41qui se propage en France.
01:33:43Le film de la fin de guerre, puisque
01:33:45le règne était très fort pour utiliser
01:33:47déjà, après la première
01:33:49guerre mondiale, le petit moment
01:33:51où ils sont intervenus entre
01:33:53Seyd et Gouty,
01:33:55pour se faire passer pour libérateurs
01:33:57et imposer leur cinéma, leur imaginaire, etc.
01:33:59Et Robert de Flers disait
01:34:01cette violence qui passe
01:34:03par le film américain, n'est pas
01:34:05dans nos moeurs.
01:34:07Et elle peut tuer notre civilisation.
01:34:09Et c'est ce qu'elle est en train de faire.
01:34:11On a banalisé
01:34:13la violence à travers
01:34:15les films et tout. Donc je crois que oui,
01:34:17je pense que le problème de la colonisation
01:34:19culturelle a toutes ses conséquences
01:34:21dramatiques. Alors, vous me direz
01:34:23oui, tout ça,
01:34:25j'ai pas parlé.
01:34:27La désindustrialisation, si vous voulez, à partir du moment
01:34:29où les gens travaillent, on peut réindustrialiser.
01:34:31Vous voyez ?
01:34:33Il y a une motivation, on peut réindustrialiser.
01:34:35Et ça permet d'affirmer
01:34:37effectivement qu'une industrie est nécessaire
01:34:39pour être un Etat-nation.
01:34:41Il faut une industrie solide
01:34:43parce qu'on ne peut pas vivre uniquement avec les services.
01:34:45Ça, c'est absurde.
01:34:47C'est une industrie qui crée de la valeur ajoutée.
01:34:49Économique, donc, il faut de l'industrie.
01:34:51Et là, on a laissé faire.
01:34:53C'est une erreur stratégique majeure
01:34:55d'avoir laissé filer l'industrie.
01:34:57Alors, vous me direz, il reste l'immigration.
01:34:59Moi, l'immigration, je fais partie
01:35:01de ceux qui disent que...
01:35:03C'est la conséquence de tout le reste.
01:35:05Exactement. Si les gens
01:35:07travaillent,
01:35:09il y a d'abord
01:35:11les gens du boulot.
01:35:13Il y a peut-être moins besoin de trouver
01:35:15des gens ailleurs pour faire le boulot
01:35:17que les Français ne veulent pas faire.
01:35:19Il y a peut-être aussi...
01:35:21Mais oui, il y a tout compte, si vous voulez.
01:35:23Moi, je crois...
01:35:25Il y a l'esprit de défense qui a disparu,
01:35:27tout simplement. On se laisse envahir
01:35:29parce que c'est une nation.
01:35:31On se laisse envahir parce qu'on a perdu l'esprit de défense.
01:35:33C'est pour ça, pour moi, c'est la dernière...
01:35:35C'est la conséquence.
01:35:37Je crois, effectivement,
01:35:39ce qui est frappant aujourd'hui,
01:35:41c'est que beaucoup de gens se focalisent
01:35:43sur la situation sans comprendre
01:35:45que ce n'est que le résultat de tout ce qu'on vient de dire avant.
01:35:47C'est ça. C'est merveilleux.
01:35:49Vous voyez ?
01:35:51Donc, vous n'êtes pas pessimiste ?
01:35:53Vous n'êtes pas de ceux qui disent
01:35:55que tout est foutu, la France disparaît ?
01:35:57Non, moi, je crois en mon pays,
01:35:59je crois dans les Français.
01:36:01Et je suis convaincu que...
01:36:03Moi, je ne le verrai peut-être pas,
01:36:05mais je suis convaincu que ça repartira.
01:36:07Peut-être avec des soubresauts,
01:36:09ça, c'est possible, parce que la France, aussi,
01:36:11vraiment, quand ça descend trop loin,
01:36:13elle bouge.
01:36:15Elle réagit.
01:36:17Et puis, on ne s'arrête pas.
01:36:19Une succession de succès achevés,
01:36:21une valeur exemplaire.
01:36:23Vous êtes un homme heureux,
01:36:25j'ai l'impression.
01:36:27Moi, oui, je suis un homme heureux.
01:36:29Je suis heureux parce que
01:36:31j'ai bien vécu ma vie.
01:36:33J'ai fait beaucoup de choses.
01:36:35Je continue, d'ailleurs.
01:36:37Voilà, exactement.
01:36:39Je pense que par rapport à ma famille,
01:36:41ma propre famille, ma femme, mes enfants,
01:36:43mes petits-enfants,
01:36:45je suis très heureux, parce que j'ai une famille
01:36:47qui passe très bien.
01:36:49Avec mon arrière-petite-fille, je suis très content.
01:36:51Et par rapport...
01:36:53Vous savez, quand j'avais 15 ans,
01:36:55mon problème...
01:36:57Moi, je suis rentré dans l'armée
01:36:59parce que je voulais être
01:37:01comme ma famille.
01:37:03Je voulais être digne de ma famille.
01:37:05Alors, on était militaire ou fonctionnaire.
01:37:07Donc, j'étais militaire et j'étais prêt
01:37:09à me faire tuer pour la gloire de nos armes,
01:37:11mais pour la gloire de ma famille aussi.
01:37:13Et vous savez,
01:37:15maintenant, je suis commandant
01:37:17de la Légion d'honneur,
01:37:19mais mon père l'a été, mon grand-père l'a été
01:37:21et mon arrière-grand-père l'a été.
01:37:23C'est pas si fréquent en France.
01:37:25Le bonheur, au fond, c'est...
01:37:27Le bonheur, c'est ça.
01:37:29Mon bonheur, à moi, c'est de me dire
01:37:31j'ai rempli mon contrat familial,
01:37:33je pense.
01:37:35J'ai été digne de mes anciens
01:37:37et ça, c'est important.
01:37:39Pour moi, c'est très important
01:37:41de ne pas avoir rompu
01:37:43cette histoire, en définitive.
01:37:45Et à titre de ma famille,
01:37:47c'est très bien.
01:37:49J'ai vécu une vie magnifique,
01:37:51j'ai fait quantité de choses
01:37:53et dans un pays,
01:37:55et pour un pays que je considère
01:37:57le plus beau pays du monde.
01:37:59C'est pour ça que ce qui m'a fait...
01:38:01Vous voyez, dans toute ma carrière,
01:38:03là où j'ai le plus de mal,
01:38:05c'est quand j'ai vu des gens,
01:38:07comme c'est Mme Noiseau, d'ailleurs,
01:38:09me dire, que je disais tout à l'heure,
01:38:11qui a dit, juillet, c'est un pro-russe,
01:38:13c'est un agent de Moscou.
01:38:15Mais elle se rend pas compte.
01:38:17Je lui pardonne, parce qu'elle se rend pas compte.
01:38:19Elle ne peut pas comprendre.
01:38:21Justement, parce qu'elle n'est pas française.
01:38:23Elle est européenne.
01:38:25Tout est bon.
01:38:27Vous êtes vraiment un personnage formidable.
01:38:29Je vous remercie beaucoup
01:38:31de nous avoir accueillis.
01:38:33Ces deux conversations,
01:38:35je peux vous en demander dans quelques années.
01:38:37Vous avez une chance.
01:38:39Une troisième conversation.
01:38:41Je vous remercie beaucoup
01:38:43pour tout ce que vous nous avez dit
01:38:45et pour être avant tout ce que vous êtes.
01:38:47Merci.
01:38:49A bientôt.
01:38:51A très bientôt. Merci.
01:38:53Voilà, mes chers amis,
01:38:55vous venez d'entendre, de suivre jusqu'au bout.
01:38:57Je vous en félicite.
01:38:59Elle était très belle.
01:39:01La deuxième, la seconde
01:39:03conversation, pour l'instant,
01:39:05avec Alain Juillet.
01:39:07Je saisis cette occasion
01:39:09pour vous dire deux mots, deux petites choses.
01:39:11D'abord,
01:39:13comme tout Parisien normalement
01:39:15constitué, je vais
01:39:17quitter Paris pour les prochaines semaines
01:39:19à la faveur des terribles jeux
01:39:21prétendument olympiques.
01:39:23Les QR codes
01:39:25et tout ce qui s'ensuit,
01:39:27je suis tout honnête homme.
01:39:29Et donc,
01:39:31nos émissions, nos conversations,
01:39:33vont perdre leur rythme bimensuel
01:39:35pour devenir mensuel.
01:39:37En juillet,
01:39:39sera diffusée une conversation
01:39:41avec François Bousquet.
01:39:43En août,
01:39:45nous diffuserons la deuxième
01:39:47conversation que j'avais
01:39:49eue dans une maison des Landes
01:39:51avec Boalem Sansalle.
01:39:53La première conversation a été diffusée au mois de mai.
01:39:55Et au mois de septembre, si tout va bien,
01:39:57ce n'est pas tout à fait sûr, mais c'est très probable,
01:39:59nous découvrirons un personnage haut en couleur
01:40:01qui est le comte Jérémy Thieff
01:40:03allié au Romanoff qui vit à Paris
01:40:05qui a beaucoup de très belles choses à dire
01:40:07notamment sur la Russie
01:40:09mais sur l'Europe en général.
01:40:11Sur ce vieux monde
01:40:13qu'il porte en lui-même avec une
01:40:15faconde extraordinaire et qui ne doit pas
01:40:17mourir.
01:40:19Deuxième chose que je voulais vous dire,
01:40:21c'est que
01:40:23je saisis cette occasion.
01:40:25Nous voulons tous résister.
01:40:27Il faut d'abord résister à une chose, c'est au désespoir.
01:40:29Et ensuite,
01:40:31devant l'état de notre pays,
01:40:33la question se pose, bien entendu.
01:40:35Mais ensuite, il faut agir.
01:40:37Mais agir, on ne sait pas où.
01:40:39On a longtemps cru qu'on pouvait
01:40:41agir par l'intermédiaire de partis politiques.
01:40:43Je l'ai cru moi-même, mais je ne le crois plus du tout.
01:40:45Il faut agir
01:40:47dans un seul but, qui est la seule
01:40:49façon de pérenniser
01:40:51la France et de ce qu'on pourrait appeler
01:40:53de manière un peu pompeuse
01:40:55sauver la France, c'est maintenir
01:40:57la vérité.
01:40:59C'est faire en sorte que les vérités ne disparaissent pas.
01:41:01C'est de sortir
01:41:03de la culture du mensonge dans laquelle
01:41:05nous baignons pour que
01:41:07grâce à des organes
01:41:09d'information, de réinformation comme
01:41:11TV Liberté ou bien entendu le Nouveau Conservateur,
01:41:13d'ailleurs nos
01:41:15conversations sont des nouvelles conversations
01:41:17du Nouveau Conservateur,
01:41:19de la vérité par TV Liberté.
01:41:21Je ne veux pas citer tout le monde, bien entendu citons
01:41:23Radio Courtoisie, citons
01:41:25des mensuels comme l'ANEF, Politique
01:41:27Magazine ou Nom des Vies.
01:41:29Voilà comment
01:41:31nous résistons avec des organes.
01:41:33Il y en a bien d'autres, je n'aurais pas dû en citer certaines
01:41:35puisque j'en ai oublié d'autres.
01:41:37Voilà comment nous pouvons, il y a
01:41:39un géopolitique profonde aussi, vous voyez que
01:41:41la liste
01:41:43est longue.
01:41:45Aidez-les, subventionnez-les.
01:41:47Envoyez-leur de l'argent.
01:41:49Tuez les mensonges. Restaurez
01:41:51sinon la vérité avec un V majuscule.
01:41:53La vérité
01:41:55elle est unique, mais les
01:41:57vérités. Et pour cela
01:41:59résister, c'est
01:42:01subventionner, aider, faire connaître,
01:42:03diffuser les organes
01:42:05de réinformation dont je viens
01:42:07de vous parler pour ce qui est des conversations
01:42:09dont la série se
01:42:11prolonge et avec un
01:42:13certain succès. N'oubliez pas d'ailleurs de mettre
01:42:15ces signes kabbalistiques à la
01:42:17romaine, le pouce levé, le pouce
01:42:19baissé comme dans les arènes.
01:42:23Aidez-nous à les
01:42:25faire connaître aussi et nous les
01:42:27prolongerons avec le souci
01:42:29permanent de privilégier les
01:42:31personnalités qui échappent
01:42:33aux mensonges généraux.
01:42:35Et Dieu sait qu'il est épais et qu'il
01:42:37est gluant et qu'il nous emporte
01:42:39et qu'il peut nous
01:42:41détruire
01:42:43l'esprit pour
01:42:45restaurer les vérités. Merci beaucoup.

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