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00:00 Bonjour Charles Zitzenschil.
00:02 Bonjour.
00:02 Vous êtes député sortant du coup, un député sortant macroniste du Barin.
00:06 Après les résultats historiques donc hier soir du RN à ce scrutin européen,
00:11 est-ce que c'était vraiment la bonne solution de dissoudre l'Assemblée nationale ?
00:15 Écoutez c'est une décision du Président de la République, la Constitution lui donne ce pouvoir.
00:20 Il souhaite clarifier les choses.
00:22 Je pense qu'il souhaite aussi mettre un terme à deux années politiques extrêmement compliquées,
00:27 avec beaucoup de bazar à l'Assemblée nationale pour le dire comme ça.
00:30 Beaucoup de mécontentement aussi dans le pays.
00:33 Je pense qu'il faut être très lucide sur le résultat d'hier soir.
00:36 Il y a un message de colère qui est envoyé.
00:40 Et le Président souhaite que maintenant nous puissions présenter projet contre projet et retourner devant les Français.
00:47 Mais est-ce que, encore une fois je repose la question, est-ce que c'est pas un pari risqué ?
00:51 Écoutez en politique toutes les décisions sont des paris.
00:55 Aucune élection n'est gagnée ou perdue d'avance.
00:59 Il y aura maintenant une campagne extrêmement courte, 20 jours.
01:03 Et ça sera à chacun maintenant de se positionner.
01:06 Et je pense que l'enjeu il est maintenant très clair.
01:08 C'est l'avenir de la République qui va se poser.
01:11 On a des forces d'extrême droite qui n'ont jamais atteint un tel score en France, près de 40%.
01:17 C'est profondément inquiétant.
01:19 Et donc il faut maintenant que l'ensemble des forces républicaines et de bonne volonté se rassemblent.
01:24 On va accueillir tout de suite Étienne.
01:26 Étienne qui nous appelle de Niederhensen.
01:29 Bonjour Étienne.
01:30 Bonjour Madame.
01:31 Vous êtes déçu de la dissolution si j'ai bien compris.
01:34 Moi j'ai été très déçu hier soir.
01:36 J'ai attendu jusqu'à ce que le Président en parle à la télé.
01:39 Et j'étais très déçu.
01:41 Je m'ai coupé le souffle.
01:43 Et puis je pense que maintenant, puisqu'il y a assez d'élections,
01:48 surtout que le RN ne sera pas majoritaire peut-être parce qu'il a bu la chose,
01:57 mais qu'il ne sera pas majoritaire pour le gouvernement. C'est tout.
02:00 Vous êtes inquiet Étienne ?
02:02 Écoutez, j'avais prévu beaucoup de boulot ce matin, mais je suis nerveux.
02:06 Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible.
02:08 J'ai 79 ans, je pense que je suis un peu plus réfléchi que les tout jeunes.
02:13 Je ne sais pas.
02:14 On n'est jamais content, ça c'est sûr.
02:17 Et puis qu'il y ait n'importe qui au gouvernement, on n'est pas content.
02:21 Mais après il faut quand même...
02:23 Non, c'est un parti d'extrême, c'est un parti...
02:26 Merci beaucoup.
02:27 Le mélange à côté qui suit l'insurrection, non, ce n'est pas possible.
02:31 Merci beaucoup Étienne.
02:32 Étienne a parlé d'une chose importante.
02:34 Vous en parliez, cette idée de majorité à l'Assemblée.
02:39 Il y a ce risque-là avec ces élections anticipées.
02:43 Il n'y avait déjà pas une majorité absolue.
02:46 Ça risque d'être pire encore là.
02:48 Écoutez, on verra ce que les Français diront.
02:51 Ce que le président de la République a dit hier, je crois qu'il a été assez clair,
02:54 c'est qu'il souhaite une nouvelle majorité pour l'Assemblée nationale.
02:57 Et surtout une majorité où maintenant le contrat est clair entre les différents partis de la coalition.
03:04 Parce que depuis deux ans, on a réussi à faire un certain nombre de choses.
03:08 Je pense par exemple à la loi de relance du nucléaire,
03:10 qui est un des textes les plus importants, je pense, pour l'avenir énergétique du pays que nous avons voté.
03:15 Mais il y a aussi eu des textes où ça a été plus compliqué.
03:17 On l'a vu sur les retraites, on l'a vu sur l'immigration.
03:19 Tout ça a créé aussi beaucoup de tensions dans la société.
03:23 Et donc maintenant, ce que le chef de l'État souhaite,
03:26 c'est qu'il y ait une majorité claire avec un contrat clair pour que le pays continue à avancer.
03:31 Et surtout que ce soit des forces modérées, des forces républicaines qui puissent agir pour les Français.
03:38 Ça va être ça l'enjeu de cette élection législative.
03:40 - C'est un méculpa ce matin.
03:42 - Bien sûr, moi je pense qu'il faut toujours écouter ce que les gens disent.
03:46 Moi ça fait des mois sur le terrain, dans ma circonscription en centre Alsace,
03:50 que je vois bien qu'il y a une colère qui monte, qu'il y a un mécontentement.
03:53 Alors pour différentes raisons.
03:55 C'est par exemple la question de l'insécurité, c'est la question de la justice.
04:00 Pour d'autres, ça peut être la question des inégalités.
04:03 Il y a aussi, je crois, la guerre en Ukraine qui inquiète beaucoup de personnes.
04:07 Avec les Russes qui sont toujours très agressifs.
04:10 Et donc il va falloir expliquer, je pense que la modération,
04:16 que la défense de la République est toujours une meilleure solution que les mensonges des extrêmes.
04:21 Et il va falloir débusquer les mensonges des extrêmes désormais.
04:24 - On va continuer cette matinale ensemble, M. Charles Risen...
04:28 - Zitzenspiel.
04:30 - Pardon, excusez-moi.
04:32 - Matinale spéciale, évidemment, retour des élections européennes et dissolution de l'Assemblée nationale.
04:37 On fait avec nos auditeurs ce matin Philippe Etachinsheim.
04:40 Bonjour Philippe.
04:41 - Oui, bonjour à tous.
04:43 Alors c'est bien, j'ai entendu Charles Zitzenspiel en train de parler aux ondes,
04:47 et il a entièrement raison, que je connais d'ailleurs un petit peu.
04:50 Par contre, là, ce que je reproche un petit peu au gouvernement actuel,
04:54 c'est qu'on y est arrivé à fabriquer deux monstres.
04:57 Le RN et l'FI.
04:59 Là déjà, je trouve que c'est assez malsain,
05:02 et le pays se dirige vers je ne sais trop quoi.
05:05 Après, ce vote extrême, je pense aussi, justement le député l'a bien indiqué,
05:10 il y a des problèmes sécuritaires dans ce pays, c'est indéniable.
05:13 À un moment donné, il faut peut-être réagir et prendre des mesures
05:17 pour éviter de fabriquer des monstres,
05:19 parce que les gens, finalement, ils vont vers je ne sais trop quoi.
05:23 - On revient.
05:25 - La question que je posais aussi, c'est qu'on a pris un gros risque
05:29 en faisant ça, en dissoudant l'Assemblée nationale.
05:32 Mais à un moment donné, si on arrive, après ces élections,
05:35 dans la même situation qu'elle est actuellement,
05:38 c'est-à-dire un gouvernement avec une majorité relative, on fait quoi ?
05:42 - On revient sur cette question, Charles Zitzenspiel, intéressante,
05:45 sur la responsabilité du macronisme dans ce qui vient de se passer.
05:49 On entendait ce matin Catherine Trottmann qui parlait d'un échec,
05:53 de cette politique qui a bi-polarisé la vie politique,
05:57 qui a fragilisé les partis démocratiques classiques.
06:00 - Je partage ce que peut dire Madame Trottmann,
06:04 et on ne vient pas forcément d'ailleurs du même endroit,
06:07 elle vient plutôt de la gauche, moi je viens plutôt de la droite.
06:10 C'est sûr qu'après 7 ans de pouvoir, il faut pouvoir reconnaître
06:13 qu'on n'a pas tout réussi, qu'on n'a pas tout fait bien,
06:16 parce que sinon on n'aurait pas des extrêmes qui atteignent de tels niveaux.
06:20 Je pense qu'il faut aussi reconnaître qu'on a fait des choses utiles pour le pays,
06:25 je pense que la réindustrialisation, la relance du nucléaire,
06:29 ce sont des choses qui sont plutôt partagées au sein de la population,
06:33 mais il y a aussi beaucoup d'inquiétudes,
06:36 et je pense que ce qui va être important de dire maintenant,
06:40 c'est que la modération, travailler ensemble, le compromis, l'écoute, le dialogue,
06:46 ce sont des valeurs républicaines et démocratiques fondamentales.
06:50 Peut-être que ce message-là n'a pas été suffisamment entendu,
06:53 je sais que les 49.3, parce qu'on me l'a beaucoup dit,
06:56 pendant deux ans, ont créé beaucoup de colère, d'insatisfaction dans le pays,
07:01 alors c'est dû à cette configuration bizarre de l'Assemblée Nationale,
07:05 mais il faut une nouvelle majorité, il faut maintenant une majorité de projet,
07:09 une majorité modérée, une majorité républicaine,
07:12 et qui soit peut-être davantage à l'écoute des Alsaciens.
07:16 - Vous n'avez que 20 jours pour le faire, vous allez partir en campagne tout de suite,
07:20 vous avez des candidats partout, dans chaque circonscription.
07:25 - Alors, moi je l'annoncerai à titre personnel mes intentions prochainement,
07:29 on va dire dans les prochaines heures ou les prochains petits jours.
07:33 En Alsace, nous avons beaucoup de députés sortants,
07:36 qui viennent soit de la majorité ou des LR,
07:40 donc on va dire des forces de gouvernement, des forces modérées.
07:45 Moi, j'étais pendant deux ans député du centre Alsace,
07:49 de Célestat/Herstein-Villet, je viens de Célestat, je suis né à Célestat,
07:53 j'y ai grandi, je connais par cœur mon territoire,
07:56 j'étais très présent pendant deux ans, je suis très présent sur le terrain,
08:00 et effectivement, on voit qu'hier, sur l'élection européenne,
08:04 l'extrême droite est arrivée en tête quasiment partout.
08:07 Donc ça sera une élection différente, qui ne suit pas l'élection présidentielle,
08:11 contrairement aux autres élections législatives,
08:14 donc c'est une espèce de page blanche,
08:17 on repart sur une nouvelle campagne, très courte,
08:20 et où il va falloir convaincre le maximum de personnes.
08:23 - On va parler de l'arc républicain, du fait que vous avez annoncé
08:28 que vous ne présenterez pas de candidats face à un candidat du champ républicain,
08:33 on en parle dans un instant.
08:35 France Bleu, édition spéciale.
08:37 - On va accueillir d'abord Philippe, qui nous appelle de...
08:41 - De Kinsaim, je crois. - Non, c'est Hervé.
08:43 - Hervé de Mulhouse. - Bonjour Hervé !
08:46 - Hervé, vous êtes là ? - Oui, absolument.
08:49 - Eh ben, on vous sent abattu, il y a plusieurs personnes qui sont inquiètes ce matin,
08:53 c'est votre cas aussi ?
08:54 - C'est plus qu'abattu, c'est quasiment, je dirais, déconfié,
08:57 et puis en plus, hier après-midi, c'est ce que j'ai expliqué à votre standardiste,
09:01 Charbonne d'ailleurs, je suis parti me promener avec mon épouse,
09:04 on est sortis de Mulhouse, et puis on a reçu une voix rapide,
09:08 trois ponts, avec un taille juif putain de Macron.
09:12 Alors je suis désolé, j'ai 63 ans, des tailles juives, j'en ai eu à la télé,
09:15 du temps des SS, ça revient.
09:17 La peste noire revient, ou la peste brune, comme vous voulez.
09:20 - Et ça vous fait peur, Hervé ?
09:22 - Ah moi je trouve ça juste hallucinant, sidérant.
09:26 Un manque de culture, un manque d'histoire, un manque de... je sais pas.
09:30 - On entend votre émotion ce matin.
09:33 Charles-Etienne Stulte, justement, face à l'émotion de Français,
09:38 qui aimeraient sans doute qu'il y ait un sursaut républicain,
09:42 je vous l'ai dit, la majorité présidentielle ne présentera pas de candidat
09:46 face à un candidat du champ républicain.
09:49 C'est quoi le champ républicain, pour les macronistes ?
09:51 Est-ce que ça comprend la France insoumise ?
09:54 - Écoutez, je pense que, hélas, la France insoumise,
09:57 je parle du parti, je parle pas de ses électeurs.
10:00 Je pense que beaucoup de membres de son parti
10:03 n'ont pas donné de bonne image de l'Assemblée pendant deux ans.
10:06 Moi je l'entends tous les jours, chez moi en Centrale-Asse.
10:09 Et je pense qu'il faut que là, les forces républicaines,
10:13 qui vont de la gauche de gouvernement traditionnel,
10:17 jusqu'à la droite de gouvernement traditionnel,
10:20 les gaullistes, les démocrates chrétiens, les centristes, les sociodémocrates,
10:24 les écologistes modérés,
10:27 il faut que tous ces gens-là réussissent à travailler ensemble.
10:30 Ça va être l'enjeu.
10:32 On a un bloc d'extrême droite dans le pays qui fait maintenant 40%,
10:36 davantage à certains endroits.
10:38 Je partage, moi, l'émotion de Hervé.
10:41 On sent monter dans la société la haine, la xénophobie,
10:45 l'antisémitisme, le radicalisme religieux.
10:49 Ce sont plein de phénomènes que l'on sent monter depuis des années.
10:53 Et moi, je ne veux pas ça pour l'avenir de la France.
10:57 Et je veux encore moins ça pour l'avenir de l'Alsace.
10:59 - Donc si il y a un candidat nupe, vous vous désisterez ?
11:02 Il n'y aura pas de candidat macroniste ?
11:04 - Ecoutez, ça ce n'est pas à moi.
11:05 Ce sont des décisions qui seront prises au niveau national
11:07 par le secrétaire général de Renaissance.
11:10 Mais encore, je l'ai dit, je pense que les forces républicaines,
11:13 qui vont de la gauche de gouvernement,
11:15 en passant par le centre de gouvernement et la droite de gouvernement,
11:18 doivent travailler ensemble.
11:19 Ça va changer selon les endroits.
11:22 Il faut que les forces républicaines s'unissent.
11:25 Moi, je ne laisserai pas la France et l'Alsace à l'extrême droite.
11:30 Et moi, je me battrai de toutes mes forces contre ça.
11:33 On ne peut pas avoir célébré les 80 ans du débarquement
11:37 et s'apprêter à célébrer les 80 ans de la libération de l'Alsace et de la France.
11:42 Cette guerre est arrivée par l'extrême droite il y a 80 ans
11:45 et faire exactement l'inverse dans les urnes.
11:47 je me battrai de toutes les forces avec tous les républicains d'Alsace et de France.