• il y a 6 mois
Toute la matinée, douze têtes de liste ou leurs représentants se succèdent sur le plateau de "Demain l'Europe", à suivre en direct sur le canal 27 de la TNT, sur le site et l'antenne radio de franceinfo. Un événement qui se prolonge dans Le Talk de franceinfo, sur Twitch, avec les candidats qui répondent en direct aux questions posées par les internautes.

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Transcription
00:00On va accueillir maintenant la tête de liste Europe, écologie, les verts, Marie Toussaint.
00:05C'est à elle d'entrer sur la scène de l'auditorium de la Maison de la radio et de la musique.
00:09Marie Toussaint, je vous en prie. Bonjour, prenez place.
00:14Et c'est Salia qui va démarrer cette interview.
00:17Bonjour Marie Toussaint. Bonjour.
00:19Parmi vos propositions dans le volet défense, il y a la volonté, on parle beaucoup de défense en ce matin.
00:24Est-ce que je peux vous interrompre quand même ? Je suis désolée.
00:27Mais vous avez écrit un livre sur les femmes invisibilisées.
00:31Et je veux dire, je sais que Monsieur Bellamy en a touché un mot, mais je veux dire quand même que les femmes ne sont pas des paillassons.
00:36Et que moi aussi, je partage cette colère, cette colère de voir le Premier ministre, le Président de la République s'essuyer les pieds sur Valérie Ayé.
00:44Valérie Ayé est une candidate, c'est aussi une présidente de groupe au Parlement européen.
00:48On a fait des progrès ces dernières années en matière de présence des femmes au Parlement européen.
00:52Il y a quatre groupes politiques qui sont présidés par des femmes, dont Valérie Ayé.
00:56S'essuyer les pieds, Monsieur Attal ?
00:58Écoutez, quand on désigne et finalement on a le sentiment qu'ils ont envoyé Valérie Ayé mener une bataille qu'aucun d'entre eux n'avait le courage de mener pour ces élections européennes.
01:07Donc moi, d'abord, je veux dire mon soutien à Valérie Ayé qui a eu ce courage.
01:11Et peut-être que seule une femme a finalement eu ce courage au sein de la majorité politique.
01:15Mais en tout cas, je regrette ce qui s'est passé ici et les femmes ne sont pas des paillassons.
01:19Mais le Premier ministre n'a pas le droit de soutenir la candidate de son camp ?
01:22Alors il a le droit de la soutenir, mais c'est une chose de la soutenir et de l'invisibiliser.
01:26C'est une chose de venir dans le public, la saluer, lui faire un coucou, l'applaudir même, même si on n'a pas le droit de l'applaudir.
01:32Et c'est une autre chose que de venir lui prendre de son temps de parole qui est déjà si précieux.
01:37Pour être transparent, il voulait s'adresser aux jeunes qui sont dans la salle parce que c'est important de voter le 9 juin.
01:42Ah mais j'ai vu la cursule, mais c'est ça que ça m'a provoqué.
01:46Marie Toussaint, allons-y sur votre programme parmi vos propositions.
01:50Dans le volet défense, il y a la volonté de mettre en place une armée européenne.
01:55Comment on met en place une armée européenne sachant qu'aujourd'hui, chaque pays a sa propre armée ?
02:00Alors c'est vrai que chaque pays a sa propre armée. D'ailleurs, il y a des pays qui n'en ont pas ou en tout cas très peu.
02:05Mais on a aussi déjà mis en place une force de réaction rapide.
02:08En tout cas, elle est en train d'être mise en place au niveau européen de 5000 personnes.
02:12Je veux qu'on parle de l'existant et c'est un point de départ. Il va falloir qu'on construise progressivement.
02:16Mais pourquoi ? C'est ça la question. Pourquoi ?
02:19L'armée européenne, on en parle depuis les années 50 en se disant qu'en fait,
02:22si les États européens qui s'étaient tant fait la guerre se dotaient d'une armée commune,
02:26eh bien, il ne se ferait plus la guerre entre eux.
02:28Et donc le premier objectif, c'est celui-là.
02:30Le deuxième, évidemment, c'est de pouvoir se doter de capacité de répondre en cas d'attaque de Vladimir Poutine, par exemple,
02:37et puis d'agir pour la paix à travers le monde, notamment dans le cas de conflits liés aux questions environnementales.
02:41Elle serait commandée par qui ? Parce que vous voyez bien quand même, dans ce contexte de guerre,
02:44que les positions, elles diffèrent d'un pays européen à un autre.
02:47Qui commanderait cette armée ?
02:49Et je le regrette, le préalable, c'est évidemment la vraie construction d'une Europe de la diplomatie et de la défense,
02:54qu'il soit sous supervision démocratique du Parlement européen.
02:57D'ailleurs, je tiens à préciser que contrairement à ce qui se passe en France,
03:00quand au Parlement européen, on discute des armes, on discute avec des faits, de la transparence et on vote.
03:05Et ce n'est pas le cas dans la Ve République, je le regrette.
03:08Je pense absolument qu'il faut que ça change.
03:10Mais évidemment, ce préalable, c'est la construction d'une Europe de la diplomatie.
03:13D'ailleurs, on aurait aimé, plutôt que d'attendre les États-Unis de Joe Biden,
03:17que l'Europe parle d'une voix forte dans, par exemple, le conflit qui oppose Israël et la Palestine.
03:21Et si on partage l'armée, Marie Toussaint, ça veut dire qu'on partage aussi la dissuasion nucléaire ?
03:26C'est déjà un peu le cas, vous l'avez souligné, je crois.
03:28On est membre de l'OTAN, on est aussi membre de l'Union européenne,
03:32qui a une clause de défense mutuelle, de soutien mutuel.
03:35Et donc, la réalité, c'est que si un État est attaqué,
03:38si un État est attaqué à l'arme nucléaire,
03:40il y aura une réflexion sur la façon dont on doit y répondre.
03:43Mais encore une fois, le préalable, c'est la construction d'une diplomatie commune
03:47et la supervision démocratique, qui permet aussi de clarifier les prises de décisions.
03:51C'est intéressant ce que vous dites sur les deux conflits qui inquiètent les Européens aujourd'hui.
03:57Du côté du Proche-Orient, vous dites que la voix européenne manque.
04:01Ah ben, cruellement, cruellement.
04:03Dans le processus de paix, plus largement.
04:05On a entendu, d'ailleurs, des dissonances entre Ursula von der Leyen et Josette Borrell, par exemple,
04:09la présidente de la Commission européenne et la personne en charge de la représentation à l'extérieur de l'Union européenne.
04:16Donc, des voix discordantes.
04:18Manque d'une voix, un manque d'un appel clair de la part de l'ensemble de l'Union européenne.
04:22C'est le fait permanent et immédiat.
04:24Et vous savez, les accords d'Oslo, ils ont été signés à Oslo.
04:27L'Union européenne en a été partie prenante.
04:30Elle a noué un accord d'association avec Israël qui était censé être le garant du respect de ces accords d'Oslo.
04:34L'Union européenne n'en a pas été la garante.
04:36Et donc, quand le 7 octobre est arrivé, quand les attaques terroristes du Hamas sont arrivées,
04:43et qu'ensuite s'est ensuivi cette répérition extrêmement violente et totalement disproportionnée
04:48de la part du gouvernement d'extrême droite de Benjamin Netanyahou,
04:51ben oui, l'Europe, la voix de l'Europe a manqué pour construire la paix.
04:55Il faut aujourd'hui qu'on retrouve l'esprit des accords d'Oslo.
04:57Et je souhaite que l'Union européenne participe à ce processus de paix
05:01et encore une fois qu'elle soit la garante de ce qui se passera ensuite.
05:03Quand vous voyez que le plan de paix qui est posé sur la table aujourd'hui,
05:07le Hamas l'a reçu positivement, du côté des Israéliens c'est un peu plus compliqué
05:12puisque les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahou menacent de démissionner.
05:16Quand vous voyez que Benjamin Netanyahou est déterminé à continuer cette guerre
05:20tant que le Hamas ne sera pas éradiqué, ce sont ces mots.
05:23Que doit faire l'Europe face à ça ?
05:25Ben moi déjà chouette, parce que vous avez dit que ça a été reçu en partie positivement.
05:29Donc honnêtement j'aspire, j'espère qu'on mettra fin à cette guerre,
05:33qu'on mettra fin à ces civils qui trouvent la mort dans des conditions ignobles
05:38et absolument terribles avec des personnes âgées, des enfants.
05:41Donc j'espère que ce plan arrivera à terme et je pense que l'Union européenne doit être là.
05:46On a vu quand Joe Biden a commencé à lever la voix.
05:48Oui mais la question c'est du comment.
05:50Je vous pose la question parce que la France insoumise par exemple dit
05:53il est temps maintenant que l'Union européenne, que la France passe par les sanctions,
05:57passe aux sanctions contre le régime israélien.
05:59Mais vous avez vu, il a suffi que Joe Biden commence à hausser le ton
06:02pour qu'Israël dise ok peut-être qu'il faut qu'on s'assoie autour de la table.
06:05Et donc l'Union européenne qui a cet accord d'association dont j'ai parlé,
06:08qui exporte encore aujourd'hui des armes au gouvernement de Benjamin Netanyahou,
06:12qui a des accords gaziers.
06:14On est en train de construire un gazoduc dans la mer Méditerranée
06:17pour aller chercher du gaz dans les eaux disputées entre Israël et la Palestine.
06:20On a des leviers. On a des leviers d'action.
06:23On en revient au point de départ.
06:25Ce qui est absolument dramatique aujourd'hui c'est que l'Union européenne ne les utilise pas.
06:28Et juste une dernière question sur le conflit, pardon.
06:31Là aussi sur la question de la reconnaissance de l'État de Palestine.
06:35Les 27 sont divisés, 11 États européens ont reconnu l'État de Palestine.
06:39Ce n'est pas le cas de la France pour le moment.
06:41Il faut le faire. Il faut le faire, ça aurait déjà dû être fait.
06:44Et il faut le faire dans la perspective d'une solution à deux États.
06:47Marie Toussaint passe à un sujet de société qui divise à gauche.
06:50C'est la GPA, la gestation pour autrui.
06:52Il y a une directive européenne qui assimile désormais la GPA à la traite des êtres humains.
06:57Est-ce que la France doit la transposer ?
06:59Alors ce n'est pas tout à fait ce que dit la directive européenne.
07:01Et je sais que la droite en a fait son sel.
07:03Oui, par de commercialisation.
07:04Voilà, c'est le trafic de GPA qui a été reconnu comme un crime.
07:08Et honnêtement, le trafic, par définition, c'est un crime.
07:13Et on ne doit pas céder à la volonté de commercialisation du corps des femmes.
07:18Je le dis très clairement.
07:19Après, c'est un sujet qui divise au-delà de la question européenne,
07:24au-delà des familles politiques, parfois chacun dans son intime.
07:28Moi, je vais vous dire ma conviction, mais la conviction qui est la mienne.
07:31C'est que nous devons aller vers une GPA éthique, sans commercialisation,
07:36avec des conditions, avec une protection.
07:38C'est quoi une GPA éthique ?
07:40Les conditions sont à définir.
07:41C'est un sujet très sérieux.
07:43Je le dis.
07:44C'est pour ça qu'on pose la question.
07:45C'est un sujet qui nous touche chacun d'entre nous.
07:49Sans commercialisation, ça voudrait dire qu'une femme porteuse, par exemple,
07:54ne recevrait pas de compensation financière ?
07:56Voilà.
07:57Évidemment, à un moment, il le faut, puisqu'il y a nécessairement un moment,
08:00en tout cas en fin de grossesse et en début après-accouchement,
08:04où on doit recevoir des aides.
08:06Mais des aides et être payé pour, ce n'est pas tout à fait pareil.
08:09Ça demandera un long cheminement, je crois.
08:11Et je pense que c'est typiquement le genre de sujet
08:13qu'il faut traiter par des conventions citoyennes.
08:15Vous avez entendu, peut-être que vous l'avez croisé en coulisses d'ailleurs,
08:19Willy Schren, le président de la fédération de chasseurs.
08:22Je ne l'ai pas croisé et ça ne m'a pas manqué.
08:24Parce qu'il a parlé de vous, sur scène.
08:26Il a dit que les écologistes politiques,
08:30tels que vous êtes là aujourd'hui, sont déconnectés.
08:33Ils sont déconnectés.
08:35D'ailleurs, il existe des écologues, c'est ce qu'il dit,
08:39des Français qui sont écologistes.
08:41Mais vous, en fait, vous êtes totalement déconnecté.
08:44Qu'est-ce que vous en pensez ?
08:46Je pense que c'est lui qui est un peu déconnecté.
08:48Je pense que les écolos, ils sont partout.
08:50Je peux vous parler de la liste de candidates et de candidats
08:52que je conduis, que j'ai l'honneur de conduire.
08:54On a dessus mon deuxième de liste, qui est intermittent du spectacle.
08:58Ensuite, des travailleurs sociaux, des entrepreneurs sociaux.
09:02Un jeune des quartiers nord de Marseille, Amine Kassassi,
09:06évidemment un paysant.
09:08Ce qu'il veut dire par là, c'est qu'en fait,
09:11dans vos programmes, dans ce que vous proposez,
09:14ça passe toujours, toujours, toujours par les interdits.
09:17Or, il dit, Willy Schren, qu'il faut faire confiance aux Français,
09:20à leur responsabilité.
09:22Ce n'est pas tout à fait la même question.
09:24Je vais vous dire, nous, les écologistes, nous faisons confiance
09:26aux Françaises et aux Français.
09:28Ceux en qui nous n'avons pas confiance, par contre.
09:30C'est l'économie totale qui continue à creuser des puits
09:32de charbon et de gaz, alors que tous les scientifiques
09:34nous disent qu'il faut absolument y mettre un terme.
09:36C'est dans Nestlé, qui met du désinfectant dans l'eau,
09:38dont les pratiques sont cachées par le gouvernement.
09:41C'est dans Bayer-Monsanto, qui espionne les eurodéputés,
09:44qui trafiquent ses études, et qui, pourtant,
09:46se voit octroyer la prolongation du glyphosate pour 10 ans.
09:49C'est dans ces gens-là que nous n'avons pas confiance.
09:51Par contre, nous avons confiance aux Françaises et aux Français.
09:53Et partout où nous allons, nous demandons de la démocratie,
09:56toujours plus de démocratie et encore plus de démocratie.
09:59Marie Toussaint, les élections européennes,
10:01traditionnellement, ça a été un terrain plutôt favorable
10:03pour les écologistes.
10:05Or, aujourd'hui, dans les intentions de vote,
10:07je fais référence au sondage Elab pour la tribune dimanche hier,
10:09vous êtes à 7%.
10:11Vous êtes derrière Raphaël Guzman,
10:13Manon Aubry, et sans compter
10:15l'ERN et Renaissance, qui sont devant.
10:18Des écologistes en retard, comme ça,
10:20c'est pas seulement en France,
10:22c'est aussi dans d'autres pays, en Allemagne, en Italie.
10:24Est-ce que vous payez la crise agricole et le Green Deal ?
10:27Alors, ce qu'on paye,
10:29ce qu'on paye aujourd'hui, c'est...
10:31Je repars 5 ans en arrière.
10:33Il y a 5 ans, il y a une immense vague verte,
10:35des millions de jeunes qui défilent dans la rue
10:37pour sauver le climat et
10:39un vote écolo important qui amène
10:41au Parlement européen le plus grand groupe écologiste
10:43de l'histoire de l'Union européenne.
10:45On a arraché un pacte vert.
10:47Mais le problème, c'est que ce pacte vert, il a été malfagoté.
10:49Pourquoi ? Pour deux raisons.
10:51Un, il n'était pas financé.
10:53Il n'y avait pas de plan d'investissement pour accompagner
10:55la transformation de chacun des secteurs.
10:57L'automobile, l'énergie, évidemment l'agriculture.
10:59Et puis deux, il n'y avait pas de volet social.
11:01Il n'y avait pas de volet social
11:03et la précarité, ces dernières années, a explosé.
11:05On a vu, comme je sais qu'on a des jeunes devant nous,
11:07on a vu malheureusement des fils s'allonger
11:09devant les banques alimentaires,
11:11en particulier avec des jeunes, des étudiants,
11:13des étudiants qui n'arrivaient plus à manger.
11:15Et donc, on est dans une situation
11:17aujourd'hui dans laquelle ceux-là même
11:19qui n'ont fait ni l'investissement,
11:21ni la lutte contre la précarité,
11:23ne sont pas les écolos en disant
11:25mais c'est votre faute.
11:27Et le modèle agricole, il en est l'exemple parfait.
11:29C'est-à-dire qu'on a un modèle économique
11:31qui appauvrit les agriculteurs,
11:33qui empêche la population de manger
11:35où en plus il y a un gaspillage alimentaire extraordinaire.
11:37On a un besoin de transition
11:39hors des pesticides qui rendent malades
11:41y compris les paysannes et les paysans eux-mêmes
11:43et un besoin de transition pour le climat.
11:45Mais qu'est-ce qui se passe ?
11:47Mobilisation des agriculteurs,
11:49aucune réponse au prix,
11:51pas encore de libre-échange pour rentrer dans du juste commerce
11:53et à l'inverse, un détricotage total.
11:55Il y en a eu des réponses,
11:57il y a eu des investissements,
11:59des aides...
12:01C'est en cours, oui,
12:03les promesses sont en cours mais en tout cas...
12:05Alors on a déversé, le gouvernement français,
12:07pour être très exact, a déversé quelques millions,
12:09c'est vrai, mais quoi de structurel ?
12:11Rien. Ils ont même failli
12:13laisser tomber l'agriculture biologique
12:15en retirant les objectifs de l'agriculture bio
12:17du code rural,
12:19ce qu'ils ont réussi à faire.
12:21Je salue le travail des députés écologistes,
12:23en particulier de Marie Pochon
12:25à l'Assemblée Nationale,
12:27qui a apporté cette proposition de loi
12:29pour instaurer des prix planchers pour les agriculteurs
12:31et je salue le travail de Benoît Habitaud
12:33dont j'ai parlé tout à l'heure,
12:35qui mène la bataille pour une autre politique agricole commune,
12:37pour changer le modèle commercial.
12:39Honnêtement, il faut qu'on change de modèle économique.
12:41Il n'y a pas que la question des revenus.
12:43Vous le savez, ce matin, des agriculteurs
12:45se mobilisent à la frontière espagnole,
12:47des agriculteurs français, des espagnols,
12:49qui demandent à ce que les règles soient les mêmes,
12:51soient identiques pour tous les agriculteurs,
12:53tous les paysans de l'Union Européenne,
12:55en ce qui concerne, par exemple,
12:57les pesticides. Là où vous,
12:59par exemple, en France, vous, les écologistes,
13:01vous voulez qu'on soit avant-gardistes,
13:03par exemple pour les néonicotinoïdes.
13:05Vous dites qu'il faut les interdire.
13:07Vous savez combien de pays
13:09utilisent le plus de pesticides ?
13:11Nous sommes, selon les classements,
13:13entre le deuxième et le troisième pays
13:15le plus utilisateur de pesticides.
13:17Avec la Grèce, l'Italie et l'Espagne,
13:19on se tire le haut du panier.
13:21Ça veut dire que quand on dit qu'en France,
13:23il y a trop de surtransposition,
13:25il y a trop de règles, etc., ce n'est pas vrai.
13:27C'est peut-être ce que perçoivent les paysannes et les paysans,
13:29et honnêtement, je ne veux pas
13:31aller à leur rencontre,
13:33mais la réalité, c'est que la France est l'un des plus grands
13:35utilisateurs de pesticides. Donc moi, je leur dis
13:37oui, harmonisons, mais harmonisons vers le haut.
13:39De la même manière qu'il nous faut aujourd'hui
13:41harmoniser les salaires vers le haut.
13:43On a besoin, non pas de laisser tomber
13:45les normes sociales et environnementales, mais au contraire,
13:47d'aller vers plus d'ambition, et ça nécessite
13:49de l'accompagnement. Parce que qu'est-ce qu'ils nous ont dit, les paysans ?
13:51En France, il y a un sondage qui dit que
13:5385% des paysannes et des paysans
13:55veulent la transition écologique.
13:57Mais ils n'ont pas les moyens.
13:59Ils nous disent, en fait, on arrive à la fin de l'année, à la fin du mois,
14:01non seulement on n'y voit pas clair sur nos revenus,
14:03mais en plus, on n'a pas les moyens.
14:05Là, on a la gorge serrée par le mur
14:07de la dette, et donc on a besoin de les accompagner.
14:09Moi, ce que je veux, c'est un plan
14:11d'accompagnement de 45 milliards d'euros par an,
14:13public, au niveau européen, bien sûr,
14:15pour pouvoir à la fois les aider à acheter de nouveaux tracteurs,
14:17à changer d'entrepôt, à changer de molde LV,
14:19à former...
14:21Si on arrête tel ou tel pesticide
14:23dans l'usage
14:25aujourd'hui en France,
14:27si on n'a pas de substitut, on fait comment ?
14:29Alors déjà, il y en a pour lesquels
14:31il y a des substituts.
14:33Il y a des pesticides pour lesquels il y a des substituts.
14:35Très rapidement, s'il vous plaît.
14:37Il y en a pour lesquels on n'en a pas, mais là, il faut les accompagner.
14:39Il faut les accompagner.
14:41Et il y a des pesticides qu'on doit interdire maintenant.
14:43J'ai parlé du glyphosate. Ça aurait dû être interdit en décembre prochain.
14:45On s'est beaucoup battu pour. On a perdu.
14:47Mais en fait, c'est nécessaire.
14:49Et il y a d'autres produits,
14:51je pense par exemple à la cerise,
14:53pour lesquels il faut prendre quelques mois,
14:55mais si on n'affiche pas un objectif clair et lisible,
14:57c'est la même chose dans l'automobile, en fait, on n'en sortira jamais.
14:59On va passer aux questions
15:01du public, si vous le permettez.
15:03On va passer à la question de Mathis,
15:05qui est lycéen de l'académie de Versailles,
15:07académique de la ville lycéenne.
15:09Mathis.
15:11Dès qu'on a le micro, vous pourrez y aller.
15:13Alors, bonjour.
15:15Du coup, vous avez mentionné très brièvement
15:17l'automobile, mais du coup,
15:19je me demandais, quelles mesures
15:21comptez-vous prendre pour faciliter
15:23l'accès aux véhicules électriques ?
15:25Pardon.
15:27Merci Mathis.
15:29C'est une question importante,
15:31parce que c'est celle de l'accessibilité de tout.
15:33Alors d'abord, l'Union européenne a pris une décision
15:35qui est celle d'interdire la vente
15:37de véhicules neufs thermiques
15:39en 2035. Ça veut dire
15:41qu'on pourra toujours acheter des voitures thermiques d'occasion
15:43et que
15:45vos parents n'auront pas à se débarrasser
15:47de leur voiture si jamais ils l'ont encore.
15:49Ça, c'est la première chose. La deuxième, c'est qu'il faut
15:51faire baisser les prix. On a besoin d'un choc
15:53industriel sur les prix. Pour ça, on a besoin de prévenir
15:55l'automobile. Et d'ailleurs, l'industrie automobile
15:57dit exactement sur le sujet la même chose que
15:59les écologistes. Ça peut surprendre, mais ils disent en fait
16:01qu'on a besoin d'y voir clair, parce que ça nous permet d'investir
16:03et dans 10 ans, en 2035,
16:05d'avoir fait chuter le prix de la voiture. Pour vous donner
16:07un exemple, en Chine, un certain nombre de voitures
16:09électriques coûtent 20 à 30% moins cher
16:11que des voitures thermiques. Donc on peut faire baisser
16:13le prix. La troisième chose, c'est qu'il faut que ces voitures
16:15soient durables. Aujourd'hui, on a des pratiques
16:17des producteurs d'automobiles
16:19qui sont les mêmes que ce qu'on avait vu avec les smartphones,
16:21etc., et où ils font des pièces uniques
16:23qui sont quasiment pas remplaçables.
16:25Or, on a besoin d'avancer dans la
16:27direction de la réparation, de la durabilité
16:29des voitures. C'est en tout cas
16:31ce qu'on va faire avec les écolos
16:33pendant la prochaine mandature. On va passer
16:35la parole à Julie, qui est stagiaire de
16:37l'agence Erasmus.
16:39Bonjour, madame Toussaint.
16:41J'aimerais avoir
16:43votre avis sur la politique migratoire
16:45actuelle de l'Union européenne
16:47et, selon vous,
16:49le pacte asile-immigration
16:51en fit-il trop ou pas assez ?
16:53Merci beaucoup, Julie.
16:55C'est une question longue et complexe.
16:57Le pacte asile-immigration, c'est beaucoup de textes.
16:59J'ai pas le temps.
17:01L'Union européenne, sa politique migratoire,
17:03aujourd'hui, elle n'est pas satisfaisante. On a des dizaines
17:05de milliers de personnes qui perdent la vie dans la Méditerranée,
17:07dans la Manche, à la frontière franco-italienne
17:09et j'en passe. On a plus de murs aujourd'hui
17:11qu'on en avait en 1989.
17:13Et donc, la façon dont l'Union européenne
17:15bafoue ses propres valeurs,
17:17en laissant mourir ces personnes
17:19en mer, est absolument inacceptable.
17:21Dans le pacte asile-migration, il y a d'autres dispositions
17:23qui sont extrêmement inquiétantes.
17:25Ce pacte, il permettra de détenir des enfants
17:27à leur entrée sur le territoire, des enfants.
17:29Ça va à l'encontre de toutes les recommandations
17:31des conventions internationales
17:33et des médecins qui s'occupent des enfants.
17:35Donc, il faut faire autrement. Il faut des voies d'asile
17:37sur-illégales, par exemple, pour que les femmes d'Afghanistan
17:39puissent rejoindre
17:41des endroits où elles peuvent demander le droit d'asile
17:43sans risquer leur vie.
17:45On a besoin de politiques d'intégration, parce qu'on a vu
17:47que quand on a activé ce dispositif pour les Ukrainiennes
17:49et les Ukrainiens, en fait, ça a marché.
17:51D'ailleurs, un grand nombre d'entre eux sont repartis
17:53chez eux dès que ça a été possible.
17:55Et puis, il faut aussi changer
17:57notre politique étrangère. On a aujourd'hui
17:59une politique de pêche qui pille, par exemple,
18:01les eaux du Sénégal.
18:03On a le réchauffement climatique
18:05qui provoque des morts partout.
18:07On voit en Inde, il fait plus de 52 degrés.
18:09On a des assesseurs des élections qui se sont tenues hier
18:11qui sont morts de canicule.
18:13Donc, on a aussi besoin d'agir
18:15sur les causes des migrations.
18:17Merci beaucoup, Marie Toussaint, députée européenne
18:19depuis 2019. Merci d'avoir répondu
18:21à nos questions. C'est votre première campagne
18:23que tête de liste. Merci d'avoir été avec nous.

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