Mercredi 12 juin 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Simon Fabre (Président & fondateur, Roseau Patrimoine) , Jean-Baptiste Morel (Responsable de recherche ESG, Arkéa Investment Services) , Sonia Elmlinger (Directrice Générale, SocialCare Consulting) et Mehdi Ali-Larbi (Président, FOBS)
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:19émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart, sur bsmart.fr, sur les réseaux
00:24sociaux de Bsmart et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes
00:28de podcast.
00:29Au sommaire de cette édition, nous commencerons avec Investir Responsable, le rendez-vous
00:33dédié à l'investissement durable au responsable de Smart Patrimoine, en l'occurrence nous
00:37tenterons de comprendre avec Jean-Baptiste Morel, responsable recherche ESG chez Arkea
00:42Investment Services, s'il est possible de mettre en place des stratégies ESG lorsque
00:46l'on fait de la gestion passive, ce sera la première partie de l'émission.
00:49Nous enchaînerons ensuite avec Enjeu Patrimoine, un enjeu patrimoine où nous nous demanderons
00:55comment adapter sa stratégie patrimoniale face à l'inflation qui recule sur les derniers
01:01mois en France, est-ce que cela doit finalement inciter à prendre moins de risques que ce
01:05qu'on entendait il y a quelques mois ? Nous poserons la question à Simon Fabre, président
01:09fondateur de Roseau Patrimoine mais aussi à Mehdi Elilharbi, directeur général de
01:12Forbes Family Office et puis enfin dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil
01:16du CGP, nous retrouverons Sonia Helmlinger, directrice générale de Social Care Consulting
01:20et de l'ILICARE pour se demander ensemble comment préparer sa retraite avec la réforme
01:27et la mise en place de la réforme.
01:28On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:35Et c'est parti pour Investir Responsable, le rendez-vous dédié à l'investissement
01:38durable aux responsables de Smart Patrimoine et en l'occurrence aujourd'hui, nous allons
01:41faire un focus sur la gestion passive avec Jean-Baptiste Morel.
01:45Bonjour Jean-Baptiste Morel.
01:46Bonjour Nicolas.
01:47Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:49Vous êtes responsable recherche ESG chez Arkea Investment Services et alors une question
01:53se pose.
01:54C'est vrai que quand on parle de stratégie ESG, on a tendance à associer ça à de la
01:58gestion active, à du stock picking, à de la sélection valeur par valeur, à l'identification
02:03de leurs plans climat, de leur stratégie climat et ensuite d'adapter une gestion en
02:08fonction.
02:09Est-ce qu'il est possible pour autant, lorsque l'on fait de la gestion passive, de faire
02:13là aussi de l'ESG ?
02:14Alors effectivement, historiquement, on associe l'ESG avec cette gestion active, stock picking,
02:20gestion action principalement mais les choses ont changé grâce d'une part à la réglementation
02:25qui a évolué mais aussi grâce à des outils, des processus qu'on a pu mettre en place
02:29pour intégrer ces enjeux ESG dans cette gestion passive.
02:32Aujourd'hui, ça va permettre finalement à des clients qui ont des besoins d'allocation
02:36d'actifs sur des classes d'actifs passifs de pouvoir d'une part trouver des solutions
02:41mais aussi d'avoir des solutions qui intègrent de manière avancée ces enjeux de développement
02:45durable.
02:46Si on commence par la réglementation, en quoi a-t-elle évolué pour permettre de faire
02:51de l'ESG avec de la gestion passive ?
02:53Alors on va encore une fois parler du plan de la Commission européenne pour la finance
02:56verte dont on a déjà beaucoup parlé.
02:58Bien sûr, bien sûr.
02:59Je me souviens de CSRD, SFDR qui sont des nouvelles réglementations.
03:03Dans le cadre de ce plan, il y a eu des modifications de réglementations existantes.
03:07On a parlé déjà de MIF-DDA, donc la réglementation MIF qui prend en compte les exigences des
03:12clients en termes de durabilité et de réduction.
03:14Bien sûr, oui.
03:15De la même manière, le règlement Benchmark, donc le règlement qui prévoit comment sont
03:18faits les indices de référence, a évolué pour avoir des nouvelles catégories d'indices
03:22et notamment des indices qu'on va appeler, alignés à l'accord de Paris, les Paris
03:26Line Benchmark, ainsi que des indices qui sont des indices de transition, CTB, Climate
03:31Transition Benchmark, qui vont avoir des contraintes spécifiques en termes d'intégration,
03:35des enjeux de développement durable et des enjeux climatiques en l'occurrence.
03:37Ça veut dire qu'on va pouvoir faire du picking au sein de la gestion passive, au
03:43sein des différents ETF, grâce justement à une clarification finalement de certains
03:49indices qu'on pourra suivre, c'est ça ?
03:50Alors, en pratique, on a vraiment des définitions de ce que sont ces indices qui vont être
03:55alignés à l'accord de Paris.
03:56D'accord.
03:57C'est pas des labels, mais au moins c'est clairement défini par une réglementation.
04:00C'est clairement défini.
04:01C'est-à-dire que par rapport à un indice qu'on va dire parent, l'indice standard,
04:04on va demander à ces indices de décarboner à hauteur de 50% pour les indices PAB, 30%
04:10pour les indices CTB, avoir une démarche de décroissance des émissions de 7% par
04:16an, ainsi que certaines exclusions sectorielles, par exemple le charbon qui va être totalement
04:20exclu.
04:21Ça veut dire que, pour bien comprendre, si une entreprise veut intégrer l'indice,
04:25il faudra qu'elle mette en place une stratégie comme celle-là, ou c'est au moment de la
04:28constitution de l'indice finalement qu'on va regarder ce qui se fait et on va construire
04:32l'indice en fonction des contraintes qu'on se sera données.
04:35Alors c'est la deuxième partie, c'est vraiment lorsque l'administrateur d'indice va créer
04:40un indice, il va devoir le créer en mettant en place des règles pour pouvoir justifier
04:44que son indice est moins émissif que son indice parent et qu'il est dans cette démarche
04:49de décarbonation.
04:50Et ça, ça permet de dire que l'indice est donc aligné à l'accord de Paris et ensuite
04:54les producteurs de produits d'investissement que nous sommes vont utiliser ces indices
04:58pour pouvoir proposer soit des ETF, des produits indiciels ou des produits structurés qui
05:03vont utiliser ces indices, voire répliquer ces indices bas carbone pour proposer des
05:08produits à ces clients.
05:09Et c'est des indices qui existent aujourd'hui puisqu'effectivement cette évolution de
05:13réglementation est récente, on a déjà des indices qui existent et qui sont utilisés
05:17pour proposer des solutions d'investissement ?
05:19Alors tout à fait, il y a très nombreux indices qui sont dits PAB ou CTB et qui existent
05:23aujourd'hui avec des ETF derrière qui vont utiliser ces indices.
05:27C'est ce qui explique d'ailleurs qu'il y a eu de grandes modifications.
05:29Si on se souvient sur la question des classifications, articles 8 et 9, il y a eu des mouvements,
05:34c'était lié notamment à ces indices puisqu'on ne savait pas trop finalement dans quelle
05:38case les mettre.
05:39Aujourd'hui, c'est très clair, un indice PAB, donc un produit qui se base sur un indice
05:42PAB, il est classé article 9.
05:44Donc en plus, ça permet de pouvoir justifier, encore une fois, qu'on est vraiment sur
05:47de l'investissement durable pour nos clients et ça donne vraiment du sens, je dirais,
05:52à l'investissement pour nos clients.
05:55En termes de performance, alors effectivement, on parle d'indices différents, j'imagine
05:58que chacun a ses spécificités.
06:01On peut faire de la performance avec de la gestion passive, avec en plus ce filtre ESG ?
06:07Oui, tout à fait.
06:08Alors nous, on travaille avec des fabricants d'indices pour pouvoir co-créer des indices
06:12qui vont intégrer non seulement des contraintes ESG qu'on va demander, donc typiquement
06:16on sait qu'on a certaines exclusions assez classiquement, le charbon mais aussi le tabac,
06:21etc.
06:22Donc on va demander à ce qu'ils intègrent aussi typiquement de la gestion de controverses,
06:25ce genre d'éléments.
06:26Donc d'un point de vue ESG, on va être assez confortable avec la qualité des indices
06:29mais aussi d'un point de vue financier, que ce soit qu'il s'agisse de la liquidité,
06:32de la volatilité des indices, on va être sur des indices qui vont se rapprocher assez
06:36fortement des indices parents.
06:37Donc on peut tout à fait faire de la performance financière avec ces indices dits PAB ou CTB.
06:42Si je comprends bien, quand on est investisseur particulier, qu'on fasse de la gestion active
06:45ou de la gestion passive, on n'a plus d'excuses aujourd'hui pour ne pas intégrer finalement
06:49un biais ESG.
06:50Donc tout est fait pour faciliter pour l'investisseur particulier la décision d'intégrer un biais
06:55ESG ou non dans ses investissements ?
06:56Exactement.
06:57Pour la gestion passive, la gestion structurée, c'est tout à fait possible et je rajouterai
07:02quelques éléments.
07:03D'une part, quand on fait de la gestion passive et de la gestion passive PAB ou CTB, ça nous
07:08permet aussi, nous société de gestion, de voter.
07:10Donc toute la partie sur le vote mais aussi sur l'engagement dont on a pu parler précédemment,
07:14on peut aussi le faire sur de la gestion passive.
07:16Donc en tant qu'investisseur responsable, on participe aussi à la vie des entreprises
07:19de ce point de vue-là.
07:20Mais on ne vote pas directement l'ordre des AG ?
07:22Si, directement l'ordre des AG.
07:24Nous, concernant, on a des produits qui vont répliquer des indices, donc on est physiquement
07:29actionnaire des sociétés qui comptent aux indices.
07:31Et donc on peut mettre en place des stratégies d'engagement ?
07:33On met en place des stratégies d'engagement, on vote aux assemblées générales, donc
07:36on reste des investisseurs responsables présents au sein des sociétés de gestion.
07:39Et l'autre point que je voulais souligner, c'est qu'on a aussi la possibilité de
07:43labelliser ses fonds.
07:44Alors avec le label ISR français, c'est un petit peu compliqué avec la nouvelle version,
07:48mais on peut tout à fait avoir des fonds qui ont des labels belges par exemple.
07:51Label Toward Sustainability qui est un label très exigeant.
07:54Donc des fonds qui vont être des fonds structurés sur des indices PAB et qui vont être labellisés.
07:58Donc des fonds article 9, labellisés sur des solutions d'investissement qui correspondent
08:03aux besoins d'allocations de nos clients.
08:05Merci beaucoup Jean-Baptiste Morel de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
08:08Je rappelle que vous êtes responsable recherche ESG chez Arkea Investment Services et qu'on
08:12se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
08:18Nous nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine.
08:20Nous allons nous poser toutes les questions qui concernent le rendement de vos investissements
08:26face à l'inflation.
08:27On voit l'inflation qui dégonfle sur les derniers mois.
08:32Les livrets réglementés qui vous faisaient perdre de l'argent face à une inflation élevée
08:37retrouvent un petit peu de couleur même si cela reste limité pour le moment.
08:41Est-ce que cela doit changer une stratégie d'investissement ?
08:44Pour en parler, nous avons le plaisir d'avoir deux experts du sujet en plateau.
08:47Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Simon Fabre.
08:49Bonjour Simon Fabre.
08:50Bonjour.
08:51Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
08:52Président fondateur de Rozo Patrimoine.
08:54Rozo Patrimoine, nouvelle structure, nouvellement lancée Simon Fabre.
08:57Tout à fait.
08:58On en est dans les tous premiers mois et donc je suis ravi de pouvoir venir partager mon
09:02analyse avec vous Nicolas.
09:03Bienvenue Simon Fabre.
09:04On a le plaisir d'accueillir également Mehdi Alilharbi.
09:07Bonjour Mehdi Alilharbi.
09:08Bonjour.
09:09Directeur général de FOB The Family Office.
09:11Alors on va commencer avec vous Mehdi Alilharbi.
09:13Alors si je regarde les chiffres d'inflation sur les derniers mois de cette année 2024,
09:19on était à 2,3% en France en mars, 3,4% en avril, 2,4% en mai.
09:24On va vers un dégonflement peut-être encore un peu plus prononcé sur le mois de juin.
09:29On retrouve quelque part des niveaux en dessous d'un 3% d'un livret A par exemple.
09:34Donc on perd plus d'argent quand on met de l'argent sur le livret A.
09:38Est-ce qu'on en gagne ? Je ne sais pas mais en tout cas on n'en perd plus.
09:41Est-ce que ce dégonflement de l'inflation sur les derniers mois vient remettre en cause finalement une stratégie patrimoniale
09:48où il y a quelques mois on entendait qu'il fallait aller chercher plus de risques pour plus de rendement
09:52pour éviter de perdre de l'argent tout simplement sur des livrets réglementés ou sur des comptes courants ?
09:55Je pense que la stratégie qui est liée uniquement à l'inflation n'est pas forcément la bonne appréciation des choses.
10:02L'inflation elle diminue certes.
10:05Ce qui va se passer c'est qu'à retardement on va voir aussi l'épargne réglementée qui va diminuer.
10:09Ça va s'ajuster donc à la limite il y a un effet domaine qui va durer quelques mois.
10:13Mais on voit bien qu'en fait tout ce qui est épargne entre guillemets garantie va forcément décélérer.
10:18Est-ce que l'inflation rentre dans le calcul quelque part des rendements proposés sur les livrets réglementés ?
10:24C'est un peu la promesse de l'État de faire en sorte de préserver le pouvoir d'achat des ménages.
10:29Et on voit bien que de toute façon l'épargne réglementée c'est quelques dizaines de milliers d'euros finalement.
10:35Pour les petits patrimoines c'est important.
10:37Pour les plus gros patrimoines de toute façon c'est une interrogation à avoir sur le fait que
10:42si j'ai mon épargne qui est placée quelle est la corrélation avec l'inflation
10:46et quel est l'impact finalement du mouvement des taux par rapport à l'inflation.
10:50Bien sûr.
10:51L'inflation va avoir un impact sur la politique monétaire.
10:53Et c'est cette politique monétaire finalement...
10:55Désolé de...
10:56Ah non mais...
10:57Par un pied...
10:59Ah pas de côté c'est ça ?
11:00Voilà exactement.
11:02Très clairement ce qu'on présente aujourd'hui nous c'est des stratégies où on va justement aller capter
11:07cette rémunération qui a bénéficié en fait d'une politique de taux importante
11:12pour limiter la diffusion de la monnaie.
11:15Bien sûr.
11:16Et cette politique là on voit qu'il y a une première action de la Banque Centrale qui a été faite.
11:20Banque Centrale Européenne.
11:22Banque Centrale Européenne.
11:23Vous faites bien de préciser.
11:24Qui n'est pas prévu a priori.
11:27Enfin il n'y a pas d'autres baisses de taux prévues d'ici la fin de l'année.
11:31Néanmoins on se dit est-ce qu'il y a quelque chose à capter en termes de performance.
11:35Donc la stratégie de toute façon elle est évolutive certes.
11:38Mais nous sur une vision de long terme on a toujours proposé à nos clients d'avoir une allocation multi-assets.
11:45C'est-à-dire en fait finalement de prendre le meilleur de ce qu'offrent les marchés
11:49quelle que soit la conjoncture.
11:51Alors la question que vous posez là c'est que faire justement dans ce contexte particulier
11:55où on voit un dégonflement de l'inflation, où on voit les taux baissent maintenant.
11:59Les décisions de faire baisser les taux sont là.
12:02Ce n'est plus effectivement une attente comme ces dernières semaines.
12:06Mais ça on va se poser la question juste après.
12:08Déjà tout d'abord même question Simon Fabre.
12:10L'inflation recule.
12:12Les livrets réglementés reprennent quelques couleurs.
12:15Les Français aiment leurs livrets réglementés.
12:17Ils aiment leurs fonds en euros.
12:19On leur a dit qu'il fallait en sortir, qu'il fallait aller chercher du rendement ailleurs
12:23puisqu'ils perdaient de l'argent sur finalement ces placements les plus sûrs.
12:27Est-ce que finalement le retour à une inflation plus basse peut permettre de se dire
12:32tout va bien, on revient dans un monde où mon livret A me fait plus perdre d'argent
12:38et ça reste un placement sûr et liquide ?
12:40Alors ça peut donner effectivement ce sentiment.
12:43Et je pense que l'élément important c'est ce que vous venez de dire.
12:46C'est que les Français ont le sentiment que tout peut être garanti.
12:49Et quand on entend effectivement le livret A aujourd'hui rémunéré jusqu'à la fin de l'année 2025 à 3%,
12:57oui on est au-dessus de l'inflation affichée aujourd'hui.
12:59Mais pendant plusieurs mois on a été bien plus bas puisque si on replace aussi dans un contexte,
13:03il faut savoir d'où on vient.
13:05L'an dernier en mois de février on était à plus de 7 points d'inflation
13:08et il y a un an tout pile puisqu'au mois de juin l'an dernier on était à 5,3 d'inflation.
13:13Donc toute cette période-là on avait déjà des taux de livret réglementés et sécurisés
13:17qui étaient à peu près aux mêmes horizons que ce qu'on connaît aujourd'hui.
13:22Et donc on a eu un retard pour les clients qui se veulent totalement sécuritaires
13:26ou malheureusement, et c'est souvent ce que vous évoquez aussi sur votre programme,
13:31pas suffisamment avertis ou cultivés en termes de connaissances financières.
13:36Donc si on reprend un petit peu de hauteur, c'est de se dire qu'est-ce que je veux dans mon patrimoine
13:41et c'est aussi pour ça qu'on va avec nos clients respectifs tous travailler sur cette logique d'harmonie
13:46entre mon profil d'investisseur et mon profil de risque,
13:50ma capacité à accepter des pertes et donc à aller chercher potentiellement du gain
13:55et donc à me diversifier et à prendre des positions.
13:59On le voit aujourd'hui tel que ça a été dit et vous en parlez aussi depuis un certain nombre de semaines dans vos émissions,
14:06c'est l'éternel match entre monétaire et obligataire.
14:10Comment je fige cette sécurité puisque le principe quand même d'une bonne gestion de patrimoine,
14:16je pense qu'on sera tous d'accord ici, c'est de saisir les opportunités.
14:20Mais alors est-ce que là justement on n'est pas dans un moment d'opportunité comme commençait à nous le décrire Mehdi Ali Larbi,
14:25c'est-à-dire qu'on est pile à la fin du contexte de taux élevés,
14:31même si on a déjà vu des taux longs qui anticipaient les baisses, qui avaient commencé à rebaisser
14:37et en même temps on peut encore en profiter aujourd'hui pour se positionner sur l'investissement obligataire par exemple ?
14:43Alors c'est tout à fait là où je pense qu'on sera aussi tous d'accord et où je voulais en venir.
14:49C'est que justement en fonction du profil d'investisseur de votre client,
14:53enfin de mes clients, moi je les accompagne justement sur cette durabilité de l'investissement.
14:58Et évidemment l'obligataire, on va aller le chercher avec une notion de durée plus importante
15:04que si on allait chercher des investissements monétaires qui aujourd'hui arrivent à offrir des rendements aussi intéressants
15:12et qui vont normalement de façon assez certaine benchmarker l'inflation,
15:19mais qui ont une durée ou en tout cas une pérennité nettement moindre.
15:23Et donc en fonction des poches que vous êtes capable de créer dans votre patrimoine,
15:28et bien évidemment on va faire des prises de date sur de l'obligataire,
15:32on va faire des prises de date sur un certain nombre de produits qui retrouvent le vent en poupe,
15:37on va penser évidemment au fameux contrat d'assurance vie qui aujourd'hui sur la place,
15:42c'est le moment aussi pour les clients de se poser la bonne question par rapport à la fiscalité en cas de sortie
15:47ou grâce à la loi Pacte d'un éventuel transfert et de dynamiser une gestion et de verser sur des fonds euros.
15:53Mehdi Ali Larbi, la question aujourd'hui, l'enjeu c'est de prendre date tant qu'on peut sur des niveaux de taux,
16:00notamment sur l'obligataire un peu plus élevé que ce qu'on pourrait anticiper sur les prochains mois, c'est ça ?
16:04C'est la stratégie avant l'été ?
16:05C'est exactement la stratégie, même si on parle de l'actualité de ce matin,
16:09on a vu le taux de la dette française augmenter.
16:12Oui, bien sûr.
16:13Du résultat qu'on a eu hier.
16:15L'impact du politique sur les financiers.
16:18C'est là où il faut toujours être flexible.
16:20Le monétaire c'est une position d'attente pour pouvoir allouer et finalement faire évoluer son épargne et ses investissements.
16:28Le sujet il est sur un match entre le court terme et le long terme.
16:32Sur le court terme on voit de toute façon l'épargne qui va être rémunérée de moins en moins fortement.
16:37Et donc si on veut jouer cette stratégie de long terme de rendement,
16:40parce que là on parle de rendement, on va constituer un portefeuille obligataire.
16:44Nous on préfère choisir nos lignes.
16:47Comme ça on sait quelle est la qualité de l'assignature qu'on a en tant qu'émetteur.
16:51Et donc on va faire ce qu'on appelle un portefeuille buy and hold.
16:54C'est-à-dire un portefeuille obligataire qu'on va constituer et qu'on va laisser arriver à terme tout seul.
17:01C'est ce qu'on appelle les fonds à échéance ?
17:04Les fonds à échéance fonctionnent un peu différemment.
17:06On ne fait pas de fonds à échéance.
17:08Vous le faites vous-même.
17:12Et là en fait effectivement il y a quelque chose à les capter sur 5 ans.
17:16Ensuite sur le marché à action il y a une autre opportunité.
17:18C'est-à-dire que si on voit que finalement l'inflation baisse,
17:21c'est justement le green flag qui attend les marchés.
17:26Pour les marchés à action c'est vraiment le green flag qui est attendu.
17:30On voit que les valeurs croissance vont être dopées justement par une politique accommodante de la Banque Centrale.
17:34Donc le professionnel de l'investissement que vous êtes dit,
17:37la BCE baisse ses taux, l'inflation recule.
17:39C'est le moment de retourner sur les marchés plus qu'il y a 6 mois par exemple ?
17:42Oui parce que de toute façon si vous avez votre inflation qui baisse,
17:46votre épargne réglementée ou l'épargne basique qui va baisser,
17:50et si vous souhaitez chercher de la performance et si vous avez un profil investisseur,
17:54là effectivement il faut aller chercher les valeurs en l'occurrence de croissance.
17:58On a vu que lorsqu'il y a eu la hausse des taux,
18:00par exemple une valeur comme Amazon a dévissé de 50%,
18:03à partir du moment où vous avez une politique accommodante de la Banque Centrale,
18:07les valeurs de croissance vont profiter de ce mouvement.
18:10Et même au-delà, finalement on a aussi le marché du M&A,
18:14donc des fusions acquisitions qui a été stoppée du fait de la hausse des taux.
18:17Là si on a une baisse des taux qui est vraiment consacrée,
18:19on a des opérations de fusions acquisitions qui vont accélérer
18:22et ce serait peut-être le bon momentum également pour revenir sur des sujets comme le private equity.
18:27Simon Fabre, je reste sur cette question de timing, de moment.
18:32On est mi-juin, il n'y a pas si longtemps,
18:36il va y avoir les vacances d'été, les JO à Paris.
18:39Et en même temps, c'est ce moment, si on ne regarde que d'un point de vue économique,
18:44où on peut voir des premières baisses de taux.
18:48Si on rajoute le politique, on se rend compte qu'en France,
18:52c'est un moment particulièrement suivi.
18:56Quand on est investisseur particulier, d'un côté c'est un moment d'opportunité,
19:00de l'autre c'est une fenêtre de tir qui dure un mois.
19:04Ça va être une fenêtre de tir qui peut sembler courte,
19:07mais encore une fois qui va s'inscrire dans une durée beaucoup plus longue,
19:10puisque les entrées pour un certain nombre de points de marché,
19:15notamment sur le marché actions, si on retrace aussi l'historique sur tous les investissements,
19:20c'est quand même celui qui a été au cours des dernières années toujours le plus performant.
19:26Mais grâce à cet esprit d'investissement long terme
19:30et de capacité à rester aussi sur des positions,
19:33c'est toujours de se dire, je vais rentrer à différents moments,
19:36je vais être capable de porter ma position,
19:38parce que j'aurai bien arbitré les poches de mon patrimoine pour la partie financière,
19:43notamment celle qui est capable de rester en long terme investie.
19:48Après, c'est évident qu'aujourd'hui il va y avoir un réarbitrage sur les actifs des clients.
19:54Tous ceux qui étaient en attente sur du monétaire ou parfois sur des fonds euros
19:59vont devoir certainement accepter de remodifier en fonction de l'appétence au risque
20:05et de l'adéquation entre le profil investisseur et le profil de risque de chacun.
20:09Mais sur cette fenêtre de tir, malheureusement pour ceux qui voulaient partir sur la plage,
20:14il faudra être un peu plus attentif et bien accompagné à tout le point
20:19pour que les clients saisissent ces opportunités.
20:23Rapidement, Médiali Larbi, c'était pas le sujet de l'émission, mais le politique,
20:29le sujet que ce soit élection européenne ou politique française,
20:34c'est pas la première fois qu'on se pose la question en matière d'investissement,
20:37de l'impact d'une guerre sur un sol européen sur l'impact que ça peut avoir sur ses investissements.
20:43Là, il y a le sujet politique qui va être suivi pendant un mois, un mois et demi.
20:47Ça peut avoir un impact sur la manière de gérer ses investissements ou finalement pas tant que ça ?
20:52C'est un impact pour ceux qui sont réactifs. Ce matin, le CAC a ouvert avec plus de moins de 2%.
20:59C'est un moment où on peut prendre des positions.
21:02Il faut juste se rappeler que la France était une économie toute petite au regard de l'échelle planétaire
21:07et que globalement, c'est les Etats-Unis qui portent beaucoup plus les marchés.
21:11Si on voit la politique française du point de vue des Etats-Unis, ça semble assez éloigné.
21:17Et des valeurs très internationales comme LVMH, Air Liquide ou autres,
21:21finalement, c'est un bon point d'entrée si on attendait justement d'acheter pas trop cher.
21:27Mais effectivement, ensuite, c'est à relativiser par rapport aux enjeux de manière globale dans le monde financier.
21:35De toute façon, c'est vraiment à relativiser.
21:37La France est une économie qui est intégrée à l'Europe,
21:41donc c'est plutôt la politique européenne et les menaces à l'échelle européenne qui peuvent poser un problème.
21:46Merci beaucoup Mehdi Ali, l'arbitre-directeur général de Forbes Family Office.
21:49Simon Fabre, président fondateur de Roseau Patrimoine, merci à vous.
21:52On se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.
21:58Comment préparer sa retraite en prenant en compte les évolutions de la dernière réforme ?
22:03Voilà le sujet qui va nous animer dans l'œil du CGP.
22:06Pour cela, j'ai le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Sonia Helmlinger.
22:09Bonjour Sonia Helmlinger.
22:10Bonjour Nicolas.
22:11Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
22:13Vous êtes la directrice générale de Social Care Consulting, mais aussi de Lily Care.
22:16On va se demander ensemble comment préparer sa retraite.
22:19Peut-être avant, poser un contexte ensemble.
22:22Rappelez-nous les bases du fonctionnement de la retraite depuis la dernière réforme de septembre dernier.
22:27Effectivement, depuis la dernière réforme, l'âge de la retraite est passé à 64 ans.
22:32Et on doit avoir 172 trimestres également pour pouvoir prétendre à la retraite.
22:38Les deux se cumulent, 64 et 172 trimestres.
22:43C'est ce qui a vraiment changé depuis septembre.
22:46Les grandes évolutions.
22:47La retraite, on la calcule comment ?
22:50Ça ne date pas de la réforme, mais si je rentre dans la préparation,
22:54quelle est la première étape pour calculer ces droits à la retraite ?
22:57Pour les salariés en règle générale, mais également pour les indépendants,
23:02on va prendre le salarié du privé, parce que fonctionnaire, ça fonctionne un peu différemment.
23:06Mais on va prendre les 25 meilleures années.
23:08Et on va prendre 50% sur le régime de base,
23:11donc 50% plafonné à un plafond de la Sécu, donc on va être autour de 23 000 euros.
23:16Et après, on va rajouter les complémentaires,
23:18ce que vous pouvez voir sur vos fiches de paye, Agir, Carco, etc.
23:21Et là, c'est une retraite à points.
23:22Donc là, ça va être en fonction.
23:25J'ai cotisé, donc j'ai des points.
23:28Et le point, on va le transformer en euros au 1er janvier de chaque année.
23:32Le point évolue.
23:33Et sachant que, quand on calcule ces trimestres,
23:36il faut faire la différence entre trimestres cotisés et trimestres assimilés aussi.
23:40Oui, tout à fait.
23:41Alors, les trimestres cotisés, quand vous travaillez, vous payez des charges et des cotisations.
23:47Et donc, vous accumulez des points de retraite, des euros de retraite.
23:52Par contre, il y a d'autres trimestres qui ne sont pas « cotisés ».
23:57Par exemple, une femme qui a des enfants,
23:59elle a le droit d'avoir 8 trimestres supplémentaires.
24:02Ou alors, des trimestres en expatriation, également, peuvent se rajouter,
24:06mais n'ont pas été spécialement cotisés en France.
24:08Ça, c'est, par exemple, les trimestres en expatriation.
24:10C'est un cas qu'on voit, c'est-à-dire de personnes qui ont travaillé 1 ou 2 ans à l'étranger
24:13et qui, quand ils reviennent, finalement, ne savent pas qu'ils ont aussi cet équivalent trimestre assimilé.
24:18Oui, tout à fait.
24:19Alors, ça, c'est effectivement très important parce que,
24:22quand on a travaillé à l'étranger, donc je donne un exemple concret,
24:25j'ai 160 trimestres en France.
24:28Et puis, j'ai 10 trimestres ou 12 trimestres pour arriver à 172 à l'étranger.
24:32Je vais pouvoir rajouter les 12 trimestres à l'étranger
24:35pour avoir la totalité de mes trimestres et ne pas subir de décote.
24:38Parce que j'ai travaillé, finalement, à l'étranger.
24:39Exactement.
24:40Après, je prendrai bien ma retraite à l'étranger parce que j'ai cotisé là-bas,
24:44donc c'est moi qui vais me payer.
24:46Par contre, les trimestres, je vais pouvoir les récupérer pour les rajouter aux trimestres français
24:49pour ne pas subir de décote et avoir mes 64 ans et mes 172 trimestres.
24:52D'accord, je comprends.
24:54Oui, parce qu'au-delà de la réforme et des nouvelles règles de la retraite aujourd'hui,
24:58il y a cette idée que les carrières linéaires, c'est assez rare.
25:01On a travaillé pour plusieurs entreprises, on a pu s'arrêter pour des raisons familiales,
25:04pour des raisons professionnelles, on a pu aller travailler à l'étranger.
25:07Donc, à un moment, il faut être capable de recalculer tout ça.
25:09Qu'est-ce qu'on fait ? On fait un bilan ? On se fait accompagner pour ça ?
25:12Oui, tout à fait.
25:13Alors, le but, c'est déjà de regarder sur l'assurance-retraite.fr
25:17où est-ce qu'on en est, regarder son relevé de carrière.
25:21Un relevé de carrière sur trois à des erreurs.
25:25Essayer de récupérer ce qu'on peut justifier.
25:29J'ai travaillé à l'étranger, j'ai fait mon service militaire, j'ai eu des enfants, etc.
25:32Donc là, il faut bien garder toutes ces fiches de paye et tous les justificatifs.
25:35Il faut essayer de garder un maximum de choses.
25:37Donc ça, c'est vraiment très important de le dire.
25:39C'est essentiel de garder un maximum de documents pour pouvoir justifier,
25:44parce qu'il faudra justifier.
25:46Ensuite, on va calculer et ça va permettre de mettre en place des stratégies.
25:51Est-ce qu'après, je fais un cumul emploi-retraite ? Est-ce que je rachète des trimestres ?
25:54Plus je suis jeune, moins ça coûte cher de racheter des trimestres.
25:57Bien sûr.
25:58Mais alors là, on rentre dans une autre stratégie.
26:00C'est plus je suis jeune, moins ça coûte cher de racheter des trimestres.
26:02Mais est-ce qu'on a toute l'attitude sur sa stratégie jusqu'à la retraite ?
26:07C'est un calcul à faire pour chacun, complètement.
26:09Tout à fait.
26:10Et puis également, quand on a été travailleur indépendant ou travailleur salarié,
26:14on a pu changer également de statut.
26:16Mais effectivement, les rachats de trimestres, ça peut être intéressant,
26:18si on a une fiscalité importante, parce que ça sera déductible de nos revenus.
26:23Donc ça peut valoir la peine, à certaines périodes, de racheter des trimestres.
26:26Surtout s'il nous en manque quelques-uns.
26:28Parce qu'on peut avoir à travailler aussi dans des pays
26:30où on ne peut pas récupérer les trimestres parce qu'il n'y a pas de convention.
26:33Donc là, il faudra racheter des trimestres.
26:36Ou alors subir une décote.
26:38A quel âge faire un bilan retraite, Sonia Lemlinguer ?
26:41Alors l'idéal, je dirais à partir de 45 ans.
26:44C'est quand même bien de savoir où on en est.
26:47Parce que ça va permettre de se dire, oh là là, c'est catastrophique.
26:50Il faut absolument que je mette en place des stratégies,
26:52peut-être de rachat de trimestre ou autre.
26:54Ou évidemment, de l'épargne individuelle, de l'investissement dans l'immobilier, etc.
26:58Et de corriger les éventuelles erreurs.
27:02Plus c'est tôt, mieux c'est.
27:04Parce qu'après, quand on a 30 ans à aller chercher des documents,
27:08c'est beaucoup plus difficile.
27:10Merci beaucoup Sonia Lemlinguer de nous avoir accompagnée dans l'œil du CGP.
27:13Je rappelle que vous êtes directrice générale de Social Care Consulting et de l'Ilicare.
27:16Merci beaucoup.
27:17Merci Nicolas.
27:18Et quant à nous, on se retrouve très vite sur Bismarck.