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Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du pouvoir d'achat, de la réforme de l'assurance chômage, de la dégradation des finances publiques, du conseil des ministres franco-allemand, de la situation d'Atos, de la situation en Nouvelle-Calédonie et des élections européennes.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du pouvoir d'achat, de la réforme de l'assurance chômage, de la dégradation des finances publiques, du conseil des ministres franco-allemand, de la situation d'Atos, de la situation en Nouvelle-Calédonie et des élections européennes.
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NewsTranscription
00:00 Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Bruno Le Maire.
00:04 Bonjour Laurence Ferrari.
00:05 Bienvenue dans nos studios. On va parler d'abord du pouvoir d'achat, l'inflation qui reste la première préoccupation des Français.
00:10 Vous nous avez annoncé à plusieurs reprises le pic de l'inflation, qu'il a été atteint.
00:15 Est-ce que cette fois-ci on peut dire que la décrue est amorcée Bruno Le Maire ?
00:19 Oui, l'inflation elle est derrière nous. L'inflation élevée est derrière nous.
00:22 Je devais aussi annoncer que nous serions autour de 2% d'inflation au début 2024. Nous sommes fin mai 2024 et nous sommes autour de 2% d'inflation.
00:32 Donc le pari a été gagné, la bataille a été gagnée et surtout le plus important, c'est que les salaires commencent à augmenter plus vite que l'inflation.
00:40 Donc ça améliore le pouvoir d'achat des Français. Alors, il n'empêche que ça reste très difficile.
00:43 Ça se voit pas encore sur les prix.
00:44 Non, ça se voit sur certains prix, pas tous. On a en plus des prix à la pompe qui aujourd'hui sont stables ou en légère diminution.
00:52 On a quelques produits alimentaires qui diminuent, mais il n'empêche que vous avez le coût du logement qui reste très élevé dans beaucoup de zones où c'est tendu.
00:59 On a encore des difficultés structurelles à résoudre, mais sur le chiffre même d'inflation, il était 5 points au-dessus il y a encore quelques mois.
01:08 J'ai beaucoup battu pour le ramener à 2. J'avais pris un engagement, 2% d'inflation mi-2024. Nous y sommes, l'engagement est tenu.
01:14 Alors vous nous parlez des salaires. La Banque centrale européenne a constaté des hausses de salaire de 4,7% en zone euro au premier trimestre,
01:20 ce qui pourrait générer une nouvelle poussée des prix. On n'en finira jamais ?
01:24 Oui, je ne partage pas cette analyse. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne,
01:32 dans Marche du G7 il y a quelques jours. Je considère qu'il ne faut pas noircir le tableau. On a réussi à gagner la bataille contre l'inflation.
01:39 On a maîtrisé les prix. On a des salaires qui sont plus déminis que les prix. Tant mieux, on ne va pas non plus se battre pour avoir des salaires
01:46 qui progressent moins vite que l'inflation.
01:48 Mais si ça fait rebondir l'inflation ?
01:49 Oui, je ne pense pas que ça fera rebondir l'inflation. C'est l'analyse de ce qu'on appelle les faucons de la Banque centrale européenne
01:57 ou de certains faucons des milieux financiers européens qui, dès qu'il y a un frémissement sur les salaires, vous disent "c'est terrible, c'est pas possible,
02:04 il faut immédiatement augmenter les taux d'intérêt". Je ne partage pas cette analyse. Je pense que le bon équilibre, c'est avoir un niveau d'inflation contenu.
02:10 On est à 2%, nous avons gagné cette bataille, mais continuer à avoir des salaires qui augmentent plus vite que l'inflation.
02:16 Si à chaque fois que les salaires augmentent, on nous dit "c'est tragique, c'est catastrophique, il faut serrer la vis", c'est complètement décourageant pour ceux qui travaillent.
02:23 Et on parle bien des faucons des oiseaux, pour qu'il n'y ait pas de mal en tout cas.
02:26 Bruno Le Maire, l'assurance chômage, la réforme passe mal. Gabriel Attal en a dévoilé les contours. Les seniors ne seront pas épargnés.
02:34 Est-ce que c'est juste, est-ce que c'est logique de cibler les seniors sur cette réforme de l'assurance chômage ?
02:38 Alors qu'on sait qu'ils ont du mal à retrouver un emploi.
02:40 Je pense que c'est cohérent à partir du moment où nous avons décalé l'âge légal de départ à la retraite de 2 ans, d'en tirer les conséquences sur la filière senior,
02:49 qui, je le rappelle, va être maintenue. C'est-à-dire que les seniors, les plus de 55 ans, 57 ans maintenant, auront droit à un traitement plus favorable.
02:57 Et c'est normal parce qu'il faut accompagner, je l'ai dit à de multiples reprises, il faut accompagner le plus possible les plus de 55 ans ou de 57 ans dans l'emploi
03:05 pour qu'ils restent dans l'emploi ou qu'ils retrouvent le plus rapidement possible un emploi.
03:09 Mais sur cette réforme de l'assurance chômage, je soutiens pleinement ce qui a été décidé par le Premier ministre, par Gabriel Attal.
03:16 Je le réclame depuis des mois et je dis, je crois maintenant depuis des années, qu'un modèle social constant, on ne pourra pas atteindre le plein emploi.
03:25 Il faut juste savoir ce que nous voulons collectivement. Est-ce que nous, Français, nous voulons, comme d'autres grandes nations développées, avoir 5 % de taux de chômage ?
03:33 On n'y est jamais arrivé depuis plus de 50 ans. On est aujourd'hui dans la bonne direction. On a le taux d'emploi le plus élevé, on a créé 2 millions d'emplois,
03:40 on réindustrialise le pays et on a un taux de chômage qui est le plus bas depuis 40 ans.
03:45 Si on veut franchir une étape supplémentaire, c'est-à-dire se dire qu'il n'y a plus du tout de chômage, ni de masse, ni de chômage résiduel,
03:51 il reste uniquement quelques poches d'une activité ici ou là, il faut inciter le plus possible nos compatriotes à reprendre un travail lorsqu'ils l'ont perdu.
04:00 C'est le sens de cette réforme de l'assurance chômage. Ça veut dire aussi mieux qualifié, mieux accompagné, c'est ce qui est prévu avec France Travail.
04:07 Et je pense que c'est le bon équilibre, avoir une durée d'indemnisation plus courte, un meilleur accompagnement et le plus grand nombre possible de personnes au travail.
04:15 Mais Bruno Le Maire, au fond, est-ce que ces réformes, la réforme des retraites, vous l'avez évoqué, celle de l'assurance chômage, ne sont pas avant tout des réformes budgétaires
04:21 parce qu'il s'agit de trouver des économies ? Le gouvernement est aux abois, 20 milliards d'économies à trouver, où les trouver ? Dans la poche des Français.
04:28 C'est deux choses très différentes. D'ailleurs, si c'était vraiment un sujet budgétaire, on a un sujet budgétaire aujourd'hui, que nous allons résoudre calmement et sérieusement
04:35 et avec la fermeté nécessaire, mais ça ne fera pas des années que j'explique qu'un modèle social constant ne peut pas atteindre le plein emploi.
04:42 Ça fait des années que, comme ministre de l'Économie, je défends la réforme de l'assurance chômage. Je dis qu'il faut réduire la durée d'indemnisation pour inciter à reprendre le plus vite possible un travail.
04:52 Donc ça n'a rien à voir avec les sujets budgétaires. Les sujets budgétaires, il faut les traiter avec sérieux. On a commencé à le faire en 2024.
04:58 On le fera dans le budget de 2025. Nous commençons déjà à y travailler avec toutes les forces politiques, avec le ministre des Comptes publics, et nous présenterons notre copie en septembre.
05:07 Mais ce sont deux sujets qu'il ne faut pas mélanger, parce que je vois bien que, dans le fond, c'est une façon de décrédibiliser la réforme de l'assurance chômage.
05:14 On va dire que c'est une réforme budgétaire, une réforme financière. Non, c'est une réforme pour le travail. Si on croit au travail, ce qui est mon cas, le travail pour tous, le travail pour tous les Français,
05:23 eh bien la réforme de l'indemnisation du chômage est une bonne réforme.
05:26 Monsieur le maire, vous allez être éditionné demain à 9h30 par la commission d'enquête sur la dégradation des finances publiques.
05:31 La droite, qui est à l'initiative de cette commission d'enquête, vous accuse d'avoir sciemment dissimulé le dérapage du déficit fin 2003 et d'avoir laissé voter le budget 2024 sans modification des prévisions,
05:41 alors que plusieurs notes internes à Bercy vous alertaient sur ce déficit qui galopait. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
05:47 Je leur réponds que cette accusation est inacceptable. Inacceptable.
05:52 J'apporterai toutes les preuves. Mais non seulement c'est faux. D'abord, ça ne fait pas beaucoup avancer le pays.
05:57 Ce que je pense que ce qui ferait avancer le pays, c'est que la droite, plutôt que de donner des commissions d'enquête de ce type-là, me fasse des propositions concrètes, crédibles et ambitieuses de réduction de la dépense.
06:07 Je ne les vois toujours pas. Qu'elle arrête de proposer des augmentations de dépense comme elle n'a cessé de le faire au cours des derniers mois et qu'on laisse de côté ses querelles
06:15 et qu'on se mette ensemble à travailler sur la réduction des déficits et de la dette. Mais l'accusation qui est portée contre moi est grave.
06:22 Demain, j'apporterai tous les éléments d'explication pour montrer qu'à chaque étape de la procédure budgétaire, j'ai suivi les recommandations qui me paraissaient les plus responsables
06:32 et qu'au moment où nous avons vu qu'effectivement il y avait des recettes qui étaient moins élevées que prévues, j'ai pris toutes les décisions nécessaires qui, je le rappelle, n'ont été soutenues par personne.
06:42 10 milliards d'euros d'économie, aucun soutien. Arrêt ou suspension pour un certain temps des aides sur l'électricité ou sur le gaz parce qu'il fallait revenir à la normale, soutien de personne.
06:53 Nouveau décret... - Mesures impopulaires, évidemment. - Oui, mesures impopulaires. Mais comme toujours, on veut gagner de la popularité en dépensant davantage.
07:00 Il y a beaucoup de monde au portillon pour réclamer plus de dépenses. Mais quand, sereinement et fermement, on revient à la normale parce qu'il faut rééquilibrer les comptes publics
07:09 et le faire avec méthode et avec fermeté, il n'y a plus personne. Tout le monde a disparu dans la nature. C'est un peu dommage.
07:16 Un petit mot aussi de votre visite en Allemagne. Vous allez partir pour assister à un conseil des ministres franco-allemands pour tenter de faire taire les différences entre nos deux pays,
07:24 afin de contrer l'offensive commerciale de la Chine, c'est bien cela ? Quitte à un petit peu brusquer les Allemands ?
07:30 C'est indispensable. Brusquer un peu les Allemands, non. Discuter avec eux avec beaucoup de conviction, oui. C'est ce que je fais depuis 7 ans.
07:37 Et quand je regarde le travail qui a été fait depuis 7 ans avec le président de la République sur des sujets sur lesquels il n'y avait pas d'accord possible, finalement on a trouvé des accords.
07:45 L'idée d'avoir une politique industrielle. Les Allemands disaient non, on a réussi à trouver un accord. L'idée d'avoir de la dette en commun pour protéger nos emplois et nos entreprises face à la crise du Covid.
07:55 Les Allemands disaient niet. Moi, je me souviens d'un ancien ministre des Finances allemand très connu, Wolfgang Schäuble, qui était un homme tout à fait remarquable,
08:03 au début de mes fonctions, il me disait "c'est hors de question". Finalement, on l'a fait. Il disait niet plutôt.
08:08 Maintenant, il disait niet, mais de manière très faire, mais très déterminée. Ça s'est fait. Donc, nous avons fait bouger les lignes en Europe.
08:14 Sur la politique industrielle, sur le soutien à l'industrie, sur la dette en commun. Maintenant, vous avez parfaitement raison, le grand défi c'est quoi ?
08:20 C'est de nous protéger face aux surcapacités industrielles chinoises. La Chine produit les mêmes produits que les nôtres, des véhicules électriques, des batteries, des pales d'éoliennes, des pompes à chaleur.
08:32 Un prix 20 à 25% inférieur au nôtre parce que c'est largement subventionné et produit dans des conditions environnementales qui soient moins satisfaisantes.
08:40 Moi, je suis là pour défendre nos producteurs, pour défendre notre industrie, pour défendre nos ouvriers. Il y a quelques semaines, j'étais dans une usine de pompes à chaleur.
08:47 Quand je leur ai dit que nous allions réserver le bonus de 9000 euros sur les pompes à chaleur aux seules pompes à chaleur produites chez eux, non seulement ils étaient contents,
08:54 mais ils vont dire "Monsieur le maire, ça fait longtemps qu'on attendait ça". C'est exactement ce que nous avons proposé aux Allemands. Protéger, défendre notre industrie et nos emplois industriels.
09:01 Il n'y a pas que la Chine qui est notre ennemi commercial. Il y a aussi les Etats-Unis.
09:07 Ce n'est pas ennemi, mais concurrent. La concurrence doit être équitable et aujourd'hui, elle n'est pas équitable.
09:11 On va regarder les chiffres. Le défi commercial entre l'Europe et la Chine était de 100 milliards il y a quelques années. Il a triplé. 300 milliards.
09:18 On ne va pas rester les bras croisés. Moi, je plaide pour que nous soyons très offensifs et que l'Europe montre les dents.
09:23 Il y a un proverbe de Mao qui disait "Lorsque le tigre ne montre pas ses dents, on peut penser qu'il n'en a pas".
09:28 Est-ce que nous en avons par rapport aux Etats-Unis des dents, Bruno Le Maire ?
09:32 ArcelorMittal, le président pour la France du numéro 1 mondial de l'acier, dit "Nous, on va finir par délocaliser nos usines françaises vers les Etats-Unis où on nous aide à décarboner notre production alors qu'en Europe, on ne nous aide pas à décarboner notre production".
09:47 Qu'est-ce que vous lui dites ? C'est 15 000 emplois à la clé au niveau mondial.
09:51 C'est absolument stratégique. Nous avons deux grands sites, Dunkerque et Fos-sur-Mer. Mais j'ai eu l'occasion de le dire à M. Mittal, avec lequel nous trahirons très bien en marge du sommet de Chousse-France.
10:02 Nous avons aidé à décarboner le site de Dunkerque. Et d'ailleurs, quand M. Mittal a eu à choisir le site sur lequel il allait installer des fours électriques et décarboner sa production d'acier et d'aluminium, il y a eu plusieurs choix sur la planète.
10:15 Il y en avait un aux Etats-Unis, il y en avait trois en Europe et il y en avait un en France. Il a choisi le site français.
10:22 Donc c'est bien la preuve qu'on avait apporté les aides nécessaires.
10:25 Pour le site de Fos-sur-Mer, moi je souhaite naturellement que nous apportions aussi le soutien nécessaire pour qu'il puisse décarboner son site et préserver les emplois.
10:33 Atos, beaucoup d'inquiétude toujours autour du géant informatique lourdement endetté qui a jusqu'au 31 mai, là dans quelques jours, pour trouver une solution de sauvetage financier en lice.
10:43 Atos doit rester française, entière et indépendante, disent dans une tribune transpartisane des parlementaires.
10:50 Qu'est-ce que vous nous dites ce matin ? Parce qu'il y a des repreneurs, plusieurs repreneurs pour cette entreprise française. Est-ce qu'il faut faire attention aux actifs français et stratégiques ?
11:01 Bien sûr. Atos, c'est une entreprise de 10 000 salariés qui a des activités de gestion informatique que font d'autres entreprises françaises.
11:10 Et puis des activités qui sont très stratégiques parce qu'elles ont clé très à la cybersécurité, au supercalculateur et aux questions nucléaires.
11:19 Ça fait des mois que je suis le dossier Atos. J'ai pris toutes les décisions nécessaires depuis des mois pour l'accompagner avec le comité interministériel euros structuration,
11:28 pour apporter à près de 500 millions d'euros, pour sécuriser les actifs stratégiques. J'ai pris la décision de marquer mon intention de reprendre le contrôle de toutes les activités stratégiques d'Atos.
11:39 Le supercalculateur, la cybersécurité et tout ce qui a trait aux activités militaires d'Atos.
11:47 Il reste un élément très important, c'est ce qu'on appelle le contrôle-commande des centrales nucléaires françaises.
11:53 - Stratégique. - Qui est absolument stratégique. Donc il n'est pas question que ce contrôle-commande des centrales nucléaires puisse désormais partir, je ne sais trop où.
12:02 Elle doit rester sous le contrôle de la puissance publique et je ferai en sorte que le contrôle-commande des centrales nucléaires qui aujourd'hui est dans Atos,
12:11 pas encore dans le périmètre que nous avons sécurisé, soit dans le périmètre que nous avons sécurisé, qui restera sous le contrôle de la puissance publique.
12:18 Ça peut être EDF ou une entreprise proche d'EDF qui reprennent le contrôle de ces activités stratégiques.
12:24 Mais j'ai toujours dit que dans Atos, toutes les activités stratégiques resteraient sous le contrôle de la puissance publique.
12:30 Je vous confirme que toutes les activités stratégiques resteront sous le contrôle de la puissance publique, y compris les commandes de contrôle de nos centrales nucléaires.
12:38 Annonce importante ce matin Bruno Le Maire. La campagne des européennes, elle a député officiellement hier.
12:43 Jordan Bardella est au-dessus de 30% d'attention de vote. A deux semaines du scrutin, quel est votre objectif ?
12:49 Est-ce que vous aussi vous proposez peut-être un débat pour aider le soldat Valérie Ayé ?
12:54 Chacun a des débats, il y en a beaucoup. Il y en avait encore un hier soir, c'est très bien.
12:58 D'ailleurs, ça permet de présenter les projets des uns et des autres.
13:01 Moi, je fais campagne sur le terrain. Je serai mercredi à Lille avec Gérald Darmanin et Guylaine Spilbou, lundi prochain à Toulouse.
13:08 Donc je vais continuer à être sur le terrain.
13:10 Est-ce qu'il faut sauver le soldat Valérie Ayé ?
13:12 Il faut surtout se battre pour avoir le meilleur résultat possible le 9 juin.
13:16 C'est un scrutin à un seul tour. Je le rappelle, beaucoup ne le savent pas.
13:19 C'est un scrutin qui est important, comme tous les scrutins. Il n'y a pas des scrutins importants, des scrutins secondaires.
13:24 Et en troisième lieu, le grand enjeu, c'est de savoir comment est-ce que la France voit.
13:29 Est-ce qu'elle se voit comme une puissance qui pèse encore en Europe,
13:33 qui va pouvoir faire bouger les lignes, comme je l'ai dit, sur l'industrie, sur la politique économique, sur la fiscalité internationale ?
13:39 Est-ce que la France se place en retrait, en défensive par rapport à l'Union Européenne ?
13:43 Moi, je souhaite une France à l'offensive, une France acteur et pas spectateur.
13:47 C'est ça qui se joue le 9 juin.
13:49 Pour ça, on a besoin que notre électorat se mobilise totalement, beaucoup plus qu'il ne le fait aujourd'hui.
13:53 Est-ce que c'est en disant, comme Emmanuel Macron l'a dit hier en Allemagne,
13:57 "ce vent mauvais souffle en Europe, alors réveillons-nous".
14:00 Est-ce que vous pensez que c'est avec ce type d'arguments moraux que l'on va combattre le Rassemblement National ?
14:06 Ce n'est pas simplement un argument moral, c'est un appel au réveil.
14:09 Moi, je partage cet appel au réveil.
14:11 Il faut que notre électorat se réveille, se mobilise et comprenne que le 9 juin,
14:15 si notre électorat souhaite que nous continuions à porter une voix claire, forte, offensive en Europe,
14:22 on a besoin d'électeurs et on a besoin de députés.
14:25 Si on ne les a pas, pour mener la politique économique que nous défendons,
14:28 pour continuer à se battre pour une fiscalité internationale plus juste,
14:31 ça va être beaucoup plus compliqué, parce que je n'aurai pas les troupes nécessaires au Parlement.
14:34 Vous croyez que le Rassemblement National menace l'Union Européenne pour vous ?
14:37 C'est ça le message ?
14:39 Le Rassemblement National n'a jamais cru dans l'Union Européenne.
14:42 Pardon, c'est une évidence.
14:43 Il change d'idée comme de chemise.
14:45 Un jour, il vous dit "ce n'est pas l'euro qu'il faut, c'est un palier de monnaie",
14:48 puis finalement, "je reviens à l'euro parce que c'est devenu populaire".
14:51 Il vous invente des doubles frontières auxquelles je n'ai strictement rien compris.
14:53 C'est une idée fumeuse et totalement incompréhensible.
14:56 Donc, ce n'est pas un parti qui a une cohérence et une colonne vertébrale européenne.
15:00 Le Rassemblement National n'a pas de colonne vertébrale.
15:03 C'est un parti qui est opportuniste. Chacun l'a compris.
15:06 Maintenant, si ceux qui croient dans la place de la France en Europe
15:09 ont un capacité à faire bouger concrètement les lignes pour défendre nos usines,
15:12 pour défendre nos ouvriers, pour défendre l'innovation,
15:14 pour défendre la place de l'Europe dans l'intelligence artificielle
15:17 qui va bouleverser complètement les équilibres géopolitiques.
15:19 Si ceux qui croient en ça restent dormir le 9 juin, ou partent à la pêche, ou partent en week-end,
15:24 on est mal barrés.
15:25 Donc, je leur dis à eux aussi, réveillez-vous.
15:27 Vous croyez dans l'Europe ? Vous croyez dans une France forte ?
15:29 Vous croyez dans une France qui joue à jeu égal en Europe avec la Chine et avec les Etats-Unis ?
15:34 Prenez au moins deux minutes, le 9 juin, scrutin un seul tour,
15:38 pour aller voter et nous soutenir.
15:40 Après, il sera trop tard.
15:41 Encore une fois, Valérie Ayé, quand elle dit "Jordan Bardella, Marine Le Pen sont à la tête d'un parti politique
15:45 fondé par Pierre Bousquet, caporal de la Waffen-SS",
15:48 c'est encore une fois avec ce type d'argument que vous allez motiver vos électeurs à aller dans les urnes ?
15:52 Je crois qu'on motivera nos électeurs en leur disant très simplement
15:56 qu'il y a une majorité qui, depuis cinq ans, a totalement fait bouger les lignes en Europe.
16:01 Et si aujourd'hui, vous avez de l'industrie, de nouvelles filières industrielles,
16:04 si on innove, si l'Europe peut être un champion de l'intelligence artificielle,
16:07 c'est parce que la France a pesé en Europe.
16:09 Vous croyez en ça ?
16:10 Vous croyez dans une France qui est debout, qui a une colonne vertébrale,
16:13 qui a une cohérence, qui est respectée, qui agit, qui décide ?
16:16 On a besoin de vos voix.
16:18 Et si, après, vous n'êtes pas contents parce que l'Europe ne fait pas ce que vous souhaitez,
16:22 qu'elle ne vous protège pas, qu'elle ne défend pas vos frontières,
16:24 qu'elle ne réindustrialise pas, qu'elle ne pèse pas un petit commercial face à la Chine,
16:28 vous n'aurez à vous en prendre que vous, parce que vous n'êtes pas allé voter.
16:31 Pourquoi vous n'êtes pas allé aux élections européennes ?
16:33 Pourquoi vous ne vous en êtes pas voulu ?
16:34 Vous ne croyez pas que c'est simple ?
16:35 Vous ne croyez pas que c'est simple ?
16:36 C'était trop dangereux ?
16:37 Absolument pas. J'ai jamais eu peur du risque.
16:39 Moi, j'aime beaucoup le risque.
16:40 En revanche, j'essaye d'être toujours cohérent et sincère dans mes engagements politiques.
16:45 J'ai dit, par exemple, que je ne ferais que trois mandats électoraux dans mon département de l'Eure.
16:49 Quand est arrivé le quatrième, j'aurais bien aimé le faire, je ne l'ai pas fait.
16:52 Mais là, ce n'est pas un enjeu important, l'Europe ?
16:53 C'est un enjeu très important, c'est pour ça que je me mobilise.
16:55 Mais quand on ne souhaite pas être député européen, on n'est pas candidat sur la liste aux élections européennes.
17:01 C'est aussi simple que ça.
17:02 Moi, vous savez, les petits malins qui vous disent "je vais être candidat,
17:05 et comme ça je vais gagner en notoriété, mais ensuite je ne sélègerai pas au Parlement européen",
17:08 très peu pour moi. Cette politique-là, je la vomis.
17:10 Moi, j'aime les engagements clairs et fermes.
17:12 Je suis engagé totalement pour la majorité, totalement aux côtés du président de la République,
17:16 totalement comme ministre de l'Economie et des Finances.
17:19 Dieu sait que j'ai du pain sur la planche, je n'ai pas envie de changer de planche.
17:22 Merci Bruno Le Maire, c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe 1.
17:26 Merci Bruno Le Maire, merci Laurence Ferrari.