• il y a 6 mois
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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du viol d'une fillette de 12 ans à Courbevoie pour lequel le parquet a retenu le caractère antisémite, des programmes économiques du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire, de la situation économique de la France et des propositions de la majorité.

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News
Transcription
00:007h-9h, Europe 1 matin.
00:02Notre grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Bonjour Bruno Le Maire.
00:05Bonjour Laurence Ferrari.
00:06Nous sommes presque à 10 jours du premier tour des législatives.
00:08On connaît les principales mesures en faveur du pouvoir d'achat
00:10proposées par le nouveau Front Populaire
00:12et par le Rassemblement National des Programmes.
00:14Que vous jugez démagogique, que vous jugez dangereux,
00:17quel qualificatif allez-vous employer ce matin ?
00:19Un contre-temps.
00:21On ne va pas forcer le trait, c'est juste qu'ils soient un contre-temps.
00:24Quand vous regardez les finances publiques françaises,
00:27nous les avons rétablies en 2017-2018.
00:29Elles ne vont pas bien aujourd'hui ?
00:31Oui, parce que nous avons beaucoup dépensé face à la crise du Covid,
00:33face à la crise de l'inflation,
00:35pour protéger les entreprises et les salariés.
00:37Et nous avons engagé le rétablissement des finances publiques
00:39depuis la fin 2023.
00:41Nous avons fait des économies,
00:43nous sommes sortis du bouclier sur l'électricité,
00:45nous avons engagé 10 milliards d'euros d'économies
00:47et il faudra, dans le budget 2025,
00:49faire encore plus d'économies pour rétablir les comptes.
00:51Donc nous sommes à la croisée des chemins.
00:53Au moment où il faudrait rétablir les comptes,
00:55reconstituer des réserves financières
00:57pour protéger demain nos compatriotes
00:59et investir notamment dans la sécurité
01:01et la transition écologique,
01:03les deux autres forces d'opposition,
01:05extrême-gauche comme extrême-droite,
01:07ouvrent tout grand les vannes de la dépense publique.
01:09Je pense que c'est totalement à contretemps.
01:11Alors, ils nous disent à la fois
01:13qu'ils veulent de la sécurité et de l'ordre,
01:15mais ils veulent aussi que le travail paye mieux.
01:17Ils veulent pouvoir vivre de leur travail, les Français.
01:19Par exemple, le Front Populaire propose
01:21l'augmentation du SMIC à 1 600 euros net.
01:23Qu'est-ce que vous dites, là encore ?
01:25C'est une folie ?
01:27Je ne veux pas forcer le trait,
01:29je veux juste expliquer très sereinement
01:31à quoi ça conduira.
01:33Ça conduira tout simplement à une augmentation du chômage de masse
01:35et au retour du chômage de masse
01:37que nous avons réussi à combattre,
01:39dont nous avons réussi à débarrasser la France en sept ans.
01:41Le patron d'une boulangerie,
01:43l'entrepreneur, le menuisier,
01:45le patron d'une PME,
01:47le commerçant,
01:49quand il va voir que ses salariés,
01:51qu'ils payaient 1 398 euros net,
01:53il les verra dire
01:55« Je suis désolé, j'aimerais bien vous payer ce tarif-là, mais je ne peux pas.
01:57Je n'ai pas les moyens. »
01:59Donc vous aurez des vagues de licenciements et un chômage de masse.
02:01Augmenter le pouvoir d'achat
02:03sur le dos des entreprises,
02:05c'est affaiblir ce qui crée des emplois.
02:07C'est les entreprises qui créent des emplois.
02:09Si vous affaiblissez les entreprises
02:11en leur demandant une charge financière trop forte,
02:13elles vont licencier,
02:15vous aurez du chômage de masse,
02:17et je pense que c'est un appauvrissement généralisé pour notre pays.
02:19Nous n'avons aucune leçon à recevoir
02:21du gouvernement qui a fait 50 milliards d'euros
02:23de cadeaux fiscaux, a dit hier Manon Aubry,
02:25qui était à votre place.
02:27Elle explique que votre chiffrage de son projet,
02:29du projet de nouveau front populaire,
02:31où vous avez entouré 286 milliards d'euros, est totalement faux.
02:33Oui, de toute façon, ils ne se mettent pas d'accord
02:35sur leur chiffrage, parce que vous écoutez
02:37un membre de ce fameux front populaire
02:39qui n'est ni un front ni populaire,
02:41puisqu'il va accabler les classes populaires.
02:43Les uns vous disent 100 milliards, d'autres 200,
02:45d'autres trouvent que ce n'est pas assez, 300.
02:47Un jour, vous en aurez un qui sortira de sa boîte et qui dira « En fait, c'est 500 milliards,
02:49c'est beaucoup mieux ». Revenons à la raison.
02:51Nous sommes à la croisée des chemins.
02:53Nous sommes à un moment où nous devons réduire
02:55la dépense publique pour protéger les Français
02:57et pas l'augmenter massivement de 50, 100,
02:59150, 200. Peu importe,
03:01c'est la mauvaise direction. La deuxième chose
03:03que je conteste, c'est aussi ces
03:05expressions fourre-tout, cadeaux fiscaux,
03:07cadeaux pour les riches. Non.
03:09Quand nous baissons les impôts de production,
03:11c'est un cadeau pour les ouvriers.
03:13Pourquoi ? Parce que ça permet d'ouvrir des usines,
03:15ça permet de développer des usines,
03:17ça permet d'ouvrir de nouvelles filières
03:19de production sur les batteries électriques, sur les véhicules électriques,
03:21sur l'hydrogène, comme nous l'avons fait.
03:23C'est évident que si vous avez
03:25un système fiscal dans lequel
03:27vous accablez d'impôts, les commerçants,
03:29les artisans, les PME, les industries,
03:31vous ne développez pas l'économie.
03:33Nous, notre lignée économique, celle que je défendrai
03:35tout à l'heure auprès du MEDEF,
03:37elle est très simple, c'est permettre aux entreprises
03:39de développer des emplois
03:41en ayant un niveau de compétitivité
03:43comparable à celui des autres grands pays européens
03:45et avoir du travail pour tous,
03:47je dis bien pour tous,
03:49et un travail bien rémunéré, mieux rémunéré.
03:51Jordan Bardella repousse un certain
03:53nombre de mesures proposées dans un premier temps
03:55par le RN, comme l'abrogation de la réforme des retraites
03:57ou la baisse de la TVA
03:59sur certains produits. Il dit
04:01« je vais hériter d'une situation financière de quasi-faillite ».
04:03Pourquoi est-ce qu'il repousse ça ?
04:05C'est la DERBAD pour vous ?
04:07Il découvre la Lune, Jordan Bardella,
04:09il découvre les comptes publics,
04:11il a des députés Rassemblement National,
04:13Jean-Philippe Tanguy, par exemple, qui sont à la Commission
04:15des Finances de la Chambre des Nationales,
04:17ils m'ont accablé depuis des années, pas pour me dire
04:19qu'il y avait trop de dépenses.
04:21Non, non, pas du tout, ils m'ont accablé pour me dire
04:23« il ne faut pas retirer le bouclier sur l'électricité,
04:25il faut continuer à dépenser 10 milliards ».
04:27Ils m'ont accablé pendant la crise du Covid pour dire « vous dépensez pas assez
04:29pour les TPE, pour les PME ».
04:31Ils m'ont accablé face à l'inflation en disant
04:33qu'il fallait quasiment supprimer
04:35toutes les taxes sur l'essence pour des dizaines de milliards
04:37d'euros. Donc ils n'ont cessé depuis des années
04:39d'avoir la totalité de la transparence
04:41sur les comptes publics des députés du RN
04:43et d'appeler non pas à des économies
04:45mais à beaucoup, beaucoup,
04:47beaucoup plus de dépenses.
04:49Donc que Jordan Bardella balaye devant sa porte,
04:51qu'il écoute un peu plus
04:53les députés du RN, il verra exactement
04:55quelle est la situation des comptes. Et il saura
04:57que nous avons engagé le redressement des comptes publics
04:59et que c'est dans cette voie qu'il faut poursuivre.
05:01Par ailleurs, sur leur projet,
05:03je trouve quand même un peu stupéfiant,
05:05au bout du compte, c'est une page blanche
05:07désormais, le projet du RN.
05:09Et on ne confie pas le pouvoir
05:11de la France, d'une grande puissance comme la France,
05:13à un parti dont désormais
05:15le programme se résume
05:17à une page blanche.
05:19La sortie de l'OTAN, supprimée. Les baisses de taux de TVA,
05:21supprimées. Ils doivent être contents, les personnes
05:23modestes à qui on explique depuis des années
05:25que le RN, que le pouvoir d'achat, c'est la baisse
05:27des taux de TVA. Qu'est-ce qui reste
05:29pour le pouvoir d'achat dans le programme du RN ?
05:31Rien, zéro, nada.
05:33Il renie la promesse sur les retraites,
05:35il renie la promesse sur les autoroutes.
05:37Il la décale. Mais vous savez, quand on a
05:39trois ans, puisqu'en 2027 il y a une élection présidentielle,
05:41il vaut mieux pas décaler
05:43trop. Ça montre une inexpérience d'ailleurs
05:45totale de la pratique du pouvoir.
05:47Parce que quand on prend le pouvoir, ou qu'on veut
05:49prendre le pouvoir, il faut agir vite.
05:51Si les Français nous font confiance,
05:53le 8 juillet prochain, il faudra se remettre au travail
05:55d'arrache-pied et faire beaucoup plus,
05:57beaucoup mieux pour les Français,
05:59sans perdre une seconde. Mais je le redis désormais,
06:01le programme du RN, c'est une page
06:03blanche. On ne confie pas le pouvoir de la
06:05France à un parti
06:07qui n'a plus de projet.
06:09Vous envisagez l'hypothèse que le RN
06:11soit au pouvoir ? Vous savez, je suis lucide.
06:13Je regarde l'état d'esprit
06:15de nos compatriotes. Je circule, je vais défendre
06:17beaucoup de députés
06:19qui sont courageux, qui sont sur le terrain. Il y a une colère,
06:21il y a une inquiétude. Nous ne pouvons y répondre
06:23que par la force et la puissance de nos
06:25propositions. Entre le vide intersidéral
06:27qui est en train de devenir le projet du RN
06:29et les dépenses inconsidérées
06:31de l'extrême-gauche, il y a
06:33une autre voie. C'est la voie du courage,
06:35de la lucidité. C'est celle que nous proposons
06:37avec la majorité. Alors, la lucidité,
06:39mais aussi les sanctions. La Commission
06:41européenne a lancé des procédures pour déficit
06:43public excessif contre sept pays de l'Union européenne,
06:45dont la France. Je rappelle
06:47que ça concerne l'Italie, la Pologne,
06:49la Belgique, mais pas la Grèce.
06:51On en est là, Bruno Le Maire ? Lisez
06:53l'intégralité du rapport à la Commission,
06:55parce qu'il est intéressant. Il montre que,
06:57du point de vue des finances publiques, effectivement,
06:59nous devons faire mieux, je le dis, pour avoir
07:01sorti, la France, la procédure pour déficit
07:03excessif, dans laquelle elle était depuis neuf ans,
07:05en 2018. Je l'ai faite,
07:07elle est retombée, parce qu'on a
07:09beaucoup dépensé pendant le Covid et pendant l'inflation,
07:11et c'est un choix collectif que je revendique.
07:13Je pense que c'est mieux, que ça a coûté moins cher
07:15que si on avait laissé filer
07:17la situation économique et
07:19laissé fermer des centaines d'entreprises
07:21et détruit des milliers d'emplois. Je pense
07:23que c'était plus responsable. Mais, la première
07:25conclusion, il faut rétablir nos comptes
07:27publics pour retrouver des marges de manœuvre. La deuxième
07:29conclusion que tire la Commission européenne est intéressante.
07:31Elle dit, en revanche, en matière de croissance,
07:33d'équilibre macroéconomique,
07:35la France nous inquiétait, on la sort
07:37de la surveillance et on salue
07:39les résultats économiques de la France, à l'inverse
07:41de l'Allemagne, qui, elle, a un bon point
07:43sur ses finances publiques, mais un mauvais point
07:45sur ses équilibres macroéconomiques.
07:47Regardons l'intégralité du paysage
07:49et on verra que sur les finances publiques, nous devons
07:51faire mieux, mais sur la croissance, l'économie,
07:53les résultats économiques, nous faisons très bien.
07:55C'est là-dessus que vous jouez, en fait, Bruno Le Maire, sur le fait que
07:57les Français pourraient avoir peur du saut dans l'inconnu
07:59que constituerait l'arrivée au pouvoir, soit du
08:01Rassemblement national, soit du nouveau front propelleur.
08:03Ils ont peur pour leur argent, c'est ça ?
08:05C'est ce que vous leur dites, ce matin ?
08:06Je leur dis qu'il y a une réalité, et que dans les
08:08campagnes, on a l'impression qu'il n'y a plus de réalité.
08:10On peut dire, voilà, le SMIC va être à 1 600 euros,
08:12on va mettre la retraite à 60 ans,
08:14ça n'aura aucune conséquence. Et puis, à un moment donné,
08:16la réalité se rappelle à vous.
08:18Et la réalité, elle est dure, elle est brutale.
08:20Si vous mettez la retraite à 60 ans,
08:22soit vous baissez les pensions,
08:24soit vous augmentez massivement les impôts
08:26de ceux qui travaillent. La voilà, la dure réalité.
08:28Si vous baissez les taux de TVA,
08:30comme le proposait encore il y a peu le Rassemblement national,
08:32ça vous coûte 24 milliards d'euros.
08:34Il faudra augmenter les impôts pour
08:36payer ces 24 milliards d'euros. C'est la
08:38dure réalité, la pratique du pouvoir.
08:40Et ma responsabilité,
08:42de ministre qui est en fonction depuis 7 ans,
08:44c'est d'expliquer cette réalité.
08:46C'est pas de faire de l'idéologie,
08:48c'est de ramener à la réalité
08:50des programmes qui sont aujourd'hui hors sol.
08:52Pour autant, la majorité
08:54que vous représentez ce matin, Bruno Le Maire,
08:56propose aussi, elle aussi, des mesures
08:58dépensières, augmentation du
09:00montant de la prime Macron, baisse des factures
09:02d'électricité de 15%. On rase
09:04gratis aussi ? Non, la baisse des factures
09:06d'électricité, c'est pas des décisions qui sont
09:08prises par l'État, c'est juste parce que nous, nous avons
09:10produit de l'électricité et que nous sommes
09:12la seule force politique
09:14à proposer de faire à la fois du nucléaire,
09:166 nouveaux réacteurs nucléaires,
09:18et des énergies renouvelables. À l'extrême gauche,
09:20ils ne veulent pas du nucléaire. À l'extrême droite,
09:22ils ne veulent pas des énergies renouvelables. La réalité,
09:24c'est que la France, si elle veut de l'électricité
09:26pas chère, elle a besoin des deux.
09:28Elle a besoin d'énergie renouvelable et elle a besoin
09:30de réacteurs nucléaires. Ça nous permet de garantir
09:32non seulement une baisse de 15% des factures
09:34en février prochain, mais une baisse
09:36de prix d'électricité. S'il y avait fait une dissolution, vous l'auriez annoncé,
09:38cette mesure, ou pas, Bruno Le Maire ? Bien sûr.
09:40D'accord. Donc rien de nouveau sous le soleil.
09:42Non, rien de nouveau sous le soleil, mais il faut voir d'où
09:44ça vient. Ça vient de choix
09:46industriel énergétique
09:48que ni l'extrême droite ni l'extrême gauche
09:50ne font. Nous voulons et le nucléaire
09:52et les énergies renouvelables pour garantir
09:54aux Français qu'ils auront l'électricité
09:56la moins chère en Europe dans les années qui viennent.
09:58Éric Ciotti, que vous connaissez bien,
10:00veut mettre fin au Macronisme. C'est ce qu'il dit ce matin
10:02dans une interview au Figaro. Il défend l'alliance avec
10:04le Rassemblement National. Il lance un appel à
10:06ses anciens camarades. Revenez à la maison et à la
10:08raison. Une maison des
10:10Républicains qui risque bien d'exploser puisque
10:12une partie d'entre eux passe
10:14désaccord avec la majorité
10:16présidentielle. Vous dites que les LR sont morts aujourd'hui.
10:18Mais ça fait longtemps qu'ils le sont.
10:22C'est regrettable parce qu'il y a des hommes et des femmes
10:24de très grande qualité dans ce parti.
10:26J'ai des amis, des personnes pour lesquelles j'ai
10:28de l'affection et du respect. Mais depuis
10:302017, je leur dis, depuis 2017,
10:32ça fait maintenant 7 ans, que la
10:34vie politique française s'est reconstituée en
10:363 blocs, l'extrême gauche, l'extrême
10:38droite et la grande formation du centre.
10:40Et je leur dis, si vous ne voulez pas à un moment donné
10:42être broyé entre ces blocs, il faut
10:44que vous fassiez des choix et que vous nous
10:46rejoigniez. Beaucoup ont hésité,
10:48ont reporté leurs
10:50décisions. Nous y sommes.
10:52Aujourd'hui, on voit un grand déchirement
10:54au sein des
10:56Républicains. Les uns vont partir
10:58vers Marine Le Pen. Les autres, je l'espère,
11:00nous rejoindront. Et moi, je les accueille
11:02les bras grands ouverts. Alors,
11:04si vous croyez à l'économie de marché, à la
11:06construction européenne, à l'ordre, à la sécurité,
11:08à la culture française,
11:10rejoignez-nous. C'est là qu'est votre place.
11:12Du côté de la gauche, chacun s'est réuni
11:14comme un seul homme autour de la bannière du nouveau Front Populaire.
11:16François Hollande est candidat.
11:18Raphaël Guzman, Olivier Faure, englouti
11:20dans cette nouvelle Union. Comment vous la qualifiez,
11:22cette Union ? Je trouve
11:24tout cela assez indigne pour tout
11:26vous dire. Ce qu'il faut vraiment...
11:28Je ne parle même pas de convictions de fond,
11:30après tout. On en a vu d'autres
11:32en politique. Mais voir François Hollande
11:34qui a fait une réforme des retraites, qui a fait la réforme
11:36El Khomri sur le marché du travail,
11:38tout d'un coup trouver que le retour
11:40à la retraite à 60 ans, c'est bien. Il y a un côté
11:42complètement lunaire. Enfin, passons là-dessus.
11:44Admettons que les convictions, ça ne compte pas.
11:46Les valeurs. Les valeurs, c'est essentiel.
11:48Vous ne pouvez pas être ancien président
11:50de la République, avoir
11:52fait défiler dans les rues de Paris
11:54pour dire « Je suis Charlie ».
11:56Vous êtes opposé à la montée de l'antisémitisme,
11:58à la montée de l'islam radical
12:00dans notre pays, et puis
12:02faire alliance avec un parti,
12:04le NPA, qui a été
12:06condamné pour apologie
12:08du terrorisme. Enfin, où sont les valeurs
12:10dans cette campagne politique ?
12:12Cette campagne, je l'ai dit, elle est hors sol
12:14du point de vue des réalités économiques et financières.
12:16Mais elle est aussi hors valeurs
12:18du point de vue des hommes
12:20et des femmes. Et ça me terrifie
12:22parce qu'il y a, dans l'histoire de France, des moments
12:24où, effectivement, plus rien ne compte.
12:26Ni les positions, ni le passé,
12:28ni les valeurs, ni la vérité,
12:30ni le mensonge. Nous sommes exactement
12:32à un de ces moments-là. Et on voit, du coup, des égarments
12:34individuels qui sont totalement
12:36insuppéfiants. Raphaël Glucksmann
12:38aurait pu prendre la parole et dire, je refuse
12:40cette alliance avec des partis qui ont tenu
12:42des propos antisémites. Je refuse cette
12:44alliance avec un parti qui a été condamné
12:46pour apologie du crime terroriste.
12:48Je crée mon propre mouvement et je suis prêt
12:50à m'allier avec la majorité
12:52du centre. Voilà qui aurait été digne.
12:54Mais ces voix-là, elles ne sont pas là.
12:56Nous manquons de voix fortes qui ont
12:58des valeurs, des principes
13:00et des convictions. C'est Jean-Luc Mélenchon,
13:02finalement, qui a gagné la partie.
13:04Bien sûr. Enfin, le grand gagnant de l'histoire,
13:06c'est lui. Il arrive à rassembler
13:08tout en disparaissant
13:10des forces qui ne devraient pas être
13:12ensemble, des hommes et des femmes qui n'ont pas
13:14les mêmes valeurs, pas les mêmes convictions,
13:16dans le seul but, dans le fond,
13:18de gagner le pouvoir. Et ils se
13:20construisent dans cette espèce
13:22de fantasme d'opposition à l'extrême droite
13:24comme seul projet qui justifie
13:26tous les reniements, tous les
13:28renoncements et tous les mensonges.
13:30L'antisémitisme, vous l'avez évoqué,
13:32l'horreur accourbe voix. Deux adolescentes
13:34de 13 ans ont été mises en examen pour viol en réunion,
13:36menace de mort et viol à caractère antisémite
13:38sur une jeune fille de 12 ans. Qu'est-ce que cela dit
13:40de l'état de notre société, de la montée
13:42de l'antisémitisme qui est loin d'être
13:44résiduel dans notre pays ?
13:46Au-delà de l'horreur
13:48inqualifiable de ce crime, il n'y a pas de mots.
13:50Je ne vais pas chercher des mots, je ne trouverai pas.
13:52Je veux
13:54simplement dire à quel point je vois
13:56que l'antisémitisme monte
13:58dans les têtes. Finalement, dans les
14:00têtes, il n'y a plus la Shoah,
14:02mais il y a
14:04l'antisémitisme, dans les têtes
14:06et dans les actes.
14:08Parce que quand l'antisémitisme
14:10commence à être banalisé, quand les mots
14:12antisémites directs ou
14:14insidieux commencent à prendre le dessus,
14:16quand des humoristes peuvent
14:18qualifier un dirigeant d'Israël
14:20de nazi, et Dieu sait que je n'ai pas de sympathie
14:22pour Benjamin Netanyahou,
14:24vous opérez un immense
14:26renversement des valeurs,
14:28vous opérez un grand effacement
14:30du passé, des crimes,
14:32vous opérez une confusion totale
14:34dans la tête des citoyens qui se disent
14:36que dans le fond, l'antisémitisme, c'est possible,
14:38ce n'est pas un problème,
14:40c'est normal, c'est peut-être même légitime.
14:42Voilà ce à quoi nous sommes arrivés.
14:44Au-delà de ce crime qui est odieux, inqualifiable,
14:46qui nous bouleverse tous comme parents,
14:48au plus profond de nous-mêmes, la réalité,
14:50c'est que le passé est en train de s'effacer
14:52dans les têtes et que l'antisémitisme
14:54est en train de prendre sa place.
14:56Mais l'extrême-gauche apporte
14:58une très lourde responsabilité,
15:00de manière totalement insidieuse.
15:02Regardez, je prends l'humorisme,
15:04parce qu'il est très
15:06révélateur de cette
15:08espèce de disqualification
15:10de l'histoire,
15:12de grande confusion, de relativisme
15:14absolu. Tout peut faire
15:16l'objet de sarcasme, tout peut faire
15:18l'objet de blague, et c'est comme ça
15:20qu'on fait naître l'antisémitisme et qu'on développe
15:22dans les têtes de nos compatriotes
15:24l'antisémitisme qui conduit au
15:26ZAC que nous voyons aujourd'hui.
15:28Merci beaucoup Bruno Le Maire d'être revenu ce matin,
15:30dans la matinale de CNews et Europe 1.

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