Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00 - Bonjour Catherine. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:04 - J'attendais une petite virgule pour vous annoncer ma chère Catherine.
00:08 Ravi de vous retrouver en cette nouvelle saison Catherine.
00:12 Début août, Emmanuel Macron a annoncé une initiative politique d'ampleur,
00:16 histoire de contourner la fatidique absence de majorité absolue.
00:20 Qu'allait-il donc inventer Catherine, pour reprendre la main ?
00:23 - Oui, d'un deux, parce qu'il y a un an il a inventé le Conseil national de la refondation, un flop.
00:29 Suivi de la consultation pour la réforme des retraites, rejetée par les Français, autre flop,
00:34 puisque les Français n'en voulaient pas.
00:36 Après le vote, grâce au 49-3, il y a eu en avril sa promesse des 100 jours d'apaisement,
00:43 hélas autre flop, car clôturé par des nuits d'émeutes et de pillages sur tout le territoire suite à la mort de Naël.
00:49 - Qu'est-ce qu'il pouvait donc inventer ?
00:51 - Assurément de l'inédit, voilà.
00:54 Car il a invité tous les chefs de partis représentés au Parlement à venir débattre à la maison de l'éducation de la Légion d'honneur à Saint-Denis.
01:02 Voyez le cumul des symboles.
01:04 Le miracle est que tous soient venus en acceptant de se plier à cette mise en scène qui au fond les gonflait d'importance.
01:10 Portables confisqués, communications brouillées, comme dans les grands rendez-vous diplomatiques stratégiques.
01:16 Il y avait juste le président, la première ministre, pas de ministre, pas de collaborateur, une belle promesse de confidentialité.
01:21 - Alors au menu des discussions, on l'a vu, tous les sujets étaient sur la table, de l'organisation territoriale à la réforme institutionnelle, le faire nation, enfin bref le social, il y avait de tout.
01:31 - Oui mais Emmanuel Macron a eu l'astuce de commencer par l'international, la guerre en Ukraine, les putsch en Afrique, les relations avec l'Algérie, la Chine, du Lourdes et sur le Thèbe.
01:41 Je vous dis tout, je vous montre les cartes et l'heure de sou, les rapports de la DGSE, on était entre nous et chacun pouvait s'exprimer, interpeller, interrompre le président.
01:49 Leurs paroles n'étaient pas brûlées, rendez-vous compte, jusqu'à 15 minutes.
01:52 Évidemment celle du président encore moins puisque ça a duré plus de 4 heures.
01:56 Mais les participants se sentaient respectés et ça, ça leur a bien plu.
02:00 À 19h30, une pause, on reprend après, institution, chacun fait des propositions.
02:05 On a compris que malgré les demandes, un référendum, ça ne serait pas pour demain, c'est trop brutal, dit le président.
02:10 Puis à 21h30, le dîner, au menu, saumon, sauce Gravelax, pinta d'eau de champignons.
02:16 La NUPES avait dit qu'elle n'y assisterait pas, et bien finalement elle est restée.
02:19 Et puis après on a repris, beaucoup parlé, on s'est dit les choses.
02:22 Fabien Roussel a même dit au président "vous m'avez blessé sur les retraites".
02:25 Et puis en route vers la folle nuit de Saint-Denis, vers 2h du matin, on a berné la question sociale.
02:30 Enfin, vers 3h15, François Bayrou qui devait se lever pour aller parler sur LCI, a levé le doigt pour rappeler l'heure.
02:37 Alors que le président lui aurait bien continué.
02:39 Donc on s'est quitté sur deux promesses.
02:42 L'organisation d'une conférence sociale et un accord de revoyure avec les mêmes.
02:47 - Bon, quelle est la conclusion de tout cela Catherine ?
02:49 - Le tweet de la suite, on n'en sait rien.
02:50 Vous savez, le président est le maître des horloges.
02:52 Mais vous l'avez compris d'abord de son horloge biologique, d'insomniaque, il ne dort pas, il envoie des SMS à 3h du matin.
02:58 Et lui, il aurait bien continué.
03:00 Et l'idée que les autres puissent avoir sommeil, ça ne lui traverse pas l'esprit.
03:03 En mars 2019, il recevait à 18h à l'Élysée les intellectuels, les sachants, plus d'une soixantaine.
03:08 Ils avaient eu droit à 5 minutes de parole chacun, tout le reste du temps, c'est lui qui parlait.
03:13 Il parlait jusqu'à plus de 2h du matin, sans se demander s'ils avaient faim ou soit.
03:17 Il y avait eu bien un petit buffet, mais bien chiffre, il y avait des participants et beaucoup étaient partis.
03:21 Son débat avec la maire, c'était pareil, c'était one man show interminable.
03:26 Les élus semblaient maraboutés, ensevelis sous un flot de mots.
03:29 Trop de parole, tu l'as parole, ça c'est comme les impôts.
03:33 Mais pour la première fois, Emmanuel Macron a écouté.
03:36 Laissé parler, la question c'est "les a-t-il entendus ?"
03:40 - Ah oui, il y aurait une courbe de laffeurs, trop d'impôts, tu l'impôts, trop de parole, tu t'aides la parole.
03:44 - Passionnant et je pense que vous aurez l'occasion d'en parler demain dans les grandes voix de 10h à 11h sur Robin Catheriné.
03:51 Puisque vous en serez évidemment. C'est un plaisir de vous retrouver.