Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
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00:00 9h, Europe 1 Matin.
00:02 L'heure de votre signature Europe 1 au singulier cette semaine.
00:06 Jenny Bastia est en vacances mais nous avons le plaisir, la joie, l'honneur et l'avantage d'accueillir Catherine Ney.
00:12 Bonjour Catherine.
00:13 Oui bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:15 Catherine Emmanuel Macron est en Afrique, c'est son 18e déplacement depuis qu'il est président.
00:19 Il est en Afrique centrale, 4 pays en 4 jours, Gabon, Angola, République démocratique du Congo et Congo tout court.
00:27 République du Congo on dit je crois, histoire de renforcer les liens entre nos pays et l'Afrique alors où le sentiment anti-français est de plus en plus vif Catherine.
00:34 Oui c'est pour l'Elysée un signal de considération.
00:37 Emmanuel Macron voudrait en effet créer une nouvelle relation avec ses pays
00:42 mais tout de même voyez 4 capitales en 4 jours, ces homologues africains ne goûtent pas ces visites éclaires parce qu'ils la prennent pour de la désinvolture.
00:49 En tout cas hier au Gabon, le président participait au sommet co-organisé avec le président Ali Bongo consacré à la préservation des forêts tropicales
00:58 lequel le président Bongo a d'ailleurs mis fin au pillage chinois.
01:02 Emmanuel Macron le répète, la France Afrique est révolue, c'est son mainstre depuis 7 ans.
01:07 Sauf qu'au Gabon il y a toujours 350 militaires français.
01:11 Alors les opposants le suspectent de venir adouber Ali Bongo candidat à sa réélection cette année.
01:17 Mais non je suis un interlocuteur neutre dit-il.
01:21 En réalité la relation entre les deux hommes est très relâchée.
01:24 Ali Bongo a adhéré au Commonwealth, il ne vient plus à Paris parce que la justice le poursuit sur ses biens mal acquis.
01:29 Il se fait soigner à Londres et d'ailleurs s'est exprimé en anglais pour la moitié de son discours.
01:34 Alors que peut espérer Emmanuel Macron de cette visite ? C'est pas clair.
01:40 Alors ce matin il est à Luanda en Angola avec son homologue.
01:43 Il sera ce soir à Brazzaville chez le président Sassou Nguesso.
01:47 Brève rencontre.
01:48 Et oui encore à Luanda il sera question d'agriculture avec signature d'un accord de coopération
01:54 pour aider le pays à renforcer sa souveraineté alimentaire.
01:57 La France pourrait apporter son savoir-faire.
01:59 Une rencontre sympathique, neutre sans doute.
02:02 A Brazzaville ce sera plus compliqué parce que Sassou Nguesso y règne depuis plus de 40 ans d'une main de fer.
02:07 Et puis il y a ce patrimoine.
02:09 Brazzaville c'est la capitale de la France libre.
02:11 Avec le fameux discours du général de Gaulle sur la décolonisation.
02:14 Donc c'est une rencontre un peu à contre-courant du logiciel affirmé.
02:19 Mais pouvait-il éviter Brazzaville alors qu'il va se rendre à côté dans l'immense Congo Kinshasa ?
02:25 Géants milliers, 80 millions d'habitants, 350 dialectes.
02:31 Mais là le français est un vecteur d'unité.
02:33 C'est une richesse pour notre pays.
02:35 Alors que va-t-il sortir de cette rencontre ? Neutre vraiment ?
02:39 Emmanuel Macron ne vient pas faire la leçon.
02:40 En tout cas pas en juillet comme au Cameroun ou au Bénin où il m'originait les Africains
02:46 qui refusaient de condamner Moscou à l'ONU.
02:49 Ils s'étaient abstenus oubliant que 25 des 54 pays de l'Afrique dépendent du blé, des engrais russes et ukrainiens
02:56 pour nourrir leur population.
02:58 Catherine, est-ce que c'est vraiment la fin de la France africaine ?
03:00 Écoutez, sur la présence militaire, on a encore plus de 6000 soldats en Afrique.
03:06 Eh bien le président veut à la fois réduire cette présence et en même temps la maintenir.
03:10 Avec des accords, mais dont certains pays ne veulent pas.
03:13 Alors les Russes, sans vergogne, en profitent pour montrer la jeunesse africaine contre la France.
03:18 Dans le fond, le président n'aura m'originé que les entreprises françaises auxquelles il reproche
03:23 leur frilosité, leur logique de rente.
03:25 C'est ce qu'il a dénoncé lundi dans son discours.
03:27 Oui, parce qu'il aime bien toujours lancer des pics à quelqu'un.
03:30 Bon là, c'est tombé sur les chefs d'entreprise.
03:32 Un président ne devrait pas dire ça, dit-on au Medef.
03:35 Etienne Giraud, lui le président du conseil des investisseurs français,
03:39 dit qu'il ferait mieux de s'appuyer sur les entreprises françaises installées en Afrique depuis très longtemps
03:45 pour améliorer l'image de la France.
03:46 Avec leur filiale, c'est 60 milliards d'investissements.
03:50 On l'oublie, deuxième derrière le Royaume-Uni, devant les Etats-Unis et la Chine, avec 500 000 salariés.
03:57 Alors il y a une déficience française, bien sûr c'est dans l'import-export, mais pourquoi ?
04:02 Parce qu'on ne peut pas lutter avec la Chine ou l'Allemagne, parce que la France a perdu son industrie.
04:07 Mais la France est présente avec ses entreprises.
04:09 - Mais la part de marché de la France en Afrique, c'est moins de 4% aujourd'hui,
04:12 et c'était plus de 15-20 ans en arrière.
04:15 - Et bien voilà.
04:16 - Voilà, et la Chine 20%.
04:17 Merci beaucoup Catherine, que vous retrouverez comme chaque samedi dans l'émission
04:20 "Les Grandes Voix sur Europe 1", 10h-11h.