• il y a 5 mois
Toute la matinée, douze têtes de liste ou leurs représentants se succèdent sur le plateau de "Demain l'Europe", à suivre en direct sur le canal 27 de la TNT, sur le site et l'antenne radio de franceinfo. Un événement qui se prolonge dans Le Talk de franceinfo, sur Twitch, avec les candidats qui répondent en direct aux questions posées par les internautes.

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Transcription
00:00 Une historique des européens, Nathalie Hartaud, sa première campagne, c'était il y a 15 ans, en 2009, celle-ci est donc sa quatrième campagne.
00:09 Bonjour Nathalie Hartaud, installez-vous, je vous en prie. Bonjour à tous.
00:12 Bonjour Nathalie Hartaud.
00:13 Nicolas, Thalia, c'est à vous.
00:16 Il y a beaucoup d'économies dans vos propositions, dans celles de lutte ouvrière, mais on a parfois du mal à suivre.
00:21 En matière de commerce, vous dites que vous êtes contre le libre-échange parce que ça profite à la bourgeoisie, si vous cliquez.
00:28 Vous êtes en même temps contre le protectionnisme parce que, pour la même raison, ça profiterait à la bourgeoisie.
00:34 Alors du coup, on ne comprend pas bien, les frontières pour les produits étrangers, il faut les laisser ouvertes ou il faut les fermer ?
00:40 Écoutez, c'est pourtant très simple. Très simple. Nous sommes contre, en effet, cette société, cette organisation capitaliste de l'économie,
00:49 qu'elle se fasse à la sauce protectionniste ou à la sauce libre-échange.
00:55 Parce que c'est toujours, finalement, le grand capital qui domine. C'est toujours les financiers, c'est toujours ces grands groupes capitalistes qui dominent.
01:03 Et ils dominent en fonction de quoi ? En fonction de quoi prennent-ils leurs décisions ? Leurs profits, leurs dividendes, leurs cours boursiers.
01:12 Voilà. Et ils ne respectent rien, ni les hommes, ni la nature. C'est « je fais mon fric, après moi le déluge ».
01:18 Donc, si vous voulez, pour nous, c'est une fausse question de dire « protectionnisme, libre-échange ».
01:23 D'ailleurs, tout le monde peut le constater, il y a les deux en même temps, en réalité. Les deux en même temps.
01:27 Et je tiens aussi à dire, parce que oui, c'est une campagne où il y a beaucoup, beaucoup de... Enfin, le protectionnisme fait son grand retour, en réalité.
01:35 Pour tous les candidats, tous, ils le défendent tous, le protectionnisme. Mais moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que le protectionnisme,
01:42 ce n'est pas la fin de la guerre économique et commerciale. C'est sa continuation et c'est même son aggravation.
01:48 La dernière fois qu'il y a eu une poussière de fièvre protectionniste, c'était dans les années 30, et cela a conduit à la Seconde Guerre mondiale.
01:55 – Nathalie Arthaud, on a bien lu votre programme. Vous dites quand même qu'on ne peut pas tout faire tout seul.
01:58 Je vous cite « il est complètement absurde d'imaginer la France produire seule sa nourriture, ses médicaments,
02:04 et pourquoi pas son pétrole ou son uranium. Donc, il faut bien faire du commerce avec les autres ».
02:10 – Mais oui, je suis absolument pour les échanges internationaux. Je pense que, en effet, c'est une escroquerie
02:17 de dire « on va tout produire français ». On ne peut même pas imaginer un système agricole purement franco-français.
02:27 Ce n'est même pas possible. Parce qu'en réalité, les introns, les tracteurs, les satellites avec lesquels ils travaillent,
02:33 nécessitent des échanges internationaux. Donc, précisément, nous nous disons que ce sont des balivernes.
02:40 Nous sommes, nous, pour les échanges internationaux, mais pas pour qu'ils soient dominés par des rabasses,
02:46 par des gens qui ne cherchent qu'à faire leur profit. Nous sommes, oui, nous, les seuls internationalistes,
02:51 en fait, dans cette campagne. C'est-à-dire que nous pensons que notre sort, le sort de toute l'humanité,
02:56 est lié à l'échelle internationale, que personne, aucun pays ne pourra s'en sortir tout seul.
03:03 Soit on règle nos problèmes ensemble, soit nous périrons tous, en réalité. Donc, oui, il faut des échanges internationaux,
03:09 mais il faut une coopération. Il faut arrêter avec cette politique de pillage, de domination,
03:15 où finalement, toute l'économie mondiale, j'ai envie de dire, est aspirée.
03:20 - Mais justement, Nathalie Arthaud... - Les richesses sont aspirées à un pôle de la société,
03:25 dans les mains de quelques privilégiés qui sont des multimilliardaires.
03:28 - On va revenir sur les riches, parce que ça fait partie aussi de votre programme, mais on est dans un monde globalisé.
03:35 - C'est précisément ce que je viens de vous dire. - Il y a la mondialisation. Donc, vous n'êtes pas, dans votre programme,
03:38 vous, à votre échelle, dans un monde de bisounours. Quand vous voyez le monde autour de vous,
03:44 vous ne vous proposez pas un truc qui est, pardon de le dire aussi franchement, et vous allez me répondre,
03:47 à côté de la plaque, par rapport à l'époque ? - Vous savez, aujourd'hui, et je crois que ça fait partie de la gravité de la situation,
03:55 c'est qu'il y a maintenant le retour des guerres. L'armée européenne, c'est un sujet de ces élections-là.
04:04 - Ce que proposent les écologistes. - La guerre en Ukraine, c'est un sujet de ces élections. Pourquoi ?
04:09 Parce qu'aujourd'hui, on a une guerre économique qui est féroce. Aujourd'hui, on a effectivement des puissances,
04:15 des grandes puissances et des puissances impérialistes qui sont extrêmement agressives. Et tout cela, cela débouche sur des guerres,
04:21 comme par exemple la guerre en Ukraine. Cela débouche sur le fait que les deux géants qui dominent le monde aujourd'hui,
04:26 les États-Unis et la Chine, sont en train de fabriquer et d'accumuler un arsenal incroyable. Pourquoi ? Pour se faire la guerre.
04:34 Donc moi, ce que je vois, c'est qu'en effet, il y a cette mondialisation, mais je dirais cette guerre économique mondiale,
04:41 cette guerre économique mondiale qui nous menace, et je le dis aux jeunes qui sont ici dans cette salle, à une troisième guerre mondiale.
04:49 Donc moi, ce que je dénonce, ce n'est pas le fait de devoir échanger, ce n'est pas le fait qu'on organise l'économie à l'échelle mondiale.
04:57 Je pense que cela, y compris ce qu'il y a, c'est une source de progrès. Ce que je dénonce, c'est qu'en effet, cette mondialisation,
05:05 elle soit sous la coupe de grands groupes capitalistes, sous la coupe de milliardaires qui mettent la planète en coupe réglée.
05:15 C'est ça le problème.
05:16 Mais on a quand même l'impression que vous voulez changer la mentalité du monde.
05:19 Oui, nous sommes révolutionnaires. Je vous le confirme. Nous sommes révolutionnaires et nous pensons qu'il faut absolument,
05:26 absolument rompre avec cette logique capitaliste. Voilà.
05:31 Tous les problèmes, vous savez, moi, ce qui me frappe, c'est que tous les problèmes auxquels l'humanité est confrontée,
05:37 le sous-développement, le problème de la crise climatique, le problème de la crise économique,
05:43 il n'y en a pas un qui peut être résolu à l'échelle nationale, pas un seul.
05:48 Tout cela, ce sont des défis que nous ne pourrons résoudre qu'à l'échelle internationale.
05:52 Mais tant qu'il y a en effet toutes ces rivalités, tant qu'il y a en effet toutes ces guerres,
05:57 eh bien cela rend les choses impossibles. Mais pour moi, oui, c'est le seul avenir pour l'humanité.
06:01 Mais l'avenir pour l'humanité, ça va être que ceux qui subissent cette situation, eh bien ils se révoltent,
06:06 qu'ils se révoltent, que tous les travailleurs qui font tourner la société, qui savent la faire tourner,
06:11 eh bien qu'ils disent, finalement, c'est à nous de diriger, c'est à nous de remettre la société sur ses pieds,
06:15 pour qu'enfin l'économie, elle serve à développer et à subvenir aux besoins de tous,
06:21 et non pas à enrichir une poignée de quelques privilégiés qui, voilà,
06:26 ils sont en train de se payer des bunkers, ils sont en train de se payer pour essayer d'échapper à une éventuelle guerre nucléaire,
06:31 mais franchement, c'est ça l'avenir de l'humanité ?
06:33 - Parlons-en, vous venez de le répéter, ce sont les ultra-riches que vous ciblez, c'est ça votre problème.
06:38 - Les capitalistes, précisément. - Les patrons.
06:41 - Tout à l'heure, Valérie Raillet, la candidate Renaissance, nous a expliqué qu'elle était pour une taxation des milliardaires à travers le monde,
06:47 avec la mise en place d'un impôt minimal au niveau mondial. Donc c'est une proposition qui va dans le bon sens.
06:54 - Alors, vous savez, récemment, on a eu le bilan de la taxation des super-profits sur les pétroliers.
07:02 Alors, cette taxation, donc, elle a été imposée en 2023.
07:07 Selon un institut politique, elle devait rapporter quelques 3 milliards.
07:11 Le gouvernement, lui, il avait quand même été plus, comment dire,
07:14 bon, il s'était quand même un peu moins engagé, il avait dit "ça va nous rapporter 200 millions".
07:19 Vous savez combien ça a rapporté ? 69 millions. C'est-à-dire rien. Rien de chez rien.
07:25 Pourquoi ? Parce que c'est bien beau de dire "on va taxer les super-profits, etc., leur mettre une petite taxe exceptionnelle, etc."
07:33 Et puis après, il y a les négociations. Et les négociations, c'est quoi ?
07:36 Eh bien, c'est qu'on raisonne à l'échelle du groupe, on ne comptabilise pas les micmacs qu'il y a,
07:42 le circuit financier dans le groupe entre les filiales, etc. Et au bout du compte, la taxe, elle donne plus rien.
07:48 Et l'argent qu'on n'a pas pris sur Total, eh bien le gouvernement, il va le prendre sur les chômeurs.
07:52 Sur les chômeurs, sur des gens qui sont déjà en galère, sur des gens qui n'arrivent déjà pas à vivre.
07:57 C'est ça, la société. Et c'est la politique de Madame Meillet.
08:00 - Est-ce que dans le monde réel, ça ne marche pas ?
08:03 - Mais dans le monde réel, cette société, elle ne marche que pour les plus riches.
08:06 Dans le monde réel, aujourd'hui, il y a des femmes et des hommes qui travaillent, qui triment dur,
08:10 qui ont du mal à se nourrir, qui doivent calculer chaque euro, qui ont la peur au ventre.
08:15 La peur au ventre que le RER ne fonctionne pas, que la voiture, elle tombe en panne.
08:22 - Une fois que vous l'avez dit, ce qu'on se tâle, tout le monde est au courant.
08:24 - Non, mais je tiens à le dire, cette société, elle ne marche pas.
08:27 Elle marche aujourd'hui pour les Gazaouis qui sont sous les bombes.
08:30 Elle marche aujourd'hui pour les Congolais qui sont pris dans des guerres depuis déjà des dizaines d'années.
08:35 Elle ne marche pas, cette société.
08:37 - Une fois qu'on a fait un coup de gueule, Nathalie Arthaud, comment on remet de l'ordre là-dedans ?
08:43 Comment on met plus de justice ?
08:44 Là, on vous a donné un exemple, la taxation des ultra-riches au niveau mondial,
08:49 avec un impôt minimal, vous dites non, ça ne marche pas.
08:51 Donc vous, vous donnez quoi comme solution ?
08:53 - Eh bien moi, oui, je dis qu'il faut les empêcher de nuire.
08:56 Il ne s'agit pas seulement de faire une petite taxation par-ci ou par-là.
09:00 Il faut leur enlever leur pouvoir, leur pouvoir de décider,
09:03 de décider effectivement de ce qui va être produit,
09:06 de où on va aller chercher les matières premières, où ils vont aller piller en fait.
09:10 - Donc on est les patrons à la place du patron, c'est ça ?
09:14 - Oui, exactement. Moi, je suis communiste,
09:16 c'est-à-dire je pense qu'il faudrait que la société et les grands moyens de production,
09:19 ils soient gérés de façon collective par l'ensemble du monde du travail,
09:23 par les consommateurs, par la population, par nous tous.
09:27 - Et donc à chaque fois, tout le monde se réunit pour chaque décision qui concerne chaque commune ?
09:31 - Vous savez, par exemple, un groupe comme Stellantis,
09:34 c'est quelque chose comme 270 000 salariés à l'échelle du monde.
09:37 Et en comptant les sous-traitants, c'est sans doute des centaines de milliers de femmes et d'hommes.
09:42 Le groupe Stellantis, la fusion entre Peugeot et Fiat,
09:44 je le précise pour ceux qui ne le savent pas,
09:48 et le conseil d'administration, c'est 12, 12 personnes.
09:52 - Et il y a des salariés actionnaires.
09:56 - Ils décident de quoi ?
09:57 - Et vous croyez que...
09:58 - Ils sont actionnaires, c'est pas du partage de la valeur.
10:00 - Mais c'est une blague, même les chiffres le montrent.
10:05 Les chiffres le montrent, c'est que l'actionnariat salarié,
10:09 mais c'est rien, ça ne représente rien.
10:11 - Mais vous le dites vous-même, le groupe Stellantis, Nathalie Arthaud, vous le dites vous-même.
10:14 - Donc, en fait, moi, logique...
10:15 - Est-ce que je peux remplacer "le groupe Stellantis, vous le dites vous-même",
10:19 c'est-à-dire créer des centaines de milliers d'emplois ?
10:21 Est-ce que c'est pas ça aussi le but d'un patron ?
10:24 - Eh bien, moi, ce que je pense, c'est que les centaines de milliers de travailleurs,
10:27 d'ouvriers, de manutentionnaires, de caristes, de techniciens,
10:32 qui en effet travaillent et ils ont un avis.
10:36 Ils ont un avis sur la voiture qu'il faudrait fabriquer,
10:38 sur comment on pourrait trouver les composants,
10:42 sur comment on pourrait organiser cela.
10:44 Ils ont leur mot à dire, ils devraient avoir leur mot à dire.
10:48 La réalité, c'est qu'on n'a jamais notre mot à dire,
10:50 y compris quand on fait le boulot, y compris quand on règle les problèmes.
10:53 C'est vrai pour tout, c'est vrai dans les hôpitaux,
10:56 c'est vrai dans l'éducation, c'est vrai absolument pour tout.
11:00 Et moi, je trouve pas normal qu'en effet, ce soit une douzaine de représentants,
11:05 de grands actionnaires, qui décident, si vous voulez,
11:08 pour l'avenir d'un groupe, et pas seulement d'un groupe en fait,
11:11 parce que tous ces grands actionnaires,
11:14 ils prennent des décisions qui engagent l'humanité tout entière pour des décennies.
11:21 C'est comme Pouyanné, le PDG de Total.
11:23 Le PDG de Total, il dit "écoutez, vous faites vos résolutions,
11:27 vous dites tout ce que vous voulez, moi je continue de fourrer".
11:32 Je continue de fourrer parce que le marché il est là,
11:35 parce qu'il y a du fric à faire.
11:37 Il dit parce qu'il y a des besoins.
11:39 On peut faire des super plans, y compris au Parlement européen,
11:42 y compris dans les conférences, dans les COP,
11:46 il peut y avoir des super plans, et moi je respecte
11:49 tous les écologistes qui réfléchissent à ça et qui ont des solutions.
11:52 Mais en réalité, ces grands capitalistes, ils n'en ont rien à faire.
11:57 Eux, ils ont leur propre plan.
11:59 – Je suis sûre que c'est une question politique, Nathalie Hartaud.
12:01 On a entendu votre positionnement, vous vous êtes déjà présentée
12:03 à une quinzaine d'élections vous-même, en tant que tête de liste.
12:05 Votre meilleur score, c'est 3% au municipal en 2020 à Pantin.
12:11 Où est-ce que vous allez chercher votre détermination
12:13 malgré vos scores successifs ?
12:15 – Non mais moi, mon meilleur score, c'est plusieurs millions de femmes
12:20 et d'hommes dans la rue, en manifestation, en révolte,
12:23 qui disent "ce n'est pas normal".
12:26 On n'a pas, nous, les travailleurs, les petites gens,
12:31 à subir et à se sacrifier pour cette société.
12:33 C'est ça mon meilleur score.
12:35 Les élections, c'est un moment où on doit réfléchir
12:39 à ce qui se passe dans la société, où on doit prendre position,
12:42 où on doit défendre des perspectives.
12:45 Ça ne sert qu'à ça, voilà, ça ne sert qu'à ça.
12:48 Les élections, elles n'ont jamais permis de changer les choses.
12:51 Et y compris pour le sort des opprimés, vous savez,
12:54 que ce soit pour le sort des exploités, des travailleurs,
12:56 que ce soit pour le sort des peuples colonisés,
13:00 ce ne sont pas par des élections que leur émancipation est arrivée.
13:04 Ce ne sont jamais par des élections.
13:06 – Et vous passez quand même par les élections,
13:08 enfin vous vous présentez quand même aux européennes à chaque fois.
13:10 – Mais pourquoi n'aurais-je pas le droit de m'exprimer ?
13:16 Oui, moi je suis révolutionnaire,
13:17 et je dis que les choses ne changeront pas par les élections,
13:20 qu'elles changeront par des révoltes massives des peuples,
13:23 d'ici, de ceux partout dans le monde qui sont aujourd'hui
13:26 soumis à la misère, soumis aux guerres, etc.
13:29 Et bien, j'utilise les élections pour le dire,
13:32 mais je ne dirai pas de mensonges aux uns ou aux autres.
13:35 Et tous les jeunes qui sont ici, qui s'interrogent,
13:38 mais enfin, toutes ces belles promesses que vous avez entendues
13:40 là depuis 9h du matin, pourquoi depuis 75 ans
13:44 que l'Union, que la construction européenne est en cours,
13:47 pourquoi il n'y a rien de fait ?
13:48 – Justement, ces jeunes, je vais vous poser des questions.
13:51 En cas du lycée professionnel,
13:53 Jean Massé, Choisis le roi dans le Val-de-Marne,
13:55 a une question pour vous Nathalie Arthaud.
13:56 – Merci, bonjour.
13:59 Croyez-vous vraiment que les mesures de votre programme
14:01 amélioreront nos vies quotidiennes ?
14:04 – Merci pour cette question.
14:06 Je pense surtout que ce que nous défendons sont des objectifs.
14:13 Par exemple, il y a deux objectifs auxquels nous tenons beaucoup,
14:16 c'est évidemment l'augmentation des salaires
14:17 et leur indexation sur les prix,
14:19 c'est-à-dire que s'il y a 20% de plus sur les prix alimentaires,
14:21 et bien les salaires doivent augmenter de 20% de plus.
14:23 Parce que sinon quoi ?
14:24 Sinon, les familles populaires, elles se privent.
14:27 Elles se privent.
14:29 Et ça, ce n'est pas normal.
14:30 Dans une société où il y a autant de richesses, ce n'est pas normal.
14:33 Donc c'est l'augmentation des salaires, l'indexation.
14:36 Et le deuxième objectif, c'est la transparence.
14:40 La transparence sur les comptes justement de ces grandes entreprises.
14:43 C'est qu'on aille voir ce qui se passe.
14:45 Et là, on verrait si on pouvait mettre notre nez dans leur comptabilité,
14:49 mais là on verrait comment ils ont augmenté leurs marges,
14:51 comment ils ont fait flamber les prix.
14:53 Pourquoi ? Pour les sinecures de quelques-uns.
14:55 Voilà, on verrait comment ils produisent.
14:57 On verrait qu'ils produisent en s'assayant justement
14:59 sur la préservation de l'environnement,
15:01 qu'ils n'en ont rien à faire.
15:03 Donc pour nous, ce sont des objectifs,
15:05 mais des objectifs de lutte.
15:07 Et quand les travailleurs entreront dans ce bras de fer
15:10 et qu'ils iront dans cette direction-là,
15:13 eh bien oui, ils se rendront compte
15:15 que cette classe capitaliste aujourd'hui,
15:17 eh bien elle porte la responsabilité,
15:20 la responsabilité des inégalités effroyables.
15:23 On n'a toujours pas compris ce que ça change dans la vie quotidienne des jeunes.
15:27 Qu'est-ce que ça change ?
15:27 Pardon ?
15:28 Dans la vie quotidienne des jeunes,
15:29 on a compris que le patron faisait mal les choses,
15:31 mais on n'a pas compris ce que ça allait changer.
15:33 Mais moi, je leur dis aux jeunes,
15:34 c'est à vous de changer la société.
15:38 Ne croyez pas un sauveur suprême.
15:40 Ne croyez pas que tout ça, ça va venir du Parlement européen.
15:43 Non, les plus grands progrès pour les opprimés,
15:46 pour les pauvres, pour les femmes, ils sont venus d'où ?
15:48 Ils sont venus de la mobilisation de la jeunesse,
15:51 de la mobilisation de la jeunesse,
15:53 de leur aspiration à la liberté,
15:56 à l'émancipation, à l'égalité, à la justice.
15:59 C'est venu de là.
16:01 Voilà, donc je leur dis,
16:02 ben oui, laissez-vous guider par votre cœur
16:05 et surtout, ayez confiance en vous.
16:07 Ayez confiance en vous,
16:09 ayez confiance en votre classe,
16:12 c'est-à-dire la classe des travailleurs,
16:13 de ceux qui font le boulot, qui savent le faire.
16:16 Oui, nous pouvons changer cette société.
16:18 On n'est pas condamnés éternellement à la société capitaliste.
16:21 Le message est passé, c'est au tour de Martin,
16:23 lycéen de l'Académie de Versailles,
16:24 allié au Conseil académique de la ville lycéenne,
16:26 de poser sa question.
16:29 Bonjour, madame Arthaud.
16:31 Moi, je me demandais,
16:33 puisque vous êtes révolutionnaire,
16:35 c'est ce que vous dites,
16:36 en fait, à quoi ça ressemblerait une Europe
16:38 après cette révolution ?
16:39 À des États-Unis d'Europe, comme Victor Hugo ?
16:41 Oui, exactement.
16:43 Les États-Unis socialistes d'Europe.
16:46 Ça serait, oui, une Europe réellement unie
16:49 et sans frontières.
16:50 Ça serait une Europe sans ces murs,
16:52 sans ces barbelés, sans ce nationalisme,
16:55 sans ce racisme,
16:56 mais ça serait une Europe ouverte.
16:58 Une Europe ouverte sur le reste du monde,
17:00 et en particulier sur le continent africain,
17:02 avec lequel l'Europe a tellement de liens.
17:05 Ça serait une Europe de coopération.
17:08 Mais ça serait, en effet, une Europe dirigée
17:10 par des femmes et des hommes qui exploitent personne,
17:13 par l'ensemble du monde du travail.
17:15 Et là, oui, on pourrait aller vers une coopération
17:17 et cette Europe-là, que nous appelons de nos voeux.
17:20 Moi, je suis communiste, je suis révolutionnaire,
17:23 et moi, j'ose dire que c'est possible
17:26 d'imaginer qu'un jour,
17:29 les 7 milliards d'êtres humains qui peuplent cette planète
17:32 disent "mon pays, c'est la Terre,
17:35 et ma patrie, c'est l'humanité".
17:37 Donc oui, je suis pour les États-Unis socialistes d'Europe
17:40 et même pour les États-Unis socialistes du monde.
17:41 Merci beaucoup, Nathalie Hartaut,
17:43 qui n'a rien perdu de sa verve.
17:44 Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.

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