• il y a 6 mois
Le journaliste et écrivain Franz-Olivier Giesbert était l’invité de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Et c'est la grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour François-Olivier Gisbert.
00:04 Bonjour Laurence Ferrari.
00:05 Journaliste fin connaisseur de la 5ème République, Emmanuel Macron tente un coup de poker en annonçant la dissolution.
00:10 Un coup de poker qui peut être gagnant selon vous ou pas ?
00:13 La première réaction c'est vrai qu'on se disait bien il y a un petit côté Bonaparte, il revient à ce qu'il était en 2017.
00:21 De l'audace.
00:22 Oui voilà, de l'audace. Après quand on réfléchit c'est un peu plus compliqué.
00:25 C'est-à-dire que je regarde et personne ne l'a fait beaucoup mais il y a beaucoup de similitudes avec la dissolution de Jacques Chirac en 1997.
00:35 Donc plutôt Jacques Chirac que François Mitterrand en fait.
00:37 Ah oui oui.
00:38 Ça n'a rien à voir.
00:39 Ou que de Gaulle même en 1978.
00:41 Là strictement qu'il n'y a pas de problème.
00:42 1997 c'est quoi ? Chirac donne un coup de pied dans la fourmilière parce qu'il est d'une assemblée baladurienne et qu'il n'aime pas donc parce qu'il a été élu contre Baladur en 1995.
00:52 Et il décide de dissoudre parce qu'il pense qu'il sait qu'il ne peut pas travailler avec cette assemblée et il pense qu'il y a un énorme problème des comptes publics.
01:00 C'est exactement la situation aujourd'hui.
01:01 La situation aujourd'hui, bon nous avons été dégradés par Standard & Poor's, agence de notation.
01:07 La dette de la banque.
01:08 Oui voilà à cause de la dette, à cause de notre gestion apocalyptique, il faut bien dire des finances publiques depuis 2017 et même avant d'ailleurs.
01:16 Mais enfin on est en train de payer tout ça et vous avez d'autres agences de notation qui vont suivre au second semestre, c'est écrit Fitch et Moody's.
01:25 Et tout ça si vous voulez ça va faire quoi ?
01:27 Ça va augmenter les taux d'intérêt et puis surtout vous avez déjà, regardez même la nouvelle de ce matin, j'ai entendu ça sur votre antenne, 92 milliards c'est le déficit, plus 10% de l'État depuis, pour les trois premiers mois de l'année.
01:40 Il y a quelque chose qui va pas, ce pays n'est pas géré.
01:44 Bon on voit très bien d'ailleurs que c'est Macron, c'est une migration sans contrôle, la dette sans contrôle, voilà.
01:52 Donc il se dit voilà je vais reprendre tout et je vais tout reprendre.
01:56 Mais il y a un petit côté Machiavel de poche.
01:58 Machiavel de poche pourquoi ?
02:00 Oui Machiavel de poche parce que...
02:01 Parce que là il fait tapis, on est d'accord.
02:03 Non mais attendez, on peut faire comme tous les journaux en disant "Ah chapeau, bravo l'artiste".
02:07 Mais à l'arrivée, regardez la situation politique en France.
02:10 C'est quoi ? Vous avez le bloc de gauche qui fait 20% et le bloc de gauche qui est pas du tout ce qu'on pouvait penser au départ.
02:17 El-Effi, moi je l'ai toujours pensé d'ailleurs, El-Effi est beaucoup plus fort qu'on croyait.
02:21 Il est en tête dans nombreuses villes d'ailleurs de la banlieue parisienne, c'est vraiment le sujet quoi.
02:27 C'est El-Effi qui a complètement été occulté d'ailleurs hier dans sa déclaration.
02:31 À aucun moment Macron n'en parle, il faut faire bloc contre l'ORN mais enfin El-Effi fait 10% pratiquement.
02:36 Et je remarque surtout qu'il est très fort dans les grandes villes.
02:40 Très fort à Paris, il est juste derrière, enfin assez loin derrière Glucksmann à Paris.
02:44 À Lyon il est à touche-touche, ils sont en tête tous les deux avec Bardella qui est derrière à 10%.
02:49 Il y a 10 ans, ça la gauche, c'est le petit bloc de 20% à gauche.
02:54 Et puis vous avez quand même Macron, les macronistes, Renaissance, ça fait rien du tout.
03:01 Mais c'est complètement dingue, c'est la moitié du RN, même pas 15%.
03:07 C'est juste un résultat affreux, si vous ajoutez une partie de LR mais à mon avis pas la totalité, ça va pas loin.
03:14 Et puis un bloc, ce qu'on peut appeler le bloc de la droite dure, Marine Le Pen + Reconquête, ça fait quand même déjà un petit paquet, pas loin de 37%.
03:23 Vous rajoutez derrière toutes les petites listes, vous arrivez à quelque chose de l'ordre de 40%.
03:28 C'est ça la réalité politique aujourd'hui.
03:31 C'est vrai que les européennes passent et puis ce sont souvent des petites modes qui sont créées et qui retombent après.
03:37 Mais là tout va très vite parce que tout le monde est pris de court, c'est dans trois semaines.
03:42 Les listes il faut les déposer dans deux jours.
03:45 Il y a un petit côté bâclé, je ne suis pas très sûr qu'il gagne son pari.
03:54 - François-Louis Gisberg, est-ce qu'il tente aussi de mettre le Rassemblement National au pied du mur ?
03:59 Est-ce que ce parti est prêt à gouverner là en juillet si les Français lui donnaient une majorité ?
04:04 - Non. Je crois que très clairement non.
04:07 Mais là c'est là que je vais toucher le problème un peu compliqué d'Emmanuel Macron.
04:12 Le sens de l'intérêt général, le sens de l'État, je crois que c'est quelque chose qui lui manque.
04:17 Regardez ce qui s'est passé en Italie, c'est un exemple fascinant.
04:20 Mario Draghi, un immense personnage qui était président du Conseil,
04:24 à un moment donné il voit bien que tout file, qu'il devient à la popularité,
04:28 il commence à gagner alors qu'il a fait du bon travail.
04:31 Et il regarde la petite là-bas, son opposante, Georgia Meloni,
04:36 qui est très percutante, qui lui paraît très intelligente.
04:40 Il commence à la voir, il tourne autour, et il se dit voilà c'est peut-être ça.
04:43 Et il commence à parler un peu avec elle.
04:45 Mais c'est ça, la France il faut essayer de travailler ensemble.
04:48 Alors on peut refaire le coup du Front républicain, c'est sûr, c'est ce qu'il essaye de faire.
04:52 Mais on n'est plus en 2002.
04:54 C'était il y a très longtemps, et il n'y a pas un Français qui croit que Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen c'est pareil.
05:00 Donc c'est autre chose.
05:02 C'est une droite populiste, et puis certainement sur le plan économique dangereuse.
05:07 Mais alors c'est vrai que moi, comme beaucoup de gens,
05:10 quand vous avez le malheur de dire que Marine Le Pen n'est pas compétente,
05:14 vous vous faites dire par les gens, par les Français tout le temps.
05:17 Mais parce que Macron est compétent, peut-être vous avez eu le résultat.
05:21 Donc le RN n'est pas prêt, selon vous, à gouverner le pays, qui seraient les ministres, si jamais là au mois de juillet...
05:26 Renaissance non plus n'est pas prêt.
05:28 On ne peut pas dire que Macron soit prêt.
05:30 En même temps ils sont au pouvoir depuis 7 ans.
05:31 Oui mais quand on regarde le bilan, vous voyez ce que je veux dire, il n'est pas prêt non plus.
05:34 Non, ce que je veux dire c'est qu'on est dans une situation de désordre complet.
05:39 Et puis on ne voit pas l'adversaire.
05:41 Bon, ils désignent le RN, d'accord, moi je veux bien.
05:44 Et LFI, LFI est très fort.
05:47 Et LFI, je suis désolé quand il parle du désordre, il a dit "sous" à cause du désordre à l'Assemblée Nationale.
05:51 Bon, il essaie de nous faire croire, parce qu'il apprend un peu les gens pour des imbéciles,
05:54 il essaie de faire croire que c'est le RN qui ferait du désordre à l'Assemblée Nationale.
05:57 Tout le monde sait que c'est LFI, la boyardisation de l'Assemblée Nationale,
06:01 les drapeaux, cette espèce de cirque absolument permanent.
06:05 Et puis alors je dirais les déclarations abjectes, l'antisémitisme aujourd'hui,
06:09 parce que c'est un parti antisémite, il faut bien dire à bien des égards.
06:12 J'ai entendu les déclarations d'un certain nombre de politicards d'extrême-gauche,
06:17 enfin d'Emeric Caron ou David Guiraud pour ne pas les citer, c'est gratiné quand même.
06:22 On utilise des insultes antisémites, ouvertement antisémites, comme a fait le faire David Guiraud.
06:28 On dit qu'on essaie de déshumaniser un peu Israël et ses soutiens, comme l'a fait Emeric Caron.
06:35 Tout ça, si vous voulez, ça ne sent pas bon, ça ne sent pas bon.
06:38 C'est une sorte de retour des années 30 et c'est un phénomène, disons,
06:43 je pense que, si vous voulez, le problème de Macron, c'est qu'il ne dit pas les choses clairement.
06:49 C'est-à-dire qu'il y a aujourd'hui, on est dans une situation, comment dire, économique extrêmement compliquée.
06:57 Il faut prendre des mesures dures, il faut avoir du courage.
07:01 On a l'impression, voilà, il a botté en touche.
07:05 Est-ce que vous pensez qu'avec cette stratégie qu'il tente, la dissolution,
07:09 qui amènera peut-être, si les Français sont cohérents, une majorité de députés Rassemblement National à l'Assemblée Nationale ?
07:15 Oui, mais ce n'est même pas sûr.
07:17 On verra. Mais est-ce que ça veut dire qu'il tente de démonétiser Rassemblement National en vue de 2027 ?
07:22 De dire "Allez-y, montrez ce que vous êtes capable de faire".
07:25 Alors attention, il y a quelque chose quand même, on peut dire, qui est peut-être positif.
07:29 C'est-à-dire, c'est une façon d'amener le Rassemblement National, d'ailleurs, ça rend les choses assez plus faciles pour le Rassemblement National.
07:37 Parce que les Français, au moment de voter pour le Rassemblement National,
07:40 beaucoup d'entre eux, quand même, auront un petit problème.
07:43 Ils vont se dire "Est-ce que c'est vraiment la bonne décision ?"
07:45 Mais si Macron est là, toujours, puisque là nous serons en cohabitation, donc il y a une forme de sécurité.
07:52 Vous voyez ce que je veux dire ?
07:53 C'est pour ça que je pense que, contrairement à ce qu'il croit, le Rassemblement National a peut-être plus de chances.
07:58 Là, on va arriver, effectivement, à sa fin de présidence, qui s'annonçait catastrophique de toute façon,
08:03 à cause notamment des problèmes économiques, la dette, etc.
08:07 La fin de présidence de Macron sera peut-être un peu plus facile,
08:10 comme l'a été la période, vous savez, de Chirac, avec la cohabitation entre 1997 et 2002,
08:16 qui lui a permis d'ailleurs de gagner l'élection présidentielle.
08:19 Bon, c'est plus confortable, c'est l'autre qui prend les coups.
08:22 Ou François Mitterrand aussi, qui a terminé...
08:24 Oui, François Mitterrand, avec Chirac, notamment, entre 1986 et 1988.
08:28 Il s'est refait la cerise pendant la cohabitation.
08:31 Un petit mot des Républicains, François-Olivier Gisberg, qui sont là, encore une fois, pris en tenaille.
08:36 Emmanuel Macron leur tend la main en disant "Je n'investirai pas de candidats face aux candidats sortant du champ républicain".
08:43 Éric Sutti a tout de suite dit "Non, pas question de nous, on ne fait pas de coalition".
08:47 Est-ce que c'est la bonne stratégie pour les Républicains, selon vous ?
08:50 De toute façon, c'est très compliqué pour la situation, très compliquée pour les Républicains.
08:56 Moi, j'ai tendance à penser que quand on fera le bilan dans quelques années d'Emmanuel Macron,
09:02 la droite est morte, la gauche est morte.
09:05 Alors, je ne dis pas qu'elles ne vont pas ressusciter, mais la gauche est morte, je l'ai dit,
09:08 parce que ça, c'est un point important.
09:10 Quand je dis 20%, c'est deux gauches irréconciliables à touche-touche, pratiquement.
09:15 C'est quasiment l'égalité entre les deux.
09:17 Et la liste du chemin, c'est-à-dire qu'on pensait que la gauche
09:22 pourrait recréer une espèce de mouvement social-démocrate, repartir à zéro sur une nouvelle base.
09:27 François Hollande avait prévu une conférence de presse, qui va tenir, certainement.
09:30 Mais la situation est très différente de ce que vous pouvez penser.
09:33 Et de l'autre côté, LR est très clairement en difficulté.
09:37 C'est-à-dire que, oui, le jeu qui consiste à dire "Venez avec nous", c'est la fin de LR.
09:42 Évidemment, Sutti qui se soulait faire lui dit "Non, non".
09:46 Mais de toute façon, on ne sait pas trop comment ça va se passer.
09:49 Mais c'est vrai que c'est un petit peu le baiser de la mort.
09:53 Donc, ils vont essayer de sauver les sièges de leurs députés et des républicains.
09:56 Oui, ils vont certainement le sauver, d'ailleurs.
09:58 Mais la situation pour eux devient compliquée.
10:00 La suite, François Légesberg.
10:02 Il va y avoir une recomposition politique majeure dans les semaines à venir.
10:05 Redonner la parole au peuple, c'est intéressant.
10:07 Législative anticipée, peut-être aussi des référendums.
10:10 Est-ce qu'il peut multiplier ce type d'initiatives, le président Macron ?
10:13 C'est compliqué parce que s'il gagne les élections législatives,
10:19 enfin, moi je ne vois pas trop comment il va les gagner,
10:21 mais imaginons qu'il gagne, à ce moment-là, effectivement,
10:24 il peut lancer des référendums, essayer de bouger.
10:26 Mais surtout, essayer de gouverner, parce qu'il n'a pas de majorité depuis 2022.
10:30 Il ne s'en est pas rendu compte.
10:32 Il fait comme s'il avait toujours une majorité, il n'a pas de majorité.
10:34 Donc, il est obligé de gouverner avec la 49-3.
10:37 Je crains que ça ne continue.
10:39 Si jamais le RN ne gagne pas, ça finira quand même comme ça.
10:42 Ça m'étonnerait qu'il ait une majorité.
10:44 C'est clair.
10:45 Et de l'autre côté, avec le RN, il y aura un problème aussi fondamental dès le départ,
10:50 parce que le RN veut un référendum sur l'immigration, lui il n'en voudra pas.
10:55 Donc, ça va nous tenir certainement pendant quelques mois, cette histoire.
10:58 Un petit mot de la majorité présidentielle, en tout cas la majorité relative présidentielle.
11:03 On a un Édouard Philippe qui est là, qui est prêt au droit d'inventaire.
11:06 On a aussi François Bayrou.
11:08 Tout ça va être très compliqué dans le cadre de ces législatives.
11:11 Tout ça est compliqué pour les législatives, mais excusez-moi, la présidentielle aussi.
11:16 Parce que s'il y a trois, quatre candidats à droite et un seul candidat RN,
11:20 et si d'ailleurs il y a une sorte de réunification,
11:24 parce que quand même Marion Maréchal a eu un score pas si mauvais que ça,
11:28 et donc parle d'union des droites, etc.
11:32 Ce que je veux dire, c'est que si la droite va désunie face à un RN,
11:39 ou à plutôt une droite dure, unie ou réunifiée, ça sera très compliqué.
11:45 Et d'autre part, vous avez également, tout ça, il y a une espèce de morcellement de la politique qui est en train de se faire.
11:50 Vous voyez ce que je veux dire ? On a l'impression que ce sont des vitres comme ça, cassées par terre aujourd'hui.
11:55 Le résultat, quand on regarde le résultat de près, on a l'impression, il y a eu après,
12:00 mais c'est normal, c'est un score de proportionnel, il ne faut pas confondre.
12:03 Parce que la proportionnelle, forcément, ça divise, ça casse, ça subdivise.
12:06 C'est ça, c'est toujours la même histoire.
12:08 Mais maintenant, il faut reconstruire là-dessus, et ce n'est pas fini.
12:12 Qu'est-ce qu'ont voulu dire, François de Villegeester, les Français au président Macron, là, sur cette élection européenne ?
12:17 Ils sont en colère. Il suffit de… Vous avez sans doute fait la même chose que moi.
12:22 Dans mon bureau de vote du Vaucluse, on parle avec les gens, ils sont tous en colère, très en colère.
12:26 Donc oui, c'est un côté… Alors, les Français veulent renverser la table, et ils renversent la table, Macron.
12:32 C'est ce qu'il a fait. D'une certaine manière, je pense que les Français sont assez contents de ce qu'il a fait,
12:37 parce qu'ils ont… De toute façon, c'est toujours bien de redonner la parole au peuple.
12:41 Le seul problème, c'est que tout ça est très improvisé. Je ne vois pas, je ne sens pas trop la stratégie.
12:48 Tout ça, ça fait un peu maquiavel de poche, quoi.
12:50 D'accord. Mais une stratégie improvisée, avec un résultat qui peut être déterminant pour les trois prochaines années, François de Villegester.
12:57 Aujourd'hui, la France, vous voyez bien qu'on est dans une période d'effondrement, d'affaissement.
13:03 Il faudra bien que ça cesse à un moment donné. Et on a l'impression que ce n'est pas trop le sujet, quoi.
13:08 Le sujet, c'est est-ce que je vais gagner ou pas, mais pour faire quoi, Coco ?
13:11 C'est ça, toujours, l'histoire. Pour faire quoi ?
13:13 Parce que je ne pense pas que le RN dise exactement ce qu'il va faire, parce que s'il le faisait, de toute façon, ça ne marcherait pas.
13:20 Donc il ne fera pas ça, parce qu'ils ne sont pas plus fidèles.
13:21 Au plan économique, notamment.
13:22 Au plan économique, oui, mais surtout sur le plan économique.
13:25 Et puis, de l'autre côté, lui, je ne sais pas trop, on ne sait pas.
13:28 Parce que ces problèmes de déficit des comptes publics, il faudra bien régler ça à un moment donné.
13:34 Parce que, vous savez, on va vers une crise économique.
13:37 À force de dépenser toujours plus, aujourd'hui, c'est ce qu'a fait Macron, quand même, depuis 2017,
13:42 pour soi-disant relancer la croissance, vous avez vu, on n'a pas de croissance et on a des déficits.
13:46 Parce que c'est comme ça, le résultat de cette politique keynésienne de poche,
13:50 parce que c'est là aussi d'une keynésie de poche, l'idée qu'en investissant, en dépensant toujours plus,
13:56 on va créer de la croissance, je ne sais pas, depuis le temps, on a vu que ça ne marchait pas.
14:00 Et qu'est-ce qui marche ? C'est la bonne politique à la De Gaulle, c'est-à-dire 1+1=2,
14:05 je gère bien mes comptes publics et brusquement, je me retrouve avec une croissance,
14:09 comme la France s'est trouvée dans les années 60, vous vous souvenez, 5, 6%, parfois 7,
14:14 enfin 6%, c'est quand même une croissance à la chinoise.
14:17 Un dernier mot, François Lévy, je disais, qui parle des européennes ce soir ?
14:19 Qui parle de ce qui va se passer, peut-être, demain, dans les grands équilibres
14:22 au niveau de l'Union européenne, avec la poussée des nationalismes absolument partout ?
14:25 Un grand mot.
14:26 Oui, mais enfin, c'est la droite, maintenant, c'est vrai, elle a pris la main.
14:31 De toute façon, l'Europe doit se repenser.
14:36 Je pense que l'idée que ce qui s'est passé ces dernières années, c'était ce qu'il fallait, non.
14:43 L'Europe, cette espèce de bureaucratie qui s'est développée, je pense qu'il faut partir à zéro,
14:49 il faut réinventer ça, mettre un peu de gaullisme, d'ailleurs, dedans,
14:52 mettre un peu d'Europe des nations, parce que c'est un très beau projet, moi je suis européen, je crois à l'Europe.
14:57 Je crois que la France ne peut pas vivre, avoir d'avenir, demain, sans l'Europe.
15:03 Avec l'Europe, c'est vrai, il n'y a pas de guerre, mais l'Europe, il faut juste simplement la repenser un peu.
15:08 La refonder, peut-être.
15:09 La refonder, absolument. Enfin, refonder, est-ce que c'est le mot ?
15:12 De toute façon, il faut continuer, mais différemment.
15:14 Merci, François Lévy et Gisberg, c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
15:18 Merci.
15:19 [Musique]
15:22 [SILENCE]

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