• il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, Pierre de Vilno et ses débatteurs reçoivent Yonathan Arfi, le président du Crif, pour débattre de la possible alliance entre l'ensemble de la gauche et La France insoumise. Une union que le représentant des institutions juives de France dénonce suite aux prises de positions des insoumis durant la campagne pour les européennes.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe un soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et avant de redonner la parole à Catherine Ney, Jean-Claude Dassier et Paul Melun,
00:08quelle gauche demain ?
00:09La gauche va-t-elle parvenir à s'unir malgré, je dis bien malgré, la France insoumise ?
00:15Et justement, en parlant de LFI, écoutons ce que disait Manon Aubry ce matin.
00:19On n'est pas dans une idée d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit.
00:23L'idée, c'est comment on arrive à construire la victoire.
00:27Moi, c'est le seul truc qui m'intéresse ce matin.
00:29La question, c'est est-ce qu'on a le temps de négocier un nouveau programme ?
00:32Je ne suis pas sûre.
00:33Et puis surtout, il n'y a pas longtemps de cela, il y a deux ans,
00:36on s'était mis d'accord sur un programme commun qui était signé par toutes les organisations.
00:39Je ne vois pas ce qui a changé fondamentalement sur le fond dans le pays.
00:43Au vu des résultats d'hier soir sur les élections européennes,
00:46il y a une partie de moi qui ne peut pas s'empêcher de penser
00:49que si on avait été unis sous une manière commune de la NUPES,
00:53l'histoire de notre pays aurait été différente.
00:55Voilà Manon Aubry de LFI qui regrette la NUPES.
00:57Bonsoir Yonatan Harfi.
00:59Bonsoir.
01:00Président du CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France,
01:05vous vous insurgez sur Twitter cet après-midi en mettant en garde
01:08contre toute alliance de la gauche avec LFI.
01:11Raphaël Glucksmann l'a d'ores et déjà exclu.
01:13À qui vous vous adressez ?
01:15On s'adresse au Parti socialiste.
01:17J'ai entendu Olivier Faure énoncer le fait qu'il espérait une alliance à gauche,
01:22y compris avec LFI, hier soir.
01:24Il y a cette tentation dangereuse de considérer qu'il faudrait
01:28qu'LFI fasse partie d'une grande alliance à gauche demain.
01:32Et cette position-là, elle vient tout simplement passer sous silence
01:37ce qu'ont été les dérives antisémites de la France insoumise
01:40durant la campagne des européennes,
01:41ce que sont ces positionnements haineux vis-à-vis d'Israël,
01:46sa manière d'être complaisant avec l'islamisme.
01:49Nous avons besoin de clarté,
01:51de clarté dans le combat contre le Rassemblement national.
01:53Et pour cela, il faut très clairement que la gauche sache
01:57que la France insoumise n'est pas un parti républicain.
02:00Elle ne peut pas s'allier avec la France insoumise si elle veut compter demain.
02:04Mais est-ce que cet antisémitisme présent chez LFI serait contagieux,
02:11j'allais dire, au reste de la gauche ?
02:15Je ne pense pas qu'il soit contagieux,
02:16mais je considère que quand on est un parti digne,
02:19on ne s'allie pas avec un parti qui a des positions antisémites,
02:24avec un parti qui a des complaisances avec l'islamisme.
02:28Qu'est-ce que ça veut dire de la considération donnée
02:31à la question du combat contre l'antisémitisme
02:33si on est prêt, quand on est le parti socialiste,
02:35à s'allier avec la France insoumise qui a ces positions-là ?
02:39Nous avons besoin de cohérence.
02:41Ceux qui considèrent que la France insoumise a passé des lignes rouges
02:44sur la question de la complaisance avec l'islamisme ou de l'antisémitisme
02:48doivent rejeter toute alliance avec elle.
02:51Ça me semble être à la fois une ligne rouge politique,
02:54mais aussi tout simplement morale.
02:55Au point de vue politique,
02:57Raphaël Glucksmann arrive à 14%,
03:00Manon Ombry, elle est presque à 9%.
03:02Donc si vous excluez LFI pour une grande coalition de la gauche,
03:06vous excluez beaucoup de monde.
03:09Vous savez, d'abord, les électeurs n'appartiennent pas au parti
03:13et peut-être qu'il y aurait d'autres perspectives pour la gauche
03:17si elle s'alliait, y compris sans LFI,
03:20parce que nous avons besoin d'une scène politique
03:25où les choses soient plus claires.
03:27Et puis, ensuite, c'est une question d'ordre moral.
03:30Vous savez, savoir si c'est efficace ou pas,
03:33c'est important sur le plan politique,
03:34mais parfois, la politique relève aussi de l'ordre moral
03:38et c'est important de le rappeler.
03:39Jordan Bardella, Premier ministre,
03:41est-ce que vous pensez, comme Luc Ferry,
03:43que Marine Le Pen n'est pas antisémite ?
03:46Est-ce qu'il n'y a pas d'antisémitisme, RN ?
03:48Vous savez, c'est une question systématique
03:51qui revient suite à leur position depuis, notamment, le 7 octobre.
03:56La question n'est pas là aujourd'hui.
03:58La question, c'est que ça reste un parti de nature profondément populiste.
04:02Et dans l'histoire, jamais le populisme n'a apporté quelque chose de bon
04:07pour les juifs, n'a été une réponse à la question de l'antisémitisme.
04:10Et c'est pour cette raison-là, j'allais dire fondamentale,
04:13que nous nous tenons à distance de tous les extrêmes,
04:16et donc, y compris du Rassemblement national.
04:18Donc, l'hypothèse d'un Jordan Bardella, Premier ministre,
04:21vous, ça vous fait peur ?
04:23Bien sûr, ce n'est pas un secret que le crime s'est toujours exprimé
04:29pour indiquer qu'il fallait garder les bonnes distances avec les extrêmes.
04:34Les extrêmes, de chaque côté, partagent une forme de populisme,
04:39évidemment avec des modalités d'expression très différentes,
04:41avec des histoires très différentes,
04:43mais fondamentalement, c'est un enjeu pour la démocratie et à nos dieux.
04:49Merci beaucoup, Jonathan Arfi, d'avoir été avec nous sur Europe 1,
04:51président du CRIF 419.
04:53Vous vouliez parler des députés.
04:54C'est vrai que, d'une certaine manière, ils sont remerciés, syndiqués.
04:58Oui, c'est une dissolution pour eux, c'est très violent,
05:01parce qu'ils ne sont plus députés depuis hier soir.
05:04Donc, on leur a donné, ils devaient avoir tout vidé leur bureau demain.
05:11Et donc, les caisseurs ont essayé de négocier jusqu'à mardi prochain.
05:16Mais vous voyez, pour les députés qui habitent en province,
05:18il faut tout ou tout déblayer, y compris ceux qui seront réélus,
05:21peut-être, et qui retrouveront peut-être leur bureau,
05:23parce qu'il faut tout nettoyer.
05:25Il y a trois semaines, et là, il y a des contraintes.
05:28Et en tous les cas, leurs attachés parlementaires ne sont plus payés depuis hier,
05:31donc ne sont plus en fonction, ils sont mis à la porte.
05:34Et ça, il n'y a pas de chômage pour eux.
05:36Et les députés seront payés en juin et jusqu'à la fin juillet.
05:41Pour ceux qui ne sont pas réélus.
05:43Après, il n'y a pas d'assurance chômage pour les députés.
05:46Et donc, moi, j'avais admiré,
05:48là, vendredi, il y a eu de longs débats sur la fin de vie,
05:53et c'était très intéressant, parce que les gens ont pris le temps de s'exprimer.
05:56Mais là, ce projet, il est remis dans les tiroirs, il sera renvoyé, je ne sais pas quand.
06:00Il y a beaucoup de projets comme ça qui allaient être votés, et tout s'arrête là.
06:04Donc, c'est un peu...
06:06Et le président, il a pesé le pour et le contre,
06:09et le fait qu'un texte comme celui-ci allait être remis au calendre grec.
06:15Je ne sais pas si hier soir, il a pensé à tout.
06:17C'est la question que je vous pose.
06:19Il a pensé à la fin de son mandat, avant la fin de vie.
06:22Mais là, vous avez entendu, dans l'explication de Jacques Serret,
06:26la démission d'Emmanuel Macron est également sur la table.
06:30Elle n'est pas exclue, ça n'est pas tabou.
06:33La cohabitation, franchement, avec le Rassemblement National, ne va pas être facile.
06:37Même si le Rassemblement y met du sien,
06:41même s'il arrange un peu son programme qui est excessivement dépensier.
06:46Ce n'est pas un hasard qu'il y ait une réaction de la bourse négative et que les taux d'intérêt ont grondi.
06:50Il va falloir faire attention quand même, le pays n'est pas dans une situation économique.
06:53Si on avait de la marge, je dirais allons-y, dépensons.
06:56Le problème, c'est qu'on ne peut plus dépenser un centime.
06:58Le président ne l'a pas vu ou n'a pas voulu le voir.
07:00Comme sur l'immigration, comme sur la délinquance.
07:03Il ne veut pas voir ce qui le dérange, c'est ennuyeux.
07:05Jusqu'à maintenant, oui, le Mozart de la finance n'a pas été très bon gestionnaire des comptes publics.
07:09Semble-t-il.
07:10Pas beaucoup plus, peut-être.
07:12Et puis être président de cohabitation, c'est un art.
07:14Ce qu'avait très bien fait François Mitterrand.
07:16Parce que, lui, il s'était un peu retiré.
07:20De temps en temps, il disait ce qui était juste, bon et tout ça.
07:24Et les Français, qui avaient complètement oublié la défaite de 88,
07:29étaient en extase devant lui, de 86 plutôt.
07:34Mais il faut avoir beaucoup de talent.
07:36Les Français sont un peuple sans mémoire, disait-il.
07:38Et une autorité.
07:40Connaissant Emmanuel Macron, qui aime avant tout parler,
07:43c'est même un tsunami de mots.
07:45Je ne sais pas, en président de cohabitation,
07:47s'il est capable de se taire, de ne parler qu'à bon escient,
07:49de donner des sons.
07:51Ça, c'est un rôle de composition qu'il n'a pas encore...
07:53Il n'est pas doué pour ça.

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