Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00 tous les vendredis sur Europe 1 à 8h35. On retrouve Catherine Ney. Bonjour Catherine.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Alors demain, ça fera 15 jours que Thomas Cézan a été tué à coups de couteau au bal d'hiver de Crépole
00:10 par une bande venue de Romand-sur-Isère pour, je cite ce qu'ont rapporté les témoins,
00:15 "casser du blanc, planter du blanc".
00:17 Réponse de l'exécutif Catherine, la dissolution des groupuscules d'extrême droite.
00:21 Oui, il faut dire aussi que trois jours après le meurtre, la gendarmerie avait retrouvé la bande des agresseurs.
00:26 L'enquête n'a pas encore permis de dire qui a porté le coup de couteau fatal,
00:31 mais six d'entre eux sont en détention provisoire.
00:34 Le samedi suivant la mort de Thomas, la division Martel, dont le chef s'appelle Gros Lardon,
00:39 ce qui ne rehausse pas une réputation, avait lancé dans toute la France un appel à venir manifester
00:44 au quartier de la Monnaie à Romand, dont sont issus les tueurs.
00:47 Ils se sont retrouvés à moins de 100, cagoulés, armés de barres de fer,
00:52 au cri de "justice pour Thomas, islam hors d'Europe".
00:56 Mais ces gros bras-là n'ont pas ratonné grand-chose.
00:59 C'est au contraire l'un des leurs qui a été lynché, menacé d'être brûlé vif et laissé nu sur le trottoir.
01:04 Les manifestants ont été arrêtés, six d'entre eux ont été condamnés à de la prison ferme
01:09 et aussitôt incarcérés. Action, réaction.
01:12 - Et Gérald Darmanin a donc dissous ce groupuscule.
01:14 - Oui, il n'en est pas à son coup d'essai. Il a déjà dissous cinq groupuscules d'extrême droite.
01:18 Le ministre plaide à raison que personne ne peut faire justice soi-même
01:22 ni récupérer un meurtre à des fins extrémistes et qu'il fallait stopper un scénario de petite guerre civile.
01:28 - Mais alors au fait, l'ultra droite, Catherine Ney, combien de divisions ?
01:31 - Et bien selon les derniers pointages, 3 300 membres, dont 1 300 fichés S car très violents.
01:38 Un chiffre stade apparemment stable.
01:40 Mais aussitôt dissous, ces groupuscules se reforment et changent de nom.
01:45 Mais depuis la mort du jeune Thomas, on assiste à une mobilisation inédite
01:49 et la répression accroît, paraît-il, le désir d'en découdre.
01:53 - Mais vous vous étonnez, Catherine, de la focalisation médiatique et politique sur cette ultra droite ?
01:58 - Oui, parce que c'est absolument pas une réponse aux attentes des Français d'une justice plus ferme,
02:02 plus rapide, d'un quantum de peine plus lourde pour les récidivistes.
02:05 Il n'empêche, Le Monde, daté du 30 novembre, titré à la une,
02:10 l'exécutif face aux assauts de l'extrême droite.
02:13 Interrogé sur l'ensauvagement de la société par une députée du Rassemblement national,
02:17 Éric Dupond-Moretti a pris son air des mauvais jours pour la renvoyer dans les corps,
02:21 dans la taxante de démagogie indécente.
02:24 Chassez de vos rangs les nazillons, les identitaires, les racistes, les antisémites
02:28 qui sont planqués dans vos officines.
02:29 Aussitôt, le groupe RN est sorti de l'hémicycle.
02:32 Marine Le Pen menace de porter plainte contre lui.
02:35 Alors il est vrai que Mme Le Pen, étudiante, avait des copains qui appartenaient au GUD,
02:39 mais c'était il y a 30 ans.
02:40 Le Front National puisait aussi dans les rangs identitaires pour y recruter des collaborateurs,
02:45 mais on a changé d'époque.
02:46 Et Jordan Bardella a été très nette, on ne répond pas à la violence par la violence,
02:51 par des expéditions punitives, par une justice privée, on y répond par l'autorité légitime
02:56 de l'État.
02:57 Et ainsi il se démarquait bien d'Éric Zemmour qui, lui, a jugé que s'attaquer à l'ultra-droite
03:02 est ridicule par rapport au meurtre de Thomas, ridicule par rapport aux dizaines de morts
03:08 de la main des racailles arabo-musulmanes.
03:11 Un point de vue tranché, vous voyez, et qui permet à Marine Le Pen de se recentrer encore.
03:17 Et le danger vient d'abord d'ailleurs.
03:20 La maire d'Hiverdroit de Romont-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, est menacée de décapitation.
03:26 Oui, qu'a-t-elle dit la maire ? Et bien ce que tout le monde pense tout bas, c'est que
03:29 le mot "ensauvagement" est pertinent et que le danger dans les quartiers de la monnaie
03:33 de sa ville vient de la radicalisation et du trafic de la drogue.
03:37 Elle dit aussi que dans ce quartier-là, où l'État a donné beaucoup d'argent, les habitants
03:41 dans leur grande majorité rêvent de tranquillité.
03:44 Ils sont les victimes, dit-elle, d'une bande minoritaire qui leur mine la vie.
03:48 Ces gens-là qu'il faudrait extraire du quartier.
03:52 Comment faire ? La réponse, dit-elle, ne peut venir que de l'État.
03:55 – "Signature Europe 1", Catherine Ney.
03:57 Merci beaucoup Catherine.
03:58 On vous retrouve d'ailleurs demain, comme tous les samedis sur Europe 1.
04:00 C'est un événement, c'est un rendez-vous à succès, on peut le dire.
04:03 Vous êtes plus d'un demi-million à l'écouter toute la semaine.
04:05 Les grandes voix avec vos compères Gérard Carré-Rouge, Charles Villeneuve et Michel Cotta
04:09 autour de Pierre de Villeneuve.
04:11 Merci beaucoup Catherine.
04:12 – Merci.
04:13 – À la semaine prochaine et donc à demain.