• il y a 4 mois

Tous les soirs à 20h15, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé.
Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Deuxième heure d'Europe 1 Soir et merci d'être aussi nombreux à nous écouter sur Europe 1 dans ce nouvel Europe 1 Soir
00:10qui a un peu plus d'un mois d'existence maintenant.
00:13On va passer en revue avec Alexandre Malafaille et Philippe Guibert dans un instant les différentes options.
00:19Et cette dissolution, il faut le dire, a surpris beaucoup de monde, les observateurs, que nous sommes également.
00:25Hier, nous-mêmes, Laurence Ferreri et moi-même, lors de la spéciale, avons été surpris de cette décision du Président de la République.
00:32Et pourtant, il y avait des partisans de cette dissolution, notamment Gérald Darmanin qui vient d'exprimer cela
00:40et de le confirmer au journal de 20h de TF1.
00:44Je suis d'accord avec le Président de la République. Pourquoi ? Parce que c'est un acte gaulliste, c'est un acte gaullien.
00:48Quand le peuple s'est prononcé, et dimanche, il ne faut pas avoir peur des mots, nous avons perdu.
00:52La majorité présidentielle a perdu, comme beaucoup de partis, dits de gouvernement d'ailleurs.
00:56Mais nous avons perdu, nous le disons. Et on a sans doute à se poser des questions pourquoi on a perdu.
01:01Il faut peut-être davantage de fermeté, plus d'écoute de la population.
01:04Les Français, au bout de 7 ans, ont voulu nous envoyer un message.
01:07Il faut être sourd en démocratie pour ne pas entendre le peuple qui s'exprime.
01:11Et donc le Président de la République, devant cette difficulté très importante, fait le choix de la clarification, courageusement.
01:17Un choix humble d'écoute aux Français.
01:20Mais je veux aussi dire que, je sais, pour être élu local, pour être élu de masse circonscription,
01:25qu'on ne vote pas pareil aux élections européennes.
01:27Même si on a voulu passer un message et que nous l'avons parfaitement entendu.
01:30Et à des élections législatives, pour choisir le député de son territoire,
01:34qui va immédiatement permettre à un gouvernement qu'il prendra des responsabilités bien plus importantes que les élections européennes.
01:39Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, à l'instant au journal de 20h de TF1.
01:45Il n'y a donc plus de député, mais il y a encore des ministres.
01:47Bonsoir Aurore Berger.
01:48Bonsoir.
01:49Merci d'être avec nous en direct.
01:50Vous êtes ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations.
01:55Vous êtes sur la ligne de Gérald Darmanin, sur cette option du fait qu'Emmanuel Macron a eu raison de dissoudre ?
02:03Je suis surtout en campagne, en vérité.
02:05En campagne parce qu'on doit faire face à une élection qui est sans doute décisive, capitale, pour l'avenir de notre pays.
02:14Pour savoir à la fois quel assemblée on veut, quel parlementaire, quel député on veut demain.
02:18Mais surtout quel gouvernement, parce qu'à la fin le gouvernement n'est jamais issu que de la majorité qui est décide à l'Assemblée Nationale.
02:24Donc qui les Français veulent-ils demain pour diriger la France, pour gouverner ?
02:29Est-ce que c'est notre majorité ou est-ce que c'est d'autres, à savoir les lupinistes, qui pourraient demain être au pouvoir en France ?
02:37Donc pour vous, il y a encore une manière de contrer l'éventualité qui est sur toutes les lèvres, celle d'un Jordan Bardella, Premier ministre de la France.
02:47Mais parce qu'il n'y a rien d'inexorable dans la vie politique.
02:50Ou alors beaucoup d'entre nous ne seraient sans doute pas députés, ministres, et peut-être même le Président de la République ne serait pas à cette fonction-là.
02:57Il n'y a rien qui soit écrit à l'avance, évidemment dans des campagnes qui sont des campagnes électorales, où à la fin les seuls qui décident sont les Français.
03:04Déjà moi je voulais convaincre de la nécessité d'aller voter les 30 juin et 7 juillet parce que, je le redis parce que je le pense profondément,
03:11je crois que c'est sans doute l'élection la plus importante à laquelle il nous a été donné de voter et de participer pour choisir le destin de notre pays.
03:19C'est ça qui se joue les 30 juin et 7 juillet pour les cinq prochaines années.
03:22Justement, vous en parlez, vous avez raison. 30 juin, 7 juillet, nous avons une première projection de l'intention de vote aux élections législatives.
03:30Opinion West, CNews, Europe 1, le journal du dimanche, ça ne vous surprendra peut-être pas.
03:3433% pour le Rassemblement National. Deuxième, un candidat de la NUPES, 23% et 18% seulement pour la majorité présidentielle.
03:46Gérald Darmanin a dit nous avons perdu. Est-ce que c'est une façon de dire nous avons perdu de manière pérenne, Aurore Bergeron ?
03:52Il n'a pas dit ça en prévision des élections qui allaient arriver. Il a fait un constat sur la base des élections des européennes.
03:59Et de facto, oui, aux élections européennes, c'est une défaite.
04:03Oui, mais trois semaines d'écart, Aurore Bergeron.
04:05Sauf que ce n'est pas du tout la même élection. Ce n'est pas la même élection de voter pour des élections européennes et de voter pour son député sur son territoire,
04:12avec le tourisme électoral qu'on connaît du Rassemblement National, avec des candidats qui vont fleurir quelques jours avant,
04:18qui n'auront même jamais mis un doigt de pied sur un territoire dont ils sont supposés porter la voix à l'Assemblée Nationale.
04:25C'est aussi une question. Est-ce que vous voulez des gens ancrés dans vos territoires et qui les connaissent ?
04:29Ou après tout, peu importe, il y a le tourisme électoral à bandeau et on peut changer de département et de région à chaque élection pour aller vers un territoire plus favorable.
04:37Dans ce que vous dites, moi je note que déjà on progresse par rapport aux résultats de dimanche.
04:43Oui, vous êtes passé de 15 à 18.
04:44Donc ça veut dire que peut-être aussi qu'il y a une dynamique qui peut s'installer.
04:47Vous faites état aussi d'un candidat unique qui serait celui de la gauche.
04:51Est-ce que c'est réaliste aujourd'hui de se dire, après tant de divisions et après tant d'écarts en vérité interne sur ce qu'ils pensent et sur leurs convictions...
05:00Enfin, on a quand même El-Effi qui a fait toute sa campagne électorale sur Gaza et qui a refusé de qualifier d'acte terroriste le pire pogrom de notre siècle en Israël.
05:09Et demain, la gauche s'allierait à ces gens-là ?
05:12Le Parti Socialiste, les écologistes, les communistes s'allieraient à ces gens-là ?
05:18Sans compter tous les autres écarts ensuite sur d'autres enjeux, je pense au nucléaire, notamment entre les écologistes et les communistes.
05:24Donc, est-ce qu'une alliance électorale, en fait, vaut plus que des convictions ?
05:26Vous avez le même message que Jonathan Arfi qui, il y a 40 minutes sur Europe 1, disait, attention, antisémitisme du côté de El-Effi.
05:36Et donc, pas de possibilité d'alliance.
05:38Malheureusement, plus aucun doute sur le caractère antisémite d'un certain nombre de leaders de la France insoumise et le fait qu'ils ont attisé un antisémitisme.
05:46Je suis en charge de la lutte contre l'antisémitisme aussi au sein de ce gouvernement.
05:50Je ne peux malheureusement que constater qu'on a des hommes et des femmes qui, en raison de leur identité réelle ou supposée, en ce moment dans notre pays, peuvent avoir peur.
05:59Et que cette peur, elle est malheureusement renforcée, attisée par certains qui prêchent la haine, notamment au sein de la France insoumise.
06:06Mais je dis aussi, d'ailleurs Jonathan Arfi ne dit pas autre chose et n'a pas dit autre chose récemment au dîner du CRIF.
06:11Il ne faut pas se laisser abuser par ceux qui essayent, en un claquement de doigts, de faire oublier non pas uniquement leur histoire,
06:18mais aussi leurs entourages actuels, leurs amitiés actuelles, leurs alliés actuels.
06:24Là, je parle évidemment de l'extrême droite et du Rassemblement National.
06:28Laurent Berger, une dernière question.
06:29Tout à l'heure, nous avons vu ça avec le service politique d'Europa.
06:33Il y a une chose qui n'est apparemment pas taboue, celle de la démission d'Emmanuel Macron.
06:40Je ne vois même pas pourquoi cette question aujourd'hui devrait être posée.
06:44On a un président de la République qui préside et qui a pris la décision que lui offre la constitution de notre pays,
06:51qui est le fait de dissoudre, qui est une décision grave, qui est une décision extrêmement importante.
06:56Rien n'empêche de démissionner, il a tout à fait le droit de le faire.
06:58Pour rendre la parole aux Français et leur demander de clarifier, savoir encore une fois qui ils veulent demain pour les représenter dans leur territoire et à l'Assemblée Nationale,
07:07et qui ils veulent demain au pouvoir pour gouverner dans notre pays.
07:11Est-ce que c'est les lépénistes ou est-ce que c'est les réformateurs que nous représentons aujourd'hui dans le pays ?
07:17Et ça, il n'y a que les Français qui peuvent acter et on a besoin de cette clarté, de cette clarification-là.
07:22Merci beaucoup, Aurore Berger, d'avoir été avec nous en direct sur Europe,
07:25un ministre chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
07:31Philippe Guybert, Alexandre Malafaille, bonsoir.
07:33Merci d'avoir rejoint ce studio.
07:35Vous avez religieusement écouté Mme la ministre soutien d'Emmanuel Macron, fervente à la question de la démission.
07:45On a l'impression qu'elle est tombée de sa chaise, Philippe Guybert.
07:48Oui, je pense qu'au sein du camp macroniste et au sein de l'Élysée, la question de la démission ne se pose pas.
07:54Ils ont imaginé un scénario où ils envisagent une cohabitation, à l'évidence, sans quoi ils n'auraient pas fait une dissolution.
08:02Mais je ne crois pas qu'ils imaginent une démission possible du président de la République.
08:07Est-ce que c'est un scénario qui a quand même un sens ?
08:11Il faudrait une sorte de raz-de-marée absolue du Rassemblement National.
08:15C'est ce qui est dans le sondage OpinionWay, CNews, Europe 1, JDD.
08:2033% ?
08:23Est-ce que ça permet ? Je pense qu'il y a un élément important dans le résultat de l'initiative,
08:27mais beaucoup trop tôt, à mon avis, pour faire des plans encore sur la comète.
08:32Ce serait une majorité relative pour le Rassemblement National.
08:36Est-ce qu'on aurait un Parlement 30-30-30 ?
08:38Exactement, avec une majorité relative éventuellement du RN, ou bien une majorité absolue.
08:44Et quelle est l'ampleur de cette majorité absolue ?
08:46En fonction de ces résultats-là, la question pourrait se poser.
08:50Alexandre Malafaille.
08:51La réalité du tripartisme est là.
08:54De toute façon, on aura, quoi qu'il arrive, trois forces qui vont peser plus ou moins.
08:59Ce qui est intéressant, quand on les écoute parler les uns les autres, y compris Gérald Darmanin,
09:03dont l'extrait que vous partagez sur TF1,
09:05c'est de laisser penser qu'ils ont mis sept ans à entendre.
09:08C'est quand même fascinant de se dire que pendant sept ans, ils n'ont pas bien entendu.
09:11Et je crois qu'ils ne se rendent pas compte qu'on est rentré dans l'acte 2 du dégagisme.
09:15C'est-à-dire qu'en 2017, les gens en avaient vraiment ras-le-bol d'une certaine façon de faire de la politique,
09:20et ils ont sanctionné les partis historiques en place.
09:23Et aujourd'hui, ils sanctionnent de manière extrêmement claire ceux qui, depuis sept ans,
09:26n'arrivent pas à délivrer suffisamment.
09:28Ceux qui ne se rendent pas compte qu'il y a un décalage magistral
09:31entre la parole politique et les actes et les réalités ressentis et vécus par les Français.
09:36Et ça, c'est vrai dans tous les moments du quotidien.
09:39Et on voit que derrière, ce qui est sanctionné aussi, c'est à la fois la méthode,
09:42la communication, le savoir-être,
09:45et cette posture que l'on voit à chaque fois qu'ils prennent la parole.
09:49Ils ne se rendent pas compte que le mal est très profond.
09:52Et moi, je suis frappé par les réactions des uns et des autres.
09:55Où à chaque fois, on essaie de faire de l'adversaire, si je puis dire,
10:00quelqu'un de diabolique.
10:02Et ça, je crois qu'il va falloir qu'il fasse très attention, parce que ça ne marche pas.

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