Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet du 20 mai 2024
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00:00:00 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:00:07 Nous sommes avec Virginie qui est en Nouvelle-Calédonie. Bonjour Virginie.
00:00:12 Oui bonjour Eric.
00:00:14 On a passé quelques instants en fin de semaine dernière ensemble, c'était très chaud.
00:00:19 Vous étiez très inquiète, votre fille était bloquée, votre fille étudiante était bloquée à Nouvelle-Ville me semble-t-il.
00:00:28 Qu'en est-il de la situation ? Êtes-vous toujours aussi inquiète ?
00:00:32 Alors sur Païta, là où j'habite, les forces de l'ordre sont intervenues ce matin,
00:00:38 après des exactions qu'il y a eu encore tout le week-end.
00:00:42 Donc là, sur là où j'habite, ça va un peu mieux.
00:00:45 Par contre, je ne peux toujours pas récupérer ma fille.
00:00:48 Elle est toujours bloquée ?
00:00:50 Toujours bloquée, toujours bloquée.
00:00:52 Très bien.
00:00:53 C'est impossible de la rejoindre, il y a encore des barrages partout, il y a des coups de feu, c'est impossible.
00:00:59 Et puis bien sûr, il y a eu ce nouveau décès, c'était quoi ? C'était un caldoche en voiture ?
00:01:06 On lui a tiré dessus ? Que s'est-il passé exactement Virginie ?
00:01:09 Alors je ne peux pas vous dire moi-même, je n'y étais pas.
00:01:12 Donc je ne sais pas, c'est des tensions sur les barrages.
00:01:16 De ce que je sais, c'est un barrage d'indépendantistes radicaux qui étaient sur la route et qui ont empêché de rentrer.
00:01:25 Il a forcé le barrage et s'est reçu des cailloux.
00:01:30 Et puis il est parti en colère parce qu'il s'était pris des cailloux sur sa voiture et il est reparti avec un fusil.
00:01:37 Et puis la tension est montée.
00:01:40 Merci Virginie, restez avec nous, surtout d'autres appels depuis la Nouvelle-Calédonie, depuis la France métropolitaine.
00:01:47 On va parler des violences en Nouvelle-Calédonie pour ouvrir le bal, mais tout de suite à 13h02 sur RTL.
00:01:53 C'est le rappel des titres avec Céline Landreau.
00:01:55 Et la Nouvelle-Calédonie justement où les renforts policiers et gendarmes continuent d'arriver alors que la situation reste très tendue.
00:02:02 L'aéroport restera fermé au moins jusqu'à jeudi, on l'a appris ce matin.
00:02:06 Et les autorités n'ont pas encore repris le contrôle de l'ensemble des quartiers de Nouméa.
00:02:11 C'est ce que reconnaissait tout à l'heure sur RTL la porte-parole de la gendarmerie.
00:02:15 Il était Marseille faite homme, c'est l'hommage d'Emmanuel Macron à Jean-Claude Godin, maire de Marseille pendant 25 ans, de 1995 à 2020.
00:02:24 Jean-Claude Godin qui est décédé, le chef de l'État nous l'a annoncé ce matin.
00:02:29 Jean-Claude Godin avait 84 ans.
00:02:31 Et puis la France présente à son tour ses condoléances à l'Iran après le décès confirmé du président Raisi lors d'un accident d'hélicoptère hier.
00:02:40 Cinq jours de deuil ont été décrétés dans le pays.
00:02:44 La météo pour cet après-midi, Claire Delorme.
00:02:47 Ça sera à nouveau une ambiance qui va se dégrader avec des averses à caractère orageux qui vont se déclencher à partir de l'année journée.
00:02:54 Et se généraliser surtout vers les régions du sud-ouest en remontant vers le centre-ouest aussi, vers le Val-de-Loire, les pays de la Loire.
00:03:02 Et puis en deuxième partie de journée, ça va se mettre en place vers l'île de France, le Jura et les Alpes.
00:03:07 La Méditerranée, elle aussi sera assez agitée.
00:03:10 Surtout en Corse, avec les orages, nous aurons en prime des pluies qui seront beaucoup plus soutenues avec de la grêle.
00:03:16 Donc là où ça sera un petit peu plus sec, variable.
00:03:19 Il y aura quand même des nuages mais aussi quelques éclaircies. Ça sera près du littoral de la Manche, vers le Grand Est.
00:03:25 Ainsi que vers la vallée du Rhône en remontant vers la Bourgogne.
00:03:28 Quant aux températures, elles sont de saison, printanière, 22° à Metz, 23° à Paris, 21° à Lille, 20° à Brest.
00:03:35 Et ça peut grimper jusqu'à 24° pour la Corse, à Ajaccio plus précisément.
00:03:39 Merci beaucoup Claire Delorme.
00:03:41 Merci Claire Delorme et à demain Céline Landreau.
00:03:44 Nous partons tout de suite en Nouvelle-Calédonie.
00:03:48 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:03:53 Donc vous Virginie, votre petite ville de Païta a été libérée ce matin par les forces de l'ordre venues de métropole j'imagine,
00:04:02 ou les forces de l'ordre qui sont déjà en Nouvelle-Calédonie ?
00:04:04 Voilà, ils sont intervenus ce matin.
00:04:08 Donc les commerces ont essayé de réouvrir la boucherie, la pharmacie.
00:04:13 Mais les commerçants ont reçu un appel en leur disant qu'ils baissent leur rideau parce qu'il y allait y avoir une intervention.
00:04:20 Et puis voilà, maintenant notre problème c'est qu'ils interviennent, c'est formidable, mais ils restent pas sur place.
00:04:28 Donc après, ils reviennent.
00:04:32 Les indépendantistes vont revenir ?
00:04:34 Voilà, c'est ça.
00:04:36 Donc ça va reprendre ce soir et cette nuit, il va y avoir des barrières de protection qui vont être élevées dans votre petite ville ?
00:04:42 Avec des gens qui vont faire des maraudes ?
00:04:44 En fait, on les a toujours pas enlevés.
00:04:46 Voilà, en fait, on a toujours rien enlevé.
00:04:48 Ils sont intervenus dans le pyscentre, le pyscentre du bourg, mais par contre, ils sont plus là.
00:04:56 Vous redoutez que ce soir ça reprenne, les coups de feu, les indépendantistes radicaux qui tirent sur les...
00:05:06 En fait, on sent... Pardon, excusez-moi.
00:05:08 Oui, allez-y.
00:05:09 En fait, on sent la tension, quoi, en fait.
00:05:12 Cette tension latente, il peut y avoir une petite étincelle et tout s'embrasse, comme il y a deux jours.
00:05:21 Ne bougez pas, Virginie, restez avec nous. Govan est avec nous. Bonjour Govan.
00:05:27 Oui, bonsoir. Bonjour.
00:05:30 Quelle heure est-il en Nouvelle-Calédonie ?
00:05:32 On doit être 22h15, on va dire.
00:05:35 22h15, oui.
00:05:36 Oui, 22h06.
00:05:38 Vous habitez Sainte-Marie, c'est un quartier de Nouméa. Est-ce que les choses ont changé à Nouméa ?
00:05:45 Est-ce que la paix est revenue, le calme et la sérénité pour les habitants ?
00:05:50 Non, la paix n'est pas revenue. On est toujours sur les barrages, même barrage que l'autre jour.
00:05:55 On va quand même avouer que la journée c'est plus calme, les gens peuvent aller faire des courses.
00:06:01 On a ce gros avantage, c'est que le gros magasin dont je vous parlais l'autre jour, qui est à côté, ouvre.
00:06:07 Il est protégé, donc ça a permis aux gens d'aller faire quelques achats.
00:06:13 Le quartier s'organise de plus en plus, mais il est toujours verrouillé.
00:06:17 Et on a des passages, et là il y a quelques secondes avant que vous me preniez l'antenne,
00:06:21 on a eu une voiture qui est passée un petit peu rapidement.
00:06:24 Donc c'est toujours une crainte par rapport à des coups de feu ou des choses comme ça.
00:06:28 Et on est toujours ceux qui vivent, il n'y a pas de relâchement en fin de compte.
00:06:33 Les dépouilles des gendarmes ont été ramenées en France métropolitaine,
00:06:38 elles ont été accueillies ce matin par Gérald Darmanin avec cet hommage qui a été rendu.
00:06:44 J'ai quand même l'impression que même quand les forces de l'ordre montrent les muscles en Nouvelle-Calédonie,
00:06:52 j'ai le sentiment que ça se calme très momentanément.
00:06:57 Les radicaux, les émeutiers restent chez eux pendant quelques heures, peut-être quelques jours,
00:07:04 et ça repart quoi, parce que là je n'ai pas le sentiment que ce soit une paix pérenne et définitive qui est retrouvée l'archipel.
00:07:12 Absolument pas, je reviens à ce que j'entendais tout de suite.
00:07:16 Moi j'appelle ça le jeu du chat et de la souris.
00:07:20 Hier soir, juste devant nous, il y a une rue qu'on a en axe,
00:07:23 qui monte à un quartier qui est en face qui s'appelle Porte de Fer,
00:07:27 donc ça pétait, ils essayaient de piquer des bouteilles de gaz,
00:07:30 parce que moi j'ai un ami qui est sur un débarrage là-bas,
00:07:34 qui est juste en face d'une station service,
00:07:36 donc ils essayaient de piquer des bouteilles de gaz qui étaient encore là,
00:07:39 pour piéger, puisqu'ils ont fait des pièges avec des bouteilles de gaz.
00:07:42 Attendez, qu'est-ce que ça veut dire ça ? Ils ont fait des pièges avec des bouteilles de gaz.
00:07:47 Qui a fait quoi ?
00:07:49 Alors ce sont la C.C.A.T, on sait qu'ils ont piégé.
00:07:53 Donc les émeutiers indépendantistes radicaux ont fabriqué quel type de pièges ?
00:07:58 Alors moi je ne les ai pas vus, mais visiblement ce sont des bouteilles de gaz
00:08:03 qui sont disposées pour certainement pouvoir exploser, pour voir, je ne sais pas.
00:08:08 Il faudrait qu'on les voit, mais en tout cas ils cherchent à utiliser ces bouteilles-là.
00:08:13 Je crois qu'ils avaient arrêté il y a 3 ou 4 jours un canyon complet.
00:08:18 J'en veux pour preuve, c'est qu'il n'y a aucune distribution de gaz,
00:08:22 et que la route de la Baie des Dames, qui va à la Baie des Pétroliers,
00:08:27 où sont ou est entreposées les bonbonnes de réserve de gaz pour la Nouvelle-Calédonie,
00:08:32 la route est fermée, il n'y a aucune sortie de camions ou de quoi que ce soit sur cette route-là.
00:08:38 Elle n'est pas sécurisée.
00:08:40 Donc ce n'est pas très rassurant qu'ils essaient de mettre en place des dispositifs explosifs
00:08:44 destinés à piéger avec des bouteilles de gaz. Ce n'est pas très rassurant, Govern.
00:08:48 Restez avec nous, je vous repasserai le micro dans un instant.
00:08:52 3210, vous nous appelez, que vous soyez en ce moment à 22h passées en Nouvelle-Calédonie
00:08:58 ou que vous soyez en France métropolitaine.
00:09:00 Je voudrais vous entendre sur comment répondre à ces violentes émeutes
00:09:05 qui n'ont pas cessé, un mort encore ce week-end en Nouvelle-Calédonie,
00:09:10 et l'archipel littéralement à feu et à sang, avec des villes et des petites communes littéralement dévastées.
00:09:18 A tout de suite.
00:09:33 Je pense à ces gendarmes, à ces deux gendarmes dont on a rapatrié les restes, les corps,
00:09:40 aujourd'hui à Paris et qui ont eu des obsèques en présence du ministre de l'Intérieur.
00:09:45 Si vous êtes vous-même gendarme, on parle bien évidemment de la Nouvelle-Calédonie,
00:09:49 de ce qui se passe, de ces radicaux émeutiers qui tirent à vue.
00:09:55 Si vous êtes gendarme, si vous êtes femme de gendarme, mère de gendarme, père de gendarme,
00:10:00 appelez-nous au 3210, votre témoignage nous intéresse.
00:10:03 Nous sommes avec Virginie, avec Govan, qui sont en ce moment en Nouvelle-Calédonie.
00:10:08 La nuit est tombée depuis quelques minutes, pas très longtemps car il est 22h.
00:10:13 Ils sont avec nous.
00:10:15 On prendra Alain dans un instant, mais peut-être avec vous Lisa Marie.
00:10:19 On va faire un tout petit point sur ces dernières heures,
00:10:22 des derniers jours d'ailleurs, dans la vie de l'archipel qui se trouve, de mémoire, à 16.000 km de la métropole.
00:10:28 Bonjour Lisa Marie.
00:10:29 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:10:31 Une semaine après le début des émeutes, une partie des routes sont toujours bloquées en Nouvelle-Calédonie.
00:10:36 Le gouvernement a pourtant détruit 76 barrages hier dans une grande opération avec 600 gendarmes.
00:10:43 Le dernier bilan, vous le disiez, fait état de 6 morts dont 2 gendarmes.
00:10:47 Des militaires dont les dépouilles sont arrivés ce matin dans les Bouches-du-Rhône, à Istres,
00:10:52 en présence de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
00:10:55 Et le président Macron va tenir ce soir un nouveau conseil de défense à 18h30.
00:11:00 C'était à Istres et non pas à Paris, je me suis trompé. Merci Lisa Marie.
00:11:04 Merci beaucoup. Alain est avec nous, mon cher Alain. Bonjour.
00:11:08 Oui, bonjour Eric, bonjour à tous.
00:11:10 Qui est Alain ?
00:11:12 Alain, je suis conducteur routier dans Lyon, à Offenbach.
00:11:16 Pourquoi avez-vous fait le 32-10 sur la Nouvelle-Calédonie ? Que voulez-vous dire, mon cher Alain ?
00:11:20 Alors, tout d'abord, eh bien, toutes mes pensées vont vers les familles de ces deux militaires qui ont perdu la vie.
00:11:26 Et je suis effaré complètement. Je suis... Quand à chaque fois qu'on ouvre les informations,
00:11:32 on est presque terrorisés derrière nos écrans.
00:11:35 Toutes ces populations qui n'ont rien demandé, qui veulent vivre en paix.
00:11:39 Je voudrais rappeler quand même cependant que c'est la France,
00:11:42 et que la France est sur cette partie du territoire, dans cet archipel.
00:11:47 On peut parler d'état de guerre.
00:11:50 J'avais entendu que l'armée allait intervenir.
00:11:54 Je crois que là, c'est la guerre, il faut faire intervenir au plus vite pour rétablir le calme, pour sauver des vies.
00:12:00 Et je ne dis pas cependant qu'il ne faut pas se mettre à la table des négociations,
00:12:05 mais je pense que là, les plus hautes autorités, qui je sais sont déjà au travail,
00:12:11 les plus hautes autorités de l'État, doivent impérativement taper du poing sur la table.
00:12:16 Je crois que là, la discussion, elle a eu un temps, elle a eu son moment.
00:12:21 Aujourd'hui, maintenant, il faut décider.
00:12:23 Il faut surtout mettre tous ces gens en sécurité,
00:12:26 et ces émeutiers, ces fous qui tirent à vue, et vous l'avez très bien dit Eric,
00:12:31 justement dit, pardon, qui tirent à vue, il faut les mettre hors d'état de nuire.
00:12:36 Ils ont des armes de guerre, il faut répondre avec malheureusement la même puissance de feu.
00:12:41 Il faut rétablir l'ordre.
00:12:43 Je ne comprends pas que le Président de la République ne se soit pas exprimé
00:12:49 parce que c'est quand même la France, même si c'est très loin, c'est la France.
00:12:53 Moi, je suis, mais les bras m'en tombent avec ma compagne, les bras nous en tombent,
00:12:59 de constater qu'on laisse perdurer comme ça une situation.
00:13:03 Je ne dis pas que rien n'est fait, je dis que nous n'en faisons pas suffisamment
00:13:07 pour rétablir le calme et garantir la démocratie.
00:13:09 - La réalité, Alain, j'entends ce que vous dites, mais je vais repasser la parole à Govan et à Virginie,
00:13:15 la réalité c'est que c'est une guérilla, ils sont très rusés, ceux qui attaquent.
00:13:22 Ils se replient quand ils voient les forces de l'ordre, ils se replient,
00:13:27 c'est difficile de s'en prendre à eux, ils se replient, ils rentrent dans leur tanière,
00:13:32 ai-je envie de dire, et ils réapparaissent la nuit dans des points où on ne les attend pas forcément,
00:13:37 Virginie par exemple ?
00:13:40 - Moi je trouve qu'ils réapparaissent dans les points où on est sûr de les voir réapparaître,
00:13:45 c'est ça le problème.
00:13:47 Si l'armée ne reste pas sur place, au moins un véhicule ou quelque chose,
00:13:53 ils reviennent forcément, et ce n'est pas une surprise.
00:13:56 - Vous vous craignez, là il est 22h15, dans votre petite ville à l'écart de Nouméa,
00:14:02 vous vous craignez que vers 2h-3h du matin, ils débarquent et tirent en direction des habitations ?
00:14:10 - Je ne sais pas en fait.
00:14:14 - Est-ce qu'ils se sont pris à des habitations ou à des habitants dans votre petite ville jusqu'à présent ?
00:14:22 - Oui, mais c'était surtout les magasins, les pillages brûlés, dévastés, menacés.
00:14:31 - Mais où est l'intérêt ?
00:14:34 - Oui.
00:14:35 - Quel est l'intérêt de mettre à genoux ainsi toute une région ?
00:14:39 Enfin moi je suis effaré.
00:14:42 - Vous croyez Virginie que la présence policière va les calmer,
00:14:48 et qu'on pourra dans trois jours retrouver la sérénité ?
00:14:51 Vous avez vu qu'il y a des présidents de conseils régionaux,
00:14:55 qui ont notamment des autorités régionales je crois en Guadeloupe ou en Martinique,
00:15:03 qui ont dit "ça serait bien que l'état français retire cette loi qui permet à des Calédoniens de voter aux élections locales",
00:15:11 loi qui ne plaît pas du tout aux indépendantistes.
00:15:14 Il faut-il la retirer pour que la paix revienne en Nouvelle-Calédonie ?
00:15:19 - Alors pensez-vous que la force soit la meilleure des solutions ?
00:15:22 Si on commence comme ça, ça va s'embraser partout.
00:15:25 Même dans les métropoles en France, en Corse, en Bretagne, ça peut être infini.
00:15:31 Ce serait le pire des signes à donner.
00:15:33 - C'est-à-dire je ne suis pas content d'un projet de loi ou d'une loi votée,
00:15:36 je casse tout jusqu'à ce qu'on la retire ?
00:15:39 Vous dites que c'est le très mauvais signal.
00:15:41 - Normalement l'état protège les plus faibles, c'est le but.
00:15:46 Si chacun n'est pas d'accord avec quelque chose et se met à tirer sur les gens, brûler, piller,
00:15:52 on n'en a pas fini je pense.
00:15:54 Donc oui, nous, nous sommes loin, mais ça va être pareil en métropole, n'importe où.
00:16:00 Je pense à la Corse, je pense à la Guyane.
00:16:05 - Restez avec nous, tout de suite.
00:16:08 13h-14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:16:15 Jusqu'à 14h30, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:16:22 - On parle de Nouvelle-Calédonie, d'état de dévastation.
00:16:26 Govan, qui est à Nouméa, est avec nous.
00:16:29 Parlez-nous, Govan, de ce que vous voyez, de votre fenêtre, en tout cas de la ville de Nouméa.
00:16:34 Ceux qui sont à l'écoute et qui peut-être sont allés un jour dans cette belle capitale de la Nouvelle-Calédonie.
00:16:43 Que trouverait-il s'il la regardait aujourd'hui, Govan ?
00:16:46 - Je vais être très clair déjà.
00:16:50 Il ferait la route de l'aéroport jusqu'à Nouméa, c'est un chemin de dévastation.
00:16:55 Ça a brûlé de partout.
00:16:57 Le long de la route, c'est des verdins.
00:17:02 Il y en a eu partout.
00:17:04 Je ne sais plus combien de sociétés ont été détruites.
00:17:09 On a passé les 200, je crois.
00:17:11 C'est juste énorme.
00:17:13 On ne reconnaîtrait pas.
00:17:15 Après, si vous allez sur les quartiers sud qui ont été peut-être moins impactés de Nouméa,
00:17:19 il n'y a pas de grosse différence.
00:17:21 Mais dès que vous arrivez à partir du centre-ville et que vous êtes sur les quartiers comme le mien,
00:17:26 par exemple, oui, on a des dégâts.
00:17:28 Je suis allé tout à l'heure, je vous dis, pour un palau avec un groupe,
00:17:33 on a un carrefour marquette, tout est cramé.
00:17:37 Il y a des voitures cramées partout.
00:17:40 On est sur une zone de guerre.
00:17:44 À partir de ces quartiers-là, et je n'ose pas penser,
00:17:47 j'ai appelé un ami tout à l'heure pour savoir comment il allait sur un autre quartier.
00:17:51 Lui n'a pas le nez dehors de sa maison,
00:17:54 n'a pas vu un gendarme depuis le début des événements.
00:17:59 Voilà, ils ne sortent pas.
00:18:01 Ce sont des quartiers qui sont dans des situations très compliquées.
00:18:06 - Il y a des gens qui ne sont pas sortis de chez eux depuis une dizaine de jours ?
00:18:12 - Je pense qu'il y a plein de gens qui n'ont pas mis le nez dehors suivant les quartiers.
00:18:16 Vous avez des quartiers, on a des avenues qui ont peut-être été,
00:18:19 on parlait tout à l'heure du chat et de la souris,
00:18:21 ce sont des quartiers où ils sont venus, par exemple, pour pousser des voitures de côté.
00:18:26 Dès que les forces de l'ordre font demi-tour,
00:18:28 ça ressort des talus de partout et ça remet les voitures sur la route,
00:18:32 les carcasses, tout ce qu'ils peuvent.
00:18:34 Hier, on avait, moi j'ai un pareil, un autre ami qui est dans le coin,
00:18:38 hier c'était deux gros manitours, vous savez,
00:18:41 des engins qui permettent de lever quand même des charges importantes,
00:18:44 qui étaient en train d'arracher tout ce qu'ils pouvaient pour faire tomber sur des routes,
00:18:48 créer des barrages.
00:18:49 - C'est-à-dire que les indépendantistes, les émeutiers avaient pris des manitous ?
00:18:53 - Oui, ils prennent tout ce qu'ils veulent.
00:18:56 - Il paraît qu'ils ont volé énormément de voitures, qu'ils se déplacent avec beaucoup d'aisance,
00:18:59 puisqu'ils ont volé des centaines de voitures en Nouvelle-Calédonie.
00:19:03 - Toutes les voitures sont volées, quand ils ne les volent pas,
00:19:06 ils bloquent quelqu'un à un barrage, ils éjectent la voiture et ils partent avec la voiture.
00:19:10 - Ah, ils font ça ? Ils prennent quelqu'un à un barrage, ils le dégagent et ils prennent la voiture ?
00:19:14 - Bien sûr.
00:19:15 - Ah oui ? - Oui, oui, oui. Bien sûr.
00:19:19 Il faut être très clair, ils n'ont aucun problème pour se déplacer,
00:19:23 ils prennent les voitures qu'ils ont envie.
00:19:25 Quand elles n'ont plus d'essence, on les brûle et ça fait un obstacle.
00:19:29 C'est comme ça que ça marche. Vous avez des carcasses partout.
00:19:33 Moi j'ai la chance d'être dans un endroit où on n'a pas de commerce.
00:19:36 Je suis sur un coin, un carrefour, je n'ai pas de commerce dans le coin.
00:19:40 On n'a pas ça, mais vous faites 200 mètres, 300 mètres à côté,
00:19:45 je vous garantis que le bitume sur la route est complètement défoncé
00:19:49 parce que vous avez tout qui a cramé sur la route et toute la route sera à refaire d'ailleurs.
00:19:54 Vous allez peut-être voir des vidéos, le quartier de Magenta où ça a cramé de partout aussi.
00:20:02 Ça ne ressemble plus à rien.
00:20:05 - Et dites-moi, les gendarmes, les forces de l'ordre qui sont venus de France métropolitaine,
00:20:11 ils sont un peu perdus ? Ça doit être compliqué pour eux aussi dans cette hostilité.
00:20:17 Je rappelle que ça tire, il y a un gendarme qui s'est pris une balle dans la tête.
00:20:22 - Non mais voilà, je vous disais l'autre jour qu'ils sont équipés de fusils de chasse,
00:20:27 c'est du fusil de chasse, c'est pour le cerf.
00:20:29 En gros, c'est quelqu'un qui va vous tirer dessus à 300 mètres de distance
00:20:33 et qui ne vous loupera pas.
00:20:35 Donc vous allez avoir un gilet pare-balles marqué avec votre plaque de gendarmerie,
00:20:40 vous ne faites pas le fier.
00:20:42 Vous ne faites vraiment pas le fier.
00:20:44 Moi, je vous garantis que nous, on a placé par rapport à ces tirs-là,
00:20:48 sur le barrage, on place des voitures, on place deux rangées de voitures complètes
00:20:52 parce qu'une seule ne suffirait pas, ça traverse une carrosserie.
00:20:55 Donc votre gilet pare-balles va peut-être absorber une partie de la dynamique de la balle
00:20:59 mais il y a peu de chances que vous appréciez le mouvement.
00:21:02 - Alors pour faire cela, dans les barrages de protection que vous avez mis en place,
00:21:06 vous avez deux carcasses de voitures simultanées ?
00:21:09 - Non, on a des voitures roulantes, on n'a pas de carcasses.
00:21:11 Nous, on s'est mis à l'entrée de notre quartier, si vous voulez.
00:21:15 On a trois barrages sur ce quartier.
00:21:17 On est en retrait et tout ce qui est derrière, ce sont des véhicules roulants des habitants.
00:21:23 Ce sont des habitants du quartier mais on les place au cas où.
00:21:26 On a fait un barrage de briques et de brocs sur l'avant avec des obstacles.
00:21:31 On a créé des herses avec des clous.
00:21:33 Tout ça pour éviter une voiture bélier.
00:21:35 On a même une baignoire en fonte étalée sur la route.
00:21:40 Vous voyez, tout ce qui pourrait bloquer une voiture.
00:21:43 Après, un peu comme on fait tous les barrages, c'est-à-dire un petit no man's land.
00:21:48 Et puis après, toute une série de voitures qui empêcheraient le passage dans le quartier.
00:21:53 - Merci Govan pour ces témoignages qui sont incroyables.
00:21:58 Anthony a fait le 3210 également.
00:22:00 Mon cher Anthony, bonjour. Qui êtes-vous ?
00:22:03 - Je suis papa de gendarmes.
00:22:06 - Ah !
00:22:07 - Jumeaux en l'occurrence.
00:22:09 - Vous avez des enfants des jumeaux ?
00:22:12 - Oui.
00:22:13 - Et qui sont gendarmes ?
00:22:15 - Qui sont gendarmes et qui partent en mobile.
00:22:17 Et leur souhait, bien sûr, c'est de partir sur ces zones, ce qu'ils appellent eux les zones de guerre.
00:22:22 Mais j'avoue que pour les parents, ce n'est pas rassurant du tout.
00:22:28 Quand on voit un petit peu les équipements qu'ils ont par rapport à ce qu'il y a en face,
00:22:33 j'ai l'impression qu'il y a deux niveaux.
00:22:36 Et surtout, il y a un sentiment d'il faut calmer les choses, il ne faut surtout pas envenimer la situation.
00:22:43 - Vous voulez dire que les forces de l'ordre sont mal équipées, pas assez équipées face à des gens motivés qui ont des...
00:22:50 - Tout à fait.
00:22:52 C'est disproportionné. Ils attaquent à l'arme de guerre.
00:22:56 - Non, c'est souvent des armes de guerre, des armes de chasse, mais pour le gros gibier, ce qui est presque aussi dangereux avec des longues visées.
00:23:05 - Ce qui revient à la même chose, c'est disproportionné.
00:23:08 Et quand ils ont le droit de riposte, si toutefois ils ont le droit de riposte, c'est tellement encadré.
00:23:13 Et si eux, ils font quelque chose, ça va encore embraser.
00:23:16 Mais à un moment donné, on se demande presque pourquoi on les envoie, pour dégager des barrages.
00:23:21 Et qu'ils sont refaits cinq minutes après.
00:23:23 Au final, ça reste juste des pentins qu'on met à droite à gauche, et ils risquent leur vie alors qu'ils sont censés nous protéger.
00:23:28 Ils veulent nous protéger, mais on les laisse pas faire.
00:23:31 Et moi, c'est ça que je comprends pas.
00:23:33 Je comprends pas qu'on envoie des hommes pour protéger, mais quand il y a des ripostes, ils peuvent pas riposter.
00:23:40 Je comprends pas, ça devient des cibles, fin de compte.
00:23:43 Ça devient des cibles.
00:23:45 Et c'est paniquant, et je suis triste pour les familles des deux gendarmes.
00:23:51 Pour moi, ça aurait pu être évité.
00:23:54 À un moment donné, il faut remettre l'église au milieu du village, et dire, si on a des forces de l'ordre, ça s'appelle des forces de l'ordre.
00:23:59 Ils sont là pour maintenir l'ordre.
00:24:01 Merci Anthony, merci Govan, merci Virginie, qui est là-bas dans une petite ville, Pahita, à 30 km de Nouméa.
00:24:10 On continuera dans les prochains jours à prendre des nouvelles, tous les deux ou trois jours, de vous, les amis, en Nouvelle-Calédonie.
00:24:18 Parce que la Nouvelle-Calédonie s'enfonce dans la nuit.
00:24:21 Voilà, dans un instant, je suis avec Marie Toussaint, tête de liste d'Europe Ecologie aux élections européennes.
00:24:28 Pourquoi est-ce que je suis avec elle ? Parce que c'est votre grand jury, le grand jury des auditeurs ont la parole.
00:24:34 C'est vous qui lui posez des questions, elle répond à vos questions.
00:24:37 Moi maintenant, je vais me reposer.
00:24:39 À tout de suite, les amis.
00:24:41 Éric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:24:45 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:24:48 Le grand jury des auditeurs.
00:24:50 Mesdames, messieurs, très heureux, très fier de vous accueillir pour cette nouvelle édition du grand jury des auditeurs à la parole.
00:24:57 Aujourd'hui, nous recevons Marie Toussaint. Bonjour Marie Toussaint.
00:25:00 Bonjour Monsieur Brunet.
00:25:01 Vous êtes tête de liste d'Europe Ecologie aux élections européennes qui auront lieu, mesdames, messieurs, je le rappelle, le 9 juin prochain.
00:25:07 Je ne suis pas certain que tout le monde ait parfaitement retenu la date.
00:25:10 Donc voilà, le 9 juin prochain.
00:25:12 Dans un instant, les amis, vous pourrez poser toutes vos questions à Marie Toussaint.
00:25:17 Je suis en studio en compagnie de Marie-Bénédicte Thaler.
00:25:20 Bonjour Marie-Bénédicte.
00:25:22 Bonjour, bonjour à tous.
00:25:23 Vous êtes journaliste au service politique de RTL, on vous connaît bien.
00:25:26 Règle du jeu, très simple, Marie Toussaint, je vous rappelle qu'il y aura des questions de nos invités, de nos auditeurs.
00:25:36 Et vous répondrez de façon brève, si vous êtes d'accord, comme ça il y aura beaucoup de questions.
00:25:41 J'essaierai.
00:25:42 Très bien.
00:25:43 Ce n'était pas prévu, mais comme on vient de passer une demi-heure à parler de la situation en Nouvelle-Calédonie,
00:25:48 six morts en une semaine, j'aimerais bien recueillir votre avis.
00:25:52 Comment, selon vous, calmer cette colère très dure, très abrupte, très rugueuse, très radicale en Nouvelle-Calédonie ?
00:26:00 On a besoin, en périodique, de retour au dialogue.
00:26:03 Un dialogue qui soit en contexte d'impartialité, là où le gouvernement et M. Macron ont donné l'impression ces dernières années
00:26:10 d'être partiaux, justement, et de biaiser le processus de discussion sur le terrain.
00:26:15 On a besoin d'abord de retirer ce texte, de suspendre l'examen de ce texte sur le dégel du corps électoral.
00:26:21 On a besoin de retirer le dossier des mains de M. Darmanin, de le confier à Matignon.
00:26:25 J'ai proposé aussi la nomination d'une personnalité républicaine impartiale et incontestable
00:26:30 pour pouvoir mener ces négociations.
00:26:33 On a besoin de respecter les populations sur le terrain, dont les Kanaks, et en particulier la jeunesse Kanak,
00:26:41 qui se révolte aujourd'hui, et puis de reposer en accord global sur la table, pas que sur le dégel du corps électoral,
00:26:46 mais sur les conditions économiques, sociales, environnementales.
00:26:49 Et tout ça a besoin d'être remis en discussion. La situation dans laquelle on est est absolument dramatique.
00:26:54 Donc, pour vous, il faut retirer ce texte ?
00:26:56 Il faut le retirer, il faut réorganiser le dialogue, relancer un processus.
00:27:00 On met fin à 40 ans de discussions qui se passaient bien, qui ont pris fin il y a 3 ans,
00:27:06 quand le 3ème référendum a été organisé malgré la période de deuil Kanak.
00:27:10 Donc, il faut remettre les choses en place.
00:27:12 Et je pense que c'est une impérieuse nécessité pour la France d'aller dans cette direction.
00:27:16 Nommer une personnalité ? Vous pensez à quelqu'un en particulier ?
00:27:19 Ça peut être Lionel Jospin, dont le nom a été prononcé.
00:27:23 On a trois premiers ministres en deux suites.
00:27:26 Aucun n'est écologiste et de mon bord politique, mais M. Philippe encore récemment.
00:27:31 On a besoin de trouver quelqu'un qui joue le même rôle, peu ou prou,
00:27:35 que celui qui avait joué Edgar Pizani aux côtés de Michel Rocard il y a déjà 40 ans.
00:27:39 Première question, c'est Franck, au 3210, mon cher Franck.
00:27:43 Bonjour, qui êtes-vous, où êtes-vous ?
00:27:45 Franck Denys, bonjour Marie Toussaint.
00:27:48 Alors, ma question est simple, l'union fait la force.
00:27:51 J'ai constaté qu'au 9 juin prochain, sur les 37 listes qui se présentent à ce scrutin,
00:27:57 il y en a cinq qui sont étiquetées écologiques.
00:27:59 Vous avez la vôtre, vous avez Ecologie au centre de Jean-Marc Gouvernatori,
00:28:04 vous avez Yadverlin également avec Ecologie, Positif et Territoire,
00:28:07 vous avez Marine Sollet et vous avez Hélène Touilly, on va dire, pour le Parti animaliste.
00:28:12 Pourquoi vous n'avez pas fait une liste d'union, puisque c'est scrutin à la proportionnelle,
00:28:17 alors que vous risquez de perdre la moitié de vos députés,
00:28:20 puisque si vous faites 5,5 voire 6,5 le 9 juin prochain,
00:28:24 par rapport aux 15% de Yannick Jadot, vous allez donc perdre au moins la moitié de vos élus.
00:28:29 Pourquoi vous n'avez pas fait une liste d'union de tous les écologistes en France ?
00:28:32 - C'était 13, pardon, le score de Yannick Jadot.
00:28:37 - 13, alors que là les sondages vous créditent de 5, 6%.
00:28:41 Il a raison, le morcellement c'est quand même...
00:28:43 Alors là c'est un morcellement de chez morcellement.
00:28:45 - Mais déjà merci de m'inviter, parce qu'il faut que les Françaises et les Français
00:28:48 entendent ce que les écologistes ont à proposer,
00:28:50 et vous savez, on n'a pas le résultat du match avant de l'avoir joué.
00:28:54 Donc voilà, il faut attendre le résultat des élections et vraiment se mobiliser,
00:28:57 on en parlera pendant cet échange, c'est absolument indispensable.
00:29:02 Merci Franck pour votre question.
00:29:04 Alors la réalité, vous l'avez dit, les élections européennes sont des élections à la proportionnelle,
00:29:09 et donc c'est précisément le moment que choisissent les petits partis
00:29:12 pour aller aux élections, présenter leur liste,
00:29:15 parfois en compétition, parfois en opposition.
00:29:18 Vous parlez de M. Gouvernatori qui fait campagne contre les écologistes,
00:29:21 et notamment contre les femmes écologistes,
00:29:24 je ne dirai pas ce que j'en pense, mais vous l'aurez compris.
00:29:27 - Et lui il essaie d'imposer dans le paysage une espèce d'écologie de droite, lui, en gros.
00:29:31 C'est ça son positionnement ? - Même pas, même pas, très honnêtement.
00:29:35 Et puis d'autres en complémentarité, comme le parti animaliste,
00:29:38 qui se saisit du fait que c'est une élection proportionnelle,
00:29:40 pour aller porter ces propositions-là.
00:29:42 Moi ce que je veux dire à tout le monde,
00:29:44 c'est que la seule liste, parmi toutes celles que vous avez citées,
00:29:47 qui enverra des députés écologistes au Parlement européen,
00:29:50 c'est la liste que je conduis, c'est la liste Europe Écologie.
00:29:52 Et on a besoin de députés écologistes au Parlement européen,
00:29:55 parce qu'on le voit bien, dès qu'il y a une crise,
00:29:58 dès qu'il y a une guerre, mais aussi une crise économique, sociale,
00:30:01 ce qu'on vit aujourd'hui, les autres partis se détournent de l'écologie,
00:30:06 et portent atteinte aux politiques de protection de l'environnement.
00:30:09 Donc si vous considérez qu'il faut absolument agir
00:30:12 pour le contrôle des règlements climatiques,
00:30:14 il faut absolument agir pour sauver le vivant,
00:30:16 éviter l'extinction de la biodiversité,
00:30:18 si vous pensez qu'il faut absolument mener la bataille
00:30:20 pour prendre soin de votre santé,
00:30:22 alors mettez un bulletin Europe Écologie dans l'urne le 9 juin prochain,
00:30:26 parce que c'est la seule manière,
00:30:28 en ayant des députés écologistes nombreux au Parlement européen,
00:30:31 que nous puissions défendre tout cela.
00:30:32 - Est-ce que c'est pas un peu faible comme réponse ?
00:30:34 Parce que bon sang, si vous étiez parvenu à créer une plateforme
00:30:37 avec ces petits mouvements, vous avez raison,
00:30:39 c'est parfois des candidatures de témoignages, etc.
00:30:41 Bon, ils savent pour certains qu'ils n'auront pas de parlementaires,
00:30:44 mais si vous étiez parvenu quand même...
00:30:46 - Ils le savent tous je crois.
00:30:47 - Oui, très bien, mais alors faire entendre raison,
00:30:49 afin que votre ambition politique soit portée par un seul grand mouvement,
00:30:54 ça aurait plus d'allure.
00:30:55 Là, le morcellement, ça démoralise souvent les électeurs.
00:30:58 Il y a peut-être des électrices qui vont se dire
00:31:00 "Il y a cinq listes, il y a six listes,
00:31:02 même en comptant celle du radical de gauche,
00:31:05 comment s'appelle-t-il, Monsieur Lafond ?
00:31:06 - Ah oui, Lacroix.
00:31:07 - Monsieur Lacroix, pardonnez-moi !
00:31:09 - Qui se découvre une fibre écolo.
00:31:12 - Ah oui, maintenant, tout le monde est un écolo.
00:31:14 - Faut faire attention aux contrefaçons, justement.
00:31:17 Non mais je comprends votre question,
00:31:19 et à la fois, c'est une élection à la proportionnelle,
00:31:21 ils décident de le faire comme ça,
00:31:23 et donc voilà, on n'est pas d'accord sur tout avec tout le monde,
00:31:25 enfin, il y a aussi des divergences politiques qui expliquent ça,
00:31:28 et puis moi, ce que je repère aussi, c'est que je vois bien,
00:31:31 les chroniques et tout ça dans les médias,
00:31:32 on demande ça aux écolos,
00:31:33 mais il y a aussi une grande diversité de listes de gauche,
00:31:35 une grande diversité de listes de droite,
00:31:36 une grande diversité de ligues extrême droite,
00:31:38 vous l'avez dit, 37 listes,
00:31:40 voilà, il faut essayer de s'y repérer,
00:31:42 je suis d'accord avec ça,
00:31:43 mais moi, tout ce que j'ai à dire, c'est voter Europe Écologie.
00:31:46 - Voilà, merci pour la question de Franck,
00:31:48 la suivante, ce sera celle de Jean-Michel,
00:31:49 vous êtes là Jean-Michel ? Bonjour Jean-Michel !
00:31:51 - Oui, bonjour Éric !
00:31:52 - Qui êtes-vous Jean-Michel ?
00:31:54 - Alors Éric, j'habite dans le village de Pressak,
00:31:56 dans le département de la Vienne,
00:31:58 c'est à 30 km de Saint-Solines, et...
00:32:01 - Et vous faites quoi dans la vie ?
00:32:02 - Je veux vous parler d'agriculture.
00:32:04 - À tout de suite !
00:32:06 Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL,
00:32:09 ou appelez-nous au 30210.
00:32:11 50 centimes la minute.
00:32:12 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:32:15 Le grand jury des auditeurs.
00:32:17 - Marie Toussaint, tête de liste Europe Écologie
00:32:20 aux élections européennes,
00:32:22 qui auront lieu le 9 juin, est notre invitée,
00:32:24 c'est plutôt votre invitée les amis.
00:32:26 Vous lui posez des questions, elle est dans le studio,
00:32:28 elle répond aujourd'hui en direct sur RTL.
00:32:30 Jean-Michel est donc agriculteur,
00:32:32 cher Jean-Michel, rebonjour,
00:32:34 posez votre première question,
00:32:36 Marie Toussaint vous écoute.
00:32:37 - Bonjour Madame.
00:32:39 - Bonjour.
00:32:40 - Vous avez soutenu à l'échelon européen
00:32:42 une politique absolument épouvantable
00:32:45 qui est le Green Deal,
00:32:48 dans sa version écolo,
00:32:50 qui prévoit le retrait de terres agricoles,
00:32:53 de 20% des terres agricoles de la production.
00:32:56 Qu'est-ce qui fait, Madame Toussaint,
00:32:57 que vous êtes à ce point
00:32:59 promotrice des pénuries, des famines,
00:33:02 et aussi de l'inflation ?
00:33:05 - Vous parlez des jachères, c'est ça ?
00:33:08 - Alors, les jachères, mais également
00:33:10 ce qui est prévu dans le Farm to Fork,
00:33:13 qui est le retrait définitif de la production agricole
00:33:17 de 15 à 20% des terres agricoles.
00:33:20 - Attendez, Jean-Michel, elle va répondre.
00:33:22 - Les jachères, c'est plus petit.
00:33:24 - Non, c'est pas plus petit,
00:33:25 c'est que surtout c'est momentané.
00:33:27 Vous pouvez mettre une année une terre en jachère
00:33:29 et la remettre à production.
00:33:31 Là, on parle de retrait définitif
00:33:33 de la production agricole
00:33:35 de terres à vocation agricole.
00:33:38 - Marie Toussaint.
00:33:40 - Oui, je comprends votre histoire.
00:33:41 - Lui, il ne votera pas pour vous, Jean-Michel.
00:33:43 - Non, mais ce n'est pas grave,
00:33:44 on peut discuter quand même,
00:33:45 c'est important.
00:33:46 Jean-Michel, j'ai un problème,
00:33:47 c'est que les chiffres que vous donnez
00:33:48 sont ceux qui sont brandis
00:33:50 par M. Bellamy en particulier
00:33:51 et plusieurs autres concurrents,
00:33:53 mais ce sont des mensonges, en fait.
00:33:56 Ce n'est pas ce qui est prévu
00:33:58 par ce pacte vert dont vous avez parlé,
00:34:00 qui consiste, je le rappelle,
00:34:02 à augmenter nos ambitions écologiques.
00:34:04 Pourquoi ? Eh bien, pour tenir les objectifs
00:34:05 de l'accord de Paris sur le climat,
00:34:07 pour protéger la biodiversité, etc.
00:34:09 Il y a une étude de la Commission européenne
00:34:11 qui parle de ces 15% dont vous parlez
00:34:13 en disant que si on ne change pas
00:34:14 nos modes de production
00:34:16 et qu'on préserve les terres,
00:34:17 ça donnera 15% de rendement en moins.
00:34:19 Mais la réalité, c'est qu'il faut changer
00:34:21 nos modes de production.
00:34:23 Et c'est ce que dit aussi la Commission européenne,
00:34:25 d'où la raison pour laquelle je parle de mensonge.
00:34:27 Je trouve que la situation,
00:34:29 notamment la situation écologique,
00:34:30 est suffisamment complexe pour en rajouter.
00:34:32 Et donc, vraiment, je fustige celles et ceux
00:34:34 qui jettent de l'huile sur le feu.
00:34:36 Vous savez, Jean-Michel, le combat des écologistes,
00:34:38 c'est à la fois de faire en sorte que vous,
00:34:40 en tant que paysans, vous ayez
00:34:42 suffisamment de revenus
00:34:44 à la fin du mois pour vivre dignement
00:34:46 de votre travail.
00:34:47 Ça, c'est ce qu'on demande depuis très longtemps.
00:34:49 Et donc, nous, on pense qu'il faut changer
00:34:50 de modèle économique, sortir des accords
00:34:52 de libre-échange, changer les modes
00:34:54 de distribution de la PAC, de la politique
00:34:56 agricole commune, pour qu'elle rémunère
00:34:58 les emplois, plutôt qu'à l'hectare, par exemple,
00:35:00 pour qu'elle accompagne les paysannes
00:35:02 et les paysans dans la transition écologique
00:35:04 et qu'on mette les moyens.
00:35:06 44 milliards en plus chaque année
00:35:08 sont nécessaires pour accompagner
00:35:10 le changement d'entrepôt, de façon d'élevage, etc.
00:35:12 Ça, c'est ce que nous demandons.
00:35:14 Mais nous demandons aussi, effectivement,
00:35:16 à ce que nous prenions soin de notre biodiversité.
00:35:18 Aujourd'hui, 80% des écosystèmes
00:35:20 européens sont dégradés.
00:35:22 Et ça veut dire quoi ?
00:35:23 Ça veut dire que dans quelques années,
00:35:24 on pourra produire de moins en moins
00:35:26 sur ces terres-là, parce que ces terres sont
00:35:28 abîmées, parce qu'il y a de moins en moins d'eau,
00:35:30 de moins en moins de biodiversité, de moins en moins de verre
00:35:32 de terre, et que, ben, si on ne prend
00:35:34 pas soin de la nature, on n'arrivera plus à produire.
00:35:36 Et donc, il faut trouver le chemin entre les deux.
00:35:38 Mais honnêtement, c'est déjà suffisamment compliqué
00:35:40 pour en rajouter avec de fausses informations.
00:35:42 - Voilà, pour vous, Jean-Michel.
00:35:44 Philippe fait le 3210, beaucoup d'appels.
00:35:46 Pardonnez-moi si je suis parfois un peu sec.
00:35:48 Bonjour, Philippe ! - Bonjour !
00:35:50 - Marie Toussaint vous écoute.
00:35:52 Qui êtes-vous, déjà ?
00:35:54 - Alors, Philippe, 48 ans, routier.
00:35:56 - Je vous écoute, Philippe.
00:35:58 - Voilà.
00:36:00 Alors, juste une petite aparté
00:36:02 par rapport à ce que vous avez dit, madame,
00:36:04 avec la diversité des listes.
00:36:06 Et c'est ce qui est dommage quand on voit aujourd'hui
00:36:08 ce que représente
00:36:10 le vote extrême droite,
00:36:12 que vous ne puissiez pas vous unir
00:36:14 face à ça. Enfin, bref.
00:36:16 Maintenant,
00:36:18 j'aimerais bien vous parler de
00:36:20 l'empreinte carbone. Donc, la neutralité
00:36:22 carbone.
00:36:24 Savoir déjà comment vous comptez y arriver,
00:36:26 en sachant très bien que
00:36:28 il y a la pollution
00:36:30 industrielle.
00:36:32 On nous fait la parbelle des voitures électriques
00:36:34 mais qui engendrent une pollution tout
00:36:36 aussi importante avec l'utilisation
00:36:38 d'engins de chantier pour l'extraction
00:36:40 des minerais. Donc,
00:36:42 voilà, comment vous comptez le faire pour
00:36:44 arriver à une neutralité
00:36:46 carbone ?
00:36:48 - Merci beaucoup, Philippe.
00:36:50 Vous me permettez, Eric, de répondre directement ?
00:36:52 - Je vous en prie. Remarquez que je ne suis pas
00:36:54 très présent, moi. C'est votre émission.
00:36:56 - Merci beaucoup, Philippe. Il y a deux questions
00:36:58 dans votre question. Et donc, je vais
00:37:00 commencer par la neutralité carbone, puis après, j'ai quand même
00:37:02 le souhait de répondre sur
00:37:04 l'extrême droite et la façon dont on peut
00:37:06 la faire reculer. La neutralité carbone,
00:37:08 on doit absolument l'atteindre. Et il faudrait
00:37:10 l'atteindre dès 2040, même si chaque moment
00:37:12 qu'on perd nous éloigne de la capacité
00:37:14 de tenir ses objectifs. Pourquoi ?
00:37:16 Eh bien, parce que nous avons signé les accords
00:37:18 de Paris, qui disent qu'il faut limiter
00:37:20 le dérèglement climatique, si c'est possible, à 1,5,
00:37:22 qu'on y est déjà presque, et qu'il faut
00:37:24 absolument agir extrêmement
00:37:26 vite. Et donc, nous, avec les écologistes,
00:37:28 on défend cet objectif de neutralité carbone
00:37:30 dès 2040. Ça veut dire qu'il faut y mettre
00:37:32 les moyens, le paquet. Ça veut dire
00:37:34 qu'il faut dégager beaucoup de capacités
00:37:36 d'investissement, ce qui va à l'encontre de
00:37:38 la politique d'austérité remise en place par
00:37:40 les conservateurs, les libéraux et les socialistes,
00:37:42 qu'il faut au contraire se donner les moyens
00:37:44 d'engager cet investissement, ce que font
00:37:46 d'ailleurs la Chine d'une part, les Etats-Unis d'autre part,
00:37:48 peut-être pas avec cet objectif de neutralité carbone,
00:37:50 mais enfin, il va falloir
00:37:52 se retrousser les manches
00:37:54 et s'y mettre, et ça va avec beaucoup,
00:37:56 beaucoup, beaucoup d'investissement. Vous avez parlé
00:37:58 de l'industrie, et en particulier
00:38:00 de la voiture thermique.
00:38:02 Alors, je veux vous remercier pour cette question, parce que c'est
00:38:04 vrai qu'il y a le carbone,
00:38:06 et puis il y a tout le reste. Il y a toutes
00:38:08 les pollutions, il y a la biodiversité,
00:38:10 il y a ces ressources qui sont dans nos sols et qui
00:38:12 sont finies, ou qui se renouvellent, dont
00:38:14 il faut des millions d'années pour les renouveler,
00:38:16 et donc ça, ça impose quoi ? Ça impose qu'on mène
00:38:18 une politique de sobriété.
00:38:20 Et tous les sondages montrent que
00:38:22 les Françaises et les Français sont prêts, d'ailleurs,
00:38:24 à cette politique de sobriété qui vise
00:38:26 à faire la chasse à l'agapgé énergétique,
00:38:28 qui vise à faire la chasse aussi
00:38:30 au gaspillage d'eau, au gaspillage alimentaire,
00:38:32 un milliard de repas gaspillés chaque année.
00:38:34 Donc on a cette nécessité
00:38:36 de mener une politique de sobriété,
00:38:38 et sur la question des voitures,
00:38:40 il faut en réduire la taille, il faut en réduire
00:38:42 le poids, et peut-être qu'il n'y a
00:38:44 pas besoin d'autant de voitures
00:38:46 demain qu'aujourd'hui. - Dans votre programme,
00:38:48 Marie Toussaint, vous dites qu'il faut reprendre
00:38:50 la main sur les entreprises
00:38:52 du pétrole et du gaz. Comment on fait ça ?
00:38:54 Comment on reprend la main ? On les nationalise ?
00:38:56 Qu'est-ce qu'on fait ? - On les européanise, en tout cas,
00:38:58 c'est ça que je propose. Mais pourquoi je dis ça ?
00:39:00 Parce que quand on voit Total Energy,
00:39:02 la semaine dernière encore, qui va voir ses amis
00:39:04 du Qatar et qui dit "mais on va continuer
00:39:06 à investir dans le gaz naturel liquéfié pendant
00:39:08 des années", et bien non ! Et bien non !
00:39:10 Tous les scientifiques, mais aussi
00:39:12 l'Agence Internationale de l'Énergie le disent,
00:39:14 si on veut se donner la moindre chance
00:39:16 de préserver le climat, il faut arrêter
00:39:18 d'investir dans le charbon,
00:39:20 le pétrole et le gaz.
00:39:22 Et donc on ne peut pas laisser ces entreprises
00:39:24 continuer à polluer, et puis après dire
00:39:26 que c'est la faute aux Français, c'est eux qui veulent continuer à prendre
00:39:28 leur bagnole et à polluer, et bien non, ce n'est pas le cas.
00:39:30 C'est de la faute des stratégies qui sont menées
00:39:32 par Total Energy, par Enie, par Repsol.
00:39:34 Et donc je propose la mise en place d'un fonds de souveraineté
00:39:36 écologique, européen, qui soit
00:39:38 porté par la Banque Européenne d'Investissement,
00:39:40 et qui devienne actionnaire majoritaire
00:39:42 de ces entreprises. C'est-à-dire, on prend 50 à
00:39:44 51% des droits de vote, pour faire quoi ?
00:39:46 Pour sortir tous les investissements
00:39:48 des énergies fossiles, et les mettre
00:39:50 dans les énergies renouvelables. - Voilà, pour
00:39:52 votre réponse à Philippe, qui a fait le 3210,
00:39:54 dans un instant nous sommes avec Véronique. Véronique,
00:39:56 vous êtes là ? Bonjour Véronique !
00:39:58 - Oui, bonjour tout le monde ! - Où êtes-vous Véronique ?
00:40:00 - Aussi dans la Vienne.
00:40:02 - Dans la Vienne. A tout de suite Véronique !
00:40:04 Les auditeurs ont la parole.
00:40:06 Le Grand Jury des auditeurs.
00:40:08 Les auditeurs ont la parole, sur RTL.
00:40:12 Le Grand Jury des auditeurs.
00:40:14 - Marie Toussaint, tête de liste
00:40:16 d'Europe Ecologie, est avec vous, vous lui posez
00:40:18 vos questions. Véronique, dans la Vienne,
00:40:20 rebonjour, quelle est votre question ?
00:40:22 - Euh, voilà.
00:40:24 Depuis ces dernières décennies,
00:40:26 les écologistes ne sont plus
00:40:28 vent debout contre le... enfin, face
00:40:30 au nucléaire. Et
00:40:32 maintenant, face aux batteries
00:40:34 électriques. Donc je voudrais
00:40:36 savoir où est-ce que vous en êtes ?
00:40:38 Parce que, pour moi aussi, c'est
00:40:40 grave de
00:40:42 se dire que...
00:40:44 Bon, on finit les vieilles,
00:40:46 mais on reconstruit pas quoi, en gros, c'est ça.
00:40:48 - C'est vrai qu'il y a une de vos listes
00:40:50 concurrentes, petite liste
00:40:52 écologiste aux européennes,
00:40:54 qui ont l'air d'être écolos
00:40:56 pro-nucléaire.
00:40:58 - C'est Yann Verling, ça, c'est la liste de Yann Verling.
00:41:00 - Delphine,
00:41:02 pour bien comprendre votre question, c'est quoi ?
00:41:04 C'est sur le recyclage des batteries
00:41:06 électriques ?
00:41:08 - Non, vous n'êtes plus contre le nucléaire.
00:41:10 Et les batteries électriques, c'est
00:41:12 l'omerta totale. C'est
00:41:14 gravissime. Si on
00:41:16 utilisait des batteries électriques, il nous faudra plus.
00:41:18 Encore parlant. - Non, mais ce que dit
00:41:20 Véronique, et je peux l'entendre, c'est que
00:41:22 dans le mouvement écologiste, peut-être
00:41:24 que Véronique n'a pas 15 ans, peut-être que c'est une
00:41:26 femme qui a une certaine expérience politique,
00:41:28 dans le mouvement écologiste, traditionnellement,
00:41:30 en eux, jadis,
00:41:32 le nucléaire était le premier des combats.
00:41:34 Et c'est vrai que désormais, on a l'impression
00:41:36 qu'on en parle un peu moins.
00:41:38 Et puis, deuxième sujet, effectivement, qui est un peu
00:41:40 un corollaire, les batteries électriques.
00:41:42 C'est vrai, on entend moins
00:41:44 la préoccupation anti-nucléaire
00:41:46 des écolos depuis quelques années, Marie Toussaint.
00:41:48 - Écoutez, les partis écologistes se sont
00:41:50 fondés, effectivement, dans les années 70,
00:41:52 contre la pub et le consumérisme,
00:41:54 et en partie contre le nucléaire.
00:41:56 Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
00:41:58 Un programme nucléaire a été déployé en France,
00:42:00 qui arrive aujourd'hui proche de sa fin
00:42:02 de vie, et
00:42:04 par contre, les émissions de CO2
00:42:06 ont continué à croître, et on
00:42:08 s'attend à ce qu'elles continuent à croître, avec le
00:42:10 dérèglement climatique, qui était
00:42:12 naissant dans les années 70,
00:42:14 et qui, aujourd'hui, met en péril,
00:42:16 en danger, notre capacité d'habiter
00:42:18 sur cette planète. Donc, aujourd'hui, nous, qu'est-ce qu'on
00:42:20 dit ? Eh bien, on dit, le nucléaire,
00:42:22 faut se souvenir, c'est des déchets qu'on ne sait pas
00:42:24 gérer, ce sont aussi
00:42:26 des risques, des dangers, même si on a
00:42:28 en tout cas, c'est ce qu'on nous
00:42:30 dit, décru, ces dangers-là,
00:42:32 par contre, le nucléaire, ça
00:42:34 pompe, aujourd'hui, des capacités
00:42:36 d'investissement, et notamment en France,
00:42:38 qui seraient bien plus efficacement, et
00:42:40 rapidement utilisées, dans les renouvelables,
00:42:42 pour sortir des énergies fossiles, c'est simple.
00:42:44 Je vous l'ai dit tout à l'heure, si on veut sauver
00:42:46 le climat, on doit avoir atteint la neutralité carbone
00:42:48 en 2040, et
00:42:50 si les plans de M. Macron fonctionnent bien,
00:42:52 imaginons, pour l'instant, ça n'a jamais fonctionné
00:42:54 comme il l'avait dit, mais si les plans de M. Macron
00:42:56 fonctionnent bien, on n'aura pas les nouveaux EPR
00:42:58 à partir de 2040, donc ça ne sert à rien
00:43:00 de miser là-dessus, investissons dans
00:43:02 les énergies renouvelables, et puis
00:43:04 on se mettra beaucoup plus efficacement
00:43:06 en capacité de protéger le climat.
00:43:08 Qu'est-ce que je réponds à ça ? - A ceux
00:43:10 et à celles qui ont plutôt une âme,
00:43:12 qui sont parfois des électeurs d'Europe
00:43:14 écologie, et qui disent,
00:43:16 le nucléaire, c'est zéro émission,
00:43:18 faut pas exagérer, il nous
00:43:20 entraîne trop loin, Europe écologie,
00:43:22 moi je pense que le nucléaire, c'est une
00:43:24 solution intéressante aujourd'hui pour
00:43:26 sauver la planète, de transition,
00:43:28 et arrêtons d'être bêtes et méchants
00:43:30 et toujours opposés au nucléaire. Il y a beaucoup de gens
00:43:32 qui pensent ça.
00:43:34 - Je suis d'accord, du coup je viens de répondre, mais c'était pas la question de
00:43:36 Véronique, hein ! - Non, non, non, on peut le faire !
00:43:38 - C'est ça ! Elle, elle dit, vous avez
00:43:40 oublié, moi je dis, mais donc je redis,
00:43:42 attention, les déchets nucléaires,
00:43:44 ce sont des déchets qu'on ne sait pas gérer, on se bat
00:43:46 contre les polluants éternels, on se bat contre les
00:43:48 hydroplastiques qui sont partout bons, faut faire
00:43:50 attention à tout ça, ça a des impacts, puis vous
00:43:52 savez l'uranium, on l'échange avec la Russie,
00:43:54 le Kazakhstan, bon,
00:43:56 aussi avec le Canada pour prendre des régimes
00:43:58 moins douteux et contre lesquels,
00:44:00 voilà, nous ne sommes pas
00:44:02 en cours de bataille,
00:44:04 donc il y a des défauts
00:44:06 à l'uranium et au nucléaire
00:44:08 qu'il convient de prendre en compte. Moi ce que je dis
00:44:10 à ces gens-là, monsieur Brunet, c'est que
00:44:12 nous avons un même objectif qui est de
00:44:14 lutter contre le dérèglement climatique, que pour
00:44:16 cela il faut mener une bataille acharnée
00:44:18 contre les énergies fossiles et que seules les
00:44:20 énergies renouvelables sont en capacité
00:44:22 de remplacer suffisamment
00:44:24 vite les énergies fossiles. - François
00:44:26 Xavier, bel ami tête de liste aux Européennes
00:44:28 du Parti des Républicains, était notre invité il y a
00:44:30 une dizaine de jours et il
00:44:32 vous a adressé une question,
00:44:34 nous l'écoutons. - Ma question est assez
00:44:36 simple, est-ce que les écologistes sont vraiment
00:44:38 sérieux sur l'écologie quand ils croient
00:44:40 qu'on résoudra le problème du climat
00:44:42 en rendant la vie impossible à ceux qui
00:44:44 travaillent et qui produisent dans nos pays alors
00:44:46 qu'en réalité les deux tiers des émissions
00:44:48 de carbone dans le monde sont faites
00:44:50 par dix pays dont un seul
00:44:52 est européen qui arrive dans les derniers
00:44:54 de ce classement des
00:44:56 pays les plus pollueurs du monde. Pour le dire
00:44:58 autrement, est-ce que le problème du climat
00:45:00 il n'est pas en réalité dans ce que nous
00:45:02 importons plus que dans ce que nous
00:45:04 produisons et est-ce qu'il ne faudrait pas changer
00:45:06 complètement de logiciel pour
00:45:08 libérer enfin ceux qui travaillent chez nous
00:45:10 et en même temps résoudre le problème environnemental
00:45:12 là où il se trouve vraiment ?
00:45:14 - Bah oui tout ça.
00:45:16 - Vous voyez c'est exactement ce qui est en train de se passer
00:45:18 aujourd'hui, on a la droite et les extrêmes droites
00:45:20 qui viennent nous expliquer que surtout
00:45:22 pour sauver le climat il faudrait ne rien faire
00:45:24 parce que la faute c'est la faute des
00:45:26 autres à l'extérieur de nos frontières.
00:45:28 La famille politique de monsieur Bellamy
00:45:30 nous dit aussi en cette période d'extinction
00:45:32 du vivant, disparition des espèces, des insectes
00:45:34 sur nos parbrises, dans nos jardins, des papillons
00:45:36 etc. etc. qu'il faudrait supprimer
00:45:38 l'office français de la biodiversité
00:45:40 et donc on a des gens qui développent
00:45:42 des politiques qui sont des politiques
00:45:44 qui portent atteinte à la nature
00:45:46 qui viennent aujourd'hui expliquer aux écolos
00:45:48 qu'ils sont plus écolos que nous. Non mais de qui se moque-t-on ?
00:45:50 Et puis quand on est monsieur Bellamy
00:45:52 qu'on a été au pouvoir en France
00:45:54 pendant de très nombreuses années, en Europe
00:45:56 depuis quasiment toujours
00:45:58 et que ce sont ceux-là,
00:46:00 ces majorités politiques-là, qui ont mis en place
00:46:02 des politiques qui ont délocalisé
00:46:04 les emplois et les pollutions, qui ont
00:46:06 aggravé la précarité sur le territoire
00:46:08 français et européen,
00:46:10 on ne peut quand même pas venir reprocher
00:46:12 aux écologistes de porter ces politiques-là.
00:46:14 C'est de l'hypocrisie
00:46:16 et c'est du mensonge. Et moi je vais vous dire
00:46:18 nous les écolos, on n'est pas là pour enquiquiner
00:46:20 le monde. On est là pour protéger
00:46:22 la planète et protéger la santé
00:46:24 et la capacité de la population de vivre
00:46:26 bien sur cette planète. Et qu'est-ce qu'on propose nous ?
00:46:28 Eh bien on propose que ce ne soient pas
00:46:30 les gens qui fassent les efforts écologiques.
00:46:32 La population, nous, on fait chaque jour
00:46:34 les efforts écologiques nécessaires. Et je veux dire
00:46:36 à celles et ceux qui nous écoutent, ce n'est pas de votre faute
00:46:38 s'il y a un dérèglement climatique,
00:46:40 s'il y a une perte de la biodiversité, s'il y a des pollutions
00:46:42 toxiques et chimiques partout, c'est de la faute
00:46:44 des grands pollueurs, de
00:46:46 Nestlé, sur les doigts duquel on ne tape
00:46:48 pas quand ils mettent du désinfectant dans l'eau ou du plastique
00:46:50 dans le sol, de Total Energy
00:46:52 dont j'ai parlé tout à l'heure, de Bayer Monsanto
00:46:54 qui produit les pesticides qui nous rendent malades
00:46:56 et puis après vont se faire de l'argent
00:46:58 sur la vente de médicaments. Nous ce qu'on
00:47:00 veut, nous ce qu'on demande, c'est des contraintes,
00:47:02 des contraintes sur ceux qui gagnent de l'argent
00:47:04 en détruisant la planète et en
00:47:06 exploitant les êtres humains. Ça, ça suffit,
00:47:08 il faut prendre une autre orientation.
00:47:10 - Voilà, dans un instant, on continue.
00:47:12 D'ailleurs, je vous annonce, ça n'était
00:47:14 pas prévu, que comme nous avons pas mal de questions,
00:47:16 vous restez 5 minutes, 5 ou 6 minutes de plus.
00:47:18 C'est une prise d'otage,
00:47:20 mesdames, messieurs. En direct sur RTL, dans les auditeurs
00:47:22 ont la parole, Marie Toussaint, tête de liste
00:47:24 d'Europe Ecologie, est avec vous et elle va
00:47:26 continuer à répondre dans quelques instants à vos questions.
00:47:28 Ensuite, nous parlerons de Jean-Claude Godin
00:47:30 qui nous a quittés aujourd'hui, nous l'avons appris dans la matinée.
00:47:32 Il a été maire de Marseille pendant
00:47:34 25 ans, vous pouvez également nous appeler au 3210
00:47:36 pour réagir à tout de suite.
00:47:38 Politique, sport, culture,
00:47:40 l'actualité complète en un clic
00:47:42 sur RTL.fr.
00:47:44 RTL.
00:47:46 RTL, il est 14h.
00:47:48 [Musique]
00:47:50 [Musique]
00:47:52 C'est l'heure du rappel des titres
00:47:54 avec Lisa Marie Marques. Lisa Marie,
00:47:56 elle a eu, on l'a appris tôt ce matin,
00:47:58 l'ancien maire de Marseille,
00:48:00 Jean-Claude Godin, est décédé.
00:48:02 Le visage de Marseille pendant 25 ans est décédé
00:48:04 à l'âge de 84 ans.
00:48:06 Jean-Claude Godin n'est plus, il était Marseille
00:48:08 fait l'homme. De sa ville, sa passion,
00:48:10 il avait l'accent, la fièvre,
00:48:12 la fraternité, a résumé Emmanuel Macron.
00:48:14 Samia Aghali, maire adjointe de Marseille,
00:48:16 lui rend hommage à notre micro.
00:48:18 Bien sûr, c'est une tristesse,
00:48:20 je pense, pour sa famille politique, pour les
00:48:22 siennes d'abord, en qui je présente mes condoléances,
00:48:24 mais ce sera une tristesse aussi pour
00:48:26 les Marseillais. C'est quelqu'un qui aimait sa ville
00:48:28 au-delà de tout, c'est quelqu'un
00:48:30 qui a donné sa vie personnelle
00:48:32 à sa ville, c'est quelqu'un qui
00:48:34 aura marqué sa ville aussi
00:48:36 à travers la France.
00:48:38 C'est quelqu'un qui représentait la ville à l'extérieur.
00:48:40 Ce que j'ai appris de lui, c'est que c'était
00:48:42 quelqu'un qui respectait la fonction. Même si vous
00:48:44 étiez un adversaire politique respecté,
00:48:46 c'est que pour lui, le mandat électoral était
00:48:48 quelque chose de sacré. Et donc, même
00:48:50 dans l'opposition, il avait un respect de la fonction
00:48:52 qui était au-delà de tout, comme je n'ai jamais
00:48:54 vu. - Samia Ghali au micro RTL
00:48:56 de Julien Fautra. - Et puis en Nouvelle-Galédonie,
00:48:58 l'arrivée des renforts
00:49:00 n'a pas suffi à ce stade, en tout cas,
00:49:02 à rétablir le calme. - Les émeutes se poursuivent
00:49:04 sur place, des émeutes qui ont déjà fait
00:49:06 6 morts en une semaine. Parmi eux,
00:49:08 deux gendarmes, Nicolas Molinari,
00:49:10 22 ans, et Xavier Salou, 46 ans.
00:49:12 Leurs dépouilles sont arrivées ce matin
00:49:14 sur la base d'Istre, en présence de Gérald
00:49:16 Darmanin. Un nouveau conseil de défense
00:49:18 aura lieu à 18h30.
00:49:20 - Et puis, on vient d'apprendre que le
00:49:22 procureur de la Cour pénale internationale
00:49:24 de la CPI, requiert
00:49:26 des mandats d'arrêt à l'encontre, d'une
00:49:28 part de Benyamin Netanyahou,
00:49:30 et d'autre part de membres du Hamas.
00:49:32 - Dans un communiqué, Karine Kahn, procureure
00:49:34 de la CPI, demande des
00:49:36 mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes
00:49:38 contre l'humanité présumés, commis dans
00:49:40 la bande de Gaza, contre le premier ministre
00:49:42 d'Israël, le ministre de la
00:49:44 défense, Yoav Galan, et également à l'encontre
00:49:46 de dirigeants du Hamas.
00:49:48 - Voilà, avant de retrouver Marie Toussaint,
00:49:50 tête de liste aux européennes d'Europe
00:49:52 écologie, c'est vous qui lui posez
00:49:54 les questions, les amis. Un petit point, peut-être,
00:49:56 avant sur la météo, lisez à Marie. - Demain,
00:49:58 de nouveau un temps instable sur le pays, avec
00:50:00 des averses orageuses alternant avec
00:50:02 des éclaircies. A surveiller, le Grand
00:50:04 Est, notamment les départements
00:50:06 inondés ce week-end, et les Hauts-de-France, car les
00:50:08 pluies seront plus importantes.
00:50:10 Les températures demain matin, 9 à
00:50:12 13°C en général, 14 à
00:50:14 16°C attendus en Méditerranée.
00:50:16 - Les auditeurs ont
00:50:18 la parole jusqu'à 14h30
00:50:20 sur RTL.
00:50:22 - Marie Toussaint, donc tête
00:50:24 de liste Europe écologie aux
00:50:26 européennes, et Marie-Bénédicte
00:50:28 Thaler, journaliste au service politique d'RTL, est avec
00:50:30 moi. Marie-Bénédicte, tout à l'heure, on a parlé de
00:50:32 de l'extrême droite. Un auditeur a parlé
00:50:34 d'extrême droite, et on n'avait pas répondu vraiment à cette question.
00:50:36 - C'était Philippe, notre auditeur
00:50:38 routier dans le Nord, qui regrettait finalement
00:50:40 l'éparpillement des listes qui se réclament
00:50:42 de l'écologie, en disant "Voilà, il va y avoir une percée
00:50:44 de l'extrême droite, est-ce qu'il
00:50:46 n'aurait pas mieux fallu vous unir ?"
00:50:48 On peut ajouter aussi, parce que ça, ça a été
00:50:50 discuté dans les mois qui
00:50:52 précèdent, certains à gauche
00:50:54 voulaient, les filles, pour ne pas
00:50:56 les nommer, une liste d'union
00:50:58 de toute la NUPES à l'époque,
00:51:00 et vous, les écologistes, vous avez
00:51:02 voulu y aller pour vous-même.
00:51:04 Est-ce que, finalement, c'est pas un peu
00:51:06 dommage, quand on voit aujourd'hui
00:51:08 les sondages, même si les sondages ne font pas l'élection ?
00:51:10 - Ecoutez, moi, je voulais
00:51:12 remercier Philippe d'abord de sa question, parce que
00:51:14 ce qui est important, alors, je réponds
00:51:16 rapidement, juste sur la gauche, les écologistes,
00:51:18 vous savez, c'est une élection proportionnelle. Partir
00:51:20 séparer, quand on a des partis différents, à une élection
00:51:22 proportionnelle, c'est banal, c'est dans
00:51:24 l'histoire, toujours comme ça que ça a été fait.
00:51:26 L'enjeu, c'est comment est-ce qu'on fait reculer
00:51:28 l'extrême droite ? Et c'est
00:51:30 absolument essentiel d'aborder
00:51:32 cette question-là. On a encore vu,
00:51:34 hier, à Madrid, réunis
00:51:36 les partis d'extrême droite d'Europe et du monde,
00:51:38 avec Ravier Millet et des proches de Bolsonaro
00:51:40 et d'autres. Qu'est-ce qui va se passer le 9 juin ?
00:51:42 Le 9 juin, la question qui est posée,
00:51:44 c'est "quoi l'avenir de l'Europe ?" Est-ce que c'est
00:51:46 la coalition des droites et de l'extrême droite ?
00:51:48 Contre les droits des étrangers, évidemment,
00:51:50 mais aussi contre les droits des femmes, qui laissent
00:51:52 exploser la précarité sur leur territoire
00:51:54 et qui mènent une politique
00:51:56 climato-sceptique, voire
00:51:58 d'atteinte aux législations de protection
00:52:00 de la nature. C'est ce que j'appelle le pacte rubrin.
00:52:02 Ou alors, l'alternative,
00:52:04 c'est de mettre un bulletin
00:52:06 vert dans l'urne, pour
00:52:08 faire en sorte que la coalition
00:52:10 actuelle ne scelle pas ce pacte
00:52:12 avec l'extrême droite, mais au contraire,
00:52:14 fasse le choix de la bifurcation écologique
00:52:16 dans la justice sociale, de la défense des droits humains,
00:52:18 des droits des femmes, de la démocratie.
00:52:20 C'est ce que j'appelle le pacte vert. Pacte brun,
00:52:22 contre pacte vert. Il faut bien que tout le monde
00:52:24 comprenne que c'est vraiment ça
00:52:26 la question qui est posée le 9 juin, et qu'on est à un moment
00:52:28 déterminant de l'histoire de l'Europe,
00:52:30 dans laquelle les extrêmes droites ont pris tellement
00:52:32 de pouvoir partout, qu'il nous faut
00:52:34 à la fois démontrer la supercherie
00:52:36 de leurs propositions, mais aussi faire en sorte
00:52:38 qu'au Parlement européen
00:52:40 et la majorité politique européenne, choisissent
00:52:42 plutôt la bifurcation, le pacte vert,
00:52:44 que ce pacte brun. - Là, vous parlez
00:52:46 des ambiguïtés d'Ursula von der Leyen,
00:52:48 la présidente de la Commission,
00:52:50 quand vous parlez de pacte...
00:52:52 la majorité... - En particulier,
00:52:54 mais vous savez, si ici, en France, on a
00:52:56 des propos de la part des partis
00:52:58 français, que ce soit libéraux ou socialistes,
00:53:00 qui disent jamais "on y ira", à Bruxelles,
00:53:02 il y a des négociations, en ce moment,
00:53:04 entre les différents partis, et effectivement
00:53:06 un groupe politique qui s'appelle le CR,
00:53:08 qui est un groupe d'extrêmes droites, on les a déjà
00:53:10 vus travailler ensemble à l'intérieur du Parlement
00:53:12 européen, et c'est bien le risque qui est
00:53:14 devant nous, si on n'agit pas. C'est la raison pour laquelle
00:53:16 je dis, seul le bulletin vert, peut empêcher
00:53:18 cette coalition d'extrêmes droites d'exister.
00:53:20 - Pour parler
00:53:22 arrière-boutique,
00:53:24 plutôt, et...
00:53:26 sondage, 5%, 6%,
00:53:28 vous entendez
00:53:30 souvent, j'imagine,
00:53:32 ce n'est pas anodin, cet argus-ci, qui est proféré
00:53:34 par des tracteurs, ou pas
00:53:36 d'ailleurs, de l'idée écolo
00:53:38 en France, qui disent "oui, bon, voilà,
00:53:40 les colos punitives, ils sont trop durs avec nous",
00:53:42 est-ce qu'il n'est pas...
00:53:44 ou certains qui disent "tiens, moi,
00:53:46 je suis plutôt électeur de droite, mais j'ai le coeur
00:53:48 vert, et je serais
00:53:50 disposé à voter écolo", s'ils étaient
00:53:52 un tout petit peu moins dogmatiques, vous l'entendez
00:53:54 ça ? Est-ce qu'au nom de la réelle
00:53:56 politique, il ne serait pas temps d'avoir
00:53:58 des partis écolos
00:54:00 en France qui soient un tout petit peu moins
00:54:02 durs, perçus
00:54:04 comme durs, en tout cas, plus ouverts,
00:54:06 sur d'autres électeurs qui ne sont pas
00:54:08 à votre coeur habituel, quoi ?
00:54:10 - Écoutez, moi, je ne suis pas dogmatique, j'espère ne pas vous
00:54:12 avoir donné cette impression, et je crois que je peux en dire
00:54:14 de même pour l'immense
00:54:16 majorité de mes collègues écologistes
00:54:18 - Il y a quand même un problème, s'il n'y a que 5%
00:54:20 pour vous, quand on voit
00:54:22 l'importance de l'idée écologique. - Je sais bien, je suis d'accord
00:54:24 avec vous, et moi, je pense que c'est absolument
00:54:26 dramatique, et qu'il faut vraiment se mobiliser,
00:54:28 se remobiliser, comme on l'a fait en 2019.
00:54:30 En 2019, il y avait des manifestations
00:54:32 énormes pour le climat, et il y avait eu
00:54:34 le groupe vert le plus puissant au Parlement
00:54:36 européen. C'est ça qui a permis de faire en sorte
00:54:38 que l'Union européenne aille vers une politique
00:54:40 plus écolo. Et c'est ce que je vous dis, c'est que
00:54:42 c'est ce qui en risque ce 9 juin
00:54:44 si on ne se remobilise pas.
00:54:46 Donc il faut vraiment se remobiliser,
00:54:48 dès qu'il y a une crise. Tout le monde s'aide, tout le monde
00:54:50 revient en arrière, tout le monde a voté
00:54:52 pour le retour de l'austérité, pour
00:54:54 les méga camions sur les routes,
00:54:56 pour Moitier, même jusque chez les socialistes, pour le
00:54:58 retour des OGM, etc. Il faut se mobiliser
00:55:00 si on veut faire du climat, de la biodiversité
00:55:02 et de la santé. La politique de l'Union
00:55:04 européenne. Et puis je vous l'ai dit, les
00:55:06 écolos ne sont pas là pour en kikiner le monde.
00:55:08 Et j'en ai assez, moi personnellement,
00:55:10 qu'on mène des politiques
00:55:12 anti-pauvres, quand je dis "on", c'est les droites
00:55:14 ensemble, que ce soit
00:55:16 les libéraux d'Emmanuel Macron ou les républicains,
00:55:18 les conservateurs au niveau européen, qui tapent
00:55:20 tout le temps sur le dos des pauvres, qui tapent tout le temps sur le dos
00:55:22 des gens, en leur disant que tout est de leur faute à eux,
00:55:24 ou alors que c'est de la faute des écolos. Eh ben non,
00:55:26 nous on veut une politique, par exemple sur l'agriculture,
00:55:28 je l'ai dit tout à l'heure, qui protège à la fois
00:55:30 les salariés, qui protège les entreprises,
00:55:32 qui protège la population, et ça,
00:55:34 ça ne peut être fait qu'à travers l'écologie.
00:55:36 Delphine est avec nous. Bonjour Delphine,
00:55:38 qui êtes-vous ? Bonjour,
00:55:40 je suis pharmacienne, moi j'habite à
00:55:42 Saint-Malo. Restez avec nous, vous poserez
00:55:44 votre question dans un instant.
00:55:46 Les auditeurs ont la parole
00:55:48 jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:55:50 Éric Brunet.
00:55:52 Les auditeurs ont la parole
00:55:54 sur RTL. Le Grand Jury
00:55:56 des auditeurs.
00:55:58 Delphine est donc pharmacienne à Saint-Malo,
00:56:00 Marie Toussaint,
00:56:02 tête de liste d'Europe Ecologie
00:56:04 aux Européennes et dans le studio, Delphine,
00:56:06 Marie Toussaint vous écoute.
00:56:08 Oui, bonjour Madame Toussaint.
00:56:10 Donc, j'ai entendu parler,
00:56:12 comme beaucoup de monde, de
00:56:14 la relocalisation,
00:56:16 des localisations stratégiques
00:56:18 que vous ambitionnez, également de l'herbuce,
00:56:20 du médicament. Donc, moi je suis pharmacienne
00:56:22 d'officine, donc je suis directement
00:56:24 impactée comme un bon nombre de mes
00:56:26 confrères par les ruptures actuellement.
00:56:28 On a bien conscience que produire en France
00:56:30 c'est une solution,
00:56:32 et d'ailleurs certains industriels, comme
00:56:34 Bentalion, sont en train de
00:56:36 fabriquer en France du parazétamol,
00:56:38 mais vous êtes bien consciente quand même que ça coûte
00:56:40 cher de construire des usines, que
00:56:42 accessoirement ça pollue, même si
00:56:44 l'impact écologique de toutes ces
00:56:46 livraisons à répétition
00:56:48 suite aux ruptures, c'est...
00:56:50 C'est un peu pour ça qu'on a envoyé les
00:56:52 usines en Asie, c'est parce que c'était
00:56:54 trop polluant pour les Européens.
00:56:56 Trop polluant, voilà, mais maintenant la pollution
00:56:58 elle est à notre degré puisqu'on nous envoie
00:57:00 des dépannages par les laboratoires
00:57:02 avec trois boîtes dedans, donc voilà,
00:57:04 sur le nombre de pharmacies en France, et puis
00:57:06 en fait il y a un gros problème en France, vous le savez très
00:57:08 bien, j'espère, comme vous avez conseillé sur le sujet,
00:57:10 c'est quand même le prix des médicaments,
00:57:12 qui n'est pas du tout le même dans
00:57:14 tous les pays, donc qu'est-ce que vous
00:57:16 comptez faire pour qu'on puisse,
00:57:18 nous, en tant que pharmaciens français,
00:57:20 être approvisionnés en
00:57:22 médicaments, et que les industriels
00:57:24 puissent vendre leurs médicaments
00:57:26 au prix qui est le plus juste et qui leur
00:57:28 permette de produire sur notre territoire.
00:57:30 - Marie Toussaint.
00:57:32 - Merci beaucoup Delphine.
00:57:34 Effectivement, moi je pense que c'est une question
00:57:36 politique et une question de société.
00:57:38 Est-ce qu'on considère que
00:57:40 parmi ce qu'on veut absolument produire
00:57:42 chez nous, quand on dit produire
00:57:44 en Europe ce dont l'Europe a besoin, de quoi
00:57:46 que juge-t-on essentiel ?
00:57:48 Moi je considère que c'est la santé et qu'il faut
00:57:50 mettre les moyens, et potentiellement des moyens,
00:57:52 publics pour faire en sorte que nous réussissions
00:57:54 à produire les médicaments
00:57:56 dont nous avons besoin.
00:57:58 Et donc oui, effectivement, je plaide pour
00:58:00 une stratégie industrielle à travers
00:58:02 cet arbus du médicament pour
00:58:04 produire en Europe ce dont on a besoin, en particulier
00:58:06 les principes et les substances actives
00:58:08 qu'on importe aujourd'hui de 60 à 80%
00:58:10 de Chine et d'Inde.
00:58:12 Et puis, un service public
00:58:14 européen du médicament pour les médicaments
00:58:16 génériques et essentiels.
00:58:18 Delphine, vous savez, il y a un sujet sur le prix
00:58:20 des médicaments, je pense que vous le connaissez aussi bien que moi.
00:58:22 Il y a aussi un sujet sur les profits
00:58:24 générés par l'industrie
00:58:26 pharmaceutique,
00:58:28 d'ailleurs qui est une forme d'oligopole
00:58:30 aussi au niveau mondial.
00:58:32 Et je pense, moi, que oui, ça doit
00:58:34 faire partie d'une stratégie
00:58:36 de l'Union Européenne que
00:58:38 de se dire qu'on ne fait pas totalement confiance
00:58:40 à cette industrie pharmaceutique qui a délocalisé
00:58:42 et qui nous a privé
00:58:44 des médicaments dont nous avions besoin.
00:58:46 C'est le paracétamol,
00:58:48 la moxiciline pour les enfants,
00:58:50 les masques, etc.
00:58:52 Et qu'on se dise
00:58:54 qu'on investit, on investit ce qu'il faut.
00:58:56 Et on va chercher
00:58:58 cet argent, je l'ai dit
00:59:00 en sortant du pacte d'austérité, en réorientant
00:59:02 des financements aujourd'hui existants
00:59:04 avec un emprunt européen.
00:59:06 - Beaucoup d'industriels disent
00:59:08 "Produire en France, aujourd'hui, nous intéresse moins
00:59:10 voire plus du tout parce que
00:59:12 les coûts d'installation d'une nouvelle chaîne de production
00:59:14 sont tels et le marché du médicament
00:59:16 étant régulé dans ce pays qu'est la France,
00:59:18 donc mal remboursé,
00:59:20 pas assez à notre goût, par la
00:59:22 Sécurité Sociale, on préfère aller fabriquer
00:59:24 nos médicaments ailleurs." - Oui, mais c'est pour ça
00:59:26 que je dis qu'il faut s'attaquer aux
00:59:28 profits de ces entreprises.
00:59:30 Il faut mieux redistribuer la valeur,
00:59:32 il faut investir,
00:59:34 y compris dans cet arbuste
00:59:36 du médicament européen,
00:59:38 et puis il faut mettre en place ce service public.
00:59:40 Vous savez, on a des exemples
00:59:42 aux Etats-Unis et au Brésil,
00:59:44 soit d'hôpitaux publics, soit de fondations
00:59:46 caritatives, qui ont mis en place
00:59:48 ces usines, ces
00:59:50 productions de médicaments génériques
00:59:52 et essentiels. Encore une fois, c'est un choix de société.
00:59:54 Et moi, je fais le pari que si on fait
00:59:56 ce choix-là, eh bien, on aura
00:59:58 des estimations de coûts, d'investissements,
01:00:00 etc., mais si on fait ce choix-là, je pense que
01:00:02 tout le monde le vivra
01:00:04 mieux, y compris les pharmaciennes et les pharmaciens
01:00:06 comme Delphine. - Merci
01:00:08 Delphine, et merci beaucoup à vous,
01:00:10 Marie Toussaint. - Merci à vous de votre invitation. - Merci beaucoup.
01:00:12 Tête de liste aux élections
01:00:14 européennes le 9 juin.
01:00:16 Je vous rappelle d'ailleurs que... Tête de liste
01:00:18 Europe Écologie. Je vous rappelle d'ailleurs que sur
01:00:20 RTL, nous serons d'édition spéciale,
01:00:22 bien évidemment, le 9 juin, de 18h
01:00:24 à 23h pour couvrir
01:00:26 ces élections européennes.
01:00:28 Merci, merci beaucoup à vous. - Merci à vous.
01:00:30 Dans un instant, nous allons
01:00:32 évoquer tout de suite, même si vous voulez bien,
01:00:34 la disparition de
01:00:36 Jean-Claude Godin, qui a été maire
01:00:38 de... Je dis au revoir à Marie-Bénédicte Thalère
01:00:40 qui était à mes côtés. Bon, au revoir Marie-Bénédicte.
01:00:42 - Au revoir Eric, au revoir à tous.
01:00:44 - Journaliste, service politique d'RTL.
01:00:46 Voilà.
01:00:48 Nous allons parler football
01:00:50 dans un instant. A tout de suite.
01:00:52 Les auditeurs ont la parole
01:00:54 avec Eric Brunet sur RTL.
01:00:56 - Alors, c'est le football
01:00:58 qui a retenu votre attention. Grégory
01:01:00 au 30 de 10, mon cher Grégory.
01:01:02 Bonjour, oui, on parle football parce qu'il y a eu
01:01:04 hier une journée
01:01:06 pour la lutte contre l'homophobie
01:01:08 dans le football. - C'était la
01:01:10 dernière journée du championnat de Ligue 1 qui était dédiée
01:01:12 à cette lutte contre l'homophobie.
01:01:14 Et cette année,
01:01:16 les joueurs portaient un match avec
01:01:18 un petit logo
01:01:20 où il y avait écrit "homophobie" qui était barré d'un trait rouge.
01:01:22 Et ils avaient également sur la manche
01:01:24 le logo de la Ligue 1 qui était exceptionnellement
01:01:26 aux couleurs arc-en-ciel, les couleurs du mouvement
01:01:28 LGBT+. Et un joueur
01:01:30 monégasque, Mohamed Kamara,
01:01:32 a volontairement dissimulé
01:01:34 ces logos. Il a mis du scotch
01:01:36 par-dessus, sur son maillot. Quand il est rentré
01:01:38 sur le terrain, ça s'est donc vu. - Voilà, c'est à cela
01:01:40 que vous souhaitiez réagir, Grégory. Je vous écoute.
01:01:42 - Alors, bonjour Lisa Marie,
01:01:44 bonjour Eric, bonjour à tous.
01:01:46 Alors, écoutez, moi je... Bon.
01:01:48 Je tiens d'abord à préciser que je suis
01:01:50 contre l'homophobie. Moi, les homosexuels,
01:01:52 c'est des gens tout à fait normaux, ils ont droit à leur
01:01:54 vie, ils ont droit d'être
01:01:56 en couple, deux hommes, deux femmes.
01:01:58 Y'a pas de soucis.
01:02:00 Le seul truc, c'est que pour moi, on ne mélange pas
01:02:02 le sport... Alors, de lutter contre
01:02:04 l'homophobie, c'est bien, mais faut pas
01:02:06 le mélanger au sport. Moi, je pense que c'est...
01:02:08 - Là, c'était un peu lutter dans l'homophobie,
01:02:10 dans le football aussi, hein.
01:02:12 - Parce qu'on entend parfois quand même
01:02:14 dans les tribunes des supporters
01:02:16 qui vont avoir des propos
01:02:18 à
01:02:20 connotation homophobe.
01:02:22 C'est aussi le but
01:02:24 de cette journée.
01:02:26 - Je suis tout à fait d'accord,
01:02:28 mais je pense qu'il y a autre chose
01:02:30 à faire que dans le football,
01:02:32 parce que dans le football,
01:02:34 alors bien sûr, quand il y a des
01:02:36 homophobes, tout ça, je suis d'accord, il faut tout de suite
01:02:38 interdire, il faut être sévère, il faut être très sévère,
01:02:40 même interdire d'hostas, que ce soit des propos
01:02:42 racistes, que ce soit des propos homophobes,
01:02:44 tout ça, là, je suis d'accord. Mais y'a des fois,
01:02:46 il faut pas m'en déranger, je vais vous dire par exemple,
01:02:48 ça peut des fois donner
01:02:50 des idées à des associations que je trouve pas
01:02:52 toujours très bonnes, c'est-à-dire
01:02:54 des associations qui vont porter
01:02:56 plainte pour n'importe quoi, parce qu'aujourd'hui
01:02:58 on vit dans une époque de débile, on ne peut plus rien dire,
01:03:00 on ne peut plus rien faire. Admettons,
01:03:02 deux hommes, je prends un exemple, deux hommes
01:03:04 qui se disputent dans la rue, ça peut arriver.
01:03:06 Ces deux hommes ne sont pas homophobes du tout,
01:03:08 pas du tout, mais sous le coup de l'énervement,
01:03:10 sur le coup de la colère,
01:03:12 c'est le réflexe humain, y'en a un qui va faire
01:03:14 une insulte homophobe, je vais pas le dire en direct,
01:03:16 mais enfin, je pense que vous le comprenez,
01:03:18 il y a quelque chose de vulgaire.
01:03:20 Sans qu'il soit homophobe, c'est juste le réflexe
01:03:22 humain, c'est la colère,
01:03:24 et on peut porter plainte contre lui
01:03:26 alors qu'il l'est pas, quoi. - J'entends
01:03:28 ce que vous dites, Grégory, bon, très bien, ok.
01:03:30 Mais de là à mettre un scotch
01:03:32 sur son maillot, pour pas
01:03:34 qu'on voit le petit sticker
01:03:36 "contre l'homophobie dans le foot",
01:03:38 bon, ça veut dire
01:03:40 que je suis contre
01:03:42 les gens qui sont contre l'homophobie
01:03:44 dans le foot, un peu, quoi, même
01:03:46 carrément, c'est ça qui est un peu choquant.
01:03:48 - Je suis d'accord avec vous, c'est vrai que c'est un peu
01:03:50 choquant, ça je suis tout à fait d'accord, mais
01:03:52 c'est vrai, mais...
01:03:54 - On peut comprendre le joueur de foot
01:03:56 qui dit "ouais, j'en ai marre de toutes ces causes
01:03:58 politiques, etc.", bon, je suis pas d'accord
01:04:00 avec ça, mais bon, très bien. Mais celui
01:04:02 qui en plus met un sticker
01:04:04 sur son
01:04:06 maillot, là, ça veut quand même dire...
01:04:08 - C'est une provocation.
01:04:10 - Ça, je suis d'accord avec vous,
01:04:12 il n'avait pas à faire ça. En revanche,
01:04:14 j'aurais compris, comme vous venez de dire, là, Eric,
01:04:16 si, admettons, le joueur avait
01:04:18 dit, que ce soit Camara ou un autre, n'importe qui,
01:04:20 avait dit, par exemple,
01:04:22 au moyen de la presse, de dire, il a le droit
01:04:24 de s'exprimer, de dire "j'en ai marre de toutes ces
01:04:26 associations,
01:04:28 ça n'a rien à voir avec le football, pour moi
01:04:30 le football c'est pas ça". Il aurait dû plutôt faire ça,
01:04:32 ça aurait été plus intelligent par les moyens de la presse.
01:04:34 - Et je précise que Amélie
01:04:36 Oudéa-Castérat, ministre des Sports, était l'invité
01:04:38 de RTF ce matin et elle demande des sanctions
01:04:40 à l'encontre de Mohamed Camara.
01:04:42 - Merci Grégory, c'est votre avis
01:04:44 les amis, ça s'appelle
01:04:46 "Les auditeurs ont la parole" et c'est vous qui avez
01:04:48 la parole. Il est 14h20
01:04:50 et dans un instant, nous allons
01:04:52 faire un petit voyage pour
01:04:54 rencontrer l'auditeur ou l'auditrice du bout du monde.
01:04:56 - C'est une auditrice du bout du monde aujourd'hui
01:04:58 et puis, il faut d'abord trouver où elle se trouve,
01:05:00 alors un indice sonore.
01:05:02 Casablanca, Casablanca.
01:05:08 - Attention, c'est un vrai
01:05:10 faux indice, puisqu'il faut trouver le pays.
01:05:12 - Ah oui, d'accord, très bien.
01:05:14 On va pas à Casablanca, mais on va dans le pays.
01:05:16 - Mais dans quel pays se trouve Corinne ?
01:05:18 Vous nous envoyez tout de suite un message sur l'application RTL.
01:05:20 Les auditeurs ont la parole, jusqu'à
01:05:24 14h30 sur RTL.
01:05:26 - Eric Brunet.
01:05:28 Jusqu'à 14h30
01:05:30 - Les auditeurs ont la parole
01:05:32 - Avec Eric Brunet sur RTL.
01:05:34 - Bon, Victor, où allons-nous ?
01:05:36 Hyper facile, Alain Souchon qui chantait Casablanca.
01:05:38 - Mais c'est pas Casablanca.
01:05:40 - Où allons-nous ? - On va au Maroc du coup
01:05:42 et c'est Xavier en Normandie
01:05:44 qui remporte un guide du routard.
01:05:46 - Très bien, alors nous partons au Maroc.
01:05:48 - L'auditeur du bout du monde.
01:05:50 - Bonjour Corinne.
01:05:52 - Bonjour Eric.
01:05:54 - Alors, vous n'êtes pas à Casablanca, comme nous le disait
01:05:56 l'indice, mais où êtes-vous alors au Maroc ?
01:05:58 - A Essaouira.
01:06:00 - Ah, donc on est au bord de la mer.
01:06:02 Très belle ville.
01:06:04 Je vois des maisons blanches
01:06:06 sur le bord de la mer.
01:06:08 - Et du vent. - Et du vent, du vent et du soleil
01:06:10 et de la plage.
01:06:12 - Oui, tout à fait. Et des maisons bleues.
01:06:14 - Bleues. - Et puis les remparts.
01:06:16 C'est la Samalou du Marocaine
01:06:18 puisque c'est
01:06:20 Vauban qui a
01:06:22 construit
01:06:24 en partie cette ville.
01:06:26 Donc c'est le Samalou.
01:06:28 Donc on est avec la mer,
01:06:30 le vent effectivement, beaucoup en ce moment d'ailleurs.
01:06:32 Pour le plaisir
01:06:34 des kitesurf.
01:06:36 Voilà. - Et que voyez-vous
01:06:38 là, si vous passez le nez
01:06:40 par la fenêtre ?
01:06:42 - Alors, pas grand chose parce que
01:06:44 je suis dans un quartier, un nouveau quartier
01:06:46 d'Essaouira. Je ne suis pas dans la Médina
01:06:48 mais
01:06:50 je ne suis pas très loin de la mer.
01:06:52 Donc on voit au loin
01:06:54 les voiles des kitesurf
01:06:56 justement grâce au vent.
01:06:58 - Oui, Essaouira est un
01:07:00 spot incroyable pour le kitesurf.
01:07:02 - Oui, tout à fait.
01:07:04 Il est incontournable.
01:07:06 - Et vous Corinne, qu'est-ce que vous faites à Essaouira ?
01:07:08 Est-ce que vous faites du kitesurf justement ?
01:07:10 - Ah non, pas du tout.
01:07:12 Je n'ai pas trop le temps.
01:07:14 J'ai une association française
01:07:16 qui s'occupe des animaux
01:07:18 des rues. J'ai un
01:07:20 refuge de 300 chats et 10 chiens
01:07:22 et je
01:07:24 m'occupe aussi de deux programmes
01:07:26 de stérilisation des chiens et chats des rues.
01:07:28 - Ah oui, donc ça c'est
01:07:30 votre activité, c'est
01:07:32 protéger les animaux
01:07:34 et leur donner un
01:07:36 refuge lorsqu'ils sont
01:07:38 abandonnés et les stérilisés.
01:07:40 - Voilà, tout à fait.
01:07:42 C'est surtout pour les chats
01:07:44 handicapés, accidentés.
01:07:46 Il n'y a pas de dispensaire sur place.
01:07:50 La vie des animaux des rues
01:07:52 est compliquée au Maroc.
01:07:54 Un peu moins essaie.
01:07:56 - Parce que les sociétés de tradition
01:07:58 musulmane, je dis peut-être une bêtise, vous me reprenez,
01:08:00 ne sont pas aussi portées sur
01:08:02 l'amour des animaux domestiques qu'en Occident,
01:08:04 non ?
01:08:06 - Alors, normalement si, puisque
01:08:08 le prophète avait
01:08:10 un des chats avec lui.
01:08:12 Donc, par exemple, Essaouira,
01:08:14 on l'appelle aussi la ville des chats.
01:08:16 Donc, si vous promenez
01:08:18 dans la Médina, chaque boutique
01:08:20 a ses chats près d'eux.
01:08:22 Un peu moins dans la ville moderne,
01:08:24 c'est pour ça que mon action est plus
01:08:26 portée sur la ville moderne
01:08:28 ou des quartiers populaires
01:08:30 où les gens n'ont pas l'argent de
01:08:32 stériliser, par exemple, leurs animaux.
01:08:34 - D'accord.
01:08:36 Donc, en fait, les animaux ne sont pas plus
01:08:38 maltraités au Maroc qu'en France ou qu'ailleurs ?
01:08:40 - Ils sont en quantité surtout
01:08:44 plus nombreuses dans la rue qu'en France.
01:08:46 Après, la maltraitance, elle existe
01:08:48 dans le monde entier.
01:08:50 - En fait, ils sont
01:08:52 plus nombreux dans la rue, c'est ça ?
01:08:54 - Voilà, exactement.
01:08:56 Et là, j'ai dernièrement une touriste qui a été
01:08:58 un petit peu choquée,
01:09:00 qui a une association en France et qui m'a
01:09:02 contactée hier soir parce qu'elle était
01:09:04 choquée un peu par le nombre
01:09:06 d'animaux dans les rues.
01:09:08 - Et ça, Corine, vous le saviez au moment où vous êtes installée
01:09:10 à Essaouira ? Vous êtes allée à Essaouira pour ça ?
01:09:12 - Alors, je suis depuis 12 ans
01:09:14 au Maroc. J'ai commencé
01:09:16 par le sud marocain et
01:09:18 je suis restée à Agadir en premier.
01:09:20 Et puis, je suis arrivée avec ma
01:09:22 chatte française et, bon, avec
01:09:24 l'amour des animaux, bien sûr.
01:09:26 Mais il était difficile
01:09:28 de tourner la tête devant cette
01:09:30 misère animale. Et puis,
01:09:32 une amie française
01:09:34 à Agadir, j'ai rejoint son association
01:09:36 et je me suis occupée
01:09:38 surtout des stérilisations
01:09:40 des chiens des rues.
01:09:42 - Il y a des gens qui sont au Maroc et qui nous
01:09:44 écoutent. On a beaucoup d'auditrices et d'auditeurs qui sont
01:09:46 au Maroc, énormément.
01:09:48 Comment s'appelle votre association ?
01:09:50 - Alors, l'association est
01:09:52 française. Elle s'appelle "La Casbah
01:09:54 de Loulou".
01:09:56 Donc, on trouve facilement
01:09:58 sur les réseaux sociaux.
01:10:00 Voilà. Donc,
01:10:02 elle est française parce que
01:10:04 je ne peux pas avoir une association au Maroc.
01:10:06 Il faut être marocain pour avoir
01:10:08 une association. Voilà. C'est pour ça
01:10:10 que mon association est en France.
01:10:12 - Sinon,
01:10:14 donnez-moi en quelques instants,
01:10:16 quelques secondes, l'envie
01:10:18 d'aller découvrir cette ville
01:10:20 sublime. On me dit qu'elle est sublime et
01:10:22 je suis comme beaucoup. Je n'ai jamais mis les pieds à Essaouira.
01:10:24 - Ah, dommage !
01:10:26 Ses atouts, c'est
01:10:28 que c'est déjà une petite ville.
01:10:30 Donc, déjà, il y a une
01:10:32 tranquillité par rapport aux grandes villes
01:10:34 marocaines.
01:10:36 Donc, voilà.
01:10:38 Les gens sont d'une grande gentillesse.
01:10:40 C'est tranquille.
01:10:42 Du soleil toute l'année
01:10:44 puisque malheureusement, parfois aussi,
01:10:46 il n'y a que deux semaines de pluie par an.
01:10:48 Donc, on manque
01:10:50 aussi de pluie à des moments. Mais pour
01:10:52 les touristes... - Et la ville
01:10:54 bleue et les fortifications
01:10:56 de Vauban,
01:10:58 Essaouira, une ville
01:11:00 très célèbre. - Le Saint-Malo marocain nous a dit...
01:11:02 - Le Saint-Malo marocain. Merci
01:11:04 à Corinne et à son association
01:11:06 pour s'occuper
01:11:08 des chats et des chiens errants à Essaouira.
01:11:10 Dans un instant, mesdames, messieurs,
01:11:12 vous avez rendez-vous avec Jean-Alphonse
01:11:14 Richard. Bel après-midi à l'écoute
01:11:16 d'RTL. Au revoir, Lisa Marie. - A demain.
01:11:18 R.