• il y a 7 mois
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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-05-17##

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News
Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 7h42, l'édito politique avec vous Guillaume Bigot, bonjour Guillaume.
00:08 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:09 - L'assassinat de deux fonctionnaires, vous parlez d'assassinat,
00:13 bon évidemment c'est arrivé...
00:15 - Elle garde des seaux, ok, disons que tout le monde est battu comme des chiens.
00:17 - Oui, bien sûr, comme des chiens, oui absolument.
00:19 Deux fonctionnaires lors de cette attaque du fourgon,
00:23 est-ce que ça sert de révélateur au malaise de cette profession du système pénitentiaire ?
00:29 Donc des gardiens de prison.
00:30 - Il faut espérer que l'exécution d'Arnaud Garcia, 34 ans,
00:33 et de Fabrice Muello, 52 ans, permettront au moins d'attirer l'attention du pays
00:36 sur le désarroi de cette branche de la fonction publique
00:39 qui est rattachée au ministère de la Justice.
00:40 Parce que ça fait très longtemps, Patrick, trop longtemps,
00:43 que les agents de la pénitentiaire se plaignent de conditions déplorables de travail,
00:47 de sécurité notamment,
00:48 ressentent et expriment un sentiment d'abandon face à une hiérarchie dont ils disent tous
00:51 qu'elle s'enfonce chaque jour un peu plus dans l'angélisme et dans le déni,
00:55 le fameux pas de vague, mais qui les écoute ?
00:57 Et pourtant ces fonctionnaires sont presque tous syndiqués,
00:59 leurs syndicats sont unanimes pour considérer que la violence à laquelle ils sont quotidiennement exposés
01:05 a depuis longtemps dépassé toutes les codes d'alerte.
01:08 En 1998, 278 cas d'agression de personnel pénitentiaire étaient signalés dans les prisons françaises.
01:14 On était à une population carcérale un peu plus faible qu'aujourd'hui.
01:17 Mais tout de même, 278 cas.
01:19 L'an dernier, plus de 4000 cas, soit 12 par jour.
01:23 C'est vertigineux.
01:25 Certains s'en sortent avec quelques jours d'ITT, d'autres sont défigurés à l'acide,
01:28 d'autres ont la mâchoire fracturée et lorsqu'ils ne finissent pas, des traplégiques.
01:31 Le tout, un risque vital pour plus ou moins 2000 euros net par mois.
01:35 - Oui, c'est ça.
01:36 Est-ce que la surpopulation carcérale n'est pas la cause principale de cette explosion de violence ?
01:42 - Si, bien sûr Patrick. Et plus encore qu'on peut l'imaginer.
01:46 Le taux d'occupation des prisons françaises aujourd'hui, c'est de 128%.
01:49 Tous les gardiens de prison vous racontent la même histoire.
01:52 La cellule est pleine, mais ils font incarcérer un nouveau détenu
01:54 et rajouter un matelas à même le sol.
01:56 Immédiatement, c'est la bagarre pour qui va dormir par terre.
02:00 La surpopulation carcérale, ce sont évidemment des prisonniers aussi de plus en plus dangereux
02:03 parce que sur les 92 000 personnes écrouées en France,
02:07 on a plus de 20 000 personnes qui sont sous brasses électroniques
02:10 et tant et tant qui ne copent d'ailleurs d'aucune peine.
02:13 Et donc ceux qui se retrouvent réellement sous les verrous,
02:16 ne sont pas du tout de petits anges, ils sont même souvent très dangereux.
02:19 La surpopulation, c'est la promiscuité,
02:22 l'impossibilité de séparer les prisonniers qui se haïssent.
02:25 La surpopulation, c'est une gestion par le laxisme souvent
02:27 d'une administration qui ferme les yeux sur les portables, sur les trafics, sur les stupéfiants.
02:31 La surpopulation, ce sont des remises de peine.
02:33 La surpopulation, c'est l'autogestion des établissements pénitentiaires par des prisonniers.
02:37 La loi des gangs, la loi des islamistes qui peut tomber comme une chape de plomb sur la prison.
02:41 Cette surpopulation met en danger la sécurité des détenus
02:44 et peut-être pire encore, est en train de saper le sens même de leur métier.
02:49 - Et résultat, le malaise des gardiens de prison est vraiment profond ?
02:53 - Très profond parce que c'est grave pour eux,
02:58 c'est grave pour les prisonniers, c'est grave aussi pour nous tous
03:00 parce que dans telles conditions, ce ne sont pas les rémunérations qui les motivent, vous pouvez l'imaginer.
03:04 Ça ne peut être que le sens de la vocation, le sens du service public.
03:08 Les petits contrôleurs de gestion aux ordres de Bruxelles qui souvent nous dirigent
03:11 ne peuvent pas comprendre, à mon avis, sans doute eux qui rêvent secrètement de privatiser les prisons
03:15 comme ils rêvent secrètement de privatiser les hôpitaux ou les écoles.
03:18 Mais les agents de la pénitentiaire qui souvent ont encore ce service public chevillé au corps,
03:22 qui croient encore à la noblesse de leur tâche,
03:24 comme c'était le cas pour les deux agents morts en exercice,
03:26 leur hiérarchie les lâche, ne veut que mettre la poussière sous le tapis.
03:30 Et à l'arrivée, c'est leur métier qui perd son sens.
03:32 Et c'est pour cela que les concours de la pénitentiaire peinent à attirer des candidats.
03:36 Et donc tout le système se détricote.
03:38 De plus en plus de prisonniers, de moins en moins de gardiens titulaires
03:41 ont fait appel à de plus en plus de contrats actuels
03:43 qu'on peut plus facilement corrompre.
03:45 Le système se délite.

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