• il y a 2 mois
Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste au Point, était l'invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour François-Olivier Gisbert.
00:14Bonjour Apolline de Malherbe.
00:16Merci d'avoir accepté d'être là ce matin parce qu'on a franchement besoin de comprendre un tout petit peu
00:20comment on en arrive finalement à revenir presque à la case départ.
00:23François-Olivier Gisbert un mot quand même pour vous présenter pour ceux qui ne le seraient pas
00:28il y en a peu à mon avis. Vous êtes éditorialiste au point, vous êtes écrivain, éditorialiste bien sûr
00:33et tiens je voudrais citer d'ailleurs votre dernier livre parce qu'on a l'impression que cette histoire elle se poursuit
00:37Histoire intime de la Ve République, tragédie française.
00:40C'est aux éditions Gallimard cette tragédie française qui peut-être se poursuit.
00:45Vous me disiez, oui on est quand même, on est parti il y a deux semaines,
00:50on est arrivé finalement au bout d'un chemin, le gouvernement devrait être finement annoncé ce week-end
00:56enfin on en a déjà les grandes lignes, en gros ce qu'on comprend c'est qu'il y aura beaucoup de macronistes,
01:00un peu de droite classique, une petite poudre, un petit peu de droite classique,
01:06une caution peut-être de gauche avec Didier Migaud, tout ça pour ça ?
01:11Un seul horizon, c'est-à-dire le parti d'Edouard Philippe visiblement qui est très mal vu.
01:16Alors comment on arrive là ?
01:18Écoutez, moi si vous parliez de cet énorme boulot que j'ai fait sur l'histoire intime de la Ve République,
01:29c'est vrai que je me dis qu'on est un peu en 1958.
01:32Pourquoi ? Il y a plein d'éléments.
01:35Il y a d'abord la situation financière, l'endettement, la France va découvrir De Gaulle en 1958,
01:42c'est un endettement considérable, c'est une inflation, 15% on n'en est pas là du tout,
01:47mais économiquement on voit très bien que la France est au bout du rouleau.
01:50Je ne parle pas d'industrie qui se casse la gueule, la désindustrialisation,
01:5310% du PIB, c'est-à-dire deux fois moins que l'Allemagne, le taux le plus bas d'Europe, etc.
01:59Vous voyez, tout ça, la France est à bout de souffle, c'est un affaissement économique.
02:05Et autour de ça, il faut rajouter évidemment l'affaissement de l'autorité,
02:1225 000 refus d'obtempérer, avec beaucoup de gens qui pensent que le refus d'obtempérer est un droit,
02:20c'est le seul pays au monde, c'est-à-dire que dans ces cas-là, il faut supprimer la police,
02:23et la police ne peut arrêter personne.
02:24Et puis, je peux rajouter comme ça plein de choses.
02:27Un type comme ça qui fait un appel à l'intifada en plein Paris, place de la Nation,
02:34devant des députés et des filles, un appel à l'émeute à l'intifada,
02:39– Mais François-Yves Légisvert, je vous interroge sur le gouvernement et vos partenaires,
02:42c'est-à-dire pour vous, c'est ça qui fait qu'on en arrive là ?
02:45– Non, non, justement, c'est le contraire.
02:47C'est-à-dire, face à une situation comme ça, je me dis,
02:51qu'est-ce qu'il a fait de Gaulle en 1958 ?
02:54Il a tout refait, enfin, il a refait la France,
02:58je dirais que la France n'attendait que ça, d'ailleurs, en plus.
03:02Parce que la France n'attend que ça.
03:04Moi, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que c'est foutu.
03:06Je pense que ça va très très mal, je pense que la situation est épouvantable,
03:10et en même temps, je pense qu'il suffit de rien,
03:12parce qu'il y a de l'énergie dans ce pays.
03:14Il y a plein d'énergie, il y a plein de gens qui veulent…
03:16Et c'est ce qui s'est passé en 1958.
03:18C'est-à-dire, il a pris 4-5 mesures et c'est reparti.
03:21– Mais est-ce que cette fois-ci, l'étincelle est là ?
03:24– Non, pourquoi ?
03:25Parce que ce qu'a fait de Gaulle en 1958, c'est qu'il y avait tout le monde.
03:29Alors, je reconnais que là, pour Barnier, l'équation était très compliquée,
03:34parce que personne ne veut venir.
03:36– Tout le monde lui a dit non.
03:37– C'était à lui de convaincre.
03:38Bon, dans ces cas-là, peut-être qu'il faut prendre son avion pour demander…
03:42Le rêve, si vous voulez, c'était un gouvernement avec tout le monde.
03:45– C'est qui tout le monde ?
03:46– Tout le monde, de la gauche à la droite.
03:48Alors évidemment, la gauche, les filles, tout ça, ils n'auraient jamais voulu,
03:51mais peut-être Cazeneuve, tout ça, Cazeneuve, Wauquiez,
03:54tout ça, ça peut vivre ensemble.
03:56Le temps d'eux, les temps du redressement.
03:58– Mais ils n'ont plus dit non.
03:59Ce matin, je recevais un des membres de la commission des finances,
04:02socialiste, Philippe Brun, qui disait,
04:05j'ai été au rendez-vous, mais j'ai dit non.
04:07– Oui, bien sûr, il y a aussi quelqu'un de tout à fait remarquable,
04:12Stéphane Le Folle…
04:14– Le maire du Mans, socialiste, qui a dit non.
04:16– Puis les préférés, sans doute, restaient au Mans.
04:19Mais ça, c'est sûr, c'est compliqué, mais il fallait essayer de convaincre.
04:22– Pour vous, Cazeneuve et Wauquiez auraient pu vivre ensemble le temps de quoi ?
04:26– Le temps de remettre les choses…
04:28Vous voyez très bien, je parle d'affaissement,
04:31mais vous savez très bien que la France est devenue le mouton noir de l'Europe.
04:34Regardez comment même Ursula von der Leyen traite la France,
04:38avec « non, changez votre commissaire, ça ne va pas ».
04:41– Parce qu'effectivement, au milieu de tout ça,
04:43il y a eu la démission forcée de Thierry Conton.
04:45– Quand l'émir du Qatar, qui est un des principaux créanciers,
04:47parce que l'endettement, ce n'est pas juste une blague,
04:50quand on est endetté comme la France,
04:52et qu'on est endetté avec la Chine, avec le Qatar,
04:56quand l'émir du Qatar vient en France, tout le monde rampe,
04:59tout le monde est à genoux, on est comme ça.
05:01S'il vous plaît, si vous pouvez investir encore en France.
05:04Non, il fallait renverser la table.
05:08– Il fallait renverser la table, la table n'a pas été renversée.
05:11Avant de voir ce qu'il faudrait faire,
05:13je voudrais quand même vous interroger sur ce casting.
05:16On a Michel Barnier qui est donc Premier ministre.
05:19Il espérait avoir des postes essentiels donnés
05:23à des membres de la famille LR,
05:25alors maintenant on parle de droite républicaine, ils ont tout changé de nom.
05:28Il y aura effectivement quelques personnes issues de LR,
05:30mais très peu comme vous le disiez.
05:32Il y a beaucoup de députés macronistes qui vont faire leur entrée.
05:36Est-ce que ça veut dire que c'est un gouvernement Macron
05:38et non pas un gouvernement Barnier ?
05:42– Je crois que Barnier, il ne faut pas le sous-estimer.
05:44– On l'a vu au moment de la passation de pouvoir.
05:47– Ce côté empesé, emprunté, mais attention, il sait où il va,
05:53il a du caractère, c'est très important.
05:55Donc il ne faut pas le sous-estimer.
05:57Cela étant, c'est vrai, ce n'est pas un problème de rapport de force,
06:01je pense que c'est aussi la casse politique.
06:04Je ne lui impute pas tout.
06:06S'il n'a pas fait ce gouvernement, c'est parce que les gens ne veulent pas,
06:08effectivement, les gens n'ont pas confiance.
06:10Je pense qu'il y a certainement aussi le problème Macron derrière.
06:13Macron qui est derrière, partout.
06:15Vous voyez, ça inquiète un certain nombre de personnalités.
06:18Par exemple, je pense que si Cas9, ça ne s'est pas fait
06:21parce que Macron ne peut pas le piffer en fait, c'est ça au départ.
06:24– Oui, c'est-à-dire que certains disent,
06:26mais le Nouveau Front Populaire a perdu une occasion,
06:30mais au fond, ce n'est pas le Nouveau Front Populaire qui a refusé Cas9,
06:33c'est Emmanuel Macron.
06:35– C'est Emmanuel Macron, je pense absolument,
06:37parce qu'il y avait une petite carte à jouer.
06:39Est-ce que c'était la meilleure solution ? Je ne sais pas,
06:41parce que de toute façon, le résultat était complètement illisible,
06:46parce que vous voyez bien le problème qui se pose quand même,
06:51parce que Macron n'est pas responsable de tout.
06:53Il fait cette solution stupide, et à l'arrivée, qu'est-ce qui se passe ?
06:57Eh bien, il n'y a pas de résultat.
06:59Quand vous regardez qui a gagné, moi je ne sais pas.
07:02Le Rassemblement National, évidemment, a gagné ses premiers partis, etc.
07:05Le Nouveau Front Populaire, bah oui, il a plus de députés,
07:09mais enfin, c'est au terme d'une espèce d'accord amoral épouvantable,
07:13abject d'ailleurs, qui ressemble beaucoup à ce qu'on faisait
07:16sous la Quatrième République, qui s'appelait les apparentements,
07:19ça scandalisait tout le monde, mais là aujourd'hui,
07:21il n'y a plus personne, on fait des accords d'existement,
07:23mais il est hors de question qu'on gouverne ensemble.
07:25Donc les macronistes ont voté pour LFI,
07:27les LFIs ont voté pour les macronistes,
07:29mais non, on ne va pas gouverner ensemble.
07:31C'est quoi ça ? Il y a quelque chose qui cloche.
07:34Ce n'est pas un Front Républicain.
07:36C'est une espèce de magouille.
07:40Ce n'est pas un Front Républicain, c'est une magouille ?
07:42C'est une grosse magouille, et après,
07:44d'ailleurs regardez, il y a 62%, j'ai vu des électeurs macronistes
07:49qui avaient voté LFI, qui sont prêts à rouvrir leur vote,
07:52enfin, qui se sont fait avoir.
07:54Tout le monde a le sentiment de s'être fait avoir.
07:56Oui, bien sûr.
07:57Tout le monde a le sentiment de s'être fait avoir.
07:59Ceux qui ont voté pour l'arc républicain,
08:04ceux qui ont voté contre d'autres,
08:06et puis quand même, au final, ce gouvernement
08:09qui est quand même issu du parti
08:11qui avait fait moins de 5% à la présidentielle.
08:14Absolument, tout à fait.
08:16Comment est-ce possible qu'on en arrive à cette équation-là ?
08:18C'est-à-dire que le plus petit gagne.
08:20Oui, mais c'est différent, je pense que...
08:22Bon, à gauche, il n'y avait pas beaucoup d'opportunités.
08:26C'est-à-dire qu'il n'y avait que Cazeneuve.
08:28Je pense que Macron n'en avait pas envie,
08:31Cazeneuve n'en avait pas envie.
08:33Il y avait Lucie Castex.
08:35C'est une blague.
08:36Vous voyez bien, c'est une LFI.
08:38Mais pourquoi il ne l'a pas tenté ?
08:40Non, il aurait pu le tenter, je pense,
08:42pour montrer que ça ne marchait pas,
08:44puisque de toute façon, il y avait la motion de censure immédiatement,
08:46de toute façon, elle restait quelques jours.
08:48Ça ne pouvait pas marcher.
08:50Et puis, de toute façon, elle n'avait pas les capacités.
08:52Enfin, vous voyez très bien, il y a quelque chose qui ne collait pas.
08:54Pourquoi il ne l'a pas fait ?
08:55Je pense, moi, qu'il a eu peur de la bourrasque financière.
08:58C'est-à-dire, comme le programme du Nouveau Front Populaire
09:01était assez dément, il faut bien le dire.
09:03La France est au bout du rouleau financièrement.
09:05Plus de 100 milliards de dépenses annuelles.
09:08Non, mais c'était un truc de fou.
09:10Avec, bon, on va trouver l'argent en augmentant les impôts.
09:15On a le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé du monde.
09:18Enfin, Michel Barnier lui-même a l'air de trouver
09:20qu'il va falloir quand même augmenter les impôts.
09:22Mais certainement, ponctuellement, certainement.
09:25Il faudrait peut-être aussi penser à baisser les dépenses publiques.
09:2857% de dépenses publiques par rapport au PIB.
09:32Nous avons le record mondial.
09:34Nous avons le record mondial.
09:35Il faut peut-être penser à ça aussi.
09:37Ce n'est pas juste les impôts.
09:39Mais est-ce qu'il pourra faire tout ça ?
09:41Est-ce qu'il pourra faire tout ça ?
09:43Parce que ce gouvernement, où on le sent bien,
09:45ce n'était pas forcément ses premiers choix,
09:47les membres qui vont rejoindre ce gouvernement
09:49et qui sont issus principalement quand même de la Macronie.
09:52Sans les gros.
09:54Parce qu'il y a Gérald Darmanin ou Gabriel Attal
09:56qui, eux, sont sur les côtés.
09:58Ils ne sont plus dans ce gouvernement.
10:00Et qui vont être très attentifs.
10:02Et qui tirent les ficelles.
10:04Ils ont leurs hommes ou leurs femmes à eux, c'est clair.
10:08Est-ce que ce gouvernement va pouvoir tenir ?
10:12Si vous voulez, on n'a pas trop le choix.
10:14C'est-à-dire que moi, je fais partie de ceux.
10:17Comme j'aime ce pays, je me dis qu'il faut que ça marche.
10:20Il faut que ça marche.
10:22Ça pourrait vous plaire, François-Olivier Gisbert.
10:25Un gouvernement avec de la droite, des macronistes.
10:28Non, parce que je rêvais d'un gouvernement d'union nationale.
10:31Vous rêviez d'un gouvernement ?
10:33Je suis con.
10:34Dans lequel il y aurait eu des socialistes.
10:36Voilà, c'est ça.
10:37Quelques personnalités.
10:38Et puis on va essayer de remettre tout à plat.
10:40Vous savez, la France n'est pas foutue.
10:43De Gaulle, il fait ce plan Piner-Ruev.
10:47Vous savez, c'est une espèce de truc absolument dingue.
10:50C'est un plan, on aurait dit aujourd'hui,
10:52austérité et tous les imbéciles,
10:54les soi-disant économistes atterrés,
10:56atterrants, marxistes.
10:58Ça veut dire que la situation des finances, pour vous...
11:00Non, il a...
11:02Mais bien sûr, simplement, il faut arrêter avec les déficits.
11:05Il faut arrêter avec l'endettement.
11:06Il faut arrêter avec tout ça.
11:07Et repartir à zéro.
11:09Et ça, c'est un travail compliqué.
11:11Bon, et qu'est-ce que ça fait, quand vous faites ça ?
11:13Ce qu'a fait De Gaulle ?
11:14Qu'est-ce qui s'est passé après ?
11:15Les 10 années qui ont suivi.
11:17On a eu des taux de croissance de 5-6%.
11:205-6%, ce sont des taux de croissance à la chinoise.
11:23Parce qu'au départ, en 1958, fin 1958,
11:27il a fait ce plan de rigueur ou d'assainissement
11:30ou je ne sais pas comment on peut appeler ça.
11:31Est-ce que Michel Barnier pourrait être ce De Gaulle de 58 ?
11:36Vous savez, le providentiel...
11:38Non, mais oui, il a de la volonté.
11:41Ça, c'est clair, c'est quelqu'un qui a de la volonté.
11:43Il n'a pas pris quelqu'un qui...
11:46Je ne veux pas citer des noms.
11:48Vous savez, il adore les ectoplasmes, en fait.
11:52Emmanuel Macron, c'est méchant ce que je dis,
11:54mais c'est vrai, il prend des gens qui peuvent piétiner.
11:58Vous trouvez vraiment qu'Edouard Philippe...
12:01De tapis sur lesquels il peut s'essuyer les pieds.
12:03M. Castex et Mme Borne, c'était des paillassons ?
12:07Un peu, un peu, mais il se révolte parfois.
12:10Regardez, Edouard Philippe s'est révolté.
12:12Oui, c'est comme ça la vie, c'est la vie.
12:14Mais si vous voulez, il a une personnalité forte.
12:19Oui, il a la volonté.
12:21Il a la volonté.
12:22Et il n'a rien à perdre.
12:24Le problème, c'est que d'abord, si vous voulez,
12:27moi, je pense que pour faire ce qu'il faut faire,
12:30c'est-à-dire un vrai plan de rigueur,
12:33pour faire repartir l'économie française,
12:35il faut pouvoir faire de la pédagogie,
12:38il faut pouvoir être entendu.
12:40Et je pense que là, il y aura un problème forcément
12:42avec Macron qui essaie de reprendre la main.
12:44Mais Macron, si vous voulez, le problème,
12:46c'est qu'il a perdu les législatives de 2022.
12:48Il a gagné la présidentielle.
12:49Dans la foulée, il a perdu les législatives.
12:51Il n'a pas voulu le reconnaître.
12:52Donc, il a fait comme si...
12:53Et là, il a perdu aussi, parce que tout le monde a perdu.
12:56Tout le monde a perdu.
12:58Parce que l'idée que c'est le perdant
13:01qui gouverne aujourd'hui, elle est fausse.
13:03Puisque tout le monde a perdu
13:05dans ces dernières élections législatives.
13:07Tout le monde a perdu.
13:08– François-Olivier Gisbert, j'ose à peine dire les noms,
13:10parce qu'effectivement, il y en a beaucoup
13:12qu'on connaît pour les avoir reçus de ci, de là,
13:14mais qui n'étaient pas forcément en première ligne de la Macronie,
13:16mais qui viennent tous de la Macronie.
13:18Astrid Panossian, Jean-Noël Barraud...
13:20– Oui, Astrid Panossian, très demandée par les syndicats.
13:23Attention, c'est quelqu'un de tout à fait de qualité.
13:26Astrid Panossian bouvée, ça fait longtemps qu'on en parle,
13:29je pense qu'elle est une femme de qualité.
13:32Jean-Noël Barraud, qui était aux Affaires européennes,
13:34serait le ministre des Affaires étrangères.
13:36Geneviève Darriussec à la Santé,
13:38Antoine Armand au sein de Bercy,
13:40on ne sait pas encore si celui qui était à ce micro
13:42il y a quelques jours, c'est-à-dire François Villeroy de Gallo,
13:45le gouverneur de la Banque de France, acceptera ou non,
13:47visiblement il réserve sa réponse,
13:49mais il pourrait prendre la tête de Bercy.
13:51Et puis, il y en a quelques-uns qui viennent des LR,
13:54Bruno Retailleau à l'intérieur,
13:56qui aura sans doute visiblement un périmètre large,
13:59et qui sera sans doute l'un des hommes puissants de ce gouvernement.
14:01Annie Gennevard, qui était numéro 2 des LR,
14:04et qui serait ministre de l'Agriculture.
14:07Et puis pour le reste, effectivement,
14:09Othmane Nassrou, qui lui aussi vient des LR,
14:11qui serait à la laïcité et aux discriminations.
14:14Pour l'enseignement, c'est aussi une macroniste.
14:18C'est vraiment un vivier de jeunes macronistes d'ailleurs,
14:22députés, qui font leur entrée dans ce gouvernement.
14:25Oui, mais ce n'est pas ça qui me choque,
14:27parce qu'il y a des gens de qualité là-dedans,
14:29dans les dons que vous citez, il y a des gens formidables.
14:31Mais ce que je veux dire, ce n'est pas forcément des gens
14:33que Michel Barnier lui-même spontanément a été chercher.
14:35Certainement, certainement.
14:36Mais moi, ce qui me gêne, simplement,
14:38c'est une chose très simple, je rêvais d'union nationale.
14:40C'est-à-dire, bon, l'heure est grave.
14:42Bon, peut-être que ce sera pour la prochaine fois.
14:45Vous savez, en descendant une pente,
14:47on le sait très bien, on le voit.
14:49Regardez comment la France est traitée, je le répète,
14:51on le sent, on voit très bien.
14:53Notre voix ne compte plus,
14:55on est devenu un peu un mouton noir de l'Europe.
14:57Avec les agences de notation
15:01qui vont faire la danse du scalp,
15:03les marchés financiers, on va voir peut-être
15:05à un moment donné, peut-être pas maintenant,
15:07peut-être dans un an, mais enfin, on est fragile.
15:09Qui nous tient ?
15:11Qui nous tient ?
15:12Est-ce que ce sont les agences de notation ?
15:13Est-ce que ce sont les investisseurs étrangers ?
15:15Mais c'est tout le monde, c'est tout le monde,
15:16y compris nos créanciers.
15:17Parce que quand on dit, alors je sais,
15:19il y a une espèce de plaisanterie,
15:21c'est pas grave la dette, on efface.
15:22Mais non, on rediscute, on négocie les dettes.
15:25Mais à un moment donné, il faut payer,
15:26surtout quand c'est de l'argent qu'on doit au Qatar,
15:28qui possède quand même quelques entreprises en France,
15:31enfin, qui a des actions un peu partout.
15:33Et qui ne se contenterait pas qu'on ne paye pas.
15:34Non, bien sûr.
15:35Ou alors on lui en devrait trop.
15:36Et la Chine non plus, vous savez,
15:38avec toutes ces bases navales dans le monde,
15:41enfin, on ne peut pas maltraiter ces gens-là.
15:44Ce gouvernement, pour faire quoi ?
15:46Alors pour l'instant, on n'a pas grand-chose,
15:47mais Matignon a listé les priorités
15:49dans un document de travail que je vous cite.
15:51L'objectif, c'est de travailler sur le niveau de vie,
15:54les services publics, la sécurité,
15:56l'immigration, l'intégration,
15:57les entreprises et les agriculteurs,
15:59les finances publiques et la dette écologique.
16:01Oui, mais ça ne veut pas dire grand-chose.
16:03Il y a des réalités, c'est très compliqué
16:05de dire les choses aujourd'hui,
16:07je comprends très bien,
16:08mais il faut réduire évidemment les dépenses publiques.
16:1157% de dépenses publiques par rapport au PIB,
16:14c'est énorme si on regarde les chiffres.
16:16Et on peut baisser.
16:17Le Danemark l'a fait,
16:18l'Allemagne l'a fait encore récemment.
16:20C'est-à-dire les dépenses publiques,
16:22il faut les baisser.
16:23D'autres l'ont fait, on peut le faire.
16:25On peut le faire.
16:26Le problème des retraites, c'est un vrai problème.
16:28Vous savez très bien que les agences de notations regardent ça.
16:30En plus, c'est dément.
16:31Une grande partie de l'endettement français,
16:33c'est parce que c'est l'État qui fait les retraites.
16:35Mais est-ce qu'on peut mettre la réforme des retraites sur pause ?
16:37Oui, parce que ça excite tout le monde,
16:40mais vous savez, à un moment donné,
16:42il faudra le faire.
16:43Et ça, il faut commencer à faire de la pédagogie.
16:46Vous savez, il a beaucoup parlé, Macron,
16:49mais il ne fait pas de pédagogie.
16:51Il ne fait pas de pédagogie parce que, vous savez,
16:53je reviens encore sur De Gaulle.
16:54De Gaulle disait toujours,
16:56« Gouverner, c'est être dur. »
16:58« Gouverner, c'est être dur. »
17:00Et « gouverner », il disait aussi,
17:01et on sait ça dans toutes les petites entreprises,
17:03y compris les petites PME,
17:04c'est dire non, non, non, non, tout le temps.
17:07Lui, il dit oui tout le temps.
17:08Oui, tout le temps.
17:09De temps en temps, il lui arrive de dire non, d'ailleurs.
17:11Et on est très content, mais en général, il dit oui.
17:13Et ce n'est pas comme ça qu'on gouverne.
17:15Et malgré tout, et malgré le fait de dire oui,
17:17le grand paradoxe, c'est qu'il soit, dans ce cas, détesté.
17:20François-Hugues Gisbert, je voudrais quand même qu'on parle
17:22d'un personnage qui, finalement, lui-même ne parle pas,
17:24ou très peu, qui est Laurent Wauquiez.
17:26Laurent Wauquiez qui, semble-t-il,
17:28est quand même là, tapis dans l'ombre,
17:30a depuis longtemps cette ambition présidentielle,
17:33qui a refusé d'aller à Bercy.
17:35Il disait, visiblement, que c'était l'intérieur ou rien.
17:38À quoi jouent des personnages comme Laurent Wauquiez,
17:40comme Gérald Darmanin, comme Gabriel Attal,
17:43qui sont quand même des ambitieux,
17:44qui ne seront pas au sein de l'appareil ?
17:47– La présidentielle, de toute façon, elle a commencé, c'est clair.
17:51Édouard Philippe s'est lancé récemment,
17:53Gabriel Attal aussi, ça c'était dans le point d'ailleurs, les deux.
17:58Et puis Laurent Wauquiez, on le sait depuis très longtemps,
18:01il est candidat, donc ça a commencé.
18:04Après, la présidentielle, elle ne va pas commencer
18:09quand même tout de suite aujourd'hui, même si…
18:12– Donc il va y avoir un temps d'action.
18:14– Oui, et si vous voulez, là, de toute façon,
18:16je pense qu'après, si vous voulez, ce qui s'est passé aux législatives,
18:20qui est assez sidérant en fait, parce qu'il n'y a pas de vainqueur,
18:24je pense qu'il y a la possibilité de faire des choses.
18:27Et ce qui va se passer, comme si le gouvernement ne fait rien,
18:32ce qui est probablement possible, ce qui est tout à fait possible,
18:35si le gouvernement ne fait rien, la présidentielle va commencer,
18:37c'est-à-dire on va faire de la politique,
18:38on va faire de la politique politicienne.
18:39Mais ce n'est pas ça dont la France a besoin.
18:41– Parce que la France a horreur du vide,
18:43et que s'il ne se passe rien, chacun fera sa petite danse.
18:46– Exactement, mais c'est ça l'histoire,
18:48et c'est qu'en fait, on a besoin de réformes de fonds,
18:52c'est-à-dire de quelqu'un qui s'attaque,
18:54quand on parle de Villers-Bras-de-Galhau, ce serait très bien,
18:57parce que quelqu'un qui justement s'attaque aux dépenses publiques,
19:00c'est-à-dire qui commence à faire de la pédagogie,
19:04vous savez, c'est important, la pédagogie,
19:06il y a des hommes politiques, des personnalités,
19:09qui ont fait de la pédagogie dans le passé, vous vous souvenez,
19:11de barres avec des plans de rigueur effrayants,
19:13et qui réussissent à convaincre les Français, qui étaient professeurs,
19:16mais Michel Rocard, on ne comprenait pas toujours tout ce qu'il disait,
19:19mais Michel Rocard aussi, c'était un pédagogue,
19:21il y a eu des pédagogues en politique,
19:23et je crois que c'est un moment où il faut expliquer,
19:25voilà, attention, la réforme des retraites,
19:27on est obligé de faire une réforme, regardez ce qui se passe ailleurs,
19:30il faut remettre la France au travail aussi,
19:32nous sommes le pays du monde qui travaille le moins,
19:34attendez, regardez les pays de l'OCDE,
19:37regardez l'Union Européenne,
19:39on est le pays en heures annuelles travaillé,
19:41en heures annuelles travaillé,
19:43on est le pays qui travaille le moins,
19:45il y a la Finlande aussi, on est avec la Finlande,
19:47mais la Finlande ça se comprend,
19:49et la Finlande a d'autres sous,
19:51ils ont du pétrole,
19:53et puis de toute façon c'est difficile de sortir
19:55de chez soi,
19:57tout est enneigé,
19:59merci, merci,
20:01France Olivier Gisbert, éditorialiste au point,
20:03écrivain, je redonne le titre de votre dernier livre,
20:06Histoire intime de la Vème République,
20:08tragédie française, et vous le dites ce matin,
20:10c'est pas foutu.
20:12Non, non, non, la France c'est pas foutu,
20:14la France c'est pas fini,
20:16il faut arrêter avec ces bêtises.
20:18Il est 8h52, vous êtes bien sûr à MCBFMTV.

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