• il y a 7 mois
Anne Fulda reçoit Michel Braudeau pour son livre «Le Raspail vert» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Michel Bredot.
00:02 - Merci.
00:03 - Alors, vous êtes ancien éditeur, vous avez été critique, auteur de nombreux livres,
00:09 notamment "Naissance d'une passion" qui fut le premier des six en 1985.
00:13 Et vous venez de publier "Le raspaille vert", un livre paru chez Stock,
00:18 un livre de mémoire, encore, on refait le fit dire,
00:22 qui est une déambulation, comme on dirait du côté de chez Emmanuel Macron,
00:26 qui complète donc un travail effectivement déjà entamé dans vos précédents livres,
00:30 "Place des Vosges", "Rue de Baune", "La porte dorée".
00:33 Pourquoi ce désir de revenir encore et encore sur vos souvenirs,
00:39 de peur d'oublier un monde qui s'efface ?
00:42 - Oh non, je le fais revivre, j'oublie rien.
00:46 Et pourquoi revenir ? Parce qu'on va le quitter.
00:50 Donc c'est peut-être pas mal de raconter certaines choses
00:56 que les gens ne sauront plus autrement.
00:59 Et puis parce que ça continue à être vivant en nous, et c'est précieux.
01:06 - Il y a une forme de nostalgie sur ce monde qui n'est plus ?
01:10 - Plus ça va, oui.
01:12 Franchement, c'était mieux avant, oui, sans aucun problème.
01:17 - Est-ce que le fait, ce que vous racontez dans le livre,
01:20 vous avez eu un accident de santé,
01:23 vous avez eu une opération à coeur ouvert en 2017,
01:28 ce que vous racontez au début du livre,
01:30 est-ce que ça a aussi accéléré cette nécessité de raconter encore ?
01:36 - C'est-à-dire que la proximité de la mort,
01:39 quand on ne s'y attend pas du tout, ça fait un drôle d'effet.
01:43 On se porte très bien, on a une santé reloutable,
01:46 et puis tout d'un coup, on se trouve par terre,
01:49 on perd l'équilibre, les gens ont l'air un peu affolés autour de vous,
01:55 et puis ça ne va pas du tout.
01:58 Donc il faut en faire un morceau, en remettre un autre,
02:01 toutes ces complications,
02:03 avec des passages qui ne sont pas génios génios,
02:07 il faut bien le dire, dans les techniques de réanimation,
02:13 enfin bon, le résultat est là, c'est qu'on est vivant,
02:16 et simplement ce passage à côté,
02:19 et surtout le récit que peut en faire le chirurgien,
02:22 c'est formidable, c'est extraordinaire.
02:25 Il m'a expliqué comment il a passé 6 heures avec moi,
02:29 j'ai trouvé ça passionnant, formidable.
02:33 - Alors le livre n'est pas que cette opération,
02:36 vous racontez notamment pas mal vos pérégrinations
02:39 dans un petit quartier entre le 6e et le 14e,
02:43 vers le boulevard Raspail, Vavra,
02:46 c'est le centre de Paris pour vous ?
02:48 C'est le centre du monde ?
02:50 - Non, non, Paris c'est un centre du monde,
02:53 un des centres du monde, il y en a beaucoup d'autres.
02:56 Le mien étant français né ici, j'aime Paris plus que tout,
03:03 mais c'est pas un centre...
03:07 Pour moi, le centre de Paris a longtemps été le Marais,
03:11 par exemple, j'y étais avant que ça devienne la mode,
03:15 et c'était extraordinaire encore, il y avait des petits commerces,
03:20 puis après ça a été le quartier Alpin, Saint-Germain,
03:24 et bien avant c'était le 17e, j'étais près du métro Villiers,
03:29 c'était très sympathique aussi,
03:31 il y a plein de centres, celui-là je l'aime beaucoup,
03:36 le Raspail, parce que le boulevard est très large,
03:40 c'est très agréable, et les gens sont très gentils,
03:43 ce qui n'est pas le cas dans tous les rendissements.
03:46 - Et vous habitez dans un immeuble, boulevard Raspail,
03:49 qui est lourd d'histoire, puisque Jean-Paul Sartre y a habité,
03:54 il a écrit "Les mots" ?
03:56 - Oui, c'est l'oeuvre, peut-être son plus beau livre.
04:00 En plus il habitait un studio minuscule, tout en haut,
04:06 que j'ai visité d'ailleurs, et c'est très mignon,
04:13 parce qu'il était là, il recevait toute une bande de copains illustres,
04:17 et il picolait pas mal, apparemment,
04:23 il jetait ses bouteilles de whisky vide dans les filordures de la concierge,
04:30 qui faisait un bruit terrible,
04:32 mais il s'excusait très gentiment auprès d'elle,
04:35 elle en parlait avec beaucoup de tendresse, de M. Sartre,
04:40 et elle le défendait quand il avait refusé le Nobel,
04:45 et c'est très bien.
04:47 C'est un immeuble des années 60, pas très vieux.
04:53 - Il y a une plaque qui a été posée il n'y a pas très longtemps.
04:56 Juste dernière question, vous évoquez aussi les femmes,
05:00 notamment Joachina, qui est d'aider ce livre,
05:05 et quelques rencontres qui ont déterminé votre vocation.
05:12 S'il fallait choisir une rencontre qui a été déterminante
05:17 dans votre choix pour l'écriture, qui citeriez-vous ?
05:21 - En écriture, à Sartre, c'est autre chose.
05:25 C'est pas forcément une femme, ça peut être un prof,
05:29 je ne sais pas, ça a été en grande partie, oui, Jean Quérol.
05:35 - Jean Quérol, oui.
05:37 - Mais les rencontres déterminantes avec les femmes,
05:40 presque toutes, ont été très importantes.
05:43 Actuellement, Joachina est certainement
05:45 celle qui a le plus d'importance à mes yeux.
05:47 - Dans l'écriture, je me demande.
05:49 - Quand j'avais 10 ans, oui.
05:51 Une petite brune dans le passage Saint-Michel
05:53 m'a fait forte impression.
05:55 - Très bien.
05:56 - Je ne lui ai jamais parlé.
05:58 - C'est les plus belles histoires.
06:00 En tout cas, c'est à lire, ça s'appelle "Le raspaille vert".
06:03 Merci Michel Brodeau, c'est donc paru que vous sommes...
06:05 - Merci, Anna.
06:06 Sous-titrage Société Radio-Canada
06:09 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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