Bruno Retailleau : «La France est en train de tomber, la France s'affaiblit»

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Bruno Retailleau, président des Sénateurs LR, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du paradoxe entre planification écologique et lutte contre l'inflation que tente de résoudre le gouvernement, de la vente de carburant à prix coûtant, de l'immigration et des violences contre les policiers.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Bruno Rotaillot.
00:08 Bonjour Sonia Mamrouk.
00:09 Et bienvenue, président du groupe LR au Sénat. Beaucoup d'actualités ce matin et tout d'abord
00:13 dans Le Parisien, le ministre de l'économie Bruno Le Maire. Je cite, il affirme "l'inflation
00:19 c'est mon premier combat". Il annonce une revalorisation des pensions de retraite. Il
00:24 ouvre la porte à un report de l'interdiction de la location de logements considérés comme
00:28 des passoires thermiques. Est-ce que vous dites ce matin que c'est une prise de conscience
00:34 salutaire ? C'est une prise de conscience absolument salutaire parce qu'on est en train
00:39 de faire fausse route et d'aller dans le mur. Notamment en matière d'inflation, je veux
00:44 dire notamment sur le calendrier qu'il faut absolument desserrer sur les fameux logements
00:49 type passoire. Parce que si on les exclut du marché, les Français aujourd'hui ont
00:54 beaucoup beaucoup de man à se loger. Les jeunes couples n'arrivent plus à accéder
00:57 à la propriété. Quand on parle d'inflation, le premier budget d'un ménage c'est à
01:02 plus de 40% les dépenses pour se loger. Donc il faut bien sûr d'étendre, essayer de
01:08 reporter ce calendrier. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire. Mais moi je pense
01:12 qu'une vraie écologie, ça doit être une écologie qui concilie la dimension sociale
01:17 et cette dimension d'efficacité. C'est facile à dire, à énoncer, mais entre la
01:20 fin du mois et la fin du monde, que faut-il choisir ? Essayons de chercher le sens de
01:26 tout ça. La France, c'est moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre. Ça ne
01:30 veut pas dire qu'il ne faut rien faire. Ça veut simplement dire que si on ne veut
01:34 pas rebuter les Français, il faut tenir compte de la capacité des Français à mener cette
01:38 transition. On ne peut pas avoir un choc brutal. Or je considère que par exemple, le tout
01:43 électrique pour la voiture, une Mégane, une Mégane Renault, je ne prends pas le haut
01:47 de gamme, c'est 47 000 euros. Vous vous rendez compte ? Qui parmi les Français peut s'acheter
01:52 une voiture à 47 000 euros ? Ça n'est plus possible. Donc il faut détendre, il faut
01:56 résolument accepter et assurer.
01:58 À qui le dites-vous ? Au président de la République qui a présenté son plan de transition
02:01 écologique ?
02:02 Je le dis d'abord au président de la République.
02:03 Vous dites que ce n'est pas le moment. Attention, il y a un risque, comme certains disent Bruno
02:05 Rotaio, de bombe sociale.
02:07 Mais c'est une bombe sociale. Et la meilleure façon de rebuter les Français, de les détourner
02:12 de cette transition énergétique qui est nécessaire, je le redis, je suis conscient,
02:16 moi aussi, j'ai vécu Xintia, peu importe, en Vendée, il y avait eu 29 morts sur les
02:20 conséquences du réchauffement climatique. Mais on ne peut pas le faire contre le budget
02:24 des ménages au moment où l'inflation frappe les plus modestes, les plus pauvres en France.
02:29 Budget, justement, on en parle, c'est le jour J pour la présentation de ce budget.
02:32 Bruno Le Maire, encore lui, continue d'entonner la musique du désendettement Bruno Rotaio
02:38 de la France, même si l'exécutif vient d'annoncer une sorte de chèque carburant.
02:42 Mais puisqu'il y a le risque d'une bombe sociale, j'imagine que vous êtes d'accord
02:45 avec ce que vient d'annoncer le gouvernement.
02:47 Bruno Le Maire fait beaucoup de déclarations. Son seul problème, c'est qu'il n'a toujours
02:52 pas convaincu la prison de République. On nous annonce dans le budget, que je n'ai
02:56 pas vu puisqu'il sera présenté au Conseil des ministres dans quelques heures, 16 milliards
03:00 d'économies. 16 milliards d'économies, c'est rien pour quoi. Ça paraît beaucoup.
03:04 Mais quand vous arrêtez des dispositifs exceptionnels, des dépenses qui étaient des dépenses pour
03:10 un coup, par exemple 14 milliards pour le tarif régulé, notamment le bouclier énergétique,
03:16 c'est 14 milliards. Les 3 milliards du plan de relance Covid, c'est loin le plan de relance
03:21 Covid. Je vous parle déjà 14 plus 3 de 17 milliards. Donc on arrête ces 17 milliards
03:27 de dépenses exceptionnelles et en réalité, on n'a que 16 milliards d'économies. Ça
03:31 veut dire qu'aujourd'hui, la plupart des ministères verront leurs dépenses augmenter
03:36 et on va dans le mur. On a plus de 3000 milliards d'euros de dette. Vous savez que la France
03:41 sera le dernier grand pays européen à atteindre les 3 % en 2027. L'an prochain, ce sera
03:46 l'Espagne, ensuite l'Italie, ensuite la Belgique et nous, on est à la traîne de l'Europe.
03:51 J'entends ce que vous dites, mais expliquez-nous comment on fait. Parce que la droite dit qu'il
03:55 faut que l'exécutif ou le gouvernement rende l'argent aux Français et en même temps,
03:59 vous dénoncez le désentêtement, mais on ne sait la quadrature du cercle.
04:02 Moi, ma ligne, c'est de dire aux Français la vérité.
04:05 Pourquoi ? Le gouvernement ment ?
04:07 On peut imaginer des chèques.
04:09 Le gouvernement ment ?
04:10 En tout cas, je dis que le gouvernement, lorsque ils disent qu'ils vont faire des efforts,
04:15 je dis qu'il n'y a pas d'efforts budgétaires. Il n'y a pas que moi qui le dis.
04:18 Écoutez le président de la Cour des comptes qui s'exprimait comme président du Haut
04:22 Conseil des finances publiques hier encore. Les taux d'intérêt sont en train d'exploser
04:27 et un jour, on aura un grave problème. Si demain, Moody's ou d'autres agences de notation
04:31 dans quelques semaines dégrattent la note française, les taux exploseront, l'écart
04:36 entre les taux français et les taux allemands exploseront, s'écarteront et vous verrez,
04:40 il y aura une spéculation qui jouera contre nous.
04:42 Qu'est-ce qu'il faut mettre à la diète dans un contexte inflationniste ?
04:45 Il faut absolument que l'État accepte une réforme. Nous avons et nous allons proposer
04:50 au Sénat des milliards.
04:51 Non, nous avions déjà l'an dernier proposé pour plus de 5 milliards d'euros d'économie.
04:56 Le gouvernement les avait balayés d'un revers de main. Cette année, nous allons encore
05:00 proposer beaucoup plus d'économies. Mais tant que l'État ne se mettra pas au pain
05:04 sec pour assurer ce qui est le propre d'État, ses missions régaliennes sur la sécurité,
05:09 c'est redresser, par exemple, les services publics. L'État prend trop d'argent aux
05:14 Français et les Français n'en ont pas pour leur argent.
05:16 Comment expliquez-vous que nous sommes le pays le plus fiscalisé au monde ?
05:19 Nous avons la dépense publique la plus haute au monde et pour autant, nous avons un effondrement
05:25 des services publics. Partout en France cet été, partout en France, on a eu des problèmes
05:29 avec les services d'urgence hospitalière. Il y a encore 10 ans, vous vous souvenez,
05:34 on disait que le système français de la santé était sans doute le meilleur système
05:38 au monde. Voilà où on est tombé aujourd'hui. Il faut faire une réforme et ce n'est pas
05:41 du bricolage, que ce soit quelques taxes en moins sur l'essence, quelque soit, ou parfois
05:46 des chèques qui feront quoi que ce soit.
05:47 Ah bon ? Les chèques ne font rien ?
05:49 Mais vous avez 100 euros, regardez, on avait voté.
05:53 Non mais très bien, c'est peu, mais est-ce que par exemple là les distributeurs disent
05:56 Banco, Leclerc, Cartier, on y va pour la vente à perte ?
05:59 C'est très bien, c'est le privé. Regardez cette histoire de vente à perte, regardez
06:03 cette plaisanterie, cet amateurisme. Bon, moi je pense qu'on ne peut plus faire la politique
06:09 du pansement, il faut la politique du redressement. On a perdu depuis 2011, écoutez-moi bien,
06:14 par rapport aux Allemands, 4500 euros de niveau de vie par an. Si on ne se redresse pas, pourquoi
06:20 il y a un problème de pouvoir d'achat en France ? C'est parce qu'on pense qu'il faut
06:24 toujours que l'État paye. Il n'y a plus d'argent.
06:26 Il n'y a pas grand-chose en cimbre, Noro Tailloux. L'inflation, c'est un contexte un peu plus
06:29 large.
06:30 Oui, Sonia Mabrouk, mais je vous redisais que nous sommes le seul grand pays européen,
06:34 nous serons le dernier à atteindre les 3% de déficit budgétaire en 2027. La France
06:40 est en train de tomber, la France s'affaiblit et quand la France s'affaiblit, ce sont toujours
06:44 les plus faibles, les plus modestes qui vont trinquer en termes de niveau de vie et de
06:47 pouvoir d'achat.
06:48 On poursuit notre grande interview sur CNews et Europe 1, Bruno Rotaillot, avec le sujet
06:51 de l'immigration. Le président Emmanuel Macron a rencontré hier Madame Mélanie,
06:56 sans doute a-t-il été question de ce sujet. L'examen du projet de loi approche, dit-on,
07:01 puisque les dates ne sont pas sûres, à partir du 6 novembre au Sénat, début de l'année
07:05 à l'Assemblée nationale. La mesure qui divise, ce sont les régularisations des sans-papiers
07:10 dans les métiers dits en tension. Est-ce que vous pouvez ce matin être clair, Bruno
07:14 Rotaillot, sur ce sujet ? Est-ce que vous dites que si la mesure est maintenue, les
07:17 Républicains ne voteront pas cette loi ?
07:19 J'ai l'habitude de ne pas parler clair, Sonia Mabrouk. Je le redis à votre micro,
07:23 jamais nous ne voterons un texte qui donnerait une prime à la fraude pour les clandestins.
07:29 C'est ce que fait l'article 3 aujourd'hui, que les auditeurs, les téléspectateurs le
07:34 comprennent bien. Aujourd'hui, on donne une prime, un droit qui sera opposable à tous
07:39 ceux qui auront franchi illégalement la frontière pour qu'elle soit régularisée. Ce sera
07:45 un appel d'air. Et ce qui est terrible, c'est que vous avez 450 000 immigrés en situation
07:50 régulière qui sont au chômage. Vous avez 1 400 000 jeunes qui ne sont ni à l'école
07:55 ni en emploi. Près de 2 millions de Français au RSA.
07:58 L'exécutif vous oppose que ce travail, le travail, la régularisation, c'est un passeport
08:03 vers l'assimilation et l'intégration ?
08:04 Non, ce sera surtout un passeport pour dire à tous les passeurs, à tous les mafias qui
08:09 trafiquent les êtres humains. Vous vous souvenez, il y a quelques jours, il y a à peu près
08:14 une dizaine de jours, le Monde qui a fait une grande enquête avec ces femmes qui disaient
08:18 qu'elles étaient systématiquement violées. À chaque fois qu'on fait des passoires de
08:23 nos frontières, à chaque fois qu'on envoie des signaux aux filières et aux mafias, venez
08:28 chez nous, nous sommes faibles. Il y a une sorte de benchmark, de comparaison. Ces filières
08:33 font la comparaison entre les pays qui présentent le plus d'avantages, qui sont facilitateurs,
08:39 et ceux qui se ferment. Nous, on est un des pays d'Europe, le pays d'Europe peut-être,
08:43 qui présente le plus d'avantages en matière d'accès gratuits aux soins, de regroupement
08:48 familial, de naturalisation, de droit d'asile. Vous vous rendez compte ? Et on voudrait créer
08:52 un nouvel appel d'air.
08:53 Il y a eu un arrêt de la Cour de justice européenne, dont on a peu parlé il y a quelques jours,
08:57 sur l'interdiction de refouler systématiquement les migrants. La France, en somme, doit respecter
09:03 ce qu'il s'appelait la directive retour. Comment vous réagissez ?
09:06 J'ai réagi tout de suite. J'ai réagi tout de suite. Vous avez là la quintessence de
09:12 ce qui est en train de se passer en Europe. Il faut que les Français comprennent bien
09:15 que nous sommes de plus en plus dépossédés démocratiquement. On appelle la souveraineté
09:21 populaire la capacité à se gouverner. Les cours internationales, je veux parler de la
09:25 Cour de justice de l'Union, je veux parler de la Cour des droits de l'homme, la Cour
09:29 européenne des droits de l'homme, ou même le Conseil constitutionnel. Ces cours-là
09:32 tentent de nous imposer leur vision. Quelle est leur vision ? Leur vision, c'est l'accueil
09:36 inconditionnel. Leur vision, c'est de dire, de considérer que chaque migrant dans la planète
09:41 a un droit qui est un droit opposable à s'installer là où il le souhaite. Vous avez parlé de
09:46 cette jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne qui fait qu'on ne peut
09:50 plus refouler à la frontière. Cela va contre les intérêts de la France selon vous ? Mais
09:52 bien sûr, cela va contre les intérêts de la France parce qu'il y a une idéologie.
09:56 Alors, il s'abrite derrière la Constitution, il s'abrite derrière les traités. Voilà
10:00 pourquoi nous avons… Ce n'est pas rien à la Constitution, Bruno. Vous avez parlé
10:04 quand même du Conseil constitutionnel. Vous ne faites pas de différence avec les cours
10:07 européennes ? Par exemple, la fameuse jurisprudence où le Conseil constitutionnel a dit non
10:11 non non, il ne faut surtout pas sanctionner celles et ceux qui aident des clandestins
10:17 à entrer illégalement sur le territoire. La Constitution ne dit nulle part ce genre
10:21 de choses. C'est une création du Conseil constitutionnel. Moi, je suis démocrate.
10:25 Moi, je veux que la souveraineté populaire, c'est-à-dire le peuple directement, par
10:28 le référendum ou par ses représentants, ait le dernier mot. Les juges doivent être
10:33 les bouches de la loi. Non mais les juges doivent être les bouches de la loi, bien
10:36 entendu, je suis pour l'état de droit, mais ils ne doivent pas produire un droit qui,
10:41 d'ailleurs, est un droit que ne veulent pas les Français. C'est la raison pour laquelle
10:43 nous avons proposé avec Éric Ciotti un référendum parce que le référendum s'imposera notamment
10:50 à notre Cour suprême sur l'immigration. Tant que vous ne donnerez pas la parole au
10:54 peuple, vous ne résoudrez rien du tout.
10:56 Dans les enquêtes, c'est assez clair, un sondage IFOP sur l'immigration qui indique
11:00 une grande majorité de Français, alors sur une mesure précise qu'on va vous soumettre,
11:04 sont pour l'expulsion de délinquants étrangers après leur peine de prison. Et ce quitte
11:09 à noter dans ce sondage, c'est que ça transcende aujourd'hui le clivage gauche-droite.
11:14 Ce qui m'a beaucoup frappé, moi, c'est qu'il y a un autre sondage qui est paru il y a quelques
11:17 jours qui dit que même chez les sympathisants et les électeurs LFI, vous avez une majorité
11:24 qui considère que désormais il y a trop d'immigration. Donc les choses sont claires.
11:27 La coupe est pleine. Les Français savent aujourd'hui que trop d'immigration, en tout
11:32 cas le chaos migratoire, mène...
11:33 Illégale ou légale ?
11:34 Trop d'immigration. Aujourd'hui, par exemple, on accueille légalement près de 500 000
11:41 migrants. Je considère que c'est trop parce que nos capacités d'accueil sont totalement
11:46 saturées et parce que les populations que nous accueillons n'acceptent pas. Ils acceptent
11:51 notre hospitalité, mais pas la réciprocité qui devrait les amener à partager nos valeurs
11:56 et à s'intégrer, à s'assimiler. Même à Rome, fait comme les Romains, disait-on
12:01 autrefois. Eh bien moi, je vous dis que le chaos migratoire mènera à des insurrections
12:06 électorales.
12:07 Insurrections électorales ?
12:08 Bien sûr.
12:09 Insurrections électorales ?
12:10 Bien sûr.
12:11 C'est-à-dire ?
12:12 C'est-à-dire, on l'a déjà vu partout en Europe. D'ailleurs, c'est commencé par l'Italie
12:14 et par bien d'autres pays. C'est-à-dire que là où les peuples seront consultés,
12:18 eh bien ils choisiront des formules qui pourront être démagogiques.
12:22 Qu'est-ce qu'ils vont choisir ? Regarder justement qui est ou quelle est la personnalité
12:26 politique la plus crédible sur ces sujets pour résoudre ces problèmes selon les Français.
12:32 A votre avis, qui arrive en tête ?
12:33 Dites-moi.
12:34 Sans surprise, Marine Le Pen.
12:37 Oui, mais c'est pour ça que je me bats, moi. Parce que je pense que le Yaka Faucon…
12:41 Vous dites la même chose, M. Landaillot.
12:43 Je pense que le Yaka Faucon ou des solutions qui sont faciles… Voilà. Moi, je ne juge
12:48 pas par rapport… Vous savez, les propositions que je vous fais, je les fais depuis des années.
12:52 Je n'ai pas attendu Marine Le Pen ou je ne sais qui, ou Mme Mélanie ou d'autres.
12:56 Elle dit la même chose.
12:57 M. Bardella dit que M. Sciutti a photocopié presque ses fiches et ses notes.
13:03 Sonia Mabrouk. Quand on est un homme politique ou une femme politique, sa boussole, ce n'est
13:07 pas les autres, c'est ses convictions. Moi, je n'ai jamais changé de conviction.
13:11 Jamais. Ce que je vous dis aujourd'hui, je le disais hier et je le dirai encore demain,
13:16 quel que soit ce que M. Macron, parce qu'il lui aussi change très souvent d'avis, ou
13:20 ce que Mme Le Pen va dire. Je pense qu'aujourd'hui, on est à la veille d'insurrections électorales
13:25 graves parce qu'on a oublié ce que le peuple veut.
13:28 Le peuple saura un jour nous le rappeler.
13:30 Il le fera brutalement.
13:32 Il faut qu'on parle pour conclure d'un sujet très important.
13:34 C'est l'Arménie. Je sais que ça vous tient à cœur, évidemment, comme beaucoup d'entre
13:38 nous, avec ce que craignent beaucoup une véritable épuration ethnique des Arméniens du Haut-Karabakh.
13:43 On a entendu le président Emmanuel Macron apporter son soutien franc.
13:47 Je vous pose directement la question.
13:48 Il a gesticulé.
13:50 Si vous êtes au pouvoir, qu'est ce que vous auriez fait de différent?
13:52 J'aurais déposé une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU.
13:56 Et qu'est ce que cela aurait changé?
13:57 Eh bien, en tout cas, la voix de la France, la voix de la France, ce serait élevé.
14:02 Aujourd'hui, on a d'abord transformé.
14:03 Monsieur Alief, pendant des mois et des mois, neuf mois, a transformé dans une prison à
14:08 ciel ouvert le Haut-Karabakh.
14:09 120 000 personnes, 30 000 enfants.
14:11 Aujourd'hui, vous avez vu les fils sur les routes.
14:13 Ces populations civiles jetées sur les routes de l'Exode avec des atrocités.
14:18 Et on laisse l'Arménie.
14:20 Qui laisse?
14:21 Mais la communauté internationale et notamment l'Occident et notamment et notamment l'Europe,
14:26 l'Europe qui s'est déshonorée, l'Europe qui achète le gaz de la Zermatt Jean, ce
14:31 gaz qui vient d'ailleurs de la Russie.
14:33 Donc, l'Europe, et je l'accuse, est en train de détourner les sanctions qu'elle a elle
14:38 même décidée.
14:39 Pourquoi est ce qu'on laisse seul Sonia Mabrouk?
14:40 Pourquoi est ce qu'on laisse seul dans son malheur l'Arménie?
14:44 Parce qu'ils sont trop chrétiens, parce qu'on a peur de Monsieur Erdogan, le nouveau
14:47 sultan qui cherche à réunifier dans un empire néotoman, l'Azerbaïdjan et puis la Turquie.
14:53 Tout ça est lamentable.
14:54 Pour terminer, je voudrais simplement citer il y a un siècle, Anatole France.
14:58 C'était tout juste un an en 1916 à la Sorbonne.
15:01 Il avait dit quelques mois après le génocide, un million 500 000 personnes.
15:06 Il avait dit c'était notre sœur d'Orient qui mourait.
15:09 Elle mourait pour le crime d'avoir partagé nos sentiments, d'avoir aimé ce que nous
15:13 aimions, d'avoir pensé ce que nous pensions, d'avoir cru ce que nous pensions.
15:16 Tel fut son crime inexpiable.
15:17 Et là, on a une épuration ethnique et religieuse et on ne fait rien.
15:21 Vous vous rendez compte?
15:22 On se déshonore.
15:23 Merci Bruno Rotailleau.
15:24 C'était votre grande interview sur CNews et Europe 1.
15:28 C'est important de parler de ce sujet.
15:29 Bonne journée à vous et à bientôt.
15:31 Merci Sonia Mabroke.

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