Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00 D'abord, comme tous les vendredis, le regard de Catherine Ney sur votre actualité.
00:04 Bonjour Catherine !
00:05 Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
00:07 Alors les tracteurs, Catherine, vont rentrer à la ferme aujourd'hui.
00:10 Certains s'approchaient de la capitale, mais les syndicats majoritaires ont demandé une levée des blocages.
00:15 Personne ne doit considérer que c'est terminé, prévient tout de même Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA.
00:20 Avis donc au gouvernement, première revoyure dans quelques semaines, le Salon de l'agriculture ?
00:25 Oui, mais les choses ont tout de même pas mal bougé.
00:28 D'abord, quelle prise de conscience.
00:30 Mardi, c'était le discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:33 "Je suis né en 1989" a-t-il dit.
00:36 Tiens donc, c'est quoi ? C'était l'année du bicentenar de la Révolution.
00:40 Alors le jeune Premier ministre ne se rêve pas en Robespierre, le rôle est déjà pris par Mélenchon.
00:44 Lui rêve d'être Bonaparte, vous savez quand vous l'entendez dire déverrouillé, désmicardisé, débureaucratisé.
00:51 Bref, faire la Révolution en France, c'est bien cela.
00:53 Car il n'y a pas que les agriculteurs qui attendent la levée des normes persécutrices côté entreprise.
00:58 Les porteurs de projets, quels qu'ils soient, témoignent d'être victimes de la même tyrannie.
01:03 L'inflation des normes, la complexité réglementaire.
01:07 Gabriel Attal, c'est sûr, a découvert le désastre de l'agriculture française,
01:11 étouffée par les réglementations et la tyrannie quasi-policière des représentants de l'OFB, l'Office français de la biodiversité.
01:19 Ce soir matin, le Premier ministre entouré de trois ministres a annoncé de nouvelles mesures pour l'agriculture.
01:24 L'après-midi, c'était Emmanuel Macron à Bruxelles pour taper du poing.
01:27 - Comme quoi l'exécutif ne chaume pas et Gabriel Attal aura reçu, écouté,
01:32 tous les représentants des agriculteurs qui au fond sont assez contents de lui.
01:36 Et que clame-t-il ? Nous voulons être souverains pour cultiver, pour récolter, souverains pour nous alimenter.
01:43 Oui, mais justement il le dit au moment où nous étions en train de la perdre, notre souveraineté.
01:47 Les dépens entiers de notre agriculture étaient en train de mourir.
01:50 Que dit-il encore ? Il veut inscrire l'agriculture comme intérêt fondamental de la notion dans la loi.
01:57 On va aussi renforcer la loi Egalim pour préserver nos producteurs de la concurrence des supermarchés.
02:02 Nous serons intraitables, dit-il, mais comment faire quand les centrales d'achat sont installées hors de France ?
02:08 Il promet aussi de limiter les importations de fruits et de légumes traités par pesticides,
02:13 mais c'est bien faux de pouvoir utiliser des molécules utilisées ailleurs que les productions françaises ont chutées,
02:19 peut-être même de façon irrémédiable. Alors on fait quoi ?
02:22 Eh bien, le plan Ecofito est mis en pause jusqu'au Salon de l'agriculture dans trois semaines,
02:29 en attendant Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologiste à Leblous,
02:34 parce qu'on verra d'ici là ce qui aura été signé. Est-ce un changement de paradigme ?
02:38 Après on repartira comme avant, comme après le Salon de l'agriculture ? On ne sait pas.
02:42 Emmanuel Macron a promis que non à Bruxelles, et il n'est pas resté manchot le président.
02:47 Mais oui, vous savez que l'Europe a toujours été son ADM, la souveraineté européenne devait selon lui prendre le pas sur tous les égoïsmes d'État,
02:56 alors qu'une grande partie de la colère des agriculteurs est dirigée contre Bruxelles, difficile pour lui d'en faire un bouc émissaire.
03:02 L'Europe n'est pas la source de tous nos maux, a-t-il dit hier. L'Europe, c'est nous.
03:07 Il n'empêche, les élections européennes ont lieu dans quelques mois, il a rencontré Madame Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
03:15 grande bienfaitrice de l'Ukraine pour lui dire que les poulets ukrainiens revaissaient notre marché,
03:20 qu'il faudrait aussi une pause avant de mettre en branle le pacte vert européen.
03:24 Et alors que les négociations devaient se poursuivre au Brésil, il a obtenu un report d'échéance de la signature du traité Mercosur,
03:33 car son annulation n'est pas programmée. Et aussi une simplification pour nos agriculteurs,
03:38 les formalités sont si compliquées pour obtenir les aides de l'APAC.
03:42 À Bruxelles, on lui a promis une réponse le 26 février, en plein salon de l'agriculture.
03:47 Question, Bonaparte et Jupiter s'y rendront-ils ensemble ?
03:51 Oui, j'ajoute une autre question, dans cette crise, l'Europe a-t-elle cédé vraiment quoi que ce soit ?
03:56 L'avenir nous le dira.
03:57 Merci beaucoup Catherine Ney, votre regard sur l'actualité tous les vendredis dans Europe 1 Matin.