• il y a 7 mois

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00:00 Bonjour Véronique Béchu. Bonjour Élodie.
00:02 Vous êtes commandante, cheffe du pôle stratégie de l'Office mineur depuis septembre 2023
00:07 et la représentante en France de lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs auprès des instances internationales.
00:12 Vous êtes entrée dans la police en 2002 après des études de droit pénal et de sciences criminelles,
00:17 aujourd'hui publiées derrière l'écran chez Stok.
00:19 Vous racontez que ce phénomène est en perpétuelle évolution
00:22 et vous nous livrez cette phrase qui fait froid dans le dos,
00:24 qui est une récurrente au sein de votre service,
00:26 heureusement que les gens ne savent pas. Ça veut dire quoi ?
00:30 Ça veut dire que si les gens savaient réellement ce qui se passe,
00:35 ce serait de l'ordre de l'inimaginable, même si on le verbalise.
00:40 C'est aussi pour nous un moyen de se protéger en disant,
00:44 nous on sait, on agit avec les moyens qu'on a, mais on agit
00:49 pour essayer de garder la population exempte de tout ça.
00:55 Donc ça a été possible un certain temps, au début de l'ère Internet,
01:00 mais là clairement ce n'est absolument plus possible
01:03 et il faut vraiment que tous les acteurs de la société,
01:06 tous citoyens comprennent ce qui se passe pour protéger les enfants.
01:12 Vous démarrez cet ouvrage en racontant votre première affaire,
01:15 cette photo d'une petite fille blonde, aux cheveux longs, avec son t-shirt.
01:20 Enfin, elle était nue à ce moment-là, mais vous la découvrez
01:23 sous plusieurs angles, avec à d'autres moments des t-shirts
01:27 de personnages de Disney. Le but du jeu, c'est de découvrir
01:32 à travers d'autres autorités d'autres pays, qui elle est,
01:36 parce qu'ils sont persuadés qu'elle est française.
01:38 Et donc vous allez devoir percer ce mystère, lui donner un nom,
01:41 un prénom, pour pouvoir la protéger, elle, essayer de comprendre
01:45 comment c'est possible qu'elle se soit retrouvée devant la toile
01:48 et vous raconter tout ce cheminement.
01:51 Et on comprend davantage à quel point c'est difficile
01:54 de se protéger en tant qu'être humain, quand on exerce votre métier.
01:58 C'est ça que vous vouliez montrer aussi ?
02:00 Alors, ce que je voulais montrer, c'est d'une part tout ce qui avait lieu
02:05 sur la toile, comment également en tant qu'enquêteur,
02:08 on peut réussir à mettre en sécurité des enfants et mettre hors d'état
02:13 de nuire des prédateurs sexuels, parce que c'est notre travail
02:16 au quotidien, mais je voulais aussi que tout le monde comprenne
02:22 l'impact que ça peut avoir pour les personnes qui sont engagées
02:26 dans la protection de l'enfance et notamment pour l'ensemble
02:29 des enquêteurs, que ce soit police ou gendarmerie,
02:31 qui traitent de cette thématique.
02:33 Et sur l'immensité du nombre de prédateurs et de victimes,
02:40 et ce que je voulais surtout, c'est expliquer qu'il y a des moyens
02:44 d'éviter d'être victime, que si tout le monde était au courant,
02:49 avait la connaissance de ces moyens, le savoir de l'utilisation
02:53 de ces outils qui existent déjà, il y aurait moins de victimes
02:56 et on pourrait se focaliser sur des victimes qui, malheureusement,
03:02 n'ont pas pu être protégées.
03:04 Comment vous protéger alors, Véronique ?
03:06 Je pense qu'il faut toujours retirer une certaine positivité
03:11 de ce qu'on fait. Et même si on voit des situations très difficiles
03:19 au quotidien, que peu de gens imaginent, il faut se dire
03:24 qu'on a peut-être mis en sécurité un enfant, deux enfants,
03:28 trois enfants dans le mois, et c'est génial.
03:32 Un enfant est victime de violences sexuelles toutes les trois minutes
03:36 et seulement 3% des mises en cause sont condamnées.
03:38 Comment c'est possible, ça ?
03:40 La problématique, c'est qu'il y a tellement de cas
03:44 pour des personnes qui ne sont pas uniquement dédiées
03:48 au traitement de cette thématique-là.
03:51 Ce sont des services qui sont noyés sous beaucoup de choses,
03:54 notamment les violences faites aux femmes,
03:56 ce sont des brigades mutualisées, et ils font avec ce qu'ils peuvent.

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