• il y a 6 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Ravie de vous retrouver ce soir, comment allez-vous ?
00:04 Bien !
00:06 Chaque fois le coeur, ça arrive !
00:10 Adrien Fontenot, il est là, il attend, il veut nous donner l'info.
00:14 C'est parti Adrien !
00:16 On y sert dans la commune du Murinet, deux bagarres ont éclaté lors d'un bal de village samedi soir.
00:22 Une première impliquant un mineur de 15 ans, blessé à la tête, possiblement par une barre de fer.
00:26 Une seconde générale avec une quinzaine d'hommes, six ont été blessés et l'un d'entre eux s'est vu prescrire 12 jours d'ITT.
00:32 A noter que des propos racistes et homophobes ont été entendus.
00:35 Le 80e anniversaire du débarquement, c'est dans une semaine précisément.
00:38 Et pour cela, Gérald Darmanin a prévu un dispositif exceptionnel.
00:41 43 000 policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers et militaires seront mobilisés du 5 au 7 juin pour sécuriser les cérémonies.
00:47 25 chefs d'Etat ou de gouvernement seront présents à ce que le ministre de l'Intérieur a qualifié de plus grand événement commémoratif de notre histoire.
00:54 Et puis la surpopulation carcérale est-elle sous-estimée en France ?
00:58 C'est en tout cas ce qu'affirme l'Observatoire international des prisons.
01:01 Selon le ministère de la Justice, 77 450 détenus seraient incarcérés dans les prisons françaises.
01:06 Un chiffre remis en cause par l'OIP qui appelle le gouvernement à publier les vrais chiffres.
01:11 Merci beaucoup mon cher Adrien et au sommaire ce soir.
01:15 Alors que le grand débat sur les européennes a lieu à 21h ce soir sur CNews,
01:21 nous nous interrogerons sur la partie oubliée de la campagne.
01:25 Nous regarderons ce qui se passe au-delà du duel Bardella-Haillet,
01:29 alors qu'un électeur sur deux ne se reconnaît pas dans ce duel, l'édito de Mathieu Boccoté.
01:37 Autre question sur les européennes ce soir, mais pourquoi donc la droite nationale est-elle si élevée ?
01:42 RN+ Reconquête siphonne quasiment la moitié des voix dans les étations de vote avec 40% au total.
01:48 Pourquoi Jordan Bardella est si haut ? Au-delà du vote utile, au-delà de la volonté d'infliger une défaite au gouvernement,
01:54 est-ce qu'on n'assiste pas en ce moment à un retour du clivage droite-gauche ?
01:59 Le regard, l'analyse de Guillaume Bigot.
02:02 Le 30 mai 1943, sur une musique composée par Anna Marley,
02:07 Joseph Kessel et Maurice Druon mettent sur papier le chant des partisans.
02:12 Ce chant qui devient rapidement l'hymne de la résistance.
02:15 Il symbolise la lutte contre l'occupation nazie et la collaboration.
02:19 Il inspire courage et détermination aux résistants et à la population française.
02:24 Un chant inspirant encore aujourd'hui le regard de Marc Menand.
02:29 L'Algérie transmet officiellement une liste de biens à restituer par la France.
02:35 Tout est parti d'une commission, il y a deux ans, souhaitée par Emmanuel Macron et son homologue algérien.
02:41 Une commission d'historiens français et algériens pour travailler sur la mémoire des deux pays.
02:47 Un tweet des républicains a beaucoup fait réagir aujourd'hui.
02:49 Il faut tout reprendre, les biens et le mal.
02:52 Criminels, délinquants, clandestins au QTF.
02:55 Le décryptage de Charlotte Dornilas.
02:58 Et puis Pierre Lelouch a alerté dans le Figaro ce matin.
03:02 Emmanuel Macron risque de faire sauter tous les verrous qui nous protègent de la 3ème guerre mondiale.
03:08 L'ancien ministre s'inquiète de la marche vers cette guerre dont se rendraient partiellement responsables les occidentaux
03:16 en envisageant de donner aux Ukrainiens le moyen de frapper directement le sol russe.
03:21 A-t-il raison de s'inquiéter les ditos de Mathieu Beaucoup ?
03:25 19h05, on a commencé avec du retard, c'est parti !
03:31 (Générique)
03:43 Entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
03:49 Amis, entends-tu ces cris saouls du pays en enchaîne ?
03:57 Ô répartisans, ouvriers, paysans, c'est la carme !
04:04 Ce soir, les demis vont être à l'oubli du sang et des larmes.
04:12 Montez de la mine, descendez, décollez, camarades !
04:19 Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades !
04:27 On est les tuas, on s'appelle les couteaux des lignes !
04:31 Je sais pas mais ça prend au trip.
04:34 C'est vrai, ça prend au trip.
04:36 On a décidé ce soir de vous parler du chant des partisans dans un instant avec Marc Menon.
04:42 Oui ça prend au trip, oui c'est la résistance et puis quelque part, je sais pas.
04:45 C'est la fraternité aussi.
04:47 Je peux parler aussi ? C'est pas encore votre chronique là.
04:50 Non mais je veux dire par là, oui c'est la fraternité, mais on se sent, nous, résistants.
04:54 Vous vous sentez pas résistants ?
04:55 C'est pas le chant des nounours, c'est des petites bougies, c'est sûr.
04:58 Exactement, exactement.
05:00 C'est vrai qu'il est temps d'entrer en résistance.
05:03 Nous le sommes déjà.
05:06 Ce soir, c'est le grand débat des européennes à 21h sur ces news à ne pas rater.
05:13 Depuis le début de ces élections européennes, Mathieu Bocoté, on a voulu y voir un match.
05:17 Bardella, Haillet, autrement dit, un match proxy entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
05:23 On tend toutefois à oublier qu'un électeur sur deux ne se reconnaît pas dans ce duel.
05:28 Et puisque la grande majorité des candidats se retrouve ce soir pour un débat de ces news,
05:32 vous y voyez l'occasion de revenir sur cette part oubliée de la campagne.
05:37 Dites-nous tout.
05:38 Enfin, c'est l'autre moitié de la campagne qui est traitée à la manière d'une collection de faits divers,
05:43 politiques ne méritant pas notre attention.
05:45 C'est un peu étrange.
05:47 Petit rappel sur les élections européennes qui ont une fonction paradoxale en France,
05:51 mais pas seulement en France, c'est à travers les élections européennes
05:54 qu'on peut jouer le rôle de débloqueur politique en France,
05:58 en permettant dès les années 80 au vote anti-système, au vote anti-européiste,
06:05 de s'exprimer dans l'espace public, sinon il était refoulé ou écrasé.
06:09 Je donne trois dates, je pourrais en donner d'autres.
06:11 1984, l'émergence du Front National dans le cadre des élections européennes.
06:16 1994, la liste Villiers aux européennes qui ouvre un espace pour le souverainisme en France.
06:23 1999, la liste Pasquois-Villiers.
06:26 Donc qu'est-ce qu'on voit là-dedans?
06:27 Les européennes, paradoxalement, dégagent un espace
06:30 pour ceux qui jugent l'espace politique français à la manière de corsets.
06:34 Donc c'est un espace de libération de la parole étouffée.
06:37 On verra si c'est encore le cas.
06:39 Deuxième chose, petit détail aussi, vous noterez qu'en Grande-Bretagne,
06:42 c'est grâce aux élections européennes qu'il a été possible d'en venir au Brexit.
06:46 S'il n'y avait pas eu des élections européennes,
06:48 donc comme espace de liberté pour Nigel Farage et ainsi de suite,
06:51 jamais les Britanniques n'auraient eu cette chance remarquable,
06:53 et ont les envies, de quitter l'Union européenne et retrouver leur souveraineté.
06:58 Fin de cette petite parenthèse pour commencer.
07:01 Le duel, c'est le grand duel dans le cadre de ces européennes.
07:05 Entre deux côtés, on nous dit que c'est le seul match qui compte.
07:08 Bardella, Ayé, Bardella, Ayé.
07:10 Et tout le reste est traité comme des éléments périphériques de la campagne.
07:15 Or, est-ce qu'on présente une guerre proxy par lieutenants interposés?
07:19 D'un côté, Marine Le Pen a envoyé son meilleur lieutenant, Jordan Bardella,
07:22 porter la liste, et il est lui-même devenu un homme politique à part entière
07:26 ces dernières années, et surtout dans le cadre de cette campagne qui confirme son statut.
07:30 Je ne suis pas certain que l'opération soit autant réussie dans la macronie.
07:34 Valéry Ayé, je reviendrai dans un instant, a moins été révélé par cette campagne
07:39 qu'écrasé par cette campagne.
07:41 De temps en temps, on donne sa chance à un homme, on donne sa chance à une femme,
07:44 et ils s'envolent, ou alors ils s'écrasent.
07:47 Hélas, dans son cas, je crois que c'est le deuxième cas qui s'est imposé.
07:50 Mais le système est venu à sa rescousse, dirige, ne l'oublions pas.
07:55 Alors, premier élément, Jordan Bardella.
07:57 Est-ce qu'il a réussi son pari, c'est-à-dire, l'objectif, on le comprend,
08:01 c'était de devenir le seul pôle de droite dans la vie politique française.
08:06 Il voulait devenir l'homme autour duquel l'ensemble de la droite se rassemblerait.
08:10 L'union des droites, c'est lui, pouvait-il dire, pouvait-il espérer.
08:13 C'était son programme.
08:15 Il n'y a aucun doute que c'est lui, aujourd'hui, le pôle principal.
08:18 Je laisse de côté, évidemment, Marine Le Pen, qui est la candidate de son parti.
08:22 Il a réussi à rassembler très largement les droites, des droites qui ne se rassemblaient
08:26 pas électoralement auparavant.
08:28 Donc, il s'est imposé.
08:30 Certains même spéculent sur son destin pour 2027.
08:33 On verra pour la suite.
08:34 Mais quoi qu'il en soit, il s'est imposé.
08:36 Est-ce qu'il a réussi pleinement son pari?
08:38 Je ne crois pas.
08:39 Pourquoi?
08:40 Parce que pour que son pari soit pleinement réalisé, il devait réussir à en finir
08:44 avec la liste reconquête et en finir avec les LR.
08:47 Il le répète, il l'a répété il y a quelques jours encore, il les veut à moins de 5 %.
08:52 Si la tendance se maintient, ni reconquête ni LR ne seront à moins de 5 %.
08:58 Dans le cadre reconquête, on s'attend à une liste autour de 7 % environ.
09:02 Et ce qui est étonnant dans cette liste, c'est qu'elle est parvenue à renaître au moment
09:06 – et ça, ça en a étonné plusieurs, je fais partie des étonnés – lorsque Marion
09:10 Maréchal a imposé ses propres thèmes dans la campagne reconquête.
09:13 La séquence est la suivante, la question de la GPA, où est la maman.
09:17 Ensuite, la séquence sur l'idéologie trans, tout ça.
09:22 Plus largement, une volonté de marquer une forme de critique du wokeisme dans la campagne.
09:28 Elle réussit en imposant ses thèmes à relancer sa campagne qui, selon plusieurs,
09:32 vivotait jusqu'alors.
09:33 Si vous permettez, on regarde juste les sondages.
09:36 Bien sûr.
09:37 Ce sont les derniers sondages Opinion Way pour CNews, Europe 1 et Logie Dédé.
09:42 Effectivement, Jordan Bardella, 32%, et comme vous le disiez, Reconquête est à 7%.
09:48 Et Les Républicains aussi, voilà, à 7%.
09:51 Valérie Ayé, 15%.
09:53 – Les deux ensemble, ça fait le vote d'Ayé.
09:56 Mais elle a réussi à exister.
09:59 Donc, de ce point de vue, la stratégie Bardella a échoué.
10:02 Il se retrouve, il n'est pas le seul maître dans son camp.
10:06 Est-ce que François-Xavier Bélami a été éliminé lui aussi, selon la tendance ?
10:09 Manifestement pas.
10:10 Les LR survivent, il y a un vote résiduel, mais pas seulement.
10:13 Et pourquoi survivent-ils ?
10:14 Parce que François-Xavier Bélami a mené franchement une bonne campagne.
10:18 Il nous a rappelé qu'on apprécie ou non les LR.
10:21 L'homme en lui-même est d'une valeur telle que plusieurs disent
10:24 « je ne sais pas si je voterais les LR, mais je voterais Bélami ».
10:27 Je crois que Robert Ménard lui-même disait ça aujourd'hui à sa manière.
10:30 Donc, c'est comme je dis, c'est un pari à moitié réussi pour Bardella.
10:33 C'est la figure politique dominante, c'est la figure politique qui rassemble globalement,
10:37 mais il y a autour de lui deux figures politiques qui ont son âge et qui comptent dans le jeu.
10:43 Pour Mme Meillet, c'est un peu plus compliqué.
10:45 Sa mission, parce que Bardella, il veut être le chef de l'opposition,
10:49 dans le cas de Mme Meillet, c'est plus compliqué.
10:51 On la présentait comme la tête de liste, en fait,
10:53 qui pouvait rassembler le grand camp gouvernemental contre la déferlante populiste.
10:58 C'est assurément une femme de qualité lorsqu'elle travaille en comité privé,
11:03 mais disons que comme oratrice et dans l'art du débat, c'était peut-être pas sa force.
11:06 Elle a été lessivée par la campagne, il faut le dire, avec une certaine tristesse,
11:10 bien que le système ne l'a pas laissée tomber.
11:13 Alors ça, c'est important, le système laisse rarement tomber les siens.
11:17 Il y a eu le moment Atal, qui était très important.
11:19 Donc, le débat, il a dit « je reprends le lead, je reprends le lead de la campagne »,
11:23 et ensuite, il y a eu la petite rumeur Macron-Le Pen, le débat à reprendre,
11:27 qui consistait à dire, certes, Mme Meillet n'est pas à la hauteur peut-être,
11:31 mais c'est notre candidate et nous la soutenons et nous ne la lâcherons pas.
11:35 On le sait que ce qui a fait du mal à Mme Meillet, c'est l'émergence de la candidature Glucksmann,
11:39 qui est une candidature paradoxale.
11:41 Parce que sociologiquement, la candidature Glucksmann, on en a beaucoup parlé,
11:44 mais on s'est peu questionné sur ce qu'elle voulait dire.
11:47 C'est une candidature qui appartient au Bloc central.
11:49 Glucksmann, c'est l'aile gauche de la Macronie.
11:52 Or, qu'est-ce qui est à l'origine de la Macronie, quand on remonte à des années lointaines?
11:56 La Macronie, c'est d'abord la gauche de gouvernement qui se rallie à Emmanuel Macron.
12:00 Emmanuel Macron ne vient pas des marges lointaines du système.
12:03 Emmanuel Macron a été capable de se construire en avalant la gauche de gouvernement
12:08 pour ensuite avoir la droite de gouvernement, mais il s'est construit ainsi.
12:11 Là, il voit son aile gauche le larguer.
12:14 Donc là, il y a tout un enthousiasme médiatique.
12:16 Je pense aussi que M. Glucksmann, qui est un homme qui a certainement du talent,
12:18 c'est l'homme rêvé du système.
12:20 C'est l'histoire d'amour du système qui a trouvé le candidat qui représente toutes les vertus,
12:24 la sociale démocratie d'élite aristocratique qui préfère les capitales de ce monde
12:29 aux pays français ennuyants.
12:31 Ça, on a bien compris sa psychologie, mais c'est son profil.
12:34 Peut-être plus l'étiquette que l'homme, comme la parenthèse.
12:37 Je pense que l'homme, il y a une espèce de croisement chez lui,
12:41 c'est que c'est la créature médiatique idéale dans un jeu politique comme celui-là,
12:44 parce qu'il a le positionnement qui permet de fédérer les élites heureuses,
12:48 ceux qui pensent que le monde va bien. Il y en a encore quelques-uns.
12:51 Réactivation de la tradition socialiste, je l'ai entendu,
12:54 mais je crois qu'il y a une illusion d'optique chez Glucksmann.
12:57 Parce qu'on s'est raconté dans cette campagne, ah oui, c'est la surprise,
13:01 c'est l'enthousiasme. La vraie, vraie surprise, je crois, c'est que,
13:05 quoi qu'on en dise, le lendemain des Européennes,
13:08 LFI va demeurer la force politique principale à gauche.
13:11 Pas dans le vote, on s'entend. Mais LFI a changé de stratégie explicitement
13:15 avec Mme Hassan dans cette campagne. LFI a dit, nous constituons politiquement
13:20 le peuple islamo-gauchiste, entre guillemets.
13:23 Nous allons désormais miser explicitement, sans même faire semblant de ne pas le faire.
13:27 Il y a un tournant important dans cette campagne, c'est la volonté de faire émerger
13:31 un autre peuple en France que le peuple français.
13:34 Et LFI dit, nous serons l'expression politique de tout cela.
13:37 Je pense que, de ce point de vue, l'amour médiatique de Glucksmann System,
13:43 ce sera une saison. En le temps des Européennes, très rapidement,
13:47 nous l'oublierons. Et de toute façon, le Bloc central va se reconstituer
13:50 au moment des élections présidentielles.
13:52 Une dernière petite note sur les deux absents ce soir.
13:55 Mme Toussaint et M. Glucksmann, qui témoignent encore une fois
13:58 de leur appartenance à la gauche aristocratique, méprisante envers
14:01 tous ceux qui n'acceptent pas de parler dans leur format de débat.
14:05 Si on ne débat pas avec eux, à leurs conditions, dans leur espace,
14:09 en excluant certains thèmes, en excluant ceux qui, autrement dit,
14:12 n'ont pas la même sensibilité qu'eux, ils disent, je ne débat pas avec ces gens.
14:16 Refuser le débat de ce soir, pour Toussaint et pour Glucksmann,
14:19 j'y vois un mépris pour la démocratie. Pas une hostilité pour les uns les autres,
14:24 c'est le refus de la démocratie, fondamentalement, qu'expriment
14:27 ces deux candidats. Nulle surprise, ils sont de gauche.
14:30 - Plusieurs ont l'impression, Mathieu Bocoté, en regardant cette campagne,
14:33 qu'elle n'avait d'européenne que le nom. On dit ça aussi chaque année,
14:37 à chaque élection. - Ah oui, très juste.
14:39 - Alors, est-ce que c'est aussi votre constat déjà?
14:41 - Non. Non, non, ça m'énerve profondément, parce que ça nous oblige,
14:45 ça présuppose que nous devons accepter la fédéralisation de l'Europe.
14:50 Quand on a ça comme argument, on nous dit, vous devez accepter l'idée
14:53 que la France n'est qu'un palier de gouvernement parmi d'autres
14:56 dans l'architecture de gouvernance européenne.
14:59 Donc là, il y a les vrais sujets pour l'Europe, il y a les sujets intermédiaires
15:02 pour le Nouveau National, il y a les sujets locaux,
15:05 et on dit débattre en fonction des paramètres fixés par le système.
15:09 Mais le commun est mortel. Lorsqu'il se pèle de politique,
15:12 il n'a pas envie de saucissonner la cité, il n'a pas envie de fractionner la cité,
15:17 il ne veut pas fractionner l'intérêt général.
15:20 Pour le commun est mortel, la France n'est pas seulement une composante
15:23 de cet espace plus vaste qui s'appelle l'Europe.
15:26 Dès lors, lorsque le commun est mortel est invité à débattre,
15:29 lorsqu'il se pèle de politique, et lorsque les politiques eux-mêmes
15:32 veulent rejoindre le commun est mortel, ils sont obligés de se rendre compte
15:35 que les Français ne sont pas d'abord des Européens, citoyens de manière secondaire
15:39 de ce pays qu'est la France, mais c'est tout le destin national qui se joue.
15:43 Dès lors, je trouve que c'est une critique très cermoneuse,
15:46 c'est une critique européiste, c'est une critique qui consiste par ailleurs
15:49 à profiter des élections européennes pour opérer un changement des mentalités
15:53 de la population, comme si on voulait éduquer le peuple
15:56 qui n'avait toujours pas compris les vertus du système fédéral
15:59 implicite qu'on lui impose. Donc, c'est comme si on voulait
16:02 recadrer le peuple rééduqué. Ça peut être un peu embêtant.
16:05 Par ailleurs, il y a une chose qu'on doit noter, et ça je ne dis pas le contraire,
16:08 c'est quelque chose comme une conscience européenne qui est en train d'émerger
16:11 aujourd'hui, qui n'existait pas auparavant, pas de cette manière à tout le moins.
16:14 Il y a une conscience, une forme de patriotisme de civilisation européenne
16:18 qui émerge. Globalement, l'Europe, pour plusieurs, c'était le machin.
16:23 Il y avait la nation, la nation patrie, la nation absolument,
16:26 et il y avait le machin européen. Désormais, l'Europe comme civilisation,
16:30 donc comme ensemble de communautés, une forme de communauté dans l'histoire longue,
16:33 millénaire, porteuse d'une tradition, d'une mémoire, de tout ça,
16:36 elle émerge dans le choc des civilisations qui est le nôtre.
16:39 On constate qu'il y a effectivement quelque chose en commun entre les Baltes,
16:43 les Français, les Irlandais, ainsi de suite. Cette conscience de civilisation
16:46 émerge politiquement. Reste à voir ce que ça va vouloir dire,
16:49 mais pour l'instant, ce n'est pas certain que ce soit compatible
16:51 avec la Commission européenne version politique bureau.
16:54 - Quel que soit le résultat de ces élections européennes, Mathieu Beaucoupté,
16:59 pèseront-elles vraiment sur l'avenir de la France et de l'Europe, selon vous?
17:02 - Oui et non. Oui parce qu'effectivement, c'est une recomposition de la vie politique
17:08 continentale dont nous serons témoins très probablement, pour ne pas dire certainement.
17:12 Oui parce que les institutions vont devoir s'adapter à ce qui est quand même
17:18 une révolte des peuples d'une manière ou de l'autre.
17:20 Tous les partis non autorisés, symboliquement, percent un peu partout.
17:24 On va devoir en tenir compte. Non parce que c'est au niveau national.
17:29 J'en parlais tout récemment ici. C'est au niveau national que va se jouer
17:33 la remise en question véritable de l'Union européenne, notamment avec l'exemple
17:37 des Pays-Bas dont on parlait récemment. Donc c'est au niveau national que la révolte
17:41 va se jouer, je crois. Par ailleurs, il y a un petit détail qu'il faut rappeler.
17:47 Je termine cette chronique ainsi. Pendant cette campagne, on a appelé au peuple.
17:51 On dit le peuple doit se prononcer, le peuple ci, le peuple ça.
17:54 Au même moment pendant la campagne en France, on a vu que les vraies instances
17:58 de pouvoir ne dépendent pas du peuple. Les vraies instances de pouvoir fonctionnent
18:02 sur le mode du despotisme éclairé. Du moins, il se croit éclairé.
18:05 Le service public a cherché, avec le débat Ayé et... pas Ayé-Kedij,
18:11 avec Attal et Bardella, il a cherché à imposer son format de débat,
18:17 nonobstant le fait qu'il y avait plusieurs candidats, nonobstant le fait que
18:20 selon les règles des sondages, il aurait quand même dû inviter Glucksmann.
18:23 Non, ils ont décidé. Donc le service public nous a rappelé, c'est nous qui décidons
18:26 de bloquer le vrai débat en ce pays.
18:28 - Mais nous, on invite Glucksmann.
18:30 - Ah oui, on invite, mais lui, il ne veut pas. C'est particulier.
18:32 Ensuite, le conseil constitutionnel, Charlotte nous en parlait hier,
18:35 nous a rappelé que c'est lui qui décide quelle sera la politique d'intégration
18:39 et d'immigration en France. C'est lui qui décide de réformer le droit.
18:43 C'est lui qui décide d'attribuer à tous les sans-papiers de la terre
18:46 qui potentiellement seraient en France le droit à un service juridique
18:48 pour contester les lois votées par le peuple français.
18:51 Le conseil constitutionnel nous a rappelé qu'il pratiquait son coup de force
18:53 à temps plein, son coup de force permanent. On pourrait dire aussi,
18:56 pendant cette période, dans ces derniers mois, le conseil d'État nous a rappelé
18:59 qu'il se donnait le droit de changer complètement le système médiatique français.
19:03 Donc pendant tout ce temps, on débat, on débat, on débat,
19:06 le vrai pouvoir, lui, se dérobe au débat, se délivre du débat,
19:10 ce pouvoir rarement remis en question, et il n'hésite jamais à peser.
19:14 Et pendant ce temps, il y a le nouveau Crépol qui arrive en France.
19:16 - Le nouveau Crépol, et on en parlera dans un instant,
19:19 on fera un petit tour de table, justement, sur ce qui s'est passé
19:22 à la salle des fêtes de Murinay, un village de 385 habitants
19:27 par des agriculteurs de Saint-Marcelin et de Pont-en-Royan.
19:32 On en parlera tout à l'heure, on parle de "casser du blanc".
19:35 Ça nous fait beaucoup penser à Crépol, mais six mois après Crépol,
19:39 justement, on a gommé cette phrase de "casser du blanc".
19:41 On en parle dans un instant. Restons un peu sur les Européennes,
19:44 puisqu'à 21h a lieu le débat sur notre antenne.
19:47 Il y a une question que j'ai envie de vous poser à vous, Guillaume Bigot.
19:50 Le fait que lorsqu'on regarde les sondages, on peut montrer encore
19:53 les sondages avec Jordan Bardella, le RN à 32%, avec Reconquête à 7%,
19:59 la droite nationale. On pourrait même rajouter, si on le souhaite,
20:03 aussi, les Républicains, on dépasse les 40%, on dépasse 45%.
20:07 Vous voyez ce que je veux dire ? On dépasse 47%.
20:09 On est à 47%, à peu près, si on compte aussi les LR.
20:13 Pourquoi la droite nationale est-elle si haute dans les sondages ?
20:18 - Et ensuite, on reviendra aussi à Jordan Bardella.
20:22 - Bien sûr. Votre constat de départ est juste.
20:25 Et en même temps, je vais dire une sorte de "en même temps",
20:28 c'est que LR aurait pu s'écrouler, ce n'est pas du tout écroulé.
20:32 Et Reconquête se stabilise, probablement va passer la barre des 5%,
20:37 il sera représenté au Parlement européen, il se stabilise au niveau
20:40 d'Éric Zemmour à la présidentielle. Il ne faut pas oublier que c'est un mouvement
20:44 qui se lance, un mouvement qui a été créé il y a peu de temps.
20:49 Donc le véritable phénomène, là où ça a véritablement bougé,
20:52 c'est l'effondrement de la candidature de la majorité de Valérie Ayé,
20:58 et c'est l'effet de booster sur la liste Jordan Bardella.
21:05 Il faut tout de suite aussi préciser que ce sont des sondages.
21:08 Certains sondages sont donnés à 34%, d'autres à 32%,
21:11 mais ce sont des sondages. Les sondages et les résultats des votes,
21:14 ce sont deux choses différentes. Même s'ils finissaient à 28, 29%,
21:19 ce qui serait extrêmement décevant pour eux, et aussi ça permettrait de dire
21:24 "regardez, c'est un flop", en réalité ce serait quand même un record historique
21:27 pour le Rassemblement national ou européen.
21:29 Mais je pense qu'il y a un phénomène de Bardella-mania,
21:32 et il faut essayer de comprendre comment ça fonctionne.
21:35 Très simplement, la Bardella-mania, c'est dû à la fois aux erreurs
21:39 des concurrents et des listes concurrentes, et c'est à la fois dû à des choses
21:44 qu'ils ont réussies, à des facteurs qui sont propres à cette liste,
21:47 qu'ils ont pu activer. Donc on peut peut-être commencer par les erreurs,
21:51 et peut-être à tout seigneur, tout honneur, commencer par les erreurs
21:54 du camp macroniste et d'abord du chef de l'État.
21:57 Moi je pense que si on essaie de récapituler tout ce qu'a fait Emmanuel Macron
22:00 depuis le démarrage de cette campagne, ça n'a fait que faire monter Jordan Bardella,
22:05 et en fait on peut synthétiser les erreurs en disant qu'il a commencé
22:09 par essayer d'abord de refaire le coup de 2019.
22:12 Qu'est-ce que c'était le coup de 2019 ? C'est de faire croire au loup,
22:16 de faire croire que le populisme, ce qu'il appelle la lèpre populiste,
22:20 parce que bien sûr il respecte l'opposant, c'est pour ça qu'il les traite de lépreux,
22:23 donc les populistes vont être très très très très hauts,
22:26 et il va pouvoir comme ça propulser la candidate du macronisme,
22:31 c'était pas Valérie Ayier la dernière fois mais c'est pareil,
22:34 comme étant le rempart. Tout le monde qui ne veut pas de l'extrême droite
22:38 va voter pour cette candidate.
22:40 - Stratégie classique à toutes les élections.
22:42 - Classique, ultra classique du fameux rempart.
22:44 Et donc cette histoire de l'extrême droite populiste, dans leur vocabulaire Bardella,
22:48 à plus de 30%, ça démarre comme une sorte de menace,
22:51 et ça finit comme une prophétie autoréalisatrice.
22:54 Ils ont réalisé finalement ce qu'ils attendaient.
22:56 Et bien sûr ça installe un duel.
22:58 C'est un institutionnalise, Jordan Bardella et la liste du RN.
23:01 Deuxièmement, la deuxième séquence en fait,
23:04 Emmanuel Macron essaie de voler au secours de Valérie Ayier.
23:07 Donc là c'est cette espèce de purge auquel le discours de la Sorbonne 2,
23:11 enfin des espèces de trucs qui tombent comme ça,
23:13 ultra techno, auxquels les gens ne comprennent rien,
23:16 et de toute façon heureusement qu'ils comprennent,
23:18 parce que s'ils avaient un regard d'expert ils seraient encore plus atterrés.
23:21 Deuxièmement on a le débat avec Gabriel Attal,
23:24 là c'est vraiment l'effet d'institutionnalisation, on va parler Mathieu,
23:28 et puis encore, pour finir de s'écrouler,
23:31 proposer de rejouer le débat de 2022 et de 2017,
23:35 c'est-à-dire le débat avec Marine Le Pen.
23:37 Bon là c'est le truc complètement archi vintage,
23:39 ultra boomer, donc ça ne fonctionne pas du tout,
23:41 tout le monde rigole, et ça ne fait qu'installer Jordan Bardella,
23:45 et ça ne fait que valider d'une certaine façon la stratégie choisie par le RN,
23:49 c'est-à-dire de se poser comme les opposants numéro 1.
23:52 Autrement dit, le message subliminal qui a été envoyé par Jordan Bardella et sa liste,
23:57 c'est "tous ceux qui ne sont pas contents du bilan d'Emmanuel Macron et d'Emmanuel Macron,
24:00 et croyez-moi ça fait du monde, et bien ils votent pour nous".
24:03 Et en réalité ce qu'a fait Emmanuel Macron, ça a validé cette stratégie.
24:06 Alors on va voir dans un instant,
24:08 est-ce que les autres parties n'ont pas eux aussi commis des erreurs,
24:11 qu'explique cette montée de la droite nationale ?
24:13 On en parle dans un instant avec Charlotte,
24:16 dans un instant j'ai très envie d'entendre,
24:18 vraiment envie d'entendre sa chronique sur l'Algérie,
24:20 qui transmet officiellement une liste de biens à restituer par la France.
24:24 Ouh, on va s'intéresser à cela.
24:26 On marque une pause, à tout de suite.
24:28 Retour sur le plateau de Face à l'Info, ce soir 21h,
24:34 le grand débat des Européennes sur Segnos, Valérie Ayé vient d'arriver sur place,
24:39 et si on a d'autres intervenants, ne vous étonnez pas si on vous montre leur arrivée en direct.
24:44 On était avec vous, mon cher Guillaume,
24:47 en train de parler de cette montée de la droite nationale exceptionnelle pour ces Européennes.
24:53 On disait que c'était, vous expliquiez que c'était à cause des erreurs de la majorité,
24:57 mais je vous demandais, est-ce que les autres parties, eux aussi,
25:00 n'ont pas commis des erreurs qui ont encouragé justement cette montée de la droite nationale ?
25:06 Si, assurément, je pense qu'il y a, là aussi, si on essaie de simplifier, de synthétiser,
25:11 il y a deux canaux de transmission de ces erreurs,
25:13 et ça s'est joué surtout dans les débats de tête de lit,
25:16 vous savez, où il y a toutes les têtes de listes, comme ce soir.
25:19 D'abord, premier canal d'erreur, c'est que toutes ces listes, en fait,
25:23 se sont naturellement liguées, en quelque sorte, contre Bardella.
25:27 C'est tous contre Bardella, évidemment pas avec la même férocité,
25:31 certains essaient de mordre les mollets, d'autres c'était des piqûres, comme ça,
25:35 mais en fait, en réalité, en faisant ça, ils ont fini le travail d'Emmanuel Macron,
25:40 c'est-à-dire qu'ils ont fini de l'installer dans le rôle du héros d'un film
25:44 qui s'appelle "Les Européennes 2024".
25:46 Deuxième canal d'erreur, c'est quand on regarde bien ce qui s'est passé
25:50 dans ces débats de tête de listes, ils se sont affaiblis par paire,
25:54 en fait, les candidats.
25:55 C'est-à-dire, par paire, ils se sont cannibalisés, entredévorés.
25:58 On a la paire, la première paire, c'est la paire Aubry-Glucksmann, d'accord ?
26:02 Avec la fameuse séquence "Lâchez-moi les baskets".
26:05 Donc là, il y a quand même une bataille pour le leadership à gauche.
26:08 Deuxième paire, la paire Glucksmann-Toussaint, et on le voit ce soir,
26:12 puisqu'il y a un concours sur le thème du "No pas saran d'opérette",
26:16 pour ne pas aller dans l'antre de la bête, d'accord ?
26:19 D'où l'absence au débat.
26:21 Tout ça est absolument grotesque, mais on voit bien qu'ils continuent,
26:24 comme on dirait, entre guillemets, à se tirer la bourre.
26:27 Troisième paire, la paire Defontaine-Toussaint.
26:30 Ils se sont complètement déchirés sur le nucléaire.
26:33 Donc en fait, en faisant ça, toutes ces paires, ils s'affaiblissent,
26:36 ils affaiblissent leur propre score.
26:38 C'est tout ce qu'ils arrivent à faire.
26:39 La paire Ayé-Bellamy, même chose, sur l'agriculture, sur l'Ukraine.
26:43 Pardon, la paire, excusez-moi, Ayé...
26:47 - Ayé-Bellamy sur l'agriculture ?
26:49 - Sur l'agriculture, exactement.
26:51 Mais sinon, on a vu aussi qu'entre Ayé et Glucksmann,
26:54 il y a un concours de beauté sur l'Ukraine.
26:56 Qui est le meilleur défenseur de l'Ukraine ?
26:58 Bellamy-Maréchal, concours de beauté pour tacler le wokisme,
27:03 défendre la civilisation, etc.
27:05 Et tout ça, finalement, toutes ces espèces d'autocannibalisation
27:08 entre des candidats qui sont ce que les économistes appelleraient
27:10 des substituts étroits, donc très proches l'un des uns des autres,
27:13 ont fait que mécaniquement monter le bar de là,
27:15 sans qu'ils fassent rien.
27:16 - Alors, son niveau est très élevé dans les sondages,
27:18 est-ce que ce n'est pas aussi lié à son côté Mozart
27:20 de la communication politique ?
27:23 - Oui, on arrive dans le second bloc,
27:26 le second faisceau d'explication.
27:27 Il y a aussi des choses qui sont dues aux qualités propres,
27:31 soit du candidat, soit de la liste qui explique ça.
27:33 Ce n'est pas seulement les erreurs de ses adversaires.
27:35 Alors, on parle de prodige, jeune prodige, etc.
27:38 Ce qui est vraiment fascinant, en tout cas,
27:40 la seule chose qui me paraît vraiment fascinante,
27:41 c'est l'effet de contraste entre le côté un peu vieux routier
27:44 de la politique et de l'autre, la jeunesse du candidat.
27:47 C'est vrai que c'est assez impressionnant.
27:49 Et on parle d'effet d'équation personnelle.
27:53 Moi, je parlerais plutôt d'un effet générationnel.
27:56 En fait, il n'y a pas que Bardella qui soit dans cette situation
27:59 de complètement être à l'aise,
28:03 complètement à l'aise devant des caméras,
28:05 complètement à l'aise pour avoir un parler
28:07 qui est le parler aussi des réseaux sociaux,
28:08 c'est-à-dire qui tranche énormément avec la langue de plomb,
28:11 qui est encore celle d'Emmanuel Macron,
28:12 qui est celle du vieux monde, qui est empesé, techno, etc.
28:15 Donc là, il y a un phrasé net, clair, c'est cinglant.
28:19 C'est à la fois des punchlines,
28:20 mais c'est dire beaucoup de choses en peu de mots.
28:22 Et il n'y a pas que Bardella, Marion Maréchal y arrive très bien.
28:27 Même Néoday Fontaine y arrive très bien.
28:29 Donc, je pense qu'il y a un effet de génération, en fait.
28:32 Après, depuis le débat Kennedy-Nixon en 60,
28:35 on sait qu'il vaut mieux être jeune et beau pour faire de la politique
28:37 que vieux et moche.
28:38 C'est sûr que ça peut aider.
28:39 Tout ça, c'est ce qu'on peut appeler l'effet Instagrammisable.
28:41 Et à ce jeu-là, c'est vrai que Bardella, il est très fort.
28:44 Mais justement, certains lui reprochent cet effet de formatage.
28:48 C'est Instagrammisable, c'est léché, c'est parfait.
28:51 C'est complètement cyborg, disent certains.
28:55 C'est archi-contrôlé.
28:57 Et certains disent, oui, mais c'est que de la forme.
28:59 C'est l'effet coqueliphide.
29:00 Donc, on l'appelle un peu Monsieur Parfait.
29:02 Moi, je ne pense pas.
29:03 Je pense qu'il y a quelque chose qui est au-delà de la forme,
29:06 qui certes est très maîtrisée, il n'est pas le seul.
29:07 C'est, à mon avis, un effet plus générationnel que son effet personnel,
29:10 même s'il est talentueux.
29:11 Et il y a quelque chose là-dedans qui est une espèce de secret de fabrication.
29:16 Dernière question. Dans ce cas, comment est-ce que vous analysez
29:18 les ressorts d'une stratégie politique qui, pour l'instant, semble gagnante ?
29:22 Comme disait Victor Hugo, la forme, pour rester sur la forme,
29:25 c'est le fond qui remonte à la surface.
29:26 Et moi, je pense que c'est moins Monsieur Parfait, Bardella,
29:29 que Monsieur Synthèse, en fait, en vérité.
29:31 Et en ce sens, il fait penser d'ailleurs un peu au jeune Chirac.
29:34 Il en a le côté bulldozer et le côté Synthèse attrape-tout.
29:37 Donc, un, il a réussi, à mon avis, sa candidature sur un incroyable en même temps.
29:42 Et ça poursuit un peu le raisonnement de Mathieu, sens opposé,
29:45 mais peut-être ça le complète.
29:46 Premier en même temps.
29:47 En fait, il a réussi à l'intérieur du RN, ce qu'Éric Zemmour a essayé de faire
29:51 à l'extérieur du RN.
29:53 Quel était le calcul, à mon avis, très intelligent et futé d'Éric Zemmour en 2022,
29:58 qu'il n'a pas vraiment mis en oeuvre d'ailleurs lui-même ?
30:00 C'est de faire un pont entre d'un côté le RN, de l'autre côté LR,
30:03 donc une droite bourgeoise, une droite plus populaire,
30:05 et de faire un pont entre les deux.
30:06 Mais comme Éric Zemmour...
30:07 Pendant que vous parlez, on voit l'arrivée de Manon Aubry.
30:09 Parlez-nous du pont.
30:11 Autre candidate un peu assez jeune,
30:14 même si elle a à mon avis moins d'atouts que les autres.
30:16 En fait, le pont, c'est qu'Éric Zemmour a essayé de faire ce pont,
30:20 mais il l'a fait à la droite du RN.
30:22 Donc il était plus clivant que le RN.
30:24 Donc il avait difficilement à faire un pont.
30:26 Et là, ce que Éric Zemmour a tenté de faire à l'extérieur,
30:29 lui, Bardella, il est arrivé à l'intérieur.
30:31 Parce qu'il a capté d'une certaine façon ce côté droite décomplexée,
30:35 droite identitaire, mais aussi plus rassurante sur l'Europe,
30:38 plus rassurante pour les CSP+.
30:41 Il arrive, on voit bien dans les sondages,
30:43 il arrive à mordre sur la France de l'Ouest,
30:45 il arrive à mordre sur les patrons, sur les diplômés.
30:47 Mais ce n'est pas tout.
30:48 Parce que s'il n'y a que ça, il n'y a que 7 ou 8 ou 10 %,
30:51 c'est un second en même temps.
30:53 C'est-à-dire qu'il a fait ce premier en même temps,
30:55 en faisant toujours, en gardant un autre en même temps.
30:58 C'est-à-dire qu'en même temps, il a gardé l'effet de bloc populaire
31:01 théorisé par Jérôme Sainte-Marie et mis en œuvre par Marine Le Pen.
31:04 C'est-à-dire qu'il a gardé ce parti des grands brûlés de la mondialisation,
31:07 de la France périphérique, du rejet des élites.
31:09 Et donc il arrive à marcher sur deux jambes,
31:11 à droite toutes, et au-delà de la droite et de la gauche,
31:14 ou par-delà la droite et la gauche.
31:16 Alors, deux bémols peut-être pour finir.
31:18 Moi, je pense qu'il y a son talent propre,
31:20 et il y a cet effet de synthèse qu'il arrive très bien à faire,
31:23 parce qu'il est très doué, mais aussi il y a son duo avec Marine Le Pen.
31:26 Et donc si le duo se détache, à mon avis, le charme sera rompu.
31:30 Et le deuxième facteur, c'est que c'est une élection européenne,
31:33 c'est-à-dire que c'est une élection à un tour,
31:35 qui favorise un effet attrape-tout.
31:38 Vous savez, c'est Buisson qui disait,
31:40 est-ce que l'élection se gagne au centre ou l'élection se gagne au peuple ?
31:42 Il répondait au peuple.
31:43 Là, c'est au peuple et au centre,
31:45 en étant à la fois clivant et en effet modéré,
31:47 mais c'est la forme de l'élection européenne qui le permet.
31:50 – Merci pour votre regard.
31:51 On voit Manon Aubry à l'image,
31:54 on attend d'un instant à l'autre Marion Maréchal,
31:56 on attend aussi François-Xavier Bélamé,
31:58 Jordan Bardella, on les verra tous arriver en direct dans cette émission.
32:01 On garde l'image pendant qu'on continue notre émission.
32:03 Moi, il y a une question, je fais un petit tour de table rapide.
32:06 On parle de la montée de la droite nationale,
32:08 mais regardons ce qui se passe.
32:10 Vous évoquiez tout à l'heure, on ne comprend pas.
32:12 Aujourd'hui, aux alentours de midi,
32:14 un ressortissant égyptien en situation régulière de 46 ans
32:18 a poignardé à 17 reprises, tenez-vous bien,
32:21 un homme de 79 ans qui est décédé.
32:25 La victime a sa mort défaussée dans le Val-de-Marne.
32:29 La victime aurait été agressée alors qu'elle se rendait dans un foyer
32:32 pour récupérer un panier alimentaire.
32:34 Autre information du jour, un jeune homme de 24 ans
32:38 qui a été passé à tabac dans la nuit du 25 au 26 mai,
32:42 en Isère, lors du bal des farmeurs.
32:45 Une soirée dans sont organisée à la salle des fêtes,
32:48 on en parlait tout à l'heure, de Murinet,
32:50 un village de 385 habitants,
32:52 par des agriculteurs de Saint-Marcelin et de Pont-en-Royon.
32:56 On ne comprend pas, on a entendu que c'est pour casser du blond.
33:00 Ça aussi, ça fait monter la droite nationale,
33:03 oui ou non, Mathieu Bocoté?
33:05 - Assurément. Le régime fait tout pour nous expliquer
33:08 qu'il s'agit de faits divers qui ne veulent rien dire.
33:11 Le commun des mortels, depuis un bon moment,
33:14 a décidé de lire ces faits comme des faits politiques.
33:17 Et lorsqu'on lui dit qu'il entend "casser du blanc",
33:20 il sait qu'on lui dira ensuite que ça ne veut rien dire.
33:23 Il enregistre le fait, il sait d'avance que les élites
33:26 vont basculer dans le déni et dans la culpabilisation
33:29 de ceux qui ont entendu ce qu'ils ont entendu.
33:31 Donc, il y a une traduction politique à cet effet d'écœurement.
33:34 - Charlotte Dornelas, c'est quand même assez...
33:36 On n'arrête pas d'en parler tous les jours, mais c'est incroyable.
33:40 On dit justement que cet homme qui a été à 79 ans
33:43 poignardé à 17 reprises à sa mort défaussée en 1994,
33:47 la santé psychique de l'Égyptien serait en cause?
33:50 - J'imagine, oui, parce que pour aller tuer quelqu'un
33:53 de cet âge-là, s'acharner sur lui avec des coups de couteau,
33:56 j'imagine qu'il était un petit peu déséquilibré, comme on dit.
33:59 Ce qui n'épuise pas le sujet, ce qui n'épuise pas non plus
34:02 la prudence de l'homme politique devant la répétition de ces faits.
34:05 - Pendant que vous parlez, on voit l'arrivée
34:08 de François Zervi et Bellamy.
34:10 - Je pense que l'inquiétude et la lecture politique
34:14 de ce qui nous arrive est d'autant plus forte
34:17 qu'elle est précédée par une inquiétude et une dépossession
34:20 qui est de l'entourage. On l'appelle parfois dépossession culturelle,
34:23 mais ça veut dire de ce que l'on voit, de la langue qu'on entend,
34:26 des pratiques que l'on voit, des us et coutumes que l'on voit se développer.
34:29 Et quand en plus s'ajoute à ça, et pour une partie,
34:32 une violence qui est complètement débridée,
34:35 et que, en plus, vous n'avez pas le droit de nommer,
34:37 ça génère une colère qui peut devenir électorale.
34:40 - Marc Menand ?
34:42 - Je crois que ce qui se passe aujourd'hui en Israël
34:45 est comment c'est attisé avec constamment les manifestations
34:50 où on oublie tout le contexte, où on est dans une sorte
34:54 d'utopie humaniste, où le grand cœur serait là
34:59 à servir la cause et les autres sont des salauds
35:03 parce qu'éventuellement, ils essaient d'avoir une analyse
35:06 un peu plus subtile. Ça nourrit toutes les haines
35:09 et ces haines conduisent les plus déséquilibrés
35:12 ou les plus fanatiques à ce type d'action.
35:15 N'oublions pas d'ailleurs que depuis des années,
35:18 il y a l'appel à un djihad où chacun doit prendre l'initiative
35:23 d'imposer l'idée que l'on défend.
35:28 - Alors on voit à l'antenne, je disais, François-Xavier Abélami,
35:31 Marion Maréchal est en train d'arriver également.
35:34 François-Xavier Abélami qui est à 7% dans les sondages.
35:37 On a vu Manon Aubry qui est à 6% dans les sondages.
35:40 Sondage Opinion We pour CNews, Europ1, le JDD.
35:43 Aujourd'hui, François-Xavier Abélami, on l'a dit,
35:46 qui a fait une très belle campagne. Il s'est vraiment remarqué.
35:49 Qu'on soit d'accord avec lui ou pas sur le fond,
35:51 il s'est quand même fait remarquer.
35:53 Peut-être une réaction, Guillaume Bigot, par rapport
35:55 à cette actualité tragique sur laquelle réagissent en général
35:59 des candidats comme François-Xavier Abélami
36:02 ou encore Marion Maréchal qu'on va voir dans un instant.
36:04 - Ce qui est gênant dans leur raisonnement, c'est que, justement,
36:07 c'est la dimension de vouloir tout de même l'Europe.
36:10 C'est-à-dire, moi, je pense que l'Europe et la mondialisation
36:12 sont des blocs. Vous ne pouvez pas vouloir la mondialisation
36:15 et en même temps ne plus vouloir d'immigration.
36:18 Ce n'est pas possible. Donc il faut faire un choix, camarades,
36:20 d'une certaine façon. Si vous ne voulez pas la mondialisation,
36:22 il faudra stopper et les mouvements de capitaux
36:24 et les mouvements de personnes. Et de la même façon,
36:26 vous ne pourrez pas régler le problème de l'immigration
36:32 avec l'Europe. Ce n'est pas possible.
36:34 - Quand je vous parle de nouveau Crépole, quand je vous parle
36:36 d'enfantisation... - Mais c'est directement lié.
36:38 Puisque, finalement, pourquoi la main de l'État est paralysée ?
36:41 On parlait du Conseil constitutionnel, mais en réalité,
36:43 tout ça, ce sont des jurisprudences européennes.
36:44 Tout ça, ce sont des traités européens aussi qui sont appliqués,
36:46 même s'il y a une surinterprétation des principes
36:48 de la Constitution. Et en fait, l'Europe est une chape de plomb
36:51 qui empêche les Français, la majorité de Français,
36:53 qu'ils soient de gauche ou de droite, parce que tous les sondages
36:55 sont clairs, tous les Français, de gauche ou de droite,
36:57 veulent arrêter l'immigration. Mais il y a des gens qui disent
37:00 "Non, vous n'avez pas le droit".
37:01 - Merci. On va essayer de continuer nos chroniques,
37:03 tout en voyant les candidats arriver pour le grand débat
37:06 à suivre en direct à 21h sur CNews.
37:09 Votre chronique ce soir, c'est un chant qui nous prend au trip,
37:12 le chant des partisans. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire
37:15 du 30 mai 1943, une date importante.
37:18 - Une date qui doit résonner, qui doit nous enflammer.
37:21 C'est la date... - Pardonnez-moi, l'arrivée
37:26 de Mario Maréchal à côté de Navidal-Revel.
37:30 On a vu aussi Serge Néziar, le patron de CNews.
37:33 Voilà, donc juste pour vous dire que tout est en train
37:35 de se mettre en place. On fait notre émission en même temps,
37:38 on fait tout en même temps. Mais c'est très important
37:40 ce qui va se passer sur CNews ce soir.
37:42 - Enflammons-nous. Et d'abord, faisons apparaître
37:46 une jeune femme. Elle s'appelle au départ Anna Bétholinsky.
37:52 On est en 1917, c'est la révolution russe,
37:56 et le petit poupon apparaît. Le père est fusillé
38:00 parce qu'il n'est pas du bon côté. Alors, la maman part
38:04 avec ses deux filles en France. Ils ont une gouvernante.
38:08 Et quand elle a 5 ans, cette gouvernante lui offre
38:11 une guitare. Cette guitare devient sa compagne.
38:14 Jamais plus, elle ne la quittera. Ce qui fait qu'on la trouvera
38:19 au ballet de Monaco avec sa guitare. Elle monte à Paris,
38:24 dans les cabarets, et elle est là, elle émerveille le monde.
38:28 Un baron belge la remarque, il se marie, et puis la guerre éclate.
38:33 Et ensemble, ils décident de gagner Londres.
38:36 Oui, la lutte, la lutte pour la liberté,
38:40 la lutte contre l'ignoble, la lutte contre le monstre.
38:44 Et elle s'engage dans les forces françaises libres.
38:47 Elle est cantinière. Qu'exerce-t-elle de temps à autre ?
38:51 Le grand général de Gaulle. Et elle est toujours avec sa guitare.
38:56 Et elle apprend en 1943 que Smolensk vient de tomber,
39:02 que les Russes, enfin les soviétiques, ont obtenu
39:06 une victoire déterminante. C'est la fin de l'avancée d'Hitler.
39:10 Et là, l'émotion la submerge.
39:14 Lui viennent les chants de folklore soviétique.
39:19 Et puis, une sorte d'inspiration qui lui fait, en russe,
39:26 jaillir "Nous irons là-bas", ou "Le corbeau, le corbeau".
39:31 Eh bien, ce sont les stucas où les corbeaux ne volent pas
39:35 et la bête ne peut se frayer un passage.
39:38 Et le lendemain, elle joue ça à un personnage important dans la résistance
39:43 qui est Emmanuel Bastier de la Vue.
39:46 Et elle se laisse aller à son air.
39:50 Il est émerveillé, d'autant plus qu'avec un garçon
39:53 qui lui est en train de préparer une émission pour la résistance
39:57 à la BBC, qui s'appelle André Gillois.
40:00 Et Gillois, dans trois jours, il a son émission, il lui faut un générique.
40:05 Et quand il entend ça, il dit "Mais voilà, voilà la chanson qu'il nous faut".
40:11 Et dès le lendemain, ils enregistrent.
40:14 Elle vient avec deux siffleurs professionnels.
40:16 Ils trouvent que c'est trop brillant.
40:18 Alors, André Gillois et Bastier se retrouvent ensemble à siffloter
40:25 et ce sera le générique.
40:26 Et qui entend ce générique ?
40:28 Eh bien, une jeune femme qui s'appelle Germaine Sablan.
40:33 Germaine Sablan, elle est entrée très tôt dans la résistance,
40:37 dans un mouvement à Saint-Raphaël, le mouvement Karr.
40:41 Et un jour, qui apparaît ?
40:43 Deux gaillards incroyables, un trenu truand, une stature invraisemblable,
40:48 un homme d'une chaleur, un énergumène.
40:51 C'est le grand Kessel.
40:54 Et à côté de lui, Maurice Druon, un peu plus bougon,
40:58 c'est son neveu, mais c'est son père d'adoption en quelque sorte.
41:02 Car malheureusement, le frère de Kessel s'est suicidé quand il avait 21 ans.
41:08 Il a eu ce petit garçon et lui s'est toujours occupé de lui.
41:12 Dès la guerre de 14, Kessel s'est engagé dans l'aviation,
41:17 un passionné, un homme de toutes les libertés,
41:20 un homme de tous les engagements.
41:22 Et là forcément, avec la petite Sablon, avec Maurice,
41:27 il décide de passer à Londres.
41:30 Et c'est comme ça qu'un jour, elle entend le générique
41:33 et elle note sur un petit cahier,
41:36 elle note le solfège, vous voyez, les notes de musique.
41:41 - Les petites partitions.
41:42 - Et alors, elle sifflote ça à Kessel,
41:45 et puis à Druon.
41:48 Et Druon se met devant le piano avec son doigt.
41:53 Il essaie de reproduire ce qui est écrit sur le cahier.
41:57 Et Kessel, cette inspiration,
42:00 ça lui vient forcément, ces paroles en français,
42:05 ces paroles d'une force incroyable.
42:08 Et simplement, à un moment donné, Corbeau, ça le dérange.
42:11 Il dit, il pousse, ça serait plus prestigieux.
42:14 Mais il se rend compte que Corbeau,
42:16 c'est le vol lugubre noir dans toute son amplitude.
42:20 Il faut garder Corbeau.
42:23 Et c'est comme ça que notre jeune Germaine Sablon
42:28 entonne la chanson devant une serveuse d'un hôtel.
42:34 Ils sont là, juste après la composition.
42:37 Ça flambe et ça sera repris, c'est elle qui l'interprétera
42:41 dans le film, film de Propres Grandes.
42:43 - C'est elle qu'on entend là ?
42:45 - Oui, "Truite song about resistance".
42:48 Et c'est comme ça que ce chant s'impose
42:51 comme le chant de la résistance.
42:54 (musique)
43:00 - Sentez cette force !
43:02 C'est-à-dire quelque chose qui vous galvanise littéralement
43:07 et dans toute la clandestinité.
43:10 C'est cela qui fera emporter les hommes vers la passion,
43:15 vers la libération.
43:17 - Merci beaucoup mon cher Marc.
43:19 On voit en direct l'arrivée de Jordan Bardella
43:22 pour ce grand débat à suivre à 21h en direct sur CNews.
43:26 Vous avez pu voir l'arrivée de Marion Maréchal,
43:29 il y a quelques instants, de Manon Aubry, de Valérie Ayé,
43:32 ici accompagnée de la direction d'Europe, Europe 1, CNews,
43:38 puisque vous pourrez évidemment écouter et suivre ce débat
43:41 sur Europe 1, CNews.
43:43 Alors on en parlera un peu, on fera un petit tour de table encore dans un instant.
43:46 D'abord, pendant qu'on voit ces images,
43:48 on va s'arrêter sur une information très importante, Charlotte.
43:51 En 2022, Emmanuel Macron, et en plus sur un tweet LR
43:55 qui nous a fait tous bon dire, peut-être sourire,
43:58 mais qui a plutôt énervé la gauche.
44:00 En 2022, Emmanuel Macron et son homologue algérien
44:02 avaient souhaité la mise en place d'une commission d'historiens français et algériens.
44:06 Pourquoi ? Pour travailler sur la mémoire des deux pays.
44:09 On en avait parlé ici, Charlotte.
44:11 Or, Alger vient de transmettre, via cette dernière,
44:14 une liste de biens que la France devait restituer.
44:18 Que va devenir cette demande ?
44:20 Alors, je ne sais pas si vous voulez montrer le tweet ou pas des LR.
44:23 Je vous souhaite, bien sûr, on va regarder le tweet tout de suite.
44:26 On peut...
44:28 Après, Jordan Bardet, on termine un peu l'image.
44:30 Voilà, le tweet de LR qui dit "il faut tout reprendre".
44:35 Alors, les biens et le mal.
44:37 - Ils ont mangé du lion.
44:38 - Criminels, délinquants, clandestins, OQTF.
44:41 - Évidemment que sur la forme, c'est un visuel de réseau social.
44:44 Mais si j'en crois la classe politique, de manière générale,
44:46 à chaque fois qu'on parle des OQTF et des laissés-passer consulaires,
44:49 j'ai l'impression que tout le monde est d'accord pour expliquer
44:51 qu'il faut absolument les obtenir,
44:53 parce que les personnes en situation irrégulière qui n'obtiennent pas leur statut,
44:56 à part quelques marginaux dans la classe politique,
44:59 tout le monde reconnaît qu'il faut les renvoyer.
45:01 Donc, sur le fond de ce message,
45:03 je n'ai pas l'impression qu'il y ait une grande opposition dans la classe politique,
45:06 outre la forme qui se voulait provocatrice
45:10 et sur le terrain de l'amusement, plus qu'autre chose.
45:13 Mais le fond du message n'est pas complètement absurde,
45:15 parce que par ailleurs, on explique que pour obtenir les laissés-passer consulaires,
45:18 il faut peut-être user d'outils diplomatiques pour installer le rapport de force.
45:22 Or, vous allez voir, c'est l'Algérie qui maintient le rapport de force
45:25 beaucoup plus que la France dans cette histoire.
45:28 Refermons la parenthèse et revenons aux biens que réclame l'Algérie.
45:32 Benjamin Stora, vous savez, l'historien qui co-préside cette commission,
45:36 avec un historien algérien, puisqu'il y a cinq historiens français,
45:39 cinq historiens algériens,
45:41 parle lui-même d'objets fortement symboliques.
45:43 Alors, on n'a pas toute la liste, en tout cas, je n'ai pas eu accès à toute la liste,
45:46 mais on sait qu'il y a beaucoup de ces objets
45:49 qui appartiennent à l'émir Abdelkader.
45:51 Et quand Benjamin Stora explique que ces objets sont fortement symboliques,
45:55 c'est bien l'enjeu, d'ailleurs, de la discussion,
45:58 au-delà de tous les sujets qui sont accolés.
46:01 Alors, l'émir Abdelkader, c'est le chef emblématique
46:04 de la résistance à la conquête française de l'Algérie,
46:07 donc en 1830, et il avait lui-même renoncé
46:10 d'époser les armes en 1847,
46:13 notamment pour sauver les personnes dont il avait la charge
46:16 à l'époque sur place. Il avait été emmené et fait prisonnier en France.
46:20 Et la suite de son histoire est beaucoup plus complexe
46:23 que l'histoire qu'en fait l'Algérie, on y reviendra.
46:25 Mais ce n'est pas la première fois que ce sujet attise,
46:28 on va dire, le feu entre la France et l'Algérie,
46:33 puisque le président Tebboune, le président algérien,
46:36 avait déjà, par la voix de son ministre des Affaires étrangères,
46:39 conditionné sa venue en France. On ne compte plus les fois
46:42 où Emmanuel Macron ou ses ministres sont allés en Algérie,
46:45 mais le président algérien a toujours une nouvelle raison
46:48 de ne pas venir et de reporter son voyage.
46:50 Depuis 2022, il nous promet qu'il va venir,
46:52 et il repousse sans cesse sa visite.
46:54 La dernière fois, c'était au début de l'année,
46:56 il a dit qu'il avait une nouvelle raison,
46:58 notamment du dossier mémorial, avait dit son ministre,
47:00 et de la restitution de ses biens.
47:02 Alors, il y a plusieurs questions qui se posent,
47:04 mais la première, qui a été beaucoup posée ces jours-ci,
47:06 c'est la question de la faisabilité, tout simplement.
47:08 Pourquoi ? Parce que, sur le terrain juridique,
47:10 la collection des musées nationaux, il y a beaucoup de ces objets
47:12 qui sont dans des musées nationaux,
47:14 et des objets qui sont dans un musée national en France,
47:19 ils ont un caractère inaliénable et imprescriptible
47:22 sur le terrain du droit.
47:24 Vous ne pouvez pas, comme ça, décider,
47:26 pour des raisons politiques ou diplomatiques, de les rendre.
47:28 Ce n'est pas possible dans l'état actuel de la loi.
47:30 Ensuite, vous avez des pièces qui sont au musée Condé.
47:33 C'est un musée qui est dans le château de Chantilly,
47:36 et ces objets-là, en l'occurrence,
47:38 ils ont été cédés par le duc d'Aumale,
47:40 à l'époque, c'était sa collection privée,
47:42 il les a cédés à une condition
47:44 qu'il avait inscrite dans son leg à l'Institut de France,
47:48 c'est qu'il interdisait que toutes pièces
47:50 sortent du château de Chantilly.
47:52 Puisque le leg a été signé et reconnu,
47:54 c'est extrêmement compliqué aussi.
47:56 Alors, on dit souvent sur ce plateau
47:58 que le droit peut évoluer,
48:00 puisqu'il est humain et qu'il peut être réécrit,
48:02 en fonction de la nécessité de la situation.
48:04 Donc là, on pourrait juger qu'en effet,
48:06 la situation mérite que l'on change le droit.
48:08 Étrangement, pour une fois,
48:10 toute la gauche est d'accord pour expliquer
48:12 que le droit n'est pas divin et qu'on peut le changer
48:14 en fonction de la situation. Bonne nouvelle.
48:16 Pour envisager cette restitution,
48:18 il faudrait en effet une nouvelle loi,
48:20 selon les raisons que je vous donnais.
48:22 En 2021, par exemple, vous avez deux lois-cadre
48:24 qui ont été votées pour notamment la restitution
48:26 des biens qui avaient été spoilés
48:28 par les nazis et qui se retrouvaient
48:30 dans des collections de musées nationaux.
48:32 Là, il y avait une loi particulière qui avait été faite
48:34 pour expliquer qu'on pouvait les restituer.
48:36 Et la même chose pour les restes humains.
48:38 Là, il faudrait une troisième loi
48:40 qui permette de restituer les biens culturels.
48:42 Et en l'occurrence, elle devait être examinée
48:44 il y a quelques mois. Elle le sera peut-être finalement
48:46 à l'automne. C'est très compliqué. Pourquoi ?
48:48 La ministre de la Culture, Rachida Dati,
48:50 avait envisagé d'être fière de porter cette loi.
48:52 Elle l'avait dit au début de l'année.
48:54 Mais pourquoi est-ce qu'elle est difficile ?
48:56 Elle concerne, certes, le ministère de la Culture,
48:58 mais aussi celui des armées et des affaires étrangères,
49:00 évidemment. Et par ailleurs,
49:02 ces biens sont dispersés. Je vous ai parlé des musées
49:04 de la collection qui est au Château de Chantilly,
49:06 mais il y a également des biens qui sont détenus
49:08 par des familles, donc des détentions privées,
49:10 des collections privées, pardon.
49:12 Donc là, c'est encore compliqué.
49:14 Mais Benjamin Stora a expliqué que lui,
49:16 il s'est aidé pour des dons, des prêts de longue durée,
49:18 pour contourner cet obstacle juridique
49:20 ou en attendant.
49:22 Et donc là, on comprend, en tout cas, dans l'esprit
49:24 de cette commission, qu'à priori,
49:26 la demande algérienne va être, une fois de plus,
49:28 acceptée, en tout cas,
49:30 pour une partie des biens qui sont réclamés.
49:32 - Est-ce que ce n'est pas légitime
49:34 que ces objets reviennent
49:36 en Algérie pour un combattant
49:38 algérien qui s'est battu
49:40 contre la conquête française ?
49:42 - Ce n'est pas évident du tout. Ça a l'air évident
49:44 parce que la manière dont l'Algérie le présente,
49:46 ça a l'air absolument évident. C'est un homme qui a combattu
49:48 la France, qui était un guerrier.
49:50 Et l'Algérie ne retient que le guerrier
49:52 extrêmement féroce contre la France.
49:54 Et la question
49:56 qui se pose sur la légitimité
49:58 de ces restitutions,
50:00 c'est d'abord sur le terrain du droit.
50:02 Et là, c'est vrai pour toutes les restitutions d'œuvres d'art.
50:04 Il y a une question qui se pose de la légitimité,
50:06 de la continuation
50:08 entre ce qu'était l'Algérie en 1830
50:10 et ce qu'est aujourd'hui le gouvernement algérien
50:12 et les raisons pour lesquelles il le fait.
50:14 Est-ce qu'il y a une continuité parfaite sur le terrain du droit ?
50:16 La question est absolument entière.
50:18 Elle se résout sur le terrain politique,
50:20 pas du tout sur ce terrain-là.
50:22 Mais il y a une légitimité en l'occurrence dans la relation
50:24 entre la France et l'Algérie. Tout ne se joue pas sur le terrain
50:26 du droit. Tout le monde a remarqué. C'est un peu plus charnel
50:28 que ça. Et la question se pose
50:30 de manière très simple.
50:32 Il y a en l'occurrence, puisqu'on parle de biens
50:34 symboliques, de restitutions symboliques,
50:36 notamment sont réclamés le sabre
50:38 et le burnous, qui est le gros manteau
50:40 avec lequel cet émir est sans cesse représenté,
50:42 avec la capuche et son manche.
50:44 Et le musée de l'armée, qui avait déjà
50:46 été interrogé sur cette question...
50:48 - Excusez-moi, pendant que vous parlez, pardonnez-moi,
50:50 mais j'avais un peu à annoncer qu'on voit
50:52 le dernier candidat qui est en train d'arriver.
50:54 Léon Desfontaines, parti communiste
50:56 de 3% dans les sondages. Je vous laisse continuer.
50:58 - Et le musée de l'armée
51:00 à qui on avait posé la question de ce burnous
51:02 et du sabre de l'émir
51:04 à l'époque, avait
51:06 expliqué que 1)
51:08 le sabre avait été remis
51:10 au musée par l'émir
51:12 lui-même, qu'il avait donné à ce musée
51:14 français, et le second, son burnous,
51:16 avait été offert au musée par
51:18 le fils de l'émir Abdelkader.
51:20 Aujourd'hui, on peut se dire sur le terrain de la légitimité
51:22 de la restitution, à qui appartient
51:24 cet homme ? S'appartient-il à lui-même ?
51:26 Appartient-il à sa descendance ?
51:28 Au pays dans lequel il s'est
51:30 battu contre la France ? Ou à la France
51:32 qu'il a finie également
51:34 par embrasser ? Et il y a toute une partie
51:36 de sa descendance qui vit encore en France
51:38 aujourd'hui, dont certains ont servi dans l'armée française.
51:40 Vous voyez que c'est un peu plus compliqué.
51:42 En 2021, vous aviez l'ancien directeur du Louvre
51:44 qui avait été également
51:46 interrogé sur cette question dans un rapport
51:48 qu'il faisait sur la restitution
51:50 de ses biens de manière générale.
51:52 Et il écrivait "les oeuvres
51:54 considérées" - il parle toujours du même -
51:56 "ont été acquises légalement par l'État français
51:58 par don de la famille d'Abdelkader"
52:00 et pour lui c'était évidemment une manière de clore
52:02 le débat. Ça n'était pas des biens
52:04 "spoilés" mais en l'occurrence "donnés".
52:06 Donc en effet la légitimité, elle est
52:08 absolument entière sur la nécessaire
52:10 restitution de ses biens.
52:12 Cela permettrait aussi, en
52:14 disant toute la vérité sur ses biens
52:16 et la manière dont ils ont été acquis,
52:18 de sortir de l'alternative mortifère
52:20 qui est en permanence entretenue autour
52:22 de cet émir, entre une Algérie
52:24 qui ne voit que le guerrier extrêmement
52:26 politique. L'Algérie, même dans son
52:28 discours mythologique sur l'émir Abdelkader,
52:30 refuse la partie spirituelle
52:32 parce qu'elle ne veut pas en faire un guide spirituel
52:34 pour que ce soit un guerrier politique
52:36 pour expliquer l'importance de ce
52:38 qu'était l'Algérie politiquement
52:40 avant la conquête française, qui est largement abusive
52:42 de la part de l'Algérie. Et à l'inverse
52:44 les autorités françaises pour pas
52:46 ces dernières années, en ont fait simplement
52:48 un symbole universaliste et humaniste
52:50 en oubliant de préciser
52:52 ce qui pourrait être extrêmement important
52:54 dans ce dossier, qu'il a été un ennemi
52:56 de la France et un ennemi féroce de la France
52:58 et qu'il a fini dans une certaine mesure
53:00 par l'embrasser. Napoléon III,
53:02 qui l'avait fait sortir du château d'Amboise, l'avait décoré
53:04 de la Légion d'honneur. Le pape, à l'époque,
53:06 l'avait décoré lui aussi parce qu'il avait fini
53:08 sa vie en Syrie et qu'il avait sauvé
53:10 des milliers de chrétiens persécutés.
53:12 Voilà un personnage
53:14 que la France ne devrait pas
53:16 abandonner à des mains algériennes
53:18 qui manipulent clairement
53:20 toute une partie, qui invisibilisent
53:22 toute une partie de son histoire
53:24 pour alimenter sa haine de la France.
53:26 On sait que ce dossier est au cœur
53:28 de la relation franco-algérienne depuis des décennies.
53:30 N'est-il pas temps, en effet, de faire
53:32 ce qu'il faut pour apaiser, enfin,
53:34 cette histoire ? Le problème, c'est que
53:36 pour apaiser vraiment l'histoire, c'est-à-dire la garder en face,
53:38 il faut vraiment être deux.
53:40 Or, là, vous avez une participation
53:42 des deux pays,
53:44 mais pas pour les mêmes raisons.
53:46 Les présidents français ont reconnu, je pense,
53:48 toutes nos erreurs ces
53:50 dernières années, c'est-à-dire
53:52 c'est la repentance permanente sur la question algérienne.
53:54 L'Algérie nous explique, je vous cite le président
53:56 Théboune qui dit "le dossier", c'était
53:58 il y a quelques jours, "le dossier de la mémoire ne saurait
54:00 faire l'objet de concessions ni de compromis",
54:02 déjà en discussion, ça commence bien,
54:04 "et restera au cœur de nos préoccupations jusqu'à son
54:06 traitement objectif, audacieux et équitable
54:08 envers la vérité historique". Le problème,
54:10 c'est que la vérité historique que ne regarde jamais l'Algérie,
54:12 c'est les massacres d'Algériens
54:14 envers des Algériens, toute la décennie noire,
54:16 les archives, c'est même pas la peine d'y penser, vous ne pouvez pas
54:18 les voir, et les massacres qui ont été
54:20 commis par le FLN sur place
54:22 à l'égard d'Algériens,
54:24 à l'égard qui avait choisi la France par exemple,
54:26 à l'égard des rapatriés, des Français
54:28 pieds noirs
54:30 qui habitaient là-bas, toute cette
54:32 vérité-là, elle est impossible à dire.
54:34 Donc les tabous que même parfois les dirigeants
54:36 français continuent à dire, il faut lever les tabous,
54:38 ils ne sont certainement pas là où on croit
54:40 dans cette histoire, l'Algérie n'est pas prête à le faire
54:42 mais malheureusement la France non plus.
54:44 Donc ça déséquilibre considérablement
54:46 la relation et ça ne pourra pas l'apaiser
54:48 dans ces termes. - S'il y a eu un lien
54:50 d'amitié entre
54:52 Napoléon III et Abdelkader
54:54 et le fils d'Abdelkader a été
54:56 à Saint-Cyr, il était
54:58 officier de Saint-Cyr.
55:00 D'où l'offre qu'il a faite ensuite,
55:02 enfin le cadeau à la France.
55:04 - Et on en avait parlé, vous en avez parlé
55:06 dans cette émission. Merci beaucoup Charlotte, merci Marc.
55:08 On ne va pas parler de la Troisième
55:10 Guerre mondiale, on aura l'occasion d'en parler.
55:12 - On y reviendra. - On y reviendra.
55:14 Mais on va parler de ce débat, puisqu'on a
55:16 vu l'arrivée en direct des
55:18 candidats, on a vu Valérie Hayé, Jordan Bardella.
55:20 Qu'est-ce qu'on peut attendre
55:22 de ce débat ce soir ? Qu'est-ce qu'on peut attendre
55:24 de ce débat avec tous ces candidats, sauf
55:26 deux d'entre eux ?
55:28 Que faut-il attendre ? Pourquoi faut-il regarder
55:30 ce débat ? - Premièrement, nous le savons,
55:32 sauf pour les passionnés absolus de politique,
55:34 la campagne des Européennes n'est pas
55:36 dans leur esprit depuis des semaines, sinon des mois.
55:38 Le commun et mortel s'intéressent
55:40 aux Européennes et aux élections en général.
55:42 Dans les deux dernières
55:44 semaines normalement. Donc il y a toute une partie
55:46 de l'électorat qui entre
55:48 aujourd'hui, dans ces jours-ci, depuis quelques jours,
55:50 dans la campagne européenne, qui
55:52 commence à s'y intéresser.
55:54 C'est à ce moment qu'on peut voir des déplacements
55:56 de vote, des gens qui, finalement, "je vais voter
55:58 pour lui, pour l'autre". Donc il y a des votes
56:00 à gagner ce soir, c'est la première chose.
56:02 On n'est plus seulement dans la sélection des
56:04 convaincus qui savent déjà ce qui le bug,
56:06 c'est tout ça. Ils voteront quand même que la question se pose.
56:08 Deuxièmement, et c'est assez intéressant,
56:10 au fil des semaines,
56:12 on a vu clairement cette campagne
56:14 se polariser, on le disait entre deux figures,
56:16 mais les autres, chacun a trouvé sa propre
56:18 voix. Je note par ailleurs,
56:20 il y a des candidats, donc le Parti communiste qui est présent,
56:22 mais Mme Aubry, qui représente quelque
56:24 chose d'important là-dedans, c'est cette part de la gauche
56:26 qui croit avoir absolument raison,
56:28 mais qui accepte de débattre avec des gens qui n'est pas elle.
56:30 Ça c'est une chose assez importante, à la différence
56:32 des deux représentants de la gauche mondaine.
56:34 - Et ça se salue absolument, la volonté de débattre.
56:36 - Ah bien absolument, je pense qu'il faut le dire. Et de l'autre côté,
56:38 donc on l'a dit, polarisation,
56:40 mais tous les candidats ont réussi à se faire
56:42 entendre, donc le commun des mortels sait
56:44 désormais quelle est la candidature de Bélamie.
56:46 On l'a identifié. La candidature de Marion Maréchal,
56:48 on l'a identifié. Et le fait que, sauf
56:50 dans le cas de Defontaine, on s'attend à ce que
56:52 chacun ait des élus.
56:54 C'est très important de le dire, parce que
56:56 Defontaine, c'est comme ça, il est à 3% environ,
56:58 je serais surpris s'il l'attend mieux pour lui.
57:00 - Oui, on sait pas. - Mais pour les autres, ce qui est intéressant,
57:02 c'est que tout le monde sait que c'est un vote
57:04 qui peut être utile dès lors qu'on n'est pas devant
57:06 des candidats perdus. Tout le monde sait que
57:08 globalement, Bélamie, Maréchal,
57:10 Bardella, les autres auront leur député.
57:12 Donc, c'est fait que ça, je dirais que ça donne
57:14 un intérêt supplémentaire à cette course
57:16 pour voir qui est capable d'avoir le dernier effet
57:18 d'accélération. Dernier thème,
57:20 on verra quels sont les thèmes qui, véritablement,
57:22 réussiront à marquer le choc entre les candidats.
57:24 Ça, c'est plus important, je pense, que tout le reste,
57:26 parce que les médias cherchent toujours
57:28 à imposer leurs...
57:30 les médias du système, leurs thèmes
57:32 de campagne. Et là, qu'est-ce qu'on voit? Tout le monde,
57:34 en ce moment, est obligé de reconnaître que la question de l'immigration
57:36 est au coeur de cette campagne.
57:38 Ils ont tout fait pour la neutraliser,
57:40 pour la déconstruire, pour la disloquer.
57:42 Et pourtant, c'est la question qui structure la campagne.
57:44 On va voir comment chacun parvient à s'y positionner.
57:46 Donc, je crois... Je le dis pas seulement
57:48 parce que c'est sur notre chaîne. Je crois que c'est le débat
57:50 le plus important de la campagne
57:52 parce que c'est le débat de la dernière
57:54 accélération du dernier sprint.
57:56 - Dernier mot. - Ah ben...
57:58 Je m'en permets un petit dernier, si je peux me permettre un instant.
58:00 Par ailleurs, n'oublions jamais, on est dans des...
58:02 Il y a le débat, et à la dernière seconde,
58:04 il y a tout ce qui est repris sur les réseaux sociaux,
58:06 et c'est là aussi que se joue le vote des militants.
58:08 Donc, les petits segments qui permettent d'exciter la base,
58:10 qui permettent quelquefois, lorsqu'une candidate réussit,
58:12 rive le clou de je ne sais quel journaliste,
58:14 lorsque deux candidats se tapent sur la tête,
58:16 et clairement, ça permet d'exciter la base,
58:18 ça aussi, ça compte.
58:20 - Donc, vous dites qu'il y a double match ce soir.
58:22 - Ah oui, il n'y a pas de doute là-dessus.
58:24 - Le match sur CNews et l'après-match sur les réseaux sociaux.
58:26 On regardera les deux à 21h sur CNews.
58:28 Tout de suite, l'un des pro-deux avec Pascal Praud.
58:30 *bruit de pas*