Le journaliste et écrivain, Franz-Olivier Giesbert, était l’invité du Grand Rendez-Vous CNEWS/Europe1 de ce dimanche 23 avril 2023.
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00:00 car il ne sait pas.
00:01 Ce qui est fascinant dans l'histoire de Macron,
00:03 quand on l'écrira plus tard,
00:04 c'est qu'il est arrivé comme stagiaire.
00:06 Il a été vaguement ministre,
00:08 mais c'est quelques mois.
00:10 Il a travaillé un peu dans les cabines ministérielles,
00:12 il a été banquier.
00:14 Il est parachuté par la volonté des Français
00:17 président de la République,
00:18 mais il n'a pas les clés.
00:20 Il ne sait pas comment ça marche.
00:21 Et moi, comme il me semblait intelligent,
00:24 je pensais qu'il apprendrait vite.
00:26 Je dirais qu'aujourd'hui, il n'a toujours pas appris.
00:27 Pourquoi ? C'est très simple.
00:28 Regardez, aujourd'hui, il parle tout le temps.
00:31 Il est à la télé tous les soirs.
00:32 Mais pourquoi il ne l'a pas fait avant ?
00:34 Pourquoi il ne l'a pas fait au moment des retraites ?
00:36 Vous savez, c'est toujours cette grande phrase
00:38 que Mitterrand citait tout le temps,
00:39 mais qui est tellement juste d'Aristide Briand,
00:40 le grand ennemi de Clemenceau.
00:42 Il disait "la politique, c'est parler aux gens".
00:45 On ne peut pas dire que Macron parle.
00:46 Il fait de la com'.
00:47 C'est-à-dire, la com' c'est quoi ?
00:49 C'est Narcisse.
00:51 Je me montre, j'apparais, voilà,
00:53 je suis sur les photos, etc.
00:55 Mais qu'est-ce que j'ai à leur dire ?
00:55 Oui, c'est de la communication,
00:56 parce que qu'est-ce qu'il leur dit ?
00:58 Vous voyez, il leur a été, comment dire,
00:59 il leur a eu le sens de la France, de l'État, etc.
01:03 Il leur a fait cette réforme en expliquant la vérité.
01:05 C'est-à-dire, bon, regardez nos finances publiques.
01:08 Bon, peut-être, ça aurait pu passer pour une autocritique,
01:11 mais il était obligé de le faire.
01:13 Ça ne va pas.
01:14 On est obligé de prendre des mesures,
01:15 au moins par rapport au marché.
01:16 Vous dites qu'il ne sait pas faire,
01:17 mais il a quand même été réélu, assez largement.
01:19 Enfin, vous avez vu cette campagne.
01:20 Il n'y avait pas de campagne, c'est grotesque.
01:22 Il y avait la guerre en Ukraine.
01:23 Dans la Vème République, un président est réélu en cohabitation.
01:26 Vous posez la question, c'est, comment dire, de très bonne guerre.
01:30 Mais vous savez très bien la réponse.
01:32 C'est-à-dire, il n'y a pas eu de campagne,
01:33 il y avait la guerre en Ukraine,
01:34 et en face, il y avait Caribe et Sylla,
01:37 c'est-à-dire Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
01:39 Donc, évidemment, il y avait un boulevard.
01:41 Les gens étaient obligés de voter Macron.
01:42 Vous savez, moi, je circule beaucoup en France,
01:45 je fais beaucoup de conférences.
01:46 Je suis fasciné de voir la montée de la haine,
01:50 du dépit, du découragement, bien sûr.
01:52 La haine, bien sûr, vous avez une espèce de climat
01:55 dans une partie de la population pré-révolutionnaire.