Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00 Et d'abord, toujours un plaisir de la recevoir dans le studio d'Europe 1. Bonjour Catherine Ney.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Le scrutin n'a lieu que dans 9 mois, mais cette semaine a été un petit peu le coup d'envoi de la campagne des élections européennes.
00:11 Alors on a appris que Jordane Bardella conduirait la liste du Rassemblement national.
00:15 Quatre jours plus tard, c'est Éric Zemmour qui intronisait Marion Maréchal comme tête de liste de reconquête.
00:21 On attend la confirmation de François Bellamy pour les Républicains.
00:24 Trois nuances de droite, Catherine.
00:26 Oui, oui, oui, oui. D'abord, pardon, Jordane Bardella, où est la surprise ? Qui d'autre que lui ?
00:33 En 2019, il conduisait déjà la liste, il avait 22 ans, il était arrivé premier devant la liste macroniste,
00:41 il a eu 23 élus, c'était une performance. Donc il repart au combat, mais cette fois,
00:46 auréolé de sondage flatteur, puisqu'il est la troisième personnalité politique des Français,
00:51 préféré des Français, sa personnalité, sa façon de s'exprimer, son savoir-faire,
00:55 son savoir se tenir aussi sont sûrement un gros plus pour son parti.
01:00 Il est incontournable. Invité à la grande nuit de Saint-Denis, où il a déclaré que sa participation
01:05 l'incluait de fait dans l'arc républicain, eh bien tous les commentateurs ont fait de lui
01:10 l'autre gagnant de la soirée avec le président Macron, qui d'ailleurs était très aimable avec lui.
01:14 Mais alors, s'il améliore son score, s'il gagne encore plus d'élus, vous voyez ce qu'on dira demain.
01:19 Ah ben peut-être, en marge pour la présidentielle. Donc il pourrait donner des soucis à Marine Le Pen.
01:24 Alors, autre phrase entendu, enfin lue cette semaine dans les pages du Figaro, attribuée à Marion Maréchal,
01:30 elle dit "c'est mon vrai retour, Catherine".
01:32 Oui, en 2017, vous vous souvenez, à la surprise de tout le monde, elle avait démissionné de tous ses mandats,
01:36 députée du Vaucluse, conseillère régionale, elle quittait le Front National,
01:40 elle répudiait même son patronyme, ne m'appelait plus Le Pen, c'était la rupture avec sa tante,
01:46 elle n'était plus d'accord sur sa ligne et ne supportait surtout plus l'emprise toxique de Florian Filippo sur elle.
01:53 Et aux dernières présidentielles, elle a soutenu la candidature Zemmour, affront impardonnable,
01:59 sa mère Yann prenait sa défense, l'autre soeur Marie-Caroline, comme Pierrette Lamère, soutenait Marine.
02:06 "Les femmes Le Pen sont des violentes", disait Jean-Marie Le Pen, il faut dire qu'elles ont de qui tenir.
02:11 Mais voilà, on peut se réconcilier aussi, comme cet été, autour du patriarche dont la santé est chancelante.
02:17 Alors Éric Zemmour, lui, compte sur Marion Maréchal pour rebondir politiquement,
02:20 il lui a donné sa feuille de route, toujours dans les colonnes du Figaro, sa priorité, la lutte contre l'immigration, sans surprise.
02:26 - Oui, alors elle part avec un bagage mince, dans le fond le sien, celui d'Éric Zemmour, à la présidentielle, 7,3%,
02:34 qui permettrait, si elle ne l'améliore pas, d'avoir 6 ou 7 députés, pas plus, pas de quoi rouler les mécaniques.
02:41 Mon verre n'est pas grand, mais je bois dans mon verre, mais elle ambitionne de faire mieux,
02:45 et si jamais elle fait mieux, vous voyez ce qu'on dira aussi.
02:47 Bon, enfin, elle compte sur son talent, son charisme, mais il lui arrivait d'être un peu sèche, un peu pain-bêche,
02:53 mais là, maintenant, son discours est celui d'une jeune mère épanouie qui veut protéger ses filles,
02:58 une épouse heureuse, son mari est l'italien Vincenzo Soffo, député européen, élu dans les Pouilles et très proche de Giorgia Meloni.
03:06 Sa ligne politique la différencie de Bardella, parce qu'elle incarne une ligne de droite conservatrice et libérale économiquement.
03:14 Donc on attend avec gourmandise le face-à-face entre l'héritier du marinisme, Jordane Bardella,
03:19 et elle, qui tout de même est toujours la nièce, est toujours regardée comme telle, mais plus que des nuances les sépare.
03:25 Mais Jordane Bardella affirme déjà que ça l'arrange pour mieux pouvoir draguer, dit-il, la droite sociale,
03:30 et vous savez qu'on est peu libéral en France.
03:33 – En tout cas, ce duo annoncé, Bardella-Maréchal, ça n'est pas une bonne nouvelle pour les Républicains.
03:37 – Oui, parce que François-Xavier Bellamy devrait être à nouveau la tête de l'IS,
03:41 il y a six ans, avec 8,48% du suffrage, il recueillait le plus mauvais score jamais atteint par le parti,
03:48 huit élus, c'était la Bérezina.
03:50 Bon, à la dernière présidentielle, il avait parrainé Éric Zemmour, mais là encore, mais qui d'autre que lui ?
03:56 Alors que, idéologiquement, là il est, pour la campagne, presque un frère jumeau de Marion Maréchal.
04:01 Certains disent même qu'il aurait dû être sur sa liste.
04:04 Donc voyez, pour les électeurs de droite, l'offre sera entre sept étranges ménages à trois, difficile.
04:11 – Merci beaucoup Catherine, et tiens pour rebondir sur ce que vous disiez,
04:14 un discret du Parisien ce matin, qui révèle que lors du séminaire gouvernemental organisé à l'Élysée,
04:18 Emmanuel Macron a eu cette phrase,
04:20 "il faut reconnaître le résultat du vote, les forces républicaines sont celles que les Français ont choisis,
04:26 il ne faut pas les boycotter mais les affronter les yeux dans les yeux".
04:29 Autrement dit, on a quand même l'impression que Emmanuel Macron est en train de faire volte-face
04:33 par rapport à sa doctrine de l'arc républicain, dont ne faisait pas partie jusque-là,
04:38 la France insoumise d'un côté, le Rassemblement national et Reconquête de l'autre.
04:41 Ça c'est très très intéressant.
04:43 – Ce sont les grands changements du prochain jour.
04:46 – Les lignes bougent, merci beaucoup Catherine Ney, on vous retrouve avec plaisir la semaine prochaine.
04:50 8h42 sur Europe 1, restez avec nous.
04:53 Eugénie Bastier vient de faire son entrée dans le studio d'Europe 1,
04:56 elle va nous parler du Puy du Fou ce matin, la revue de presse d'Olivier Delagarde arrive également.
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