TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka !
Du lundi au vendredi à 18h45 sur C8.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.canalplus.com/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
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00:00 On va passer tout de suite au témoin du jour.
00:02 Notre témoin du jour c'est Tiffany Nauzière.
00:04 Je vous l'ai dit, elle vient nous voir pour un roman qui s'appelle "Assise" aux éditions Stock.
00:09 On est très heureux de la recevoir, Tiffany Nauzière.
00:11 On est plus content de recevoir Tiffany Nauzière que d'avoir des nouvelles d'Anne Hidalgo.
00:14 Merci.
00:15 Merci Tiffany Nauzière d'être avec nous.
00:17 Avis.
00:18 Ça nous fait très plaisir de vous voir.
00:19 Merci.
00:20 Alors tout va bien se passer, ne vous inquiétez pas, il n'y a que des gens gentils ici.
00:23 Même moi.
00:24 Incroyable.
00:25 On pourrait croire.
00:26 Vous connaissez Bernard Montiel ?
00:28 Très bien.
00:29 J'ai envie d'être à côté de lui.
00:30 Il était tout content d'être à côté de vous.
00:32 On a l'impression qu'il a été à côté de vous en TP de chimie, qu'il allait être heureux d'être à côté de vous.
00:36 Vous voyez, il en faut peu pour être heureux.
00:38 Vous savez, c'est notre balou à nous.
00:40 Tiffany Nauzière, vous êtes avocate.
00:43 Alors, est-ce que vous êtes avocate dans quoi ? On peut savoir ?
00:47 Je fais du droit des affaires.
00:49 D'accord, très bien.
00:50 Je vais avoir besoin de vous.
00:51 Ah oui ?
00:52 Oui, parce que j'ai des chroniqueurs qui me demandent des augmentations.
00:54 J'hésiterai pas, alors laisse ma carte.
00:58 Non, mais laissez les mots à moi.
00:59 Je préfère avoir une bonne avocate.
01:01 Vous êtes aussi la fille de la Première Dame et la belle fille du Président de la République.
01:05 On va d'abord parler, j'aimerais qu'on parle de votre livre, Assise, de votre roman,
01:09 qui raconte le quotidien de Diane, justement, une avocate qui est pénaliste.
01:13 Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire ce roman, déjà ?
01:16 Vous êtes dit "j'ai envie d'écrire ce roman", c'est une idée qui vous est venue comme ça ?
01:22 Comment ça s'est passé ?
01:23 Alors, quand on est avocat, on écrit beaucoup, mais des écrits pas très agréables à lire et pas très drôles.
01:28 Et j'ai eu envie, pendant les années où j'ai pratiqué notamment le droit pénal,
01:32 au début de ma carrière, j'ai été extrêmement touchée par un certain nombre de faits divers
01:35 et de personnalités que j'ai côtoyées, qui m'ont vraiment humainement marquée.
01:39 Et j'ai eu envie d'écrire la justice et de l'écrire un peu autrement.
01:42 Parfois, ça répondait à l'idéal que j'avais quand j'ai décidé de faire ce métier,
01:46 et parce qu'il y a des décisions que je comprenais légalement en tant qu'avocate,
01:50 mais qui, humainement, pouvaient me heurter.
01:52 Et donc, c'est pour ça que j'ai eu envie d'écrire un peu la justice autrement.
01:55 - Vous racontez l'histoire de plusieurs femmes victimes, parfois, et parfois en tant que coupables.
02:02 Ces affaires sont fictives ou elles sont inspirées toutes d'histoires réelles ?
02:07 - Je me suis vraiment inspirée de faits réels et de personnes qui m'ont marquée,
02:10 parce que souvent, la manière dont on parle de la justice, c'est des faits divers.
02:14 Et en réalité, dans un tribunal, on ne juge pas des faits, on juge des personnes.
02:17 Et j'avais envie d'amener le lecteur avec moi, qui se pose la question,
02:20 en se disant "mais si j'étais cette victime, si j'étais cet auteur, si j'étais l'avocat,
02:24 est-ce que je défendrais tout le monde ? Et si j'étais juge, vous jurez ?
02:27 Ce qui peut arriver à n'importe qui parmi nous. Et bien, comment je déciderais ?
02:30 Comment je jugerais ? Et donc, pour moi, c'était important de s'inspirer de faits réels.
02:34 - En tant qu'avocate, justement, qu'est-ce que vous pensez de la justice française ?
02:38 Ici, dans cette émission, on dit souvent qu'on marche sur la tête.
02:41 Qu'est-ce que vous en pensez, vous, en tant que typhainosière, avocate ?
02:44 Je pense en tant qu'avocate. Vous en pensez quoi ?
02:47 - Moi, en tout cas, c'est l'idéal pour lequel je me suis engagée, c'est la justice.
02:50 Maintenant, quand on a un idéal, il ne faut pas être naïf.
02:55 C'est-à-dire que je pense qu'on a la chance d'avoir une justice qui fonctionne.
02:58 J'avais fait un micro-trottoir où j'interrogeais les gens,
03:00 je leur demandais qu'est-ce que vous pensez de la justice.
03:02 Et notamment, beaucoup disaient qu'on a la chance, en France, par rapport à d'autres pays,
03:06 d'avoir une justice qui fonctionne, avec notamment une séparation des pouvoirs,
03:10 où vraiment le juge a toute sa place dans la société.
03:14 Maintenant, il y a évidemment, comme toute institution, des choses qui peuvent être améliorées.
03:18 Je pense notamment à la question du délai des procédures.
03:20 - Exactement. C'est vrai que c'est quelque chose sur lequel on revient très souvent ici,
03:24 et qui est vraiment un énorme problème.
03:27 Vous avez décidé de raconter seulement des affaires qui concernent des femmes, c'est volontaire ?
03:32 - Oui, parce que je vous ai dit, je me suis inspirée de personnes qui m'ont marquée,
03:35 et notamment, il y a beaucoup de femmes qui m'ont touchée.
03:38 Pourquoi ? Parce qu'au-delà de leur histoire judiciaire,
03:41 ce qui m'a marquée, c'est les parcours et la résilience.
03:44 Le titre, c'est "Assise", mais c'est aussi des femmes qui se sont relevées,
03:48 et c'est ça qui m'intéressait, parce que, que ce soit des victimes ou des auteurs,
03:51 de considérer que le tribunal, ce n'est pas la fin,
03:54 mais au contraire, ça peut être le départ pour un nouveau départ.
03:57 - Alors, vous vous attardez particulièrement sur l'histoire de Laura.
04:01 Laura, une femme qui a tué son conjoint violent.
04:04 Et ça, c'est un sujet qu'on a énormément traité ici,
04:08 et à chaque fois, moi, je me suis fait tomber dessus.
04:11 Justement, d'ailleurs, j'aimerais avoir votre avis,
04:14 parce que j'étais, moi, je ne vais pas dire que je cautionnais,
04:17 mais je comprenais et je disais qu'à un moment,
04:20 j'étais plus du côté de la coupable que de la victime.
04:26 J'ai l'impression que c'est ce que... que vous êtes un petit peu comme moi.
04:30 On va le suivre.
04:32 Même si c'est un roman. - Oui, ce n'est pas un roman.
04:35 Non, ce qui est intéressant, justement, c'est que je me suis fait tomber dessus,
04:38 et moi, j'avais ce point de vue.
04:40 - L'enjeu, justement, c'est d'amener le lecteur à se dire
04:43 "Moi, si j'avais été cette femme à ce moment-là,
04:46 à cet instant de vie-là, dans cette cuisine,
04:48 qu'est-ce que j'aurais fait avec ce couteau ?
04:50 Et si demain, je devais la juger, ce qui peut nous arriver à tous,
04:53 qu'est-ce que je ferais ?"
04:55 Et après, ça, je pense que c'est aussi toute la beauté d'une cour d'assise,
04:59 qui est des jurés populaires, c'est-à-dire qu'on est jugé par ses pairs,
05:02 et on a tous, chacun, un avis qui peut être différent sur le sujet.
05:06 - Moi, le mien, il est très tranché là-dessus.
05:08 Et voilà, je ne changerai pas d'avis.
05:11 Franchement, c'est vrai que...
05:13 Non, mais voilà, et là, on parle encore de la justice,
05:16 et c'est vrai que parfois, il y a des décisions de justice
05:19 qui nous font bondir ici, dans cette émission, et très souvent.
05:24 Est-ce que vous trouvez que les violences faites aux femmes
05:26 sont correctement prises en charge aujourd'hui ?
05:29 - Alors, je pense que si on parle des chiffres,
05:31 on peut parler des chiffres des féminicides.
05:33 - Eh bien, ils sont en baisse.
05:34 - Voilà, mais on sait qu'à partir du moment
05:36 où le chiffre n'est pas zéro, ce sera de toute façon toujours trop.
05:40 Je parle aussi des violences faites aux enfants,
05:42 c'est-à-dire quand on sait ce que subissent les enfants,
05:45 le nombre d'enfants qui décèdent par semaine des coups de leurs parents.
05:48 Tous ces chiffres-là, c'est toujours beaucoup trop.
05:50 Maintenant, je pense que l'arsenal juridique a été renforcé.
05:53 Et quand je parle de l'arsenal juridique,
05:55 vous avez les téléphones grand danger, les mesures d'éloignement,
05:58 les délais de prescription qui ont pu être rallongés.
06:01 Vous avez tout un tas de choses qui ont été faites.
06:03 Au-delà de ça, au niveau social aussi,
06:05 avec les places en centre d'hébergement,
06:07 là, il y a l'aide d'urgence qui a été mise en place
06:09 pour permettre aux femmes qui le souhaitent de pouvoir quitter
06:12 et de trouver de manière temporaire un logement.
06:14 Donc, il y a des choses qui ont été faites.
06:16 Mais je crois qu'au-delà de l'arsenal juridique,
06:18 si je devais donner un exemple, aux États-Unis,
06:20 sur des meurtres, vous avez la peine de mort,
06:22 ça n'empêche pas qu'il y ait de nouveaux crimes.
06:24 Et je pense qu'on peut renforcer l'arsenal juridique.
06:26 Ça a été fait, ça continue de se faire.
06:28 Mais il y a un sujet au-delà de ça qui est éducationnel
06:30 sur le rapport qu'on a tous à la violence
06:32 et le rapport aussi, et l'éducation dans le rapport
06:34 des hommes vis-à-vis des femmes.
06:36 - 55 féminicides depuis le début de 2024,
06:39 c'est bien sûr inadmissible.
06:41 C'est un chiffre qui nous fait tous bondir.
06:44 Tiffany Ozière, vous êtes la fille de Brigitte Macron.
06:48 Est-ce que votre vie a complètement changé depuis 2017 ?
06:51 Est-ce que votre vie, c'est plus la même ?
06:53 Est-ce que vous êtes...
06:55 J'ai l'impression, à chaque fois que je vous vois,
06:57 en télévision, quand je vous vois,
06:59 j'ai l'impression que vous, ça glisse sur vous.
07:02 Vous êtes complètement imperméable à tout ça.
07:04 Que vous faites votre vie,
07:06 que vous vous en fichiez totalement de ce que peuvent dire les gens,
07:08 c'est ce que j'ai comme impression.
07:11 J'ai pas l'impression du tout que ça ait changé votre vie.
07:13 - L'analyse me paraît assez juste, effectivement, Cyril.
07:16 Après, je crois que j'ai eu peut-être une chance,
07:19 c'est que quand l'élection se passe en 2017,
07:22 j'ai déjà terminé mes études, j'ai créé mon cabinet,
07:26 j'ai une famille derrière moi.
07:28 Je pense que tout ça, c'est des garde-fous
07:30 pour continuer à vivre de la même manière que je le faisais avant, finalement.
07:34 - Je vais raconter une anecdote, qui est sur Emmanuel Macron.
07:37 Une anecdote que je n'ai jamais racontée.
07:39 Je crois que je n'ai jamais raconté celle-ci.
07:41 Il m'arrive un truc de fou. Un jour, je rentre d'un prime time.
07:43 Je rentrais d'un... C'est à l'époque où on faisait des prime time,
07:45 on avait énormément d'argent.
07:47 Non, non, je rentre d'un prime time
07:49 et j'ai un SMS d'un monsieur qui me dit, voilà,
07:53 on a un ami en commun, qui m'a donné votre numéro.
07:56 Je suis Emmanuel Macron, etc. Je finance.
07:58 Je savais qui c'était quand même, je n'étais pas un abruti total.
08:01 Et il me dit, voilà, ça y est, je vais me présenter aux élections.
08:06 Je veux être président de la République.
08:09 Moi, je me rappelle, je vais y répondre, on était en 2015, je crois, ou 2016.
08:12 Et je lui dis, c'est quoi, c'est pour 2022 ?
08:17 Il me dit, non, non, c'est pour 2017.
08:20 Je lui dis, vous avez de l'espoir.
08:22 Je vais réussir.
08:24 Je vais arriver en 2017.
08:26 Je lui dis, écoutez, franchement, déjà, c'est fort de dire que vous allez arriver.
08:29 Et c'est vrai qu'il m'avait dit déjà, qu'il y croyait déjà.
08:32 Alors, en termes de notoriété et tout, c'était un truc de fou.
08:36 - Il a été à vitesse.
08:38 - C'est un truc de fou.
08:40 Donc c'est vrai qu'en 2017, c'est pour ça que je vous raconte cette histoire.
08:43 Parce que c'est vrai que c'est arrivé très soudainement.
08:46 C'est-à-dire que 2017, ça s'est joué en 6 mois.
08:50 En 6 mois, on a vu le déferlement.
08:53 Mais c'est vrai qu'avant, moi, je vous le dis, à un moment, j'ai dit, non, mais...
08:56 J'ai failli lui dire, rien de trop, vers autre chose.
08:59 - Il était inconnu.
09:01 - C'est vrai que c'est fou.
09:03 Donc c'est vrai que ça a été très soudain, en fait.
09:05 C'est pas comme...
09:07 La carrière pour moi, elle a été fulgurante.
09:10 - Ah, oui.
09:12 - Et donc, vous, du jour au lendemain, comme ça, vous avez continué votre vie tranquille ?
09:16 - Oui, et puis, après, je crois, le jour où il nous a parlé
09:19 de ses projets, de son choix, il a eu la délicatesse
09:22 de demander aux membres de la famille ce qu'ils en pensaient,
09:25 parce qu'il avait conscience que ça pouvait être un bouleversement.
09:29 Et je me rappelle avoir eu une discussion avec ma sœur
09:32 qui m'avait dit, tu crois que ça va le faire ?
09:34 J'ai dit, j'ai aucun doute.
09:36 - Ah, oui, c'est vrai ? Ah, vous aussi ? - Oui.
09:38 - Vous auriez dû m'envoyer un SMS.
09:40 Non, parce que...
09:42 C'est vrai que c'est un truc de fou, parce qu'aujourd'hui,
09:45 les gens, est-ce que vous vous mettez dans votre travail ?
09:49 Est-ce qu'ils vous voient comme une avocate, voilà,
09:52 ou est-ce qu'il y a des gens qui vous parlent de votre maman,
09:55 de votre père, ou pas du tout ?
09:57 - Alors, ça dépend dans quel cadre.
09:59 Après, je pense qu'on a tous fait l'expérience, à un moment ou un autre
10:02 dans sa vie, d'être le mari, la femme, le frère, la sœur de quelqu'un.
10:05 Donc, moi, je le prends plutôt avec humour.
10:08 Dans mon travail, pas du tout, parce que c'est ce que je vous dis,
10:11 le cabinet ayant été créé avant, et voilà, j'avais des relations
10:14 avec mon père qui étaient préalables.
10:17 Après, dans d'autres cadres, par exemple,
10:20 quand je suis dans les Hauts-de-France, où les gens reconnaissent
10:23 facilement la famille, etc., mais c'est plus de manière amicale,
10:27 où les gens viennent dire "J'ai tel souvenir"
10:30 avec, voilà, votre maman, vos grands-parents, etc.
10:33 - Comme je vous disais tout à l'heure, je vous vois souvent
10:36 dans les émissions, je vous suis un petit peu, je vais regarder
10:39 un petit peu tout ce que vous faites, et j'ai l'impression que rien
10:42 ne vous a pas parlé de ce que peuvent dire les gens sur Emmanuel Macron,
10:45 sur votre maman, sur le couple, ou pas du tout ?
10:48 C'est-à-dire que maintenant, ça y est, vous êtes immunisé ?
10:51 - Alors, je pense qu'il faut apprendre, et en tout cas,
10:54 à faire une distance. Les gens ont un intérêt pour la chose publique,
10:59 pour la politique, pour la personne du président et de sa femme.
11:05 Je comprends cette curiosité.
11:08 Après, quand les mots deviennent durs, ou qu'il y a de la violence
11:12 verbale, physique, j'essaye déjà de protéger.
11:17 Moi, j'ai deux enfants qui sont petits, donc ça, c'est un impératif pour moi.
11:22 Et je ne réagis pas, parce que sinon, je pense que je pourrais réagir
11:25 à peu près tous les jours, et que j'ai autre chose à faire.
11:29 Les seules fois où je réagis, c'est quand j'estime qu'il y a une limite
11:33 qui est passée. J'avais réagi quand il y avait eu des attaques,
11:36 notamment sur le physique de ma mère de la part d'un président.
11:39 - Le président brésilien. - Voilà.
11:42 - J'avais fracassé aussi. J'avais fracassé dans l'émission.
11:45 Depuis, je ne suis plus jamais retourné au Brésil.
11:48 Terminé.
11:50 - Cette fois-là, j'étais intervenue parce que ça m'avait marqué,
11:53 et notamment parce qu'on parlait d'éducation et du rapport à la violence.
11:57 Je pense que si on demande aux gens d'être exemplaires,
11:59 il faut que les élites et les présidents le soient.
12:02 - Pour lui, c'est quand même... Il est spécial.
12:05 - Il ne faut même pas en faire cas. Moi aussi, je l'avais fracassé ici.
12:08 On va en reparler dans un instant. Tout ça, vous restez avec nous,
12:11 Tiffaine Auzière, qui reste avec nous.
12:13 Puis, il y a Michel Marie aussi qui arrive, bien entendu.
12:15 Vous pourrez poser des questions à Tiffaine, si vous voulez.
12:17 Vous me les poserez d'abord et je verrai si je les pose.
12:20 En étant direct, Tiffaine Auzière est notre invitée assise aux éditions Stock.
12:26 Un roman vraiment à lire absolument.
12:29 - On entre dans les coulisses. - C'est bientôt les vacances en plus.
12:31 Moi, par exemple, j'adore Boukine.
12:34 - La piscine. - Détendre un peu.
12:36 Une doigte pliée en éventail sur une chaise longue.
12:38 Non, non, franchement, bravo Tiffaine parce que j'aime votre courage aussi
12:44 parce que c'est courageux d'écrire un livre et surtout dans votre position.
12:48 Et bravo à vous. Vous avez hésité avant de le faire ou pas ?
12:50 Vous vous êtes dit "ouais, on va me tomber dessus", etc. ou pas du tout ?
12:52 Vous avez foncé, vous vous êtes dit.
12:54 - Quand j'ai écrit, je ne savais pas si il sortirait de mon ordinateur.
12:57 J'ai longtemps hésité. J'ai tenu le projet absolument secret.
13:00 Et c'est une rencontre, parce que dans le livre, je parle aussi des rencontres,
13:03 celle qui grandissent et celle qui détruisent avec l'emprise.
13:06 Et là, au contraire, c'est une rencontre de quelqu'un qui est agent littéraire
13:09 qui m'a dit "montre-moi ce que tu as écrit".
13:12 Et je lui ai dit "ok, tu m'égratignes, tu ne m'épargnes pas, tu me dis ce que tu penses".
13:16 Et elle m'a dit "on y va". Et elle m'a présenté "La Maison Stock"
13:19 qui m'a dit "on y va". Je lui ai dit "laissez-moi juste le temps de prévenir mes proches".
13:22 Je veux d'abord les mettre au courant.
13:24 - Vous avez prévenu qui en premier ?
13:25 - J'ai prévu effectivement ma maman très rapidement.
13:28 Parce que c'était important pour moi d'avoir son avis.
13:32 - Elle l'a lu ?
13:33 - A la fois en tant que maman et professeur de français.
13:35 - Elle l'a lu ?
13:36 - Elle l'a lu, bien sûr. Elle l'a lu tout de suite.
13:38 - Vous avez fait une petite rédaction ou pas ?
13:40 - Ça m'a rappelé quand elle me faisait réviser le bac français.
13:43 - Ça lui a plu ?
13:45 - Ça lui a plu et c'était extrêmement touchant parce qu'elle m'a dit
13:47 "je m'en veux en tant que maman et enseignante de ne pas avoir détecté ton goût
13:51 et ton talent pour l'écriture".
13:53 - C'est un beau compliment. Et le président, il l'a lu ou pas ?
13:56 - Le président, il l'a lu. Il a beaucoup aimé aussi le style d'écriture.
14:00 Il a trouvé que c'était prenant et ça a touché à des thèmes pour lesquels il s'est engagé.
14:04 Donc ça lui a plu.
14:05 - Ah bon, oui ou pas ? Ça a plu aussi à Gilles Verdez.
14:08 - J'ai adoré.
14:09 - Quand on a Brigitte Macron, Emmanuel Macron et Gilles Verdez,
14:12 normalement c'est un succès.
14:14 - C'est un succès.
14:15 - C'est un succès l'idée. Dans les statistiques, normalement ça marche toujours.
14:20 C'est un avantage ou c'est un handicap d'être la fille de la première dame ?
14:24 Vous allez me dire, ça dépend je pense.
14:26 Moi je pense que dans la vie toujours, c'est plus chiant.
14:31 - Ça revient aussi. On m'avait posé la question, pourquoi ne pas écrire son pseudo
14:34 et pourquoi garder le nom, effectivement.
14:38 Et je n'avais pas du tout l'intention de me cacher.
14:41 Pour moi, c'est important. En plus, c'est le nom de mon papa.
14:43 Et j'avais très envie, effectivement, d'écrire sur mon nom,
14:46 parce que c'est quelque chose que je veux laisser à mes enfants.
14:48 Quand on est engagé, il faut le faire pleinement.
14:50 Et après, est-ce que c'est un avantage ou un handicap ?
14:52 J'allais vous dire que les gens parfois vous assimilent à un clan sans vous connaître.
14:57 Et ça peut déchaîner les passions dans un sens comme dans un autre,
15:01 de manière déraisonnable, avec des gens qui vous aiment sans raison
15:04 et des gens qui vous détestent sans raison.
15:06 Donc on apprend à vivre avec.
15:08 - Vous avez déjà eu un truc ?
15:09 Je vais vous dire, parce que moi, il peut m'arriver n'importe quoi.
15:12 Par exemple, je suis au péage, à un moment, la carte ne passe pas,
15:15 et on est derrière, "Ce n'est pas parce que tu fais de la thé que..."
15:18 [Rires]
15:20 Est-ce que c'est pareil ?
15:21 Est-ce qu'il y a des gens qui vous disent, "Ce n'est pas parce que tu es la fille de..."
15:24 Est-ce que ça arrive ou pas du tout ?
15:26 - Non, je ne sais pas, on ne me l'a pas encore fait.
15:29 [Rires]
15:30 Mais peut-être que grâce à vous, demain, je...
15:32 [Rires]
15:33 - Franchement, j'espère pas.
15:34 J'espère pas que cette émission aura servi à ça.
15:36 Depuis plusieurs mois, Tiffany, votre maman, Brigitte, que j'embrasse d'ailleurs, Brigitte Macron,
15:41 est victime de rumeurs complotistes,
15:43 affirmant "Votre mère serait une femme transgenre".
15:46 Alors ça, moi, c'est le truc qui m'a le plus énervé aussi cette année.
15:50 Je me suis beaucoup énervé là-dessus.
15:52 Franchement, on n'en peut plus de ces bêtises.
15:55 Non mais franchement, c'est insupportable en fait.
15:57 C'est insupportable.
15:59 Vous savez qu'ici, je donne la parole à tout le monde.
16:02 On essaie d'écouter le maximum de gens sur des théories, même parfois farfelues.
16:07 Mais là, dans un autre cadre, ça me rend fou.
16:12 Et quand je vois des gens qui passent leur temps sur les réseaux sociaux à ne parler que de ça,
16:17 c'est insupportable.
16:19 Et des gens qui font des vrais débats là-dessus, ça me rend fou.
16:24 C'est de la bêtise humaine à son paroxysme.
16:27 Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:29 - Alors, je vais vous livrer un scoop, Cyril.
16:32 C'est que, comme toutes les personnes ici, je suis née d'un papa et d'une maman.
16:35 Voilà.
16:37 Et ma maman est en photo derrière vous.
16:39 Mon papa, malheureusement, n'est plus là.
16:41 Et ce que je pense de ça, encore une fois, je laisse courir de la même manière qu'on dit
16:45 qu'on est gouverné par des reptiles, que la Terre est plate.
16:49 Parce que pour moi, c'est au même niveau.
16:51 La seule chose que ça dit, et je trouve ça assez inquiétant de la société,
16:55 c'est que pour toutes les victimes collatérales, il y a les victimes directes.
16:59 Là, on peut penser effectivement à ma mère, qui reçoit ce genre de choses avec ses proches.
17:05 Et puis, il y a aussi les victimes, pour moi, les autres, indirectes.
17:08 Et je vois beaucoup de gens, par exemple, qui viennent me voir au cabinet
17:11 sur les sujets d'emprise, en disant "j'ai un membre de ma famille qui est isolé
17:14 parce qu'il croit aux fake news".
17:16 Et il s'est isolé tout seul, parce qu'il n'y a plus de contact,
17:19 il n'y a plus de prise avec cette personne.
17:21 Et finalement, quand j'entends des gens, encore aujourd'hui,
17:24 malgré toutes les preuves, je pourrais vous apporter mon état civil,
17:27 ça ne changerait rien, malgré toutes les preuves,
17:29 qui vont continuer à croire ça et qui sont isolés.
17:32 Et là où j'en veux, c'est plus à ceux qui véhiculent ce type de fausses informations,
17:38 parce qu'ils heurtent à la fois les victimes directes et les victimes indirectes.
17:43 Et de la même manière que, comme les personnages du livre,
17:46 on peut tous se retrouver devant un tribunal,
17:48 on est étonné de se rendre compte des gens qui peuvent être touchés
17:51 et qui peuvent, du jour au lendemain, se mettre à croire des théories,
17:54 celles-ci ou d'autres.
17:56 – Non mais c'est insupportable, ça, vraiment, ça me fout la blesse,
18:00 ça la blesse votre maman, où ça y est, elle est tellement au-dessus,
18:04 elle s'en fout un peu.
18:05 – Je ne répondrai pas pour elle, parce que je ne suis pas à sa place
18:09 et nul ne plaide par procureur, mais en tout cas,
18:11 je pense qu'elle est suffisamment occupée entre ce qu'elle fait
18:13 avec les enfants malades ou live les décrocheurs scolaires
18:16 pour avoir autre chose à faire que de passer son temps là-dessus.
18:19 Et puis l'affaire est devant les tribunaux et on fait confiance à la justice.
18:23 – Non mais c'est insupportable.
18:24 Est-ce que vous avez des questions pour Tiffan ?
18:26 Gilles Verda, je crois que vous en avez une.
18:27 – Moi, c'est sur le secret que vous avez gardé quand vous avez écrit,
18:29 j'avais vu ça, ça m'a marqué.
18:31 Pourquoi ? Vous aviez peur du regard de votre mère,
18:33 peur du regard du président de la République, ensuite.
18:36 C'est quoi la démarche de garder ça secret ?
18:38 Même vous leur mentiez quand ils vous demandaient "mais qu'est-ce que vous faites ?"
18:40 Vous disiez "je suis en train de faire mes rapports pour mon cabinet, etc."
18:43 – Vous n'avez pas complètement entendu ce qu'effectivement, cet été,
18:46 je disais que je préparais des dossiers de pieds-de-voirie.
18:49 J'avais besoin de garder ça pour moi, parce que je ne savais pas encore
18:52 si je voulais le rendre public ou pas.
18:55 Et même si j'avais envie de le communiquer à mes proches,
18:58 je crois que c'était vraiment une aventure très solitaire, l'écriture.
19:01 J'avais besoin de le faire par rapport à ces personnes que j'avais connues,
19:04 à ces dossiers qui m'avaient marquées.
19:06 Et je voulais laisser totalement libre cours à mon écriture,
19:11 sans avoir aucune influence extérieure.
19:13 – Vous aviez peur d'une interdiction de leur part, par exemple ?
19:16 Qu'ils vous disent "non, n'écris pas, ce n'est pas le moment, ce n'est pas… "
19:18 – Non, jamais, parce qu'ils n'ont jamais été dans cette logique quelconque d'interdiction.
19:24 C'est plus moi en termes d'auto-censure.
19:28 Je n'avais pas envie de… parce que parfois, quand on se lance dans des projets,
19:31 moi je n'ai pas fait des études pour être écrivain,
19:33 on peut assez vite, en étant influencé par l'extérieur, s'auto-censurer.
19:37 Et c'était plutôt ça que je voulais éviter.
19:39 – Le président vous demande votre avis sur des choses qu'il a faites ?
19:45 – Je pense que comme dans toutes les familles, on a des repas de famille animés.
19:48 – Ah oui, c'est animé.
19:50 – Oui, on parle de tous les sujets.
19:52 – Comme chez moi.
19:54 – Je ne sais pas de quoi vous parlez chez vous.
19:56 – On ne parle que de la LFI chez moi.
19:59 [Rires]
20:01 Il y a des poulets qui partent dans la dinde dans nous, c'est le problème.
20:04 Dès qu'on a un problème, ça nous met des boutons.
20:07 Non mais c'est vrai, vous parlez de sujets…
20:10 – On ne parle pas que de la LFI.
20:12 La dernière fois, il a fait un match de foot caritatif,
20:15 on a parlé de ses actions brillantes sur le terrain.
20:18 – J'ai vu le pédale qui…
20:20 – C'est-à-dire que vous pouvez parler de l'âge de la retraite ?
20:24 – Oui, après, si on commence à parler de l'âge de la retraite,
20:27 on va perdre toute la jeune génération,
20:29 parce que les enfants s'intéressent beaucoup moins.
20:31 – On ne va pas en parler ici, c'est bon.
20:33 – Une question sur Bernard Montiel.
20:35 [Rires]
20:37 C'est une vraie question, il est très fier de votre amitié avec vous,
20:39 avec votre maman, il s'en vante même régulièrement.
20:41 – Je ne m'en vante pas du tout.
20:43 – Non mais parce que tu es fière.
20:45 Est-ce que vous êtes proche, est-ce que vous savez qui il est ?
20:47 Ou bien est-ce que c'est un fan du…
20:49 – C'est un fake. – Un fanzouze.
20:51 – Il paraît que chez vous, c'est le porte-parole du gouvernement.
20:53 – Oui, c'est ça.
20:54 – Vous avez parlé de la bêtise ?
20:55 Non, non, effectivement, c'est quelqu'un que j'estime
20:57 et que j'apprécie beaucoup, Bernard, et je ne suis pas la seule.
21:00 – Sachez que je vous ai fait une compile de ses apparitions dans "Sous le soleil".
21:03 [Rires]
21:05 C'est mon cadeau perso.
21:07 – Que j'ai beaucoup regardé quand j'étais plus jeune.
21:09 – Très bien, dernière question.
21:11 – Bonsoir, alors moi j'ai lu votre roman, effectivement, comme beaucoup ici,
21:13 et il est vraiment incroyable, je ne sais pas si vous êtes une bonne avocate,
21:16 mais je sais que vous êtes un grand écrivain,
21:18 parce que c'est un premier roman extrêmement maîtrisé,
21:20 autopsique, à la fois clinique, et qui moi m'a fait poser des questions aussi sur la justice,
21:23 parce qu'on en parle beaucoup ici tous les soirs,
21:25 et c'est vraiment loin d'être une version un peu binaire, un peu noir et blanc,
21:29 et voilà, il y a toute cette complexité,
21:31 et je trouve que c'est vraiment un bel état des lieux sur la justice.
21:34 Et comme vous voyez la politique de très près depuis maintenant quelques années,
21:37 est-ce que vous, personnellement, ça vous a donné envie de faire de la politique,
21:40 de vous engager en politique ?
21:42 Voilà, pourquoi pas un jour garder sot, voilà, je ne sais pas.
21:45 Alors, en tout cas, je vous remercie de, quand vous parlez de ces pannoirs ou ces blancs,
21:50 parce que c'était vraiment l'idée, c'est de tracer ce clair-obscur,
21:53 et ce basculement dans la vie où on peut tous tomber et se relever,
21:56 et c'est ça qui me plaisait beaucoup au travers du livre et des personnages.
22:00 Quant à la politique, non pas du tout.
22:02 J'ai soutenu des idées et des hommes, d'abord, effectivement, mon beau-père dans la campagne,
22:07 ensuite Thibaut Guillouis sur le territoire des Hauts-de-France,
22:11 qui est maintenant à la tête de France Travail,
22:13 parce que c'est un des pionniers de l'économie sociale et solidaire.
22:16 Et donc, j'aime soutenir des idées et des parcours,
22:19 mais à titre personnel, non, non, je vois ce que c'est la charge, ce que ça implique,
22:24 et je pense que ça fait partie des métiers les plus difficiles
22:27 et que je ne souhaiterais pas exercer.
22:29 – Tiffany, 2027 arrive à grands pas,
22:32 on sait que Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter,
22:35 est-ce que vous vous redoutez l'après 2027,
22:37 ou c'est que vous vous dites "Ah, ça va me faire du bien" ?
22:42 – Alors, à titre personnel, encore une fois, je vous dis,
22:44 comme ça n'a pas changé avant, pour moi, ça ne changera pas après, finalement,
22:47 on aura plus de temps sans doute avec lui, et ça, je m'en réjouis.
22:51 – Vous avez un petit préféré dans le gouvernement ou pas du tout ?
22:55 [Rires]
22:58 Gabriel Attal, il est belle ?
23:00 – Oui, j'aime beaucoup Gabriel Attal, après, moi, je suis du chnor,
23:04 donc j'aime bien aussi Gérald Darmanin.
23:06 – Bravo, voilà ! [Rires]
23:09 – Ça tombe très bien.
23:11 – C'est la solidarité des gens du chnor.
23:13 – Ah oui, voilà, Gérald Darmanin, voilà, ce n'est pas moi qui l'ai dit.
23:17 Voilà, merci, merci, merci, Tiffany Nauzière, d'avoir été avec nous.
23:21 On rappelle, votre roman, "Assiste", Tiffany Nauzière, aux éditions Stock.
23:25 Et merci d'avoir été avec nous.
23:27 [Applaudissements]