Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00 Bonjour Catherine. Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Vous nous parlez aujourd'hui de Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien.
00:05 Elle a été reçue par Emmanuel Macron à l'Elysée mardi. Alors au menu Conseil européen, fin juin, le sommet de l'OTAN en juillet,
00:12 en réalité il s'agissait surtout de clore la polémique qui avait été déclenchée par Gérald Darmanin quand il avait dénoncé
00:18 l'incapacité des Italiens et en particulier de Giorgia Meloni à régler le problème migratoire.
00:24 Oui Gérald Darmanin n'a pas la main verte en diplomatie et puis on se disait mais comment ferait-il mieux qu'elle ? Là on n'avait pas compris.
00:31 Alors madame Meloni s'est fait élire sur un programme de fermeture des frontières mais depuis le 1er janvier
00:36 55 000 migrants en
00:39 grande majorité des subsahariens sont arrivés dans la péninsule contre 20 000 l'an dernier et les côtes italiennes
00:44 renouent avec l'horreur des naufrages. Madame Meloni est venue à Paris parce qu'elle a besoin de la France, parce que ses alliés comme la Hongrie
00:52 ou la Pologne ne veulent pas du tout entendre parler d'accueil de migrants et de répartition.
00:56 Et tous les migrants qui débarquent en Italie arrivent très principalement de Tunisie.
01:00 Et cet afflux massif a été provoqué par le président tunisien
01:03 Caïd Sayeb qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet on le sait et qui a tenu un discours incroyable
01:08 qualifiant les migrants de sources de violence qui allaient par leur nombre
01:13 transformer la Tunisie en pays africain. Vous voyez, théorie du grand remplacement. Mais du jour au lendemain ces migrants ont été jetés de leur logement
01:21 licenciés de leurs emplois qu'ils occupaient pour certains depuis sept ou huit ans et mis dans l'obligation de partir
01:27 d'où leur arrivée sur les côtes italiennes.
01:30 Mais en réalité Caïd Sayeb voulait attirer l'attention du FMI qui refuse
01:34 un prêt dont il a grand besoin au motif qu'il ne veut pas soumettre à ses exigences.
01:39 - Georgia Meloni s'est rendue deux fois en Tunisie en quelques jours. Elle bouge.
01:44 - Ah oui, d'abord parce que Rome est le premier partenaire commercial de la Tunisie. Elle redoute son effondrement économique
01:49 et elle vient d'y faire deux voyages en l'espace de quelques jours. Et la deuxième fois elle s'était
01:53 accompagnée de Madame von der Leyen, la présidente de la Commission européenne et du premier ministre des Pays-Bas
01:59 qui, pense-t-elle, peuvent influer sur le FMI. Du coup,
02:03 le président Sayeb, là à la bonne, il lui dit "Ah, au moins vous parlez comme moi". Alors Gérald Darmanin qui venait après elle n'a pas été
02:09 aussi bien reçu et la Tunisie, on lui a ton dit, ne veut pas être la gardienne des frontières.
02:14 - Mais Madame Meloni en Italie est très populaire. - Oui, les Italiens admirent l'énergie
02:19 stupéfiante de cette petite femme qui se révèle être une grande politique, très habile.
02:24 Elle a désamorcé tous les conflits avec l'Europe, l'OTAN et contrairement à ses alliés, Feu Berlusconi et Salvini, elle n'a jamais été pro-Poutine,
02:31 n'a aucun lien avec la Russie et soutient l'aide à l'Ukraine. Et puis en politique économique,
02:35 monétaire, industrielle, elle est sur la même ligne que son prédécesseur Mario Draghi. Elle dément l'avoir rencontrée
02:41 alors que la rumeur dit qu'elle l'a beaucoup consultée et elle entretient les meilleurs rapports avec les patrons italiens.
02:46 - Mais alors dites-moi Catherine, Georgia Meloni, elle est bien de droite là ? - Vous allez voir, oui, par ses initiatives
02:52 identitaires qui plaisent beaucoup à son électorat, comme la préférence nationale culturelle. Elle a viré tous les directeurs de musées ou de théâtres
02:59 français comme Sylvain Bélanger au musée de Naples et Stéphane Lissner au théâtre de la même ville,
03:05 puis l'Allemand de la galerie des offices de Florence ou le Canadien à la Pinacotech de Milan.
03:11 Elle veut partout des Italiens. Elle entend aussi libérer la culture italienne de l'emprise de la gauche
03:17 intolérante où, dit-elle, si on n'est pas de gauche on ne peut pas faire carrière. D'où des réductions, voire des suppressions de subventions.
03:24 Elle vient de faire un grand ménage à la raille où de grandes vedettes viennent d'être virées. Et aussi elle vient de lancer
03:31 une grande offensive sur les droits de la famille.
03:35 Lundi les députés ont discuté d'un texte visant à faire du recours à la GPA un crime universel
03:40 passible de prison et de 600 000 à 1 million d'euros d'amende.
03:44 Ajoutant, elle interdit aux maires de transcrire désormais dans l'acte de naissance des enfants de familles
03:52 homoparentales nées à l'étranger par GPA. Elle ose, vous voyez, et sa popularité n'a jamais été aussi grande.
03:58 Très intéressant. Merci beaucoup Catherine, et qu'on retrouve demain sur Europe 1 samedi dans les grandes voix 10h à 11h comme chaque semaine.