RATP - Jean Castex est l'invité de Amandine Bégot

  • il y a 4 mois
La RATP face au défi des Jeux Olympiques et de l'après JO : Jean Castex, PDG de la Régie Autonome des Transports Parisiens, est l'invité de Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 16 mai 2024

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Transcript
00:00 *RTL matin*
00:02 *Musique*
00:04 RTL 7h42, excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:06 Amandine Bégaud, vous recevez donc notre ancien Premier Ministre,
00:09 Jean Castex, Président et Directeur Général de la RATP.
00:13 Jean Castex, je le disais, nous sommes à 71 jours du coup d'envoi des Jeux Olympiques de Paris.
00:18 L'un des gros enjeux, on le sait, on en parle souvent, ce sont bien sûr les transports.
00:22 Est-ce que vous pouvez ce matin vous engager sur RTL, nous dire qu'il n'y aura pas de problème à la RATP,
00:26 qu'il y aura des bus, des métros, pas de panne, pas de retard ?
00:30 Pas de panne, pas de retard, si je vous dis il y en a zéro, ils vont dire c'est un rigolo.
00:35 Bon, il y a toujours un risque d'incident, vous le voyez d'ailleurs au quotidien.
00:40 Bon, ce que je peux dire ce matin à votre micro, c'est que notre état de préparation et de mobilisation est maximum,
00:50 que jusqu'à ce jour tous les objectifs que nous nous sommes fixés pour que cet événement soit une réussite,
00:59 du point de vue des transports, dont la responsabilité nous incombe.
01:02 Donc toutes ces étapes, nous sommes au rendez-vous, on va peut-être le détailler avec vous.
01:08 Voilà, donc pour reprendre votre question, on fait ça dans la sérénité et je le dis avec confiance.
01:16 Avec confiance, le risque de grève, lui, il est écarté ?
01:19 Alors, oui, je le crois, je le pense.
01:22 Arrêtez derrière, ce qu'il faut peut-être dire à celles et ceux qui nous écoutent,
01:27 les Jeux Olympiques pour la RATP, pour d'autres sans doute, mais je ne parle que pour la RATP,
01:33 évidemment c'est d'abord un enjeu de ressources humaines.
01:37 Pourquoi ?
01:38 Aujourd'hui, là, vous voyez, aujourd'hui sur tous nos réseaux, RER, métro, bus, tram,
01:44 aujourd'hui, il y a entre 11 millions et 11 millions et demi de personnes.
01:50 Pour les Jeux, chaque jour, il faut bien que les gens comprennent, c'est énorme.
01:54 Enorme, donc vous savez, il se passe toujours quelque chose.
01:56 Bon, pendant les JO, au plus fort, parce qu'il y a des Jeux,
02:01 il y en aura à peu près 9, 9 millions et demi.
02:06 Donc moins que 11 et demi.
02:09 Mais beaucoup plus qu'habituellement.
02:11 Exactement, donc, sauf que d'habitude, les autres étés, ce 11 devient 6.
02:17 Donc, première conclusion, si on sait faire à peu près 11, on devrait pouvoir faire 9.
02:23 Sauf que, effectivement, les années habituelles, comme toutes les entreprises,
02:28 comme on a moins de gens à transporter, beaucoup de salariés de la RATP sont en congé.
02:33 Donc là, pas de congé.
02:34 Et donc là, on est obligé, prenons par exemple une ligne, la 9,
02:39 qui va desservir l'Ouest parisien, Roland-Garros, le Parc des Princes, etc.
02:44 70% des congés ont dû être supprimés pour les agents de cette ligne.
02:49 C'est un effort quand même tout à fait significatif.
02:52 Et j'ajoute, très important pour ceux qui nous écoutent,
02:54 parce que les JO, évidemment, c'est majeur,
02:56 mais mon premier boulot, c'est de vous transporter le mieux possible tous les jours.
03:00 Qu'est-ce que vous me diriez si je dis, très bien, je supprime les congés au mois d'août,
03:05 mais tout le monde en congé au mois de juin ou au mois de septembre.
03:08 Pas possible. Donc c'est là qu'est la difficulté.
03:11 - Et c'est pour ça qu'il a fallu, pardon, sortir le carnet de chèques, si j'ose dire, avec ces primes.
03:15 - Alors, quand on le dit comme ça, on a l'impression que c'est pas normal.
03:20 Mais écoutez, vous... - Ah non, je juge pas.
03:22 - Ouais, mais il y a le petit sous-entendu.
03:24 Bon, moi je le comprends comme ça. Je l'entends, j'écoute ce qu'on dit.
03:27 Moi, je vous dis que ça va représenter une mobilisation très forte,
03:32 des horaires allongés, des gens qui vont changer de lieu de travail,
03:38 parce qu'on pourra pas bien circuler,
03:40 donc des congés qui seront décalés ou supprimés, etc.
03:44 Donc il est normal qu'il y ait une compensation.
03:48 - Tous les agents de la RATP qui travaillent pendant ces Jeux Olympiques auront une prime.
03:52 - Je vais vous donner un chiffre.
03:53 30 000 agents de la RATP seront mobilisés pendant la période des Jeux.
03:58 30 000 pour arriver à 19 000 chaque jour à leur poste de travail.
04:03 Il faut qu'ils soient là.
04:05 Nous avons déjà tout planifié. Nous venons de terminer là les négociations sociales.
04:11 Ça a pris un certain temps.
04:13 La RATP, on discute par métier, donc il n'y a pas eu une négo, mais douze.
04:16 Enfin, n'entrons pas trop dans les détails.
04:18 Je suis heureux de constater que dans le cadre que nous nous étions fixés,
04:22 ces négociations ont abouti.
04:24 Et d'ailleurs, ça ne vous étendra pas que je vous dis ça,
04:27 mais il faut toujours privilégier la voie de la négociation.
04:31 Et ce dont je veux témoigner au-delà de ça, c'est que je sens une motivation,
04:37 presque une fierté du collectif RATP pour réussir ces Jeux.
04:42 Ils ont conscience aussi que l'image de marque de notre entreprise,
04:46 bien sûr, du service public de notre pays est en cause.
04:49 - 30 000 agents, donc ils vont en moyenne toucher 1 000 euros.
04:52 - 1 000 euros brut.
04:53 - Voilà. Il y a certains syndicats qui disent ce matin dans la presse,
04:56 ceux qui travaillent en amont pour la préparation de ces Jeux
04:59 ne vont pas forcément disposer de ces primes.
05:01 Et du coup, ils laissent quand même planer un petit doute sur une éventuelle grève.
05:05 Ils disent c'est aux salariés de décider.
05:07 - Les syndicats ont signé, madame.
05:11 - Bon, pas de grève, donc, a priori.
05:14 Il y a quand même aussi un autre sujet qui intéresse les syndicats.
05:19 C'est cette histoire de ce point d'interrogation,
05:22 j'allais dire, autour de l'application de la réforme des retraites
05:24 avec la fameuse clause du grand-père, le décalage de deux ans,
05:27 un rappel de l'âge de départ en retraite qui était censé s'appliquer progressivement,
05:31 trois mois de plus par an.
05:33 Ce n'est visiblement pas ce que prévoit le décret d'application.
05:36 Et l'UNSA, qui est le troisième syndicat de la RATP,
05:38 a demandé d'ailleurs une audience auprès du Premier ministre au nom de l'urgence sociale.
05:43 Dans le contexte des JO, on a vu ce que ça avait pu donner à la SNCF.
05:47 Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, a été contraint,
05:49 s'est josé de négocier un dispositif de fin de carrière.
05:52 35 millions d'euros par an, ça lui a d'ailleurs coûté sa place.
05:55 Qu'est-ce que vous dites ce matin à l'UNSA ?
05:57 On n'agite pas la menace ou on verra ça après les JO ?
06:00 Non, je nous dis, rassurez-vous, je n'ai pas besoin de m'exprimer à votre micro
06:06 pour parler et répondre à l'UNSA, ni évidemment à n'importe quel syndicat de la RATP.
06:11 Il y a en fait plusieurs questions, si on rentre dans le détail technique de votre interrogation.
06:18 La première, c'est effectivement le décret ayant mis un terme au régime spécial à la RATP.
06:25 Je rappelle quand même pour tous vos auditeurs que c'est une réforme historique quand même.
06:30 Ça veut dire que très concrètement, depuis le 1er septembre dernier 2023,
06:36 tous les agents que la RATP recrute, et nous en avons recruté beaucoup parce qu'il y en a besoin,
06:42 sont désormais complètement alignés sur le régime général.
06:47 Ça c'est le premier sujet, ce qui va supposer, ça c'était prévu,
06:51 que nous ouvrions des négociations pour les fin d'année,
06:55 c'est-à-dire pour ceux, ces gens-là, qui vont donc travailler plus longtemps,
06:59 donc ça fait création d'échelons, l'aménagement des métiers, etc.
07:04 - Sauf qu'il y avait des engagements pris, les trois mois en plus par année.
07:07 - Alors, ça c'est le décret qui concerne les gens... - Ceux qui sont déjà là.
07:13 - Ceux qui sont déjà là.
07:14 Alors, effectivement, il y a un sujet sur une interprétation, je vous assure, de ce décret.
07:22 Je ne doute pas que nous allons le régler.
07:25 - Jean Castex, vous avez indiqué cette semaine avoir renforcé les contrôles au sein de la RATP
07:30 pour traquer les agents qui exercent une double activité.
07:32 Alors là, c'est quelque chose que j'ai découvert.
07:34 Des conducteurs de bus, ou de métro d'ailleurs,
07:37 qui sur leur temps de repos ou pendant des arrêts maladie,
07:40 sont VTC pour arrondir leur fin de mois.
07:43 C'est courant, cette pratique ?
07:44 - Alors, vous l'avez découvert, mais c'est une pratique ancienne
07:48 que ces métiers à horaire décalé, que la possibilité leur soit offerte,
07:55 ou en tout cas qu'ils aient la possibilité de faire une double activité.
08:00 - C'est légal. - C'est légal et c'est ancien.
08:02 Ce qui ne l'est pas du tout, c'est qu'on soit en arrêt maladie
08:08 dans la partie RATP de cette activité,
08:11 et que sur l'autre partie, on puisse travailler.
08:15 Et ça, nous l'avons cherché et donc nous avons mis à jour
08:21 par des contrôles renforcés, des pratiques qui elles,
08:25 sont clairement irrégulières et qui donneront donc lieu
08:28 à des poursuites, voire à des licenciements.
08:31 - Mais pardon, beaucoup des auditeurs qui nous écoutent
08:34 doivent se dire "mais où est-ce qu'ils trouvent le temps d'avoir une double activité ?"
08:37 Ça travaille combien de temps un chauffeur de bus par jour ?
08:39 - Mais alors où est-ce qu'ils trouvent le temps ? Justement, comme ils sont...
08:41 - Alors en arrêt maladie, ok, mais ceux qui...
08:43 - Non, non, mais oui, pardon, en arrêt maladie, vous ne dites pas ok.
08:45 - Non, pas ok, non, non, mais je comprends bien qu'ils ont le temps.
08:47 - En arrêt maladie, on est en arrêt maladie, on travaille nulle part.
08:50 - Oui, on est bien d'accord.
08:51 Bon, mais du coup, s'ils se mettent en arrêt maladie, je comprends qu'ils aient le temps.
08:54 - Il y a 15 000 chauffeurs de bus à la RATP,
08:58 ce dont nous parlons n'en concerne qu'une poignée.
09:01 Donc, on ne va pas commencer votre micro à confondre la règle et l'exception.
09:06 Bon, et ils ont une organisation de leur temps.
09:10 Mais bon, vous savez, par principe, je ne suis pas opposé à ce que les gens travaillent davantage
09:15 dès lors qu'ils accomplissent la mission pour laquelle ils sont payés pour la RATP.
09:20 - En toute sécurité.
09:21 - Encore une fois, si j'élargis un peu mon propos, nous avons un sujet pas qu'à la RATP.
09:26 Effectivement, partout dans notre pays, l'absentéisme a augmenté dans la période post-Covid.
09:33 Partout, ce sont les statistiques d'assurance maladie.
09:35 Donc, il faut qu'à la RATP comme ailleurs, on revienne à des taux d'absentéisme meilleurs.
09:43 Pour ça, on agit en amont.
09:45 Vous parlez de négociations sociales.
09:47 On a signé un accord très important pour la qualité du travail.
09:50 On va expérimenter la semaine de quatre jours.
09:52 Il y a le sujet majeur du logement de nos salariés, de la qualité du management de proximité.
09:58 Et puis, il y a aussi, il ne faut pas en faire une règle, des abus.
10:01 J'assume. Donc, j'ai donné, ça avait commencé à m'en arriver, mais on a amplifié les contrôles sur les arrêts maladie,
10:10 les contrôles sur cette double activité dont nous parlons.
10:13 Et ça produit des résultats.
10:15 Et c'est normal, le service public, ça se respecte dans tous les sens du terme.
10:19 - Jean Castex, on a beaucoup parlé des Jeux Olympiques.
10:21 On sait que c'est votre objectif.
10:23 Où serez-vous après ces Jeux Olympiques ?
10:25 On a parlé de vous, notamment pour la direction de la SNCF.
10:28 Ça vous plairait, non ? Vous aimez les trains.
10:30 - Alors, mais, je veux dire, puisque vous me demandez ce qui me plaît, je vais vous faire une réponse très simple.
10:37 Je suis très heureux à la RATP.
10:40 J'y suis depuis 18 mois.
10:43 D'accord ?
10:44 Je travaille à un plan d'entreprise pour la période 2025-2029.
10:51 J'ai une échéance majeure, là, vous voyez, qui m'empêche de me projeter trop loin,
10:58 ce qu'on appelle les Jeux Olympiques et Paralympiques.
11:00 Au-delà de ça, je rappelle quand même que, en particulier depuis la sortie de la crise Covid,
11:06 le réseau, et notamment certaines lignes, ont été en souffrance.
11:10 Vous parliez des bus, tout à l'heure, des chauffeurs bus.
11:13 Lorsque j'ai pris mes fonctions à la fin de l'année 2022,
11:16 - Ils en manquaient ?
11:17 - La RATP assurait ce qui n'était jamais arrivé dans sa histoire.
11:20 75% du service qu'elle devait rendre.
11:24 Pardon de vous dire, on est aujourd'hui à 90,2.
11:28 Ce n'est pas encore assez.
11:30 C'est mieux, mais ça veut dire qu'il me reste à faire.
11:33 - Et 2027, vous n'y pensez pas ?
11:35 Je vous pose la question parce que ce matin, écoutez, non, juste d'un mot, je lis Le Point,
11:38 le journal Le Point, il y est écrit Bruno Le Maire,
11:41 qui est interrogé sur son potentiel rival, il dit le plus sérieux, ce serait Jean Castex,
11:46 de son côté, Éric Dupond-Moretti...
11:48 - Mais dans l'information, c'est que M. Bruno Le Maire est candidat, c'est ça ?
11:51 - Éric Dupond-Moretti dit, pour 2027, je n'en vois qu'un, c'est Jeannot.
11:56 Vous n'y pensez pas, jamais ?
11:58 - Jeannot ?
11:59 - C'est vous, Jean Castex, non ?
12:00 - Non.
12:01 - Il ne vous appelle pas comme ça ?
12:02 - Madame, vous savez, d'abord, je pense qu'il y a déjà beaucoup de gens qui se bousculent au portillon,
12:08 et ensuite, si vous voulez bien me rappeler, figurez-vous, aujourd'hui,
12:14 je crois que ça fait deux ans, jour pour jour, que j'ai quitté mes fonctions de Premier ministre.
12:20 Si vous avez la curiosité de vous reporter à ce que j'ai déclaré,
12:26 sur le perron de Matignon, au moment où j'ai transféré mes responsabilités à Mme Elisabeth Borne,
12:34 j'ai dit, publiquement, que je quittais la vie politique,
12:40 et que je souhaitais me rendre utile autrement.
12:44 Je suis comblé, complètement, j'ai beaucoup de travail,
12:49 on peut servir son pays, Madame, pas seulement en faisant de la politique.
12:56 - Merci beaucoup Jean Castex.
12:58 confiance et sérénité du patron de la RET.

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