Toute la matinée, douze têtes de liste ou leurs représentants se succèdent sur le plateau de "Demain l'Europe", à suivre en direct sur le canal 27 de la TNT, sur le site et l'antenne radio de franceinfo. Un événement qui se prolonge dans Le Talk de franceinfo, sur Twitch, avec les candidats qui répondent en direct aux questions posées par les internautes.
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00:00— Hélène Thouy, tête de liste du parti animaliste. Bonjour.
00:06Installez-vous, je vous en prie. Et c'est Salia qui commence.
00:11— Bonjour, Hélène Thouy. — Bonjour.
00:13— Alors j'ai une première question un peu directe, mais j'ai déjà envie de vous demander pourquoi vous êtes là,
00:18pourquoi vous êtes ici ce matin, pourquoi une liste animaliste aux élections européennes ?
00:22— Alors nous sommes là parce que d'abord, les animaux sont les grands oubliés de toutes les politiques publiques.
00:28Donc au-delà des questions éthiques fondamentales que cela pose, c'est des millions et des millions d'animaux
00:33qui sont abattus chaque jour. En France, c'est 3 millions d'animaux terrestres tués dans les abattoirs
00:38après avoir été enfermés pour 8 sur 10 d'entre eux dans des élevages où ils n'ont jamais vu la lumière du jour
00:44sauf pour aller à l'abattoir. Et au-delà des questions graves éthiques que pose la question animale,
00:49elle pose des questions fondamentales en termes de sécurité alimentaire, de souveraineté alimentaire,
00:54d'environnement, de protection de notre environnement, de questions économiques.
00:58Et donc en fait, la question animale, c'est une porte d'entrée sur la plupart des grandes thématiques de société.
01:04— Alors justement, on a regardé votre programme, c'est essentiellement de l'écologie, du plastique, les polluants,
01:08la pollution lumineuse, l'agriculture. En fait, on a envie de vous demander mais pourquoi vous n'êtes pas
01:13joint aux écologistes ? — Alors nous, on porte la question animale. Les animaux sont des individus que l'on défend
01:20et qu'on doit intégrer dans toutes les politiques publiques. Si l'on a décidé de créer le parti animaliste,
01:24notamment en 2016, c'est parce que la plupart des formations politiques ne prenaient pas en compte la question
01:29des animaux, ne voyaient pas l'enjeu majeur qu'il y avait à maltraiter les animaux et donc les incidences
01:34que pouvait avoir la façon dont on traite les animaux. Sur d'autres formations politiques que vous citez,
01:41par exemple, on voit bien que la question animale, même si ça a évolué au fur et à mesure des années,
01:45notamment à la suite de notre score électoral aux européennes de 2019, les animaux, c'est toujours
01:50une variable d'ajustement. On a toujours mieux à faire. Sur la liste écologiste, vous constaterez qu'il y a
01:56un éleveur, qu'il y a des pro foie gras, des pro pêche. Bref, la question animale, c'est pas du tout la préoccupation
02:05fondamentale alors que nous, ce que l'on porte comme message, c'est qu'on ne peut pas déconnecter la question
02:09animale des questions humaines, des questions environnementales. Tout est lié. — Alors justement, parmi les propositions
02:14de votre programme, il y a l'objectif de manger deux fois moins de viande d'ici 2029. J'ai envie de vous le rendre
02:20dès. Pourquoi deux fois moins ? — Alors ce sont les recommandations notamment du GIEC et également du CNRS. En fait,
02:28parce que notre modèle agricole, notre modèle alimentaire actuel, il n'est pas viable. D'une part, parce que contrairement
02:34à l'idée que l'on a et qu'on nous martèle qu'on n'a pas d'autre choix que notre modèle alimentaire aujourd'hui pour nourrir
02:39tout le monde, en fait, notre modèle ne nourrit pas. Il gaspille de la nourriture. Il n'en produit pas. Et un exemple très simple,
02:45pour faire 1 kg de protéines animales, nous avons besoin de 7 kg de protéines végétales en moyenne. Donc on jette à la poubelle 6 septièmes
02:52à l'heure où on a quand même besoin de ces ressources et où un tiers des Français ne mangent pas toujours à leur fin. Donc nous,
02:57ce qu'on propose, c'est d'affecter directement l'alimentation végétale aux humains. — Et concrètement, deux fois moins, ça veut dire quoi ?
03:01Une fois par semaine ? — On divise par deux. Par exemple, dans la restauration collective, qui est un levier très important pour pouvoir
03:10mettre en œuvre cette mesure, eh bien la moitié des plats qui sont servis dans la restauration collective doivent être
03:15d'origine végétale. — Mais Hélène Thuy, comment on fait concrètement pour convaincre les gens de manger deux fois moins de viande ?
03:20Comment atteindre cet objectif quand d'autres, par exemple Fabien Roussel, pour ne pas le citer, vantent le barbecue, un art de vivre
03:27à la française ? Est-ce que c'est vraiment possible d'imposer ça ? — Alors en fait, on n'a pas le choix. C'est pas comme si on avait le choix.
03:33Tous les scientifiques nous disent que si on continue notre modèle agricole, on va dans le mur. Alors non seulement pour des raisons
03:39de santé, parce que la surconsommation de viande notamment est à l'origine d'un décès sur cinq, les maladies cardiovasculaires,
03:46les diabètes, les cholestérols, les problèmes aussi sanitaires. On sort du Covid avec toutes les conséquences sociales, économiques
03:52que l'on sait. L'IPBES et pareil tous les scientifiques et aussi le Covars, le comité interministériel, nous dit que c'est les foyers
03:58des futures pandémies. Donc si on veut éviter les futures pandémies avec tout ce que cela coûte, on n'a pas le choix.
04:04— On entend les arguments scientifiques, mais après, il y a la réalité. Qu'est-ce qu'on fait avec les éleveurs bovins ?
04:09On sait que c'est une vilière qui va très mal. Vous le limitez au chômage ? — Alors ça, c'est un point important. Je vous remercie
04:15de poser cette question. Nous ne sommes pas contre les éleveurs. Au contraire, on est les seuls à leur proposer une solution,
04:19une voie de sortie. Aujourd'hui, ils ont comme solution continuer à travailler dans des conditions qui sont quasi esclavagistes,
04:25parce qu'ils travaillent 70 heures par semaine pour 300, 400 euros par mois, ou se suicider. Voilà l'alternative aujourd'hui
04:31des autres formations politiques et des responsables actuels au gouvernement. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on peut pas
04:36continuer ce modèle qui coûte un argent public considérable et qui, en plus, ne rémunère même pas les producteurs.
04:42Donc oui, il faut assumer de sortir de ce modèle, racheter leur dette. C'est fondamental. C'est la voie de sortie pour rencontrer
04:48régulièrement des éleveurs si on rachète la dette et faire une transition vers l'agriculture végétale.
04:52— C'est-à-dire ? — Oui. — Ils deviennent quoi avec vous ? — Ils se dirigent vers des filières végétales, notamment des céréales,
04:58des légumineuses, ce qui est... C'est une mesure... — C'est pas leur métier. — Pardon ? — Ce qui est pas leur métier, de base.
05:05— Non, mais ils peuvent se reconvertir dans d'autres métiers. Mais quand vous discutez avec eux, ils sont tellement au désespoir
05:09qu'ils cherchent une porte de sortie et qu'ils sont d'accord. — Alors dans cette élection, Hélène Thouy, votre principal concurrent
05:13s'appelle Willy Schran, le président de la Fédération des chasseurs. Vous écrivez dans votre programme « Il faut interdire
05:20toute forme de chasse ». Mais qu'est-ce que vous faites de la régulation des espèces ? Ça compte, ça, aussi ?
05:26— Alors d'abord, on informe sur la réalité de ce qu'est la régulation, parce que d'abord, ce qu'il faut dire, c'est que la plupart
05:32des animaux qui sont tués à la chasse proviennent en fait d'élevages. Les faisans, les perdris sont des animaux,
05:3820 millions d'animaux, qui sont élevés, lâchés et qui servent de cibles vivantes. Donc en fait, ces animaux ne savent évidemment
05:44pas se défendre, pas du tout vivre dans le milieu naturel. Et sur l'argument de la régulation, qui est un argument
05:49important auquel il faut répondre... Effectivement, il y a des attaques aux cultures. Il faut, au lieu de toujours considérer
05:54les animaux comme des nuisibles, comme ceux qui gênent les humains et que l'on doit supprimer, tuer, trouver des alternatives
05:59qui soient non létales. En Espagne, ils développent les politiques de stérilisation. Par exemple, c'est les sangliers,
06:04parce que les sangliers posent de gros problèmes. Il faut rappeler aussi pourquoi on a ce problème de surpopulation
06:08de sangliers. C'est à l'origine d'abord les chasseurs, qui ont voulu faire des croisements pour avoir dans les années 60-70
06:14plus de gibiers à tuer. Donc ils ont fait des croisements qui induisent un taux de prolifération très important.
06:20Et maintenant, ils sont dépassés par le problème.
06:22— Vous avez commencé l'entretien en disant que les animaux sont des individus. Ça veut dire que pour vous, il faut donner
06:27encore plus de droits aux animaux. Vous pensez auxquels ?
06:31— Tous les animaux. En fait, ce que l'on dit, c'est qu'il faut changer... — Auxquels droits ?
06:34— Alors déjà, il faut arrêter de les enfermer dans des élevages où ils ne peuvent même pas sortir, à part avoir accès
06:41au plein air. Fermer ces élevages industriels intensifs. Il faut protéger les animaux sauvages, par exemple des actes de cruauté,
06:48des sévices graves. Les animaux sauvages ne font l'objet d'aucune protection. Ils sont protégés en tant qu'espèces,
06:52mais pas en tant qu'individus. Seuls les animaux domestiques et de compagnie sont protégés. Et les animaux sauvages
06:57subissent le pire. L'exemple, par exemple, vous avez un lapin qui est dans la nature et qui va être massacré,
07:02ne fait l'objet d'aucune protection et ne peut pas... L'auteur des faits ne sera pas poursuivi et pas sanctionné.
07:08Le même lapin que vous avez chez vous, c'est un animal de compagnie. Et là, il bénéficie d'une protection.
07:12Donc on a des droits à géométrie variable qui sont totalement incohérents.
07:15Mais là, j'entends déjà les agriculteurs et les éleveurs hurler puisqu'on les a vus contre la réintroduction du loup,
07:22par exemple. Et là, ce sont leurs élevages et les bêtes de leurs élevages qui se font attaquer.
07:27Alors la question du loup, c'est une question qui est intéressante parce que là encore, d'abord, il faut rappeler que le loup,
07:31c'est une espèce protégée et protégée par la directive Habitat. Donc c'est une espèce qui bénéficie d'une protection stricte.
07:38Et ce que l'on essaie aujourd'hui, c'est de faire sortir le loup de cette protection. Mais ce que l'on ne dit pas,
07:43c'est qu'il y a déjà un arsenal juridique très strict, très précis, avec des conditions dans lesquelles on doit protéger les troupeaux.
07:49Et je suis avocate et j'interviens régulièrement sur notamment des contestations d'arrêtés autorisant des dérogations au tir de loup.
07:56Et donc régulièrement, ce que l'on voit, c'est que ces conditions ne sont pas remplies. Donc toujours avant de tuer les animaux,
08:02qui est toujours le réflexe humain, on veut lutter contre ce réflexe premier humain, il faut utiliser des alternatives et il y en a des alternatives.
08:09Nicolas, tout à l'heure vous parlez de Fabien Roussel et de quand il, on se rappelle, quand il a dit oui mais moi j'aime manger de la bonne viande,
08:16boire du bon vin. En fait, il parlait de l'art de vivre à la française un petit peu. Et le parti animaliste, on a tendance à peut-être le caricaturer à tort,
08:23vous allez nous le dire, à un parti où justement vous seriez accompagné d'animaux, voire mettre l'animal plus important, plus haut que l'humain, manger que des graines.
08:32Non, effectivement c'est caricatural. On vit très bien, on est très heureux et on est en paix avec nous-mêmes parce que l'on sait que nos actes quotidiens
08:39ne sont pas emprunts de souffrance, de mutilation sur les animaux. Parce que ce qu'il faut expliquer, c'est que 8 animaux sur 10 qui sont consommés
08:47vivent dans ces élevages industriels intensifs. Et pour survivre dans ces animaux, on lime les dents, on les casse à vif, on coupe les queues,
08:54on les gave d'antibiotiques parce que ce ne sont pas des conditions viables. Donc nous, on vit sans cette culpabilité, on vit par contre,
09:00on a ouvert les yeux sur cette souffrance qui nous paraît insupportable et on sait qu'on peut vivre autrement. Et je voudrais juste vous dire que
09:07la première chef vegan, Claire Vallée, propose des repas absolument fabuleux et ça montre clairement que l'on peut réconcilier tout à fait.
09:17Et en fait, ce culte de la viande, de la gastronomie, c'est juste un aspect étroit de l'alimentation. L'alimentation est extrêmement variée,
09:24il y a plein de champs à découvrir et l'alimentation végétale est bonne et vraiment gustative.
09:29Hélène Thuy, on parle avec vous beaucoup d'animaux, évidemment, d'écologie, mais on est dans une élection européenne et il y a beaucoup de questions
09:36qui ne sont pas abordées dans votre programme. L'élargissement de l'Union européenne, le gaz russe, la politique industrielle et commerciale,
09:43la défense européenne, ces sujets ne vous intéressent pas ?
09:46Alors, pas du tout. Ce qu'il faut dire, c'est que nous avons une grille de valeurs sur des sujets pour lesquels nous appliquons des filtres et sur lesquels
09:54nous nous positionnons. La première façon d'aborder les sujets qui ne sont pas directement à l'évidence liés à la question animale, c'est de voir si on peut
10:02les raccrocher ou pas à la question animale. Et si on ne peut pas du tout les raccrocher à la question animale, c'est les raccrocher à nos principes.
10:09Vous parlez de la question, par exemple, de la défense européenne. Nous, on porte vraiment dans notre programme les questions de démocratie,
10:17les questions d'État de droit et la question de la défense européenne. Pour nous, ça renvoie directement à une question de démocratie auxquelles les citoyens doivent être associés.
10:25Donc, sur les questions, par exemple, de défense européenne, on porte que les citoyens et les citoyennes françaises, au regard des impacts de ces sujets, doivent être consultés.
10:34Un référendum avant chaque guerre ? Chaque entrée en guerre ? Ou, par exemple, pour l'envoi d'armes, là, en Ukraine ?
10:40Alors, non. Lorsque l'on engage une armée, notamment l'armée de son pays, c'est des questions qui sont fondamentales, qui touchent directement les citoyens.
10:47Donc, il est normal, à notre sens, de consulter la population. Après, avant d'être des animalistes, on est des humanistes.
10:54On a élargi le champ de notre considération. Donc, évidemment, on est pour toujours aider les personnes en souffrance, les individus en souffrance.
11:01Donc, ça veut dire, évidemment, le soutien humanitaire, les aider aussi à faire respecter l'intégrité territoriale.
11:06C'est un point qui est fondamental aussi, puisqu'on parle de l'Ukraine. Donc, c'est aussi dans nos valeurs et ça guide également nos prises de position et ça les guidera au niveau de l'Union européenne.
11:16— On a noté aussi, Hélène Thuy, une demande dans votre programme. Vous demandez le remboursement des frais de campagne quand une liste atteint 2% des suffrages.
11:26Or, 2%, c'était votre score en 2019. Donc, est-ce que ça veut dire que vous êtes là uniquement pour une candidature de témoignage ?
11:33— Alors, non. On est là pour faire fondamentalement changer le sort des animaux et changer la prise en compte des intérêts des animaux dans notre société
11:41et faire vivre en harmonie les humains et les animaux et prendre en compte l'environnement. Donc, c'est pas du tout du témoignage.
11:47C'est une candidature qui est pour nous fondamentale. C'est un modèle de société, une vision de société que l'on porte.
11:52Mais dans la question des règles de scrutin, pour défendre une vision, pour défendre des idées, il y a les questions de démocratie, les questions institutionnelles
12:00et notamment les règles de scrutin qui sont fondamentales. Vous parlez des règles de remboursement. On a mis 2%, effectivement.
12:06Mais il y a aussi la question de la close-barrage à 5%, qui est très importante. En France, et ça, c'est une volonté française, on a mis un seuil à 5%
12:13pour empêcher les listes qui ne font pas 5%. Nous avons des partis animalistes européens qui étaient avec nous à Montreuil d'ailleurs ce week-end,
12:20Pays-Bas, Espagne, Allemagne. Ils n'ont pas de seuil. La Cour constitutionnelle allemande a sanctionné l'instauration d'un seuil,
12:26ce qui permet une représentativité de tous les courants et de permettre l'émergence des courants politiques.
12:31— Vous voulez un seuil à combien pour vous ? — Mais pas pour nous. Pour tout le monde, nous considérons que le pluralisme politique,
12:37c'est un fondement de la démocratie. Et dans les États où il n'y a pas de pluralisme politique, c'est la voie vers le totalitarisme.
12:43Nous, nous sommes des démocrates et nous considérons que ces seuils sont contraires à la démocratie ou au pluralisme politique.
12:48— On va aux questions du public. Et on va commencer par Chérine, ambassadrice Erasmus. Chérine, je vous laisse prendre la parole, le micro, s'il vous plaît.
12:58Elle s'élève. Allez-y, votre question. — Alors quelles initiatives proposez-vous pour promouvoir l'égalité des genres et lutter contre les violences faites aux femmes en Europe ?
13:10— Bonjour. Je vous remercie pour votre question. Alors c'est des questions qui sont évidemment fondamentales pour nous.
13:16Nous considérons que d'abord, il n'y a qu'une seule violence et qu'il faut traiter de façon commune toutes les causes de violences.
13:24Ce que l'on voit, c'est qu'il y a souvent des points communs, notamment sur les violences faites aux femmes, les violences faites aux enfants
13:31et les violences aussi faites aux animaux. Et donc au lieu de séparer, de cloisonner tous les faits de violences, nous, ce que l'on dicte,
13:39c'est qu'il faut faire travailler ensemble tous les services, toutes les institutions pour parvenir à identifier tous les points de violences
13:47qui sont des points d'alerte qui doivent nous amener à travailler. J'indiquais tout à l'heure, je suis par ailleurs avocate de profession, j'exerce.
13:54Et sur les violences faites aux femmes, par exemple, je reçois régulièrement des femmes victimes de violences conjugales que j'assiste, évidemment.
14:01Je reçois des témoignages quasi quotidiens extrêmement difficiles sur leur situation. Et ce que l'on me dit souvent, c'est qu'elles sont aussi menacées
14:08par des armes de chasse. Donc on voit tous les liens qu'il y a aussi par cette circulation des armes.
14:14— C'est-à-dire ? — Il y a énormément d'armes de chasse, notamment dans les campagnes. Beaucoup ne sont pas déclarées.
14:20— Quel est le lien à faire ? — Le lien, c'est qu'il y a beaucoup de menaces. Quand...
14:24— Vous voulez pas dire que tous les chasseurs sont violents, quand même ? — Non, on dit pas ça. Par contre, moi, ce que j'ai comme témoignage,
14:29j'en ai eu régulièrement, c'est que quand une femme, par exemple, veut quitter son conjoint ou son mari et qu'elle voit poser sur la table du salon
14:35de la cuisine une arme, ça, c'est une menace extrêmement grave. Beaucoup sont terrorisés parce que leurs conjoints ont des armes
14:42chez eux et n'osent pas, et ont des grandes difficultés à pouvoir exposer, aller jusqu'à la gendarmerie pour déposer plainte,
14:49parce qu'elles se disent « Si ma plainte n'est pas suivie des faits, et on sait toutes les difficultés qu'ont des fois les victimes
14:54à faire aboutir des procédures, eh bien le soir, je rentre chez moi avec mon mari qui est armé. Et qu'est-ce qui va se passer ? »
14:59Donc ce que je veux dire par là, c'est que oui, il n'y a qu'une seule violence, et il faut lutter contre toutes les violences.
15:04— Vous avez parlé tout à l'heure, enfin, la question, c'était, ça portait sur l'égalité des genres, lutter contre les violences faites aux femmes.
15:09Vous avez précisé « violences faites aux femmes, aux enfants et aux animaux ». C'est dans cette hiérarchie-là que vous...
15:16— C'est pas une question de hiérarchie, c'est une question de lien. C'est pas que nous qui faisons des liens. Il y a beaucoup de sociologues,
15:22mais également le FBI, qui prend vraiment cette corrélation des violences pour pouvoir permettre d'identifier. C'est un prédicateur des futures violences.
15:31— Mais pour vous... Pardon, Hélène Thuy, j'essaie de comprendre votre logique. Pour vous, un chasseur, parce qu'il tue des animaux,
15:36puisqu'il est chasseur, il a plus de chances d'être violent avec sa femme ?
15:40— Alors, statistiquement, le fait d'avoir des armes chez soi, ça facilite un passage à l'acte par des armes. Moi, je vous parle de l'expérience
15:48que j'ai en tant qu'avocate, qui intervient souvent au soutien de femmes, à la campagne, et qui, régulièrement, me raconte des récits
15:55où elles ont peur parce que chez elles, il y a des armes. Donc je n'ai... — Ça peut arriver, des chasseurs violents...
15:59— Je ne généralise pas. Je vous dis juste que s'il n'y avait pas ces armes, et notamment ces armes de chasse, on enlèverait aussi un problème
16:08de ces violences intrafamiliales. — Et autre précision. Vous ne mettez pas sur le même plan les violences faites aux femmes,
16:13aux enfants et aux animaux. — Non. Ce que l'on dit, c'est que l'on permet d'identifier... Par exemple, quelqu'un qui va frapper un animal,
16:21pour certains, ça va être complètement anodin. En réalité, ça doit être un point d'alerte. Ça doit être un point d'alerte qui doit nous interroger
16:26et amener les services de la protection de l'enfance, d'aller voir qu'est-ce qui se passe dans cette famille, comment les enfants sont traités,
16:31comment l'épouse, la conjointe est traitée. C'est un point d'alerte qu'on ne doit pas passer sous silence, qu'on ne doit pas laisser sous le tapis.
16:37— On va passer à la question de Hanka, du lycée professionnel Jean Massé, de Choisis-le-Roi, qui se trouve dans le Val-de-Marne.
16:44— Bonjour. — Bonjour. — Comment pensez-vous pouvoir représenter les jeunes alors qu'ils se sentent de moins en moins considérés
16:49et pris en compte par la politique ? — Je vous remercie pour votre question. Alors, au Parti animaliste, nous avons créé, il y a quelques années,
16:54le campus animaliste. Donc le campus animaliste, c'est l'association de jeunesse qui réunit les jeunes de 15 ans à 29 ans.
17:02Nous avons une dizaine de jeunes, donc, qui proviennent du campus, qui sont sur notre liste. Et nous avons de plus en plus de jeunes
17:09et même de très jeunes. Nous avons un meeting des jeunes de 11 ans, de 12 ans, de 13 ans, de 14 ans, qui viennent parce qu'en fait,
17:16ils voient dans le Parti animaliste une vision globale de la société qui réconcilie des valeurs fondamentales de justice.
17:23— À 11 ans, ils viennent surtout avec leurs parents ? — Alors, ils viennent avec leurs parents, mais c'est eux qui ont amené leurs parents.
17:28Et ce week-end encore, j'ai eu plusieurs témoignages de jeunes et de parents, notamment, qui m'ont dit « Mon fils, ma fille m'a amenée
17:35parce qu'il vous a découvert sur les réseaux sociaux. Et c'est grâce à lui, grâce à elle que je suis là ». Donc évidemment, notre programme,
17:42il est conçu aussi avec ces jeunes du campus animaliste parce que la société et l'Europe, c'est l'Europe aussi des jeunes de demain.
17:49Et donc c'est effectivement l'importance de les intégrer dans nos réflexions, dans la rédaction de notre programme, mais aussi dans notre liste.
17:56— Merci beaucoup. Merci, Hélène Twitt, adélice du Parti animaliste, d'avoir répondu à nos questions. Vous allez d'ailleurs aller sur les réseaux,
18:03puisque vous répondez. Tous les candidats répondent ensuite pendant 10 minutes aux questions de la chaîne Twitch de France Info.